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  1. chronique d'Evariste
    1. Respublica, journal des penseurs libres, par Évariste
  2. élections présidentielles 2007
    1. Il faut éliminer ce néo-conservateur qui se nomme Sarkozy, par Jean-Claude Maurin
    2. Sarkozy est-il républicain ?, par France Républicaine
    3. Il faut punir la gauche en votant Bayrou !, par Jackie Guigo
    4. François BAYROU, l'illusionniste..., par Robert Albarèdes
    5. Dupont-Aignan et le débat politique, par Bertrand ZUINDEAU
  3. combat laïque
    1. Troisième Université Populaire Laïque, par L'Union Des FAmilles Laïques
  4. débats laïques
    1. Lettre ouverte à Dalil Boubakeur, recteur liberticide de la Mosquée de Paris, par Guillaume
    2. Pas de pressions, Monsieur Sarkozy ? Allons donc, par Mireille Popelin
    3. Le recteur de Lyon astreint au silence dans le dossier du lycée musulman, par Luc Cédelle, Sophie Landrin
  5. Extrême-droite religieuse
    1. Le ministre polonais de l'Education Nationale appelle à l'interdiction de l'avortement partout en Europe., par PAP
  6. débats républicains
    1. AIRBUS ET EADS : Une industrie de souveraineté qui doit rester sous le contrôle de l'Etat, par Claude Rochet
    2. Verbatim de l'intervention d'Emmanuel Todd à la Conférence sur l'emploi et les revenus, par Frédéric Bosso
  7. à lire
    1. Les traîtres et les crétins, de Philippe Val, par Kebir Jbil
    2. Un livre politiquement incorrect, par Mireille Popelin
  8. Erratum et autres problèmes
    1. Problèmes techniques, par ReSPUBLICA
  9. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Respublica, journal des penseurs libres

Comme prévu, à sept semaines du premier tour des présidentielles, le nombre de lettres passionnées - et souvent contradictoires - de nos lecteurs s'amplifie. Certains nous reprochent de préparer au vote Royal, tandis que d'autres nous soupçonnent de vouloir faire perdre la gauche, et d'être complaisants avec ce calotin de Bayrou. Pourtant, pour quiconque sait nous lire, la vérité se situe ailleurs. Respublica n'est pas, et ne sera jamais, l'organe d'un parti quelconque, ou alors il faudra changer la rédaction. Notre journal a le plus grand respect pour les militants de gauche, qu'ils se situent au Parti socialiste, au Parti communiste, chez les Verts ou chez les trotskistes, sans par ailleurs masquer nos désaccords, avec la force de nos convictions et notre liberté de ton, avec leurs directions. Nous comprenons que ces militants mènent campagne pour leur candidat (sauf quelques LCR, Verts ou PCF qui roulent Bové). Nous n'ironisons même pas sur les socialistes qui ont dit pis que pendre de Ségolène et qui, maintenant, nous demandent de voter pour elle dès le premier tour, pour barrer la route à Sarkozy. Ils sont dans leur partition, et nous la comprenons.

Mais qu'on laisse Respublica dans la sienne ! Notre rédaction, et c'est sa richesse, n'est pas homogène politiquement. Nous n'avons aucun journaliste professionnel, mais des militants issus de parcours différents, qui vont du Ceres, au PCF, aux Verts, à la LCR ou au PS, pour quelques-uns, et des investissements syndicaux ou associatifs pour d'autres.

Il y a de la diversité, à l'heure où j'écris ces lignes, sur les choix du premier tour. Allez, on vous dit tout ! Certains d'entre nous penchent pour le vote Ségolène Royal dès le premier tour, pour éviter que la gauche ne soit absente au second, comme en 2002. D'autres sont sensibles aux arguments développés par Joseph Semet (Respublica 516) ou Alexis Secondat, pour le " vote révolutionnaire " Bayrou, seule arme, d'après eux, pour battre Sarkozy (et, ajoutent-ils, provoquer une recomposition de la gauche républicaine après une sévère défaite du PS). D'autres encore ne veulent pas aller voter, ne se reconnaissant dans aucun candidat. Certaines positions de Dupont-Aignan ou de Corinne Lepage sont jugées sympathiques par un des nôtres (qui, n'ayant jamais voté à droite de sa vie, pas même en mai 2002, a envie de voir ce que cela fait), tandis que le vote Arlette pourrait en séduire un autre.

Ce qui nous unit est la défense de la République sociale, une et indivisible, de la laïcité, et la nécessité du combat social contre les injustices du système.

Nous n'avons de concession à faire à personne. Aucun d'entre nous n'a l'ambition de devenir maire, député ou ministre, et donc de précaution oratoire à prendre.

Nous n'avons pas besoin de la publicité pour vivre, notre journal nous entraîne des frais de gestion que la solidarité de nos lecteurs nous permet d'assumer aujourd'hui, même si on ne roule pas sur l'or, loin de là.

Alors, pourquoi devrions-nous faire " soft " ? Pourquoi devrions-nous ne pas dire les choses ? Sarkozy représente aujourd'hui le candidat dont nous exécrons le programme : communautariste, atlantiste, discrimination positive, ultra-libéralisme, anti-laïque, bigot, etc. Le Pen sera toujours, à nos yeux, le nostalgique de l'apartheid en Afrique du Sud, celui qui s'est réjoui du coup d'Etat de Pinochet, le défenseur de l'Algérie française et de ses pires méthodes, etc. Devrions-nous, pour autant, ne pas exprimer les inquiétudes que certains programmes de gauche génèrent chez nous, notamment sur la laïcité ? Devrions-nous ne pas dire que sur l'Europe, Ségolène, Sarkozy et Bayrou sont des partisans du oui, du libre-échangisme, et que le discours protectionniste, développé par Emmanuel Todd ou l'économiste Jacques Sapir, prend le contre-pied complet de leur politique ? Devrions-nous taire le malaise que suscite le retour des éléphants ? Le discours anti-républicain de Bové ou de Besancenot ? Devrions-nous passer sous silence les désastres que la gauche bobo a créés dans l'électorat de gauche, abandonnant le peuple et ses demandes de sécurité ? Devrions-nous masquer que beaucoup d'électeurs qui ont toujours voté à gauche s'interrogent aujourd'hui, sur le vote Bayrou, sous prétexte que nous risquons de marquer des buts contre notre camp ? Devrions-nous taire toutes ces discussions auxquelles nous assistons sur les lieux de travail, dans les réunions de famille, qui marquent un trouble réel, à sept semaines du premier tour ? Devrions-nous ne pas signaler que la stratégie de Le Pen nous paraît redoutable, et peut lui amener des résultats bien plus importants que les sondages dont on le crédite. Devrions-nous même, par respect du politiquement correct, dire que s'il n'a pas les cinq cents signatures, c'est bien fait pour lui et c'est tant mieux ? Eh bien, non, ce ne serait pas une bonne chose. L'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot avait totalement raison, sur un plateau de télévision, en disant que ce serait un coup terrible porté à la légitimité de ce scrutin, et à sa crédibilité (il n'a pas proposé par ailleurs de lui donner quelques-uns des 900 soutiens de Buffet, ni d'ailleurs à Besancenot ou à Bové...). On ne combat pas Le Pen en l'empêchant de concourir, en le victimisant, on le combat en démontrant, derrière sa démagogie habile, la réalité de son discours d'extrême droite, ce que signifient les ralliement de Soral et de Dieudonné, et l'électorat qu'ils visent (lire article de Vincent Archer, Respublica 516).

Nous tenons à ce que cette liberté de ton continue d'exister, à Respublica. Même si, dans cette période, elle peut exaspérer quelques lecteurs, qui souhaiteraient qu'on soutienne leur candidat-e, nous savons que c'est cela qu'attend la majorité de notre lectorat. Nous voulons être le journal des penseurs libres, et des citoyens émancipés. Nous voulons que ceux qui nous lisent trouvent des arguments qu'ils ne trouvent ni à la télévision, ni dans leurs quotidiens, et qu'ensuite, ils fassent leur choix, en toute connaissance de cause.

Nous voulons que nos lecteurs se reconnaissent dans leur journal, et se jettent avidement dessus, avant de prendre leur café, à l'aube de chaque mardi et de chaque vendredi.

Nous savons mener des campagnes quand il le faut (loi contre les signes religieux à l'école, campagne pour le " non " au TCE, bataille contre le CPE), mais lors des échéances électorales, nous respecterons toujours la diversité de notre lectorat, et ne serons jamais le journal d'un candidat.

Pour le moment, nous voulons donc maintenir ce cap, et permettre que Respublica, jusqu'au soir du premier tour, conserve et accentue ce cap. Par ailleurs, nous comprenons, et publions, autant que possible, des arguments souvent contradictoires. Certes, il nous faut faire des arbitrages difficiles, car nous recevons énormément de courriers, et nous savons que cela va s'accroître. Nous essaierons, jusqu'au bout, de faire ne sorte que les choix rédactionnels demeurent équilibrés, et surtout qu'ils enrichissent la réflexion de chacun par leur pertinence et leur diversité.

Ensuite, il y aura l'entre deux tours, on verra qui y sera, et comment il convient de réagir, chaque chose en son temps. Surtout l'après présidentielle, avant les vacances, il y aura les législatives.

Et, pendant ce temps là, et après, ne manqueront pas les batailles sociales et laïques qu'il faudra mener, quel que soit le nouveau président de la République et la majorité qu'il aura, car vous l'aurez compris, nous n'avons confiance en aucun d'entre eux pour répondre aux urgences de la situation.

Si vous trouvez notre journal intéressant, abonnez vos amis, faites leur parvenir des articles, le moment est propice.

Et s'il vous reste des sous, pensez à nous !

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - élections présidentielles 2007

2.1 - Il faut éliminer ce néo-conservateur qui se nomme Sarkozy

Je suis par principe et par tradition familiale un laïcard et mon arrière grand père a dilapidé ses quelques économies pour que ses héritiers puissent profiter de la laïque !! Mais arrêtons de tirer sur la pianiste de gauche !

Même si je n'ai pas voté Ségolène lors de la désignation au sein du PS, et soutenu Fabius car j'ai fait comme d'autres une campagne pour le non au TCE et j'ai mouillé ma chemise et je le dis sans fausse honte mais pour autant.

Je pense qu'il n'y a guère d'autres alternatives à gauche si nous voulons éviter encore cinq ans de Sarkozy et je dis bien encore 5 ans? Et même si Fabius n'est pas véritablement un homme de gauche au sens que nous pouvons l'entendre ! Et pas plus que Ségolène un vrai antilibéral... Les méthodes de facho à la Sarko, je dis non , non, non et ras le bol : la police au service d'un candidat sans oublier la presse et les médias et tout ce qu'il a dans sa besace contre ceux que j'appellerai les salariés, souvenons nous avant qu'il ne soit trop tard de toutes les mesures qu'il veut prendre avec ses copains coquins du MEDEF contre le monde du travail avec les heures sup non payées ou non comptées par les patrons, les licenciements à la bonne franquette et pour avoir été défenseur syndical je sais de quoi je cause et la suppression du code du travail et la flexibilité etc. etc. Et je nous dis comme une vielle antienne : camarades "n'ayons pas la mémoire courte ....", (c'est au premier tour qu'il faut choisir et pas au second car il sera sûrement trop tard).

J'ai subi comme nous tous pour celles et ceux de ma génération de 1958 à 1981 le gaullisme et la droite et toutes les atteintes y compris à la laïcité le "sac" etc. etc. Et la grande manif laïque j'y étais même de ma province et à l'époque sans TGV... Je n'ignore bien évidemment pas que cette candidate avec ou sans ses éléphants ne tienne pas assez un discours aussi à gauche et aussi laïque que je pourrai le souhaiter. Certes à Villepinte elle n'a même pas prononcé le mot socialisme, ni mondialisation,

Mais même si je n'ai rien ou ne veut rien dire contre les 3 B ni contre Arlette à part la division, ils ne vont rien nous apporter, sinon une fois de plus faire perdre malgré tout notre camp : celui de la gauche fut-elle socio-démocrate... mais n'ayant hélas pas d'autres alternatives crédibles je choisis et entre Ségo et Sarko il n'y a pas photo...

Et quand je lis ce que peut raconter un laïque dont le titre du message est "il n'y a rien de mieux que de voter Bayrou" je me pose quelques questions sur son laïcisme et sur ce qu'est la laïcité... ou je dois avoir un vrai problème sémantique sur cette définition, sur les qualités du dit candidat qui est un libéral et a majoritairement soutenu la droite et dont les élus dans les communes et les conseils généraux votent constamment avec la droite libérale... comme la grande majorité des textes au Parlement.

La gauche au pouvoir a commis des erreurs et nous ne devons nier l'inventaire mais entre la droite y compris Bayrou et la gauche même celle du PS et de Ségolène il n'y a pas d'alternative et je dirai ne soyons pas des "idiots manipulés" car il y a un véritable danger qui se nomme Sarko le gentil facho de la fracture sociale etc. etc. et toute sa clique sans oublier Bayrou !

J'ai déjà donné! Si vous voulez un vrai CNE, un CPE bis, plus de droit du travail car fini le dit code !

Votez donc pour lui ce gentil Bayrou ou son ami Sarko et là ce sera l'ensemble de celles et ceux qui travaillent pour vivre ou survivre qui en seront les victimes c'est à dire la grande majorité d'entre nous.

Un salarié à quart temps syndicaliste et orthophoniste libéral en ZUP Zep ZFU dont la majorité de la patientèle a la CMU c'est-à-dire que je suis "un fonctionnaire" de la sécu.... mais je connais ce que c'est que la vie difficile de nos ghettos... Car eux aussi en on marre :

Jean-Claude Maurin

2.2 - Sarkozy est-il républicain ?

Excellents rappels des réalités passées et présentes de Sarkozy:

http://www.dailymotion.com/video/x1cdy5_sarkozy-estil-republicain

France Républicaine www.france-republicaine.fr

2.3 - Il faut punir la gauche en votant Bayrou !

Ancien instituteur en banlieue 9.3, ma laïcité est ancienne et authentique. Je suis un athée devenu agnostique avec l'âge mais non encore suspect de dérive catho. J'ai voté non au referendum sur le TCE par certitude que l'état-nation est le cadre le mieux adapté à l'exercice de la démocratie. J'ai une réticence profonde pour tout ce qui ressemble à l'apologie de l'identité régionale style tribu organisée autour de la défense de sa langue minorisée. Je crois à la vertu de l'Etat bien servi et aux bienfaits d'une centralisation égalitaire et redistributrice. J'ai même milité avec ferveur au MRC du temps où JP Chevènement avait davantage soif de convaincre que besoin de circonscriptions. Et... Je vais voter Bayrou...

Question : Qu'est devenue "la gauche" pour que ce choix s'impose à moi afin de barrer la route à Sarkozy et Le Pen tout en évitant Royal et sa démagogie de proximité, autre version de la démocratie de promiscuité ?

Dans mon entourage, épouse, enfants, frère et soeur, voisins, collègues de boulot, c'est une hémoragie de votes autrefois de gauche vers ce centre incertain que pourtant nous préférons à un PS artificiellement recomposé pour les besoins supérieurs de la récupération du pouvoir et de ses avantages.

Honte à cette gauche là, du PS à l'autre plus extrême ou radicale, qui rend possible l'avènement de F. Bayrou !

Jackie Guigo

2.4 - François BAYROU, l'illusionniste...

M. Bayrou n'a pas encore répondu à ce jour au questionnaire, précis et fermé, sur la laïcité que lui ont envoyé " Les Laïques en Réseau " (à télécharger sur le site : www.laic.fr). Comme le candidat de l'UDF a été saisi par courrier postal le 26 octobre dernier , puis par courrier électronique les 1/11/06 et 3/01/07 (avant que son directeur de campagne ne reçoive un nouvel envoi postal fin janvier ...), on ne peut pas dire qu'il ait manqué de temps pour affiner sa réflexion et peaufiner ses réponses... d'autant que l'engagement à appliquer strictement les articles 1 et 2 de la loi de 1905 ( et toutes leurs conséquences) ou la nécessité de faire respecter partout la loi générale face à toutes les lois religieuses ou coutumières , comme la volonté de garantir l'égalité en droits de l'homme et de la femme, partout et à tout moment, ne devraient pas demander beaucoup d'hésitations...

Tout ceci n'explique pas le peu d'empressement mis par "notre" candidat à répondre au questionnaire précité. Mais c'est , peut-être, dans la mise en perspective des paroles avec les faits attestés que l'on peut trouver l'explication.

Ministre de l'Education Nationale, en 1993, M. Bayrou a tenté de réformer la loi Falloux sur le financement de l'enseignement privé en autorisant les collectivités locales à financer les constructions et rénovations d'établissements privés sans limitation ni contrôle. On se souvient encore de la mobilisation massive des défenseurs de la laïcité...On a toujours en mémoire l'avis du Conseil Constitutionnel déclarant le texte " contrevenant au principe de la laïcité de la République " Péché de jeunesse? relisons ce que déclarait le candidat UDF, à Orléans, le 25/01/07: "personne ne peut soupçonner en moi un ennemi de l'enseignement privé... et j'ai pris suffisamment de risques pour pouvoir prétendre que je suis partisan de la liberté de l'enseignement"!

Député, à la tribune de l'Assemblée Nationale, le 3/02/04, il justifiait son abstention devant la loi contre le port des signes religieux à l'école par son refus de toute interdiction, par sa conception de la laïcité qui consiste à "prendre en compte toutes les religions", par sa crainte de voir des conséquences négatives se manifester dans le monde arabe et anglo-saxon... Conception de la laïcité qui le conduit à dire "que la laïcité, ce n'est pas la neutralité", "qu'il y a du sacré à respecter dans les croyances de chacun", et à affirmer une vision "égalitariste" des religions, ouvrant ainsi la voie à "une discrimination positive" dans le domaine religieux en faveur de l'islam (seulement ?) justifiant l'aide financière à la construction des espaces cultuels comme la réservation d'espaces spécifiques dans les cimetières (affirmé à Aix en Provence le 1/02 /07).

Homme politique en déplacement à Quimper le 11/01/06, il y exprime sa volonté de voir la France ratifier "la Charte Européenne des langues régionales et minoritaires" (dans le droit fil de sa circulaire ministérielle du 7/04/95 sur le sujet) et développe une conception de "l'identité régionale" administrative, politique et culturelle à l'opposée d'une identité nationale dont la pierre angulaire est la langue et l'assise l'unité de la République . Il n'y aurait donc plus , pour M. Bayrou, de citoyens français, mais des Bretons, des Corses , des communautés turque, chinoise ou maghrébine... Et cette perspective est à intégrer dans " l'européanisme " de ce candidat, chantre du " oui " au TCE dont nombre d'articles mettaient en péril la laïcité que nous connaissons et l'unité de la Nation.

Candidat à la prochaine présidentielle, faut-il voir en lui le (discret ?) soutien d'un communautarisme qui n'ose pas dire son nom quand il laisse apparaître, en bandeau d'images aléatoires de son site de campagne " La France de Toutes nos Forces ", son visage souriant à côté de celui d'une femme dont la tête et le cou sont impeccablement enveloppés par un voile que nous pouvons qualifier sans crainte d'erreur d'"islamique", voire d'"islamiste" ? Inattention ... ? Naïveté... ? Imprudence...? : la même photographie se retrouve dans la partie du site intitulée " Photos de campagne " , catégorie : " meilleures photos " !!! On se perdrait en conjectures devant ce qui pourrait n'être qu'un dérapage ponctuel , mais on a en mémoire la participation, le 15 février dernier, de M. Bayrou au dîner "hallal" organisé par l'UAM-93 dans un gymnase de Bagnolet, obligeamment prêté par la municipalité ...Dîner où il prit la parole pour défendre " le respect des croyances " devant une " union des associations musulmanes " qui s'est illustrée par une manifestation contre la publication des " caricatures " et la demande de création du délit de blasphème... Il est vrai que M. Bayrou y était en " grande compagnie de prédateurs électoraux patentés " : M. Raoult (oui, oui, ce député UMP qui reprit à son compte la revendication de l'UAM-93 .. ) y lut un message de M. Sarkozy ; en écho, la sénateur communiste présente y déclama une lettre de MG Buffet tandis qu'à la table d'honneur rayonnaient M. Bartolone, pour le PS, et les maires UDF du Bourget et de Drancy... (Mais, à notre connaissance, aucun jeune facteur n'y vint apporter un message du Hezbollah... NDLR) "Suivez mon regard... Buvez mes paroles... Mais ne regardez pas mes mains"... L'illusionniste bâtit ainsi son numéro. Et le public de s'esbaudir, captif, emporté par l'écume irisée et rafraîchissante d'un temps qui ne lui appartient plus...

Mais l'électeur sera sans nul doute plus vigilant et bien plus perspicace...

Robert Albarèdes Comité pour le Laïcité et la Démocratie

2.5 - Dupont-Aignan et le débat politique

Nicolas Dupont-Aignan mérite qu'on s'intéresse à lui, et plus qu'à lui bien sûr, à ses idées et à ses propositions. Je le connaissais très peu et, coup sur coup, je l'ai entendu sur France Culture ("Travaux publics" de Jean Lebrun) et sur France-Inter, interrogé par Nicolas Demorand. Je dois dire que j'ai trouvé son propos très pertinent, et même enthousiasmant. Enfin un candidat qui place le politique au fondement de toute décision économique et sociale importante ! Enfin un candidat qui développe un discours cohérent, structuré, sans annonce de cadeaux électoraux et, pour ce que j'ai pu entendre, tout à fait républicain et complètement exempt de toute démagogie. Sur l'Europe, pas de nouveau traité constitutionnel : avec l'élargissement inconséquent d'une Europe désormais à 27 Etats membres, l'extension des décisions à la majorité pourrait avoir des effets néfastes sur notre pays, à supposer, par exemple, qu'un front libéral exerce sa domination en Europe. NDA prône, pour sa part, des coopérations à géométrie variable entre nations européennes. Sur le plan des échanges internationaux, pour répondre de manière adéquate à certaines pratiques de protection effective, masquées par un discours libre-échangiste (les USA, la Chine, le Japon...), il invite à réfléchir, à l'instar du Danemark, au dispositif de TVA sociale qui a l'avantage de taxer aussi nos importations, en proportion de notre propre système de protection sociale, quitte à reverser une partie du produit obtenu, dans le cadre de l'aide internationale. Et l'on peut multiplier les exemples : critique de la gestion technocratique de la Banque centrale européenne exclusivement rivée sur le risque inflationniste, critique des saignées dignes de Diafoirus dans le cas d'Airbus, constant plaidoyer pour l'interventionnisme public, proposition de développement de l'actionnariat salarié pour éviter de placer les entreprises sous le joug de la finance internationale... Enfin des éléments sérieux pour alimenter un vrai débat ! Comme nous les avions eus pour le référendum sur le projet de constitution européenne : conception politique contre conception politique. L'inconsistance de la plupart des autres candidats, et notamment les supposés "grand(e)s candidat(e)s", n'en ressort qu'avec plus d'acuité : l'absence de vision d'ensemble, le syncrétisme à la petite semaine, bâtie au gré des "J'ai une question à vous poser", sans parler des dérives politiciennes (la "com", le people, les attaques personnelles...), ont jusqu'à présent marqué l'essentiel de la campagne. Et il suffit de lire les éditoriaux d'Evariste pour vérifier que la gauche antilibérale n'est pas, elle non plus, exempte de critiques sérieuses : conflits de chapelles, propositions ahurissantes (Bové et ses "candidats sans papiers" aux élections législatives) et, plus fondamentalement, un projet altermondialiste dont on perçoit encore très mal les caractéristiques et surtout les conditions de réalisation. Mon propos ne se veut pas constituer un plaidoyer en faveur du candidat Dupont-Aignan (personnellement j'apprécie aussi les prises de position républicaines de Corinne Lepage), mais d'en augurer la grande utilité dans la campagne électorale... à supposer qu'il puisse réunir les 500 signatures pour être candidat officiel.

Bertrand ZUINDEAU Maître de conférences en économie

3 - combat laïque

3.1 - Troisième Université Populaire Laïque

week-end de Pentecôte 2007 à Annonay (Ardèche) du vendredi soir 25 mai après 20h, au lundi 28 mai à midi au centre du groupement des oeuvres Laïques, chemin du grand murier

Programme

une série de thèmes qui vont apparaître d'une actualité brulante après les résultats de l'élection présidentielle, à traiter en ateliers ou en débats pléniers, centrés autour de;

Nombreux intervenants de qualité (dont des membres d'Avenir d'ATTAC)

L'organisation matérielle:

FORMULE CLASSIQUE:

Hébergement en chambres de 2 ou 4 lits sur place dans le Centre avec 3 nuits du vendredi au Lundi, 3 petits déjeuners, 2 repas le samedi et 2 le dimanche forfait à 125 euros Les chèques vacances sont acceptés. Acompte de 40 euros par personne à verser avant le 31 mars 2007 à UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie

FORMULE A LA CARTE

petit déjeuner: 4 euros repas samedi midi et dimanche midi :12 euros le repas repas festif le samedi soir et repas de qualité le dimanche soir: 20 euros le repas nuit de camping: 4 euros nuit d'hôtel: aux alentours de 50 euros nuit de gîte rural dans un cadre romantique à 15km: 180 euros pour 2 personnes et 3 nuits avec petits déjeuners

L'hébergement des enfants sera gratuit et ils seront pris en charge lors des principaux débats

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

4 - débats laïques

4.1 - Lettre ouverte à Dalil Boubakeur, recteur liberticide de la Mosquée de Paris

Le délit de blasphème, Monsieur le recteur liberticide, a été supprimé en 1791 en France, sans quoi ce pays ne serait jamais devenu un pays libre, laïque et démocratique. Il a fallu des siècles pour libérer la France et l'Europe des persécutions et tortures chrétiennes, de l'Inquisition, du bûcher, etc., et voilà que l'islam se profile à l'horizon pour à son tour imposer la terreur religieuse en Europe.

Quand allez-vous protester publiquement contre l'existence du Conseil Européen de la Fatwa qui a pour objet l'instauration de la charia en Europe, autrement dit la loi islamique jugée contraire à la C.E.D.H. par la Cour européenne de justice ? Cet organisme veut bel et bien faire de l'Europe des républiques comme l'Iran, le Pakistan, etc.

En entamant un procès à Charlie Hebdo pour deux des dix caricatures satiriques et humoristiques de Mahomet, vous tentez de rabaisser la France à ce que sont les républiques ou dictatures islamiques ou théocratiques, bafouant de façon scandaleuse les droits de l'homme et réduisant les femmes à l'état d'esclaves. Pour avoir publié un dossier sur les " nougats " (blagues) qui circulent au Maroc, le directeur de Nichane a encouru une peine de 3 ans de prison avec sursis, une suspension, une interdiction de publication pendant 2 mois, etc. Le procureur de Casablanca voulait 5 ans de prison ferme et l'interdiction définitive du journal. Voilà le type de censure religieuse dont sont victimes les journalistes dans les républiques où la religion de l'État est l'islam, et où les blagues sur la religion sont une atteinte au sacré.

C'est dans la même démarche qu'on peut situer l'action en justice contre Charlie Hebdo. Les Français n'apprécient pas la censure de la presse, parce qu'ils aiment l'humour, la satire, les blagues, et la liberté d'opinion et d'expression. Vous avez pourtant pu constater en venant habiter en France en 1957, que la vie des hommes ne vaut rien sans ces libertés fondamentales de l'homme.

Dans plusieurs pays musulmans, la peine de mort s'applique au blasphème. Qu'arriverait-il si vous obteniez gain de cause en France ? Ce serait le rétablissement du délit de blasphème.

Des millions de musulmans ont fui les républiques islamiques où le Coran est la loi et où les imams détiennent le pouvoir, tellement l'islam y rend la vie des citoyens insupportable, misérable et inhumaine. Cela prouve combien seul un état laïque assure entièrement les libertés humaines pour les croyants et les incroyants.

Parmi les musulmans qui ont choisi l'Europe démocratique comme lieu de refuge, se trouvent de nombreux intégristes et notamment des imams qui veulent nous imposer la charia barbare et moyenâgeuse. Ils prêchent la haine contre les non-musulmans comme Mahomet le prescrit dans le Coran.

Quand allez-vous organiser des rassemblements publics de musulmans modérés pour protester contre les islamistes qui menacent les journalistes, les écrivains, les caricaturistes, les politiciens, de fatwas de mort, au lieu d'entamer des poursuites contre la liberté de la presse ?

Avez-vous oublié que les islamistes pratiquant votre religion de paix ont considéré que la France n'était plus souveraine pour légiférer, puisqu'ils ont menacé d'attentats à la bombe à cause la loi du 15.3.2004 concernant les signes religieux à l'école ?

Où sont les musulmans modérés adeptes d'un Coran immodéré, pour aller protester massivement dans la rue contre toutes ces menaces de mort et ces attentats à la bombe ?

Pour des caricatures qui ne sont que des dessins, des dizaines de milliers de fanatiques se rassemblaient dans le monde entier en lançant des menaces de mort, incendiant des biens publics, agressant et tuant.

Vous-même avez joué le jeu des fanatiques en donnant aux caricatures incriminées un sens qu'elles n'ont pas et en entamant un procès vexatoire et téméraire contre Charlie-Hebdo. Aux Pays-Bas, non seulement on a égorgé Théo van Gogh pour ses opinions, mais plusieurs politiciens sont menacés (tels Ayaan Hirsi Ali, parlementaire qui devait se cacher constamment et qui a quitté le pays parce que les islamistes voulaient l'égorger, et Geert Wilders, parlementaire néerlandais qui vit constamment caché et terrorisé à cause des menaces de mort venant de ceux qui pratiquent votre religion de paix).

Cette situation d'insécurité dans les différents pays n'est due qu'à des islamistes qui puisent la justification de leurs actes criminels dans le Coran criminogène. Mohammed B qui a tué Théo van Gogh en est un bel exemple, ainsi que tous les terroristes pratiquant votre religion de la paix.

Cette terreur intellectuelle imposée par les islamistes dans le monde, y compris dans l'Europe entière, au nom de Mahomet et d'Allah qu'ils invoquent à tout bout de champ, est aussi présente en France.

L'exemple le plus récent étant les menaces de mort contre le professeur de philosophie Robert Redeker, parce qu'il qualifiait Mahomet de maître de haine, ce qui est tout à fait exact, mais il se comportait en chrétien malhonnête en disant que Jésus est un maître d'amour.

Vous utilisez le double langage comme Tarik Ramadan. En prétendant que ces caricatures sont racistes, islamophobes, etc., vous faites comme les vrais intégristes qui ne supportent aucune critique contre l'islam et parlent de racisme lorsqu'on ose critiquer l'idéologie totalitaire islamiste.

L'islam n'est pas une race, il est temps que tous les musulmans le sachent. Critiquer une religion, critiquer des prophètes est un droit qui relève de la liberté d'expression sauf dans les pays totalitaires où les imams font la loi à l'aide du Coran et de la Sunna. Comme tous les intégristes musulmans, vous nous contestez ce droit et vous faites intentionnellement l'amalgame entre racisme et religion et entre l'islamophobie et racisme en voulant rendre ces notions tout à fait opposées, synonymes les unes des autres, pour réaliser votre objectif, l'interdiction de toute critique de l'islam.

Une religion n'est pas une race, l'islamophobie n'est pas du racisme, mais c'est bien la crainte (phobie) que nous avons d'une idéologie musulmane totalitaire qui veut nous imposer sa religion, la charia, par la force, par les bombes et par les menaces de mort.

Les croyances, quelles qu'elles soient, peuvent être soumises à la critique et au libre examen, mais vous nous contestez ce droit. Elles se distinguent des hommes qui les pratiquent et que nous respectons dans un pays démocratique, à condition de ne pas mettre à exécution l'extermination des mécréants que le Coran ordonne. La critique ne vise pas les musulmans, elle ne vise que l'islam critiquable comme toutes les autres religions critiquables.

En prétendant que ces caricatures sont racistes, vous banalisez scandaleusement le racisme et vous videz cette notion de sa substance, ignorant ce qu'est la satire, la raillerie et l'humour et le droit d'exprimer des idées sur une actualité brûlante, à l'aide d'un dessin. Les terroristes commettent tous leurs attentats au nom de Mohamed et d'Allah et certains imams ne manquent pas de leur promettre une septantaine de vierges au ciel. Ce sont donc bien eux qui font de Mahomet un terroriste, puisque Mahomet les récompenserait pour ces actes abominables. Les caricatures n'ont eu comme objet que d'attirer l'attention sur cet aspect des choses. (...)

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Guillaume

Source : www.fairelejour.org

4.2 - Pas de pressions, Monsieur Sarkozy ? Allons donc

Le CSE (Conseil Supérieur de l 'Education Nationale) a donc donné son feu vert à l'ouverture du lycée musulman de Décines CONTRE l'avis du rectorat de Lyon.

Voilà un exemple de ce que Sarkozy va faire, réussir à passer outre aux avis contraires à son projet de casser l'école publique et favoriser l'enseignement privé, surtout confessionnel.

Car Sarkozy est un fervent admirateur du modèle anglo-saxon : c'est l'état de droit modèle communautaire (avec le principe de tolérance). Aux Pays Bas au XVIIe siècle, ce modèle s'est instauré, il est garant de "la coexistence des libertés et des COMMUNAUTES". Or, ce modèle ne marche pas, on l'a vu avec l'assassinat de Théo Van Gogh, qui a été suivi d'émeutes sans précédent dans ce pays. Ce "modèle" suppose que les religions coexistent en paix, alors qu'en fait, elles rivalisent pour tirer, CHACUNE le plus possible d'avantages, de droits différentiels de l'Etat et pour supplanter les autres religions.

Ce modèle n'est pas le nôtre! Et nous n'en voulons pas.

Face à l'islamisme politique, une démocratie communautaire est moins bien armée qu'une République LAIQUE. On l'a vu récemment avec le délit de blasphème, les caricatures danoises etc.

Le modèle laïque a amené les Républicains à séparer entièrement le politique du religieux. La République igore toute juridiction RELIGIEUSE.

Elle a surtout, créé l'école publique (Plan Langevin Wallon 1947) avec la LAICITE de l'enseignement : " l'enseignement public national est LAIQUE"

Hélas! De lois en décrets, la laïcité a été mise à mal par les gouvernements, de droite comme de gauche: Les lois Marie ( 1951) la loi Barangé mais surtout la loi Debré qui a permis de prendre en charge par des financements PUBLICS une part de plus en plus importante de l'enseignement privé ( surtout confessionnel) . En 1984, la lutte des enseignants pour le service public unifié (une des 101 propositions de Mitterrand) verra la défaite cuisante des laïques et le commencement d'un abandon de la lutte par les laïques (hélas) que nous avons payé chaque année un peu plus cher. Le 13 juin 1992, ce furent les accords Lang-Cloupet qui instaurent la parité public-privé!

C'est le père Max Cloupet qui était content!

La décentralisation va accentuer cette dérive, l'Etat versera 300 Millions de 1991 à 1996, il financera complètement la formation des maîtres de l'école privée catholique.; En 1993, François Bayrou veut réviser la loi Falloux, et là, une manifestation monstre met dans la rue parents, enseignants et citoyens attachés à l'école publique.

Mais avec l'Europe cette laïcité "à la française" est une empêcheuse pour les églises de gouverner avec les Etats. Faut lui régler son compte, toiletter cette loi 1905 et Nicolas Sarkozy va s'y employer.

Avec quelques coups de menton, il fait semblant de nous jouer l'air de "plus laïque que moi tu meurs, t'as vu ce que j'ai dit à Tariq Ramadan? Ah mais.." Alors qu'il met en place le CFCM, alors qu'il veut utiliser LES églises comme des services publics, (ça coûte moins cher, et ça rapporte des voix... communautaires et religieuses), à eux d'éteindre le feu dans les banlieues !

Dans ces églises, il y a la religion musulmane et la mosquée. Alors, on va financer les mosquées, puisqu'elles n'existaient pas avant la loi 1905. Et puis, favoriser l'enseignement musulman en poussant à l'ouverture du lycée musulman de Décines. Il y a un lycée musulman à Lille, mais pas en Rhône-Alpes. Allez, un petit coup de téléphone au CES, s'il cède le rectorat finira bien par suivre et avec les élections présidentielles, ça fait plein de voix "musulmanes", un sacré coup de pub!

Ainsi Rhône- Alpes sera la soeur jumelle de Lille. Rhône- Alpes est bien placée:

  1. pour la grande pauvreté, elle est une des régions les plus pauvres (résultats de la mission sur l'exclusion- Editions du Progrès 2 Mars 2007)
  2. pour la délinquance, les violences, qui placent la région en 2e position après la Seine-Saint-Denis

Voilà donc le lycée musulman de Décines autorisé à ouvrir, sons doute les communes avoisinantes devront-elles payer la scolarité des élèves de leur commune dans ce lycée, selon la nouvelle loi?

C'est une défaite de plus pour l'école publique laïque, sauf si les citoyens remettent au centre de leurs revendications la laïcité, et refusent ces financements pour des édifices cultuels (quel que soit le culte) et réduisent de plus en plus les dépenses pour les établissements privés.

Mireille Popelin

4.3 - Le recteur de Lyon astreint au silence dans le dossier du lycée musulman

La porte, d'habitude ouverte aux journalistes, reste close. Il ne répond plus au téléphone. Alain Morvan, recteur de l'académie de Lyon, se tait : un silence imposé par sa hiérarchie au lendemain de ses déclarations sur les ondes de RCF et d'Europe 1, le 19 février. Interrogé sur son opposition à l'ouverture du collège-lycée musulman de Décines (Rhône), il avait fait état de pressions que le ministère de l'intérieur aurait exercées sur lui pour qu'il assouplisse son attitude. Par courrier, le ministère de l'éducation nationale lui a demandé de ne plus s'exprimer sur ce dossier.

Le recteur s'est incliné et refuse de commenter la décision du Conseil supérieur de l'éducation (CSE), qui, lui infligeant un désaveu, a autorisé l'établissement Al-Kindi à ouvrir ses portes le 5 mars (Le Monde du 2 mars 2007).

"AUTORITARISME"

Derrière un style vieille France, M. Morvan, 62 ans, cache un personnage peu commun. Depuis son arrivée à Lyon en juillet 2002, cet universitaire, spécialiste de la littérature anglaise, s'est affranchi de toute langue de bois pour mieux défendre sa "conception de la République". Ancien directeur de cabinet, en 1995, du secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur Jean de Boishue, puis du ministre de l'éducation nationale, François Bayrou, il est un fidèle de Jacques Chirac, au point que certains le pensent intouchable.

Souvent dépeint comme "un autocrate", il est en mauvais termes avec beaucoup de monde. Même avec Gilles de Robien, qu'il a connu pour avoir été recteur d'Amiens quand l'actuel ministre de l'éducation en était le maire. Les syndicalistes enseignants de la FSU du Rhône déplorent son "autoritarisme".

Sur le projet d'établissement musulman, le recteur a fait de nombreuses déclarations, dénonçant par exemple, après avoir invoqué des obstacles strictement techniques, un "complot contre la République". La FSU n'a aperçu dans l'association Al-Kindi "aucun élément" de nature à conforter des soupçons d'extrémisme.

En 2003, en plein débat sur le port des signes religieux à l'école, et après avoir exprimé ses réserves sur la perspective d'une loi à ce sujet, le recteur avait pris la défense d'une lycéenne menacée d'exclusion parce qu'elle refusait de se défaire de son bandana. Assurant "respecter l'islam", il ne manque jamais de rappeler cet épisode.

L'affaire Bruno Gollnisch, en 2005, vaut à M. Morvan une certaine estime de la part de la gauche. Alors que la présidence de l'université Lyon-III hésitait à sanctionner son professeur, par ailleurs numéro deux du Front national, après ses déclarations sur la Shoah, le recteur l'avait acculée à le suspendre et le traduire devant la section disciplinaire. Il était même venu témoigner devant la 17e chambre correctionnelle de Paris en faveur de l'association estudiantine Hippocampe, poursuivie pour avoir estimé qu'un ancien président de l'université avait laissé se propager le négationnisme.

Dans un de ses discours de la rentrée 2006, M. Morvan rêvait d'un monde où le langage serait "vecteur de rectitude conceptuelle et morale". Le voici astreint à la rectitude silencieuse.

Luc Cédelle

Sophie Landrin

Source : Le Monde du 04.03.07

5 - Extrême-droite religieuse

5.1 - Le ministre polonais de l'Education Nationale appelle à l'interdiction de l'avortement partout en Europe.

Roman Giertych a appelé à interdire l'avortement dans toute l'Europe au cours d'une réunion informelle des ministres de l'éducation nationales européens à Heidelberg en Allemagne. Il a également proposé la création d'une Grande Charte des Droits des Nations. Au début, la réunion de Heidelberg devaient être consacrée au Traité Constitutionnel Européen, mais tout a changé lors du discours de Roman Giertych. Le ministre polonais a parlé dans son discours de l'avortement et de l'homosexualité. Il a souligné que " si nous l'allons pas de toutes nos forces soutenir la famille, il n'y a pas d'avenir pour notre continent. Nous serons un continent occupé par des représentants de nations qui savent valoriser la famille, les nations islamiques ".

Pendant la réunion ministérielle Giertych a dit que tout être humain a besoin d'être protégé dès sa conception. " Une des plus horribles réalités de notre temps est le manque de vérité au sujet de millions d'Européens tués dans des avortements. Cet acte criminel légalisé par de nombreux parlements est une nouvelles forme de barbarie. Une nation qui tue ses enfants est une nation sans avenir. Un continent qui tue ses enfants sera dominé par les nations qui ne les tuent pas " - expliquait-il.

Selon Giertych, avant de discuter des programmes éducatifs communs ou des programmes comme " tolérance zéro ", il faut discuter des choses essentielles. Le Vice-premier ministre polonais a proposé la rédaction d'une " Grande Charte des Droits des Nations d'Europe " qui doit garantir " la liberté et l'identité selon les valeurs de la vie humaine et de la famille ". Selon Roman Giertych, cette Charte pourrait voir le jour et être adoptée par l'UE d'ici 2015.

Comme il l'a exprimé aux journalistes, les valeurs de l'Union Européenne seraient à la base de cette Charte, des valeurs telles que l'identité nationale, la famille et la le respect de la vie. " Dans le cadre de la politique familiale nous proposons l'interdiction de l'avortement en Europe et de la propagande homosexuelle " a expliqué Giertych.

Les représentants des autres Etats de l'Union Européenne ont accueilli le discours de Giertych avec calme. Une discussion a eu lieu, mais elle concernait le fait que le sujet de la réunion était la Constitution Européenne. Tous ceux qui étaient présents dans la salle étaient d'accord avec le fait qu'il faut rediscuter les valeurs de l'Union. Pour Giertych, l'opinion présenté pendant la réunion des ministres de l'éducation européens n'est pas un ultimatum, mais une opinion.

Cependant, il a souligne que ce discours a été présenté auparavant au gouvernement polonais et donc a été approuvé par le gouvernement.

C'est donc l'opinion officielle du gouvernement polonais qui y a été présentée.

PAP Agence de presse polonaise

Source : Communiqué de l'Agence PAP, 2007-03-01

6 - débats républicains

6.1 - AIRBUS ET EADS : Une industrie de souveraineté qui doit rester sous le contrôle de l'Etat

Le Monde donne une lecture sans ambiguïté de la crise d'Airbus, sous la plume d'Eric le Boucher " Ce que révèle la crise d'Airbus est affreux à voir : le nationalisme survit, tapi derrière les fronts bas, y compris dans l'entreprise phare de l'Union. Ce que révèle la crise d'Airbus est simple à voir : il faut s'en débarrasser une fois pour toutes, (...) supprimer la gestion binationale franco-allemande, paralysante ; mettre fin aux guerres intestines absurdes entre les nationalités ; ouvrir le capital pour le banaliser ; installer une gouvernance normale au poste de pilotage de Louis Gallois, le PDG. " Ah, si c'était si " banal " ! Balayons rapidement la question de la " gouvernance normale " de la firme qu'appelle de ses voeux Eric le Boucher : c'est la gestion inconséquente de ses dirigeants, Noël Forgeard en tête, avec le scandale de ses stock options, et des actionnaires attachés à leur 15% de rentabilité annuelle qui est à l'origine de la crise. La " gouvernance normale ", la firme en sort, avec les résultats que l'on voit. Pour faire accepter par le Conseil d'administration de se contenter d'un salaire de 15000 euros par mois - ce qu'il avait à la SNCF - sans mettre en difficulté la nomenklatura de cadres supérieurs bien mieux payés que lui, Louis Gallois a du finalement accepter sur le papier le salaire mirobolant de Noël Forgeard en en faisant verser la différence à des oeuvres caritatives ! Recevoir un salaire " normal " de PDG n'est donc pas si " banal " pour en être réduit à de telles acrobaties !

Plus fondamentalement, EADS et AIRBUS ne peuvent avoir une " gouvernance normale " parce que ce n'est pas une industrie normale que l'on peut " banaliser ": c'est une industrie de souveraineté, ce que, M. Le Boucher, n'a rien à voir avec le " nationalisme ". Nos citoyens savent peu que le Président Chirac a pu prendre une des rares bonnes décisions de sa vie politique en refusant de suivre Mr Bush en Irak grâce aux renseignements fournis par les satellites Helios, construits par EADS, qui ont pu l'assurer que les images d'armes de destruction massive fournies par les Américains étaient fausses. L'accès à l'espace est donc indispensable pour rester maître de nos décisions d'engagement. A défaut, nous serons dépendants des contes de fées que voudra bien nous raconter Mr Bush.

Au-delà de l'utilisation militaire, l'industrie spatiale est devenue une " utilité essentielle " tout comme l'électricité : il est impossible de s'en passer pour faire fonctionner une économie. Là encore, nos concitoyens savent peu qu'immédiatement après l'attaque du 11 septembre, les fonctionnalités du GPS ont été réduites à leur strict minimum par l'administration Bush, laissant navires et bien d'autres modes de transport soudainement aveugles. Sans industrie spatiale, pas de cartographie du territoire, pas de cadastre à jour, ou plutôt si, il le sera, mais en d'autres mains ! Sans satellites, il sera impossible de garantir l'accès à l'Internet haut débit tout le territoire, là où l'équipement en fibres optiques devient hors de prix pour couvrir les zones rurales reculées.

Quel rôle jouait AIRBUS dans cette industrie ? C'était la vache à lait qui a permis de financer le développement du spatial : elle disparaît, et pourquoi ?

Tout d'abord la stupide politique de l'euro cher qui fait que les Airbus coûte 20% plus chers que les Boeing et ce, quels que soient les gains de productivité de l'entreprise. Il est inutile d'en blâmer M. Trichet comme le fait Ségolène Royal, aiguillonnée par ce pauvre Chevènement : M. Trichet ne fait qu'appliquer la mission de la BCE telle que définie par les traités adoptés par tous les gouvernements de l'UMPS.

Ensuite une incohérence industrielle : elle est le produit de l'idéologie européiste qui a voulu masquer la réalité des différences entre nations, différences de culture, de talents industriels, et bien sûr d'intérêts. Les retards de livraison d'Airbus proviennent de l'impossibilité d'adopter des standards de fabrication communs aux sites allemands et français, les Allemands tenant à conserver leurs standards nationaux, hérités des heures glorieuses de Messerschmitt ! Là, oui, M. Le Boucher, il faudrait une " gouvernance normale " à l'entreprise : le problème est que l'anomalie vient de l'idéologie eurolibérale que vous vénérez.

Airbus et EADS ont pu fonctionner tant qu'il s'agissait de projets de coopération interétatique et interindustriels qui n'ont rien à voir avec l'usine à gaz de l'Organisation de Bruxelles. Mais de tels projets ont leurs limites naturelles qui sont celles de la réalité des nations. Après le Kosovo, l'Allemagne a redécouvert son rôle géopolitique en Europe centrale et a souhaité réalisé son satellite pour elle seule. Puis les Italiens et les Espagnols ont fait de même. La seule réalité, c'est l'Europe des nations qui n'exclut pas des coopérations industrielles, bien au contraire : il faut une stratégie de " duplo " où les projets industriels nationaux sont des pièces servant à la construction de technologies communes, comme le projet Galileo sans lequel nous resterons dépendants du GPS américains. Et bientôt chinois, puisque la Chine vient de décider de construire son propre Galileo ... et sur la même fréquence que le projet européen ! De Gaulle l'a dit il y a bien longtemps : on ne peut construire l'Europe que sur des réalités. Airbus et EADS, réussites industrielles, meurent de l'idéologie eurolibérale qui nie les nations et le caractère stratégique de l'industrie aérospatiale. C'est l'abandon de stratégies industrielles nationales, la politique de l'euro cher multiplié par la corruption du capitalisme eurolibéral qui nous mène à la faillite. Ce sont les travailleurs d'AIRBUS qui payent les premiers la facture, tant en France qu'en Allemagne. Mais derrière eux, il y a la poursuite de la désindustrialisation. Ce n'est effectivement qu'un début et le combat doit continuer !

Que faire ? Bien évidemment à court terme renationaliser l'entreprise, reconstruire une réelle logique industrielle en discutant avec nos partenaires allemands sur ce qu'ils veulent faire et ne veulent pas faire, et éliminer la corruption de la gouvernance de l'entreprise. Mais tout cela n'a de sens que dans une véritable politique industrielle qui tourne le dos à l'eurolibéralisme et à la politique de l'euro cher.

Claude Rochet Membre de " Vive la République "

Source : www.vivelarep.org/

6.2 - Verbatim de l'intervention d'Emmanuel Todd à la Conférence sur l'emploi et les revenus

Une rupture radicale est nécessaire en ce qui concerne la situation économique en France.

On vit dans une société au bord de l'explosion. Pour un historien, la réalité de la société française, c'est l'élection présidentielle de 2002 avec une extrême droite arrivant au deuxième tour, c'est la crise des banlieues en flammes, c'est la crise du CPE qui a montré une forte résistance des classes moyennes.

Les discussions que vous allez avoir sont conditionnées, presque prisonnières d'un système économique mondial qui tend de plus en plus à asphyxier la société française et à lancer les partenaires sociaux les uns contre les autres presque à leur insu.

La réalité du cadre économique dans lequel vous allez discuter, c'est le libre-échange. La vérité du libre-échange, c'est que, pas à pas, il a fait revenir le capitalisme à ses défauts du XIXè siècle.

Le capitalisme civilisé d'après-guerre était un capitalisme dans lequel les gens avaient compris la complémentarité des salaires et de la demande. Les entreprises qui laissaient filer les salaires à la hausse avaient compris que les salaires concouraient à la formation d'une demande nationale

Dans une première phase le libre-échange a été une bonne chose. Mais si les entreprises se mettent à produire prioritairement pour les exportations, le lien entre les salaires et la formation de la demande dans l'économie est brisé et le salaire finit par être perçu comme un coût pour l'entreprise.

A l'échelle mondiale, si toutes les entreprises se mettent à considérer le salaire comme un coût pur, vous entrez dans une logique mondiale de déflation et de compression de la demande.

Au stade actuel, et surtout depuis l'émergence de la Chine comme acteur mondial, je crains qu'on ne puisse imaginer une fin à ce processus économique d'ajustement.

L'histoire économique devient un puits sans fond dans lequel tous les acteurs sociaux (entrepreneurs comme salariés et ouvriers) se débattent dans une certaine forme d'asphyxie.

Je suis arrivé à la conclusion, il y a quelques années, que le protectionnisme était la seule conception posssible et, dans un second temps, que la seule bonne échelle d'application du protectionnisme était l'Europe.

La réalité de l'économie actuelle, c'est que le bon niveau d'intégration et de régulation, c'est l'Europe, et je ne vois pas comment on pourrait sortir de ce monde d'asphyxie sans penser un marché européen de 450 millions d'habitants.

Pour se raconter qu'il n'est pas possible d'organiser un monde décent dans un ensemble de 450 millions d'habitants qui contient la plus grande masse d'ouvriers et d'ingénieurs qualifiés de la planète, il faut vraiment être à côté de ses pompes !

Les deux problèmes majeurs auxquels sont confrontés les politiques de ce pays et les syndicalistes sont les suivants :

Le premier problème - je vais apparaître dans mon rôle de chercheur mal élevé - ce sont les économistes en France.

Je crois qu'il faut admettre que statistiquement, qu'il s'agisse des économistes bancaires, universitaires ou de la haute fonction publique, ce sont des gens qui refusent de réféchir à ces questions.

J'ai en tête un papier du Monde signé par trois économistes - que je ne nommerai pas - mais qui dans ma tête sont maintenant les pieds nickelés de l'économie, qui, s'inquiétant d'un début de discussion de la thématique européenne protectionniste, renvoient tout cela dans les cordes en ne parlant que de protectionnisme national, c'est-à-dire en refusant même d'envisager la possibilité d'une réflexion sur ce que pourrait être une économie européenne protégée.

Le second problème, c'est que je pense que la France va être amenée à jouer dans les années qui viennent un rôle très particulier dans la contestation de ce libre-échange et de cette ambiance d'asphyxie qui touche tous les pays européens les uns après les autres.

La réalité du monde économique en Europe, c'est que nous avons une puissance centrale économiquement dominante qui est l'Allemagne, et il est vrai que l'Allemagne est attachée au libre-échange. Dans la phase récente, elle a choisi l'exportation vers le monde plutôt que de se concentrer sur l'organisation de l'espace européen. C'est d'ailleurs ce qui l'a amenée à mettre ses partenaires dans la zone euro en situation difficile dans la période la plus récente, mais je crois que l'un des problèmes que l'on a en France, c'est une certaine névrose allemande des dirigeants français.

Devant cette puissance industrielle allemande, on se dit qu'on ne peut pas négocier et qu'on ne peut rien faire, donc qu'est-ce qu'on fait face à l'Allemagne ? Je dirais : on plie et on ricane. On plie parce qu'on pense qu'on ne pourra pas changer les Allemands et on ricane en disant justement qu'on ne peut pas les changer et qu'ils sont très rigides...

C'est une perspective qui me semble fausse. Il me semble tout à fait possible d'affronter cette question, de commencer à discuter avec l'Allemagne qui souffre aussi avec des taux de chomage élevés, ne trouve pas la solution dans le mondialisation et où la logique de compression salariale est encore plus forte qu'en France.

Je pense qu'il est possible d'expliquer aux Allemands qu'un espace de 450 millions d'habitants, avec des protections commerciales qu'il faudrait définir et sur lesquelles il faudrait travailler, dans lequel on pourrait faire remonter les salaires et donc la demande intérieure, serait un projet tout à fait acceptable et intéressant.

Alors, je sais, on va dire : " l'Allemagne ne peut pas changer ! ". Mais je me souviens de l'époque où on disait " mais jamais l'Allemagne n'abandonnera le droit du sang " : l'Allemagne est passée au droit du sol. Je me souviens aussi de l'époque où on disait " mais jamais l'Allemagne ne sera autre chose que le toutou des Etats-Unis ". Et je me souviens de la guerre d'Irak.

On peut discuter avec les Allemands et on peut les contraindre à prendre leurs responsabilités dans une organisation économique nouvelle de l'Europe et, de ce point de vue, on peut tout à fait imaginer un redémarrage d'un partenariat franco-allemand avec, pour la spécialisation internationale de la France, en faisant un mauvais pastiche de Ricardo, l'esprit de révolte et de contestation, et pour l'Allemagne plutôt l'esprit d'organisation.

Ce qui est sûr c'est qu'il est possible de concevoir une Europe dans laquelle, avec une protection des frontières, on pourrait réconcilier les Européens de l'Ouest et les Européens de l'Est ; comprendre la complémentarité des intérêts économiques français, allemands et polonais ; et en national, un monde de protection dans lequel les groupes sociaux et les catégories économiques ne seraient plus nécessairement lancés les unes contre les autres.

Dans un monde protégé à l'extérieur, on arrêterait d'essayer de lancer les gens du secteur privé contre les gens du secteur public. On arrêterait de lancer les Français d'origine lointaine contre les immigrés ou contre les Français d'origine récente.

Ce projet serait un monde dans lequel, bien entendu, les représentants du monde des salariés et les représentants du patronat pourraient continuer à négocier durement et à s'affronter sur toutes sortes de problèmes, mais dans un contexte où le résultat des négociations serait une remontée des salaires pour le côté syndical et, du côté du patronat, le retour à un univers où l'on pourrait avoir plus de souplesse et moins de rigidités.

Frédéric Bosso

7 - à lire

7.1 - Les traîtres et les crétins, de Philippe Val

Dans sa dernière livraison parue au " cherche midi " en janvier dernier, Philippe Val nous propose une compilation de chroniques allant du 8 juin 2005 au 29 novembre 2006. Le fil conducteur est comme le titre l'indique, la mise en perspective de deux caractères intrinsèques à l'humain que sont la traîtrise et la crétinerie.

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Ainsi, en page 41, Philippe Val rappelle que " Jusqu'en 1920, bon an mal an, les traîtres et les crétins cohabitèrent au sein de la SFIO. Puis ce fût de nouveau le divorce, et la création du Parti communiste par les crétins qui ne voulaient pas faire le jeu du traître Léon Blum. Blum était un traître car il ne croyait pas à la nécessité de la suspension des droits démocratiques pour réussire la révolution bolchevique. Et Marcel Cachin était un crétin qui, après un voyage dans la Russie des soviets, revint convaincu qu'après quatre ans de guerre mondiale une bonne dictature ferait du bien aux survivants ".

Dès le début, le ton est clair ! Aucun sujet brûlant n'échappe à l'analyse perspicace et originale du directeur de la rédaction et éditorialiste de Charlie Hebdo. De même, Philippe Val use d'un rare courage pour mettre les crétins contemporains face à leurs responsabilités. Concernant les émeutes de 2005 on peut lire que " Parmi ces courants qui travaillent le mouvement des émeutiers, (...) on trouve cette mèche, allumée depuis longtemps, des " indigènes de la République ", qui voudraient mettre sur le même plan la colonisation, l'esclavage et la Shoah, afin non pas tant de valoriser les drames qu'ont vécus leurs aïeux, mais de relativiser la Shoah. Le but étant de réussir là où les trop minoritaires négationnistes de Faurisson ont échoué. " A ce mouvement pyromane, Val ajoute les crétins Dieudonné et Thierry Meyssan qui " font le même métier de faire mentir les faits pour nourrir la haine, celle-ci étant devenue le nec plus ultra de la contestation radicale ".

Dans le même registre, Val fustige les usurpateurs de l'humiliation, " devenue non pas une maladie sociale qu'il faut guérir, mais un outil politique magique, un sentiment à cultiver et à entretenir pour galvaniser les foules ". Il profite de ce chapitre pour dénoncer la crétinerie de certains pacifistes en rappelant qu'entre la première et la seconde guerre mondiale, " de nombreuses voix pacifistes, en France et ailleurs, justifiaient la montée du nazisme par le sentiment d'humiliation des Allemands ". Bien entendu, on ne peut pas ne pas rapprocher cette analyse de l'instrumentalisation de l'humiliation des Iraniens, des Palestiniens, des Irakiens, des Africains, des Sud-Américains par des crétins qui ne proposent à ces peuples, qu'une seule et même voie : la domination par des tyrans. Dans cette critique, les universitaires ne sont pas épargnés. Ils portent une responsabilité car " le discours des brûleurs de bus est le même, avec une centaine de mots, que celui qu'ont élaboré pour la défense des faibles les bonnes âmes qui ont fait l'université et qui écrivent dans des revues savantes ".

Parmi les sujets brûlants, celui de l'immigration est traité avec une vision pragmatique et dans un contexte d'évolution de la démocratie au niveau international. Philippe Val estime que " Tout serait en place pour commencer des négociations intelligentes et constructives sur l'immigration -le désir de l'autre, les nécessités communes- s'il n'y avait un petit problème : la haine de l'autre ". Pour dépasser ces barrières, Val pense qu'il y'a nécessite " de se parler avec sincérité entre acteurs concernés et de trouver des accords qui ménagent les intérêts du plus grand nombre. Cela passe par l'aveu à haute et intelligible voix des intérêts réciproques bien compris, étalés sur la table avec sincérité ".

Enfin, ne pouvant évoquer tous les sujets abordés dans cet ouvrage, je me contenterai en guise de conclusion de citer les titres de quelques chapitres croustillants dont l'originalité de l'analyse prouve qu'il n'y a pas que des crétins à gauche : Val déteste le foot et le fait savoir dans les chapitres " Dissoudre le PSG " et " Première mi-temps : enculés. Seconde mi-temps : pédés ". Dans le chapitre " Deux neurones, un pour le crime, l'autre pour l'antisémitisme ", outre qu'il y rend hommage à Ilan Halimi, Philippe Val y déplore les dérive du MRAP qui a défilé avec les islamistes, mais regrette l'agonie de ce mouvement moribond.

Plus spécifiquement politique les chapitres " Villepin s'accroche au pinceau pendant que Chirac enlève l'échelle ", " Finalement, le plan B, c'était Ségolène ", ou encore " Sarkozy, Syndic de faillite du gaullisme " donnent un éclairage sur les comportements crétins de nos dirigeants.

Cet ouvrage de trois cent dix pages est une bouffée d'oxygène pour les militants de gauche qui refusent de tomber dans les standards de la pensée unique. Il démontre que la pensée politique sincère et emplie d'espoir existe.

Kebir Jbil

7.2 - Un livre politiquement incorrect

" L'immigration par escroquerie sentimentale " par Anne-Marie Delaunay

Editions Tatamis 15,20 Euros

C'est le cri d'une femme qui a été personnellement confrontée aux problèmes d'une immigration clandestine qui ne recule devant rien pour avoir " LES PAPIERS " Ce sont de véritables mafias ou réseaux qui organisent cette immigration par chantage "sentimental" et mariages de différentes sortes : mariages blancs - mariages gris - mariages forcés Mais aussi paternités, polygamie transnationale, enfants-objets.

Les discours officiels des gouvernements, de droite ou de gauche, vont maintenir un écran de fumée sur cet aspect de l'immigration clandestine.

Les principales voies de l'immigration régulière sont : le mariage MIXTE - la demande d'asile- le regroupement familial Les mariages mixtes sont de plus en plus nombreux. En 1995, il y en a eu 13 000. En 1997 : 14 303 - en 2004 : 50 270 !

Les préfectures reçoivent quotidiennement les témoignages de ces femmes et de ces hommes (mais les femmes sont plus nombreuses) réalisant très vite qu'ils ont été abusés : dès l'obtention du titre de séjour, le "conjoint" quitte le domicile et la femme abusée se retrouve seule, parfois avec enfants, elle va grossir le nombre de familles monoparentales. Ces mariages " gris " sont les plus nombreux : " des dizaines de milliers par an " (Villepin).

Ces mariages se soldent souvent par un divorce. Les recours en annulation sont longs et difficiles à obtenir.

L'escroquerie au mariage peut être aussi monnayée : les recruteurs choisissent des victimes endettées et proposent une somme importante, moitié au mariage et le solde avec les " papiers" mais l'abuseur s'enfuit souvent sans régler le solde dés qu'il a obtenu son sésame.

Les témoignages sont nombreux, et l'on se rend compte de la diversité des " astuces" pour piéger les victimes trop crédules.

On abuse aussi l'État français, parfois avec de fausses fiches d'état civil, achetées dans le pays d'origine." Le mariage avec une blanche est un mariage temporaire" estiment les abuseurs, qui préfèrent un mariage avec une fille de leur pays d'origine. Femmes abusées, les plus âgées, seules, avec un niveau de vie très confortable. Un site internet "senegalaisement.com" présente cette possibilité de mariage mixte avec une " vieille salope " française, et détaille les avantages, nombreux et les inconvénients, très peu sauf celui "de dire la vérité à votre première épouse" restée au pays. Mais avec les papiers et un divorce, on pourra la faire venir ?

C'est ainsi que l'on instaure la polygamie à la mode française. Certains élus ferment les yeux devant ces pratiques pourtant interdites par la loi française.

La gauche est beaucoup plus permissive et laxiste, dit notre auteure.

Les associations (MRAP et LDH) sont vivement critiquées, car elles soutiennent les abuseurs, et nient les abus.

Le mariage forcé est encore un autre moyen odieux pour faire entrer "un cousin " ou un ami souvent plus âgé. On connaît bien ce procédé, les parents vont en vacances au pays et forcent la fille, souvent très jeune, à accepter ce mariage forcé. Ou bien c'est en France que ce viol se passe, et c'est un crime, qui traumatise à vie les pauvres filles.

Mais les enfants sont aussi instrumentalisés ! Il suffit qu'une mère accouche sur le sol français pour qu'elle soit inexpulsable et prise en charge par l'état français : voir la situation bien connue de Mayotte.

Comme le dit l'auteure, les hommes, les femmes et les enfants instrumentalisés pour les papiers sont des VICTIMES ! Mais ils n'ont droit à aucune manifestation de soutien, de protestation, de solidarité. Un "sans papiers" est un clandestin entré en France illégalement. Les victimes de mariages (gris, forcés, etc.) qui se plaignent et poursuivent les abuseurs sont traités de racistes. Compléments et rectifications sur ce livre: l'auteure ne cite pas les associations féministes et laïques qui dénoncent ces mariages forcés , comme NPNS, Regards de femmes, Femmes contre les intégrismes, Femmes solidaires et bien sûr l'Union des Familles laïques.

Et l'auteure ne parle presque que de l'immigration des pays du sud. Or ces pratiques tendent à s'étendre à d'autres secteurs géographiques, les pays de l'Est, les pays d'Amérique du Sud, avec des jeunes filles ou femmes qui "séduisent" des hommes à la situation très confortable. Elles utilisent les mêmes moyens (séduction, mariage) que les hommes ! Et les mêmes procédés de fraudes.

Le livre cite les textes de lois sur l'immigration qui sont très utiles à connaître pour les associations qui veulent aider ces victimes de mariages par escroquerie. Il donne aussi les législations dans l'Union européenne et en Amérique du Nord. L'auteure est présidente de l'association " Non aux mariages et paternités de papiers"

Mireille Popelin

8 - Erratum et autres problèmes

8.1 - Problèmes techniques

Nous avons égaré cinq messages que nous souhaitions publier, ou bien auxquels nous tenions à répondre, lors de la semaine écoulée, suite à des messages spasmés que nous avons voulu réorienter. Merci à leurs auteurs (dont un proche de la LCR et un lecteur favorable à Ségolène) de bien vouloir nous les faire parvenir de nouveau.

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