Chronique d'Evariste
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La nouvelle donne du 17 juin 2012 n'est pas suffisante pour empêcher la marche vers la dictature financière : la résistance doit donc continuer !

par Évariste
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En premier lieu, notons la nouvelle montée spectaculaire du Collectif de la gauche radicale Syriza en Grèce. 4,5 % en 2009, 16,8 % en mai 2012, 26,9 % en juin 2012. Voilà le produit d’une ligne stratégique offensive basée sur les réalités objectives et subjectives grecques. Par sa détermination à refuser la politique d’austérité en Grèce, il a réussi une montée électorale spectaculaire. Il a en partie siphonné l’électorat néo-stalinien du Parti communiste KKE qui passe de mai à juin 2012 de 8,5 % à 4,49 %. Ce parti qui refuse même de rencontrer Syriza commence à payer son arrogance et ses discours stratosphériques sans débouché politique. Syriza est aujourd’hui le principal parti d’opposition au futur gouvernement austéritaire que la droite néolibérale Nouvelle Démocratie va sûrement constituer avec les socialistes néolibéraux du Pasok.
Pour 2,8 % de mieux, la droite néolibérale avec 29,7 % des voix prend le bonus de 50 députés supplémentaires lui permettant de constituer, avec les socialistes néolibéraux du Pasok (en recul avec aujourd’hui 12,3 % des voix) un gouvernement anti-social sous la tutelle de l’oligarchie financière européenne.
Le combat de la gauche de gauche contre les politiques austéritaires doit donc continuer. Le maître mot devient donc « Résistance » !
Prochain rendez-vous au sommet européen du dernier week-end de juin 2012. Là, on va sortir de la société du spectacle médiatique télévisuel et mieux comprendre les politiques futures européennes qui seront imposées aux peuples européens. La marche vers la dictature financière des nouveaux césars européens n’est toujours pas stoppée (voir la fin du dernier édito de Respublica)

Leçons du 2e tour des législatives
Nous n’avons pas encore parlé de l’élection de l’Assemblée nationale en France ! Mais nos quatre derniers éditos1 sont toujours pertinents pour conduire les débats nécessaires au développement de la gauche de gauche autour des préoccupations des salariés, des citoyens, à commencer par les couches populaires ouvriers et employés. On pourrait rajouter à ces éditos que le paradoxe de la poussée du Front de gauche à l’élection présidentielle et du recul patent du nombre de députés du Front de gauche. Cela est bien sûr pour une part la conséquence d’une Ve République d’essence césariste qui favorise le bipartisme sans opposition sur l’essentiel et du fait que les législatives suivent de près l’élection présidentielle, ce qui amplifie ce mouvement. Mais ce serait oublier un facteur important : la continuation du processus d’écroulement du Parti communiste lui-même. Il suffit pour cela de voir la faiblesse du vote Front de gauche dans la plupart des collectivités territoriales dirigés par un exécutif du Parti communiste ou la lente érosion des positions communistes face au Parti socialiste. Et le faible ancrage populaire du Parti de gauche ne permet pas aujourd’hui de contrebalancer cette lente érosion du PCF stricto sensu. Et que l’on ne vienne pas nous dire que les orthodoxes du PCF ont raison, eux qui ont perdu la 14e circonscription du Rhône sur la base de leurs analyses.
En fait, nous vivons une double course de vitesse :

  • d’abord entre l’augmentation de la demande citoyenne d’un Etat social, la volonté populaire de continuer la séquence du Front de gauche (tout en organisant le dépassement d’un simple collectif de partis) et la compréhension que le processus d’effritement rapide des positions communistes continue,
  • puis entre la gauche de gauche et l’extrême droite dans toute l’Europe.

D’où la nécessité d’une rapide réorientation stratégique de l’ensemble de la gauche de gauche.

En attendant, il convient d’avoir de la clarté dans nos têtes. François Hollande a tous les pouvoirs institutionnels pour faire sa politique. Le sommet européen des 28 et 29 juin est la prochaine échéance importante. Nous n’avons pas beaucoup de jours à attendre pour voir ce que fera notre nouveau président de la République. La ligne de plus grande pente est sans doute la poursuite des politiques austéritaires obligatoires même si les « nouveaux chiens de garde » médiatiques sont appelés à faire campagne sur l’inflexion d’un sommet qui sera obligé de tenir compte de la poussée de Syriza en Grèce. Cette politique austéritaire revient à faire payer par le salariat et principalement aux couches populaires ouvriers et employés et aux couches moyennes intermédiaires les conséquences de la désastreuse politique de fuite en avant des forces néolibérales européennes de droite et de gauche.

Nous ne pouvons pas passer sous silence l’appel au peuple grec de François Hollande, à quelques jours du scrutin, pour que celui-ci vote pour la politique austéritaire des néolibéraux grecs (droite néolibérale de Nouvelle démocratie et gauche néolibérale des socialistes du Pasok) et donc contre la politique gauche de gauche de Syriza. Nous ne pouvons pas passer sous silence le fait que le discours sur la croissance de François Hollande semble se satisfaire d’une addition du discours de la croissance (avec sans doute une petite relance européenne coordonnée, insuffisante) sans modification substantielle du coup d’Etat du 21 février 2012 pour la soumission des peuples à l’oligarchie financière et pour la régression sociale que représente le couple MES-TSCG (Mécanisme européen de stabilité et Traité sur le stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire). Les dérégulations vont donc continuer à peser sur les couches populaires ouvriers-employés et sur les couches moyennes intermédiaires dans un cadre de soumission de plus en plus césariste aux intérêts de l’oligarchie financière internationale.

Voilà le décor planté. Puisse François Hollande nous surprendre agréablement dans quelques jours, lui qui a été élu par toute la gauche y compris par la gauche de gauche !
En attendant, l’heure est à la réorientation stratégique indispensable de la gauche de gauche pour augmenter notre capacité de résistance face à l’oligarchie financière et à l’extrême droite qu’elle a engendrée.

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Ami(e)s qui lisez Respublica,

Voici treize ans déjà que ReSPUBLICA alimente les réflexions et les débats de la gauche républicaine, laïque et sociale de façon objectivement indépendante des forces partisanes et a fortiori financières. Voilà pourquoi sans doute son audience n’a cessé de s’élargir auprès des militants.
Si, récemment, nous avons salué la création du Parti de Gauche et nous sommes montrés favorables à la stratégie du Front de Gauche contre le sarko-césarisme, notre objectif principal reste d’éclairer les crises de fin de cycle du capitalisme et de jeter quelques lueurs sur les changements de modèles économiques, politiques, écologiques, sociétaux… qui s’annoncent.

Ce qui nous guide sur ce chemin, ce sont les amorces de République sociale dont le passé nous a donné quelques exemples (sous l’égide de Jaurès, en 1936 et avec le CNR….) et légué plus particulièrement les principes de solidarité et de de laïcité. Mais la référence au passé sera stérile si nous échouons à diagnostiquer les récentes erreurs de parcours de la gauche, à prendre en compte les nouvelles exigences de la mondialisation et du développement écologique et social, bref si nous nous enfermons dans une analyse politicienne et franco-française sans donner place à une vison globale et internationale des luttes ni à l’imagination des lendemains. Comme nous nous plaisons à le dire “le chemin importe davantage que le bout du chemin” ! A cet égard, nous ne cesserons de lier l’objectif d’éducation populaire à l’exigence de formulation des débats de la gauche républicaine, laïque et sociale : c’est la raison d’être du Réseau Education Populaire avec lequel nous coordonnons un certain nombre d’initiatives et partagerons prochainement un agenda commun.

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Crise de l'euro et lutte de classe

par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».

http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

 

Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, l’introduction de l’euro lors du traité de Maastricht en 1992, réalisée volontairement entre des économies divergentes d’une part et trop inégalitaires d’autre part et sans aucun transfert budgétaire pour compenser la croissance des inégalités économiques, était la pire des choses. L’euro dans ces conditions a été un terrain de jeu pour la finance internationale, pour l’enrichissement de la bourgeoisie internationale au détriment des peuples, c’est-à-dire des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires, appelées à chaque accentuation de la crise à éponger les dégâts causés par la bourgeoisie internationale dans la spéculation la plus débridée possible.
Le démarrage du processus d’extinction de la démocratie réelle dès le traité de Rome (voir la fin du discours de Pierre Mendès-France du 18 janvier 1957) pour empêcher les peuples - c’est-à-dire les couches populaires (pour la France, 53% de la population au travail ou ayant travaillé) et les couches moyennes intermédiaires (pour la France, 24% de la population au travail ou ayant travaillé) - de s’opposer aux différents coups d’Etat prévus contre les démocraties européennes, l’organisation de la prééminence de la concurrence libre et faussée, du libre-échange dès l’Acte Unique européen en 1986, puis l’abandon par les Etats membres de la souveraineté monétaire au profit du gouvernement des juges de la Banque centrale européenne (BCE), tout cela menait à la confrontation finale.
Karl Marx développait déjà en son temps l’idée que la direction capitaliste s’appuyait pour régner sur l’exploitation et la domination. L’exploitation était due à l’accaparement toujours plus important d’une partie du travail produit par les salariés à des fins liées uniquement aux intérêts de la bourgeoisie dominante (aujourd’hui pour la spéculation internationale de la bourgeoisie internationale ). Il en résulta en France, à partir du tournant néolibéral de 1983 consécutif à la crise de 1982, le processus de déformation du partage de la valeur ajoutée. Cette déformation du partage de la valeur ajoutée procure à la bourgeoisie internationale française plus de 180 milliards d’euros par an en sus de ce qu’elle aurait eu si la répartition des richesses était restée celle qui prévalait en 1982. La domination, quant à elle, est multiforme. Mais pour ce raisonnement, nous nous polariserons sur la domination de la bourgeoisie internationale contrôlant l’Etat par la dette publique. Le vieux Karl, encore, nous lègue l’idée que la bourgeoisie peut dominer l’Etat par la dette publique à condition que celui-ci soit dirigé par des capitalistes néolibéraux (de droite ou de gauche).

Que s’est-il passé ?

La BCE autorise les banques privées à but lucratif pour les actionnaires à acheter les bons du Trésor européens en quantité illimitée, sans exiger une forte augmentation des capitaux propres de couverture (n’oublions pas que les banques prêtent un argent qu’elles n’ont pas car s peuvent créer de la monnaie ; beaucoup de banques n’ont que 4 % des sommes prêtés dans leurs coffres !). Avec l’aide des agences de notation créées et financées par les banques privées à but lucratif pour les actionnaires, ces dernières ont principalement acheté les bons des pays les plus faibles pour avoir un taux d’intérêt plus élevé. Les banques privées à but lucratif pour les actionnaires étaient sécurisées de deux façons. 1° par la certitude qu’en cas de coup dur, elles seraient renflouées par les Etats qui se refinanceraient grâce à un nouveau tour de vis austéritaire sur les peuples (« les plus pauvres peuvent payer car ils sont les plus nombreux ! »). Et 2° par la certiitude que, pour lutter contre la résistance des peuples, les Etats aux mains des néolibéraux de droite comme de gauche sont prêts à des mesures césaristes pour restreindre de plus en plus la démocratie et diminuer conjoncturellement la dite résistance.
Dans un premier temps, le crédit facile dans toute la zone euro a été utilisé par la bourgeoisie internationale des pays les moins développés pour produire un boom immobilier et un boom de la consommation. Avec pour conséquence que la déformation du partage de la valeur ajoutée diminuant la part des salaires et des prestations sociales par rapport à la richesse créée n’allait pas tarder à augmenter les dettes des ménages jusqu’à l’impossibilité du remboursement, d’où l’éclatement des bulles et les krachs bancaires et financiers. Puis, la note devient salée car les différentiels de productivité se sont accrus entre l’Allemagne et les pays les moins développés. Car c’est bien l’industrie (y compris agro-alimentaire) et l’industrie seule qui tire le reste de l’économie sur le long terme.
Après le krach bancaire et financier du 15 septembre 2008, les agences de notation, aux ordres des banques privées à but lucratif pour les actionnaires, ont organisé pour le compte de leurs tuteurs bancaires la hausse des taux de financement des dettes publiques en augmentant les primes de risque de façon scandaleuse (taux à 10 ans pour la Grèce à près de 30 % !). Les peuples du Sud sont comme égorgés.
Comme, depuis le début, ce sont toujours les mêmes qui sont avantagés et toujours les mêmes qui sont désavantagés, tous les déséquilibres s’accentuent inexorablement.
A noter que de nombreuses banques des pays européens les plus développés, notamment françaises et allemandes, détiennent des créances sur les pays du Sud. Et même la banque centrale allemande voit augmenter de façon inexorable sa créance auprès des autres banques centrales du Sud de l’Europe et d’Irlande (nous en sommes à près de 700 milliards d’euros). Tout krach aura donc des répercussions dans toute l’Europe, y compris en Allemagne et en France. Et comme la BCE a continué de financer à 1 %, toutes les banques, y compris les banques des pays du Sud, ont pu acheter des bons du trésor des pays du Sud à des taux bien plus élevés et continuer à engraisser leurs actionnaires.

Où en est le débat ?

Il y a ceux qui veulent continuer avec le même paradigme que depuis 30 ans, il y a les réformateurs néolibéraux qui nous font croire que la rustine « euro-obligations » suffirait (la mutualisation de la dette ne ferait que retarder l’échéance en faisant financer cette mutualisation principalement par l’Allemagne), ou la rustine « union bancaire » suffirait (pour recapitaliser les banques), ou que la rustine « autorité budgétaire » suffirait (en contrepartie d’un allégement de la dette des pays du Sud et de l’Irlande)…
Ce que ses réformateurs néolibéraux oublient, c’est que cette crise est aussi le produit de la crise du capitalisme lui-même et de sa profitabilité dans l’économie réelle des pays développés ; si bien que se poser la question du changement de paradigme doit relancer aussi le débat sur un modèle politique et économique alternatif et non se cantonner aux fondamentaux du capitalisme lui-même.
Ce que ses réformateurs néolibéraux oublient ou feignent d’ignorer est que tout cela se fait au détriment des intérêts et de la volonté des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires des peuples européens, avec un recul sans précédent de la démocratie (Mécanisme européen de stabilité, Traité pour la stabilité, la coopération et la gouvernance, etc.), avec une augmentation phénoménale des inégalités sociales de toute nature (de pouvoir d’achat, de santé, de logement, scolaires, de services publics, territoriales, etc.), avec une augmentation exponentielle du chômage, de la précarité et de la pauvreté en Europe. Quoi qu’il arrive, l’heure n’est plus à la délégation de pouvoir des citoyens à une élite déconnectée d’eux, l’heure sonne en Europe de l’affrontement entre la gauche de gauche et l’extrême droite. Puisse la gauche de gauche être à la hauteur des enjeux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Dans la perspective du sommet européen de la fin juin 2012, tout cela va aller très vite. Est-ce que le processus d’éducation populaire tourné vers l’action en cours actuellement permettra rapidement d’éclairer les citoyens, les militants et les responsables des organisations en lutte ? Est-ce que les organisations de lutte agiront en conséquence ?

Laïcité
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Laïcité : relancer le serment de Vincennes du 19 juin 1960

par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».

http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

 

En ce jour anniversaire, rappelons l’engagement pris suite à l’adoption de la loi Debré du 31 décembre 1959, par plus de 10 millions de pétitionnaires, plus de 400.000 manifestants :

« Nous faisons le serment solennel
- de manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ;
- de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
- et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse. »

Pourquoi reprendre aujourd’hui ce combat ? Tout simplement parce qu’il découle d’un principe de laïcité défini par la liberté de conscience, l’universalité du principe, et la stricte séparation entre la société civile (dans lequel le secteur privé se trouve) et les sphères de l’autorité politique et de constitution des libertés (école, services publics, santé et protection sociale). Pas plus que nous n’acceptons la privatisation catholique ou profane des services publics, de la santé et de la protection sociale, nous ne pouvons admettre la privatisation principalement catholique de l’enseignement.

  • Cette loi est celle qui a engagé le processus de privatisation et de marchandisation de l’école qui s’est poursuivi ensuite par d’autres lois auxquelles elle ouvrait la voie (de la loi Guermeur à la récente loi Carle).
  • Cette loi est contraire au principe de séparation des églises et de l’Etat puisqu’elle autorise le financement qu’elle permet des écoles privées confessionnelles principalement catholiques.
  • Cette loi permet donc le financement de l’église catholique (un document ancien du Secrétariat général de l’enseignement catholique - SGEC - expliquait que le financement de l’église catholique était possible via une augmentation des loyers que l’école privée confessionnelle doit payer au propriétaire du terrain lié à l’église, voire de certains bâtiments !).
  • Cette loi favorise une école à plusieurs vitesses en fonction des capacités financières des ménages.
  • Cette loi accorde à l’école privée confessionnelle l’équivalent d’un statut de service public d’enseignement.
  • Cette loi et celles qui ont suivi ont  permis le développement du financement des écoles privées confessionnelles au détriment des écoles publiques (en proportion, les suppressions de postes ont été beaucoup plus élevées dans le public que dans le privé confessionnel…)
  • Cette loi et les suivantes ont permis aux départements et régions de financer le fonctionnement, les personnels TOS (techniciens, ouvriers et de service) et les dépenses pédagogiques des écoles privées confessionnelles en fonction de leur attachement au cléricalisme (du simple au triple !)
  • Cette loi et les suivantes ont permis aux entreprises de financer par la taxe d’apprentissage les écoles privées confessionnelles (près de deux fois plus octroyés par élève que pour les écoles publiques).
  • Cette loi, dans le prolongement de la quelle s’inscrit la avec la loi socialiste de 1984, a permis de développer plus fortement l’enseignement agricole privé catholique ce qui fait aujourd’hui que l’école publique agricole est minoritaire.

En fait, il convient de reprendre le combat laïque en nous appuyant sur la proposition de loi laïque des deux ex-sénateurs du Parti de gauche au Sénat Labarre et Autain de façon à intégrer dans notre bataille d’éducation populaire tourné vers l’action notre combat contre les lois de financement de l’école privée confessionnelle principalement catholique (Falloux, Astier, Debré et suivantes). Ce combat doit aller de pair avec   celui de la constitutionnalisation des principes édictés dans les articles 1 et 2 de la loi du 9 décembre 1905 tout en s’opposant à la proposition n° 46 du candidat François Hollande qui souhaitait y ajouter la constitutionnalisation des lois concordataires du 8 avril 1802 et du 8 février 1831 (voir notre pétition http://www.laicite-sans-exceptions.fr/).

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Communautarisme quand tu nous tiens...

 

On ne sera pas surpris du caractère ultra-communautariste d’un texte récent sur le site des Indigènes de la République, s’inquiétant de certains passages du texte d’orientation adopté par le MRAP à son dernier congrès, le 30 mars et le 1er avril 2012 à Bobigny. A partir de l’affirmation, tout à fait justifiée, que : « Les idéologies de droite, comme certaines idéologies communautaristes, substituent aux luttes sociales une guerre entre ethnies, entre français et étrangers, entre descendants (blancs ou non) d’ex-colonisateurs et anciens colonisés : c’est une invitation à se tromper de colère », les Indigènes de la République se disent préoccupé de l’évocation d’un racisme anti-blanc qui transformerait les Blancs en victimes…

On sera davantage surpris que ce texte ait été signé par une responsable du Front de gauche, Danièle Obono, dirigeante de Convergences et alternative (composante du FG) et candidate suppléante aux dernières élections législatives à Paris.
Tout cela pour dire que la vigilance laïque doit aussi se porter au sein du Front de gauche…

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22 gigawatts d'électricité solaire pendant quelques heures en Allemagne

par ReSPUBLICA

 

Pendant quelques heures, samedi 26 mai 2012 à midi, lors d’une période de faible consommation, le solaire a frôlé la moitié de la production d’électricité allemande. C’est aujourd’hui le record mondial en production réelle. Il est à noter :

  • que la capacité maximale du solaire allemand est de 27 gigawatts,
  • que la contribution du solaire allemand rapporté à une année complète est de 4 % de la consommation (contre 0,1 % en France, la honte !)
  • que la production conjointe en Allemagne de l’éolien, de la biomasse, de l’hydraulique et du solaire représente aujourd’hui 20 % de la consommation allemande sur une année (en hausse cependant de 20 % depuis un an).

Tout cela pour montrer que des marges de manœuvre existent en France. Nous rappelons que notre journal Respublica défend sur ce point un effort important d’abord dans les gains d’énergie en préconisant que toutes les nouvelles constructions soient au minimum en haute qualité environnementale (HQE), que soit engagé un plan pluriannuel vigoureux d’économies d’énergie sur le bâti existant puis un effort gigantesque sur le développement des énergies solaires, éoliennes, de biomasse et d’hydraulique (pour l’hydraulique, le développement ne peut être que marginal vu son importance aujourd’hui en France).
Il va de soi que cela passe par le développement de l’industrie nécessaire à ces types d’énergie qui a été largement freiné, pour pas dire plus par la direction conjointe d’EDF et du gouvernement Sarkozy-Fillon. On attend la politique Hollande-Ayrault…

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Risques du travail : des évolutions contrastées

 

Une étude de la Dares rendue en mars 2012, dresse une cartographie de l’exposition des salariés du secteur privé aux principaux risques professionnels en France entre 1994 et 2010 (enquête SUMER, basée sur l’autodéclaration des salariés).
L’intensité du travail, qui avait fortement augmenté entre 1994 et 2003, s’est stabilisée à un niveau élevé en 2010. Parallèlement, 30 % des salariés subissent un contrôle ou un suivi informatisé, le double de 1994, et la “ demande psychologique ” (charge mentale engendrée par l’accomplissement des tâches) a augmenté pour toutes les catégories professionnelles. La tension au travail s’accroît : 22 % des salariés déclarent subir des comportements hostiles au travail, contre 16 % en 2003. Quant à la pénibilité physique, elle se stabilise après avoir reculé entre 1994 et 2003 : en 2010, 40 % des salariés sont soumis à au moins une contrainte physique intense, contre 46 % en 1994. Alors que les risques chimiques diminuent globalement, l’exposition aux agents biologiques explose.

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La première femme lauréate du Nobel d'économie défendait la propriété commune

 

L’Américaine Elinor Ostrom, première (et seule à ce jour) femme récompensée d’un prix Nobel d’économie en 2009, est décédée le 12 juin 2012 à l’âge de 78 ans. Ses travaux montrant que l’entreprise et les associations d’usagers sont parfois plus efficaces que le marché avaient séduit.

Elle avait obtenu conjointement avec Olivier Williamson le prix Nobel d’économie pour des travaux montrant que l’entreprise et les associations d’usagers sont parfois plus efficaces que le marché, remettant en cause « l’idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché », selon le comité qui lui avait décerné cette distinction.

Courrier des lecteurs
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Réactions à l'éditorial du n° 687 : Pour une réorientation stratégique de la gauche de gauche

par ReSPUBLICA

 

Nous avons sélectionné 3 réactions de lecteurs au dernier édito : Pour une réorientation stratégique de la gauche de gauche. Bonne lecture.
La rédaction

 

Cher Évariste,
j’ai lu avec beaucoup d’enthousiasme ce que vous écrivez dans votre dernière chronique. Si je partage tout à fait l’analyse de la situation politique actuelle qui afflige l’Europe je n’en suis pas moins d’accord sur les remarques que vous portez sur la nécessaire maturité que le Front de Gauche (et en particulier le Parti de Gauche) doit opérer dans les années à venir.
Il y a effectivement urgence à organiser cette action de résistance qui ne peut plus se limiter à une constatation du monde tel qu’il va et à des discussions sympathiques mais stériles visant à convaincre les convaincus.
Il y a effectivement urgence à recréer une intelligence dans l’action qui passe (en vrac) :

  • par une éducation populaire des membres militants (dont il faut bien dire qu’ils n’ont pas encore tous atteint un même niveau de vision politique… ce serait même plutôt une auberge espagnole rassemblant des visions très disparates des idéaux de gauche
  • par une structuration de notre action
  • par une meilleure pénétration du tissu social qui passe par une analyse des messages, des vecteurs, des préoccupations concrètes des différentes populations.

Puisse cette situation inconfortable dans laquelle nous plongent les législatives sonner le point de départ d’une réflexion salutaire et d’une réorganisation de notre appareil. La tâche n’est pas gagnée d’avance, elle se heurte à de vraies difficultés internes… mais s’il n’arrive pas à se relever dans le sens que vous indiquez j’ai peur de voir le PG (et donc le Front de Gauche) s’enfoncer dans le néant où semble se marginaliser le NPA.
Désenvoûter les masses, casser le cycle de la résignation et du fatalisme nécessitera de prendre chacun de nos concitoyens par la main pour le sortir de l’état hypnotique dans lequel les médias l’ont plongé.
Car comme l’explique très justement la thèse pathologique défendue par Jacques Généreux nos concitoyens ont fini par intégrer que “le monde, tel qu’il est, suit le cycle normal des choses…” cela sonne comme une “fin de l’histoire en quelque sorte” (supposée avoir été initiée par la chute des pays “communistes” prouvant ainsi qu’une seule voie demeure “réaliste” et souhaitable).
L’éducation, l’échange, le désenclavement des esprits, la libération de l’opium puissant de la consommation et des médias de masse seront seuls à même de casser cette vision… encore faut il s’organiser et tisser une toile efficace et éduquée.
Christophe Baixas (Var)

Tu nous interpelles pour que nous organisions une vraie campagne dans la proximité..(…). ? Permets-moi de me trouver  « vexé » tant toute la campagne menée n’a été motivée que par ces méthodes, par ces pratiques dite d’éducation populaire..
Et c’est là où le bât blesse.. On ne peut feindre d’ignorer la générosité des militants en leur en demander plus que ce que déjà ils ont accepté. Il faut constater, effectivement, que le combat politique ne peut se concentrer qu’un court instant dans l’impasse des formes légales instituées par une Constitution antidémocratique ! Celle de la Ve République !
A quoi peut servir un tel appel à une éducation populaire quand l’essentiel qui se déroule aujourd’hui relève de la survie des uns et des autres dans le chômage, face à des milliers de licenciements annoncés ? Nos camarades, dans les écoles doivent-ils se réunir pour pallier aux milliers de postes supprimés ? Doit-on organiser un forum dans tous les hôpitaux qui refusent des rendez-vous, des hospitalisations ?
Fondamentalement, je pense que tu refuses de réfléchir plus loin que l’échec incontestable de notre projet de Front de Gauche.
Je te propose une autre direction pour mobiliser nos camarades. Je persiste à penser que la question essentielle reste celle pour laquelle le peuple a voté NON !
Notre pays est d’une grande richesse, la question n’est donc pas là. Ce qu’il faut barrer, combattre c’est cette Europe du Capital qui assujettit nos frères de Grèce, d’Italie, d’Espagne, d’Irlande etc..  Il nous faut unir les peuples d’Europe et de la Méditerranée contre les lois iniques que  les banquiers imposent aux peuples.
Pascal Polisset  

Cher Évariste,
je salue la pertinence de votre article de Respublica : j’espère qu’il convaincra les cadres loco-régionaux des composantes du Front de Gauche.
Pour ma part, il y a plusieurs années qu’avec mon homologue, co-secrétaire du Comité sud Vaucluse du PG, nous organisons des thèmes d’analyse et d’approfondissement des problématiques politiques.
Pour citer un exemple entre plusieurs, nous avons travaillé sur l’économie et les conséquences du devenir des monnaies (dont l’euro bien entendu), sur l’avenir des peuples, avec le soutien de camarades ayant une formation d’économiste…  Ce genre de sujet complexe ne va pas tout seul et demande de gros efforts de préparation et de documentation puis au moins deux réunions de mise en commun et de discussion.
En face de ces efforts pédagogiques, le principal écueil est le rapport défavorable entre une minorité agissante qui s’épuise en communications de proximité fructueuses (avec les réunions “tuppeware” que vous citez), et l’influence anesthésiante des médias de grande diffusion qui détournent la grande majorité du public avec des sujets futiles, voire abêtissants et contribuent très efficacement à faire perdurer un immense fossé entre la réalité et la complexité des problèmes économico-politiques ou sociologiques et la conscience qu’en ont nos concitoyens.
A cela s’ajoute en période électorale les désinformations conscientes et très réfléchies des partis politiques ultra libéraux qui parviennent ainsi à faire voter contre leurs intérêts fondamentaux une grande partie de la population.
[…]
Qu’on fait les médias de grande diffusion pour contribuer à l’élévation de la conscience politique et sociale de la population ? Actuellement je pense que le nœud du problème est le statut non indépendant des médias, possédés ou fortement influencés par les forces économiques libérales, que ce soit des médias écrits, radiophoniques ou télévisés. La proportion des exceptions qui ont un réel rôle d’information, d’éducation populaire, ne pèse pas face aux tsunamis consuméristes ou véhiculant essentiellement des messages ludiques.
Gilbert de Cesare (comité PG sud Vaucluse).