Chronique d'Evariste
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L’écœurant spectacle de la politique

par Évariste
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5 septembre 1791: publication de la Déclaration des droits de la femme, largement oubliés par le “machisme révolutionnaire”
20 septembre 1792:
l’armée populaire gagne à Valmy
21 septembre 1792:
la royauté est abolie
22 septembre 1792:
premier acte de la Première République
4 septembre 1870 :
après le désastre politico-militaire de “Napoléon le petit”, ancêtre politique de Nicolas Sarkozy, la proclamation de la Troisième République qui allait produire dans le sang et les larmes une nouvelle page de l’émancipation humaine
Septembre 1918:
Les écrits de septembre de Rosa Luxembourg sur la révolution russe: un bijou de lucidité!
16 septembre 1959:
discours sur l’autodétermination du général De Gaulle
11 septembre 1973:
la bourgeoisie compradore chilienne alliée à l’impérialisme étasunien massacre le peuple chilien

J’ai été surprise que personne ne s’en souvienne. A droite et à l’extrême droite, cela n’étonne guère ; mais pourquoi un tel silence à gauche et à l’extrême gauche ? alors que pour moi, fille d’immigrés, née dans une autre culture, ces dates me font vibrer au diapason des autres dates qui symbolisent l’émancipation humaine !

A juste titre, Guy Debord ouvre sa Société du spectacle sur une triste réalité : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. » Enfin des propos pesés, empêchant les personnes lucides de sombrer dans la désespérance et la dépression politique. Merci Guy ! en prolongeant aussi bien la critique marxienne du fétichisme de la marchandise développée dans le Capital (1867) que la théorie de l’aliénation exposée par Marx dans ses Manuscrits de 1844.
Comme Guy Debord, je pense que le capitalisme a encore une longueur d’avance dans son emprise dans les têtes de ceux qui devraient plutôt être des citoyens. Ainsi disait Antonio Gramsci : « la bataille pour l’hégémonie idéologique doit précéder la transformation sociale ».

Voyez plutôt.
Le vieux cacochyme d’extrême droite, anti-humaniste et nauséabond, Jean-Marie Le Pen sera encore présent aux régionales de 2010. Comment se fait-il que certains de mes concitoyens tombent encore sous son charme ?

Un autre exemple. Les Sarko boys continuent leur stratégie de contrôle social et politique. Ce matin encore, Estrosi a menti sur France-Inter comme un arracheur de dents, devant une ribambelle de journalistes aux ordres, qui n’ont, bien sûr, aucunement sourcillé. Il ose dire en toute impunité que ce gouvernement bonapartiste et néolibéral gardera La Poste publique, malgré le changement de statut. Mais diantre ! pourquoi donc changer de statut si ce n’est pour faire entrer les capitaux privés!
Et le sinistre Balkany qui joue les vierges effarouchées contre l’immoralité de Villepin dans l’affaire Clearstream!
Ces Sarko boys continuent de rassembler la droite, tant celle qui existe dans le PS que celle que toute citoyenne éprise d’émancipation ne peut qu’exécrer (ces chasseurs de Nihous et ces moralisateurs villiéristes et boutiniens de nos parties intimes).

Grâce au PS le vieil adage de nos grand-mères « la honte ne tue pas » n’a jamais été aussi vrai. Nous savons maintenant que Martine Aubry, celle qui a protégé, dans les piscines publiques, les femmes musulmanes des regards concupiscents des affreux hommes, doit son élection à un bourrage d’urnes ! Cela ne prouve qu’une chose : une femme peut être tout aussi perverse et immorale que les vieux barbons masculins. Passons, cela n’a pas l’air de gêner outre mesure ces hiérarques socialistes… Pourquoi n’a-t-elle pas démissionné ? Cela aurait eu beaucoup de panache!

Qu’à cela ne tienne, voilà nos amis socialistes qui se lancent dans les primaires sans ligne politique cohérente ni offensive. Ils n’ont pas dû voir qu’en Italie c’est exactement un tel manque stratégique qui a fait perdre la gauche! En France, les prévisions sont faciles à faire avec Dominique Strauss-Kahn (Directeur du Fonds monétaire international) et Pascal Lamy (Directeur de l’Organisation mondiale du commerce), ces deux éminents “socialistes” désignés par la droite la plus abjecte pour gouverner le monde par les politiques les plus anti-sociales depuis plus d’un quart de siècle! Cela embarrasserait-il les militants socialistes ?!

Reste la gauche de la gauche. Celle qui devrait nous sauver de la panade… Pourtant, voilà qu’ils se remettent aux comités antilibéraux dans la préparation de la présidentielle. Rappelez-vous les discours “plus unitaires que moi, tu meurs!”, pour terminer avec une division voulue par tous les dirigeants de cette gauche de la gauche. Et bien, nous y voilà. On prépare les régionales de 2010 dans l’hypocrisie la plus théâtrale. Tout le monde est pour le rassemblement au premier tour de toute la gauche de la gauche, mais LO a déjà décidé de faire cavalier seul. Le PCF est pour le Front de gauche, mais ici et là se préparent des alliances PS-PC dès le premier tour. Le NPA déclare que l’accord devra se faire “dans l’indépendance vis-à-vis du PS et des Verts, impliquant le refus de toute majorité de gestion et par conséquent de participation à tout exécutif de région avec eux” fermant ainsi la porte à toute discussion de fond sur les politiques à suivre par les exécutifs régionaux. C’est hallucinant! Quant au second tour, le NPA en fait une question “tactique”, ” qui dépend des résultats du premier tour”. Autant dire que le NPA n’est là que pour faire la promotion du “beau Olivier”.

Seul le Parti de Gauche a une position réaliste et engageante qui me paraît juste (paquet électoral au premier tour de l’autre gauche jusqu’à la présidentielle comprise ; rassemblement sans conditions de la gauche au deuxième tour pour battre la droite ; participation aux exécutifs régionaux que sur la base d’une politique de rupture avec le passé social-libéral) mais ne se donne pas les moyens de peser efficacement par une vie militante peu ouverte sur le mouvement social (à part donner des leçons au mouvement social dans les manifs en extériorité au mouvement social lui-même) et par une pratique de la démocratie interne, pour le moins peu républicaine.

Condorcet définissait la démocratie républicaine par quatre conditions : un texte constituant (les statuts pour une organisation) permettant la démocratie républicaine ; l’information à tous les votants-adhérents des différentes idées; débat raisonné avec libre expression des différentes positions ; et application du suffrage universel pour arrêter la décision. Sans parler de la parité obligatoire hommes-femmes ouvertement anti-républicaine qui passe avant le choix des talents! Pourquoi pas 2/3 de femmes si leurs talents sont révélés?

Par ailleurs, pourquoi République et socialisme n’est pas admis dans le Front de gauche alors que Gauche Unitaire l’est ? Pourquoi pas une stratégie à front large pour élargir le Front de gauche ? Y-a-t-il une autre perspective que le Front de gauche ?

Pourrais-je arrêter là cette chronique ? Impossible. Impossible de rester stoïque face à la gauche dans son ensemble qui parle beaucoup d’égalité hommes-femmes sans jamais donner la priorité aux politiques permettant à la gente féminine de passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle. N’en déplaise aux dirigeants politiques (hommes et femmes) : ce sont bien les femmes, très majoritairement, qui ont CHARGE EFFECTIVE ET MENTALE d’élever les enfants. Et c’est là que réside en France la principale injustice faite aux femmes! On attend donc de la part de la gauche de la gauche (dans son ensemble) qu’elle donne la PRIORITE à une politique de la petite enfance, conforme au combat féministe de l’égalité!

Zohra Ramdane pour Evariste

Politique
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Opinion : La crise financière va rebondir

par Jean-Luc Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon s’alarme du retour de la spéculation, alimentée par les fonds que les Etats ont octroyés au système financier durant la crise. Il s’inquiète également du sort des 1,5 millions de salariés qui appartiennent aux 5000 entreprises françaises ayant fait l’objet d’un Leverage Buy Out (LBO), c’est à dire d’un rachat financé par l’emprunt, et qui sont particulièrement vulnérables au resserrement du crédit.

Les bulles financières entrent dans une nouvelle phase de dilatation. Elles sont en voie de reconstitution avant même d’avoir été épongées. Les centaines de milliards injectés par les Etats pour sauver les systèmes bancaires n’ont pas été accompagnés de contreparties sérieuses pour changer les pratiques financières et bancaires.

Résultat, ils ont regonflé la bulle financière et bancaire, en ajoutant à celle-ci une bulle supplémentaire d’endettement public notamment américain.

La preuve : les marchés boursiers sont en hausse depuis 6 mois, alors que l’activité réelle n’a pas repris et que le chômage augmente massivement. N’oublions pas que 200 000 emplois industriels ont été supprimés en France depuis 1 an.
Pourtant le CAC 40 a repris 55 % depuis son plancher de mars 2009. Cette valeur financière ne correspond à aucune nouvelle valeur réelle créée puisque sur la même période le PIB français a baissé de 1,2 %.

La financiarisation de l’économie continue en toute impunité. Le système bancaire est revenu a ses pratiques initiales, soit pour boucher ses trous soit pour pouvoir afficher de nouveau des résultats de nature a « rétablir la confiance », c’est-à-dire a empêcher les retraits qui seraient bien vite incompensables. Voyons.

L’Etat a versé 21 milliards d’aides publiques en capital aux banques françaises. Dans le même temps la France a connu une restriction historique du crédit aux particuliers et aux PME. Selon la Banque de France : l’encours des crédits aux entreprises a baissé pour la première fois depuis 10 ans en juillet 2009. Cette baisse historique concerne aussi bien les crédits d’investissements que les crédits de trésorerie. Le même mois les défaillances d’entreprises ont augmenté de 18 % !

Les banques françaises ont pourtant recommencé à dégager des profits dès le 1er semestre 2009. Cela signifie qu’elles ont utilisé les aides publiques pour investir sur les marchés financiers plutôt que pour financer l’économie.

Exemple de la BNP. Elle a reçu 5,1 milliards d’euros d’aides publiques. Elle annonce 1,6 milliards de bénéfices au 1er semestre 2009. Cette même banque a provisionné 1 milliard (ramenés à 0,5 milliards) en bonus pour les traders en août 2009. C’est-à-dire 10 % de l’aide publique reçue qui va passer directement dans la poche des traders.

Ainsi on voit comment par tous les aspects le système se montre absolument incapable non seulement d’affronter les conséquences de ses pratiques mais seulement de les corriger. Le danger d’emballement tient à la convergence des facteurs qui peuvent effondrer le système. Ainsi la financiarisation de l’économie réelle.

Je parle des LBO. Technique d’achat de société où l’acheteur s’endette à 80% du prix d’achat et se rembourse en dépeçant l’entreprise achetée. C’est à présent la nouvelle bombe qui menace l’industrie et les banques. En effet cette merveille de bidouillage de rapace est doublement explosive : il gonfle la masse de créances à risques dans l’économie et fragilise les entreprises ainsi rachetées par une gestion à court terme qui vise juste à aspirer leur trésorerie.

Or, depuis 4 ans, le marché des LBO a triplé en Europe. 140 milliards d’euros de prêts ont encore été accordés en LBO par les banques en 2007, dont 20 milliards en France. Autant dire que le crédit n’est pas rare pour tout le monde. Avec le retournement de l’activité, une grande partie du système des LBO est menacé d’effondrement. A la fin 2008, 70 % des sociétés sous LBO ne respectaient pas leurs clauses de prêts auprès des banques.

« Continental » en est un exemple annonciateur. C’est à cause du rachat en LBO, grace à 16 milliards d’emprunts de Continental par le groupe Schaefler, 3 fois plus petit que lui, que l’entreprise est aujourd’hui liquidée. Alors qu’elle est bénéficiaire notamment dans sa branche pneu dont fait partie l’usine de Clairoix.

Aucune leçon n’est pour l’instant tirée pour stopper ces mécanismes destructeurs. Au contraire, c’est justement à un fond LBO, le fond américain HIG, que le gouvernement a confié la reprise de l’usine Molex de Villemur sur Tarn. Tout cela n’a rien de marginal. Il s’agit d’un risque majeur pour la France.

Dans notre pays, près de 5000 entreprises, aussi diverses qu’il est possible de l’être, comme Picard et Arena ou Télé Diffusion de France, et plus de 1,5 millions d’emplois sont aujourd’hui sous LBO. Cela représente une masse d’emplois égale à celle du total des entreprises du CAC40 !

Ce n’est pas tout. A ce risque d’implosion locale, s’ajoute le risque importé du fait des engagements des banques françaises sur l’étranger. Les banques françaises sont aussi lourdement exposées au niveau mondial. 8,9 milliards d’euros pour BNP Paribas, 6,5 milliards pour le Crédit agricole, 6,2 milliards pour Natixis et 5,6 milliards pour la Société générale.

J’en reste là pour que limiter vos cauchemars. Sachez seulement que le scénario latino américain celui d’une transition provoquée par l’auto blocage du système est inscrit dans ce que je viens de décrire et que cela oblige à penser avec sérieux nos propres stratégie à gauche pour le prendre en compte.

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Courrier de Gauche Unitaire au PCF et au PG

par Gauche Unitaire

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Au comité exécutif national du Parti communiste français

Au bureau national du Parti de gauche

Paris, le 21 septembre 2009

Chers Amis, Chers Camarades,

Notre Front de gauche arrive à un moment important.

Depuis la Fête de l’Humanité, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, qui s’étaient repris à espérer en l’affirmation d’une gauche digne de ce nom, s’interrogent sur notre capacité - et notre volonté - d’affronter conjointement les échéances politiques et sociales qui s’annoncent, de concrétiser l’engagement solennel que les uns et les autres avons pris au soir du 7 juin : poursuivre, élargir, enraciner la démarche qui nous a réunis.

Cet engagement, nous l’avions confirmé dans notre déclaration conjointe du 11 juillet, à travers plusieurs propositions qu’il serait urgent aujourd’hui d’appliquer.

L’enjeu est d’importance. Face à une crise qui appelle des solutions radicalement anticapitalistes, pour battre une droite dont la force provient d’abord de la faiblesse de son opposition politique, confrontés à la dérive droitière irréversible d’un Parti socialiste qui n’a plus rien à proposer aux classes populaires et en vient même à chercher son salut dans l’alliance avec ce secteur de la droite que représente le Modem, il revient au Front de gauche de s’atteler à une reconstruction globale. La reconstruction d’une gauche de gauche, plaçant résolument son combat au cœur de la gauche, s’adressant à cette fin au peuple de gauche dans sa diversité, afin de créer les conditions d’une future majorité politique tournant le dos aux impasses des alternances passées et ouvrant la voie à la transformation sociale.

Cela implique, d’un même mouvement, de nous engager en commun dans les mobilisations populaires à partir de réponses alternatives à un système qui menace l’humanité des pires catastrophes, et de poursuivre à l’occasion des régionales futures la bataille initiée à l’occasion du dernier scrutin européen.

Des discussions se poursuivent entre nous sur la question de la relation à entretenir avec la direction du Parti socialiste, de la présentation de listes autonomes au premier tour de la consultation de mars 2010, ou encore sur l’idée d’un « paquet » qui nous permettrait d’appréhender ensemble les trois élections qui s’échelonneront jusqu’à 2012.

Rien là, nous semble-t-il, que de très normal. Notre Front est une construction récente, il ne peut progresser qu’à la chaleur de l’expérience réalisée en commun, il lui faut à chaque étape rechercher des consensus de nature à respecter l’identité de chacun.

Pour autant, nous le savons bien, nul d’entre nous ne peut prendre la responsabilité de briser le fragile espoir que nous avions commencé de faire renaître. Pour notre part, nous sommes convaincus que nous pouvons surmonter les difficultés du moment, si nous menons tous les débats dans la clarté, sans crainte de progresser pas à pas, en tirant notre force de la fraternité d’ores et déjà construite par nos équipes militantes respectives.

Nous avons lu l’interview que Marie-George Buffet a accordée à l’Humanité du 18 septembre. Nous avons, de même, pris connaissance de la déclaration du secrétariat national du Parti de gauche. De votre côté, vous connaissez la détermination de la Gauche unitaire à rendre le Front de gauche durable afin qu’il puisse conquérir une majorité au sein de la gauche, et son souhait de parvenir à des listes autonomes du Parti socialiste qui rassemblent le plus grand nombre possible de composantes de la gauche de gauche au premier tour des régionales.

Il nous semble que, d’ores et déjà, les convergences se révèlent suffisantes pour prendre dans les jours qui viennent une initiative forte.

Peu avant la Fête de l’Humanité, les discussions entre nos directions avaient presque abouti à un constat d’accord partagé, dans la foulée de la déclaration commune du 11 juillet, sur au moins trois points :

1. la constitution d’un comité de liaison permanent, afin que le Front de gauche devienne effectivement une réalité durable ;

2. la nécessité d’organiser sans tarder de grandes campagnes en direction de l’opinion et des salariés sur les urgences sociales et écologiques de l’heure, à partir notamment des trois propositions de loi défendues au mois de mai par les parlementaires du PCF et du PG, ou encore à travers l’affirmation d’une réponse écologique de gauche aux discussions du sommet de Copenhague sur le changement climatique.

3. la mise en œuvre d’une démarche de nature à offrir au Front de gauche les moyens de défendre une claire offre de rupture avec le capitalisme et le modèle néolibéral, en la portant sans frilosité en direction de l’ensemble du peuple de gauche. Le jeudi 11 septembre, nous vous avions ainsi proposé une formulation de cette démarche qui, avec le recul, nous paraît clarifier les discussions engagées entre nous et répondre aux soucis qui y ont été exprimés par chacun. Nous vous la soumettons de nouveau.

Notre proposition appelait à « engager un vrai travail d’élaboration public dans toute la France d’un véritable projet alternatif. Notre objectif est de rassembler tous ceux qui, à gauche, refusent l’adaptation aux logiques sociales-libérales et l’impasse de l’alliance avec le Modem. Il s’agit de mener un véritable débat en permettant une véritable intervention populaire pour élaborer les réponses à la hauteur des enjeux de la situation.

« Le Front de gauche décide donc de s’engager  dans l’élaboration d’une plate-forme partagée, reprenant les grands axes de l’alternative de rupture nécessaire face à la droite et pour répondre aux exigences populaires. Il portera les propositions résultant de ce travail dans un large débat, à l’occasion d’ateliers qu’il organisera et auxquels il invitera l’ensemble des partis et organisations de gauche et écologistes. Ces ateliers permettront de débattre enfin des contenus et de confronter entre elles les différentes orientations qui existent aujourd’hui au sein de la gauche. »

Nous croyons donc possible d’affirmer, dans les jours qui viennent, notre convergence sur ces points.

Resterait, bien évidemment, le débat sur le rendez-vous des régionales. La direction du Parti communiste a annoncé qu’elle formulerait une « offre nationale » à la fin du mois d’octobre. Le Parti de gauche et Gauche unitaire ont, quant à eux, déjà manifesté leurs choix. Ce décalage entre nos rythmes de décision respectifs est d’autant moins un problème qu’il ne nous condamne nullement à la paralysie, y compris sur le problèmes des régionales.

Pourquoi ne constituerions-nous pas, immédiatement, un groupe de travail du Front de gauche destiné à dégager les grands axes de politiques alternatives que pourraient, demain, porter des majorités dans des régions vraiment ancrées à gauche ? Nous pourrions ensuite soumettre le résultat de cette réflexion dans tous les lieux de débat qui auraient à traiter du contenu des orientations à promouvoir afin que les conseils régionaux soient effectivement au service du bien commun et des populations.

Voilà, Chers Amis, Chers Camarades, les conclusions sur lesquelles nous pourrions très vite nous mettre d’accord et que nos porte-parole pourraient ensemble annoncer à la presse dès la fin de cette semaine.

En vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions de croire en nos salutations les plus fraternelles.

Le bureau national de Gauche unitaire

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Un imprésident

par Olivier Cabanel

Un imprésident
Ne cherchez pas, ce mot n’existe pas
Je viens tout juste de l’inventer
Il faut le prendre dans le sens négatif
(comme in-connu)
Et il permet un amusant jeu de mot

Et c’est là tout le paradoxe : nous avons un président que tout le monde dit « hyperactif » mais s’agiter tout le temps n’est pas construire.
Cette critique radicale se doit d’être justifiée.

Avant le second tour, il avait prononcé un discours passionné dont on a peut être oublié les termes : « vous voulez une France fraternelle, une France qui ne laisse personne au bord de la route, une France qui aide les plus fragiles, les personnes handicapées, les personnes âgées, les exclus »,  avait-il déclaré. Lien
Qu’en pensent les milliers de sans logis dont le nombre n’a pas changé depuis ? Lien

« Je vous propose une démocratie irréprochable » avait-il aussi dit.
Comment appeler alors le geste présidentiel qui s’est donné le pouvoir de licencier ceux qui lui déplaisent dans le paysage médiatique français, qui peut à tout moment destituer tout président de chaîne publique ?
Qu’en pense Patrick Poivre d’Arvor ? Lien
Qu’en pensent les juges d’instruction (lien) qu’il veut tout simplement supprimer : « Si je suis élu, je ne serais le Président d’aucun clan, d’aucun parti, d’aucune idéologie. »

Ah bon ?!
Comment qualifier ce qui s’est passé le 3 mars 2009 à Valence, ou il a invité 3000 militants UMP à lui faire une haie d’honneur, afin d’éviter de rencontrer la France de tous les partis, de tous les clans, de toutes les idéologies?

« Notre pays doit garder ses usines : contre les délocalisations, je mettrai en œuvre une politique industrielle en choisissant les secteurs stratégiques sur lesquels je veux concentrer mon effort.»
Que font les entreprises ? Lien

« Je n’augmenterai pas les impôts, mais au contraire, ferai tout pour les baisser. » Alors comment appeler la taxe carbone décidée par le chef de l’Etat ? Christine Lagarde elle-même dit qu’elle sera injuste. Lien

Restons dans l’écologie : « Je proposerai que les produits venant de pays qui ne respectent aucun engagement en matière écologique soient pénalisés. »
Comment expliquer dès alors, la prolifération des produits chinois chez nous, lesquels ont provoqué de graves accidents ? Lien
Sont-ils pénalisés ?
Bien au contraire.

« Je ferai en quelque sorte que l’euro devienne un outil de croissance, d’emploi et de puissance économique. »
Au moment de la crise qui frappe notre pays, cette phrase présidentielle sonne bizarrement.

« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire. »
Il faudrait voir ce que pensent les producteurs de lait, de cette autre promesse ? Lien

« Ceux qui ne paient pas d’impôts recevront une aide de l’état pour emprunter. »
Depuis mai 2007, ceux-ci attendent toujours.
Bien sûr, de nouvelles promesses arrivent, mais elles sont liées au grand emprunt national que veut lancer Sarkozy. Lien
Qui a encore envie d’y croire aujourd’hui ?

« Je ne laisserai aucun jeune dans l’oisiveté. Chacun devra avoir un emploi ou suivre une formation qualifiante. »
Qu’en pensent les jeunes des banlieues? Lien

Au sujet de la France-Afrique Sarkozy a déclaré : «Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. »
Qu’en est-il aujourd’hui?

Au Niger, les Touaregs sont en guerre ouverte contre le petit caporal Tanja qui a pris le pouvoir là-bas, et contre AREVA. Lien
Ils contestent l’exploitation d’uranium, dont, affirment-ils, ils n’ont aucune retombée positive à attendre.
Qu’a fait la France (qui a besoin de cet uranium pour faire tourner nos centrales nucléaires) ?
Elle a envoyé des soldats pour soutenir le dictateur caporal.

Au Gabon, le fils Ali succède au père, il est élu à coups de bourrage d’urnes, et cette élection a un gros parfum de fraude, d’après les ONG sur place.
Que fait le Président Sarkozy ?
Il félicite chaudement le nouveau président de son élection. Lien
Dame, nous avons besoin du pétrole gabonais, et d’autres produits de première nécessité.

Pourtant la France sait qu’il existe un pacte de corruption dans lequel il est clairement écrit que pour chaque baril de pétrole vendu, 1 dollar US sera versé dans le compte personnel du président Gabonais.

Alors comme disait un vieil ami africain :
« quand la force occupe le chemin, l’opprimé entre dans la brousse avec son bon droit ».

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La Poste, c’est à nous de choisir !

par ReSPUBLICA

Le 3 octobre 2009, votez NON !

NON à la privatisation de La Poste

Rendez-vous devant les mairies, les bureaux de poste, les marchés…

Cliquez ci dessous pour télécharger l’argumentaire de la votation contre la privatisation de la Poste :

poste-votation3octobre

Dès aujourd’hui :

  • transmettez ce mail le plus rapidement possible à vos contacts parlez-en autour de vous
  • Informez-vous sur le site www.appelpourlaposte.fr
Ecole publique
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L'école du sang

par Tristan Béal

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Quelques mois après juillet 1789, la gauche française naît dans le sang versé, celui d’un roi condamné à la guillotine. La République s’est affirmée dans la cruauté, qui est en même temps refus de l’hérédité et gloire à l’affranchissement personnel. Deux siècles plus tard, en juillet 1989, un gouvernement de gauche, par la loi d’orientation sur l’éducation (plus connue sous l’appellation de « loi Jospin »), réintroduit dans l’école le sang, c’est-à-dire la famille, la lignée. Ces deux gestes symboliques (en finir avec la famille royale et oser se gouverner par soi-même, faire des parents des acteurs de la communauté éducative) se répondent l’un l’autre et s’annulent. Car comment ne pas voir dans cette école du sang le signe précurseur d’une école du cens où les enfants (du peuple) n’auront aucun droit à l’émancipation ?

Il n’y a de République
que là où l’on sait penser librement.

Claude Nicolet

L’école, pour quoi faire ?

Le temps étant à la rentrée des classes, il serait bon de se demander pourquoi autant d’enfants sont redevenus ces jours-ci des élèves.

Spontanément, on dira que l’école est un lieu où l’on passe de l’ignorance au savoir et que c’est là ce travail auquel encouragent les parents quand ils laissent leurs enfants à la porte de l’école en leur disant : « Travaille bien ! »

Ces mêmes parents affirment à leurs enfants que s’ils ne travaillent pas bien dès à présent, s’ils n’apprennent pas consciencieusement ce que leur maître(sse) leur enseigne, plus tard ils n’auront pas un bon travail. Autrement dit, l’enfant doit être docile maintenant pour que après, en tant qu’adulte, il puisse jouir d’une situation sociale enviable ou à tout le moins pas méprisable. De ce point de vue, l’école devrait dépendre du Ministère du Travail et nouer des liens étroits avec le Pôle emploi : une telle école du labeur pourvoyeuse de la future main d’œuvre sera toujours une école à la traîne et, comme on le voit depuis 30 ans, une école de l’échec, le bon métier d’aujourd’hui n’existera peut-être pas demain ou ne sera plus perçu comme tel.

L’école pourrait être aussi envisagée comme un lieu de dressage. Ecoutons toujours les parents qui disent à leur progéniture, devant la même porte de l’école : « Sois sage ! » A l’école, on apprend à se tenir, à composer avec les autres, à appliquer les règles élémentaires de la politesse. Une telle école de la socialisation, elle, dépendrait plutôt d’un Ministère de l’Education nationale stricto sensu.

L’utilité de l’école pourrait aussi être perçue dans sa fonction de garderie. Il y a peu, notre gouvernement l’a reconnu par la loi instaurant le service minimum d’accueil des enfants lors des jours de grève dans le primaire. Chaque parent ayant le droit de travailler, son enfant ne doit pas lui être une charge : aussi est-il gardé à l’école dès 8 heures du matin jusqu’à 7 heures le soir (passé 4 heures et demie, les mairies prennent le relais). Cette école de la garderie pourrait relever de la seule compétence du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

Mais toutes ces figures-là de l’école n’épuisent pas l’idée d’école.
Historiquement, l’école française est née dans la volonté d’arracher l’enfant à la fois à ses parents et au patronat. Que l’on pense à ces sombres vers de Victor Hugo : l’école gratuite, obligatoire et laïque a été instaurée contre ce « Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre, / Qui produit la richesse en créant la misère, / Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil ! » Aux parents pauvres dont les enfants étaient une (maigre) richesse s’ils travaillaient1 , l’Etat républicain a dit : « Donnez-les-moi, ils ne sont plus à vous si vous ne voyez en eux que des bêtes de somme corvéables à merci ! »

L’école a donc été tout d’abord ce salutaire ravissement des enfants à leur famille.

Et cette figure historique de l’école comme arrachement a pour principe l’idée d’école telle qu’elle a été pensée par les Révolutionnaires de 89, ceux de 1789.

Ecole et République, République et Ecole

En renversant Louis XVI puis en le condamnant à une mort ignominieuse, les Révolutionnaires ont répondu par la négative à cette question de Condorcet : « Un roi est-il nécessaire à la conservation de la liberté ? »

La mise à bas de la monarchie de droit divin, avant d’être un spectacle sanguinolent regrettable, est l’affirmation d’une idée, d’une idée de l’homme : l’homme en tant qu’homme ne saurait être le sujet d’un roi mais il doit être à lui seul son propre sujet. En d’autres termes, la disparition historique de la monarchie est la conséquence de l’affirmation courageuse qu’un homme peut penser par lui-même et qu’il n’a pas à être condamné à une minorité sans fin par la famille royale. La Révolution française dénie donc au sang (à la famille) le droit d’avoir une entière mainmise sur l’homme ; cette cruelle2 Révolution a tué non seulement la famille royale mais l’idée même de famille : l’homme n’en est remis qu’à lui seul.

Mais très vite, pour que l’homme soit l’entier sujet de ses pensées, les Révolutionnaires ont compris la nécessité d’une école publique. Ainsi Ecole et République sont liées par principe. Une république comme régime politique où les citoyens se donnent à eux-mêmes leurs propres lois ne peut advenir que parmi des citoyens éclairés ; et ne peut être éclairé que celui qui sait, celui qui a été instruit.

L’école ne peut donc appartenir qu’au seul Ministère de l’Instruction publique3: l’école en tant qu’école n’est pas une garderie où l’on s’adapte au monde tel qu’il est et où l’on apprend à être un bon travailleur, elle est et elle n’est que cet ouvroir de l’humanité et donc de la citoyenneté. Et l’ordre a ici son importance: c’est l’homme que l’on vise et par contrecoup le citoyen ; l’homme qui juge droitement, voilà le vrai citoyen. Une telle école n’a par conséquent que faire d’une moralisation et d’un panégyrique de l’Etat: il ne s’agit pas d’enrégimenter, de faire aimer la loi inconditionnellement, il s’agit au contraire d’apprendre à voir clair, à dégager le vrai du faux ; ce qui est la meilleure instruction civique qui soit4 .

Où l’on voit que l’Ecole n’est pas un service public comme les Postes par exemple : elle est la condition de possibilité de la République en tant qu’elle instruit le souverain5 , en tant qu’elle est cartésienne et qu’elle apprend à distinguer le vrai d’avec le faux6 .

Ni dieu, ni maître : l’école paradoxale

Pour comprendre un peu mieux ce lien de principe entre Ecole et République, retournons dans les années 1880 et apprécions la réaction des conservateurs à la naissante école obligatoire, gratuite et laïque.

Dans la Déclaration des Droits de la Constitution montagnarde de l’An I est stipulé que : « L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens ». Néanmoins, il faudra attendre la campagne contre l’ignorance initiée par Gambetta pour que la loi républicaine assure effectivement la gratuité, l’obligation et la laïcité de l’enseignement. Il ne faut pas oublier non plus que le coup d’Etat du 2 décembre de Napoléon III a également montré les errements possibles d’un suffrage universel mal éduqué7 .

Mais tout cela agace au plus haut point les conservateurs catholiques qui voudraient que le peuple n’ait à l’esprit que cette seule maxime : « Ignore et supporte ! » Il faut que le peuple plie l’échine ici-bas en ayant l’espoir d’une récompense après la mort, il lui faut donc être élevé dans la croyance de l’au-delà et de la juste redistribution du bonheur qui y prévaut. La science ne serait ainsi pour lui qu’un pis-aller qui mettrait à bas tous les fondements de la société bourgeoise : le communisme ne serait pas loin alors. Qu’on lui donne du pain, certes, mais pas l’instruction ! Le peuple doit rester dépendant.

Les laïques au gouvernement n’ont pas seulement les conservateurs pour contradicteurs, les socialistes et les anarchistes eux aussi sont critiques : l’Ecole émancipatrice, à leurs yeux, n’est qu’un leurre destiné à amuser le peuple et à finalement mieux lui inculquer les vertus de l’ordre, du respect de la propriété et du travail8 .

Cette critique sera reprise, sur un plan sociologique, presque un siècle plus tard par Bourdieu et Foucault. Pour le premier, l’école est un lieu de violence symbolique où le pauvre est nié dans sa culture et le riche jouit de son héritage ; elle est ce moyen pour la bourgeoisie d’exercer sa domination sur le peuple. Pour le second, l’école est violente en tant que société close : pour preuve l’architecture scolaire qui, du point de vue de l’enfermement, n’a rien à envier à l’architecture carcérale ; pour preuve, la discipline que font régner les maîtres, décalque scolaire de la discipline militaire. Ces deux critiques portent, incontestablement : l’école de la Troisième République n’a pas réalisé dans l’histoire l’idée d’école. Aussi la déploration et la nostalgie de l’avant chez ceux que déconcertent les égarements contemporains de l’école n’ont pas de poids si elles sont seules convoquées contre, par exemple, les tenants du pédagogisme et de l’école ouverte. Il faut en revenir aux principes, qui seuls permettent de juger9 .

Et tout d’abord aux mots. L’élève est celui qui s’élève vers le savoir ; le maître est celui qui maîtrise le savoir. L’élève ne se soumet pas au maître mais s’aide du maître pour s’élever vers quelque chose qu’il n’a pas encore mais dont il est déjà lourd : le maître est un marchepied et comme tel vise sa propre disparition. Nulle domination, donc. L’instruction est un processus réflexif (d’où le pronom réfléchi dans « s’élever ») qui requiert la médiation du maître mais ne s’y réduit pas. Les tenants de la pensée triste de l’école comme lieu de servitude oublient que l’évidence du savoir (ce qui fait que je suis sûr) n’est pas dans l’objet mais dans le sujet10 . Ce que Platon nous a appris par la faribole de la réminiscence : le savoir se précède toujours déjà lui-même, sinon ce ne serait qu’une inculcation en deçà du vrai et du faux, donc une socialisation qui se cacherait elle-même sous les dehors d’une vaine et débonnaire émancipation.

L’école est ainsi par essence élémentaire, il s’agit de partir du simple pour s’élever, selon ses capacités, vers du plus compliqué : mais tout progrès dépend de ce qui précède et qui est maîtrisé ; ainsi on ne s’en remet qu’à soi-même. Apprendre un savoir élémentaire c’est apprendre à penser par soi seul, c’est éprouver sa liberté, bref s’appartenir en propre tout en se soumettant paradoxalement et pour un temps à une autorité extérieure, celle du maître, et qui n’est que l’extériorisation de la contrainte des raisons qui sont la raison elle-même11 .

Du crucifix au voile

On pourrait croire que cette mise en résonance de juillet 1789 et de juillet 1989 est vaine, que la mort de Louis XVI et l’entrée de la famille dans l’école12 , que ce sang versé d’un côté et loué de l’autre n’ont rien de commun ; il faut nous souvenir néanmoins que le ministre à l’initiative de la loi d’orientation sur l’éducation est le même qui a voulu enfermer certaines jeunes filles sous leur voile. Argument ad hominem peut-être, mais qui donne à penser.

Rappelons-nous encore les cris d’orfraie des conservateurs de la fin du XIXe siècle pour lesquels seule la religion chrétienne possédait le sens du mot « éducation » : la laïcisation de l’école pour eux entraînait rien de moins que l’énervement de toute une génération vouée à l’immoralité et à la perversion, mais aussi le châtiment de Dieu sur sa fille aînée pareillement dévoyée par la République de la libre pensée ! Chasser les congréganistes de l’enseignement13 c’était empêcher la religion chrétienne de sauver les pécheurs, c’était enrégimenter les âmes tout en les niant, bref c’était le mal. Rendre l’école obligatoire c’était saper l’autorité de la famille, sur laquelle, on le sait, l’Eglise catholique pouvait exercer une réelle influence. Rendre l’école laïque, la déchristianiser, c’était enseigner le faux et le vice sous le couvert de l’émancipation. Enseigner aux filles c’était mettre sens dessus dessous l’état de la société14 .

Peu ou prou, les mêmes arguments sont utilisés à présent par ceux qui veulent faire du voile le linceul de l’école républicaine : tout enseignement n’est pas bon pour tous, la « morale » laïque n’est pas ce qu’elle prétend être, on s’attaque à l’intériorité de l’enfant et on la sape, on nie donc benoîtement sa liberté. L’école n’est que l’institution hypocrite de l’oppression des consciences.

D’un siècle l’autre, les arguments sont les mêmes, comme on le voit. Ce qui a changé, c’est la réponse donnée par l’Etat aux détracteurs de l’école. Loin est le temps où l’on pouvait prêter à un Gambetta ce mot fort : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! » En 1989, au contraire, en pleine affaire du voile, le ministre de l’Education nationale d’alors, M. Jospin, s’était rendu coupable par son silence devant un journaliste qui laissait entendre que ces problèmes autour d’un pauvre morceau de tissu étaient la conséquence du racisme latent des enseignants. La parade gouvernementale fut aussi de renvoyer les chefs d’établissement à leur propre responsabilité, enterrant ainsi l’unité de la République.

Vers une école du cens15 ?

Outre l’intronisation des parents dans le sanctuaire de l’école, la « loi Jospin » est également connue pour la création des IUFM qu’elle a institués en lieu et place des anciennes écoles normales. Avec le recul des années, on sait maintenant que ces instituts ont été un haut lieu d’antirépublicanisme.

Dans ces IUFM, on affirmait que le savoir comme tel ne pouvait se manifester, autrement dit que l’évidence avait besoin de la béquille de la didactique pour lui donner la forme de son exposition. Et peu à peu il fut aisé d’abraser presque totalement le savoir pour n’en laisser qu’une coquille vide : on apprenait alors à apprendre, c’était tout.

Un autre credo était aussi d’entamer une véritable révolution copernicienne de l’école en plaçant désormais au centre non plus les savoirs (rendus du reste moribonds par leur didactisation) mais l’élève. Ce qui était mettre le bon sens enseignant à bas. Nous avons vu, contre les penseurs tristes de l’école, que la vérité ne s’impose pas de l’extérieur mais qu’elle se reconnaît par les signes que le maître dispense à ses élèves. Or centrer l’école sur l’apprenant, comme on disait, c’est faire déchoir la vérité de l’ordre des raisons vers l’ordre des faits : refuser à l’élève les éléments mais lui faire construire son savoir par tâtonnements revient à lui mettre sur les épaules un lourd et terrible fardeau, à briser devant lui le miroir de la vérité dans lequel se réfléchir tout à loisir, à le condamner à errer dans la Caverne aux mille bruits.

Enfin, les IUFM, conséquents dans leurs contre-principes, s’étaient faits les chantres de la transdiscipinarité. Les futurs enseignants ne sachant plus rien sinon de la didactique, la solitude du savoir étant jugée dangereuse, on a forcé les enseignants à travailler de conserve, peut-être pour mieux les incliner à se surveiller mutuellement et aussi à mieux se décérébrer les uns les autres : un maître laissé seul face à ses élèves, on ne sait jamais, aurait pu leur apprendre quelque chose s’insérant dans une progression par lui conduite et maîtrisée ; mais encore eût-il fallu faire crédit au maître et le croire capable de penser par lui-même et non uniquement sous influence.

L’inconvénient est que toute cette mystique pédagogiste a surtout été mise en œuvre dans ce que l’on a toujours appelé pudiquement les communes « sensibles » ou « déficitaires », c’est-à-dire pauvres. A ceux-là mêmes qui n’avaient que l’école pour s’élever, l’institution leur a opposé une fin de non-recevoir sous prétexte de ne pas les traumatiser et de respecter leurs différences ! Et pendant ce temps, dans les écoles bourgeoises, on continuait d’enseigner selon la méthode républicaine de l’analyse et de la monstration.

En l’espace de deux siècles, la gauche s’est ainsi trahie elle-même en créant un monstre d’école censitaire qui, à l’image du vote du même nom, ne profitera qu’aux seuls fortunés, les argentés ou les chanceux.

Lire les commentaires sur sur le blog de Catherine Kintzler, Mezetulle

  1. En témoigne cet extrait d’un feuilleton populaire de L’Univers, journal conservateur du XIX° siècle, mettant en scène un campagnard et son cousin parisien qui lui explique les duretés de la loi de mars 1882 sur l’obligation scolaire : «Dire qu’on n’est plus maître de ses enfants ! Voilà moi (et je ne suis pas le seul), qui vas avoir besoin de mon garçon, et de ma petite, tout le temps des foins. Ensuite, c’est la moisson et la vendange… et tout le reste. Croyez-vous que je vas me priver de mes enfants quand j’ai tant besoin d’eux ? c’est moi qui enverrai promener le maître d’école s’il disait quelque chose.» (cité par Mona Ozouf, L’Ecole, l’Eglise et la République) []
  2. De cruor, le sang versé. []
  3. Jacques Muglioni, dans son texte La gauche et l’école (in L’école ou le loisir de penser), s’interrogeant sur le fâcheux changement de dénomination du Ministère de l’Instruction publique en Ministère de l’Education nationale, remarque : «Sait-on seulement que la même substitution, due peu auparavant au fascisme, prit fin en Italie lorsque la république eut à cœur d’y rétablir l’instruction publique ?» Cf. aussi ]
  4. Et tel serait un cléricalisme républicain qui, à l’instar du cléricalisme religieux accaparant les consciences, accaparerait, lui, l’esprit des citoyens. Comme l’a écrit fortement Condorcet : que «le gouvernement n’ait jamais aucune influence sur les choses qui sont enseignées.» (cité par Charles Coutel, La République et l’école, Une anthologie []
  5. «… l’instruction appartient au corps même de la république, car la république a pour premier devoir d’instruire le souverain, c’est-à-dire de s’éclairer elle-même.» (Jacques Muglioni, La République et l’Instruction, op. cit.) Précisons, puisque nous sommes nombreux à croire qu’en France l’autorité suprême réside dans le seul Président, que, dans ses Lettres de la montagne, Rousseau donne la définition suivante du souverain : «La volonté de tous est l’ordre, la règle suprême ; et cette règle générale et personnifiée est ce que j’appelle le souverain.» []
  6. Arbogast, Rapport et projet de décret sur la composition des livres élémentaires destinés à l’instruction publique : «… l’analyse est aux sciences, elle est à l’enseignement, ce que la liberté est aux constitutions politiques: l’une et l’autre font sentir à l’homme sa dignité, et contribuent à sa perfection.» (cité par Charles Coutel, op. cit. []
  7. « Un peuple éclairé confie ses intérêts à des hommes instruits, mais un peuple ignorant devient nécessairement la dupe des fourbes qui, soit qu’ils le flattent, soit qu’ils l’oppriment, le rendent l’instrument de leurs projets, et la victime de leurs intérêts personnels. » (Condorcet, Sur la nécessité de l’instruction publique []
  8. On peut lire ainsi dans L’Intransigeant, journal d’extrême-gauche du XIX° siècle : « Hélas ! ce n’est pas encore l’heure de la justice que les déshérités attendent sous le nom de la Révolution sociale. Quoi qu’en aient dit les romantiques de la sociologie, ignorance et misère ne sont pas synonymes, et ce n’est pas en ouvrant seulement des écoles qu’on affranchira tant de millions d’hommes que le régime du salariat écrase. Il y faudra des efforts plus hardis. » (cité par Mona Ozouf, op. cit. []
  9. Claude Lévi-Strauss, à la toute fin de Tristes tropiques, confond lui aussi le plan de l’histoire et le plan des principes quand il voit dans l’alphabétisation généralisée propre à la Troisième République une façon autoritaire de faire en sorte que nul ne puisse prétendre ignorer la loi en se disant illettré : comme si savoir lire ce n’était que lire des textes de lois et rien d’autre, par exemple des livres critiquant telle loi, voire la République elle-même. L’alphabétisation généralisée est tout aussi dangereuse pour l’Etat que la conscription : on vous apprend certes à tirer, mais il vous est tout à fait loisible de retourner votre arme contre l’instructeur, ou bien l’Etat derrière lui. []
  10. «  Affirmer une chose comme vraie, ce n’est pas subir une contrainte imposée du dehors, mais bien proclamer la loi de notre propre nature, loi qui, au lieu de nous contraindre, de nous diminuer, de nous réduire, nous réalise au contraire, nous développe en nous unissant aux choses. L’évidence ne vient pas du dehors, mais du dedans. Ce n’est pas quelque chose d’imposé du dehors à l’esprit, mais quelque chose de projeté par lui. » (Jules Lagneau, Célèbres leçons et fragments, in Cours sur l’évidence et la certitude []
  11. «  Le savoir encyclopédique […] ne connaît pas d’autre autorité que celle de la raison et de l’expérience raisonnée : parce qu’il se fonde sur une autorité que je trouve en moi-même au fur et à mesure que je me l’approprie, que je le comprends et que je le parcours, il est par lui-même liberté. Un enfant qui a compris pourquoi deux et deux font quatre est l’auteur de sa propre pensée, et Pythagore lui-même ne saurait être plus souverain. » (Catherine Kintzler, Aux fondements de la laïcité scolaire, in La République en questions []
  12. « Les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative » (article 11 de la « Loi Jospin » du 10 juillet 1989). Il est à remarquer que l’existence de cette « communauté éducative » avait déjà été affirmée à l’article 13 de la « loi Haby » du 11 juillet 1975 : « Dans chaque école, collège ou lycée, les personnels, les parents d’élèves et les élèves forment une communauté scolaire. Chacun doit contribuer à son bon fonctionnement dans le respect des personnes et des opinions. » []
  13. En mars 1880, le gouvernement décide par décrets l’application des lois existantes relatives aux congrégations. []
  14. Voilà, par exemple, ce que l’on pouvait lire en 1880 dans les colonnes de La Civilisation, journal réactionnaire où l’on commente ainsi le programme des futurs lycées féminins : « En vérité, ce dont il s’agit, c’est de soustraire la femme à l’influence du christianisme. On espère y arriver en mettant dans l’éducation des filles les enseignements d’une science vaine et superficielle à la place des préceptes divins ; en substituant aux sentiments élevés, aux émotions pieuses qui découlent d’une éducation vraiment chrétienne le règne exclusif de l’utile et de l’intérêt. » (cité par Mona Ozouf, op. cit. []
  15. Au début de son article « Cens », Littré précise, toujours fidèle à sa dédaigneuse défense de l’amuïssement : « Quelques-uns font sentir l’s et disent sans’ » []
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Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde" et victime du racisme

par Mustapha Kessous

Source de l'article

Brice Hortefeux a trop d’humour. Je le sais, il m’a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l’immigration et de l’identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l’avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout dans cet hôtel particulier de la République. Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche : “Vous avez vos papiers ?”

Trois mois plus tard, lundi 7 juillet, jour de mes 29 ans. Je couvre le Tour de France. Je prépare un article sur ces gens qui peuplent le bord des routes. Sur le bitume mouillé près de Blain (Loire-Atlantique), je m’approche d’une famille surexcitée par le passage de la caravane, pour bavarder. “Je te parle pas, à toi”, me jette un jeune homme, la vingtaine. A côté de moi, mon collègue Benoît Hopquin n’a aucun souci à discuter avec cette “France profonde”. Il m’avouera plus tard que, lorsque nous nous sommes accrédités, une employée de l’organisation l’a appelé pour savoir si j’étais bien son… chauffeur.

Je pensais que ma “qualité” de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux “défauts” : être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman. Je croyais que ma carte de presse allait me protéger des “crochets” balancés par des gens obsédés par les origines et les apparences. Mais quels que soient le sujet, l’endroit, la population, les préjugés sont poisseux.

J’en parle souvent à mes collègues : ils peinent à me croire lorsque je leur décris cet “apartheid mental”, lorsque je leur détaille les petites humiliations éprouvées quand je suis en reportage, ou dans la vie ordinaire. A quoi bon me présenter comme journaliste au Monde, on ne me croit pas. Certains n’hésitent pas à appeler le siège pour signaler qu‘“un Mustapha se fait passer pour un journaliste du Monde !”

Ça fait bien longtemps que je ne prononce plus mon prénom lorsque je me présente au téléphone : c’est toujours “M. Kessous”. Depuis 2001, depuis que je suis journaliste, à la rédaction de Lyon Capitale puis à celle du Monde, “M. Kessous”, ça passe mieux : on n’imagine pas que le reporter est “rebeu”. Le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, m’avait avoué, en souriant : “Je croyais que vous étiez de notre communauté.”

J’ai dû amputer une partie de mon identité, j’ai dû effacer ce prénom arabe de mes conversations. Dire Mustapha, c’est prendre le risque de voir votre interlocuteur refuser de vous parler. Je me dis parfois que je suis parano, que je me trompe. Mais ça s’est si souvent produit…

A mon arrivée au journal, en juillet 2004, je pars pour l’île de la Barthelasse, près d’Avignon, couvrir un fait divers. Un gamin a été assassiné à la hachette par un Marocain. Je me retrouve devant la maison où s’est déroulé le drame, je frappe à la porte, et le cousin, la cinquantaine, qui a tenté de réanimer l’enfant en sang, me regarde froidement en me lançant : “J’aime pas les Arabes.” Finalement, il me reçoit chez lui.

On pensait que le meurtrier s’était enfui de l’hôpital psychiatrique de l’endroit : j’appelle la direction, j’ai en ligne la responsable : “Bonjour, je suis M. Kessous du journal Le Monde…” Elle me dit être contente de me recevoir. Une fois sur place, la secrétaire lui signale ma présence. Une femme avec des béquilles me passe devant, je lui ouvre la porte, elle me dévisage sans me dire bonjour ni merci. “Il est où le journaliste du Monde ?”, lance-t-elle. Juste derrière vous, Madame : je me présente. J’ai alors cru que cette directrice allait s’évanouir. Toujours pas de bonjour. “Vous avez votre carte de presse ?, me demande-t-elle. Vous avez une carte d’identité ?” “La prochaine fois, Madame, demandez qu’on vous faxe l’état civil, on gagnera du temps”, riposté-je. Je suis parti, évidemment énervé, forcément désarmé, avant de me faire arrêter plus loin par la police qui croyait avoir… trouvé le suspect.

Quand le journal me demande de couvrir la révolte des banlieues en 2005, un membre du club Averroès, censé promouvoir la diversité, accuse Le Monde d’embaucher des fixeurs, ces guides que les journalistes paient dans les zones de guerre. Je suis seulement l’alibi d’un titre “donneur de leçons”. L’Arabe de service, comme je l’ai si souvent entendu dire. Sur la Toile, des sites d’extrême droite pestent contre “l’immonde” quotidien de référence qui a recruté un “bougnoule ” pour parler des cités.

Et pourtant, s’ils savaient à quel point la banlieue m’était étrangère. J’ai grandi dans un vétuste appartement au coeur des beaux quartiers de Lyon. En 1977, débarquant d’Algérie, ma mère avait eu l’intuition qu’il fallait vivre au centre-ville et non pas à l’extérieur pour espérer s’en sortir : nous étions parmi les rares Maghrébins du quartier Ainay. Pour que la réussite soit de mon côté, j’ai demandé à être éduqué dans une école catholique : j’ai vécu l’enfer ! “Retourne dans ton pays”, “T’es pas chez toi ici”, étaient les phrases chéries de certains professeurs et élèves.

Le 21 décembre 2007, je termine une session de perfectionnement dans une école de journalisme. Lors de l’oral qui clôt cette formation, le jury, composé de professionnels, me pose de drôles de questions : “Etes-vous musulman ? Que pensez-vous de la nomination d’Harry Roselmack ? Si vous êtes au Monde, c’est parce qu’il leur fallait un Arabe ?”

A plusieurs reprises, arrivant pour suivre un procès pour le journal, je me suis vu demander : “Vous êtes le prévenu ?” par l’huissier ou le gendarme en faction devant la porte du tribunal.

Le quotidien du journaliste ressemble tant à celui du citoyen. Depuis plusieurs mois, je cherche un appartement. Ces jours derniers, je contacte un propriétaire et tombe sur une dame à la voix pétillante : “Je m’appelle Françoise et vous ?” “Je suis M. Kessous “, lui répondis-je en usant de mon esquive habituelle. “Et votre prénom ?”, enchaîne-t-elle. Je crois qu’elle n’a pas dû faire attention à mon silence. Je n’ai pas osé le lui fournir. Je me suis dit que, si je le lui donnais, ça serait foutu, qu’elle me dirait que l’appartement avait déjà été pris. C’est arrivé si souvent. Je n’ai pas le choix. J’hésite, je bégaye : “Euhhhhh… Mus… Mustapha.”

Au départ, je me rendais seul dans les agences immobilières. Et pour moi - comme par hasard - il n’y avait pas grand-chose de disponible. Quand des propriétaires me donnent un rendez-vous pour visiter leur appartement, quelle surprise en voyant “M. Kessous” ! Certains m’ont à peine fait visiter les lieux, arguant qu’ils étaient soudainement pressés. J’ai demandé de l’aide à une amie, une grande et belle blonde. Claire se présente comme ma compagne depuis cet été et fait les visites avec moi : nous racontons que nous allons prendre l’appartement à deux. Visiblement, ça rassure.

En tout cas plus que ces vigiles qui se sentent obligés de me suivre dès que je pose un pied dans une boutique ou que ce vendeur d’une grande marque qui ne m’a pas ouvert la porte du magasin. A Marseille, avec deux amis (un Blanc et un Arabe) - producteurs du groupe de rap IAM -, un employé d’un restaurant a refusé de nous servir…

La nuit, l’exclusion est encore plus humiliante et enrageante, surtout quand ce sont des Noirs et des Arabes qui vous refoulent à l’entrée d’une boîte ou d’un bar. Il y a quatre mois, j’ai voulu amener ma soeur fêter ses 40 ans dans un lieu parisien “tendance”. Le videur nous a interdit l’entrée : “Je te connais pas !” Il aurait pourtant pu se souvenir de ma tête : j’étais déjà venu plusieurs fois ces dernières semaines, mais avec Dida Diafat, un acteur - dont je faisais le portrait pour Le Monde - et son ami, le chanteur Pascal Obispo.

Fin 2003, je porte plainte contre une discothèque lyonnaise pour discrimination. Je me présente avec une amie, une “Française”. Le portier nous assène le rituel “Désolé, y a trop de monde.” Deux minutes plus tard, un groupe de quinze personnes - que des Blancs - entre. Je veux des explications. “Dégage !”, m’expédie le videur. La plainte sera classée sans suite. J’appellerai Xavier Richaud, le procureur de la République de Lyon, qui me racontera qu’il n’y avait pas assez d’”éléments suffisants”.

Que dire des taxis qui après minuit passent sans s’arrêter ? Que dire de la police ? Combien de fois m’a-t-elle contrôlé - y compris avec ma mère, qui a plus de 60 ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusque dans les chaussettes, ceinturé lors d’une vente aux enchères, menotté à une manifestation ? Je ne compte plus les fois où des agents ont exigé mes papiers, mais pas ceux de la fille qui m’accompagnait : elle était blonde.

En 2004, une nuit à Lyon avec une amie, deux policiers nous croisent : “T’as vu le cul qu’elle a !”, lance l’un d’eux. “C’est quoi votre problème ?” rétorqué-je. Un des agents sort sa matraque et me dit en la caressant : “Il veut quoi le garçon ?” Le lendemain, j’en ai parlé avec Yves Guillot, le préfet délégué à la police : il m’a demandé si j’avais noté la plaque de leur voiture. Non…

En 2007, la brigade anticriminalité, la BAC, m’arrête sur les quais du Rhône à Lyon : j’étais sur un Vélo’v. On me demande si j’ai le ticket, si je ne l’ai pas volé. L’autre jour, je me gare en scooter sur le trottoir devant Le Monde. Je vois débouler une voiture, phares allumés : des policiers, mains sur leurs armes, m’arrêtent. Je leur dis que je travaille là. Troublés, ils me demandent ma carte de presse, mais pas mon permis.

Des histoires comme celles-là, j’en aurais tant d’autres à raconter. On dit de moi que je suis d’origine étrangère, un beur, une racaille, un islamiste, un délinquant, un sauvageon, un “beurgeois”, un enfant issu de l’immigration… Mais jamais un Français, Français tout court.
Article paru dans Le Monde du 24.09.09

Laïcité
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Belgique : manifestation contre le port de signes religieux à l'école

par Le RAPPEL
rappel.over-blog.net/

SAMEDI 26 SEPTEMBRE - 11H, 1000 BRUXELLES, DEVANT LE MINISTERE DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE

Appel conjoint du Comité belge Ni Putes Ni Soumises, de l’asbl Insoumise et dévoilée (Karima) et du Réseau d’Actions pour la Promotion d’un Etat Laïque (RAPPEL)

Depuis plusieurs années, la question du port de signes religieux à l’école perturbe la rentrée scolaire. Aujourd’hui, à Dison, on en vient à examiner sérieusement la question de savoir s’il faut ou non accepter des fillettes voilées dans l’enseignement maternel et primaire. Quelques activistes ont engagé avec les écoles concernées un bras de fer dont les premières victimes sont les filles. Hier midi, sur RTL comme à la RTBF, le débat très nourri a montré l’urgence d’une décision.

Nous saluons la décision du Conseil de l’enseignement de la Communauté flamande d’avoir pris la décision d’interdire le port de signes religieux dans l’enseignement qu’il organise et appelons la Communauté française à adopter enfin un décret similaire, seul à même de faire revenir le calme dans les écoles et d’assurer un droit égal pour tous et toutes à un enseignement de qualité.

Nous appelons à une manifestation à Bruxelles, le samedi 26 septembre 2009 à 11h devant le ministère de la Communauté française (place Surlet de Chokier à 1000 Bruxelles), autour des mots d’ordre suivants :

  • « Pas de signes religieux à l’école »
  • « Non au marquage des filles »
  • « Non à l’immixtion du religieux à l’école »

C’EST LE MOMENT OU JAMAIS DE VOUS FAIRE ENTENDRE !

MERCI D’ETRE PRESENT, MERCI DE RELAYER LARGEMENT CET APPEL !

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Belgique : 1 000 écoles publiques ou privées ont décidé d’interdire le hidjab

par ReSPUBLICA

Ce n’est pas sans grande réjouissance que nous accueillons à Respublica la nouvelle qui nous parvient de Belgique. Le 11 septembre dernier, les divers réseaux scolaires d’Anvers, y compris le secteur confessionnel catholique, ont décidé, après concertation entre eux, d’interdire le voile islamique dans leurs 300 établissements à la rentrée 2010.

Le Conseil supervisant les écoles publiques de langue néerlandaise financées par le ministère flamand de l’Education a adopté le même jour une position identique pour toute la région de Flandre, avec application progressive dès cette année à ses 700 établissements.

De même que le Conseil d’Etat, la plus haute instance administrative en Belgique, a jugé mardi irrecevable pour des raisons techniques la plainte d’une élève contre le nouveau règlement d’un des deux lycées prohibant le voile. Ces élèves ont été définitivement exclues par leurs établissements.

Par ailleurs, l’organisme officiel chargé de l’enfance en région de Flandre (nord de la Belgique) a retiré son agrément de nourrice à l’épouse d’un imam d’Anvers, Nordine Taouil, qui a défendu une position jugée extrémiste sur le port du voile à l’école.

“Nous estimons que dans ce cas précis, il n’y a pas encore suffisamment de garanties quant à l’intégrité des enfants. Son époux a été décrit par la Sûreté de l’Etat dans la presse comme un extrémiste”, a-t-il expliqué Leen Du Bois, porte-parole de l’organisme “Kind en Gezin” (Enfant et famille)..

Nordine Taouil, 35 ans, Belge d’origine marocaine, s’est indigné d’être “discriminé et diabolisé”.

La polémique sur le hidjab s’est envenimée à la rentrée scolaire 2009, lorsque deux lycées anversois ont annoncé l’interdiction du port du foulard, l’imam Taouil a appelé les élèves musulmans, portant hidjab à “boycotter” les établissements en question.

Le chef de la Sûreté de l’Etat, Alain Winants, avait affirmé lundi que M. Taouil était un extrémiste qui milite activement dans les cercles salafistes.

Selon ses informations, il aurait notamment organisé des formations pour de jeunes musulmans belges dans des écoles coraniques radicales au Pakistan.

Une autre nourrice anversoise s’est déjà vu retirer son agrément la semaine dernière par Kind en Gezin. Ouvertement nazie, elle avait elle fait l’objet de plaintes de parents dès 2003.

A partir d’une dépêche AFP.

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La Fin du judaïsme en terres d’islam

par Hakim Arabdiou

L’ouvrage, la Fin du judaïsme en terres d’islam, fruit d’un travail collectif d’enseignants-chercheurs d’universités françaises ou israéliennes, et qui a été mené sous la direction de Shmuel Trigano, traite de l’exode de la quasi-totalité des communautés juives de leurs patries respectives au Moyen-Orient ou au Maghreb. Cet exode, dirigé principalement vers Israël, a eu lieu pour l’essentiel soit entre la date de création de cet État, en 1948, et les deux ou trois années suivantes, pour ce qui est des pays du Moyen-Orient ; soit durant la première moitié des années 1960, pour ce qui est des trois pays du Maghreb.

La thèse centrale défendue par les onze contributions contenues dans ce livre est que le sionisme religieux, en tant que vision messianique juive de la Palestine, et le sionisme politique, en tant que projet d’érection d’un État juif dans ce pays, ont été pour peu de chose dans le départ de ces communautés vers cette dernière destination.

Comme avec les Ashkénazes, le sionisme politique a longtemps été confronté à l’indifférence des Séfarades, jusqu’à la répercussion néfaste sur eux de l’exacerbation du conflit entre Juifs et Palestiniens, ainsi que la décolonisation des pays musulmans.

Ce sont, d’après les auteurs, très souvent les agissements à leur égard de leurs régimes et de leurs compatriotes musulmans qui les ont poussés ou forcés à partir.

Ils avaient été, selon eux, la cible d’attaques antisémites dans la presse, et assimilant tous les Juifs au sionisme, les rendant de ce fait responsables de ce que subissaient les Palestiniens.

Ils ont également été victimes d’attentats à la bombe et d’émeutes entraînant la destruction ou le saccage de leurs commerces, parfois de leurs habitations, et entraînant souvent l’assassinat de centaines parmi eux, et en blessant autant.

De même qu’ils ont eu, selon le livre, à subir les conséquences de la promulgation de lois ou de mesures antijuives, xénophobes ou vexatoires ; ils se sont vus obligés d’abandonner leurs biens, ou de les voir expropriés, sans indemnisation.

Nombre de mesures légitimes des nouveaux États nationaux (orientations socialistes, nationalisations, arabisation…), bien que ne visant pas les minorités et les communautés juives, n’ont pas moins eu des effets pervers sur elles.

Précisons que cette description vaut nettement moins pour les trois pays du Maghreb et l’Iran sous le Chah.

Pourquoi ces derniers se sont-ils installés en majorité en Israël, et non pas dans d’autres pays ? (6 00 000 sur 9 00 000 émigrants selon les chiffres avancés par Trigano au cours d’une de ses conférences). C’est parce que pour la plupart d’entre eux cette destination était la plus facile d’accès (proximité géographique) ou la seule possible.

Soulignons que les Juifs appartenant aux couches sociales les plus pauvres ou les plus modestes, avaient souvent été les premiers à vouloir partir vers Israël ou ailleurs, dans la perspective de réaliser leurs aspirations à l’égalité civique et d’améliorer leur situation socio-économique, et parfois pour sauver leurs vies.

L’ouvrage rappelle que, dans l’Empire musulman, les Juifs vivaient sous le statut de « dhimmis », que Omar Ibn Khatab, second calife de l’islam, avait imposé aux gens du Livre, Juifs, Chrétiens et zoroastriens, en échange de la vie sauve. Ceci consiste en leurs autonomies en matière religieuse et de statut personnel, ainsi qu’un certain nombre de contraintes discriminatoires, auxquelles se sont ajoutées au fil des siècles de nombreuses autres discriminations, maltraitances physique et morale, allant jusqu’aux massacres.

Mais la disparition progressive de ce système d’apartheid, dans une bien moindre mesure au Yémen, sous les Zaydites, vers la fin de la première moitié du XXe siècle, suite à quelques événements historiques décisifs, a entraîné une ascension sociale considérable des communautés juives dans les pays musulmans.

Cette émancipation eut lieu grâce, d’abord, aux réformes (tanzimat) que l’Empire ottoman, affaibli, avait entrepris à partir de 1839, sous la pression des puissances européennes. Ces réformes avaient instauré l’égalité partielle entre les musulmans et les minorités non-musulmanes (arméniennes, chrétiennes, grecques, juives…).

Les puissances européennes et les États-Unis d’Amérique avaient également imposé à cet empire le système capitulaire ; système qui plaçait leurs ressortissants qui y résidaient, sous le statut d’extraterritorialité en matière de statut personnel, juridictionnel et fiscal, et donc échappant en bonne partie à l’autorité de cet empire. Ces puissances ont ensuite étendu le bénéfice de ce système à quelques membres des minorités nationales, ethniques ou religieuses de l’empire.

La domination coloniale des pays musulmans a, elle aussi, permis directement et indirectement de faire disparaître ce qui restait de discriminations à l’encontre des minorités et de promouvoir grandement ces dernières.

Il est un autre facteur tout aussi décisif dans le processus d’émancipation des ressortissants juifs des pays musulmans, qui est la solidarité dont ils avaient bénéficié de la part de la fraction la plus aisée des communautés juives d’Occident, avant tout dans les domaines de l’instruction, de la formation et de l’éducation moderne.

Sous la direction de Shmuel Trigano, la Fin du judaïsme en terres d’islam, Ed Denoël, Paris

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Barak donne son feu vert à 37 logements supplémentaires en Cisjordanie

par La Paix Maintenant
www.lapaixmaintenant.org

Après l’appel d’Obama à “restreindre” la colonisation, Ehoud Barak, ministre de la défense (travailliste, ndt) a approuvé la construction de logements supplémentaires dans la colonie de Karnei Shomron, en Cisjordanie.
Shalom Arshav : « Barak est devenu le sous-traitant des colons. »
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3780924,00.html
Efrat Weiss
Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant

Au cours des pourparlers à New York avec Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, Barack Obama a appelé à « restreindre » la colonisation, et non à la stopper, comme l’exigeait Washington précédemment.

Quelques semaines auparavant, Barak avait approuvé la construction de 455 logements en Cisjordanie, bien que les leaders des colons aient affirmé que ces constructions avaient déjà été approuvées par l’ancien gouvernement Olmert.

Ces projets de constructions ont été approuvés malgré la politique tacite de Netanyahou qui consistait à restreindre les nouveaux permis de construire en Cisjordanie.

Le président du conseil municipal de Karnei Shomron, Herzl Ben-Ari, a déclaré que cette décision faisait partie du « grand projet de restructuration », ajoutant que la construction de ce nouveau quartier avait
commencé dès 1999 et que « tout ce qu’il fallait, c’était de reconduire l’autorisation ».

/…

Yariv Oppenheimer, secrétaire général de Shalom Arshav (La Paix Maintenant), a lui aussi critiqué la décision de Barak, en disant que le ministre de la défense était devenu « sous-traitant de Yesha » (Yesha : acronyme ce conseil représentatif des colons, ndt).

D’après Oppenheimer, « le fait des construire des logements à Karnei Shomron (située entre Qalqilya et Naplouse) constitue une erreur historique qui met à mal la vision de deux Etats ». Il a ajouté : « A lui tout seul, le gouvernement israélien annihile toute chance de paix et nuit à nos relations avec les Etats-Unis. »

Agenda

samedi 10 - samedi 10 octobre 2009
Forum laïcité 2010 : Renaissance de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale

Gauche Avenir - Think Tank - Pour l’unité de la gauche

Il y aura 50 ans le 31 décembre, malgré les nombreuses et imposantes manifestations de protestation, le Gouvernement de M. Debré s’apprêtait à faire voter la loi qui portera son nom.

En donnant un statut à l’enseignement privé, cette loi ouvrait la brèche par laquelle la droite libérale détruirait la loi du 9 décembre 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, fondatrice de la République laïque, c’est-à-dire unie et attentive à l’égalité des citoyens.

Aujourd’hui, notre République dérive vers le communautarisme et le cléricalisme renaissant, dont l’Histoire et le présent montrent les dangers de division et de conflits.

Il faut réagir. C’est l’intention exprimée par le thème du colloque organisé par Gauche Avenir.

Assemblée nationale, Salle Victor Hugo
101, rue de l’Université, Paris

Un dossier complet sera adressé aux inscrits à partir du 20 septembre 2009.

Programme

9h30 : Ouverture par un responsable de Gauche Avenir

  • THEME 1 : Laïcité, valeur universelle sans épithète
  • THEME 2 : Science et laïcité : les menaces
  • THEME 3 : Laïcité et enseignement : un cas d’école

Débat

Pause déjeuner

  • THEME 4 : La progression du communautarisme, ses dangers
  • THEME 5 : Laïcité et Union européenne : état des lieux
  • THEME 6 : Loi du 9 décembre 1905 contournée et menacée : comment la réhabiliter ?

Débat

17h : Conclusion par un responsable de Gauche Avenir

Inscription urgente

Nom :
Prénom :
Adresse :
Nombre de participants :
Organisation :
Nombre de repas (26,50 euros),
chèque à l’ordre de Gauche Avenir :
E-mail : ;
Téléphone :
Merci de nous retourner ce coupon-réponse à l’adresse suivante : Gauche Avenir – 26, rue du Commandant Mouchotte – 75014 Paris, ou de nous confirmer votre inscription par mail à : contact@gaucheavenir.org (la participation au repas devra cependant nous parvenir par courrier).

samedi 26 - samedi 26 septembre 2009
La laïcité à l'Ecole, un état des lieux

L’Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires organise un colloque intitulé “La laïcité à l’Ecole, un état des lieux

au Sénat, 15 rue Vaugirard à Paris, dans la salle Gaston Monnerville.

Programme du colloque :

Sous le haut patronage du sénateur Jean-Michel BAYLET.

  • Accueil par Jean-Michel QUILLARDET à 9h00.
  • Introduction par Françoise LABORDE (sénatrice PRG de
     Haute-Garonne).

Table ronde avec :

  • Eddie AIT, maire de Carrière Sous Poissy, conseiller régional d’Ile de France ;
  • Charles CONTE, chargé de mission laïcité à la Ligue de l’enseignement ;
  • Philippe GUITTET, secrétaire général du SNPDEN (2002-2009) ;
  • Catherine KINTZLER, professeur des universités (à confirmer) ;
  • Paul STOUDER, inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional en retraite ;
  • Conclusion par Antoine SFEIR à 13h00.

Vous pouvez télécharger le bulletin d’inscription (à renvoyer obligatoirement au siège de l’Observatoire : 5 rue Le Goff 75005 PARIS.)

L’inscription est obligatoire pour accéder à la salle Gaston Monnerville, muni d’une pièce d’identité.
Le colloque est suivi d’un déjeuner au restaurant du Sénat pour celles et ceux qui le souhaite moyennant une participation financière de 40 euro.