Si vous rencontrez des difficultés pour lire cette lettre, cliquez ici : http://www.gaucherepublicaine.org/lettres/507.htm

  1. chronique d'Evariste
    1. De Montreuil à Lisbonne, de Téhéran à Varsovie, par Évariste
  2. combat laïque
    1. PROGRAMME RENCONTRE LAIQUE INTERNATIONALE, par Le Collectif D'initiative Laïcity
    2. Portugal: Que la laïcité l'emporte sur le cléricalisme, et que les électeurs portugais imposent le droit à l'IVG !, par L'Union Des FAmilles Laïques
    3. Qu'en pense Madame Royal?, par Robert Albarèdes
  3. combat social
    1. Anti-libéral ou anti-capitaliste ? Le piège d'un mot..., par Pierre Baracca
    2. Le CNE de Sarkozy : un contrat maudit, par Gérard Filoche
    3. Coût du travail : pourquoi le MEDEF maquille les chiffres et la réalité ?, par Sébastien Ganet
    4. Gauche antilibérale : je t'aime moi non plus..., par Jacques Broda
  4. débats politiques
    1. France Echos : Ayaan Hirsi Ali ou Philippe de Villiers ? (4ème et dernière partie), par Caroline Brancher
    2. , par Caroline Brancher
  5. élections présidentielles 2007
    1. Le MRAP doit rester indépendant, par Nadia Kurys
    2. Ecologie et république : "la république durable" de Corinne Lepage, par L'U2R - Union Des Républicains Radicaux
  6. débats républicains
    1. Contre les dogmes, l'esprit critique, par Thierry DE LAROCHELAMBERT
  7. courrier des lecteurs
    1. Bravo pour l'édito du 506, par Gérard Lenne
  8. à voir
    1. "MICHOU D'AUBER" de Thomas Gilou, un film inspiré d'une histoire authentique, par Jean-François Chalot
  9. à lire
    1. Il faut tenter de vivre, par Robert Redeker, Editions du Seuil, par Jocelyn Bézecourt
    1. "Services publics La grande braderie", de Dominique Decèze, par
    2. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - De Montreuil à Lisbonne, de Téhéran à Varsovie

Samedi 10 et dimanche 11 février, à Montreuil, des laïques, féministes et démocrates du monde entier viendront apporter leurs témoignages contre les différents intégrismes qu'ils subissent. Dans le même temps, au Portugal, les électeurs seront amenés, par référendum, à se prononcer sur le droit à l'avortement. Il faut en effet savoir qu'encore aujourd'hui, en Europe, outre au Portugal, l'IVG est interdit en Pologne, en Irlande, à Chypre, à Malte et en Andorre.

Certains pourront reprocher au nouveau premier ministre socialiste, José Socrates, de ne pas avoir pris ses responsabilités, et de ne pas avoir légiféré pour imposer ce droit élémentaire. Il faut en effet savoir que dans ce pays, plusieurs procès ont eu lieu, ces dernières années, et notamment le procès retentissant de janvier 2002 à Maia.

A Maia un procès a eu lieu le 18 janvier 2002 contre 43 femmes et hommes qui avaient été dénoncés pour cause d'avortements illégaux. La principale accusée, une sage-femme, a été condamnée à 8 ans et demi de prison. Depuis les années 80, elle aurait aidé une centaine de femmes.

Parmi les 17 femmes accusées, deux seulement ont avoué. Pour l'une, la peine a été de 4 mois de prison, pour l'autre il y a eu prescription. Il est évident que presque toutes ces femmes vivaient dans la pauvreté. La femme condamnée était une mère célibataire de 20 ans, au chômage. Les 15 autres femmes ont été acquittées faute de preuves. Parmi les 25 autres personnes impliquées, six d'entre elles ont été condamnées à des peines allant de 45 jours à 5 mois.

Voilà qui rappellera bien des souvenirs à toutes celles et à tous ceux qui, dans les années 70, se sont mobilisées pour obtenir, en France, ce droit que l'extrême droite, l'Eglise catholique et une majorité de la droite leur a longuement contesté, au nom d'une vision réactionnaire de la société.

Naturellement, ce dimanche 11 février, à Montreuil, les participants auront tous une pensée pour nos amis Portugais.

Mais ils n'oublieront pas pour autant de signaler que dans le monde, aujourd'hui, c'est un autre intégrisme qui menace les valeurs de la démocratie : l'intégrisme islamique. C'est lui qui, depuis la victoire de l'ayatollah Khomeiny, en Iran, dans les années 1980, a entrepris une croisade, dans le monde entier, contre la démocratie, la laïcité et le droit des femmes.

C'est lui qui entend imposer un modèle de société effrayant, où les femmes n'ont plus le droit de sortir seules, et doivent dissimuler leur visage et l'ensemble de leur corps. C'est lui qui multiplie, dans le monde, à New York, à Madrid, à Bali, à Londres, à Paris, à Bagdad, et ailleurs, des attentats sanglants contre des victimes innocentes. C'est lui qui entend enfermer des millions de musulmans, et surtout les femmes, dans leur seule identité religieuse. C'est lui qui a essayé de prendre le pouvoir en Algérie, occasionnant une guerre sanglante qui a fait plus de 100.000 morts, la plupart victimes des égorgeurs islamistes. C'est encore lui qui, profitant de la guerre criminelle de Bush en Iran, est en train de tirer les marrons du feu en Irak.

C'est encore lui qui pousse des fanatiques comme Mohamed Bouyeri à assassiner Theo Van Gogh en Hollande, et qui contraint des esprits libres comme Salman Rushdie, Aayan Hirsi Ali, Robert Redeker ou Mohamed Sifaoui à vivre traqués, des années durant, sous protection policière.

C'est lui qui en France se livre, jour après jour, à une offensive constante contre les principes laïques, encouragé par le programme d'un Nicolas Sarkozy, les travaux de la commission Machelon et la désertion laïque de toute une partie de la gauche.

Pour autant, à Montreuil, nous voulons aussi donner la parole à ces hindouistes, à ces polonaises, à ces iraniennes, à ces irakiennes, à ces danois, à ces pakistanais, à ces algériens, à ces congolais, à ceux qui s'opposent à l'intégrisme hindouiste, aux évangélistes protestants, et bien d'autres, pour qu'ils nous montrent, dans le monde, les différentes offensives cléricales qui s'opposent à la liberté de l'individu.

Nous voulons aussi donner la parole à tous ces militants associatifs laïques, qu'ils militent à Ni Putes Ni Soumises, à la Licra, chez les Verts, au Parti socialiste, à Prochoix, à Regards de Femmes, à la Ligue du droit des Femmes, à Attac, à l'Ufal, au Mrap ou à la LDH (nous aurions aimé en inviter bien d'autres), qui ont trouvé sur leur chemin deux types d'adversaires : les cléricaux, ce qui est dans la logique, mais aussi toute une gauche et extrême gauche communautariste dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle a fait preuve, et continue à faire preuve, d'une tolérance criminelle avec l'offensive de l'islam politique, en France, en Europe et dans le monde.

Le vingt-et-unième siècle n'opposera pas les athées aux croyants. Il n'opposera pas davantage l'Occident à l'Islam. Il opposera, partout sur cette planète, ceux qui veulent que la loi des hommes soit supérieure à la loi divine, à ceux qui veulent que l'ensemble de la société obéisse aux dogmes des Eglises.

Ce combat, dans ses rythmes, aura lieu partout. Il commence par la nécessité de remporter deux victoires, le 11 février prochain.

D'abord, que de ces journées sorte un outil, une coordination souple, qui permette aux laïques et aux féministes de se coordonner entre eux, de par le monde, pour mieux s'informer, et se soutenir.

Ensuite, que les électeurs portugais infligent un recul aux cléricaux et à l'Eglise catholique.

Que le dimanche 11 février, au soir, il ne reste plus que cinq pays, en Europe, qui interdisent aux femmes la maîtrise de leur maternité.

Le 11 février, nous serons tous, à Montreuil, des laïques et des féministes portugais !

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - combat laïque

2.1 - PROGRAMME RENCONTRE LAIQUE INTERNATIONALE

Hôtel de ville 93105 Montreuil, Métro Mairie de Montreuil, ligne 9

Samedi 10 février

9H00

Allocution de bienvenue:

Table ronde 1, De 9 h 30 à 12 heures, La laïcité, principe universel

Modérateur: Pierre Cassen, Rédacteur en chef du journal électronique RESPUBLICA

Participants:

Déjeuner de 12 heures à 14 heures

Table ronde 2, De 14h à 16h, L'intégrisme contre les libertés de conscience et d'expression

Modérateur: Michèle Dessenne, militante féministe et altermondialiste (Les Pénélopes)

Participants:

Table ronde 3, De 16 h à 18 h, Les intégrismes contre le droit des femmes et contre l'égalité hommes-femmes

Modérateur: Jocelyne Clarke, Rédactrice en chef de la Revue Laïque et Féministe (RLF)

Dimanche 11 février

Table ronde 4, De 9 h 30 à 12 h, La laïcité contre les racismes et les communautarismes

Modérateur: Anne Zelenski, Présidente de la Ligue du droit des femmes

Repas de 12 h à 14 heures

Table ronde 5, 14 h - 16 heures, Pour une mobilisation des forces laïques et féministes à l'échelle mondiale

Modérateur: Monique Vézinet Rédactrice en chef d'UFAL-INFO

Conclusion : Jean-François Kahn, directeur de "Marianne"

Contacts organisationnels :

Compte de financement :

Le Collectif D'initiative Laïcity c/o UFAL - 27, rue de la Réunion - 75020 PARIS - France
Tél. : 01.46.27.09.25

2.2 - Portugal: Que la laïcité l'emporte sur le cléricalisme, et que les électeurs portugais imposent le droit à l'IVG !

Le dimanche 11 février, au Portugal, se tiendra un référendum sur le droit à l'IVG. Le Premier ministre socialiste, José Socrates, a décidé de consulter les électeurs de son pays, pour qu'ils tranchent cette question.

Le Portugal est un des six derniers pays, en Europe, avec la Pologne, l'Irlande, Chypre, Andorre et Malte, où le droit, pour les femmes, de choisir librement leurs maternités, donc de pouvoir avorter, est encore condamné par les tribunaux, sous la pression de l'Eglise catholique et des forces conservatrices.

Ainsi, dans ce pays, à Maia, le 18 janvier 2002, quarante-trois hommes et femmes, souvent issus des populations les plus démunies, avaient été jugées pour avortement et complicité d'avortement, et une sage-femme avait été condamnée à huit années de prison.

L'Union des Familles Laïques apporte son soutien aux laïques, féministes, démocrates et progressistes portugais, à qui il reste moins de quinze jours pour convaincre les électeurs, malgré la forte pression de l'église catholique, de voter pour un droit que le combat des femmes a permis d'obtenir dans la plupart des autres pays démocratiques.

L'application des principes laïques, cantonnant les croyances dans la sphère privée, doit permettre, en France, en Europe et dans le monde, le respect de la liberté de chacun. Le combat pour la laïcité ne peut donc être qu'un combat universel et international. L'Ufal organise les 10 et 11 février prochains, à Montreuil, une rencontre internationale laïque, où s'exprimeront de nombreuses femmes et hommes victimes, dans le monde, de l'obscurantisme de différents intégrismes religieux.

Tous les participants de ce colloque auront, en ce jour, une pensée particulière pour le Portugal.

L'Ufal transmet sa solidarité à tous les militants progressistes portugais qui se battent, dans des conditions difficiles, pour arracher un nouveau pan de liberté aux cléricaux.

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

2.3 - Qu'en pense Madame Royal?

Le 21/10/2005, Monsieur le député-maire socialiste d'Alfortville (94) faisait accepter par la majorité de son conseil municipal le projet de construction d'un "centre culturel" destiné à la gestion et aux activités d'une association locale algérienne,dont le coût serait pris en charge par la commune (pour un total de 702 342 euros!). Or, au moment du dépôt du permis de construire, des esprits éclairés s'aperçurent que cet espace culturel était devenu un "espace cultuel" avec une vaste salle de prières, un local pour les ablutions, un placard pour ranger les chaussures ( endroit d'expression de la plus haute culture, il est vrai...) Et comme ces esprits éclairés voient là -à juste titre- une violation flagrante de l'article 2 de la loi de 1905 , ils engagent aussitôt un double recours : contre le permis lui-même, et contre le financement municipal de ce qui est " une mosquée cachée "...

Que croyez-vous que fît le député-maire, sans doute à nouveau investi par le PS pour les prochaines échéances ? Il fit commencer les travaux de construction le 11/01/07 sans attendre les décisions du Tribunal Administratif de Melun, saisi des deux recours pré-cités...

Nous avons là un cas d'école illustrant parfaitement la dérive anti-laïque ,communautariste et non républicaine d'un élu " de gauche " qui n'hésite ni à bafouer une loi essentielle constitutive du socle laïque de notre République, ni à se moquer par avance d'une décision de justice administrative qui pourrait frapper ses décisions...

Soyons sûrs que ce personnage ne manque pas de fustiger, à longueur de discours, les charges indues que fait peser sur les finances communales la politique " du gouvernement ",qui obligent à augmenter la pression fiscale... lui qui "jette par les fenêtres" des centaines de milliers d'euros pour une construction illégale, mais qui est destinée -peut-être ?- à lui apporter les suffrages d'une "communauté" bien traitée...

Soyons certains que ce député-maire répond, aux demandes d'équipements publics formulées par ses concitoyens, par le manque de ressources locales pour satisfaire les besoins collectifs...lui qui dilapide plusieurs centaines de milliers d'euros pour un projet qui ne concerne que quelques uns et que la loi lui interdit de financer...

Discours hypocrites et manipulateurs coutumiers d'un trop grand nombre de politiciens de tous bords engagés dans une vaste entreprise de contournement, d'effacement, de la loi de 1905, architectes clandestins d'un communautarisme latent qu'ils préparent allègrement... Et ce ne sont pas les 20% de fidèles musulmans (sur les 4 à 5 millions d'habitants de "culture musulmane") qui peuvent justifier cette propension à construire un peu partout des lieux de culte superflus avec l'argent de tous les contribuables !

Mais le plus intéressant ici est la question que soulèvent les pratiques de ce député-maire socialiste : Que pense Madame Royal de l'attitude de cet élu qui peut se retrouver à l'Assemblée Nationale en juin si elle-même est élue en mai ?

Que pense Madame Royal, représentante de fait des élus socialistes actuels qui la soutiennent, de leur acharnement quotidien à violer la loi de 1905, elle qui - à la question 2 du questionnaire que lui ont adressé " les laïques en réseau "- répond : "je souscris à l'article 2 de la loi de 1905. Le principe de séparation des Eglises et de l'Etat constitue pour moi l'un des fondements de notre République " ; ajoutant même, dans sa réponse à la question 9 , à propos du financement des lieux de culte : "comme vous le savez, les subventions à l'édification des lieux de culte sont interdites par la loi ...Vous évoquez ensuite des projets mixtes qui se masqueraient sous des prétextes pour promouvoir des idéologies ou des sectes . Si des intentions de ce type existaient, il va de soi que ces projets ne pourraient bénéficier d'aucun soutien ".

Oui , que pense vraiment Madame Royal ?

Et si elle pense vraiment ce qu'elle écrit aux défenseurs de la laïcité qui l'ont interrogé,e qu'attend-elle pour dénoncer la décision et l'attitude du député-maire socialiste d'Alfortville ?

3 - combat social

3.1 - Anti-libéral ou anti-capitaliste ? Le piège d'un mot...

Etre anti-libéral est devenu aujourd'hui le politiquement correct, c'est à dire l'idéologie dominante. En effet même à Davos en Suisse, le forum des tenants du capitalisme mondialisé, on commence à se rallier à l'anti-libéralisme économique et être favorable à des régulations !

Rappel : le libéralisme économique, c'est le capitalisme du 19ème siècle où le patronat (la bourgeoisie capitaliste) faisait ce qu'il voulait et où les salariés ne lui avaient pas encore fait concéder la Sécurité sociale, les retraites, les allocations chômage, etc. (la régulation du capitalisme).

On mesure, dans ces conditions, l'inconséquence de l'emploi de cette étiquette anti-libérale à l'extrême-gauche.

Les sociaux démocrates et les Partis Socialistes ont fini de se rallier au capitalisme (économie de marché) au milieu des années 1980 en proposant de le régler, de le réguler pour qu'il ne soit pas " sauvage ", pour que ce ne soit pas la loi de la " jungle sociale ". En France le PS, puisqu'il a abandonné l'Etat-Nation au profit de l'Europe des Régions, dit vouloir réguler le capitalisme au niveau de l'Europe. En vertu de quoi Ségolène Royal et le PS ont tout à fait le droit de se proclamer anti-libéraux. Tout comme les chrétiens démocrates tel François Bayrou. Et pourquoi pas Nicolas Sarkozy ?

Lorsque l'on a compris qu'être " anti-libéral " au sens économique signifie apporter quelques contrôles correctifs aux décisions des capitalistes, mais non remplacer le capitalisme par une autre société, le socialisme par exemple, il devient totalement incompréhensible qu'à l'extrême gauche on se déclare anti-libéral. Car cela veut dire que l'on est pour un capitalisme régulé comme il le fut en France avec les politiques keynésiennes entre 1945 et 1984.

Olivier Besancenot (LCR), Marie-Georges Buffet (PCF) et ce qu'il reste des collectifs "anti-libéraux", quand ils dénoncent l'anti-libéralisme, sont-ils pour un capitalisme régulé ? Si oui, ils sont devenus sociaux-démocrates. Si non, ils se trompent en se qualifiant d'anti-libéraux et ils créent la confusion dans la tête des salariés, des précaires, des chômeurs en ne se démarquant pas des vrais anti-libéraux, c'est à dire des partisans d'un capitalisme régulé, qu'ils soient de droite ou de la gauche sociale démocrate.

Ne pas faire cette clarification dans le cadre des élections (la présidentielle, les législatives) ne peut qu'obscurcir la réflexion pour construire des solutions sociales et politiques aux innombrables difficultés dans lesquelles s'enfonce un nombre croissant de gens.

Pierre Baracca

3.2 - Le CNE de Sarkozy : un contrat maudit

On nous abreuve d'une prétendue " polémique " pour ou contre les bienfaits du Cne, ce " contrat nouvelle embauche " institué sans concertation par ordonnance, c'est-à-dire par un coup de force du ministre Villepin en plein été 2005.

On cherche à nous faire participer à un " débat " sur l'intérêt d'un tel Cne qui se serait, paraît-il, " installé " dans le paysage (sic, France inter). Mais ce dont il s'agit, c'est d'un recul des droits de l'homme et du travail en même temps.

Le Cne, c'est la pire atteinte que l'on puisse faire à un salarié : l'atteinte à sa dignité! On peut le " virer " à nouveau du jour au lendemain sans motif : c'est le retour au XIX° siècle, à Zola, le porion peut " virer " le mineur Lantier, le réduire à la mendicité, sans même que le patron lui jette un regard. Et l'on nous affirme, qu'il vaut mieux que les Lantier d'aujourd'hui soient à nouveau soumis à ce régime, plient l'échine, ne puissent de syndiquer, ni se révolter, plutôt que d'être au chômage !

On croyait cet esclavage révolu : la convention internationale n°158 de l'Oit affirme que l'on ne peut " licencier sans motif ", toutes les déclarations des droits de l'homme affirment que l'on ne peut " licencier sans motif ". Et la France - qui n'a jamais été aussi riche - de MM Chirac-Villepin-Sarkozy-Dutreil a rétabli sous le prétexte mensonger de lutter contre le chômage, la possibilité d'un employeur de fouler aux pieds la dignité élémentaire d'un humain qui travaille pour lui : " - Dehors !... et je n'ai pas à dire pourquoi!".

Il n'y a pas de " débat " possible autour du Cne, il n'y a qu'un combat : un combat pour le droit, un combat pour la dignité, un combat pour le droit élémentaire du licenciement.

La prétention qu'il y ait aujourd'hui 750 000 emplois créés par le Cne est une fable indigne : ce sont des substitutions aux Cdd et à d'autres contrats atypiques précaires.

il y aurait eu en août dernier, au bout d'un an, 550 000 Cne, mais seulement, d'après une enquête d'opinion auprès de chefs d'entreprise, 10 % (sic) seulement n'auraient pas été créés autrement. Ce qui en fait un des moins "performants" des contrats précaires. (Il y a 950 Cdd, 650 000 intérimaires, 800 000 saisonniers, 3,7 millions de temps partiels, ces chiffres se recoupant aussi

La même enquête affirmait que 30 % des Cne ont été interrompus " avant six mois " ! Cela signifie que 180 000 salariés ont été " jetés " sans motif, sans droit, sans explication, sans défense, et il n'y aurait, hélas, que 370 plaintes aux prud'hommes recensées, soit autour de 0,2 %. Mais ces plaintes trouvent écho auprès des juges, en attendant la décision du Bit a priori défavorable en vertu de la convention internationale n°158.

On nous dit que la rupture émanerait du salarié dans 45 % des cas : si c'est vrai, cela ne démontre qu'une chose, c'est qu'il y a, en dépit du chantage à l'emploi, un nombre important de salariés (presque un sur deux) qui préfèrent s'évader de ce système où l'on est corvéable à merci, où l'on ne peut rien refuser à l'employeur !

Car un employeur qui choisit d'embaucher en Cne à la place d'un Cdi, il faut le désigner du doigt, il a tout pour rendre méfiant : c'est qu'il a l'intention de tirer le maximum du salarié, sans vouloir s'embarrasser de respecter ses droits ! Le Cne, c'est une invention perverse qui va chercher les moins bonnes intentions d'un petit employeur puisque l'argument de " vente " de ce maudit contrat, c'est " n'hésite pas à l'embaucher puisque tu pourras le virer sans problème ".

Quand vous n'avez pas de droit face à un licenciement " abusif ", et sans " cause réelle et sérieuse ", en fait, chacun le comprend, vous n'avez plus de droit du tout, en amont, vous ne pouvez plus réclamer le paiement de vos heures supplémentaires (des milliards d'heures supplémentaires sont impayées, volées aux salariés, volées aux caisses de protection sociale) car si vous le faites, on vous vire ! Et c'est pareil pour vos conditions de travail, l'hygiène la sécurité, ainsi de suite, précarisés vous êtes !

Renaud Dutreil osait affirmer avant que Sarkozy ne le fasse, que ceux qui combattent le Cne (dont ils proposent qu'il soit " étendu en 2007 "... si la droite gagne) relèvent du " Jurassic Park à la française ". Il y a toujours eu des gens de droite comme lui, pour rêver d'en revenir avant l'abolition des privilèges, avant la Révolution Française, avant la Commune, avant le Front populaire, avant la Libération, avant Mai 68, avant l'inspection du travail, avant le droit syndical, avant le droit élémentaire du travail, c'est ce qu'ils appellent à contrario " la France d'après ". Mais ces réactionnaires passéistes ont pourtant été battus par des millions de salariés, de manifestants, par toute la jeunesse, par plus de 80 % de l'opinion, au printemps 2006 ! Ca ne fait rien : ils s'obstinent, ils osent essayer de ranimer un " débat " dans les médias pour leur misérable contrat : ne laissons par Sarkozy plastronner au cours de cette campagne électorale, sur le cne, c'est un point central de sa politique de destruction du Code du travail selon les plans du Medef, de Mme Parisot - qui ne manque pas d'air.

3.3 - Coût du travail : pourquoi le MEDEF maquille les chiffres et la réalité ?

L'organisation patronale fait fi des réalités en attaquant exclusivement le "coût du travail"

Rappel des faits

Le MEDEF tiendra son " assemblée générale exceptionnelle " jeudi au Palais omnisports de Paris Bercy : 5 000 chefs d'entreprise y sont attendus. À la veille du débat électoral, Laurence Parisot, qui dirige l'organisation patronale depuis le 5 juillet 2005, donnait une interview au Parisien hier. Le ton est donné (voir encadré).

Poursuivant la démarche politique de son prédécesseur, Ernest- Antoine Seillière, Laurence Parisot développe une série de propositions visant, selon elle, à " donner de l'air à notre pays ". Elle publiera à l'occasion de l'assemblée générale de jeudi un livre intitulé Besoin d'air.

De la droite au MEDEF, le mot a été donné : asséner des contrevérités sur le coût du travail pour bien cadrer le débat public. L'entretien donné par Laurence Parisot hier au Parisien est un concentré à lui seul de ce qui se fait de mieux en la matière. La présidente du MEDEF met allégrement de côté la réalité des chiffres pour déverser le discours idéologique le plus cru qui soit.

1. Le coût du travail

Qu'est-ce qui plombe le développement des entreprises et de l'emploi ? " Une seule explication : en France, la fiscalité et les charges sont les plus élevées au monde. (...) La vérité est que l'état actuel de la fiscalité empêche d'augmenter les salaires ", répond Laurence Parisot. Outre un débat qui n'est pas clos sur les comparaisons internationales en terme de poids de la fiscalité, le discours convenu et rabâché depuis des années sur les impôts et les " charges sociales " fait fi des réalités. Les données de l'INSEE (comp- tes d'exploitation des sociétés non financières) sont instructives si l'on s'intéresse à deux principaux prélèvements sur la valeur ajoutée : les " charges sociales " et les " charges financières ". En ajoutant les " impôts sur les salaires " aux " cotisations sociales employeurs ", on obtient les " char- - ges sociales " au sens large. Elles ont augmenté d'environ 48 % de 1993 à 2005. Par comparaison, les " charges finan- cières " (intérêts prélevés par les banques et dividendes prélevés par les actionnaires) ont augmenté de 84 % sur la même période. Alors que les premières servent à financer la protection sociale des personnels dans le cadre d'un système de solidarité intergénérationnel, les " charges financières " sont, elles, un prélèvement rentier sur la valeur ajoutée de l'entreprise, elle-même créé par les salariés. La seule évolution des dividendes est faramineuse : + 218 % entre 1993 et 2005. Par comparaison, la masse des salaires distribués n'a augmenté que de 135 % sur la même période. Moralité : premièrement, la rente paie plus que le travail. Deuxièmement, les entreprises et l'emploi sont de plus en plus pénalisés non par le " coût du travail " mais par le poids des " charges financières " devenant exorbitant. D'ailleurs, si les " charges sociales " et la fiscalité empêchaient réellement l'augmentation des salaires, pourquoi les salaires stagnent autant actuellement alors que les exonérations de cotisations sociales employeurs n'ont jamais été aussi massives (23 milliards d'euros aujourd'hui) ?

2. " Ma p'tite entreprise " et le MEDEF

Laurence Parisot a raison de le souligner : " À l'exception des groupes du CAC 40, les taux de marge de la plupart des entreprises françaises diminuent depuis près de dix ans. " Il s'agit bien des petites et moyennes entre- prises (PME) dont la situation est loin d'être aussi florissante que celle du CAC 40. Avec 99 % des entreprises représentées (chiffres 2001), 59 % des salariés, 63 % de l'emploi total et 53 % de la valeur ajoutée, les PME sont effectivement un enjeu crucial. À la question : pourquoi sont-elles aussi nombreuses à connaître des difficultés, Laurence Parisot a toujours la même réponse : ce satané coût du travail et les 35 heures. Bien qu'elle soit elle-même à la tête d'une PME (IFOP), Laurence Parisot n'en est pas moins la représentante d'une organisation dont le comité exécutif est dominé par les grands groupes (BNP Paribas, Bouygues, etc.) et les grosses fédérations industrielles (alimentaires, transport etc.). Rien d'étonnant, alors que le MEDEF se cache derrière les 35 heures et le coût du travail pour éviter les sujets qui fâchent : les relations entre les PME d'un côté et les donneurs d'ordres et les banques de l'autre. Le sujet est complètement tabou au MEDEF (voir notre enquête dans l'édition du 2 juillet 2004). Et pour cause. Les responsables de PME le disent eux-mêmes : ils sont plus préoccupés par les délais de paiement des donneurs d'ordres et les avances de trésorerie refusées par les banques que par les 35 heures et la fiscalité.

Sébastien Ganet

Source : www.humanite.fr/

3.4 - Gauche antilibérale : je t'aime moi non plus...

Comment une contradiction non antagonique (autour de la candidature) a-t-elle pu le devenir ? Il est plus facile de rassembler des idées que de rassembler des hommes. Les idées ne convoquent pas des stratégies, des affects, des passions, des projections, elles représentent des enjeux, et la charte antilibérale a pu être rédigée dans le travail et l'enthousiasme.

Aujourd'hui, que faire ? D'abord l'analyse non polémique de ce à quoi nous avons assisté : déchirements, exclusions, précipitations. Il n'est jamais bon de décider dans l'urgence. Le temps des élections n'est pas le temps de l'élaboration politique, il précipite les choix, pour le meilleur et pour le pire. Nous en devons en tirer leçon et profit.

Le désenchantement, la désillusion, voire le désespoir est profond de parts et d'autres, le laisser s'installer, voire la haine, des frères ennemis, serait désastreux pour chacun, pour le projet, pour le peuple, dans sa force étrangement absente, jusqu'à aujourd'hui.

La dynamique unitaire doit l'emporter sur le ressentiment, la rancoeur, l'inélaboré. L'action certes, l'action toujours, mais qu'est-ce-qu'une pratique qui ne se théorise pas, ne s'analyse pas ? De l'activisme.

La lutte des classes a-t-elle traversé les collectifs à notre insu, ou plutôt deux conceptions différentes de la lutte des classes ? Certainement. Entre la visée communiste d'un travail de terrain, de pouvoir, le luttes, de conquêtes, de transformation, et pour aller vite, une conception plus "idéaliste" au sens du non compromis, de la non alliance, de l'apparente radicalité, qui isolerait la gauche anticapitaliste de toute possibilité d'intervention concrète dans le pouvoir et sa transformation.

Il ne s'agit pas de juger, mais d'analyser et d'inventer aujourd'hui une forme d'intervention qui associe toutes les forces anticapitalistes dans le projet de transformation, même si, surtout si, le bout de chemin accompli, n'a pas été à terme.

Un repli identitaire, voire communautaire, du parti communiste serait désastreux. Pour lui-même, pour le rapport de forces, pour le projet, pour le futur. Laisser donc la porte ouverte, et inviter, proposer, offrir la continuité d'un débat contre la droite et pour la gauche, sans rancune ! Expulser le "mauvais objet" à l'extérieur, sans s'interroger de l'intérieur, sur ce qui n'a pu être, ne fera que rigidifier les positions et stérilisera de tous côtés les avancées.

Il y a une attente fantastique, un fantastique espoir, dans la jeunesse. Elle est prête à entrer en lutte et à bousculer la donne autour d'un programme qui existe d'une candidate ou d'un groupe porte-paroles dans lesquels elle trouvera enfin une forme à sa révolte.

Cette forme nous devons l'inventer à partir de ce qui est : un programme, une candidate, d'autres candidats avec qui existent des différences d'analyses mais dont les valeurs se rejoignent. Ne perdons pas de vue la question des valeurs de justice, de dignité, de solidarité, d'égalité, elles sont toute aussi centrales que les revendications sociales, elles en sont le sens et l'essence.

La politique n'inscrit pas l'homme au centre, elle met l'humain au coeur, et dans l'humain les rapports sociaux. Le temps politique qui s'ouvre devant nous est le moment de le dire, l'agir, l'inventer. Je le répète des milliers, des millions de jeunes sont prêts à entrer en lutte, entreront en lutte autour d'un projet et d'une parole différente. Puisse la candidate, et les autres formations l'entendre. La valeur de cette parole se mesurera à l'aune des valeurs d'humanité qu'elle restaurera, autorisera, invitera. L'irruption du peuple de gauche déterminé, politisé, dans le débat politique est à prévoir. Organiser, structurer, autoriser cette irruption, autour des luttes et des attentes qui existent, modifiera la donne d'une manière inattendue, voire spectaculaire.

Jacques Broda

4 - débats politiques

4.1 - France Echos : Ayaan Hirsi Ali ou Philippe de Villiers ? (4ème et dernière partie)

L'article a été publié sur le site internet de ProChoix et sur le Blog de Caroline Brancher, nous n'avons pas reproduit les nombreuses notes de l'article que vous pouvez consulter sur le site de ProChoix, NDLR.

Partie 4 : Ayaan Hirsi Ali ou Philippe de Villiers ?

France-Echos soutient de manière inconditionnelle la députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, l'apostate de l'islam menacée de mort par les islamistes. Le combat d'Ayaan Hirsi Ali n'a pourtant strictement rien à voir avec le leur. Rappelons qui est Ayaan Hirsi Ali et ce qui différencie son combat de celui de France-Echos : Ayaan Hirsi Ali dépeint un islam misogyne et réfractaire à toute liberté individuelle, dit quel'islam actuel n'est pas compatible avec la démocratie. Elle déclare volontiers que Mahomet était un pédophile et l'islam une religion arriérée.

Par la provocation, elle souhaite en effet pousser les musulmans à critiquer les textes et défier les dogmes imposés par l'islam. Elle entend " user de provocations pour agiter les consciences musulmanes et les amener vers "une époque des Lumières" "Ayaan Hirsi Ali revendique une " analyse en profondeur de l'islam et la révision de tout un tas de ses dogmes " et croit que la " critique servira à humaniser l'islam " Elle n'aspire à rien d'autre qu'une réforme de l'islam : " Nous avons tout intérêt en tant qu'Occidentaux à réformer l'islam "

Si Ayaan Hirsi Ali milite pour que l'islam connaisse son " siècle des lumières ", France-Echos, quant à lui, ne cherche pas, par la critique des dogmes, à pousser vers une réforme de l'islam. Loin de là. France-Echos fait une lecture littéraliste, archaïque et djihadiste du Coran et de la Sunna dans le seul but d'encourager à la ségrégation des musulmans par les non musulmans. Lorsque Ayaan Hirsi Ali dit du multiculturalisme que c'est " une théorie inconsistante ", France-Echos lui veut instaurer le communautarisme et l'apartheid ethnique. Ayaan Hirsi Ali est une authentique femme de gauche, progressiste et anti-raciste. Elle dit des musulmans qu'on ne " naît pas arriéré avec une religion dans la tête ", et respecte avant tout la dignité de tout être humain, se gardant bien de tout amalgame raciste ou haineux : " J'ai toujours pris soin de distinguer l'islam en tant que cadre moral et les musulmans. Les musulmans sont pour moi des individus, ils ont leur libre arbitre et peuvent choisir de suivre l'islam, de quelque obédience que ce soit, ou de prendre dans l'islam son seul aspect identitaire. Je n'ai jamais critiqué les musulmans en tant que tels, je critique le cadre moral imposé par l'islam "

Si Ayaan Hirsi Ali croit à l'émancipation des musulmans, France-Echos, au contraire, voit dans chaque musulman un être par essence mauvais incapable de modernité. Lorsque Ayaan Hirsi Ali affirme qu'il existe des musulmans éclairés qui sont prêts à la réflexion et à critiquer le cadre moral imposé par l'islam, France-Echos jette la suspicion sur l'ensemble des musulmans les accusant d'être tous des menteurs et des adeptes de la takia. Si France-Echos minimise (voir nie) le sexisme des Evangiles et du christianisme, Ayaan Hirsi Ali dénonce les textes sexistes de la Bible et du Talmud qui, selon elle, n'ont rien à envier au Coran et sont encore source d'oppression dans certaines communautés: " Dans la Bible et le Talmud, il y a aussi des textes hostiles aux femmes. C'est un fait qu'aux pays bas (et ailleurs dans le monde) il y a des communautés chrétiennes qui prennent ces textes sacrés autant à la lettre que nombre de musulmans le Coran. Eux aussi ont une morale sexuelle qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à celle d'un pays où s'applique la charia comme l'Arabie Saoudite " Pour Ayaan Hirsi Ali, les dogmes du christianisme et du judaïsme ne sont pas plus compatibles avec la démocratie que ceux de l'islam. Si le christianisme et le judaïsme ont su se réformer c'est parce que : " Hommes et femmes juifs et chrétiens en sont arrivés là en critiquant leurs textes sacrés, en s'en moquant, en montrant que beaucoup de textes de la Bible et du Talmud ne sont pas satisfaisants " Si France-Echos voit dans l'islam le nouveau totalitarisme de ce siècle et croit au choc des civilisations, ce n'est pas le cas de Ayaan Hirsi Ali. En effet, Ayaan Hirsi Ali est la première signataire, au côté de Caroline Fourest, du Manifeste des 12 . Le Manifeste des 12 désigne l'intégrisme (ou l'islamisme) comme étant le nouveau totalitarisme de ce siècle et affirme, concernant l'affaire des caricatures, " qu'il ne s'agit pas d'un choc des civilisations mais d'une lutte globale qui oppose les démocrates aux théocrates " France-Echos n'oppose pas démocrates et théocrates : il oppose non musulmans contre musulmans. En résumé, si le combat de Ayaan Hirsi Ali, par son respect de la dignité de tout être humain, par sa force et son courage, est admirable et exemplaire, le combat de France-Echos quant à lui est détestable et méprisable. France-Echos ou la tendance villiériste France-Echos se défend d'être un site d'extrême droite Pourtant, France-Echos suit de prêt l'actualité des leaders de l'extrême droite française : Philippe De Villiers et Jean-Marie Le Pen.

Certes, l'enthousiasme de France-Echos pour Jean-Marie Le Pen est moins unanime : Jean-Marie Le Pen est pour le port du foulard islamique à l'école et est favorable à ce que l'Iran possède la bombe atomique. Les durs de France-Echos accuseront peut être Le Pen d'être pro-islamiste sait-on jamais.

France-Echos, qui refuse l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne parce que pays musulman, voit donc dans Philippe De Villiers le meilleur candidat à la présidentielle 2007. France-Echos est très clairement sur la ligne de Philippe de Villiers et du MPF (Mouvement Pour la France) Ce même Philippe De Villiers maintes fois dénoncés par ProChoix pour ses prises de positions anti-choix et anti-Républicaine : Villiers, militant provie, s'oppose à l'avortement même en cas de viol ou d'inceste. Ses proches font partie d'associations provie radicales qui organisent des commandos anti-IVG. Villiers est bien sûr contre le PACS qui, selon lui, détruirait les familles : il a d'ailleurs déclaré que le PACS est un " retour à la barbarie " (rien que ça) Villiers soutient la thèse d'un génocide vendéen par la République, thèse typiquement anti-Républicaine. Les militants de la reconnaissance du génocide parlent de " fours crématoires, de tanneries de peaux humaines, d'exécutions massives de femmes et d'enfants pour purger le sol de la Vendée de la race maudite " et mettent le génocide Vendéen au même plan que la Shoah.

Loin de toutes ces considérations, France-Echos reprend allégrement les slogans de Philippe De Villiers :" La France tu l'aimes ou tu la quittes " et lui marque un fort soutien concernant l'Europe : " De Villiers a raison : la France doit quitter l'Europe. " En réaction aux indigènes de la République, un rédacteur titrera d'ailleurs " Au secours Philippe ! ".

Concernant le discours de Philippe De Villiers sur l'islam, un rédacteur précisera (ce qui ne surprendra guère) " Voila un discours qui donne envie d'adhérer au MPF, si ce n'est pas déjà fait ". On ne s'étonnera donc même pas de voir les responsables de France-Echos participer aux manifestations du MPF.

Sur le forum, de nombreux intervenants se réclament de la tendance villiériste comme lepéniste. Des internautes voient dans l'Agrif (Alliance Générale Contre le Racisme et pour le Respect de l'Identité Française et Chrétienne) un bon moyen de contrer SOS Racisme. L'Agrif dont le président n'est autre que Bernard Antony, catholique traditionaliste du Front National et fondateur du journal Présent. Ce même Bernard Antony qui a inventé l'accusation de " racisme anti-chrétien " pour attaquer le blasphème et donc la liberté d'expression. L'Agrif porte régulièrement plainte contre les dessins de Charlie Hebdo. La notion de " racisme anti-chrétien " sera ensuite reprise par les islamistes eux mêmes et adaptée sous le terme " d'islamophobie ", preuve par là que les intégrismes, même si France-Echos ne voit que la dangerosité de l'intégrisme musulman, ont tous les mêmes objectifs et sont tous nuisibles.

France-Echos reprend les thèmes de l'extrême droite à savoir la diabolisation de l'immigration et le choc des civilisations et est clairement pro-villiériste. Mais avec tout ça, France-Echos ne serait pas " d'extrême droite " selon ses propres responsables. FP Blake pourra bien bafouiller que Philippe De Villiers et Jean-Marie Le Pen ne sont pas d'extrême droite mais des représentants de la droite nationale : Xavier Ternisien, journaliste du Monde qui essaye de faire passer la confrérie islamiste des Frères Musulmans pour un mouvement progressiste, ne fait guère davantage illusion. Il ne faut pas croire que France-Echos peut être un allié dans la lutte contre l'intégrisme ou l'islamisme. Il n'en est pas un.

De la même manière qu'on ne peut s'allier, par anti-impérialisme et anti-sionisme, avec des mouvements intégristes, on ne peut pas combattre l'intégrisme musulman en s'alliant avec des mouvements d'extrême droite aux thèses racistes et dont les composantes chrétiennes intégristes souhaitent elles aussi, à l'instar de leurs homologues musulmans, détruire les libertés individuelles.

Caroline Brancher

4.2 -

Caroline Brancher

5 - élections présidentielles 2007

5.1 - Le MRAP doit rester indépendant

Le journal " Le monde " du 24/01/07 mentionne le fort degré d'investissement du président du MRAP, Mouloud Aounit, dans la campagne de la candidate Marie-Georges Buffet, investissement confirmé par les autres organes de presse. Le président du MRAP est publiquement présenté comme acteur très engagé dans la campagne de la candidate, ceci ne semble plus compatible avec l'indépendance du MRAP.

Notre association est riche de la diversité politique philosophique ou religieuse de ses adhérents. Un tel marquage du président dans la campagne d'une candidate aux élections présidentielles ne peut qu'entretenir une confusion regrettable.

Le MRAP s'est toujours félicité des meilleurs rapports qu'il entretient avec les organisations politiques et les associations de gauche. Mais au-delà des clivages droite-gauche, nous entendons regrouper tous ceux qui veulent combattre le racisme et les discriminations.

C'est cette diversité qui fait notre crédibilité et notre indépendance.

Chaque adhérent du mouvement, élu ou non, est libre de ses choix citoyens à titre privé.

Mouloud Aounit, comme n'importe quel adhérent, peut s'engager politiquement : son engagement ne saurait être celui du MRAP.

Le MRAP doit rester indépendant de tout parti politique, dans son action, son expression publique et son image.

Dans l'immédiat nous entendons faire savoir, avec une extrême fermeté, que le MRAP n'est en aucun cas concerné par l'engagement politique de son président.

Dans ce contexte, nous demandons sa démission de son poste de président du MRAP.

Premiers signataires :

Membres du Bureau exécutif et du conseil d'administration national : Jean Marc Bourquin (BE, St Denis), Gérard Kerforn (CA, Landes), Nadia Kurys (Vice Présidente, Ardèche), Emmanuelle Le Chevallier (CA, Paris), Yves Loriette (CA, Val de Marne), Horyia Mekrelouf (CA, Marseille), René Meyer (CA, Toulouse), Didier Poupardin (CA, Vitry sur Seine), Anne Savigneux (BE, Bourgoin), Evelyne Verlaque (BE, Paris), Maya Vigier (CA, Paris)

Délégués responsables de comités locaux et fédérations départementales : Jean Claude Vessillier (Albi), Serge Goldberg (saintes), Christiane Lucas (Dijon), Arlette Tapiau-Bangla (Landes), Amina Belabdi (Landes), Gianpiero Morro (Moselle), Brigitte Kamur (Moselle), Henri Saint-Jean (Marseille), G Gluzab (Vitrolles), Renée Clergue (Marseilles), Christiane Azam (Marignane), Philippe Youchenko (Bouches du Rhône), Maguy Joncourt (Gard), Anne Marie Martin (57), Danielle Poupardin (Vitry), Claude Meslay (Vitrolles), Bernard André (Chelles), Bernard Jarry (Meaux), Marie Montolieu (Paris), Catherine Kcmar, Miryam Rambach.

Contacts : 06 72 71 70 18 / 06 76 97 00 36 / 06 08 24 62 75

Nadia Kurys Vice-présidente du MRAP

5.2 - Ecologie et république : "la république durable" de Corinne Lepage

Les radicaux soutiennent donc Corinne Lepage lors de cette campagne présidentielle. Cela ne surprendra que les naïfs, ou les nostalgiques d'une république figée dans un passé révolu. Or la république n'est pas une nostalgie, ou alors, elle est la nostalgie de l'avenir. Loin de regarder dans le rétroviseur, la république est avant tout une méthode, un outil pour résoudre les problèmes de son temps.

Les radicaux ont su avec elle résoudre la question politique au XIXème siècle en imposant le suffrage universel ; ils ont apporté tout au long du XXème siècle des réponses à la question sociale grâce au solidarisme de Léon Bourgeois. Aujourd'hui, l'un des défis les plus redoutables de notre temps est l'écologie : la République doit là encore être l'outil capable de créer les conditions d'un développement durable.

Face aux écologistes intégristes qui ne croient qu'en des mesures autoritaires dont on sait qu'elles pénaliseront les plus pauvres, face aux libéraux persuadés que la toute-puissance du marché peut résoudre le problème de l'épuisement des ressources naturelles, les radicaux sont eux convaincus que seules des méthodes démocratiques et républicaines permettront de mettre en place une société plus respectueuse de la nature. En cela, les radicaux restent fidèles à leur héritage : Michel Crépeau, figure emblématique du radicalisme de gauche, maire exemplaire de la Rochelle, premier ministre de l'environnement d'un gouvernement de gauche, n'était-il pas finalement un précurseur de l'écologie ?

Les radicaux n'ont-ils pas dès les années 1970 fait figure d'avant-garde en affichant très tôt leurs préoccupations pour l'environnement ? Choisir Lepage, c'est donc prolonger le combat républicain de nos ancêtres radicaux, c'est aussi faire le choix de la fidélité de nos engagements passés, c'est enfin faire vivre l'idée républicaine dans la France de 2007, en la débarassant de cette couche de naphtaline qui la rend inaudible aujourd'hui.

Cela suffirait en soi pour rallier la candidature de Lepage. Mais le spectacle désolant de la pré-campagne ne peut que nous conforter dans notre choix. Les retraits successifs de Fabius et de Chevènement ne laissaient pas, en effet, dans le paysage politique, d'autres candidats plus républicains que Corinne Lepage.

A droite Dupont-Aignan, certes sympathique par son courage, campe sur une vision gaulliste de la France et du pouvoir bien peu compatible avec les idéaux radicaux ; par ailleurs, son positionnement à droite ne peut que décourager les républicains de progrès.

A gauche, les Verts sont décidément bien peu républicains, qu'il s'agisse de leur fédéralisme européen quasi-théologique ou de leur proposition irréaliste de régularisation systématique des sans-papiers. La gauche dite "anti-libérale" fait, de son côté, des propositions trop peu crédibles pour exercer le pouvoir et s'avère incapable de transformer le "non" du 29 mai en un engagement positif et constructif. Quant à Ségolène Royal, ses premiers pas en campagne confirment certaines de nos craintes exprimées lors des primaires PS.

Dans ce désert qui pourrait conduire certains républicains à désespérer et à se retirer sur leur Aventin, la candidature de Corinne Lepage apparaît comme une divine surprise. Voici une écologiste de terrain, loin des discours moralisateurs, avocate réputée et efficace des causes écolos, qui n'hésite pas, tel David contre Goliath, à assigner devant les tribunaux les grands groupes industriels ; voici une femme courageuse qui, bien que née à droite, s'en éloigne, s'apercevant comme le disait Mitterrand que "la droite n'a pas d'idées, seulement des intérêts" ; voici une femme qui s'entoure de talents comme le journaliste André Bercoff ou l'universitaire Jean-Pierre Dupuy et qui sait rester à l'écoute de la société civile ; voici, enfin, une femme qui a compris que l'engagement écologiste ne prenait son sens que dans sa dimension républicaine et laïque.

Bref, tout concourt à ce que les radicaux, tous les radicaux, et au-delà, tous les républicains sincères, rejoignent Corinne Lepage. Célébrons ensemble les noces de l'écologie et de la République : et que vive la "république durable"

L'U2R - Union Des Républicains Radicaux

6 - débats républicains

6.1 - Contre les dogmes, l'esprit critique

L'éditorial d'Evariste " Vive les Hommes libres courageux " dans le numéro 506 de ReSPUBLICA est un article philosophiquement important et signifiant dans la mesure où il met en évidence la nécessaire indépendance politique, la liberté d'esprit essentielle et le regard en tout point critique qu'un citoyen libre doit cultiver en tout lieu et en toute circonstance.

Le réalisme contre l'idéologie , le scepticisme lucide contre l'enthousiasme aveugle, la critique contre les dogmes, la révolte contre la soumission, la résistance contre l'oppression, la science contre les croyances, les faits contre les rumeurs: c'est la fragile et difficile ligne de conduite des Hommes libres. En journalisme, c'est l'éthique exigente de l'authenticité, probablement la seule qui puisse se mesurer à l'acte si lourd d'informer et à la responsabilité de juger.

Même les mots qu'utilise le journaliste, l'analyste ou l'écrivain sont eux-mêmes chargés de sens, de représentation mentale, de pensées inconsciente ou de reliquats idéologiques, surtout quand il a été marqué par un passé militant, imprégné de logorrhée marxiste ou libérale.

Camus est resté exemplaire par la vérité humaine et le réalisme sobre de sa pensée, refusant les idéologie si simples et confortables pour préférer l'exil du journaliste sans concession, de l'écrivain solitaire, de l'humaniste sans dieu et du philosophe grec de la pensée de Midi au royaume des maîtres à penser du communisme ou des thuriféraires du terrorisme. Il faut relire sans cesse " Actuelles " et " Chroniques algériennes ", lutter sans céder contre les pensées dominantes, remonter les pierres sans cesse renversées du rempart démocratique contre tous les obscurantismes qui veulent l'abattre.

Car l'avenir n'existe pas, l'histoire n'est pas écrite, le progrès n'est pas garanti, les finalités messianiques sont sans objet, l'homme n'est pas une fin, la vie est fragile, l'univers lui-même n'a pas de sens...

Prenons seulement les mots " progressiste " ou " internationaliste ", si chers aux coeurs de " gauche ", mot lui-même si polyvalent, contradictoire, simplificateur et connoté comme les deux précédents.

Que de crimes ont été commis en leurs noms! Que de bonheurs interdits pour un avenir radieux toujours différé! Que de vies individuelles broyées à l'aune de la raison de Parti ou d'Etat!

De quel progrès parlons-nous quand les pollutions chimiques, radiologiques et bactériologiques menacent jusqu'à l'essence-même de l'Homme? Quand les technologies numériques permettent la duplication à l'identique et le pillage informatique généralisé, menaçant les droits d'auteur jusqu'à la création artistique-même? Quand les biotechnologies transforment les médecins en nouveaux prométhées ivres de la promesse de pouvoir un jour cloner les cellules humaines pour la reproduction, jusqu'à changer la définition-même de l'Humain ou rejeter la sexualité comme une ignominie dégradante? Quand l'utilisation civile de l'énergie nucléaire conduit immanquablement à la prolifération des armes nucléaires et rend possible de nouvelles formes de terrorisme, bien plus destructrices que toutes celles que les techniques d'explosion chimique ont pu engendrer? Quand les obscurantismes religieux vont jusqu'à nier les connaissances scientifiques, reléguer la femme au statut d'objet reproducteur, réduire l'" infidèle " au rang de la bête qu'on se doit d'égorger? De quel progressisme se revendique-t-on quand on justifie des pratiques moyenâgeuses (voile, excision, infibulation, polygamie) au nom du respect des identités religieuses et culturelles? Quand on soutient les terrorismes islamistes contre un terrorisme messianique d'Etat, ou ce dernier contre le premiers? Quand on justifie la barbarie des kamikazes contre des civils innocents au nom d'un droit à une terre qui n'appartient de toute façon à personne? Quand on soutient l'érection d'une barrière ou d'un mur au nom de la sécurité justifiée d'un Etat, alors qu'elle condamne à la misère les gens de l'autre côté ? Quand les anciens libérateurs deviennent les dictateurs de leur peuple?

Quel internationalisme invoque-t-on quand les marchés financiers organisent le monde à leur profit, soumettent les peuples à leur logique, les consommateurs à leur format de pensée, au prix de la destruction des hommes, des familles, des écosystèmes et à terme, de la planète-même? Quand un président " de gauche " ancien syndicaliste, se lance dans la production massive de soja transgénique en détruisant sans discontinuer des centaines de milliers d'hectares de forêts équatoriales et tropicales indispensables à la planète pour satisfaire le marché américain des " biocarburants " qui n'ont de bio que le nom? Quand un militaire sud américain confisque les libertés démocratiques, s'arroge les pleins pouvoirs, licencie les travailleurs des entreprises étatisées qui ne sont pas assez enthousiastes pour la ligne du Parti, confisque à son profit les ressources financières de l'Etat et installe une nouvelle mafia sans aucun contrôle démocratique ni parlementaire sur l'utilisation de ces ressources, invite et soutient les pires dictateurs du monde en reconnaissance de leur anti-américanisme fort opportun, et rejoint la ligue arabe au prétexte d'une hypothétique lutte anti-impérialiste alors que sa puissance lui vient du pétrole qu'il vend à ces mêmes multinationales américaines?

Car il s'agit bien de ce nouveau despote nommé CHAVEZ qui, certes prend des mesures " sociales " en arrosant de pétrodollars les mouvements qui lui prêtent allégeance, mais qui instaure un nouveau népotisme, un nouveau clientélisme; qui se pose lui-même en nouveau " guide " du peuple, omnipotent et omniscient, qui décide pour le peuple à sa place.

"Guide suprême" iranien, "Caudillo" franquiste, "Duce" mussolinien, "Führer" nazi, "Père de la Nation" stalinien: toutes les " avant-gardes " finissent en sinistres caricatures totalitaires! Dès lors qu'on dénie au peuple la confiance de se diriger lui-même alors qu'il est cultivé et informé, on détourne le pouvoir démocratique au profit de quelques uns qui s'arrogent le droit de "guider" le peuple. Mais a-t-on pour autant le droit de confisquer les libertés démocratiques au prétexte que le peuple n'est pas encore mûr et cultivé? Peut-on justifier la suppression des garanties démocratiques et détourner les lois au motif que l'argent des riches doit être redistribué?

Je pense qu'il ne faut pas " soutenir " CHAVEZ, ni lui accorder de " soutien critique " mais le critiquer au nom de nos valeurs démocratiques " de gauche ", laïques et républicaines. C'est le meilleur service qu'on puisse lui rendre, plutôt que de le conforter dans une dérive totalitaire! Car on peut vouloir servir le peuple des pauvres et des exploités, lui rendre sa dignité, et c'est même un devoir, mais en aucun cas on ne doit se croire autorisé de faire son bonheur à sa place, voire contre lui-même.

A tout pouvoir, il faut des garde-fous et des esprits libres et critiques: c'est non seulement la condition de la liberté de penser des hommes, mais c'est aussi la seule posture qui évite l'aveuglement, l'erreur, la servilité, voire la stupidité. On sait le fatras de verbiage idéologique qui a conduit SARTRE à soutenir le stalinisme puis le gauchisme, le maoïsme jusqu'au terrorisme (algérien, français, italien, arabe). Cela conduit à l'islamo-gauchisme effarant qui ravage l'altermondialisme, certaines franges "écologistes", certains partis gauchistes et qui désespère les esprits libres et lucides...

ReSPUBLICA se doit d'être aussi lucide et critique avec CHAVEZ qu'il l'est avec Mouloud AOUNIT, Tarik RAMADAN et José BOVE. Sinon, qui défendra le combat laïque, social, écologiste et féministe?

Il faut abandonner toute posture idéologique et regarder la réalité du monde pour mieux défendre l'avenir.

Il faut que ReSPUBLICA devienne un nouveau COMBAT, car nos lendemains ne seront pas blancs si la " gauche "gagne ni noirs si la " droite " l'emporte, mais grisâtres comme la poussière des villes, incertains comme la survie de l'humanité à l'horizon du siècle, complexes comme la réalité des choses.

Thierry DE LAROCHELAMBERT Physicien, chercheur

7 - courrier des lecteurs

7.1 - Bravo pour l'édito du 506

Très bel édito, Evariste, résumé cohérent de tes positions que je partage à... 95 % Pour le reste je ne peux que noter par exemple, à propos de Maastricht, ton affirmation selon laquelle "les dominants médiatiques traitaient tout partisan au " non " au mieux de nostalgique de l'ex-URSS, au pire de nationaliste fascisant".

Je n'ai jamais pour ma part employé de tels termes. Pour être juste, je dirais seulement que, parmi les partisans du Non à Maastricht puis au TCE, il y avait d'une part les fascistes et fascisants habituels (FN, De Villiers), les anciens et néo-staliniens garnis toujours des mêmes oeillères, et des militants que j'estime aveuglés, dont j'approuve le républicanisme mais dont je redoute la dérive nationaliste.

J'ai toujours haï le nationalisme et ses formes dérivées, comme le chauvinisme, autant dans les stades de foot qu'en politique. Mais je ne suis en rien régionaliste ! Une République présente au sein de l'Europe, voilà mon idéal.

Gérard Lenne

8 - à voir

8.1 - "MICHOU D'AUBER" de Thomas Gilou, un film inspiré d'une histoire authentique

Avec des artistes de talents dont Gérard Depardieu et Nathalie Baye

Chacun est le produit de son éducation, fruit d'échanges et d'expériences. Aucun être humain n'est prédestiné à rester ce qu'il est, même à l'âge adulte. Il peut changer, évoluer... C'est ce que nous montre avec force ce film chaleureux et tellement humain.

Nous voici en 1960, pendant la guerre d'Algérie dans un petit village de la France profonde, coupée semble t-il du monde. Et pourtant! les " événements " ne laissent personne indifférent, ils alimentent des rancunes, des haines pour les autres que l'on ne connaît pas.encore.

Le racisme s'y exprime là comme ailleurs et comme toujours il s'agit du refus de la différence et de l'ignorance des semblables que sont ceux qui ne sont pas en face, mais à côté de nous.

Mais rien n'est inéluctable, il suffit parfois d'une rencontre pour que tout bascule dans la mauvaise ou la bonne direction.

L'étincelle va prendre la forme d'un petit garçon d'origine maghrébine placée dans une famille d'accueil par la DDASS; Ne cherchez pas des caricatures dans ce film, il n'y en a pas; ces personnages, pour ceux qui comme moi étaient enfants durant cette périodes sont bien réels : la ruralité, les petits trafics, la convivialité et les conflits dans ce café du village, l'école laïque et républicaine, ferment d'unité autour de valeurs fortes !

Né en France, ayant passé son enfance à Aubervilliers, le petit Messaoud baptisé par sa " nouvelle " famille: Michou se sent avant tout français ce qui ne l'empêche pas d'être imprégné de sa culture d'origine.

Le choc de deux cultures? Une crise d'identité peut être mais surtout peu à peu un enrichissement, une sorte de symbiose.

On ne naît pas avec une identité fixée à jamais, figée dans le temps, on se construit en se frottant à la vie et aux autres.

Ce film, oeuvre maîtresse nous montre qu'il est possible de vivre ensemble, nos différences étant un enrichissement pour soi même et les autres.

La présence d'acteurs populaires, connus du grand public ainsi que le déroulé de l'histoire sont des atouts indéniables. Ils doivent permettre à ce film de connaître une large diffusion..

Il vaut mieux un produit de qualité de large diffusion, qu'un film confidentiel pour militants " d'avant garde " surtout quand, comme ici le spectateur est vite conquis.

Jean-François Chalot

9 - à lire

9.1 - Il faut tenter de vivre, par Robert Redeker, Editions du Seuil

C'est le journal d'un homme traqué. Sur le site internet Al-Hesbah, quelques tarés alimentés au Coran continu ont changé le cours de la vie de Robert Redeker. Pour avoir écrit, dans Le Figaro, une tribune intitulée "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?", le professeur de philosophie y est menacé de mort. Contraint à changer sans cesse de domicile et protégé par la DST et la gendarmerie, il entreprend la rédaction d'un journal. L'homme y apparaît épuisé par l'épreuve, miné par l'angoisse, sans espoir de retour à une vie normale. Une condamnation émise par les fous d'Allah ne s'efface pas avec la routine du temps; Robert Redeker découvre cet effrayant constat pendant qu'il erre entre quatre murs. Il guette son courrier postal et électronique en quête de soutien, il tente de vivre.

Alors que, au pays de la liberté d'expression et de la laïcité, on aurait été en droit d'attendre un soutien massif et immédiat en sa faveur, voilà que s'accumulent les silences et les soutiens timides assortis d'immondes retenues. Terribles sont ces déclarations qui, en quelques mots bâclés, condamnent les appels au meurtre pour, ensuite, après un insupportable "mais", mieux culpabiliser l'homme libre. Robert Redeker l'aurait bien cherché, qu'il se débrouille, semblent dire ces vendus. Le MRAP et la LDH ont osé cette infamie. On les savait coutumiers d'une certaine indulgence envers l'islam politique; accabler une victime du fascisme islamique en la transformant en coupable est un pas supplémentaire dans l'abjection islamogauchiste. Pas plus de soutien ne fut observé dans les rangs des collègues enseignants, des voisins ou de la municipalité de son domicile comme de son lycée. Le philosophe devient un paria sur sa terre, un indésirable au milieu des siens. Avec le même dépit, il fustige cette gauche toujours prompte à agir contre le Vatican mais qui, par couardise ou cécité, demeure silencieuse face aux éructations coraniques. La direction nationale de la Libre Pensée n'est pas citée mais, contrairement à certaines fédérations départementales, elle figure en bonne place parmi ces traîtres qui se réclament pourtant de la laïcité. Dans son article, Robert Redeker, qui se présente comme chrétien, dresse certes un portrait irréel du christianisme en le parant de vertus injustifiées mais l'urgence n'est pas dans ce débat : l'homme vit dans la crainte du couteau de l'assassin pour le simple délit d'avoir laissé courir une plume libre. Sachant, de plus, que le passage à l'acte a eu lieu : son fils aîné a été agressé par un jeune musulman et est contraint, désormais, de recourir à un hébergement anonyme.

Quatre mois après la parution de son article, Robert Redeker demeure en danger de mort et sa liberté est toujours empêchée. La fin du tunnel, en souhaitant vivement qu'elle existe, n'est pas en vue. Ce journal est un fil ténu qui le relie à un monde dont il est exclu.

Jocelyn Bézecourt co-auteur avec Gérard da Silva de "Contre Benoît XVI. Le Vatican, ennemi des libertés"
Editions Syllepse 2006
www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_297-Contre-Benoit-XVI.html

10 -

10.1 - "Services publics La grande braderie", de Dominique Decèze

Qui ne se déclare pas défenseur des services publics en cette période pré-électorale? Personne ou presque si l'on place à part cette extrême France représentée par Le Pen ?

Mais regardons y d'un peu plus près :

Edouard Balladur a avoué sans complexe : "Je voulais rappelle t-il, changer la société française, porter le fer dans l'édifice nes nationalisations de 1945". Il s'agissait donc là d'une rupture avec la politique de la gauche... Rupture? À voir: "En 1997, Lionel Jospin inaugure, avec France Télécom, les privatisations partielles, celles qui ne concernent qu'une ouverture du capital des nationaliséées. Ses successeurs suivront son exemple."

La gauche a changé, il est loin le temps où Jean Jaurès soutenait clairement et sans aucune ambigüité les "nationalisations": "Il y a pour la classe ouvrière tout entière un intérêt vital à ce que les services publics démocratiquement gérés se substituent aux monopoles capitalistes et à ce qu'ils fonctionnent excellemment"

Si aujourd'hui, la gauche dite de gouvernement hésite encore sur la voie à suivre et se déclare en faveur du développement des services publics, la droite continue, elle, tout en essayant de rassurer, à vendre les " bijoux de famille "!

Dominique Decèze dénonce cette liquidation, cette braderie. Il met à nu les différentes politiques menées et présente les conséquences en ce qui concerne les usagers devenus des clients.

Cette scène décrite dans une brochure d'Attac procède t-elle de la science fiction, du catastrophisme ou plutôt d'une anticipation?:

" 2015. Fin de séance du conseil municipal. Lecture des pétitions. Aujourd'hui ; l'hôpital de proximité à 150 kilomètres, les services sociaux ruinés. Le maire se penche vers son deuxième adjoint, il aime blaguer avec lui : Si ça continue, on va aller planter des cerisiers en Provence. Ta femme nous fera des clafoutis. Tu rigoles, on va être obligés d'utiliser des OGM. "

Mais l'auteur ne se laisse pas aller au défaitisme, son diagnostic rigoureux et implacable laisse place à des propositions pour une ligne de défense des services publics et une reconstruction.

Il reprend et explicite le manifeste de la Convergence des services publics et précise: " Dans le droit français, les services publics doivent permettre à toutes et à tous, sur l'ensemble du territoire national, un égal accès aux services rendus dans le respect des principes qui sont les leurs : égalité, continuité territoriale, adaptabilité, solidarité ", sans oublier " la proximité, la transparence de gestion, de contrôle par les élus et les usagers et le respect du principe de précaution. "

Editeur: Jean-Claude Gawsewitch 283 pages janvier 2007 18,90 Euro

Agenda