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  1. chronique d'Evariste
    1. Le "vote révolutionnaire" version 2007, par Évariste
  2. élections présidentielles 2007
    1. Lettre à mes amis de gauche sur mon vote dès le 1er tour de la présidentielle pour Mme ROYAL, par Gérard PERRIER
    2. La fin de l'Education nationale : est-ce votre projet, Madame Royal ?, par ReSPUBLICA , Pierre Baracca, André. D. Parient
    3. Quand Bayrou refusait la laïcité, par Vicky
  3. combat laïque
    1. Université Populaire Laïque 2007 de l'UFAL, par ReSPUBLICA
    2. Selon les différentialistes, les féministes laïques seraient des racistes!, par Michèle Vianès
  4. débats laïques
    1. Retour sur les manoeuvres diviseuses de la direction de la Libre Pensée, par Lucette Jeanpierre
    2. L'affirmation " bright " unit et non divise, par Michel Naud
    3. Réponse de Jean-Marie Blanc à Michel Naud, par Jean-Marie BLANC
    4. Je porte plainte contre les éditeurs de la Bible et du Coran, par Salvatore Pertutti
  5. débats républicains
    1. Maghrébin est différent d'Arabe, par Kamel BEN
    2. Une manifestation silencieuse des victimes des délinquants ?, par Mireille Popelin
  6. courrier des lecteurs
    1. Pourquoi ce silence sur Mitterrand ?, par Mireille Kukawka
    2. Des précisions sur Papon, par Dr Marcel-Francis Kahn
    3. D'accord avec vous sur Papon, par Luc Chelly
    4. A propos de laïcité, par Roland P.
  7. à lire
    1. "Le parfum d'Adam" de Jean-Christophe Rufin, par Mireille Popelin
  8. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Le "vote révolutionnaire" version 2007

Je me souviens de ma première campagne présidentielle. C'était dans les années 1980, à une époque où les sondages donnaient, six mois avant le 10 mai 1981, Giscard réélu à 60 %, face à François Mitterrand. Je travaillais dans un milieu professionnel où les militants du PCF étaient fort influents. Depuis 1977, date de la rupture du programme commun, ils martelaient le thème de la bande des trois, assimilant le PS à la droite. Avec d'autres copains, nous expliquions que la droite et la gauche, ce n'était pas la même chose. Nous disions donc qu'il fallait que Giscard soit battu, et qu'aucune voix ne devrait manquer, à gauche, au second tour, face au candidat de droite.

Au soir du premier tour, le PCF s'était pris une gifle monumentale, sanction de sa politique de division, et Georges Marchais n'avait fait que 15 %, à une époque où son parti pesait encore 20 %. C'est alors qu'un certain nombre de camarades communistes me dirent, l'air entendu, qu'ils allaient voter révolutionnaire lors du deuxième tour. Amusé et provocateur, je leur dis que Mitterrand n'avait pas pu, en quelques jours, passer du statut d'homme de droite au statut de révolutionnaire, qu'ils en faisaient un peu trop dans le ralliement en rase campagne ! Ils me répondirent que je ne comprendrai jamais rien à la politique, et qu'ils allaient voter Giscard, pour préserver le peuple de l'inévitable déception Mitterrand.

Mais comme, de son côté, Chirac faisait voter ses proches en faveur du candidat socialiste, pour planter Giscard, tout cela finira par s'équilibrer, et le sens de l'Histoire voulut que la gauche finisse par arriver au pouvoir.

En 2002, j'ai discuté avec des gens qui, en toute connaissance des choses, me dirent qu'ils voteraient Le Pen, parce que ce choix constituait, à leur avis, la seule façon d'en finir avec les duettistes UMP-PS. Ils me dirent que Le Pen n'avait aucune chance, qu'ils ne voulaient surtout pas le voir au pouvoir, mais que si leur vote pouvait faire péter le système, ils ne le regretteraient pas. Les apprenti-sorciers de ce genre m'ont toujours effrayé. D'autant que j'ai vu également des équipes municipales de gauche favoriser la présence d'une liste du Front national, et demander à leurs militants de " voter révolutionnaire " pour elle pour que le FN soit présent au deuxième tour, et permette ainsi à la gauche de gagner. J'ai donc appris à être prudent avec les discours moralistes de certains.

Cinq ans plus tard, j'entends d'autres amis, souvent des camarades, parfois des proches, qui me parlent d'un nouveau vote révolutionnaire, le vote Bayrou. Que dire ? On peut comprendre qu'ils ne supportent pas Sarkozy, qu'ils trouvent invraisemblable que la direction du PS ait pu s'en sortir intacte après le 21 avril 2002 et le 29 mai 2005. On peut admettre que le fait de devoir choisir entre deux partis, UMP et PS, qui ont un programme semblable sur l'Europe, ne soit pas des plus enthousiasmants.

On peut saisir leur désarroi devant le ralliement de Jean-Pierre Chevènement à Ségolène Royal, et l'absence de toute candidature de gauche qui incarne les valeurs de la République, en dehors des formules de circonstances.

On peut partager leur rancoeur contre la " gauche du non ", incapable d'offrir la moindre perspective à notre victoire, qui nous a trimballés pendant des mois dans des colloques inutiles, pour mieux se ridiculiser en se déchirant, et en proposant chacun sa candidature groupusculaire.

Le plus accablant pour cette gauche soi-disant radicale est que c'est souvent l'ex-UMP Dupont-Aignan qui, dans les débats, parle le plus de la victoire du 29 mai, pose, de manière bien moins caricaturale que Villiers, de bonnes questions sur les enjeux de 2009, et signale que le système a réussi à nous coller le choix entre trois partisans du " oui ".

Alors, pour échapper au duel tant attendu Sarko-Ségo, faut-il se résoudre à voter Bayrou, sous prétexte que les sondages (qui se trompent tout le temps) ont déjà condamné la candidate du PS, et que la gauche de la gauche étant dans les choux, les totaux cumulés n'atteindraient même pas 40 %.

Certes, l'homme des Pyrénées, celui qui a fait descendre dans la rue toute la France laïque le 16 janvier 1994, le fédéraliste européen fanatique, celui qui veut la reconnaissance des langues régionales, celui qui veut utiliser le tandem infernal " Europe-Régions " pour en finir avec les Etats-Nations, a voté la dernière motion de censure contre l'UMP (il avait refusé de voter les huit précédentes). Certes, il vient de dire qu'il était prêt à prendre un premier ministre de gauche. Il a même défini le profil idéal de cet homme : Jacques Delors, en plus jeune. Rien que le simple nom de ce démocrate-chrétien devrait être rédhibitoire à quiconque se réclame des valeurs de la gauche !

" Tu es sectaire, il a changé, tu as vu, il a été soutenir Charlie Hebdo ", me disent quelques amis attirés par ce nouveau " vote révolutionnaire ". Eh bien justement, parlons du nouveau Bayrou et de la laïcité. Savez-vous ce qu'il a fait, après le procès de Charlie Hebdo ? Il s'est précipité à Bagnolet, le 15 février dernier, à l'invitation de l'Union des Associations Musulmanes du 93, pour défendre notamment, le fayot, le droit à la croyance (comme s'il était menacé).

Pour information, l'UAM 93 sont ces garçons sympathiques qui ont organisé une manifestation dans Paris, de plusieurs milliers de personnes, en février 2006, pour protester contre les caricatures et imposer la charia aux médias français.

Regardez ces images que publie le site de nos amies de Prochoix.

L'UAM 93 a réclamé, d'autre part, une loi contre le blasphème en France, relayée immédiatement par les députés UMP Roubaud et Raoult. Aucun homme politique digne de ce nom n'aurait dû accepter l'invitation de ces intégristes communautaristes ! Eh bien, ils sont tous allés à la soupe halal !

Bayrou d'abord, qui a accepté l'invitation de ceux qui passent leur temps à attaquer les fondements de la République et de la laïcité. Certes, toutes les familles politiques ont fait de même, de l'UMP à l'UDF, du PS (Bartalone, l'homme de Fabius) et au PCF. Mais il est le seul candidat aux présidentielles à avoir honoré de sa présence le dîner que les disciples de l'UOIF du 93 avaient préparé, pour appâter les pêcheurs de voix musulmanes. Voilà tout le centriste Bayrou résumé : un coup avec Charlie Hebdo, un coup avec ceux qui veulent l'interdire !

Quant à Sarkozy, même chose, mais lui a fait lire un message par Raoult !

D'autre part, les députés UDF auront besoin de la complaisance de l'UMP pour être élus de nouveau, penser que Bayrou va aller à la rupture avec Sarkozy est vraiment bien naïf. Il ne s'agit, dans la campagne du président centriste, que d'un rééquilibrage des forces internes à la droite.

D'autres militants de gauche, pour justifier le " vote révolutionnaire " Bayrou expliquent, sous le couvert de l'anonymat, leurs stratégie : miser sur la défaite, jugée nécessaire, de la gauche, pour mieux favoriser une nouvelle reconstruction. Les deux premiers tremblements de terre, le 21 avril 2002 et le 29 mai 2005, n'ayant rien changé, ils veulent en provoquer un troisième pour créer les conditions d'une reconstruction qu'ils estiment indispensable, face aux doubles faillites du PS et de la gauche de la gauche. Et pour cela, ils estiment nécessaire de faire l'impasse sur 2007 pour mieux gagner en 2012 !

D'autres, parfois les mêmes, expliquent qu'il vaut mieux avoir un véritable adversaire en face de soi, et qu'un mouvement social qui n'est pas défait, qui a fait reculé le gouvernement début 2006 sur le CPE, sera fortement dynamisé par le fait d'avoir Sarkozy en face de lui, alors que les socialistes vont l'endormir.

Au-delà de tous ces calculs, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'électeurs sont encore fortement hésitants, et que tout demeure possible le 22 avril prochain. Le meilleur, une défaite de Sarkozy, ou bien le pire, que nul ne peut occulter, un score de Le Pen bien plus important que celui que lui accordent aujourd'hui les sondeurs.

Deux mois, cela donnera du temps, dans les colonnes de Respublica (qui ne prendra position pour aucun candidat), pour multiplier les contributions permettant à chacun, en toute connaissance de cause, de faire ce qui lui paraîtra le meilleur choix, sans se laisser intoxiquer par les sondages, ni par les grands chroniqueurs.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - élections présidentielles 2007

2.1 - Lettre à mes amis de gauche sur mon vote dès le 1er tour de la présidentielle pour Mme ROYAL

Chers amis. Comme le désordre à gauche incite plusieurs de mes collègues, traditionnels électeurs de gauche, à voter F. Bayrou, M.-G. Buffet, José Bové... et à me dire tout le mal qu'ils pensent de Mme Royal, je leur répond collectivement ici.

La gauche a raté la préparation de la présidentielle. Pas de programme commun des partis de la gauche classique, explosion des collectifs anti-libéraux. Des morceaux entiers du PC font campagne pour J. Bové, des parties de la LCR de même, des militants de la gauche du PS, dont je fais partie, ne font de campagne que contre la droite et l'extrême-droite... Bref la confusion est grande à gauche et dans les esprits de militants de gauche aussi.

Pourtant depuis la dernière présidentielle en 2002, tout indique un rejet puissant de la droite dans notre pays : grèves d'une puissance inédite dans l'enseignement contre la réforme des retraites et la décentralisation en 2003, ras-de-marée électoral contre la droite aux régionales et cantonales de 2004 qui met le PS à la tête de 20 régions sur 22, victoire du NON au TCE en 2004 malgré la mobilisation médiatique, celle de la droite et celle de la direction du PS, grèves et manifestations monstres pendant près de deux mois l'an passé de la jeunesse et des salariés contre le CPE... et Mme Royal vint comme candidate désignée par le PS...

Là est tout le paradoxe qu'on essaiera ici de comprendre : au moment où la société "pousse" à gauche à travers l'activité publique rappelée plus haut, les adhérents du PS choisissent une candidate imprévisible, confuse, peu liée à un programme de gauche malgré ses efforts à Villepinte (rien sur la redistribution des richesses, l'impôt, la taxation des revenus financiers... Pas rien pour une candidate PS !).

Mme Royal l'a emporté sur L. Fabius qui avait un programme plus clair et plus à gauche. Pourquoi ? La mobilisation de l'appareil du PS pour Mme Royal, comme les nouveaux adhérents à 20 E n'expliquent pas tout. Ce qui domine parmi les adhérents tient d'abord au fonctionnement de la Ve République lui-même : pour le vote sur le TCE en 2005 pas de personnalisation et pour cause. A l'inverse de ce qui est le propre d'une élection présidentielle au suffrage universel depuis 1962 : la personnalisation extrême de la politique. C'est pourquoi, entre autres, il faudra, d'une façon ou d'une autre, en finir avec ce carcan de la République et de la démocratie que sont les institutions de la Ve République.

Une femme qui affiche sa distance avec les " éléphants " du parti, par ses " Comités désirs d'avenir " avec le parti lui-même, incarnerait la volonté de battre la droite et de " changer " la façon de faire de la politique ? Tandis qu'un Fabius, malgré sa courageuse position pour le Non au TCE , reste prisonnier de l' image son passé de 1er Ministre, de ministre des baisses d'impôts...

C'est regrettable mais c'est ainsi : ces formes peu rationnelles expriment pourtant, au regard du contexte, une volonté de battre la droite.Ce qui ne signifie pas pour autant une adhésion aux 35 h pour les enseignants et à l'encadrement militaire des jeunes délinquants !

Le vote pour Mme Royal n'a qu'un seul sens : battre la droite, dans le cadre légal ,réel de la Ve République. De Gaulle avait décidé cette forme " directe "entre le peuple et lui pour se passer des partis et concentrer l'essentiel des pouvoirs entre ses mains,réduisant le Parlement ,depuis lors à un rôle marginal (celui-ci n'a même pas la maîtrise de son propre ordre du jour !). Mais me dit-on Me Royal mènera une politique blairiste désastreuse ; préserver la Ve et mieux arrimer la France à l'Europe libérale. Ce sont les objectifs de Hollande et autres dirigeants du PS sans conteste possible. Alors ?

Que ceux qui ne comprennent pas ce que la victoire de Sarkozy aurait comme conséquences sur la Sécu, la précarité, les retraites, le communautarisme à la place de la loi de 1905, les services publics... se souviennent du gouvernement Jospin et des cinq années Chirac que nous venons de connaître... " Avec la gauche on était loin d'avoir ce qu'on voulait, avec la droite on a vraiment tout ce qu'on ne veut pas. " Qui peut dire le contraire ?

Quant au blairisme avéré de Mme Royal, on se souviendra que M. Blair vint après Mme Thatcher. Il n'y eut guère de protestation (sauf contre la guerre du Royaume Uni en Irak) vis à vis des mesures du gouvernement Blair car celui-ci prit le pouvoir dans le parti travailliste puis dans un pays démoralisé, avec un salariat atomisé par la longue grève et la défaite des mineurs au milieu des années 1980. Blair n'a pas interdit le droit de grève il ne l'a pas rétabli.Est-ce du pareil au même ? Une S. Royal victorieuse qui tenterait d'imposer un programme blairiste se heurterait aux rapports de force sociaux issus des mobilisations de 2003 et 2006. On aurait alors des manifs d'une autre ampleur que celles des enseignants qui ont viré Allègre. A l'inverse Sarkozy vainqueur c'est un mur en face des salariés, de leurs syndicats et associations. Une accélération assurée de ce qui est en cours : des contre réformes dans tous les domaines.Ce que Sarkozy lui-même résume par ce mot qui tombe comme un couperet : " la rupture ".

Il faut bien réfléchir aux rapports complexes entre élections et luttes sociales. Ne pas se " réfugier ", comme le font trop de mes bons camarades syndicalistes enseignants, sur le seul terrain des luttes sociales,au motif que les " politiques " au fond se valent et que seul le rapport des forces établi par les luttes compte. Ne pas perdre de vue que l'histoire est riche de ces relations constantes et interdépendantes. Ainsi pour le Front Populaire de 1936 :élection puis grève générale qui oblige ce gouvernement au programme vague à des avancées sociales inouïes .de même pour la période de l'immédiat après guerre :des acquis dont nous bénéficions encore grâce au rapport des forces issu de la Résistance. Et encore : la grève générale de mai et juin 1968, le raz-de-marée paradoxal à droite aux élections de juin, qui résulte du vide politique pendant la grève, fermement encadrée par PCF et CGT qui protègent de Gaulle " allié " parce qu'anti-atlantiste à la stratégie de Moscou. Enfin se souvenir de ce qui s'est passé durant la même période dans deux pays : l'Angleterre: des années Thatcher et la France des années Mitterrand ... Je n'ai pas brusquement découvert que Mme Royal est la clef de la situation. Juste le moyen électoral de battre la droite en avril, et l'amplifier aux législatives qui suivent. Et, peut être, ouvrir les vannes de la mobilisation sociale et de l'espoir qu'une défaite électorale de la droite susciterait. Je ne dis pas l'adhésion à la politique que la victoire de Mme Royal susciterait. Je n'adhère pas plus qu'hier au " pacte présidentiel " de la Jeanne d'Arc de Villepinte !

Si Sarko gagne, à l'inverse, c'est le reflux et la démoralisation durablement installés, après quelques noyaux de résistance vite circonvenus. C'est pourquoi, et compte tenu de ce qu'est ce scrutin, je vote dès le 1er tour pour Mme Royal, sans adhésion ni enthousiasme, afin qu'elle ait une chance de battre la droite au second tour. Après avoir battu l'extrême droite au premier. Et de ne pas nous retrouver en mai 2002 !

Gérard PERRIER

2.2 - La fin de l'Education nationale : est-ce votre projet, Madame Royal ?

Dans le numéro 512 de Respublica (17 février 2007), Pierre Baracca demandait à Ségolène Royal si son Pacte présidentiel (cf. propositions 6, 13, 23, 30) ne visait pas à mettre en place une République Fédérale des Régions de France où la langue française ne serait plus le lien obligatoire entre les habitants des différentes Régions de la France et où l'égalité des citoyens ne s'effectuerait plus sur une base nationale, mais à l'intérieur de chaque Région, créant ainsi des différences d'une Région à l'autre. En conséquence de quoi, ce serait la fin de l'Education nationale, c'est à dire d'un projet scolaire et universitaire commun à tous les Français et des diplômes ayant la même valeur sur tout le territoire français. Il évoquait les transferts de financement de l'Etat central aux régions.

Nous publions les réactions d'André Daïc Parienty, membre du PS et du Comité " Désirs d'Avenir " de Les Essarts le roi (78) et nous avons demandé à P. Baracca s'il avait obtenu des éclaircissements à ses questions.

Respublica


-Réactions d'André Daïc Parienty :

" Mieux vaudrait un pacte républicain virtuel, théorique et verbal qu'une remise en cause de sa fiction "

" Pour J.P Baracca notre "pacte républicain" que menace Ségolène Royal, assure l'égalité des citoyens grâce à l'Education Nationale. La preuve flagrante en est donnée dans les promotions universitaires et sociales des jeunes des banlieues... mais aussi de la masse des enfants de chômeurs, d'ouvriers, d'employés, de petits paysans, de mères célibataires! Ainsi, contrairement à l'article 23 du programme de Ségolène, notre Etat colberisto-napoléo-jacobin assure c'est connu, logements et bâtiments étudiants. De plus on sait qu'un diplôme de Dauphine ou de Grande Ecole d' Ingénieurs ou de Commerce n'est en rien mieux apprécié dans la vie active qu'un diplôme universitaire: c'est beau l'égalité fictive.

Aujourd'hui, nous savons tous que l'Etat centralisé finance très correctement l'éducation et la pratique artistique de la maternelle à l'université. Quel curieux besoin a Ségolène de vouloir, dans son point 13, impliquer les élus (Régionaux) de proximité?

En point 23, elle veut renforcer la maîtrise de la langue! Et le citoyen Baracca se demande de quelle langue il peut bien s'agir? Renseignons le: c'est au Volapuck qu'elle pense! Et c'est dommage, parce que la République assure totalement la maîtrise du français à tous les échelon de notre système éducatif, tout le monde sait ça.

P.Baracca craint que les Français (point 6) finissent par préférer habiter une Région riche économiquement, plutôt qu'une Région pauvre. Ce qui n'est pas le cas maintenant: L'Ile de France, PACA, Rhône-Alpes se dépeuplant jusqu' à aujourd'hui au profit de la Lozère, nul ne l'ignore.

Je crois qu'il y a des militants "révolutionnaires" qui aspirent sans même s'en rendre compte à une société conservatrice, pour non pas faire une Révolution, mais pour parler de la faire. Pour eux l'adversaire c'est le réformisme. "


Pierre Baracca : " En quoi une République fédérale des Régions de France serait-elle plus démocratique en matière d'enseignement ? "

" Si l'argumentation d'André D. Parienty s'avérait conforme au projet politique de Mme Royal, alors cela renforcerait mon questionnement et mes craintes pour le devenir du principe républicain d'égalité des citoyens français sur le territoire national, pour la cohésion sociale nationale qui en découlerait et pour le devenir de l'Education nationale. Ce n'est pas parce que l'égalité sociale reste à développer dans l'Etat républicain tel qu'il est actuellement dans la société capitaliste qu'il faut détruire l'Etat républicain national et affirmer qu'une République fédérale des Régions de France diminuerait les inégalités sociales.

Aux inégalités sociales actuelles que connaissent les Françaises et les Français, s'ajouteront des inégalités sociales supplémentaires liées aux différences qui se renforceront d'une Région à l'autre, comme aux Etats-Unis. Et dans ce cas il n'est pas illégitime de se demander si les lois seraient encore les mêmes dans chaque Région et si les langues régionales auraient la préférence sur le français, chacun pouvant parler l'anglais au niveau européen.

Le transfert de " l'Ecole " aux Régions semble être l'avenir pour A. D. Parienty. Ce qui explique l'emploi du mot " Ecole " et non " Education nationale " dans le Pacte présidentiel de S. Royal. Ce transfert aggravera nécessairement la fiscalité régionale, mais remettra aussi en cause la gestion nationale du personnel actuellement national et des programmes scolaires (du primaire au Bac). Quid alors de l'égalité républicaine devant l'enseignement ?

Par ailleurs, je me demande en quoi est-ce plus démocratique d'être géré par des élus régionaux que par des élus nationaux sur les questions de l'enseignement ? En quoi un projet scolaire régional serait-il plus apte à former qu'un projet national ? Ne serait-ce pas rendre l'enseignement encore plus tributaire des besoins locaux très immédiats du patronat, des bassins d'emploi et du " localisme étroit " ? Ne prendrait-on pas le risque de rendre difficile la circulation d'une Région à l'autre pour les jeunes ainsi formés ?

En quoi le retour à la différence des Provinces de France comme avant la Révolution française serait-il un progrès social, notamment pour le salariat ? En quoi le droit à la différence, donc à la différence des droits, diminuerait les inégalités sociales ? Au lieu de décréter " virtuel, théorique, verbal, fictionnel " le pacte républicain, ne convient-il pas de le rendre davantage social et laïque plutôt que de le détruire ?

D'ailleurs, l'ex-chancelier allemand Schroëder n'envisageait-il pas de mettre en place une " Education nationale comme en France " pour remplacer le système scolaire allemand différent d'un Land à l'autre. Il était pourtant social-démocrate, réformiste. Finalement, le propos d'A. D. Parienty est-il celui de S. Royal ? Et du PS ? "

Pierre Baracca

ReSPUBLICA

Pierre Baracca

André. D. Parient

2.3 - Quand Bayrou refusait la laïcité

M. Bayrou a pris une position nette le 3 février 2004. Rappelant l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui dit que " nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi ", il refusa de voter un texte rappelant un des piliers de la société française.

M. Bayrou s'expliquait : " Autrement dit, encore, sauf à démontrer que le port d'un insigne religieux est nuisible à la société, nul n'a le droit de l'interdire ".

Les quelques extraits du débat à l'Assemblée Nationale sont très clairs : M. Bayrou exprime le souhait de ne pas froisser les différentes religions, bien au contraire il se fait leur porte parole. Sur un groupe de 30 députés UDF, 12 se sont abstenus (dont M. Bayrou), 4 ont voté contre, 13 ont voté pour.

Trois ans après ce débat, le problème est devenu marginal, alors que l'accès de la femme aux soins à l'hôpital est remis en question au nom de principes religieux extrêmistes.

Voici quelques extraits des débats à l'Assemblée Nationale du 3 février 2004, des positions de M. Bayrou, et des explications du vote courageux d'abstention du groupe UDF le 10 février 2004.

M. Bayrou : " Vous appelez le Parlement à voter une loi sur le port des signes religieux à l'école. Or, il n'y a pas matière à loi. Bien sûr, il y a un problème, qui touche à l'équilibre dans notre société, et à l'autorité dans l'école. Mais votre projet de loi n'est pas la bonne réponse. Il ne changera rien à la situation actuelle, au contraire ! Cela étant, le sujet est difficile, et il faut s'exprimer avec le souci des nuances. On pouvait imaginer de reprendre la question en profondeur, comme le préconisait la commission Stasi, et de présenter une grande loi sur l'intégration. Cette tâche aurait été difficile, mais sage. Vous avez préféré présenter un texte de deux lignes qui ne traite pas de l'intégration, et qui ne changera rien...

On se crispe sur un problème ultra-minoritaire, alors que le vrai défi est celui de l'intégration sociale et professionnelle... Vous offrez un magnifique cadeau aux intégristes en faisant de cette question un problème religieux, et en accréditant auprès d'une grande majorité des musulmans de France l'idée qu'ils sont rejetés. Vous faites encore le lit de l'extrême droite qui ne rêve que de stigmatiser l'immigration pour faire flamber la fièvre électorale. En agissant ainsi, vous portez atteinte à l'esprit de la laïcité. La laïcité n'est pas l'ennemi de la conviction religieuse, mais la prise en compte de toutes. Or, pour beaucoup, le spirituel est le plus précieux de leur être. Plusieurs ministres de l'éducation nationale ont souhaité que l'école transmettre aussi l'histoire des religions.

La laïcité est simplement le refus qu'un dogme s'impose dans la sphère publique. Je crains le gâchis. D'abord, dans la société française. Qui peut prétendre que l'on y voit plus clair aujourd'hui ? Et puis sur le plan international, le ministre des affaires étrangères l'a dit dans un séminaire intergouvernemental. Ce projet est souvent perçu comme une régression, dans le monde arabe, mais aussi dans le monde anglo-saxon,...

Le droit français prévoit explicitement que toute interdiction doit être justifiée par un trouble particulier à l'ordre public : c'est donc affaire de circonstances, de temps et de lieu (Applaudissements sur les bancs du groupe UDF). Quant aux incertitudes actuelles, elles demeureront après le vote de la loi - à moins qu'un sémanticien de génie ne vienne nous expliquer la différence entre " ostentatoire " et " ostensible " (Applaudissements sur les bancs du groupe UDF).... La loi ne changera rien, ne facilitera rien, et son application dépendra toujours du juge. Il en irait autrement si, comme certains le proposent autour du Président Debré, on choisissait le terme " visible ". Dans ce cas, les choses seraient claires, mais le texte serait inconstitutionnel... car contraire aux droits de l'homme, ces droits sacrés que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen a codifiés avec une clarté admirable en 1789...

Tous les instruments juridiques nécessaires existent pour réprimer et sanctionner les troubles à l'ordre public et le non-respect de la loi - y compris lorsque des élèves refusent d'assister à certains cours, ... Si ce choix avait été fait, nous n'aurions pas ce débat confus, qui donne le sentiment que la laïcité devient hostile au fait religieux, qui suscite l'inquiétude de certains de nos concitoyens, qui donne au monde l'impression que la France s'en prend aux droits de l'homme... et qui tend à faire croire aux Français que la loi va régler la question, alors qu'il n'en est rien. S'il s'agissait d'affirmer l'autorité, une circulaire suffisait, mais s'il s'agit d'intégration, le texte est insuffisant. Voilà pourquoi le groupe UDF ne pourra le voter en l'état (Applaudissements sur les bancs du groupe UDF). "

EXPLICATIONS DE VOTE du 10 février 2004 M. Nicolas Perruchot - " Il nous semble dangereux de sembler ainsi construire une politique d'intégration sur un interdit ".

" C'est pourquoi la majorité du groupe UDF, redoutant le réveil des querelles religieuses et l'exacerbation des tensions communautaires, s'abstiendra (Applaudissements sur les bancs du groupe UDF). "

publié sur betapolitique.fr

Transmis par Stéphane Arlen

Vicky

3 - combat laïque

3.1 - Université Populaire Laïque 2007 de l'UFAL

Date à retenir:

Du Vendredi 25 mai, à 20 heures, au lundi 28 mai, à 12 heures

Troisième université laïque, Organisée par l'Ufal, à Annonay.

[Plus de précisions |http://www.gaucherepublicaine.org/documents/telechargement/upl_annonay_2007.pdf]

ReSPUBLICA

3.2 - Selon les différentialistes, les féministes laïques seraient des racistes!

Des attaques contre les constructions de la raison humaine, laïcité et féminisme en particulier, se manifestent, de façon coordonnées. Par une instrumentalisation du vocabulaire, une confusion volontaire est créée autour des mots qui désignent les principes et acquis des droits universels. Afin de les déconsidérer, ces mots sont employés de manière floue ou réductrice, voire inappropriée, à contre-sens ou falsifiée.

Ainsi l'assimilation entre "féministes laïques" et "racistes" procède de ces tentatives d'amalgames douteux et ridicules. Selon Daniel Lindenberg (Le Point, 8 février 2007) " le racisme déguisé en défense de la république, de la laïcité du droit des femmes... peut stigmatiser les autres cultures, les autres religions, au nom de l'universel dont notre religion et notre culture seraient les propriétaires exclusives (sic) ".

L'égalité en droit des personnes ne serait plus un principe universel et ne concernerait que les " Occidentaux ". Quel cadeau aux chefs politiques totalitaires et théocratiques ! Quel mépris pour les " non-occidentaux " !

Les machocrates ont besoin de l'assujettissement volontaire des femmes. Leur stratégie manipulatoire est simple : faire croire aux femmes que les dieux ont les yeux fixés sur elles. Fières de leur importance, en attendant de rencontrer les divinités dans l'au-delà, celles-ci acceptent d'obéir aux diktats des hommes puisque ils sont les représentants des dieux sur terre.

Nous accuser de racisme, nous féministes laïques qui revendiquons l'égalité en droit pour toutes les femmes dans le monde, en espérant nous faire taire est primordial pour les traditionalistes. Ils nous ont traitées de " néo-colonialistes " parce que nous partageons les combats des femmes contre la soumission patriarcale dans les pays " anciennement colonisées ", ils nous ont traitées de " néo-esclavagistes " parce que nous soutenons les combats des femmes noires contre des pratiques dégradantes. Mais nous ne sommes pas dupes. Nous n'abandonnons pas les femmes soumises à des violences sous prétexte de traditions et coutumes intolérables. Le relativisme culturel est bien du racisme puisqu'il permet d'interdire à des personnes, en fonction de leur sexe ou de leur lieu de naissance, de ne pas avoir accès aux droits fondamentaux universels.

Pour les obscurantistes, le nouveau danger vient de la synergie entre les combats laïques et féministes.

Des hommes et des femmes subissant des gouvernements totalitaires revendiquent la séparation entre le politique et le religieux ainsi que l'égalité entre les hommes et les femmes. Des hommes et des femmes des pays multiculturalistes constatent également les limites de la tolérance face à l'intolérance et avancent le principe de laïcité comme réponse universelle

Aussi les obscurantistes tentent d'exacerber l'ethnicisation des rapports sociaux pour provoquer l'enfermement " identitaire " qui érige des murs entre les êtres humains. Ils dénoncent leur ennemie fondamentale : la laïcité, espace politique qui permet de vivre ensemble, hommes et femmes, indépendamment des options philosophiques, croyances religieuses ou origines ethniques.

Michèle Vianès Présidente de Regards de Femmes
Auteur de " Un voile sur la République " Stock, et " Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule "
Editions Hors Commerce

4 - débats laïques

4.1 - Retour sur les manoeuvres diviseuses de la direction de la Libre Pensée

Dans le numéro 506 de Respublica, à quelques jours des journées internationales laïques de Montreuil, il avait été évoqué quelques manoeuvres de déstabilisation qui voyaient le jour pour tenter de discréditer ces journées, et ses organisateurs.

Premier temps, Claude Singer, dirigeant national de la Libre Pensée, tendance Parti des Travailleurs, signe l'appel. Deuxième temps, il se plaint de n'avoir jamais signé (sa signature a dû nous parvenir par l'opération du Saint-Esprit), et publie un texte particulièrement ignoble, accusant ces journées de contribuer à un climat de " guerre civile " et de " guerre froide ".

Troisième temps, naturellement, la direction de la Libre Pensée fait suivre sur tous les réseaux dont elle dispose le texte de Singer, espérant semer le trouble.

Les organisateurs choisissant de ne pas répondre, la polémique recherchée fait un flop, et la réussite de ces journées est totale.

Rappelons pour mémoire que le dénommé Singer, homme des basses oeuvres de la direction de la Libre Pensée, avait commis, dans " La Raison ", en 2004, un texte de deux pages qui était une véritable agression gratuite contre la direction de l'Ufal, accusée, parce que membre de l'Union des Associations Familiales (Udaf), de défendre des politiques réactionnaires.

Dans un autre registre, Christian Eyschen, secrétaire national de la Libre Pensée, tendance Parti des Travailleurs, lui aussi, avait, dans " Le Monde " du 10 décembre 2005, situé l'Ufal à la droite de Nicolas Sarkozy. Imaginez, à la lecture de cette information parue dans Sud-Ouest, ce qui dirait la direction nationale de la LP si l'Ufal se retrouvait dans un tribunal dans la situation de la LP de Charentes, dont nous approuvons par ailleurs une démarche qui aurait gagné à être unitaire.

A Respublica, nous ne confondrons jamais les pratiques diviseuses et sectaires d'une fraction de la direction de la Libre Pensée avec la majorité de ses militants, avec qui nous partageons souvent des combats communs, et surtout des relations fraternelles.

Lucette Jeanpierre

4.2 - L'affirmation " bright " unit et non divise

J'ai été interpellé par plusieurs brights, de sensibilités différentes, sur la signification - au regard du réseau des brights - qu'il convenait de prêter à la publication par le journal électronique Respublica (513) d'une tribune libre signée de Jean-Marie Blanc, polémiquant avec la fédération nationale de la libre pensée, cette polémique semblant se faire sous le label " bright ".

M'exprimant présentement ès qualité d'initiateur du collectif informel des brights en francophonie du continent européen, je veux laisser de côté la dimension polémique (avec la fédération nationale de la libre pensée) de la tribune libre de Jean-Marie Blanc, même si, bien entendu, comme tout un chacun, j'ai une opinion personnelle sur les questions qu'il aborde mais la clarté impose de ne pas tout mélanger.

Il me revient donc de préciser les faits et j'entends m'en tenir strictement à cela. J'adresse cet éclairage à la rédaction de Respublica en les remerciant par avance de bien vouloir la publier pour informer les lecteurs de la lettre électronique.

Tout d'abord Jean-Marie Blanc est bien un bright, ne serait-ce que parce que la condition nécessaire et suffisante pour être un bright est de dire "je suis un bright", et Jean-Marie Blanc le dit publiquement, dans sa tribune libre, comme en ayant demandé à figurer nommément sur la liste publique de celles et ceux qui affirment "Je suis un bright" ou "je suis une brighte", et de figurer avec une page perso sur le site brightsfrance.

L'affirmation de la tribune Jean-Marie Blanc est de dire qu'il demande à être désigné pour ce qu'il revendique être sa posture individuelle, à savoir d'être caractérisé comme un " bright ", en refusant d'être appelé " libre-penseur ", son refus de la référence à la libre-pensée étant fondé à la fois par, en reformulant, son agacement contre l'anticléricalisme "troisième république" de la libre pensée et sa perception d'une nécessité de réactivité plus grande en regard du cléricalisme islamique, et d'autre part sa préférence individuelle pour le positionnement politique de la gauche républicaine et de l'UFAL plutôt que par les positions politiques et sociales qu'il a été amené à croiser au sein de la fédération nationale de la libre-pensée.

Promoteur de la visibilité " bright " je ne peux que me féliciter que quelqu'un crie à la face du monde, comme aurait dit Panaït Istrati, " je suis un bright " ou " je suis une brighte "; je ne peux néanmoins pas m'empêcher de regretter que cette tribune, dans sa rédaction, a inféré chez nombre de lecteurs une impression de division, semblant opposer l'affirmation " bright " à l'engagement " libre penseur ".

Il me revient donc de rappeler que l'affirmation " bright " ne peut être qu'individuelle, que le mouvement international bright (le Brights' net ) est une " non-organisation ". Il ne saurait donc y avoir de confusion. Jean-Marie Blanc s'exprime bel et bien à titre individuel en affichant ostensiblement sa posture philosophique, ce qui en soi n'a rien d'extraordinaire.

Se reconnaissent, c'est un fait, dans l'affirmation " bright " (il suffit de lire la liste publique et de cliquer sur ceux des noms qui présentent des liens hypertextes), des libres-penseurs de la fédération nationale de la libre pensée (à l'image par exemple de Roger Lepeix, secrétaire national de la FNLP), des libres penseurs de l'association des libres penseurs de France (à l'image de Denis Pelletier, président de l'ADLPF), des rationalistes scientifiques (à l'image de Michel Henry du bureau de l'Union Rationaliste, d'Alain Policar le rédacteur en chef des Cahiers rationalistes, de Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de Science et pseudo-sciences, et de nombreux responsables de l'Association Française pour l'information scientifique - AFIS- à l'image de tous ses anciens présidents, Jean Bricmont, Jean-Claude Pecker, ou du président en exercice, c'est-à-dire moi), des athées militants (à l'image de Johannès Robyn, président de l'Union des Athées, ou de Jocelyn Bézecourt, animateur du site atheisme.org et membre du comité de rédaction de respublica), des militants du matérialisme philosophique (à l'image de Marc Silberstein, animateur de l'association pour les études matérialistes - ASSOMAT - et rédacteur en chef de la revue Matière Première), etc.

Au-delà de ces associations rejetant explicitement toute référence au surnaturel, des militants de la laïcité, de différentes obédiences, partageant à titre individuel une posture bright se retrouvent aussi dans cette affirmation, à l'image par exemple de Charles Conte (" monsieur laïcité " de la ligue de l'enseignement), de Nicolas Pomiès (secrétaire national de l'UFAL), etc.

En bref l'affirmation bright unit et non divise, en même temps qu'elle ne fait concurrence à aucune des organisations qui se constitue suivant un regroupement ou un autre, puisqu'elle se refuse à être une organisation et qu'elle se refuse, par sa charte, à toute expression collective, et à toute communication semblant faire penser qu'un bright puisse parler au nom " des " brights, au-delà de la définition rappelée par Jean-Marie Blanc " un bright est un individu qui porte un regard naturaliste sur le monde ; la compréhension qu'un bright a de l'univers est libre de tout élément surnaturel ou mystique ; les brights fondent leur éthique et leur comportement sur une compréhension naturaliste de l'univers " (naturaliste adjectif: considérant que la réalité est gouvernée par des lois naturelles, par opposition à surnaturelles).

Donc, si on lit bien la tribune de Jean-Marie Blanc, il entend dire (je reformule) : " je ne me sens pas à l'aise avec la qualification de " libre-penseur " que l'on me prête quelquefois, ne serait-ce que parce que je ne partage pas l'orientation de la fédération nationale de la libre pensée ; sur le plan philosophique, ma posture personnelle est " naturaliste " et je fais mienne l'affirmation " je suis un bright " ; sur le plan politique je me considère comme un républicain laïque de gauche ". Le réseau des brights n'est donc pas partie prenante à cette polémique et il n'a d'ailleurs pas à l'être ès qualité.

Michel Naud Initiateur du réseau brightsfrance.free.fr/

4.3 - Réponse de Jean-Marie Blanc à Michel Naud

Bonjour,

Suite à mon article paru dans Respublica (Numéro 513), je suis entièrement d'accord avec la mise au point faite par le réseau des Brights de France. Je regrette que mon article ait pu laisser un doute rendant cette mise au point nécessaire.

Le réseau des Brights n'a absolument pas à se sentir concerné par le débat en cause. C'est la raison pour laquelle, dans mon article, je me suis gardé de toute référence à ce réseau (en particulier à ma page perso sur brightsfrance), me contentant d'affirmer ma posture philosophique de Bright. J'ai d'autre part bien précisé que cette posture n'est pas incompatible avec des convictions politiques complémentaires, ce qui inclut bien évidemment les convictions politiques de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, même si celles-ci ne sont pas les miennes.

Je soutiens, en revanche, que l'appellation "libre-penseur" peut prêter à confusion à cause, précisément, des convictions politiques sous-jacentes, et qu'elle est donc une mauvaise traduction du substantif "Bright", ce dernier désignant uniquement une vision naturaliste du monde et ayant donc, lui, une portée universelle.

Merci de bien vouloir faire état de ce courriel.

Bien amicalement,

Jean-Marie BLANC

4.4 - Je porte plainte contre les éditeurs de la Bible et du Coran

J'ai beaucoup d'admiration pour les particuliers et les associations qui luttent au quotidien, contre l'intolérance religieuse.

Je pense malheureusement que cela ne suffit plus. En effet, on assiste, depuis quelques temps, au grand retour de "l'ordre religieux", nous le constatons tous.

L'humanisme recule partout.

Nous n'en sommes plus au stade de propager les valeurs humanistes (parité femme/homme, respect des minorités...) à travers le monde, mais simplement de les défendre dans nos propres pays démocratiques !!! Nos débats, nos réunions, nos pétitions, nos lettres de soutien, nos écrits sont de actes courageux... Mais sont peu de chose part rapport à des clergés qui ont su s'adapter, qui disposent d'un fort soutien populaire, financier et d'une image "sacrée", qui les rend presque intouchables...

Changeons de stratégies

Nous ne devons plus uniquement résister, faisons face, reprenons l'initiative par des actes forts : Nous savons tous que l'intolérance religieuse provient directement de leurs doctrines. Les livres qui contiennent ces doctrines (la bible et le coran), sont remplis de propos sexistes, homophobes et sectaires... Et sont donc contraires à certaines lois françaises et internationales. Mettons en place des procédures judiciaires à l'encontre de ces ouvrages (contre ceux qui les éditent plus précisément). C'est ce que j'ai fait. J'ai porté plainte contre un des éditeurs de la bible (édition cerf) et du coran (édition Maisonneuve et Larose). D'auditions en appels la procédure suit son court. Ma démarche n'est pas médiatisée, elle n'est pas connue du grand public, mais l'idée fait son chemin...

Nous pouvons faire beaucoup plus : nous regrouper pour organiser des actions collectives. Imaginez l'écho d'une telle démarche s'il n'y avait plus quelques plaintes, mais des dizaines, partout où cela serait possible.

Je lance un appel dans ce sens.

Le but n'étant pas d'interdire ces livres, mais de créer un vaste débat autour d'une question simple :

Attaquer la bible et le coran, ne doit pas avoir pour but d'interdire d'avoir "la foi", libre à chacun de croire ou de ne pas croire.

Cette démarche aurait de multiples avantages:

La famille des libres penseurs est composée de nombreuses sensibilités : athées ou laïques, anarchistes ou démocrates, gens de gauche ou pas, féministes ou gays... Mais nous avons tous en commun l'envie de lutter contre l'obscurantisme religieux, de promouvoir l'égalité femme/homme et la défense des minorités.

Unis nous sommes plus fort.

D'autres libres-penseur français ou internationaux luttent aussi juridiquement contre l'obscurantisme. Pour connaître les iniatives pénales en cours, nous apporter votre soutien et bien sûr, pour porter plainte vous aussi.

Salvatore Pertutti www.le-monde-pluriel.eu

5 - débats républicains

5.1 - Maghrébin est différent d'Arabe

Bonjour,

Juste pour vous dire que je suis un lecteur assidû de votre journal virtuel et que le dernier numéro sur le MRAP, la LDH etc... est tout à fait ce que je pense, en tant que français d'origine algérienne venu en France pour fuir la misère mais aussi un système politique antilaïque, religieux, dictatorial... l'enfer quoi! Et je suis effrayé par la situation actuelle bien décrite dans vos articles.

Je voulais juste apporter une remarque au texte de Mr Alain CALLES quand il dit : "Le fait est que certains utilisent ce mécanisme pour rejeter celui qui est croyant et qui est souvent, dans nos pays occidentaux, l'arabe. Ce peut être un support au racisme."

C'est une erreur communément commise de désigner les gens d'origine maghrébine comme des "arabes". Or, quand on lit les livres d'Histoire, on découvre que ce ne sont pas des "arabes" en tant que tels mais des arabophones. L'Afrique du Nord ayant été peuplée depuis 12000 ans par diverses ethnies qui avaient pour dénominateur commun la culture berbère jusqu'à l'arrivée de l'Islam et sa langue arabe car langue du coran "sacré" (!), les habitants berbères ont été arabisés, surtout ceux qui vivaient dans les plaines tandis que ceux des montagnes ont réussi à résister à cette acculturation et aujourd'hui ce sont bien dans des régions montagneuses qu'on retrouve les berbères en Afrique du Nord (Atlas au Maroc et Algérie, désert des plateaux en Tunisie, Mont Nefoussa en Libye...).

La colonisation française a accentué cette arabisation par Napoléon 3 qui proclamé l'Algérie comme un royaume arabe! et a effectué un grand ménage dans l'attribution des patronymes aux indigènes, mais des noms qui avaient perdu toute leur coloration culturelle berbère en leur imposant des particules arabes comme BEN, IBN, OULD, ABOU... au lieu des particules berbères authentiques telles que Aït, Nath, Ou'...

L'Histoire étant rappelée, il ne faudrait pas tomber aujourd'hui dans la facilité intellectuelle en répétant ce qu'on peut entendre dans les médias ou ailleurs, qui parlent en France de communauté musulmane, arabe lors des émeutes ou des fêtes musulmanes en disant: "les 5millions de musulmans de France vont célébrer le ramadan..." Ce qui rejoint bien la critique que j'approuve de Mr Callès, cette anticipation ethnique. Dans un pays laïc, on désigne les gens par leur religion supposée!!!

Alors, comme en France la majorité des étrangers et des musulmans sont d'origine Nord-Africaine et non proche ou moyen-orientale d'une part, et d'autre part comme les Québécois, les Wallons, les Suisses-Romands et les autres, parlent cette belle langue de Molière et sont donc Francophones mais pas des Français = alors les gens qui parlent l'Arabe dans le monde comme en Afrique du Nord ne sont pas forcément des Arabes, qui ont une culture noble que je respecte mais qui est nichée au Proche et Moyen Orient en Egypte (suite à la disparition des vrais égyptiens des pharaons); Syrie, Liban, Yemen, Oman, Arabie Saoudite, Irak....

Les différents gouvernements du Maghreb ne veulent pas que cette vérité sois connue des peuples, et en y ajoutant une bonne dose d'analphabétisme et d'illettrisme, les maghrébins eux-mêmes se définissent souvent comme arabes au lieu d'arabophones car l'abstraction intellectuelle n'est pas donnée à tous apparemment.

Les maghrébins, de par leurs origines diverses, ne sont DONC pas arabes mais ARABOPHONES donc il faudrait prendre cela en compte dans les textes et les discours qu'on tient à leur égard en Europe. Le terme le plus approprié donc serait "français d'origine maghrébine" ou "nord-africaine". C'est historiquement, intellectuellement plus juste.

Merci pour votre combat qui est le mien, pour la laïcité, le vivre ensemble, que je défends dans des associations diverses dans ma région Rhône Alpes (interventions dans les écoles, débats publics, manifestations socio-culturelles...).

Kamel BEN professeur d'anglais et français à Lyon

5.2 - Une manifestation silencieuse des victimes des délinquants ?

Dans la nuit du mardi 13 février au 14 février, à Saint Fons ( banlieue de Lyon ) à 2h40, deux adolescents ont trouvé la mort lors d'un accident de voiture, les autres passagers également très jeunes, sont grièvement blessés. Le jeune adolescent de quinze ans au volant, Raouf, n'avait évidemment pas de permis ni d'assurance et la voiture était volée. C'est horrible, bien sûr, la mort de deux gosses. La police les suivait mais ne les pourchassait pas, les circonstances de l'accident restent à élucider. Mais la question est celle-ci : que faisaient ces adolescents, en pleine nuit ? Où étaient leurs parents? Le père dit vouloir la "vérité et la justice" et il a porté plainte. Aussitôt, une marche est organisée "en hommage" aux victimes. " L'hommage est une marque d'adoration, de vénération, de respect"( Le Petit Robert) Nous comprendrions que les parents, les voisins, les amis se rassemblent pour soutenir la famille éprouvée. Mais une marche exprime une protestation, une revendication. Laquelle? Les lecteurs du Progrès ont eu une réaction unanime, au lieu de répondre à la question du jour, ils ont tous parlé de cet accident, de la marche qui a suivi et de leurs interrogations quant aux parents qui laissent leurs enfants totalement libres et sans contrôle la nuit, pour s'indigner ensuite et faire porter à la police la responsabilité de l'accident. Toute une page de réactions,pour déplorer la mort des enfants mais aussi pour s'étonner des déclarations du père, ne paraissant pas du tout trouver anormal que des enfants soient dehors la nuit ! Samedi 17 février, je suis allée (c'est un hasard) à une réunion dans le quartier où vivent les parents des enfants, avec une collègue. Nous avons vu les voitures incendiées, les carcasses n'avaient pas encore été enlevées. Garées en talon, sous les fenêtres du rez-de-chaussée des immeubles de ce quartier populaire, les vitres de l'immeuble ont éclaté sous l'effet de la chaleur de ces incendies, nous avons imaginé la peur des habitants, réveillés en pleine nuit, le feu menaçant leurs fenêtres, leurs habitations. Car les incendies de voitures n'ont pas cessé, une vingtaine de véhicules à ce jour sont partis en fumée, dans le quartier , avenue Paul Santy ( Lyon 8e) Deux garçons ont été interpellés, chambre des urgences aussitôt .Ils ont brisé les vitres d'une Polo,ils allaient mettre le feu quand ils ont été arrêtés par un témoin. " J'ai voulu agir comme les autres" a dit l'un d'eux. " 8 mois de prison ferme" a répondu la procureur. Les incendiaires vont-ils encore sévir cette nuit? A quand une marche de protestation, celle-là, contre ces délinquants, ces incendiaires qui brûlent les voitures et vont jusqu'à mettre en danger la vie des habitants des quartiers populaires où ils vivent ?

Mireille Popelin

6 - courrier des lecteurs

6.1 - Pourquoi ce silence sur Mitterrand ?

Lectrice fidèle de Respublica, je suis étonnée de votre silence assourdissant concernant François Mitterrand; s'il n' a pas participé à la déportation des Juifs, il ne saurait être absous de son comportement pendant la guerre et après; son amitié avec celui qui aurait dû être traité comme Pétain ou Laval, je parle du sinistre Bousquet ( sur qui il s'est appuyé dès les années 60 pour ses campagnes présidentielles), son activité pour retarder son procès, le fait de fleurir la tombe de Pétain, la non-reconnaisance de la responsabilité de l'état français dans la déportation des juifs, est une tache indélébile sur ce président de la république. Je pense que le procès Papon a permis de mettre en lumière "l'irréparrable" mais j'aurais souhaité qu'il parle aussi de tous les autres qui se sont deshonorés.

Enfant cachée et sauvée par des gens de coeur, née française de parents français, je ne dirai jamais assez combien je suis révoltée par cette absolution trop vite donnée à des gens comme François Mitterrand qui ont soutenu des Bousquet et autres: de nombreux membres de ma famille, des enfants, ont été déportés et assassinés à Auschwitz grâce à la "diligence" de Bousquet!

Mireille Kukawka Elue parisienne

6.2 - Des précisions sur Papon

Très bonne analyse, cher Evariste, du cas Papon. Une question qui n'a pas été posée lors de son procès que j'ai suivi à la télé est la suivante: A combien de juifs en danger le secrétaire général de la préfecture qu'il était a-t-il fourni de faux papiers? Si je soulève cette question que j'ai posée sans réponse à feu son avocat Me VARAUT croisé par hasard à la FNAC c'est que ma famille et moi avons été sauvés par le secrétaire général de la préfecture des Hautes-Alpes qui nous a fourni d'excellent faux papiers qui ont tenu lors d'une descente de la Gestapo à Chauffayer (Hautes-Alpes). C'est moi qui alla chercher ces documents à Gap! Ce secrétaire général s'appelait Serge Baret. Il a fini Préfet à Alger en Mai 1958, et De Gaulle ne lui a pas pardonné d'avoir été complaisant lors des évènements de Mai 1958 (qui l'ont pourtant porté au pouvoir!!!).

On oublie aussi qu'il y a eu contrairement à ce que la fin de votre article laisse entendre, de franches crapules ont été directement recyclées par la IVème république notamment dans la police mais aussi au CNPF l'ancêtre du MEDEF dont le grand conseiller (Albertini) fut l'adjoint direct de Déat et avait beaucoup de choses sur la conscience. Ce fut le cas aussi pour un certain nombre de cadres de la police, et pas seulement des subalternes. Mais il faut aussi garder en mémoire que dès la fin de la guerre, les américains (mais pas seulement eux...) n'hésitèrent pas à utiliser et recycler des nazis parmi les pires, y compris Barbie...

Bien amicalement,

Dr Marcel-Francis Kahn

6.3 - D'accord avec vous sur Papon

Bonjour,

Votre analyse est tout à fait juste.

Il faudrait peut-être souligner :

  1. Papon s'est fait démobiliser en 1940 pour "raisons médicales", comme quoi il a toujours su jouer de sa santé pour échapper au danger et à la prison. Non seulement collabo, mais lâche,
  2. Suite à sa condamnation, il fuit. Où ? A Gstadt, heureux paradis pour ceux qui "aiment tellement la France qu'ils préfèrent la quitter", comme un chanteur sarkozyste,
  3. la justice a su être clémente avec lui pour des raisons de santé qui n'ont pas été prises en compte, a contrario, pour les ex d'Action Directe qui eux finiront en prison.

Cordialement,

Luc Chelly

6.4 - A propos de laïcité

Je suis militant au MRC, je n'ai pas lu l'article qui parle de Bayrou à propos de la laïcité. Je vais le faire. Je ferai seulement remarquer à l'auteur de l'article, que Bayrou est tout autant pour la laïcité que Delors. C'est la même famille politique, la Démocratie Chrétienne, et pas loin de la "nouvelle laïcité" de Jospin, et des communautarismes en général. Tout ce beau monde soutient le LAMY, qui dirige l'OMC avec la bienveillance des Américains. C'est le "joli centrisme Européens" qui gouverne l'Europe et la France.

Roland P.

7 - à lire

7.1 - "Le parfum d'Adam" de Jean-Christophe Rufin

éditions Flammarion - 538 pages - 20 Euros

Comment parler d'un problème important, et même vital pour la planète, sans tomber dans la démonstration écolo-scientifique bien carrée et ennuyeuse?

Eh bien, vous bâtissez votre argumentation avec un thriller bien fait, avec une héroïne, Juliette, militante écologiste fragile, qui va découvrir le monde terrifiant de l'écologie radicale.

La recherche du monde perdu, où l'homme vit en harmonie avec la nature, peut conduire au fanatisme meurtrier. Un intégrisme de plus, qui peut d'ailleurs s'allier avec d'autres intégrismes, un terrorisme à venir, tout aussi probable que les autres ?

C'est " l'aporie" du développement : " l'aporie est un problème sans solution. La civilisation technique détruit la nature, mais apporte des solutions aux problèmes qu'elle pose. Mais dans les pays sous- développés, la croissance démographique ne cesse de s'accroître. Il y a une déforestation massive, une désertification etc. Conduire ces pays sous-développés vers le développement industriel serait un désastre. Il n'y a aucune solution. Regardez la Chine. Imaginez, si tous les Indiens, les Africains se développent et consomment ne serait-ce que la moitié de ce que consomment les Américains ?"

C'est la théorie de l'un des fondateurs de cette écologie radicale, et les héros de ce roman vont aller jusqu'au coeur de ce complot, en débusquant ces terroristes d'une écologie radicale qui veulent ramener la population de la planète de 6 milliards à..500 millions ! Le moyen?

Créer un vibrion plus virulent du choléra pour une élimination ciblée : les PAUVRES ! Bien sûr, c'est un thriller haletant, bien construit mais il évoque les problèmes bien réels de notre lieu de résidence : la PLANETE. Pollution, déforestation, désertification, réchauffement climatique etc. Pour ces fanatiques, il faut revenir aux origines de l'homme "humble", pour apprivoiser la nature pour un petit nombre de privilégiés.. " L'homme humble va vers les fauves meurtriers Dés qu'ils le voient, leur sauvagerie s'apaise Car ils sentent, venu de lui, Ce parfum qu'exhalait Adam avant la chute.. (Isaac le Syrien. Traités ascétiques) (" Humble", latin humilis, bas, près de la terre; cf. HUMUS) Le Petit Robert " Le parfum d'Adam" est un livre vraiment passionnant, et qui traite, avec une intrigue policière, de problèmes réels qui nous concernent tous.

Mireille Popelin

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