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  1. chronique d'Evariste
    1. Ni François, ni José, soutenons Charlie !, par Évariste
  2. combat laïque
    1. PROGRAMME RENCONTRE LAIQUE INTERNATIONALE, par Le Collectif D'initiative Laïcity
    2. La HALDE "RECOMMANDE" LES CODES VESTIMENTAIRES DISCRIMINATOIRES ET SEXISTES, par Michèle Vianès
    3. Loi 1905 : la municipalité de Roubaix épinglée par le tribunal administratif de Lille, par Mathieu Pagura
    4. Un voile intégral dans une école de la République, par Emmanuel Itié
    5. Hôpital : laïcité et intégrisme s'affrontent, par Annick Cojean
  3. élections présidentielles 2007
    1. José ! Et après?, par Pierre Carassus, Eric Coquerel, Michel Naudy
    2. Bayrou au secours des langues régionales, par Stéphane Arlen
    3. "Pourquoi ont-ils tué Jaurès?", par Mireille Popelin
  4. combat social
    1. Qui veut travailler plus ?, par Hervé Nathan
    2. CNE: Sarkozy ? Girouette ou dissimulateur ?, par Gérard Filoche
    3. Sur 8 à 10 points de valeur ajoutée "volés" aux travailleurs en 20 ans (grosso modo entre le début des années 80 et maintenant)..., par Jacques-Claude Rennesson
  5. combat féministe
    1. À l'occasion de la journée du 8 mars, par Mina Ahadi
  6. Humour
    1. Comment s'amuser quand on est en retraite..., par Elie Bonnamour
  7. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Ni François, ni José, soutenons Charlie !

La machine s'emballe. Les journalistes, qui essaient de faire l'opinion, et surtout de vendre du papier, sont en train de vouloir nous convaincre d'un nouveau phénomène Bayrou. Les chiffres s'emballent ! Il y a quinze jours, il était à 6%, le voilà crédité dans certains sondages de 14%. Il paraîtrait qu'il mord sur la gauche, et que la campagne de Ségolène jetterait dans les bras du leader de l'UDF nombre d'électeurs déçus par Ségolène, et séduits par un "homme nouveau".

Nous pensons que tout cela est de l'intoxication, monté par ceux qui, il y a cinq ans, créditaient Jean-Pierre Chevènement de 15 % dans les sondages, et que cela fait le jeu de Sarkozy, sans qu'on nous suspecte pour autant d'être devenus des "groupies" de Ségolène.

Pourtant, sur deux sujets, si la gauche avait clairement un discours laïque et républicain, elle torpillerait en deux coups de cuillère à pot le discours de Bayrou. Commençons par l'Europe. Bayrou est un partisan acharné de l'Europe fédérale libérale. Reconnaissons lui cette cohérence. Il était naturellement un défenseur du "oui" au dernier TCE. Comme l'Europe fédérale qu'il appelle de ses voeux ne peut se faire qu'au prix de la disparition de l'Etat-nation, il est également un partisan des régions et du bilinguisme, des écoles de type Diwan, contre l'unité de la langue sur le territoire français. Il est naturellement pour le tandem infernal Europe-Régions, contre l'unité de l'Etat-nation.

De même, Bayrou est ce ministre de l'Education nationale, par ailleurs catholique fervent, qui a fait descendre 1 million de laïques le 16 janvier 1994, en voulant permettre le financement des écoles privées, majoritairement confessionnelles. A notre connaissance, il n'a jamais fait d'acte de contrition pour cette proposition anti-laïque, se contentant de prendre acte que les Français ne voulaient pas de son projet. Rappelons enfin que Bayrou était contre une loi sur les signes religieux à l'école, voulant sauver les croix chrétiennes à l'école publique.

Bayrou est donc un anti-laïque, et un anti-républicain, même si, comme tous les candidats, il surfe sur ces mots.

Mais Ségolène et sa "préférence régionale", c'est quoi d'autre? Marie-George et Mouloud Aounit dans ses valises, c'est quelle autre logique ? Besancenot, dont nombre de militants soutiennent l'offensive du voile sur toute la société, et pour qui les mots "Nation" et "République" sont des gros mots, a quelle réponse face au projet de Bayrou ?

A l'heure où j'écris ces quelques lignes, sur le Vieux Port de Marseille, face à la Vierge (eh oui !), je lis partout que Bové va mettre fin à l'insoutenable suspens. Il va se déclarer candidat.

En avant pour les trois B ! Après Buffet et Besancenot, Bové ! Voilà qui va mettre de la clarté dans les débats.

Là encore, il suffirait aux républicains d'approfondir certains propos passés de Bové, notamment sur les événements de Vendée, en 1793, pour comprendre qui il est vraiment.

Nous n'avons pas oublié les scandaleux propos de José Bové, suite à des actes antisémites, en 2002, et les indignations que ses propos avaient suscitées.

Nous n'avons pas oublié son appui spectaculaire à Tariq Ramadan au FSE de Saint-Denis.

Nous n'avons pas oublié son soutien aux manifestations de jeunes filles voilées, en février 2004, quand la laïcité était attaquée par les intégristes islamistes, et ceux qui à la gauche extrême, les soutenait dans leur combat contre la République et la laïcité, en 2003.

Nous n'avons pas oublié que, tel son copain Mamère en 2002, il avait annoncé qu'il ne se présenterait pas, pour revenir sur sa décision, montrant le peu de sérieux du personnage.

Nous savons également que nombre d'"Indigènes de la République" seront derrière ce candidat, ce qui est tout de même fort symbolique.

La semaine prochaine, Charlie Hebdo sera poursuivi, pour incitation au racisme (!!!) devant les tribunaux pour un dessin de Cabu, paru en page une. Les islamistes, comme certains communautaristes anti-laïques d'extrême gauche, confondent, volontairement, le droit à la libre critique d'une religion comme l'islam, même sous forme humoristique, avec du racisme. Bien évidemment, l'enjeu de ce procès est extrêmement important. Il est intéressant de voir qui sont les plaignants : la Ligue islamique mondiale, l'UOIF, proche des Frères Musulmans, et la Grande Mosquée de Paris et son recteur, le soi-disant modéré Dalil Boubakeur, qui est défendu par l'avocat de l'UMP, Francis Spizner.

Le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, veut "toiletter" la loi de 1905, et permettre notamment le financement des mosquées. Deux députés UMP, Roubaud, du Gard, et Raoult, de Seine-Saint-Denis, défendent la réintroduction du délit de blasphème, (comme d'ailleurs l'a fait en son temps Mouloud Aounit, qui va faire campagne pour Marie-George Buffet), et ont déposé un projet de loi au Parlement allant dans ce sens.

Voilà pourquoi les enjeux de ce procès sont capitaux, et qu'il faut que les islamistes le perdent !

Quelques jours plus tard, les 10 et 11 février, auront lieu les journées internationales pour la laïcité, à Montreuil.

La première table ronde verra la présence de notre amie Caroline Fourest. La dernière verra celle de Philippe Val.

Nous n'avons pas partagé, c'est un euphémisme de le dire, certaines positions du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, notamment sur le traité constitutionnel européen, où il eut la polémique méchante et agressive avec les partisans du "non".

Mais sa présence est le symbole de la nécessité d'un rassemblement large, pour la défense de nos libertés, de la séparation des Eglises et de l'Etat, contre tous les cléricalismes. Et reconnaissons que sur ce terrain, que cela soit contre l'intégrisme chrétien, juif ou musulman, Charlie Hebdo a toujours au rendez-vous, et du bon côté de la barrière.

Raison de plus pour le soutenir les 7 et 8 février prochains, et pour venir les écouter quelques jours plus tard, à Montreuil.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - combat laïque

2.1 - PROGRAMME RENCONTRE LAIQUE INTERNATIONALE

Hôtel de ville 93105 Montreuil, Métro Mairie de Montreuil, ligne 9

Samedi 10 février

9H00

Allocution de bienvenue:

Table ronde 1, De 9 h 30 à 12 heures, La laïcité, principe universel

Modérateur: Pierre Cassen, Rédacteur en chef du journal électronique RESPUBLICA

Participants:

Déjeuner de 12 heures à 14 heures

Table ronde 2, De 14h à 16h, L'intégrisme contre les libertés de conscience et d'expression

Modérateur: Michèle Dessenne, militante féministe et altermondialiste (Les Pénélopes)

Participants:

Table ronde 3, De 16 h à 18 h, Les intégrismes contre le droit des femmes et contre l'égalité hommes-femmes

Modérateur: Jocelyne Clarke, Rédactrice en chef de la Revue Laïque et Féministe (RLF)

Dimanche 11 février

Table ronde 4, De 9 h 30 à 12 h, La laïcité contre les racismes et les communautarismes

Modérateur: Anne Zelenski, Présidente de la Ligue du droit des femmes

Repas de 12 h à 14 heures

Table ronde 5, 14 h - 16 heures, Pour une mobilisation des forces laïques et féministes à l'échelle mondiale

Modérateur: Monique Vézinet Rédactrice en chef d'UFAL-INFO

Conclusion : Jean-François Kahn, directeur de "Marianne"

Contacts organisationnels :

Compte de financement :

Le Collectif D'initiative Laïcity c/o UFAL - 27, rue de la Réunion - 75020 PARIS - France
Tél. : 01.46.27.09.25

2.2 - La HALDE "RECOMMANDE" LES CODES VESTIMENTAIRES DISCRIMINATOIRES ET SEXISTES

L'association "Regards de Femmes" interpelle la Haute Autorité de Lutte contre les discriminations et pour l'égalité ainsi que le Garde des Sceaux à la suite de 2 "délibérations" de la HALDE adoptés le 5 juin 2006 et d'une note du Ministère de la Justice du 17 novembre, rédigée en alignement de ces délibérations.

Deux demandes émanaient de femmes voilées qui veulent imposer, en particulier en Préfecture lors de la remise du décret de naturalisation, une tenue vestimentaire pour affirmer que leur pratique religieuse est supérieure au respect des principes républicains, Ces délibérations sont perçues comme un abandon de femmes et jeunes filles, parfois mineures, laissées à la merci des obligations vestimentaires de l'islam radical. Comment s'étonner ensuite que celles qui subissent la pression et l'intimidation de leurs familles et du quartier si elles veulent se déplacer tête nue aient peur de se plaindre ? Nous sommes indignées :

Il découle des décisions adoptées que les services collectifs n'auraient plus la possibilité de vérifier l'identité des usagers. Il peut être porté atteinte impunément à leur neutralité et les agents publics peuvent subir des provocations politiques intégristes sans être défendus par la hiérarchie. La réponse citoyenne est de

PS. La note du Ministère de la Justice est sur notre site www.regardsdefemmes.com

Michèle Vianès Présidente de Regards de Femmes
Auteur de " Un voile sur la République " Stock, et " Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule "
Editions Hors Commerce

2.3 - Loi 1905 : la municipalité de Roubaix épinglée par le tribunal administratif de Lille

" Non respect partiel de la loi de 1905 ". Tel est le jugement rendu le 9 janvier 2007 par le tribunal administratif de Lille à l'encontre de la mairie de Roubaix. En cause, une délibération adoptée par le conseil municipal de Roubaix, le 16 octobre 2003, permettant à l'association 2AI (Association Afrique Islam) de bénéficier de la location d'un terrain municipal pour un loyer symbolique (un euro pendant 99 ans !) afin d'y construire une mosquée.

Par ce jugement, le tribunal administratif a dénoncé l'usage d'un bail emphytéotique, un dispositif préférentiel de plus en plus utilisé par les maires pour contourner la loi sur la laïcité de 1905. Plus globalement, ce projet s'inscrit dans le " schéma directeur d'intervention sur les lieux de cultes " de la Ville de Roubaix, qui prévoit un dispositif d'aide à la création ou à l'installation de quatre édifices religieux, ainsi que des facilités sous forme d'aménagement urbain.

Par ailleurs, malgré une dénonciation au sein même de sa majorité, la municipalité de Roubaix vient d'accorder une nouvelle subvention d'un montant de 7 600 Euro, ainsi que la mise à disposition de la plus grande salle municipale, à l'association Rencontre et Dialogue. Ce cercle de réflexion religieuse avait pourtant été au coeur d'une polémique l'année dernière, lorsque des investigations journalistiques et des protestations de Christian Maes, conseiller municipal MRC (Mouvement républicain et citoyen) chargé de la vie associative, avaient révélé que de l'argent public servait à financer du prosélytisme fondamentaliste.

Deux membres des Verts de Roubaix, Ali Rahni et Siham Andalouci, à la fois responsable de l'association et proche des Frères Musulmans, avaient en effet invité à plusieurs reprises, des prédicateurs intégristes, tel que Tariq Ramadan et Hassan Iquioussen (responsable de propos antisémites dans ses prêches) avec de l'argent municipal. Aucun contradicteur n'avait été invité.

" A Roubaix, les Verts sont plus marqués qu'ailleurs par une forte présence de population issue de l'immigration maghrébine. Il est certain que cela peut être une clientèle pour développer leurs actions. Le problème est que de l'argent public est employé pour des associations qui ne servent pas l'intérêt général ", avait ainsi déclaré Christian Maes dans l'enquête Des "Verts" tendance islam[1]. Pour faire passer la pilule, une " convention " a été signée destinée à " présenter un programme prévisionnel de conférence ou rencontres débats favorisant l'expression d'opinions ou de sensibilités différentes, sur les thèmes de société ou d'actualité présentant pour partie un intérêt local. "

Rappelons que cet entrisme des fondamentalistes chez les Verts de Roubaix avait été révélé par Messaoud Bouras, un dissident écologiste, qui après des agressions physiques et des menaces de mort, a du quitter Roubaix. De plus, pour s'être exprimé à ce sujet dans la presse locale, ce " musulman laïc " a été poursuivi par l'association Rencontre et Dialogue pour " diffamation ".

Notes

[1] A lire : Des "Verts" tendance islam http://www.valeursactuelles.com/magazine/france/visu_france.php?affiche=&nb=3&position=2&num=3616&type

Mathieu Pagura

2.4 - Un voile intégral dans une école de la République

Dans le numéro 497 de Respublica du 21 décembre 2006, je dénonçais un événement dont je fus le témoin direct le 19 du même mois à Noisy le Grand, en face de mon propre domicile : une femme (ou un homme ?) intégralement voilée et sans identification possible, y compris son sexe, sort du groupe scolaire Joliot Curie par une issue indiquant que l'entrée est strictement réservée aux livraisons ainsi qu'aux employés municipaux munis de la carte restaurant pour cause de Plan Vigie Pirate.

Dès le 20 décembre, j'écrivais un courrier à Mme Colombani, directrice de l'école maternelle du groupe qui me répondit le 22 qu'elle n'était pas concernée et avait transféré mon courrier à Mme Mathieu, directrice de l'école élémentaire située à la même adresse. J'avais donné le délai raisonnable d'un mois (jusqu'au 15 janvier) pour qu'une explication me soit donnée et les mesures rectificatives nécessaires effectuées.

Sans aucune surprise, je n'ai reçu non seulement aucune réponse de Madame Mathieu à ce jour (donc 12 jours après le délai) mais j'ai pu constater d'une récidive le jeudi 25 janvier : une femme (ou un homme ?) intégralement voilée, tenant un enfant par la main était présente dans l'enceinte du groupe scolaire et sortait par la même issue mentionnant toujours l'application du Plan Vigie Pirate et l'interdiction d'y pénétrer pour les personnes étrangères à l'établissement.

J'interpelle donc ici :

Quelle directive, loi ou circulaire autorise un ou un citoyenne intégralement masquée à pénétrer dans une école publique sans vérification préalable de son identité et ce, quand le Plan Vigie Pirate est en vigueur ?

Parents d'élèves, vous voici prévenus : pour qu'un terroriste pénètre dans une école avec des armes, il lui suffit d'imiter son homologue anglais qui franchit il y a deux mois la frontière en prenant l'identité de sa propre soeur et en revêtant un voile intégral, sous les yeux de l'une des meilleures polices du monde : Scotland Yard.

A l'évidence, le voile intégral permet donc de totalement s'affranchir des mesures de sécurité dans notre République.

Emmanuel Itié

2.5 - Hôpital : laïcité et intégrisme s'affrontent

L'invention a fait la "une" des médias de Grande-Bretagne le soir même de sa révélation. Une burqa chirurgicale pour patientes pratiquantes. Bleu vif. Pleine de plis et replis. Et couvrant intégralement le corps, de la tête aux pieds, avec une simple petite fente au niveau des yeux. Un vrai rêve de taliban. La blouse, bizarrement appelée "interconfessionnelle", a immédiatement soulevé maints débats outre-Manche. Certains, dont le journal Islamic Times, ont réagi avec enthousiasme : "Ingénieux ! Le plus sûr moyen de ramener à l'hôpital des femmes musulmanes effarouchées par les usages et la nudité imposés dans les établissement de santé occidentaux." D'autres, députés, médecins et éditorialistes, ont dénoncé avec affliction "la compromission occidentale" et ce nouveau gage au "politiquement correct".

A Rotterdam, c'est le projet de création d'un hôpital islamique - le premier en Europe - qui suscite la polémique. Nourriture halal, tours de garde d'imams, départements séparés pour hommes et femmes avec personnel médical du même sexe : toutes les recommandations de l'islam seraient strictement respectées, et l'homme d'affaires néerlandais qui a lancé le projet estime que la niche commerciale est considérable dans un pays comportant 1,7 million d'immigrés non occidentaux et 450 mosquées. Un signe d'ouverture très fort envers la communauté musulmane, se réjouissent certains. "Le choix de l'apartheid", commentent les autres.

Et c'est, semble-t-il, ainsi que réagissent beaucoup de médecins français à l'évocation d'un tel projet. "Une absurdité !, s'offusque le professeur Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg. Cela revient à ghettoïser une communauté pour mieux l'abandonner ! Je trouve cela incompatible avec l'idéal républicain. Même s'il arrive à certains collègues médecins de rêver d'être un jour débarrassés des problèmes posés par les patients musulmans."

Des problèmes en nombre croissant. Religieux. Culturels. Ethiques. Et souvent traumatisants parce que devant être résolus dans l'urgence. Le serment d'Hippocrate en bandoulière. Mais avec un devoir de respect et une obligation de diplomatie devant ce que le patient présente comme "la loi de Dieu". Le malaise est patent dans de nombreux établissements hospitaliers français. Doublé d'un sentiment d'insatisfaction morale et intellectuelle dans le corps médical.

Il y a d'abord cette violence observée dans certains services de gynécologie obstétrique en région parisienne et dans plusieurs grandes villes. Des maris fondamentalistes refusent que leurs femmes soient examinées, soignées, accouchées par un homme. Ils l'exigent avec vigueur, quitte à mettre en danger leurs épouses et à s'en prendre physiquement au praticien en fonction.

Un incident violent s'est produit en septembre à la maternité de l'hôpital Robert-Debré, à Paris, où le professeur Jean-François Oury, appelé en urgence auprès d'une femme maghrébine sortant d'un accouchement difficile, s'est vu giflé par le mari au motif que l'islam interdisait à un autre homme de toucher sa femme. Condamné à six mois de prison ferme le 24 janvier au tribunal correctionnel de Paris, l'intéressé, un jeune père de 23 ans nommé Fouad Ben Moussa, expliqua qu'il était "stressé" et qu'il s'agissait plus, à ses yeux, "d'une question de pudeur que de religion". L'avocat du gynécologue frappé, Me Georges Holleaux, abonda dans ce sens : "La religion n'est qu'un mauvais prétexte à un comportement violent", expliqua-t-il, ajoutant que, à ses yeux, "tout amalgame serait extrêmement dangereux".

Il reste que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), qui regroupe la majorité des gynécologues français, a noté, depuis trois ou quatre ans, une multiplication d'incidents de nature à perturber l'organisation des maternités. A Lyon, un chef de clinique du service du professeur Raudrant a été un jour menacé par un homme d'origine africaine armé d'un couteau, furieux qu'il ait examiné son épouse.

Près de Grenoble, un mari présent en salle de travail s'est opposé au docteur André Benbassa, directeur médical de la maternité Belledonne, venu aider à l'accouchement de sa femme, qui nécessitait des forceps. A Roubaix, un mari a refusé que sa femme, dont le frottis révélait une anomalie, subisse une colposcopie (examen du col utérin), parce que le seul spécialiste, le docteur Yves Verhaegue, était un homme. D'autres problèmes ont été signalés à Tours, Nice, Montreuil, Créteil, Bondy, Mulhouse, Versailles.

A Strasbourg, le professeur Israël Nisand se dit inquiet de l'augmentation de la "violence verbale" et des cas "d'incivilité, voire de délinquance prenant le prétexte de la religion". L'agression dont a été victime une assistante sociale de son service a ébranlé le personnel (Le Monde du 28 février 2006) et incité la direction de l'hôpital à installer des caméras. Deux Maghrébins avaient surgi dans le bureau de l'employée, la giflant, lui tapant la tête contre une table en criant : "Ça vous apprendra à vous occuper de nos femmes !", et la laissant dans le coma, après lui avoir arraché son tee-shirt et écrit "Mohamed" sur son ventre.

Un mari turc à qui la secrétaire du professeur expliquait qu'on ne pouvait garantir que sa femme serait examinée par un médecin femme l'a menacée : "On vous aura !" Un autre, dont la femme avait un oeil au beurre noir et des traces de brûlures de cigarette sur les bras, s'est emporté contre le praticien : "Je préfère que ma femme meure plutôt qu'un homme la voie !"

Récemment, raconte encore le professeur Nisand, "j'ai été appelé d'urgence pour délivrer un certificat de virginité à une gamine de 11 ans ! Je me suis récrié ! Mais que de menaces et de coups de pied dans les portes !" L'accumulation de ces incidents a incité le CNGOF, en octobre 2006, à publier un communiqué alarmiste et à proclamer son souci de "défendre les femmes contre l'intégrisme musulman".

"Les gynécologues-obstétriciens hommes devront-ils désormais être protégés par la police pour exercer leur métier ? (...) C'est inadmissible dans un pays laïque comme le nôtre, où l'hôpital, s'il permet la liberté de culte, n'a pas à plier son organisation aux pratiques religieuses quelles qu'elles soient. (...) Nous le disons fermement, nous continuerons à avoir des services où les médecins hommes ou femmes apporteront les soins aux patients quel que soit leur sexe. Nous défendrons la liberté des femmes à se déterminer sur la contraception, l'avortement, la stérilisation, sans l'avis de leur mari. (...) Il y a trente ans, les femmes musulmanes venaient dans nos hôpitaux sans l'appréhension d'être prises en charge par des médecins généralement hommes, et il n'y avait pas ces violences. Pourquoi cette régression ?"

Pour entraver le phénomène, Dominique de Villepin a demandé en avril 2006 au Haut Conseil à l'intégration un rapport et un projet de "charte de la laïcité dans les services publics" qui devait lui être remis incessemment. Nicolas Sarkozy avait demandé la même chose à André Rossinot, coprésident du Parti radical valoisien avec Jean-Louis Borloo. Ce rapport a été remis au président de l'UMP le 20 septembre 2006, et recommandait, lui aussi, la rédaction d'une "charte". Consulté, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé son refus d'une "talibanisation de l'islam de France".

Pour Jacques Lansac, le président du CNGOF, "le problème s'était déjà posé avec l'avortement. Par trois fois dans le passé, j'ai porté plainte contre les intégristes catholiques qui venaient s'enchaîner et prier dans les blocs opératoires pour entraver les IVG. La loi m'y aidait, qui prévoyait des sanctions. Mais là, comment faire ? On se bat contre des traditions qui aboutissent à l'humiliation et à la chosification de la femme".

Quant au rôle de la femme elle-même dans ces situations, il est formel : "Ce n'est pas elle qui provoque les incidents. Elle est accommodante et ne souhaite qu'une chose : que l'arrivée du bébé se passe bien. Mais elle n'a pas voix au chapitre ! C'est l'homme qui refuse la césarienne... au point qu'il nous faut parfois appeler en urgence, dans la nuit, le procureur de la République ! C'est l'homme qui refuse la péridurale au motif que la douleur est normale ! C'est encore l'homme qui refuse une ligature des trompes demandée par une femme épuisée par de multiples grossesses et à laquelle il refuse d'autres méthodes de contraception !"

Daniel Raudrant, lui, a fait apposer une affichette à la maternité de l'hôtel-Dieu de Lyon, qui accueille fréquemment des immigrés tchétchènes : "Madame, nous vous rappelons que le personnel soignant du service est mixte. (...) En cas de refus d'accepter les règles du service et d'être prise en charge éventuellement par un homme, nous ne pourrons vous dispenser les soins dont vous avez besoin." Parfois, des maris furieux, accompagnés d'une femme voilée, arrachent l'affiche. Certains repartent après l'avoir lue. D'autres se rebellent.

Mais le professeur se montre intraitable : "Fini, les palabres à 3 heures du matin, les scandales parce qu'on ose demander à un homme de ne pas bloquer un couloir pendant sa prière ou la menace de coups contre une sage-femme qui a pris la défense d'une patiente violentée par son mari. Ce n'est pas au personnel hospitalier de gérer cela. Désormais, je n'hésite plus : j'appelle la police. Une ligne spéciale nous relie au commissariat. Le personnel est plus serein."

Le docteur Georges-Fabrice Blum, à Mulhouse, pense aussi qu'il s'agit d'une question de rapport de forces. "Quand, en salle d'accouchement, un homme me dit : "Touche pas à ma femme", je lui réponds : "Ta gueule ! Ici, c'est moi le chef ! Je respecterai ta femme, je ne la regarderai pas dans les yeux, et je ferai naître ton bébé dans la sécurité. Mais pas de négociation !"" Voilà. Ensuite, je laisse le papa faire la prière dans l'oreille de l'enfant après la section du cordon."

Les césariennes exigent de longues discussions. "Le charisme et l'autorité du chef de service sont alors fondamentaux", dit le docteur Blum. Mais il faut expliquer les risques de mortalité pour la mère et l'enfant, certifier que cela n'entravera pas les naissances ultérieures, rassurer la femme africaine et parfois appeler un imam, un marabout ou des grands-parents. On apprend sur le tas. "Quand j'ai commencé, il y a dix-sept ans, se souvient Laurence Jalbert, sage-femme à Montreuil (Seine-Saint-Denis), nous avions un manque total d'informations sur les coutumes et religions des immigrés. Aujourd'hui, il y a certes un grand retour à la tradition, mais beaucoup moins d'incompréhensions culturelles."

A la maternité de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, où se côtoient une quarantaine de nationalités, le professeur Jacques Milliez mise davantage sur l'accueil et la tolérance que sur le rapport de forces. "Il ne saurait être question, pour moi, de blesser quiconque au nom d'une uniformisation laïque. Tout a été mis en oeuvre pour éviter le moindre conflit lié à un particularisme religieux. Souci de la pudeur, de l'alimentation (casher, halal), observance du shabbat et du ramadan... Bien sûr dans la limite du bon fonctionnement du service."

Pas d'exception à la règle de la mixité des gardes, pas d'accouchement en burqa - "la vue du visage est fondamentale pour vérifier l'identité d'une personne, surveiller son teint et l'expression du regard" -, une seule personne en salle de travail... La cohabitation des cultures, dit-il, peut se faire aisément. Les problèmes liés à la religion sont ailleurs. Dans le choix d'interrompre ou non médicalement une grossesse à risque par exemple : "Faut-il s'engager dans un processus complexe de diagnostic prénatal, notamment l'examen permettant de déceler la trisomie 21, lorsqu'on sait qu'un couple, en raison de convictions religieuses profondes, ne s'engagera jamais dans la voie d'un avortement ? Voilà les vrais dilemmes."

Le professeur Milliez en est parfaitement conscient : "Il y a une pression très forte pour que les enfants trop prématurés ou mal formés ne viennent pas au monde. Mais que veulent les parents ? Il est fondamental de les écouter et de respecter leur choix."

Là sont sans doute les vraies questions. Philosophiques et éthiques. A partir de quand, la vie ? A quel prix, la vie ? A tout prix, la vie ? Les nouvelles techniques d'assistance médicale à la procréation ou la sélection du sexe de l'enfant à naître questionnent à la fois l'éthique laïque ou religieuse des médecins et patients, et ouvrent un champ de réflexion immense pour toute la société. Le colloque "Ethique, religion, droit et procréation", organisé chaque année, attire une foule de médecins.

Pour le reste, pense Isabelle Lévy, auteur de La Religion à l'hôpital (Presses de la renaissance), une bonne information sur les moeurs et croyances des patients ainsi que le rappel inflexible des principes de la laïcité et du droit français, qui sanctionne "la non-assistance à personne en danger", devrait assurer une cohabitation sereine au sein de l'hôpital. "Les trois religions monothéistes sont beaucoup plus pragmatiques que ne le pensent certains croyants tentés de faire du zèle. Elles donnent toujours priorité à la vie et admettent la transgression des interdits au cas où elle est en danger. Aux soignants de se montrer à la fois respectueux et stricts."

Annick Cojean

Source : Article paru dans l'édition du Monde du 28.01.07

3 - élections présidentielles 2007

3.1 - José ! Et après?

Après avoir gâché l'occasion des Présidentielles, la gauche antilibérale doit tenter de renouer les fils de l'unité pour les Législatives.

Si à l'applaudimètre, la proposition de candidature faite dimanche dernier à José Bové a, sans conteste, été largement adoptée lors de la réunion nationale des collectifs antilibéraux, ce dernier en est-il pour autant devenu le candidat capable d'unifier l'ensemble de ce mouvement ? A reprendre le long feuilleton à épisodes de nos débats depuis l'été, la question mérite, pour le moins, d'être posée.

On le sait, la campagne contre le traité constitutionnel européen, inaugurant notre mouvement, a été marquée, à gauche, par un puissant mouvement unitaire "à la base". Près d'un millier de collectifs ont organisé une mobilisation et une réflexion citoyenne sans guère d'équivalent. Sur toutes les tribunes, les grandes sensibilités de la gauche antilibérale se sont retrouvées incarnées par Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon. De notre retentissante victoire et du travail d'élaboration mené en commun un projet est né : il était possible de battre durablement la droite en modifiant le rapport de force à gauche entre le social-libéralisme et la gauche de transformation. Il était devenu pensable de " recomposer " la gauche et d'envisager son rassemblement durable. Certes, la majorité de la LCR se plaçait immédiatement en dehors du mouvement au nom d'une prétendue ambiguïté sur la question des alliances avec le Parti Socialiste alors même que nos textes dénonçaient à l'avance toute inféodation à une logique Blairiste sans, pour autant, tirer un trait sur les larges fractions socialistes gagnées à une politique antilibérale qui s'étaient exprimées dans le vote référendaire. Malgré tout, l'arc de force demeuré en place était large et finit par aboutir en octobre à un véritable programme de gouvernement portant notamment une critique radicale de la 5ème République. Ironie du sort, c'est bien sur les logiques empoisonnées de cette dernière que nous venons de nous casser les dents... La " logique " présidentialiste porteuse de bipartisme et de providentialisme qui impliquait de réduire notre diversité à une seule figure se révéla une tâche insurmontable pour une démarche d'essence plurielle qui réunissait autant de courants, héritiers à la fois du mouvement " ouvrier " du siècle passé, d'une vision égalitaire et sociale de la République, de l'écologie politique, de l'altermondialisme et de ce qu'il est convenu d'appeler le mouvement social... Sans omettre, pour compliquer l'affaire, la prégnance d'objectifs partidaires à plus courte vue. Après la LCR, le PCF choisissait fin décembre de privilégier unilatéralement la candidature de Marie-Georges Buffet. Et maintenant José...

Sans doute a-t-il été préféré par une partie substantielle des collectifs de base qui en est aussi la partie la moins homogène.

Grosso modo une grande majorité des délégués de 300 collectifs sur 600, souvent amputés de leur sensibilité communiste, se sont prononcés en sa faveur à Montreuil. Ce n'est pas négligeable même si on peut regretter que les méthodes reprochées en décembre au Parti communiste n'aient pas été tout à fait absentes dans son propre processus de désignation (sifflets, chahuts, pression " extérieure ", de type pétitionnaire dans ce cas, appel au fait majoritaire pour imposer le... consensus). Cependant, si nous, républicains de gauche, avons refusé d'avaliser la synthèse finale, c'est pour une raison plus forte encore : la mise en péril accrue de l'unité et de la diversité que doit conserver le mouvement des collectifs. En refusant d'engager l'ensemble du mouvement autour d'une sensibilité - sans être d'un parti, José Bové représente incontestablement un courant - nous estimons ainsi être restés fidèles au refus qui fut déjà le notre en décembre d'engager un processus identique autour du PCF à travers la candidature de Marie-George Buffet.

Cela précisé, José Bové, et ceux qui le soutiennent, ont sans doute autant de légitimité à s'engager dans la bataille présidentielle que les candidats déjà déclarés de la gauche antilibérale. Mais ni plus, ni moins. Quelque soit le résultat final des " trois B ", aucun ne pourra prétendre représenter ni même synthétiser à lui seul l'ensemble de la gauche antilibérale et cet échec est d'autant plus rageant que leur résultat cumulé dépassera probablement un score à deux chiffres, lui-même inférieur à ce que nous aurions pu obtenir unis. Et ce, au moment même, où les tenants de Ségolène Royal semblent à la peine... Et maintenant, que faire, comme disait l'autre ? A court terme, après avoir gâcher l'occasion des Présidentielles, ne pas gâcher le potentiel des collectifs unitaires, leur épargner la querelle, la division et l'enrôlement, tenter de renouer les fils de l'unité pour les élections législatives, tirer les leçons de notre échec commun, envisager des regroupements politiques intermédiaires pour mieux bannir les rapports de force écrasants dont nous avons pâti.

Dès l'automne, nous devrons nous retrouver rapidement pour réfléchir à l'avenir structurel de la gauche antilibérale. Nous avons pour notre part avancé l'idée d'une confédération permettant un travail qui associe des sensibilités indépendantes et des adhérents directs. Tout reste ouvert si la division et le sectarisme - deux plaies de la gauche de transformation au XXème siècle - ne l'emportent pas. C'est bien le moins que nous devons à des citoyens qui dans les urnes comme dans les rues ont démontré ces derniers temps leur force de résistance. Une autre voie à gauche reste à construire, sans oublier au passage, de battre la droite en 2007.

Pierre Carassus Secrétaire général de la Gauche Républicaine

Eric Coquerel Président du MARS (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale)

Michel Naudy Vice Président du MARS

3.2 - Bayrou au secours des langues régionales

En déplacement dans le département du Finistère le 11 janvier 2006, François Bayrou a exprimé sa volonté de voir la France ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires.

À l'occasion d'une rencontre à Quimper avec des représentants d'associations culturelles bretonnes, le candidat UDF à l'élection présidentielle a inscrit cette revendication dans le cadre d'une reconnaissance des " identités " régionales : " Le droit à l'identité, personne ne peut vous en priver. C'est un droit élémentaire de la personne humaine ".

Sur un plan plus pratique, François Bayrou a tracé deux axes de défense des " langues de la France " : l'enseignement par immersion (type Diwan) et les médias (TV Breizh). Celui qui revendiquait jadis sa filiation historique avec les Girondins a par ailleurs prôné le renforcement de l'échelon régional à travers un rapprochement institutionnel des conseils généraux et régionaux et la décentralisation de la gestion des universités.

Le soutien de François Bayrou aux défenseurs des langues régionales n'est d'ailleurs pas nouveau : alors ministre de l'éducation, il avait pris la circulaire du 7 avril 1995 régissant l'enseignement des langues et cultures régionales en France qui appelait à généraliser la découverte de la langue et de la culture régionale dans chaque classe. À la tribune de l'Assemblée nationale, le dirigeant centriste avait défendu une conception des langues régionales à rebours de la tradition républicaine faisant de la langue française la pierre angulaire de l'identité nationale : " Les langues régionales ont une tradition, une syntaxe, une longue histoire. Lorsqu'on n'évolue pas dans une communauté où ces langues sont parlées, lorsqu'on ne les pratique pas on a l'impression qu'il s'agit de survivances. Or, elles sont au contraire au coeur de notre identité ".

Article de communautarisme.net

Commentaire de Faire Le Jour : Quand on commence à mettre en avant une pseudo-identité fondée sur une langue, une région et des danses folkloriques, on sait ce que cela donne. François Bayrou, comme beaucoup d'autres candidats, ne s'adresse pas aux Français, aux citoyens de la nation, mais aux Bretons, aux Basques, aux Corses, etc. C'est très grave. Les seuls que j'ai entendus mettre en avant l'unité nationale plutôt que de flatter tous les communautarismes, sont Laurent Fabius (on sait que ça ne lui a pas réussi) et Nicolas Dupont-Aignan (ça ne lui réussira sans doute pas mieux). Dommage.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

3.3 - "Pourquoi ont-ils tué Jaurès?"

C'est Brel qui posait cette question dans une chanson magnifique à la gloire de Jaurès. C'est Sarkozy, sans honte, qui évoque Jaurès, qui "s'incline" devant le jeune Guy Moquet, communiste fusillé par les Nazis à dix-sept ans.

Non, Monsieur Sarkozy, pas vous, pas touche à cette histoire, c'est mon histoire, celle de ma famille ouvrière et ses 48 heures et plus par semaine sur une machine, c'est ma famille politique aussi, celle qui a lutté pour les 40 heures, les congés payés, la sécurité sociale, la retraite, tout ce que vous, avec votre famille politique, main dans la main avec le MEDEF, voulez détruire, démanteler, casser!

Vous rétablissez, dites- vous, la "valeur" travail, toujours avec le MEDEF? En supprimant les 35 heures, en supprimant le contrat à durée indéterminée pour créér le CNE pour tous, en licenciant comme bon vous semble, en cassant le code du travail ?

Brel chantait :

   " On peut pas dire qu'ils furent esclaves

   De là à dire qu'ils ont vécu

   Lorsque l'on part aussi vaincu,

   C'est dur de sortir de l'enclave"

N'ayant pas réussi, il y a un siècle, à imposer VOTRE ordre économique, vous essayez de le remettre en route, avec l'aide, il faut bien le dire de l'Europe, et du TCE qui était, en quelque sorte, VOTRE projet politique, l'union entre la droite et le patronat de tous les pays d'Europe.

Alors, pour réussir votre OPA sur les valeurs, le patrimoine de la Gauche, en citant partiellement Jaurès ("la classe dirigeante courageuse") , vous détournez son message, Jaurès ne parlait pas des banquiers mais les petits producteurs obligés, pour vendre, de vendre " au-dessous du prix de revient". Alors, citons encore Jaurès:"(le salarié) est, sans garantie aucune et sans lendemain, chassé de l'atelier. Son travail n'est qu'une marchandise que les détenteurs du capital acceptent ou refusent à leur gré" et " il est dans l'ordre économique réduit à une sorte de SERVAGE"

Pourquoi ne pas citer ces phrases de Jaurès, qui sont tout à fait d'actualité avec votre projet ? Car c'est contre cet ordre-là que Jaurès a lutté, avec le peuple de gauche.

Il s'agit, pour faire passer la casse de tous les droits sociaux , de donner l'image d'un capitalisme "compassionnel", de remplacer la protection sociale par la charité, et d'utiliser Victor Hugo, Jaurès, l'abbé Pierre...

Pour Sarko-Parisot , aucun autre monde n'est possible hors celui du capitalisme! Mais c'est le peuple qui fait l'histoire, il ne se laisse pas tromper facilement par les discours, les discours s'en vont, les idées de Jaurès restent !

Mireille Popelin

4 - combat social

4.1 - Qui veut travailler plus ?

On doit se méfier des sondages, c'est entendu. Mais on devrait aussi les regarder de plus près. Par exemple celui sorti ce week-end par l'IFOP pour Acteurs publics, paru dans Metro et intitulé " les Français et le pouvoir d'achat ". Que nous dit ce sondage[1] que les médias n'ont pas repris ? Tout simplement que Nicolas Sarkozy, en matière de revenus, et particulièrement ceux des ouvriers, est à côté de la réalité. Le slogan du candidat UMP " travailler plus pour gagner plus " n'est entendu que par moins d'un Français sur cinq. Lorsqu'on demande aux sondés " laquelle de ces solutions permettrait d'améliorer votre pouvoir d'achat ", ils répondent dans l'ordre : baisse de la TVA (57%) ; réduction de la fiscalité sur les carburants (43%), augmentation significative du Smic horaire (36%), nouvelle baisse de l'impôt sur le revenu (33%), augmentation du temps de travail hebdomadaire 17% !

Quant aux ouvriers, que Nicolas Sarkozy affirment tant aimer, ils placent l'augmentation du SMIC en tête à 55% ! Et ils ne sont que 18% à se dire prêt à bosser davantage pour gagner plus. Peut-être parce qu'ils savent ce que de longues journées à l'usine veut dire. Conclusion, si Nicolas Sarkozy apparaît en tête en matière de crédibilité personnelle, ce que tout le monde a repris, il est en queue de peloton pour les solutions (baisse des impôts et augmentation du temps de travail).

Il reste à formuler un souhait : que la campagne permette enfin aux Français de voter sur des programmes, des engagements, et non plus sur des " sentiments ", souvent fabriqués par les médias.

Notes

[1] sondage réalisé le 15 janvier 2007, échantillon de 963 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

4.2 - CNE: Sarkozy ? Girouette ou dissimulateur ?

Que dit Sarkozy sur le Cne et contrat unique dans son discours d'Agen ?

" Au chef d'entreprise qui hésite à embaucher parce qu'il a peur de ne pas pouvoir licencier et qui se perd entre les quelque 36 formules de contrats de travail possibles, je propose un contrat unique à durée indéterminée, plus souple, avec une consolidation des droits du salarié au cours du temps. " Discours de Sarkozy à Agen

Que dit Sarkozy sur le Cne et le contrat unique à Charleville-Mezières ?

" ... je propose qu'on protège moins les emplois et davantage les personnes, grâce à la création d'un contrat de travail unique, à durée indéterminée, à droits progressifs, plus souple en matière de licenciement économique, et d'une sécurité sociale professionnelle qui sécurise mieux les parcours individuels. Quand on change d'emploi on doit être mieux protégé. Et c'est parce que l'on sera mieux protégé que l'on changera plus facilement d'emploi. " discours de Sarkozy à Charleville-Mézieres

Que dit Sarkozy sur le Cne et le contrat unique dans le programme officiel de l'Ump ?

" Un nouveau contrat de travail pour un marché du travail qui fonctionne mieux : En concertation avec les partenaires sociaux, un nouveau contrat de travail, applicable à toute nouvelle embauche sera crée : il sera plus souple les entreprises, grâce à des procédures de licenciement moins longues et surtout moins incertaines, plus gratifiant pour les salariés car il sera unique et nécessairement à durée indéterminée. Les entreprises embaucheront plus , plus vite et plus facilement. " (programme Ump P.28)

Que dit Sarkozy sur le cne et le contrat unique devant le Cg-Pme de JF Roubaud, mercredi 24 janvier ?

"Le CNE est un progrès, il ne faut pas y toucher", a alors déclaré Nicolas Sarkozy, en souhaitant la mise en place "d'un contrat unique, inspiré du CNE".

Les choses sont claires : mais dures à faire passer, contre l'avis de tous les syndicats, contre les jeunes et les salariés qui ont gagné en avril 2006 ! (Reuters)

Comment prétendre parler aux ouvriers et leur promettre de

Alors que dit Xavier Bertrand porte-parole de Sarkozy, pour atténuer l'amère pilule, sur le Cne et le contrat unique ce matin dans la Tribune ?

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy ne prévoit finalement pas de généraliser la formule du Contrat nouvelle embauche (CNE), introduit par l'actuel gouvernement et qui permet de licencier sans motif pendant une période de deux ans, annonce son porte-parole Xavier Bertrand." Le CNE, avec 800.000 contrats signés et 240.000 créations d'emplois, a montré que l'assouplissement de notre droit du travail permettait de libérer les embauches. Mais il a aussi des défauts comme l'absence de la motivation de rupture du contrat et une période d'essai beaucoup trop longue. Notre intention n'est donc pas de le généraliser", dit-il dans un entretien au journal La Tribune lundi 29 janvier.

Sarkozy est en fait le candidat du Cpe et du Cne. Il a voté et défendu l'un et l'autre en août 2005 et au printemps 2006.

Il n'a cessé, depuis, de remettre en cause le Cdi tel qu'il est dans notre Code du travail. Le fond, c'est qu'il veut faciliter le licenciement, la " séparabilité " comme l'appelle Mme Parisot : licenciement sans motif, sans prud'hommes, sans recours, plus de droit collectif mais des transactions individuelles avec indemnités, en échange d'hypothétiques promesses de reclassement... et il annonce en même temps que quelqu'un qui aura refusé trois emplois n'aura plus d'indemnités.

Si vous doutez que ce que veut Sarkozy, en fait, sans oser le dire franchement (car tous les syndicats sont contre) c'est le Cne sur toute la vie, et le licenciement sans motif et sans recours...

Demandez-vous pourquoi il a reporté l'élection prud'hommes de décembre 2007 à décembre 2008, pourquoi il limite le droit et les moyens des conseillers prud'hommes à juger ?

Le thème clef des discours de Sarkozy et du Medef c'est de " faciliter le licenciement pour faciliter l'embauche " (argument incroyable dont on se demande bien en quoi il pourrait créer de l'emploi ! Un patron qui est assez pervers pour n'embaucher qu'à la condition de pouvoir se débarrasser sans " motif " d'un salarié est un patron dont il faut se méfier !) Récemment l'Insee a révélé que de plus en plus de salariés sont déclassés, " employabilisés " à plus bas salaire...

Moins de droits à conserver son emploi, plus de " droits " hypothétiques à en trouver un autre moins bien payé, c'est un marché de dupes proposé aux salariés, qui revient à lâcher la proie pour l'ombre : c'est la prétendue " sécurité professionnelle " professée par Sarkozy.

4.3 - Sur 8 à 10 points de valeur ajoutée "volés" aux travailleurs en 20 ans (grosso modo entre le début des années 80 et maintenant)...

Un argument souvent invoqué pour voir réhabilitée la valeur du travail ou pour justifier l'existence d'un gisement d'argent à récupérer pour financer par exemple la protection sociale (les retraites ou les dépenses de santé).

Un peu de pédagogie est nécessaire pour mieux maitriser ce dont on il s'agit et savoir, si, et comment, le travail peut récupérer cet argent.

L'entreprise crée de la richesse (la valeur ajoutée) et elle la partage.

Chacun des biens et services produits par l'entreprise a une valeur marchande, tout comme chacun des biens et services consommés par cette entreprise. En évaluant respectivement la valeur totale des uns et des autres aux prix du marché, c'est à dire aux prix facturés, on détermine la production et la consommation intermédiaire. Par définition, la valeur ajoutée par l'entreprise est la différence entre ces deux valeurs.

Pour faire simple (et sans entrer dans les détails des types d'entreprises, des sous catégories, des calculs bruts et nets, en argent courant ou constant, etc. ...), l'entreprise partage cette richesse essentiellement entre ses salariés, son capital, le remboursement de ses emprunts, ses impôts (éventuellement diminués de subventions). L'INSEE calcule l'ensemble de ces ressources qui constituent le PIB (Produit Intérieur Brut) français.

Les " salaires " pris en compte dans les chiffres de l'INSEE, comprennent les cotisations sociales (employeurs et salariés). En effet, les cotisations sociales ont pour contrepartie des prestations ; si l'équilibre est assuré entre cotisations et prestations, alors les cotisations constituent un salaire différé couvrant un risque (chômage, santé, famille) ou assurant un revenu lors de la cessation d'activité (retraite). La contribution sociale généralisée (CSG) sur les salaires est incluse dans la notion de salaires retenue ici.

Tous les graphiques montrent qu'après avoir régulièrement progressé depuis la fin de la dernière guerre, gagnant une dizaine de points entre 1950 et 1981, la part des salaires dans la valeur ajoutée s'est fortement réduite depuis le début des années 1980. Elle était inférieure de 10 points à son point culminant de 1981 à la fin des années 90 / début des années 2000, revenant au niveau de 1950, elle est inférieure d'environ 8 points actuellement.

Que s'est il passé ?

D'abord, bien entendu, des économistes affirmeront que la fin des années 1970 et le début des années 1980 ne peuvent pas constituer une référence pour le partage de la valeur ajoutée. La part élevée des salaires coïncide avec des déséquilibres forts : taux d'intérêt réels négatifs, inflation élevée, prix relatifs perturbés par les chocs pétroliers, gains salariaux réels supérieurs aux gains de productivité du travail, etc. ... Soyons beaux joueurs et acceptons le, en ayant à l'esprit que le PIB et la productivité du travail qui croissaient chacun respectivement d'environ 5 points par an pendant les années 1950 à 1973, sont tombés autour de 2 pendant les années 1980 à autour de 1 au début des années 2000.

Mais, ensuite, la rigueur économique instaurée par le ministre Delors a eu pour objectif de juguler l'inflation et de restaurer les conditions de la croissance économique en France, en particulier en privilégiant les profits et la compétitivité des entreprises. Le partage de la valeur ajoutée a été fortement marqué par cette politique, et l'équilibre s'est déplacé en direction des entreprises. Cependant, d'autres facteurs paraissent avoir été ensuite plus déterminants, surtout au fil des années : comme l'ouverture de l'économie française, un commerce mondial très dynamique et une internationalisation croissante des marchés de capitaux ont énormément joué. L'économie française a été à la fois plus exposée à la concurrence internationale et conduite à appliquer la norme libérale de fonctionnement et de financement de l'entreprise. Les privatisations massives et la restructuration du capitalisme français au cours des années 1990 en sont une preuve. Nous sommes maintenant sous la loi des fonds de pension spéculatifs et des recherche de rendements des placements à court et moyen terme à " deux chiffres " : de 10 à 15 % quand ce n'est pas plus.

Au total, s'il faut être un peu plus " technique ", la composition de l'ensemble des ressources affectées au sens large par les entreprises (autres que les salaires et les impôts) aux dividendes, versements d'intérêts aux prêteurs, revenus de la propriété pour les assurés (assurance vie) et bénéfices réinvestis, a été complètement modifiée au profit des dividendes (et stock options ...) et de l'assurance vie, via les institutions financières (banques et autres).

Que faire pour rétablir l'équilibre, même s'il ne s'agissait que de récupérer 5 points (qui représentent toutefois plus de 80 milliards d'Euros, à comparer aux 65 offerts aux entreprises par l'Etat en 2007...) pour divers financements dont la protection sociale (retraites et santé) ? Il n'y aura pas " une " solution, mais un ensemble.

D'abord, bien entendu, obtenir une amélioration des rémunérations (et des cotisations sociales patronales) ! ...

Parallèlement, car on a pu voir la dimension de " Globalisation libérale " qui fait pression en faveur de la rémunération du capital au détriment de celle du travail, le combat est altermondialiste : syndicalement ou non, il faut se battre pour renforcer le pouvoir de contrôle et de décision des travailleurs dans l'entreprise, qu'elle soit française ou chinoise. Même si l'impôt dans un seul pays peut être redistributif (fournissant ainsi l'occasion d'un élargissement considérable de l'assiette de base du financement de la protection sociale, par exemple), surtaxer les profits pourrait n'avoir pour effet qu'une pression plus grande sur le niveau des rémunérations brutes qui seraient encore plus " écrasées " et les délocalisations accrues.

Antilibéralisme, anticapitalisme, le piège des mots ...

Bon début mais maintenant il faut aller jusqu'au bout de la dénonciation - proposition, sinon qu'y aurait-il derrière un mot qui en remplacerait un autre ? ... On tournerait en rond. Par quoi va-t-on remplacer le capitalisme quand nous, les anti, nous l'auront mis à bas ? ... Qu'est-ce que cet " anti " qui se cache dans cette " antimatière " ? ... A toi de jouer.

C'est une question que je pose souvent dans les meetings d'extrême gauche, ou / et les meetings des collectifs anti libéraux. Jusqu'ici je n'ai pas eu de réponse claire ou même pas de réponse du tout, et j'ai eu l'impression que, sauf une poignée de trotskystes de la vieille école, (et encore, j'ai relu avant d'écrire ce papier les 10 mesures de la LCR " pour une politique anticapitaliste ", je n'y ai trouvé que des " régulations ", fortes certes, mais pas de " substitutions ") la plupart des militants " anti " veulent " réguler très fort " (pourquoi pas ? ...Même Marie Jo), conscients que le souvenir des résultats (!) des économies dirigées sont encore dans trop de têtes (Je n'ai trouvé de bouleversements ni dans la charte antilibérale des collectifs, ni dans le manifeste d "Attac).

Revenons en arrière : le libéralisme n'est pas qu'une théorie du 19e siècle. Le néolibéralisme sous-tend la mondialisation actuelle, la globalisation, l'AGCS, l'OMC, la construction européenne, etc. ...

En dehors des faux anti libéraux, qui sont nombreux, il y a bel et bien des tas de degrés dans l'antilibéralisme. Prenons un exemple : Michel Onfray, philosophe très " anti ", déclare que le libéralisme doit être cantonné au marché et rien de plus, hédoniste pour le reste ... On peut effectivement être plus radical, mais jusqu'où ? ...

L'anticapitalisme connaît lui aussi beaucoup de degrés : jusqu'où est on prêt à supprimer la propriété privée de la terre et des autres moyens de production et d'échanges (y compris pour les entreprises étrangères qui travaillent chez nous) ? ... J'ai connu et je connais encore beaucoup de formes de socialismes. J'ai milité pour et je rêve encore d'un socialisme autogestionnaire. Mais quand je regarde autour de moi et que je vois tous les " anti " être incapables ne serait-ce que de désigner un candidat commun, qu'adviendrait il si les mêmes devenaient responsables de l'autogestion ? ...

Autre modèle : quand je considère l'étoile montante Chavez, qui ne peut être ce qu'il est que parce qu'il est assis sur un tas d'or (en l'occurrence un tas de pétrole) et qu'il profite du système capitaliste mondial pour vendre ce pétrole aux Etats Unis, j'ai des appréhensions, surtout en le voyant vouloir devenir lider maximo à vie et en faisant le vide autour de lui ...

Bref, un nouveau régime politique " Socialiste " est à inventer.

Jacques-Claude Rennesson

5 - combat féministe

5.1 - À l'occasion de la journée du 8 mars

Pour les femmes en lutte contre le voile !

Non au voile !

La République islamique d'Iran doit être jugée comme Etat criminel pour imposer le port du voile par la force !

Le 8 mars, Journée Internationale des Femmes, approche. En Iran, les femmes et les jeunes filles à l'école, à l'université, au travail et dans la rue, qui sont contre le port du voile, vont retirer leur hijab (le voile), partout où c'est possible.

Le port du voile est obligatoire en Iran et les femmes, qui bravent cette obligation, sont arrêtées et torturées. Flagellations publiques, déversement d'acide sur les visages des femmes, paiement de lourdes amendes et intimidations : autant de méthodes utilisées par la République islamique depuis trois décennies. En dépit de la répression, les femmes d'Iran n'ont jamais cessé de protester contre le régime et, plus spécialement, contre le voile. Les lois et règlements, fondés sur l'apartheid sexuel, ont toujours été défiés par des millions de gens à travers l'Iran.

Cette année, à l'occasion du 8 mars, les femmes iraniennes disent non au voile, retirent leur voile et déclarent la République islamique Etat criminel parce que les contraignant à se voiler, ce qui n'est rien d'autre que le symbole de l'apartheid sexuel.

Dans la majeure partie du monde, le mouvement islamiste et l'Islam politique essaient d'imposer le voile aux femmes. La compromission des Etats occidentaux avec les organisations islamistes et leur répugnance à combattre les politiques anti-femmes de ces groupes ont rendu très difficile la vie des femmes et des jeunes filles, même pour celles qui vivent en Occident.

Le voile est le symbole de l'Islam politique et de l'emprisonnement des femmes. Nous, les soussigné-e-s :

Signatures (renvoyer à Mina Ahadi : minaahadi@aol.com)

  1. Mina Ahadi, International Committee Against Stoning
  2. Arzu Toker, Journalist, Sprecherin der Gruppe: Demokratischen Frauen a.d. Türkei
  3. Michael Schmidt-Salomon, Giordano Bruno Foundation, Germany
  4. Reinhard Hascha, Historian
  5. Sohiela Hassan, activist of Women's Liberation Iraq
  6. Maryam Kousha, Organisation for Women's Liberation
  7. Azar Majedi, President of organisation for Women's Liberation- Iran
  8. Afsane Vahdat, children's rights activist
  9. Khalil Keyvan, Secretary of Organization Abroad of Worker-communist Party of Iran
  10. Maryam Namazie, Director of the Worker-communist Party of Iran's International Relations Committee, UK National Secular Society's Honorary Associate; and producer of TV International English.
  11. Fariborz Pooya, Director of Iranian Secular Society
  12. Mahin Alipour,KFKI Stockholm & Organisation for Women's Liberation-Iran Swedish branch
  13. Kimia Pazoki, International federation of Iranian refugees, Sweden

Mina Ahadi

6 - Humour

6.1 - Comment s'amuser quand on est en retraite...

Depuis que je suis à la retraite, je m'ennuie un peu alors, l'autre jour, je suis allé en ville et suis entré dans un magasin.

J'étais là depuis à peine 5 minutes, lorsque je suis sorti, il y avait un policier qui rédigeait une contravention pour mauvais stationnement.

Je me suis rendu auprès de lui et lui dit : "Allons, monsieur, pourquoi ne pas donner un chance à un citoyen retraité ?"

Il m'ignora et continua à écrire.

Je l'ai traité de gros débile. Il m'a regardé et a commencé à écrire une autre contravention, parce que les pneus étaient soi-disant trop usés.

Alors, je l'ai traité de "tête de cochon". Il finit la deuxième contravention et la plaça sur le pare-brise avec la première.

Il commença ensuite à en rédiger une troisième sous un quelconque prétexte fallacieux. Cela continua pendant environ 20 minutes.

Plus je le traitais de tous les noms, du style : "saloperie de flic", "poulet aux hormones", "chien policier", "homme des cavernes", "néanderthalien" "singe en uniforme", etc, plus il rédigeait de contraventions.

Personnellement, je m'en foutais un peu: J'étais venu au centre commercial en bus.

Mais depuis que je suis à la retraite, j'essaie de trouver des trucs "fun" pour m'amuser.

C'est important de se tenir occupé, à mon âge.

Elie Bonnamour

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