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Les classes moyennes, enjeu politique mais notion floue

par Évariste
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La question des classes moyennes revient sur le devant de la scène. L’article « le menteur et le diseur de mensonges » (Respublica n° 680 et 681) montrait comment entre menteries du candidat sortant et mensonges du prétendant, elles n’avaient guère à espérer de l’issue de la bataille électorale en cours entre deux candidats qui se posaient tous deux en seul défenseur de leurs intérêts mis à mal depuis des années. Car la crise économique du capitalisme, qui dure depuis les années 70, oblige tout gouvernant, qui, par définition, accepte le système, à faire baisser la part des salaires dans la richesse nationale. Ainsi, son dernier avatar, la crise de la dette, contraint les gouvernements français à réduire les déficits publics, et il n’y a que deux possibilités, augmenter les prélèvements obligatoires sur les salaires ou réduire les dépenses.

En 2007, la loi TEPA visait la réduction des dépenses publiques, avec le succès que l’on sait, ce qui revenait à épargner les classes moyennes, jusque là déjà bien mises à mal. Par contre, en 2010, l’option a changé, pour une hausse des prélèvements obligatoires, principalement à la charge des ménages, aussi massive avec le nouveau gouvernement qu’avec le précédent, à tel point que le ministre des finances lui-même a déclaré percevoir un ras le bol fiscal, ce qui a pas mal compliqué la rentrée médiatico-politique du PS et opportunément ouvert une porte à l’opposition.

Le gouvernement de gauche a certes plaidé un matraquage juste, mais rien n’y a fait, dans les rangs mêmes du gouvernement. À La Rochelle, B Hamon, qui avait affirmé en octobre 2012 : « c’est un vrai budget de gauche [celui de 2013], on rétablit la justice fiscale », pestait parmi d’autres, contre l’annonce intempestive à Marseille du nouveau ministre de l’écologie, d’une « contribution climat-énergie ». Le Président lui-même a fini par concéder que « quand c’est beaucoup, c’est trop », qu’une pause fiscale était nécessaire, mais cela a surtout produit une nouvelle cacophonie, notamment quand il a annoncé qu’il n’y aurait pas d’impôts nouveaux l’an prochain, pendant que le premier ministre précisait que le poids de l’impôt allait quand même continuer de s’accroître ! Comme lorsque Raymond Barre expliquait aux salariés que l’inflation était vaincue puisque que les prix augmentaient moins que si elle ne l’avait point été, et que leurs revendications salariales étaient donc hors de propos.

Il y a un an déjà, pour lister les principales mesures fiscales annoncées par le Président, Le Figaro du 11 septembre [sic] titrait : « Les classes moyennes durement touchées », et le très libéral D. Seux revenait à la charge ce 26 août en s’empressant de réclamer « un bouclier fiscal pour les classes moyennes » (France inter et Les Échos). C’est que, selon ce dernier, rejoignant par là le concert keynésianiste, le total de 60 milliards supplémentaires prélevés de 2012 à 2014, vont peser sur la consommation et l’investissement et mettre en danger la croissance. P. Mascomère ayant déjà rappelé (dans notre n° 727) que les profits ne sont pas vraiment investis, mais distribués en dividendes, le véritable enjeu est donc la consommation, c’est-à-dire les classes moyennes, dont l’aisance supposée en fait traditionnellement le pilier de la consommation, et donc de l’emploi.

Cela donne le pourquoi d’un tel focus sur ces classes moyennes, que le libéralisme lamine avec constance depuis des décennies et que les chantres du néo-libéralisme veulent maintenant protéger et dont la défense du pouvoir d’achat préoccupe les gouvernants, notamment depuis le choc conjoncturel de 2009. Droite et gauche ayant perdu le soutien des classes populaires, qui s’abstiennent ou se tournent vers les extrêmes, surtout celui de droite, elles ont besoin de s’assurer cette base électorale, celui qui gouverne tentant de justifier un effort minimum et celui qui s’oppose mettant l’accent sur la violence du matraquage. Cependant, toutes deux se confrontent au même dilemme : d’un côté, il y a le souci keynésianiste de la consommation, qu’un rapport récent du FMI vient de réitérer, ce qui va dans le sens des classes moyennes, mais de l’autre, il y a le besoin de rééquilibrer les comptes publics : qui peut faire l’effort nécessaire, si ce ne sont les classes moyennes, celles qui, selon le sens commun, consomment et paient l’impôt ?

Une appréciation vraiment correcte de la situation politique actuelle appelle donc une analyse plus fine de ce que sont les classes moyennes. Quand D. Seux désigne par là « des millions de foyers moyens, d’artisans, de commerçants, de professions libérales et de cadres », il renvoie à la nomenclature plutôt sociologique de l’Insee en termes de PCS (professions et catégories socioprofessionnelles, qui a remplacé les CSP), point de vue qui s’appuie sur le statut social. Cette approche qualitative implique la vision d’une société hétérogène, ce qui ne saurait convenir aux économistes qui préfèrent un monde homogénéisé par le raisonnement quantitatif et qui définissent les classes en termes de niveaux de revenus. Ainsi de l’Observatoire des inégalités ou de T. Piketty, qui mesurent le degré de différenciation entre riches et pauvres et cherchent la solution du problème dans l’impôt et la redistribution. Cela ne permet guère de définir une sortie durable du dilemme. Il est temps de revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire à l’analyse marxiste en termes de classes.

Mais à s’en tenir à la vieille définition de Marx selon laquelle « entre bourgeois et prolétaires il n’y a rien » hormis quelques vestiges des modes de production passés (artisans, etc.), le risque est grand d’en arriver à des stupidités, du genre : tout salarié est par nature un prolétaire potentiellement anti-capitaliste. Mais un salarié qui accède au patrimoine est-il encore un prolétaire ? Le problème de l’aristocratie ouvrière se posait déjà du temps de Lénine. À s’en tenir à une approche marxiste vulgaire, les classes moyennes n’existeraient tout simplement pas, car tous les prolétaires, ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre, y compris donc les managers, auraient le même intérêt objectif : la révolution. Mais peut-on faire d’un trader à bonus un allié objectif d’une caissière de supermarché ? On voit le danger d’attacher les classes au seul pouvoir économique et celui-ci à la propriété du capital.

Pour engager la réflexion et le débat, ne pourrait-on pas envisager comme critère qualitatif de distinction des couches sociales, celui de l’accès au patrimoine ? En complément, bien sûr, de la position dans les rapports de production. Ce double éclairage paraît nécessaire car les choses ont changé depuis Marx. En effet, le revenu du prolétaire, le montant de son salaire, est le montant que la société reconnaît comme nécessaire à la reproduction de la force de travail. Au XIXe siècle, il s’agissait vraiment du minimum vital théorisé par les économistes libéraux, avec cependant déjà quelques concessions au sociétal (Ricardo accordait une dimension « morale » aux besoins de l’ouvrier). Aujourd’hui, ce revenu conventionnel, qui correspond aux besoins socialement définis, se compose du salaire direct et du salaire socialisé. Mais le montant en est très dispersé, selon les statuts, les professions, etc., et masqué par l’opacité de la redistribution. Difficile donc de savoir qui bénéficie de quoi. Ainsi, par exemple, quand un salarié propriétaire de son logement arrive à la retraite, il n’a pas de loyer à payer et son accès à la propriété par endettement sur vingt-cinq ou trente ans peut s’interpréter comme une forme de retraite par capitalisation. Au-delà, quelle différence de fond entre le salarié, le commerçant, ou encore celui qui exerce une profession libérale, qui tous se constituent un patrimoine « de rapport », financier ou immobilier ? Et que dire de l’accès aux réseaux de savoir, au capital social qui permet les belles carrières - et les beaux salaires ?

Au total, l’hypothèse pourrait être que dans le magma des classes moyennes, l’accès au patrimoine est plus profondément déterminant que le revenu. Quoi qu’il en soit, l’éducation populaire ne peut pas en rester à l’absence actuelle d’une vraie définition, pour « une analyse concrète de la situation concrète ». Certes, c’est là ouvrir un chantier immense, mais quiconque veut préparer un futur républicain et social peut-il faire l’économie de ce détour ?

Laïcité
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Qu’est-ce qui change avec l’islamophobie ? La laïcité à la française, universalisme concret

par Benoît Schneckenburger
Philosophe, membre du bureau national du Parti de gauche

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Le 24 août est la date anniversaire des massacres de la Saint-Barthélemy en 1572, symbole de l’horreur des guerres de religion. Un long chemin a depuis été parcouru : reconnaissance de la liberté de conscience inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme, citoyenneté accordée quelle que soit la religion, et séparation des cultes et de l’État par la loi de 1905.

La laïcité à la française porte en elle les principes de paix et d’universalisme. Il faut le rappeler en ces jours de confusion. Les violences inacceptables à l’encontre de citoyens musulmans, ou considérés comme tels, se multiplient. L’extrême droite fait mine de défendre la laïcité, alors qu’en fait elle attise les feux de la haine raciale en ciblant une religion qui, en France, est majoritairement pratiquée par des populations africaines et nord-africaines. Sa dénonciation de l’islam ne fait que prolonger sa xénophobie. La droite sarkozyste lui embraye le pas. Ces faits sont indéniables. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ?

Certains le pensent, et nomment ces attitudes, hélas pas nouvelles, du nom d’islamophobie. Ce faisant, ils mettent les pieds sur un terrain glissant, car ils finissent parfois par y associer la laïcité, dont ils dénoncent le prétendu néocolonialisme. Ne tombons pas dans le piège : la laïcité à la française est indissociable de la condamnation de toutes les dominations. La laïcité traduit un universalisme concret. Universalisme car elle pose que chacun et chacune se définit librement et ne se voit pas définitivement lié par les représentations, préjugés et fantasmes associés aux origines présumées des uns et des autres. Universalisme concret car, au-delà des mots, elle se vit dans l’accès de tous au savoir dispensé à l’école, refuse des contrats de travail et d’embauche aux droits différenciés.

Le terme d’islamophobie en tant que tel ne pose pas de problème s’il décrit la forme de racisme évoquée plus haut. Mais il en devient un si, sous ce couvert, il réduit les formes de lutte et d’émancipation, notamment celles des populations immigrées, en les liant à telle ou telle religion. Que l’on ne vienne pas nous dire que c’est aux dominés de choisir leurs formes de lutte : ce sophisme laisse croire que le repli religieux serait par nature une forme de protestation. Toute période de crise engendre des formes de communautarisme, mais, en progressistes, gageons que ce sont de mauvaises réponses. Il y a trente ans, la « marche des beurs » portait l’espoir d’une reconnaissance effective de l’égalité des droits au travail, à la citoyenneté, au droit de vote. En rester à la revendication d’une différence marque le recul social porté par trente ans de néolibéralisme et de concurrence.

Energie
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Lettre ouverte pour une transition énergétique en cohésion avec les besoins de la société

par Gay Jean
FNME-CGT

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De façon convergente, certaines personnalités du « Débat national sur la transition énergétique » comme Bruno Rebelle1, membre du comité de pilotage, n’acceptent pas que certaines des 15 recommandations issues des différents groupes de travail n’aient pas été admises à l’unanimité des partie présentes : ONG , organisations syndicales, entreprises, personnalités qualifiées et experts. C’est semble-t-il être également la position des lignes éditoriales de plusieurs grands médias2.
Il serait néanmoins intéressant et utile que ces personnalités et médias témoignent du travail extraordinaire, sur une longue période, auquel se sont livrées des personnes de la société civile, avec des réunions « citoyennes » de base, dans le cadre des réunions initiées par le débat sur la transition énergique.
Des désaccords et des blocages ont pu être surmontés en unifiant les avis dans le but de réaliser une transition énergétique du « possible » grâce à une économie la plus décarbonnée possible.
Ce travail de convergence est suffisamment rare dans la société française, pour que les médias avisés et des personnalités comme Bruno Rebelle puissent le reconnaître .
Il est dommage que ces appréciations négatives sur le « Débat de la transition énergétique » n’aient pas été rééquilibrées par un certain nombre de réalités portées dans les différentes réunions et groupes de travail.

Premièrement, l’échelle du Monde

La France, avec 60 millions d’habitants, dans un monde de bientôt 10 milliards d’humains, ne représente que 1 % des énergies consommées dans le monde et moins de 0,5 % des gaz à effet de serre rejetés : quelques soient les mesures prises plus ou moins contraignantes pour les Français et l’économie nationale dans le but de restreindre les gaz à effet de serre, leurs résultats en France ne pourront être que symboliques au niveau de la planète .
Ces résultats en France, pour aussi nécessaires et aussi bons qu’ils puissent être , ne compenseront jamais les fortes émissions de gaz à effet de serre des pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, les USA, le Brésil, l’Argentine, la Russie, l’Allemagne, l’Espagne ou le Benelux pour ne citer qu’eux…
L’utilisation massive du charbon ou du gaz naturel y est nécessaire pour une longue période et parfois en raison même du caractère intermittent de certaines énergies renouvelables.

Deuxièmement, l’échelle de l’Europe

La France est déjà le pays qui a le plus réduit les émissions de gaz à effet de serre en raison de ses capacités de production électrique décarbonnée avec le nucléaire et l’hydraulique.
Il n’est pas logique de vouloir lui appliquer les mêmes contraintes du facteur 4 (en divisant par 4 les Bruno Rebelle a été un pilote institutionnel « leader » du débat national, après avoir été un responsable de l’ONG Greenpeaceémissions de gaz à effet de serre), que pour les autres pays comme l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne ou le Benelux aux économies beaucoup plus carbonées .
En usant d’une comparaison, ce serait mettre sur le même plan la réduction par 4 de la consommation de bière pour un allemand que la réduction par 4 de la consommation d’eau d’un « touareg » vivant dans le Sahara : pour le premier, il ne s’en porterait que mieux. Pour le second ce serait la mort assurée.

Troisièmement, les facettes du débat démocratique sont cachées

Il eut été instructif de faire connaitre le grand engagement des organisations syndicales, et en en particulier la CGT, pour réussir la transition énergétique, combattre le réchauffement climatique en décarbonant l’économie et les modes de vie.
Ces organisations représentent les intérêts de dizaines de millions de personnes en situation de travail ou retraitées.
Pourquoi, Bruno Rebelle, comme d’autres personnalités et de nombreux médias, les montre-t-il comme « accrochées à leurs acquis et leurs statuts », alors que ces organisations n’ont pas arrêté de faire des propositions sur les moyens de la transition énergétique en décarbonant l’économie et les activités en France ?
C’est la CGT qui a proposé la constitution d’un 8e groupe de travail pour étudier « la gouvernance dans l’accès aux réseaux électricité et gaz et l’équilibre production/consommation » : c’est une question stratégique pour le pays  qui a déjà frôlé la situation d’être en défaut d’électricité et de gaz à plusieurs reprises.
Mais on peut regretter que les organisateurs du débat n’aient pas accepté que soit mis en débat ni la question de la facture énergétique pour les familles françaises qu’entraîneront les différentes options pour la transition énergétique, ni la question des investissements en « recherches développements » dans les énergies , leurs utilisations et pour la neutralisation des gaz à effet de serre .
Il aurait également été intéressant de connaître pourquoi les recommandations du « Débat de la transition énergétique » ont été si faibles pour « décarboner » les transports publics et marchands par le développement des réseaux ferrés fonctionnant à l’électricité – ce qui a motivé un désaccord de la CGT.

Quatrièmement, la décroissance significative des inégalités sociales est mise à l’index, comme la « gangrène » du chômage massif

Il eut été utile de mettre en rapport la décroissance des inégalités sociales et du chômage avec les besoins énergétiques nécessaires aux activités porteuses de richesses dans le PIB (produit intérieur brut) et aux familles dans leur niveau de vie.
Or les chiffres sont bien connus : 80 % des familles les moins aisées ne consomment que 20% des énergies tandis que 20 % des familles les plus aisées en consomment 80 % .
De même commence à être reconnu l’état de danger absolu dans laquelle se trouve notre Nation en raison de sa décohésion sociale qui alimente la montée des thèses populistes et racistes : 5 millions de personnes sans emplois, 10 millions de gens en situation de pauvreté ou de pré pauvreté, 25 % de jeunes sans formation, sans travail , en déshérence dans la précarité , l’accumulation de zones de « non droit » et de territoires entiers où les activités mafieuses sont les seules susceptibles de donner quelques revenus aux familles.
Il eut été intéressant aussi que le débat national sur la transition énergétique étudie les moyens pour « briser » le mur des 5 millions de personnes sans emplois, à l’origine de la gangrène qui mine la Nation.
Pourtant il est établi que doubler la part de l’industrie française de 10 à 20 % dans le PIB amène 2 millions d’emplois qualifiés (alors que prés de 3 millions d’emplois ont été perdus en trente ans avec un effondrement de l’industrie de 30 à 10 %)

Cinquièmement, les conditions du renouveau industriel et des emplois : il faut de l’énergie

Il aurait été intéressant de mettre en relation les mesures préconisées pour la transition énergétique, l’emploi en France et la situation de la balance commerciale.
N’est ce pas du gâchis d’investir pour rénover l’habitat si les matériaux sont importés et fabriqués ailleurs qu’en France ?
Pourquoi le bois, utile pour l’isolation thermique, est il exporté vers la Chine qui achète des coupes de forêts entières, pour être réimporté avec une forte valeur ajoutée sous forme de matériaux utiles ?
Est-ce que l’emploi et l’industrie y trouvent pleinement leurs comptes si les éoliennes et les capteurs photovoltaïques sont fabriqués ailleurs qu’en France et importés ?
Le rééquilibrage de la balance commerciale, dont le déficit abyssal actuel alimente la dette, exige une montée en puissance de l’industrie sur le sol national.
Ce rééquilibrage est nécessaire dans les 5 ans et pas dans les 50 ans ! Il demande une production supplémentaire d’énergie, dont 90 Twh d’électricité (une dizaine de centrales électriques) si on veut doubler les capacités industrielles de la France et générer 2 millions d’emplois à haute valeur ajoutée.

Sixièmement, une autre conception de la démocratie qui tienne compte de la vie réelle des gens

Ce qui semble faire problème à certains médias et à certaines personnalités du « débat national », c’est que la division par 2 de la consommation des énergies d’ici à 50 ans et plus (une génération), préconisée par des personnes comme Bruno Rebelle, ou des ONG comme « Négawatts », n’aient pas été acceptées par les représentants de la vie réelle et notamment les entreprises et les salariés qui vivent de leur travail dans les entreprises.
Il est tout à fait légitime que des personnalités, comme Bruno Rebelle, qui ont su tirer profit de l’ascenseur social des « trente glorieuses » en constituant une élite sociale, politique et économique, puissent se projeter dans une société futuriste aux conditions de vie nouvelles, peut être un peu plus spartiates, et aux contours économiques très économes en énergies.
Mais n’y a-t-il pas un écart générationnel entre d’une part cette « élite », maintenant « au pouvoir », et qui s’est nourrie « aux mamelles » de mai 68 en vouant aux gémonies une société du « métro, boulot, dodo » et d’autre part les revendications légitimes « des gens normaux » en 2013 qui revendiquent précisément un mode de vie avec « un travail pérenne et rémunéré, des transports adaptés, et une toit pour vivre décemment » ?
Il faut se rappeler aussi que l’histoire a connu des échecs terribles lorsque les idéologies projetaient pour un avenir lointain la société idyllique tout en justifiant le sacrifice d’une génération pour construire cette société du futur. Pourquoi s’acharner à faire repasser le plat ?

Peut être aussi dans les débats sur la transition énergétique, ces personnalités et animateurs de ces débats qui ont été quelque peu déçus par les résistances de la société réelle, auraient-elles gagné à ne pas occuper toutes les places de l’orchestre pour que la partition soit équilibrée et pour la pleine convergence du débat démocratique dans les préconisations ?
On peut s’étonner, en effet, que certains animateurs et responsables, comme Bruno Rebelle et beaucoup d’autres, aient officié avec une casquette institutionnelle de « pilote du débat national » après avoir porté la casquette d’une ONG comme Greenpeace… ou inversement (et sans s’être offusqué que l’ONG Greenpeace soit financée par la société gazière russe Gazprom très attentive à placer son gaz naturel en Europe) !
En procédant de la sorte, les cartes sont brouillées dans le débat, surtout quand cette situation se répète souvent, avec des ONG dont le financement reste obscur , et quand les doubles casquettes sont nombreuses dans ce qui s’apparente à un jeu des 7 familles dont certaines sont les mêmes.

  1. B. Rebelle a été un pilote institutionnel « leader » du Débat national, après avoir été un responsable de l’ONG Greenpeace []
  2. Articles et éditorial d’un grand journal du soir les 19, 20 et 21 juillet 2013 []
Politique française
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Projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR)

par Christophe Hordé
UFAL

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Le projet de loi Duflot II

Si ce projet de loi présenté devant l’Assemblée nationale permet de nombreuses avancées, notamment dans la régularisation des rapports locataires/propriétaires et propriétaires/agences, il reste très en deçà des revendications des associations travaillant sur le logement.
En effet, si la garantie universelle des loyers est une avancée, car elle permet de résoudre le problème des cautions demandées aux locataires (souvent les parents et parfois les grands parents doivent se porter cautions avec une inquisition sur leurs revenus), il n’en reste pas moins que les hausses des loyers, multipliés par deux en 10 ans dans les zones tendues, demeurent. De 2000 à 2010, l’indice du prix des logements a augmenté de 107 % alors que les revenus n’ont augmenté que de 25 %. Pour un ménage modeste (1er décile), le logement représente près de la moitié des dépenses. Le projet de loi, s’il encadre les loyers à partir d’un loyer médian de référence, ne diminuera pas les loyers existants.
En outre, ce projet de loi n’a pas pour but de construire des logements, mais d’améliorer les rapports locatifs et l’organisation des copropriétés ainsi que de lutter contre l’étalement urbain et de favoriser une densification des constructions. Il est donc très en retrait par rapport aux objectifs que le Gouvernement s’était fixés. Pour rappel, le candidat Hollande promettait dans sa proposition 22 qu’il « agirait pour que soient construits au cours du quinquennat 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, soit 300 000 de plus que lors du quinquennat précédent, dont 150 000 logements très sociaux, grâce au doublement du plafond du livret A ».

Le gouvernement est très loin de cette proposition

Doublement du livret A : Il a été augmenté de 25 % en octobre 2012, il devait être augmenté début 2013. Cela n’est toujours pas effectif. De plus, les banques, très opposées à cette mesure, ont obtenu de garder une portion plus importante de la collecte du livret A dans leurs comptes.
L’aide à la pierre, c’est-à-dire les subventions accordées au logement social, a diminué de 33 % pour les logements PLUS et de 21 % pour les PLAI.
Il faut bien se rendre compte que la crise du logement touche avant tout les plus modestes, les familles monoparentales et les familles nombreuses. La France a connu plusieurs crises du logement au cours de son histoire récente, en 1920, 1950 et dans les années 2000. Cette crise est avant tout une crise locative : il n’y a pas assez de logements pour les plus pauvres et ceux qui existent sont hors de prix. L’État dépense 17 milliards par an pour l’aide personnalisée au logement (Apl), l’allocation de logement familiale (Alf) ou l’allocation de logement social (Als). C’est un puits sans fond : les revenus baissent, les loyers sont élevés donc les aides augmentent, mais dans le même temps l’État diminue l’aide à la construction de logements sociaux.

Cette politique est antisociale !

Et les conséquences sont là : explosion des recours au 115 (numéro de téléphone qui sert à obtenir un logement d’urgence) qui est incapable d’y faire face.
Dans les grandes villes, le spectacle des ces jeunes ou familles avec enfants dormant dans la rue est terrifiant. 700 000 personnes sont concernées selon la Fondation Abbé Pierre.
Il y a également une explosion de la précarité énergétique : de nombreuses familles ont de plus en plus de mal à régler leurs factures de chauffage. Dans nos permanences sociales, nous les voyons sombrer dans l’endettement avec leurs factures d’électricité impayées.
La solution est pourtant simple : pour construire, l’État doit investir. L’argent investi dans la construction de logements n’est pas de l’argent jeté par la fenêtre. Cela représente au contraire des emplois pérennes, des emplois non délocalisables qui contribuent à l’économie. De plus, la construction, c’est aussi des loyers donc un retour sur investissement. La Caisse des Dépôts et Consignation, le bras armé de l’État, peut parfaitement investir. C’est une question de volonté politique.

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Loi famille et PMA, les contradictions et les reculades du gouvernement

par Inter-LGBT

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Communiqué du 13 septembre 2013

« Procrastination Mollement Assumée » : ces mots ne sont pas de l’Inter-LGBT, mais du rapporteur de la loi sur le mariage pour tous, Erwann Binet, sans doute très agacé - comme nos associations - par les récentes interventions des ministres Marisol Touraine et Najat Vallaud Belkacem au sujet de l’ouverture de la PMA, procréation médicalement assistée, à toutes les femmes.

De multiples engagements en contradiction avec l’actuel discours gouvernemental

Nous étions peu habitués aux interventions de Marisol Touraine, ministre de la santé, sur la PMA sauf pour rappeler qu’elle était par le passé favorable à son ouverture à toutes les femmes. De même, Najat Vallaud Belkacem nous avait habitué à soutenir l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ceci notamment au nom du candidat François Hollande lors de la campagne présidentielle. Rappelons également que Jean-Marc Ayrault s’était engagé - au mois de Janvier dernier - à ce que la PMA fasse partie de la loi dite “famille”. Et que Dominique Bertinotti s’était également engagée à plusieurs reprises au printemps à y intégrer la PMA.

La reconnaissance de toutes les familles n’est pas une question bioéthique ou médicale

Mais voilà que, depuis une semaine, à 5 reprises sur 5 médias différents trois ministres ont justifié le fait que cette disposition ne relève pas des questions sociales et familiales mais - selon elles - des questions bioéthiques et médicales. La ministre de la famille allait même hier dans les colonnes du Monde jusqu’à conseiller aux députés socialistes de ne pas déposer d’amendement PMA lors de l’examen de son projet de loi.

L’Inter-LGBT rappelle avec insistance que l’accès à la PMA pour les couples de femmes n’est pas une disposition relevant des lois de bioéthique comme l’a très justement fait remarquer Erwann Binet à plusieurs reprises au sein de l’hémicycle durant le débat sur le mariage pour tous. L’Inter-LGBT rappelle que les questions relatives à la PMA avec tiers donneur ont été débattues lors des premières lois de bioéthique de 1994. Il a été décidé alors qu’il n’y avait pas d’opposition à ce que cette technique d’assistance médicale à la procréation soit légalisée et encadrée en France. La rupture du lien entre sexualité et procréation et l’avènement de la parenté d’engagement dans un cadre non adoptif ont donc été officiellement actés en 1994. L’ouverture de la PMA aux couples de femmes n’en est qu’un prolongement légitime qui ne remet aucunement en cause la décision prise à l’époque. En quoi serait-il moins “éthique” qu’une femme donne naissance à un enfant par le biais d’un don de sperme – dès lors qu’elle est en couple avec une femme plutôt qu’avec un homme ? En quoi le rôle et la place du donneur de sperme serait-il différent lorsque le second parent est une femme plutôt qu’un homme ? Sauf à considérer qu’un couple lesbien est moins apte à élever un enfant qu’un couple hétérosexuel, ce que toutes les études scientifiques réfutent. La loi du 17 mai 2013, en accordant l’adoption conjointe aux couples mariés de même sexe, a d’ailleurs implicitement reconnue l’égale capacité parentale des couples, quelle que soit leur orientation sexuelle.

La « loi famille » qui doit être présentée fin 2013 doit intégrer des dispositions visant à sécuriser la situation de toutes les familles dans leur diversité : familles recomposées, meilleur accompagnement des familles adoptives et des adoptés, prise en compte de la pluriparentalité, réforme de la filiation et de la médiation. Elle doit permettre de repenser la famille et de sortir d’un mensonge institutionnalisé depuis des années qui veut masquer - au sein de bien des couples hétérosexuels - l’existence d’un tiers donneur dans la création de leurs familles. Les lesbiennes qui font appel à une PMA assument, elles, leur choix et l’Etat se doit de sécuriser leurs familles. Il se doit également de leur donner en France un cadre sanitaire propice à la réalisation de leur projet parental. Il n’est plus soutenable que l’Etat continue de fermer les yeux sur celles qui vont aujourd’hui - dans des conditions psychologiques, financières et sanitaires difficiles - en Belgique ou en Espagne par exemple dans l’espoir de fonder un foyer.

L’Inter-LGBT en appelle une fois de plus aux parlementaires

Face aux renoncements successifs et à la grande frilosité du gouvernement en matière familiale et face au report de calendrier du CCNE, l’Inter-LGBT interpelle vivement les parlementaires progressistes et les invite à déposer sans attendre une proposition de loi sur l’ouverture de la PMA aux lesbiennes. La PMA a occupé une part importante des débats et des auditions du projet de loi sur le « mariage pour tous ». Plusieurs propositions de loi allant dans le sens d’un élargissement de l’accès à la PMA ont par ailleurs été déposées par le passé. Les parlementaires disposent donc de toute la matière nécessaire à une telle initiative. Les associations se tiennent à nouveau à disposition des parlementaires pour apporter leur expérience et leur expertise sur le sujet.

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Le plan gouvernemental contre les addictions : un verre à moitié plein ou à moitié vide ?

par Réseau français de RDR (réduction des risques)

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Communiqué de presse du 20 septembre 2013

Le plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017, préparé par la MILDT et sa nouvelle présidente, est sorti hier. Si la majorité des médias se sont focalisés sur les mesures de lutte contre le cannabis, le plan ne s’y réduit pas. Il concerne l’ensemble des pratiques addictives, et comporte de réelles avancées sur la réduction des risques, mais aussi de cruelles déceptions.

Saluons d’abord la méthode. A l’inverse du dernier plan et de son ancien président sourd à toute avancée sur la réduction des risques, la consultation a été large, les associations du secteur ont eu leur mot à dire, et un certains nombre de leurs revendications ont été satisfaites.

Sur les traitements de substitution aux opiacés, l’accessibilité à la méthadone va être améliorée avec l’expérimentation de la primo-prescription en médecine de ville, et le développement des bus. Des recherches sur de nouvelles galéniques pour les usagers qui sont en échec avec les traitements actuels sont également envisagées : l’inhalation, le patch transdermique ainsi que des TSO à demi-vie courte sont cités.

Il y a aussi le renforcement du dispositif de réduction des risques actuel :

- en milieu rural et pour les usagers les plus éloignés des structures, en développant des dispositifs mobiles CAARUD, et en  expérimentant l’envoi postal de matériel.

- en développant la mise à disposition de matériel de réduction des risques (automates) et en favorisant son adéquation avec les différentes pratiques (sniff, kit base, nouveaux outils comme le filtre toupie), en demandant de ne pas à limiter le matériel distribué dans les structures CSAPA/CAARUD.

Prometteur aussi, la volonté affichée de sortir la réduction des risques de son isolement, avec le développement de la médiation avec le voisinage, et la mise en place de formations communes pour les personnels de la police, de la justice et de la santé, en partenariat avec les associations de réduction des risques.

L’outreach, grande perdante de ces dernières années dans le dispositif institutionnalisé, est aussi relancé. Une plus grande place sera accordée aux actions qui permettent d’aller à la rencontre des usagers les plus précaires, si possible avec leur participation, et de nouvelles modalités pour aller à la rencontre de tous les usagers sur Internet (notamment les jeunes) seront expérimentées.

Enfin, l’insertion sociale des usagers de drogues, l’une des grandes oubliées de la réduction des risques, est remis au goût du jour pour les usagers fréquentant les CSAPA et les CAARUD.

Là ou la plan est décevant, ce sont sur les expérimentations de dispositifs innovants, même si l’outil salle de consommation est réaffirmé, et doit être même étendu dans une ou deux villes d’ici à 2017  :

- La réduction des risques et les programmes d’échange de seringue en prison, pourtant promis par Marisol Touraine il y a moins de 3 mois et par François Hollande pendant la campagne, ne sont pas retenus. La population carcérale fait pourtant parti des populations à risques auxquelles le plan veut s’attaquer…
- Pas de distribution de naloxone aux usagers de drogues sortant de cure ou de prison pour prévenir les overdoses, alors que celles-ci remontent en flèche depuis 5 ans.
- Rien non plus sur les espaces de consommation et l’Accompagnement et l’Education aux Risques liés à l’injection (AERLI) dans les CAARUD.
- Enfin, la substitution injectable et les programmes d’héroïne médicalisée ne sont pas évoqués, alors qu’ils ont fait leur preuve dans d’autres pays.

Enfin, le débat sur le statut pénal des stupéfiants n’est pas abordé. La réflexion dans de nombreux pays, y compris en Europe, sur la réponse graduée, n’a pas droit de citer en France. L’usager simple continuera d’être inutilement pénalisé. Avec les nouvelles drogues de synthèse, on aurait pu avoir par exemple un début de réponse graduée selon la nocivité des produits, comme l’a proposé la Commission Européenne il y a 3 jours, en utilisant la pénalisation qu’en dernier recours.

Si les principes de ce plan sont suivi d’actes, le dispositif de réduction des risques sortira renforcé, et les lacunes de ses dernières années pourront être comblées (outreach, participation des usagers, réduction des risques qui s’enferme sur elle même, accès au matériel, insertion sociale). Mais une partie de l’innovation sociale et la nécessaire rénovation pénale attendront des jours meilleurs…

Contact presse : Pierre Chappard – Tel : 06 63 55 65 54

Combat féministe
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Fachos, machos : hors de nos murs !

par un collectif

 

Après avoir participé à une manifestation contre l’université du Front National à Marseille le samedi 14 septembre 2013, les jeunes militantes Julie et Sophia sont devenues la cible de “tweets” haineux émanant vraisemblablement de militants d’extrême-droite. Ces messages postés sur twitter, d’une violence extrême, mêlent menaces de viol et d’agressions physiques, insultes à caractère sexiste, raciste et antisémite.

Après l’affaire similaire qui a concerné Rokhaya Dialo, les femmes sont encore une fois victimes d’un acharnement d’une exceptionnelle gravité, en raison de leurs engagements, de leurs idées et parce que ce sont des femmes.

Que ce soient les fascistes ou le sexisme ordinaire qui hantent les réseaux sociaux, ces appels criminels sont aujourd’hui monnaie courante, comme en témoigne la récente campagne du “collectif des féministes” suite à l’article du bloggeur Kamal banalisant le viol.

Il est inadmissible que dans un premier temps, les services de police ayant reçu Julie, victime des menaces de viol, aient cherché à la dissuader de porter plainte, prétextant que ces menaces n’étaient qu’une conséquence presque « normale » de l’engagement politique. Ils se sont bornés à accepter qu’elle dépose une simple main courante, ce qui équivaut à banaliser l’appel au viol sur internet. Heureusement, la plainte est désormais déposée.

Nous interpellons fortement le Ministre de l’intérieur M. Valls afin qu’il réagisse au comportement irresponsable des fonctionnaires de police face aux menaces de viol signés par des fascistes misogynes, ainsi que la Ministre aux droits des femmes et la Ministre de la Justice, Mme Belkacem et Mme Taubira, pour avoir un texte de loi antisexiste que le mouvement féministe appelle de ses vœux depuis de très longues années.

Nous interpellons fortement Monsieur le Ministre de l’Intérieur afin que cesse la situation actuelle dans laquelle les internautes considèrent les réseaux sociaux comme un espace de non-droit et se permettent de proférer des propos qui, invoqués verbalement ou dans un journal écrit, seraient sanctionnés.

Nous interpellons fortement Monsieur le Ministre de l’Intérieur et Madame le Ministre de la Justice afin que les auteurs de tweets à caractère sexiste, raciste, antisémite et faisant l’apologie de crime contre l’humanité soient punis à la mesure de l’exceptionnelle gravité de leurs actes.


Signataires :

les Alternatifs, Association Memorial 98, le Collectif Féministe Contre le Viol, le Collectif féministe et citoyen, les efFRONTé-e-s, la Fédération SUD éducation, Femmes migrantes debout, la Fondation Copernic, la Gauche Anticapitaliste, la Maison des potes, la Marche Mondiale des Femmes France, le Nouveau Parti Anticapitaliste, Union des FAmilles Laïques, le Parti de Gauche, l’Union syndicale Solidaires, Réseau Éducation Populaire, ReSPUBLICA, Solidaires Étudiant-e-s, Vigilances et Initiatives Syndicales Antifascistes.

Contacts :
Fatima-Ezzahra Benomar (les efFRONTé-e-s) : 06 75 86 61 31
Raphaël Perrin (La maison des potes) : 06 68 39 32 04
Yael Mellul (le Collectif féministe et citoyen) : 06 80 16 59 51

Courrier des lecteurs
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Des précisions à propos du texte "A quoi ont servi les marges des entreprises ?"

par ReSPUBLICA

 

En référence au récent texte de Pierre Mascomère http://www.gaucherepublicaine.org/economie/a-quoi-ont-servi-les-marges-des-entreprises-decryptage-dune-imposture/6905, un lecteur nous transmet ces réactions de « deux camarades, tous deux économistes », jugeant les chiffres contestables.

a) Cet article comporte une très grossière erreur, qui provient du tableau lui-même. Il est écrit que “Par contre une ligne du tableau attire l’attention : les dividendes distribués.
Ils représentaient 5 % de la VA en 1981, ils en représentent 24,9 % en 2008 et 22,4 % en 2012. Les entreprises versent 5 fois plus de dividendes qu’elles n’en versaient dans les années 80 alors même que la part du travail a largement baissé.
Je n’ai trouvé ces chiffres nul part ailleurs. Mais surtout, cela signifierait qu’un quart de la valeur ajoutée créee par les entreprises servirait à rémunérer les propriétaires du capital, ce qui ne s’est jamais vu nul part! En fait, c’est environ un quart du profit qui est utilisé à cette fin. Les salaires absorbent environ les deux tiers de la valeur ajoutée, le profit un tiers. Ce profit sert à rembourser les intérêts des emprunts, à payer des impots, à épargner pour financer des investissements ultérieurs… et à rémunérer les actionnaires.

b) Je pense qu’il s’agit d’une faute de frappe (pour être indulgent) et que l’auteur voulait dire 24,9 % de l’excédent brut d’exploitation ( la part du profit dans la Valeur ajoutée) car ça correspond au vrai chiffre. C’est donc 24,9% de 28,4% de la valeur ajoutée soit environ 7% de la valeur ajoutée qui va aujourd’hui dans les dividendes. Le rapport Cotis montrait bien que la part des dividendes dans l’excédent brut d’exploitation avait augmenté alors même que la part de l’EBE dans la valeur ajoutée elle est plutôt stable ( il y a eu des fluctuations mais en moyenne et quel que soit le mode de calcul on ne peut pas dire que la part des salaires a baisse de 10 points car on ne trouve ce chiffre qu’en comparant le taux historiquement le plus élevé au taux historiquement le plus faible c’est une méthodologie discutable !)

Réponse de l’auteur, Pierre Mascomère

a) Le tableau est composé d’un tableau de l’Insee, Comptes des sociétés  non financières ( S11) comptes non financiers : 7-101 pris sur le site de l’Insee et de ratios calculés sur ce tableau. Ces ratios ont été présenté par la note économique de la CGT  N° 139 que j’ai en partie reprise.
Sauf pour l’année 2011, où la Valeur Ajoutée est 1006,5 et non de 106,5 je ne vois pas de faute de frappe.

b) Je suis d’accord sur le fait que la valeur économique de ces ratios est, pour le moins, sujette à caution. Mais il s’agit d’un excellent moyen -selon moi- de montrer la formidable progression  des dividendes -progression que les médias se refusent à indiquer-
Pour contrer le discours libéral sur le coût du travail, il faut montrer le coût croissant du capital. Il faut pouvoir rompre le leitmotiv des « profits d’aujourd’hui qui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain » : c’est faux, et on peut le montrer, notamment par ce tableau. Les libéraux prennent comme démonstration que « ce que les patrons préfèrent est bon pour l’économie donc pour l’emploi » Ce qui n’est en rien une démonstration. Ce qui est bon pour le seigneur est bon pour les serfs, etc.

c) Il n’y a pas la mention de 10 points d’écart sur la diminution de la part des salaires dans la valeur ajoutée…
J’ai parlé de “9” en disant explicitement  entre 1981 et 1989 la part des salaires a baissé de 9 points. Je n’ai pas dit : “la part des salaires a baissé de 9 points…..Alors que justement le rapport Cotis dit « la part des salaires dans la VA n’a pas bougé » (Salaires Valeur Ajoutée graph Rapt Cotis). Ce qui est absolument vrai depuis 1995 par exemple, mais absolument faux depuis 1950. Or dire sans précision : le partage de la VA n’a pas changé” est non seulement faux mais tout à fait volontairement trompeur. Oui, le salaire a perdu de 7 à 8 points dans le partage de la Valeur Ajoutée depuis les années 55 et cela représentent beaucoup….Quand je fais un exposé (sur les retraites en fait) je dis toujours entre 7 et 8 points de baisse depuis les années 50. Dans le texte présent il est souligné l’amplitude de la baisse entre deux dates comme il est souligné l’amplitude de la hausse des dividendes versés entre deux dates.  Jean Peyrelevade a explicitement écrit que la part des salaires dans la VA avait augmenté - il prenait 1989 comme point de départ…).

d) Depuis l’écriture de mon texte, j’ai trouvé sur le blog de Ch. Chavagneux d’Alternatives économiques une présentation que je préfère (ChavagnCoutK-1(1)) et qui me semble bien meilleure

e) Un rappel sur l’actualité avec des chiffres incontestables…(Profits CAC 40)

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Un engagement prometteur…

par ReSPUBLICA

 

NDLR - Nous publions intégralement ce courrier reçu de Malik (16 ans) à titre de témoignage et parce que son auteur ne peut qu’être encouragé à développer ses analyses et à en tirer des conclusions encore plus vigoureuses qu’un simple appel à l’audace auprès du Président de la République…

Je suis adhérent au MJS dans le département Haute-Garonne. Cependant, je suis aujourd’hui déçu par la politique menée par le gouvernement et je suis partisan d’une réorientation du débat à gauche. J’adhère totalement aux valeurs que vous soutenez dans votre journal. Elles représentent exactement l’idée que je me fais de la France et du socialisme. Hélas, le PS a trop changé et il faut que cela s’arrête.
C’est pourquoi, jeune passionné de journalisme et de politique que je suis, ai décidé d’écrire, entre autres, sur ce sujet. J’ai découvert votre journal récemment mais peu de temps m’ont suffi pour comprendre vos idées de fond et je les partage.
Ainsi, je vous propose ici mon dernier article dans lequel je critique âprement la politique gouvernementale, jugeant qu’elle va l’encontre des valeurs du socialisme. Il a été publié sur Agoravox.fr et sur Facebook. Le voici :

Alors, le socialisme, c’est pour quand ?

Ah, le changement ! ce changement tant attendu par les Français. Ils l’ont décidé et voté le 6 mai 2012. Et ils guettent toujours sa mise en œuvre.
Car oui, bien trop de temps s’est écoulé, désormais, pour que la gauche évoque, comme prétexte à son inefficacité, l’héritage déplorable de la droite. Quinze mois sont passés et François Hollande n’a toujours pas marqué de vraie ligne de rupture avec son prédécesseur.
Il n’y avait rien à attendre de François Hollande. C’est, du moins, le ressenti laissé par sa campagne électorale -principalement anti-sarkozyste. L’ex-président n’aura jamais survécu à sa fête privée au Fouquet’s, le soir de sa victoire. Elle lui a collé une image « bling-bling ». Et son hyperprésidence, accrue par ses injures et sa gestion déplorable de la France pendant cinq ans n’ont fait qu’accentuer un sentiment de rejet et de déception chez la plupart des Français.
M. Hollande n’a donc été élu ni sur ses idées ni -et encore moins- sur sa personnalité. Il a été élu, simplement, grâce à la détestation d’un homme. Et c’est son premier échec. Son seul mérite aura été, finalement, le courage dont il a fait preuve de se présenter comme candidat, dans une période de lendemains difficiles de crise économique sans précédent sous la Ve République.
Il n’a, en aucun cas, tiré leçon de son premier échec. Dès son arrivée au pouvoir, au contraire, il a préféré s’imposer comme un président libéral et gestionnaire, à l’écoute des directives bruxello-berlinoises dans une Europe anti-sociale qui, hélas, aux élections européennes, préfèrera sans doute se tourner vers l’extrême-droite de l’échiquier politique plutôt que l’inverse. La réorientation de l’Union Européenne est, pourtant, un sujet majeur que notre président n’a pas eu le courage d’aborder dans le bon sens.
Et puis le temps a passé : six mois, un an, quinze mois, et toujours rien -ou pas grand-chose. Alors, certes, il y a eu le mariage gay, et il ne serait pas juste de faire la fine bouche sur ce sujet. Ce fut une avancée certaine de justice et d’équité, incarnée par un Ministre de la Justice, Christiane Taubira, dont l’éloquence, la poigne et la persévérance furent remarquables lors de ses discours à l’Assemblée Nationale, où elle eut l’audace lyrique de mêler littérature et politique : la gauche doit s’en ravir. Mais après ?
Présenté comme chef de guerre au Mali, M. Hollande a profité de la liberté que lui offre la Constitution de la Ve République pour remonter -très légèrement- sa piètre cote de popularité dans les sondages. Mais l’embellie fut de courte durée.
Le temps a passé, donc. Et le climat est devenu hostile. Le débat politique s’est radicalisé à droite. La crise sociale s’est amplifiée, en France comme en Europe. Plusieurs affaires ont sapé la démocratie. Beaucoup, chez nous, ont dit que les récents scandales autour du PS et de l’UMP, de DSK à Cahuzac en passant par Sarkozy et Tapie, ont fait la montée des extrêmes. C’est faux : ils n’ont pas fait la montée des extrêmes, mais bien la montée de l’extrême-droite.
La nuance est de taille, hélas. Nul autre parti politique ne profite aussi bien des scandales politiques du duo UMP/PS que le FN. Et c’est bien là ce qui est inquiétant. Certes, les élections européennes, dans un an, livreront un message plus clair à ce sujet. Et certes, nombre d’indicateurs démographiques présentent l’accession du FN au pouvoir comme invraisemblable face au véritable « front républicain » que représentent les grandes métropoles françaises.
Il n’empêche : face à cette radicalisation du débat politique à droite, la faute de la gauche, et plus principalement de l’exécutif, est d’avoir suivi cette dynamique en se recentrant. Pourquoi, au lieu de suivre ce rythme néfaste vers le centre –donc vers la droite-, ne pas avoir fait contrepoids sur la balance de l’échiquier politique ? Nombre d’observateurs reprochent au président de ne pas avoir de « cap », de « vision » pour la France. Mais pourquoi ne penche-t-il pas plus à gauche ? pourquoi ne choisit-il pas le socialisme, en somme ?
Aujourd’hui, des ministres comme M. Montebourg ou M. Hamon incarnent cette mouvance de gauche. Mais, à l’inverse, M. Hollande préfère tenir, à peu près, le même discours que ses ministres estampillés plus au centre, comme M. Moscovici ou M. Valls : le premier suit les consignes de l’ultralibéral Commission Européenne, le second expulse plus que sous Guéant.
Le monde de la finance, celui que le chef de l’Etat avait désigné comme son « adversaire » lors de son célèbre discours électoral au Bourget, gouverne toujours. L’écologie n’est plus à l’ordre du jour, Mélenchon s’indigne de jour en jour, la droite continue de critiquer -à tort et à travers-, et le FN boit du petit lait.

Et pendant ce temps, la gauche, la vraie, ses électeurs, et même parmi ces 28,5 % de Français qui ont donné leur voix à François Hollande au premier tour, continuent d’attendre. Et ils s’impatientent. Alors, un peu d’audace, M. le Président !

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Armes chimiques : un précédent

par ReSPUBLICA

 

A l’heure où les Occidentaux s’indignent de l’emploi d’armes chimiques en Syrie, il n’est pas inutile de revenir sur un aspect de la guerre du Vietnam qu’a constitué l’épandage de dioxine (Agent orange) et de ses lourdes conséquences sur la population, toujours actuelles : quarante ans après, les poursuites intentées contre les industriels ne sont pas éteintes et, en juillet 2013 encore, des vétérans sud-coréens ont obtenu une condamnation de la firme Monsanto.

Une projection de lancement de Agent Orange, une bombe à retardement est organisée à Paris le 26 septembre (à 20h 30) au Cinéma  Action Christine, 4 rue Christine (M° Odéon ou St Michel) par les producteurs du film Orchidées et Orange DiHoxyn.
La projection du film réalisé par Thuy Tien HO et Laurent LINDEBRINGS sera précédée de celles des interviews de Noam Chomsky (12’) et de Tran To Nga, victime vietnamienne de l’Agent orange (15’). La projection sera suivie d’un débat avec André Bouny l’auteur du livre « Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam », l’avocat William Bourdon, les réalisateurs.

Tourné aux Etats-Unis, au Canada, au Vietnam et en France, ce film sera distribué par Doriane Films, qui met également un DVD sur le marché.

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11e édition du festival "Femmes en résistance" : contre l'obscurantisme

 

Les 28 et 29 septembre aura lieu la 11e édition du festival Femmes en résistance sur le thème “les 8 commandements féministes contre l’obscurantisme !”

Au programme de ces 2 jours : projections de films, témoignages, débat, théâtre, concert…
En savoir plus

A l’espace municipal Jean Vilar d’Arcueil
1 rue Paul Signac
Entrée libre

 

Femmes en Résistance à l'Obscurantisme