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Rentrée : la mobilisation contre le TSCG devient l'axe du combat de la gauche de la gauche

par Évariste
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François Hollande ayant décidé de faire voter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de l’Union économique et monétaire au pas cadencé dès le mois d’octobre, la gauche de gauche s’organise. Le Front de Gauche a déclaré dimanche dernier que c’était l’objectif central de la rentrée. ATTAC a décidé de faire de même. Avec ce traité c’est le traité de Lisbonne puissance 10 car il y aura avec ce traité un cadenaçage complet de la souveraineté populaire. Aucun déficit ne sera permis (maximum 0,5 %). Cela empêchera tout investissement de long terme visant au développement économique social et écologique. Or seuls ces investissements de long terme peuvent nous éviter le chaos & l’austérité et préparer le changement nécessaire de paradigme.

Le TSCG ne permet donc aucun autre modèle économique et supprime encore un peu plus la souveraineté populaire déjà écornée depuis que l’UMP et les socialistes ont décidé en 2008 d’aller contre la volonté du peuple rassemblé le 29 mai 2005 dans un Non au Traite constiutionnel européen. Seules les banques privées à but lucratif pour les actionnaires ont le droit de se faire prêter de l’argent par la Banque centrale européenne (BCE) à un taux inférieur à 1 %. Elles pourront ensuite faire des profits en prêtant aux États, collectivités territoriales y compris à des taux usuriers et avec des prêts toxiques. La BCE ne sera toujours pas prêteur en dernier ressort vers les institutions publiques.

Pendant ce temps-là, trois intellectuels allemands utilisent leur renom pour fixer l’objectif néolibéral. Peter Bofinger, Jürgen Habermas et Julian Nida-Rümelin ont publié dans Le Monde du 27 août 2012 un texte intitulé « Plus que jamais, l’Europe ». Il faut installer une discipline de fer fiscal dans toute l’Europe et de ce fait, supprimer la souveraineté populaire des États pour les sujets importants en terminant le travail engagé des transferts de souveraineté vers une entité européenne sans démocratie.

Pourtant le fait que la crise continue de plus belle montre bien que l’analyse des élites ordo-libérales de la zone euro de droite et de gauche est erronée. Il ne s’agit pas d’une crise de la dette en provenance de dépenses trop fortes ni d’une simple crise financière due à des spéculateurs peu scrupuleux qu’il faudrait réguler. Il s’agit d’une triple crise économique, financière et de la dette publique qui prend sa source dans la crise de profitabilité du capitalisme lui-même avec l’inconvénient supplémentaire que la zone euro s’est construite avec des économies divergentes et trop inégalitaires. D’abord, nous sommes dans une crise de surproduction du capitalisme qui après avoir fait baisser la part des salaires dans la valeur ajoutée a tenté par l’endettement de remplacer le manque de salaires. Deux écueils attendaient les élites néolibérales mondiales et ordo-libérales européennes, la résistance des couches populaires et moyennes intermédiaires d’une part, et la crise de l’accumulation du capital lui-même. Ils n’ont donc de cesse de tenter de regagner de nouvelles marges en baissant encore la part des salaires dans la valeur ajoutée et en continuant de supprimer les droits démocratiques et sociaux. La fuite en avant dans l’économie financière de la dette publique est en fait le seul moyen des néolibéraux mondiaux et ordo-libéraux européens de tenter de se maintenir au pouvoir. Il n’y a que les peuples et donc les couches populaires et moyennes intermédiaires qui peuvent y mettre fin.

Même les économistes « nouveaux chiens de garde » de l’ordo-libéralisme européen comme Élie Cohen mettent le doigt sur la faillite du système. Lisons Élie Cohen : « La France a connu de loin depuis vingt ans la pire désindustrialisation de tous les pays d’Europe occidentale. Tout le monde aurait applaudi si nous avions remplacé les emplois industriels par des emplois high-tech, mais nous les avons remplacés par des femmes de ménage. »

On voit là que la solution résiderait dans un changement de modèle culturel, économique et politique et dans un processus conjoint de réindustrialisation et de transition écologique. Voilà ce que nous devons imposer !

Politique française
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Que penser des Universités d’été 2012 ?

 

La plupart des organisations viennent de tenir leurs universités d’été. Peut-on en tirer un bilan provisoire ? Quel est le rôle de ces universités d’été ? Autrement dit, est-ce que ces universités d’été travaillent sur les conditions de l’alternative culturelle, sociale et politique ?

Nous y avions au moins un correspondant par université d’été et nous leur avons demandé la caractéristique principale du rassemblement qu’ils ont vécu.

La remarque générale est qu’il y a de plus en plus de monde dans ces universités d’été.

On peut donc dire que ces universités d’été vont perdurer. Les participants aux universités d’été des Verts, des socialistes, du PC, du PG, du Front de Gauche, d’ATTAC ont déjà décidé d’y être l’année prochaine.

On pourrait rajouter à ces euphories, la future fête de l’Humanité — la plus importante fête populaire de l’année — qui aura lieu dans plus de 15 jours. Le fait de drainer autant de militants et de responsables d’organisations montre que le besoin de se rassembler ne faiblit pas. L’utilité des universités d’été est de ce fait évidente. On peut même dire que globalement, le nombre de personnes présentes aux universités d’été augmentent. Mais ce n’est pas vrai, organisation par organisation. Par exemple, le fort accroissement de la participation des universités du Front de Gauche se fait au détriment de celle d’ATTAC qui ne progresse plus en terme de participation1. Comme cela se passait en même temps, on a pu voir beaucoup d’anciens responsables ou de personnalités d’ATTAC préférer cette année les Estivales du Front de Gauche plutôt que celles d’ATTAC (Bernard Cassen, Christophe Ventura, Pierre Khalfa, Michel Husson, etc.).

À tout seigneur tout honneur, l’université d’été du parti dominant du pouvoir politique, le Parti socialiste, ne ressemblait pas aux précédentes sessions. Ou plutôt, disons que les caractéristiques des précédentes universités d’été du Parti socialiste ont été portées au paroxysme. Pour la première fois de son histoire, ce parti possède le président de la République, le Premier ministre, la majorité du gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat, des régions, des départements et des grandes villes. En fait, il se voyait comme le nez au milieu de la figure, qu’il y avait au moins deux universités d’été à La Rochelle, le in et le off. Mais contrairement au festival d’Avignon, c’est le off qui a été le plus médiatisé et on avait l’impression que le in n’était là que pour masquer le off des « élites socialistes ». Le in, c’est la partie officielle avec ses ateliers, stands et meetings. Le off, ce sont les conciliabules et les rencontres de cette « élite socialiste ». Bien évidemment, c’est cette partie qui vampirise l’ensemble de la presse médiatique people (ou pas d’ailleurs) ! Il suffisait de se promener dans les bars et restaurants ou dans les locaux des différentes collectivités locales au moment des ateliers du in pour s’en convaincre. Succession de Martine Aubry, nomination à différents postes, tentatives d’anticipation des rapports de force futurs au sein du PS, etc. étaient à l’ordre du jour des multiples conciliabules du off entre x, y et autres z. Le off venait quand même se promener dans les allées du in pour faire leurs activités clientélistes et les participants du in passaient leur temps à s’ébrouer à propos des petites phrases déformées ou des rumeurs en provenance du off. On en oublierait presque qu’il y avait dans le in des ateliers avec des thèmes. Pour le reste des informations secondaires et le people, veuillez vous référer aux grands médias de « référence ».

Pour Europe Écologie les Verts (EELV), la marche forcée vers la satellisation autour du PS était aux postes de commande. Il y avait des airs d’anciens rassemblements du PRG, du MRC, du MUP dans cette université d’été. Une minorité de militants intervenait comme si EELV pouvait être un vecteur de propositions pour influencer le PS ou pour faire changer le PS de l’extérieur ou encore pour dire qu’ils sont d’accord avec le Front de Gauche pour s’opposer au Traité pour la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG)2. Mais la garde néolibérale veille : Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot chacun dans ses spécificités contingentes, sonne le rassemblement majoritaire autour de la satellisation autour du PS.

Pour le Front de Gauche et ses Estivales, on a vu une fois encore que sa capacité à une densité forte de rassemblement des militants reste une constante. Plus de monde que l’année dernière. Même chose pour la participation des militants dans les ateliers où beaucoup faisaient salle comble dans les salles de cours de l’université Stendhal de Saint-Martin-d’Hères en Isère. Même si « la grande presse de référence » n’a vu que l’intervention par téléphone de Julian Assange, reclus dans l’ambassade d’Équateur à Londres lors du meeting du vendredi soir, Jean-Luc Mélenchon a utilisé le mode de l’interpellation à Jean-Marc Ayrault et a copié Hugo Chavez en faisant applaudir dans son meeting des combattants exemplaires de la période comme Gabriel Amard dans sa lutte pour le retour au public des biens communs comme l’eau, une syndicaliste de Fralib, un autre de Seafrance, etc. rendant ainsi son meeting punchy. La question souvent entendue, mais peu traitée était néanmoins la suivante : ” Est-ce que le Front de Gauche et ses organisations constitutives seront dans les deux ans qui viennent à la hauteur des espérances du vote Mélenchon de la présidentielle ». Quant au meeting de dimanche, il a été clair sur l’objectif de rentrée : ce sera la grande manifestation de la fin septembre contre le TSCG.
Concernant ATTAC, son université d’été fut à l’image de sa décrue de ses adhérents ces dernières années, les propos d’une participante semblaient résumer la réalité : « c’est plus comme avant » ! Malgré cela, ATTAC participera néanmoins avec détermination à la bataille contre le TSCG en promettant une « guerre éclair » et continue son travail sur la nécessité de constituer des « biens publics communs ».

  1. et qui baisse en terme d’adhérents : 8000 aujourd’hui au lieu de 30.000 en 2005 []
  2. qui sera largement voté par l’alliance conjoncturelle entre l’UMP et le PS []
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L'homme féministe : un mâle à part ? Par Emmanuelle Barbaras et Marie Devers

par Monique Vézinet

 

Vingt-cinq entrevues réalisées par les auteures 1, accompagnées d’autant de portraits photographiques de ces hommes d’âges, de conditions et de vécus très différents et dont la caractéristique commune est d’accepter de se dire féministes, ce qui ne va pas toujours de soi.
Si plusieurs développent des analyses théoriques sur la condition féminine et l’égalité des sexes, il apparaît que les itinéraires sont bien souvent marqués par l’histoire personnelle et plus particulièrement par la proximité de femmes féministes ainsi que par l’observation des effets de la domination masculine dans leur entourage familial (« mon père a gâché la vie de ma mère, celle de ma soeur et la mienne ! »).
Non seulement ils se sentent concernés, mais ils agissent d’une façon ou d’une autre pour mettre en oeuvre ces idées, que ce soit dans l’action militante associative, syndicale ou politique, dans l’activité professionnelle, par des « coups de main » à des femmes ou à des mouvements féministes, sans oublier le quotidien et le partage des tâches. La plupart développent aussi une réflexion personnelle sur l’identité sexuelle et de genre, sur l’impact de la prise de conscience féministe dans leur vie amoureuse.
L’intérêt de ces témoignages n’est pas d’ordre sociologique, il ne dégage pas non plus de norme de comportement. Mais les différences d’approche de ces hommes à l’égard des mouvements féministes sont particulièrement instructives : alors que certains disent s’y sentir « comme un poisson dans l’eau », d’autres sont plus précautionneux, conscients du risque d’y apporter à leur insu les   caractéristiques qui font partie de leur conditionnement de dominants, quoi qu’ils en aient.
La postface de Patric Jean – le réalisateur du film La domination masculine – tranche avec l’ardeur militante de plusieurs des témoignages. Refusant pour lui-même l’épithète « féministe »,  il conclut  à la lutte des femmes pour les femmes, « lutte historique pour l’égalité [qui] durera encore longtemps. Parce qu’elle doit se jouer contre nous les dominants. Pro-féministes dans le meilleur des cas. »  Qu’importent les étiquettes : saluons ces apports à la mixité des luttes !

  1. L’homme féministe : un mâle à part ? Par Emmanuelle Barbaras et Marie Devers 2011, éd. Les points sur les i, 168 p. []
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Pour une oreille attentive à l’hymne de la Révolution française !

par Florian

 

La vitalité du grand événement révolutionnaire impose un détour dans son histoire positiviste qui influence notre présent, mais ce détour ne se résume pas qu’à cela. La philosophie « de l’histoire » de la Révolution fourmille d’éléments d’une pédagogie sans pareille, qui aujourd’hui s’impose à nous.

La Révolution française s’assigne une place exceptionnelle dans l’histoire du monde contemporain. Elle fait appel à une sensibilité encore vive, éveillée un jour, voici un peu plus de deux siècles, au grand feu de l’espérance, et d’une recherche citoyenne faite d’exigences sociales et de partage de convictions, pour transformer la vie. Le Citoyen devient le pivot et le pilier de la société à construire, il a des droits parce qu’il est Homme.

Le raisonnement des Encyclopédistes fait désormais sienne la devise de Protagoras : « l’Homme est à la mesure de toute chose, ce qui lui donne ainsi toute sa dimension »
Mona Ozouf a également souligné l’importance capitale des femmes dans chaque événement de la Révolution, ce qui fut un élément à vrai dire surprenant, mais qui somme toute semble logique. Leur omniprésence comme analyseur de la modernité participe du haut coefficient idéologique de la société révolutionnaire. Des personnalités féministes ont ainsi joué un rôle non négligeable : Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, théoricienne de la Déclaration des droits de la Femme, entre autres, et Théroigne de Méricourt, dite Lambertine qui créa le club des Amis de la loi et fut la muse « tendance démocratique » de nombreux conventionnels.
L’idéal républicain s’est forgé de tout cela, et ceci laisse à penser que c’est bien la fin d’une période que l’on appelait « Ancien régime ». Rien ne sera plus indifférent au Citoyen républicain pour s’attaquer aux conformismes et aux superstitions afin de se construire un avenir radieux sur terre et non dans un hypothétique paradis céleste.
C’est le triomphe des Philosophes humanistes qui dorénavant remplacent « l’ancien maître à penser ». C’est sans aucun doute un Ultra des Lumières, selon Michel Onfray !
La première République émérite est une période de diversité et de contradictions multiples. Certains ne vont retenir que les abus mis en évidence, d’autres vont s’attacher aux manifestations, d’un enthousiasme créatif qui de mon point de vue est « l’exceptionnalisme français ». La Révolution est l’image éclatante, encombrante, voire fracassante, « d’une conscience conquérante ». Mouvement qui demande du temps, mais dont la finalité est « très idéalement l’humanisation ». Ce qui va conduire à la laïcisation de la société.
Y a-t-il une incongruité à rappeler que la res publica, la chose publique, est née de l’audace des conventionnels qui ont défini la République comme un État sans roi ?
En disant cela, je rejoins le camp de ceux qui pensent que l’humanisme est une philosophie de l’histoire autant qu’un code moral.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen votée le 26 août 1789 a été rappelée en préambule de la Constitution de 1791, justifiant ainsi vouloir abolir irrévocablement les institutions qui blessaient la liberté et l’égalité des Droits. Je cite : « Que tous les citoyens sont admissibles aux places et emplois, sans autre distinction que celle des vertus et des talents. Que toutes les contributions seront réparties entre tous les citoyens également en proportion de leurs facultés.Que les mêmes délits seront punis des mêmes peines, sans aucune distinction des personnes. »
La pensée des Lumières est incompréhensible sans la prise en compte également des configurations de la nouvelle classe sociale en émergence à l’époque, la bourgeoisie.
Nous savons ce qu’il est advenu de l’offensive républicaine de 1791, elle fut écrasée le 17 juillet par les gardes nationaux, commandés par La Fayette aux Champs de Mars.
La République instaurée le 21 septembre 1792 fut le résultat d’une seconde révolution, celle du 10 août.

De Strasbourg à Paris en passant par Marseille… !
Le ministère girondin déclare la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792 et dans la soirée du 24 à Strasbourg,  Claude-Joseph Rouget de Lisle compose une œuvre unique qui deviendra notre hymne national et ce qui lui vaut l’immortalité. Ce chant est un poème qui a valeur de témoignage pour une prise de conscience du peuple, qui en le chantant exprime sa foi en la Liberté et en l’Égalité revendiquées et ainsi la vie vaut d’être vécue !

Cela est divin et rare
D’ajouter un chant éternel à la voie des nations/…/
Le monde,
Tant qu’il y aura un monde,
La chantera,
La Marseillaise.

Jules Michelet, Histoire de la Révolution française

 

Le 2 juillet au soir, c’est le départ du bataillon des Marseillais commandé par Babaroux et, jusqu’à Paris, ces nouveaux bardes sillonnent les routes, l’accent chaud de leurs voix méridionales donne une vigueur particulière à ce chant révolutionnaire.
Le septième couplet prend source dans l’inspiration du sentiment civique d’un auteur anonyme, habitant sans doute une ville traversée. Anatole France faisait la remarque,  sur ce couplet, qu’il s’inspirait d’un chant emprunté aux fêtes antiques.
« Nous entrerons dans la carrière /Quand nos aînés n’y seront plus / Nous y retrouverons leur poussière / Et la trace de leurs vertus / Bien moins jaloux de leur survivre / Que de partager leur cercueil / Nous aurons le sublime orgueil / De les venger ou de les suivre ! »
Le 11 juillet l’Assemblée déclare « la patrie en danger »
Lorsque le bataillon des fédérés de Marseille entre dans Paris le 30 juillet en chantant, il reçoit un accueil triomphal.
Le 27 juillet un banquet est offert aux frères d’armes des 83 départements, sur l’emplacement de la Bastille ; ce banquet retentit de tous les couplets de ce chant révolutionnaire, qui  va passer de la rue aux théâtres et qui sera dorénavant enseigné à la foule, sur les places publiques de France.
Le 10 août le bataillon des fédérés de Marseille,  avec les sans-culottes parisiens,  s’élance à l’assaut des Tuileries, obligeant ainsi le roi et sa famille à se réfugier à l’Assemblée pour être conduits ensuite à la prison du Temple.
La Marseillaise devient le chant de guerre de l’armée du Rhin. À tel point qu’un général de la Convention écrira dans un grand effet lyrique : « J’ai gagné la bataille, mais la Marseillaise commandait avec moi ! »
Goethe qualifia ce chant patriotique de « Te Deum révolutionnaire ». Il n’est plus le fait d’un homme, mais celui d’une nation en colère. En se l’appropriant, le peuple va refuser tout finalisme étriqué, mais aussi se transcender pour envisager, un monde meilleur !
Faire redécouvrir la valeur de ce message aujourd’hui, ce n’est pas dire seulement ce qu’il a été, mais ce que nous entendons dire qu’il soit dans notre recherche démocratique.
La démocratie n’est pas un livre de compte des consciences, la démocratie s’est imposée comme une procédure de décisions, qui affirme la liberté par le progrès. L’éducation populaire est indispensable dans ce mécanisme libéral, elle transmet des valeurs qui ne consistent pas seulement dans la pratique des choses de la vie, mais dans le degré de conscience que chacun doit prendre dans ses actes journaliers.
La prise de parole citoyenne est donc indispensable pour mener à une mobilisation égale contre l’ensemble des intégrismes, d’une part, et orienter des actions de lutte contre les discriminations comme pour la promotion de l’égalité sociale, d’autre part.

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Le MNLA au cœur de la crise malienne

par Mohand Bakir

 

Bref historique

Dans le sillage de la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le Mali a connu des évènements qui ont mis au grand jour une réalité d’État « failli » (failed state).
Au nord, les structures de l’État malien se sont effondrées sous la poussée du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), dont les Touarègues sont la composante essentielle. À la différence des précédentes rébellions, début des années soixante, de 1990 et de 2006, celle conduite par le MNLA procède à la proclamation d’un État de l’Azawad1. Au-delà de cette proclamation, le MNLA peine à établir un contrôle effectif et sans partage sur les territoires du Nord. Il subit dans les villes de l’Azawad une concurrence acerbe de la part d’un autre mouvement à composante targui : Ançar Eddine. Viennent s’accoler à celui-ci des groupes terroristes – GSPC et MUJAO – qui écumaient, depuis des années, l’espace sahélien. Le chef des Ançar, Iyad Ag Ghali, ancien leader des révoltes touarègues, reconverti dans des activités de trafics, a découvert l’exceptionnelle compatibilité de l’idéologie islamiste avec ce genre d’activités. Il trouve là une couverture et une légitimation exceptionnelles à son mercantilisme. « L’islamisme » lui est le prétexte à l’extension de ses activités à tout le territoire malien, d’où son rejet de la démarche autonomiste/indépendantiste qu’il a promue par le passé.
Au sud, l’armée malienne a connu les contrecoups de sa défaite au nord. Des officiers subalternes, ligués avec la troupe, se sont mutinés contre leur hiérarchie, et rebellés contre l’ordre constitutionnel du Mali. Le 22 mars 2011, le capitaine Sanogo et ses acolytes s’emparent du pouvoir et instituent un Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration De l’État (CNDRE). L’Union Africaine (UA) suspend le Mali. La dénonciation du coup d’État est unanime. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) monte au créneau. Elle réussit à peser sur l’apparence des choses. Elle amène le président Amadou Toumani Touré (ATT) à remettre sa démission, en contrepartie le CNDRE signe, le 6 avril 2012, un protocole d’accord avec cette organisation, non sans avoir obtenu la garantie de l’impunité la plus totale pour ses membres. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, hérite pour une année,de l’intérim de la présidence. Il nomme Cheick Modibo Diarra premier ministre de transition chargé de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Agressé physiquement dans son bureau par des manifestants hostiles à son maintien, Diacounda Traoré ne rentre de France que le 27 juillet passé. La CEDEAO peine à faire la preuve du rétablissement de l’ordre constitutionnel à Bamako. Les conjurés du CNDRE, malgré la dissolution de leur comité par l’assemblée nationale2 continuent de sévir à l’encontre de leurs détracteurs, opérant enlèvements, « arrestations » et exécutions. Ils restent la force la plus influente à Bamako.
Cet effondrement de l’État malien n’est que l’étape finale d’une situation qui perdure depuis des lustres. Situé au cœur du Sahel, le Mali subit de plein fouet les effets de la crise sécuritaire qui y sévit. Cette région est irriguée par de séculiers itinéraires caravaniers qui se sont vu investis par des caravanes d’un genre nouveau. Des groupes terroristes y ont fixé leurs bases. Les réseaux de cocaïne (de provenance sud-américaine) et d’héroïne (de provenance asiatique) l’ont élue comme plaque tournante de leurs activités à destination de l’Europe. Toutes ces activités illégales sont une source d’enrichissement pour des hommes politiques véreux, des fonctionnaires peu regardants, ou des chefs de tribus ou de clans séduits par un enrichissement rapide.
Il faut être particulièrement ignorant de cette réalité de l’État malien pour parler aujourd’hui d’intégrité de son territoire !

La communauté internationale

La communauté internationale par la voix de l’actuel président du Conseil de sécurité, M. Gérard Araud3 (France), montre bien qu’elle a pris la mesure du sérieux de la situation au Mali. Ses déclarations traduisent l’intérêt que la communauté internationale accorde à la crise du Sahel, mais trahissent aussi les limites et les pesanteurs qui grèvent l’action de cette communauté.
En tête des souhaits exprimés viennent « la désignation rapide d’un gouvernement d’union nationale inclusif, la poursuite des efforts en cours en vue d’assurer la consolidation des institutions de la République du Mali et la tenue d’élections dans les plus brefs délais ».
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) soulignent que le « rétablissement intégral et la préservation de l’ordre constitutionnel » passent par le « contrôle effectif du pouvoir civil sur les forces armées et de sécurité », d’où l’exigence formulée que les membres du CNDRE « cessent leur ingérence persistante dans le processus politique ». La junte, selon le rappel du CSNU, devait être dissoute, et tous les membres des Forces armées maliennes appelés à retourner dans leurs casernes.
Insécurité, détérioration de la situation humanitaire au Mali et dans la région du Sahel, menace terroriste accrue, atteintes aux droits de l’homme et violations du droit international humanitaire « dans le nord du Mali », graves atteintes aux droits de l’homme « dans l’ensemble du pays », notamment contre des soldats, leurs familles, et des journalistes, le recrutement d’enfants soldats sont autant de sources de « profonde préoccupation» pour les membres du CSNU.
Une condamnation ferme frappe «la destruction en cours des sites maliens inscrits au patrimoine mondial ». « L’appel à toutes les parties à prendre immédiatement les mesures appropriées pour assurer leur protection » est pressant. D’ailleurs le seizième point de la Résolution 2056 (2012), adoptée par le Conseil de sécurité le 5 juillet 2012, souligne que« diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments à caractère religieux ou des monuments historiques, en dehors d’un conflit international armé, peut constituer une violation du droit international au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, du Protocole additionnel II des Conventions de Genève de 1949 et de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et exhorte toutes les parties au Mali à prendre immédiatement les mesures voulues pour assurer la protection des sites maliens inscrits au patrimoine mondial ». De tous les attendus, rappels et recommandation exprimés par le CSNU, ce point qui fait référence au statut de Rome et aux conventions de Genève risque de se révéler le plus significatif. Il pose une base à une possible internationalisation de la crise malienne, une internationalisation qui marginalise la CEDEAO, l’UA et les pays de la région, les tienne en dehors de son traitement, et les réserve comme le pré carré des puissants.
Pour le moment, le CSNU souligne que « les efforts de planification stratégique en cours [pour] le déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO en vue de soutenir le processus politique au Mali, de restructurer et de réorganiser les Forces de défense et de sécurité maliennes, et d’appuyer le maintien de l’intégrité territoriale du Mali et la lutte contre le terrorisme » doivent être réalisés dans le cadre d’une « coopération accrue de la CEDEAO avec les autorités maliennes de transition, la Commission de l’Union africaine, et les pays de la région, avec le soutien du Secrétaire général, afin de préparer des options détaillées concernant les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé et sur d’autres mesures possibles ». Les membres du Conseil de sécurité devraient être informés, d’ici au 15 septembre 2012, « des progrès accomplis par le Secrétaire général dans l’élaboration et la mise en œuvre, en consultation avec les organisations régionales, d’une stratégie intégrée des Nations Unies pour la région du Sahel englobant les questions de sécurité, de gouvernance, de développement, des droits de l’homme et les questions humanitaires, notamment grâce à la participation du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest. »

L’Algérie

L’Algérie est concernée au plus haut point par ce qui se passe sur le territoire du Mali. La crise se déroule à sa frontière. Son théâtre est une profondeur stratégique naturelle de l’Algérie. Les répercussions peuvent être nombreuses pour les Algériens. Elles se graduent d’acceptables à dangereuses. L’ordre de l’acceptable est celui de l’afflux de réfugiés dont, il faut le souligner, une partie conséquente est porteuse de la nationalité algérienne. Des concitoyens envers lesquels l’État algérien est tenu par des obligations légales indiscutables. Celui du dangereux peut être l’extension de la crise à son territoire, doublée ou pas d’une internationalisation absolument pas souhaitable. La place et l’importance qu’occupe cette crise dans les affaires du pays est drastiquement minorées au regard de son potentiel de nuisance.
L’attention de l’opinion algérienne est accaparée par les évolutions de la situation en Syrie. Elle est même encouragée à se braquer sur cette crise-là comme si elle pouvait déteindre sur l’Algérie. Cela découle et participe de la surdétermination idéologique arabo-islamique de l’identité algérienne. La part africaine de notre identité est bien peu valorisée, pour ne pas dire dédaigneusement occultée. L’arabo-islamisme, distillé depuis le milieu des années 1930, a totalement décentré les Algériens par rapport à leur environnement immédiat et stratégique. L’opinion publique vit avec plus de proximité la crise syrienne que celles qui se déroulent dans l’Azawad et le Mali4. Et pourtant les enjeux pour l’Algérie sont sans commune mesure. À son stade actuel, la crise dans le Nord Mali remet en cause l’intégrité du Mali, mais un traitement inapproprié, autoritaire et répressif de la revendication nationale Azawad fera resurgir la revendication targuie à un niveau qu’elle n’a jamais atteint par le passé. Le risque de fragmentation ne va plus être confiné au seul Mali, mais va s’étendre au Niger et à l’Algérie. Un tel risque n’est pas une simple vue de l’esprit, il ne faut pas exclure qu’il soit l’un des objectifs que des puissances, qui ne sont pas étrangères de l’option interventionniste militaire, poursuivent.
Les louvoiements du pouvoir algérien ne peuvent s’expliquer par une quelconque incapacité à déployer des forces, l’évitement d’une dispersion des effectifs des forces armées ou, encore, par la crainte d’une campagne de représailles sur son territoire. La faiblesse de la position algérienne tient à la nature de son pouvoir. Elle vient du fait que le pouvoir en place s’est consolidé par un processus de patrimonialisation des institutions nationales et non pas par l’élargissement d’une base sociale qui traduirait une partie, plus ou moins large, des  intérêts nationaux. C’est, aussi, un pouvoir qui à l’extérieur est inscrit dans des rapports de connivence, de complicité et de soumissions avec les milieux de décision de l’arène internationale. Un pouvoir comprador, dont les intérêts ne recoupent pas forcément ceux de l’Algérie. Ce qui explique que les positions qu’il adopte doivent en permanence être camouflées, brouillées, ce qui est la fonction de l’ambivalence de son discours. Surenchère « nationaliste » à l’intérieur, vassalité à peine dissimulée à l’extérieur.
L’activisme fébrile de la CEDEAO tombe à pic pour le pouvoir algérien. Il s’en saisit pour se décaler et venir se placer à la périphérie du traitement de la crise. Une transformation de son rôle régional qui constitue une véritable prouesse. L’État algérien a été l’artisan de la résolution des crises de 1991 et 2006. La personnalité qui avait piloté les négociations et qui, de ce fait, en maîtrise les données est aujourd’hui à la tête du gouvernement.
Tout, les risques probables encourus, la connaissance du dossier, le potentiel opérationnel, milite pour que l’Algérie soit l’acteur central de la prise en charge de cette crise. Mais, en aucun cas ce pouvoir ne peut accepter de se trouver en position de confrontation frontale avec des puissances tutélaires. C’est cela qui explique que le pouvoir algérien insuffle un syndrome de persécution aux institutions. Grâce à cette pathologie, étalée au grand jour lors de la compagne des législatives5 de mai 2012, il parasite le débat national et tétanise jusqu’aux institutions les plus névralgiques.
La diplomatie algérienne pâtit, donc, de deux contraintes majeures :

  • L’éclatement du front intérieur ;
  • La prédominance au sein de l’État d’intérêts étroits.

Cette faiblesse se traduit par des évènements dramatiques y compris pour ses propres membres. Tel est le cas des diplomates qui ont fait les frais du manque d’anticipation caractérisé qui a conduit à l’enlèvement du personnel de la représentation consulaire algérienne à Gao.

En guise de résumé

La crise qui secoue le territoire malien est éclatée en plusieurs problèmes qui s’emboîtent à la manière des poupées russes, et comme pour les matriochkas il n’y a qu’une façon de remboîter. La priorité de tous devrait être de déloger et d’annihiler les groupes terroristes islamistes. La résorption de la crise institutionnelle au sud et la prise en compte de la revendication étatiste du nord pourront ensuite être menées de front.
Les islamistes du GSPC et du Mujao ne sont pas une partie au conflit. Ils sont une tumeur qui s’est fixée au cœur de la crise malienne. Si les Ançar ne peuvent être analysés comme un mouvement islamiste et qu’il y a lieu, en permanence, d’opérer une distinction entre le noyau narco-islamiste, aggloméré autour d’Iyad Ag Ghali et le nombre des combattants pour qui les pétrodollars qataris viennent se substituer à ceux de feu Kadhafi, il faut impérativement en réduire l’audience et l’influence. C’est l’absence de soutiens et d’appuis au MNLA qui font la suprématie des Ançar.
La focalisation des médias sur le Nord Mali agit comme un prisme déformant. Elle restitue une image partielle d’une situation extrêmement complexe. Les médias forcent la réalité lorsqu’ils disent que les groupes islamistes occupent le territoire de l’Azawad6. Les islamistes se retranchent dans les trois centres urbains7 qu’ils ont transformés en positions défensives. Les populations y sont le principal rempart défensif. Les islamistes modulent leur action de terreur à un niveau qui frappe les esprits et établit leur emprise sur les populations sans en arriver à un niveau qui provoquerait un exode, érosion de leur bouclier humain8. Discuter dans ces conditions avec les groupes djihadistes est criminel ; travailler à l’isolement du MNLA l’est plus encore.
Aucune donnée ne peut justifier l’amalgame entre le MNLA et les groupes djihadistes. Le MNLA affiche clairement son adhésion aux principes et valeurs de la charte des Nations unies. Il appuie son action sur le principe universellement reconnu aux peuples de disposer de leurs destinées. Aucune règle de droit ne saurait être opposable à ce droit inaliénable ; et aucune institution, serait-ce celle à laquelle échoit la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, ne peut le lui dénier.
La reconnaissance du MNLA comme interlocuteur privilégié au Mali ouvre sur la liquidation du narco-terrorisme et la reconstruction du Mali sur des bases saines. Tel est le bout par lequel se démêle l’écheveau malien.

1 Région du Nord Mali formé de trois provinces : Tombouctou, Gao et Kidal.
2 Le CNDRE est censé être absorbé par le Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité (CMSRFDS) institué par un vote en date du 29 juin 2012.
3 http://www.un.org/News/fr-press/docs/2012/SC10741.doc.htm
4 D’un côté la profondeur stratégique de l’Algérie est Africaine, d’un autre l’arabisme, l’islamisme ou les différentes bâtardisation des deux ne sont corroborés par aucune tangibilité territoriale ou politique.
5 Mené sur le thème de la « menace étrangère ».
6 822 000 km2, avec une population qui avoisine 1 300 000 habitants.
7 Gao (87 000 hab), Kidal (26 000 hab) et Tombouctou (55 000 hab)
8 Un communiqué envoyé début juillet à l’agence de presse mauritanienne ANI par Mokhtar Belmokhtar, émir du GSPC, trahit bien cette tactique. Il y appelle à éviter la confrontation avec le MNLA, et prône “une gradualité” dans l‘“islamisation” des populations. « Sachez que c’est une erreur d’imposer toutes les règles de l’islam d’un seul coup » y dit-il en substance.

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Réaction à la lettre ouverte à M. Peillon

par Jean Riedinger
Secrétaire de l'Observatoire Chrétien de la Laïcité

 

Au nom de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité je tiens à dire notre accord avec la lettre à M. Peillon envoyée par l’Observatoire de la laïcité scolaire de Seine-Maritime. L’OCL a plusieurs fois souligné publiquement que les revendications de la hiérarchie catholique pour le développement de l’enseignement confessionnel était de plus en plus un encouragement à l’extension du communautarisme en France car il va de soi que la loi Debré peut très bien être utilisée par des religions et des idéologies les plus diverses et ainsi créer les conditions d’un éclatement de la citoyenneté républicaine en favorisant la séparation systématique des enfants et des jeunes gens selon des options qui les isolent par “communautés” au cours de leur cursus scolaire. Ces options existentielles sont par ailleurs légitimes dans une société démocratique et pluriconvictionnelle. C’est pourquoi cette prise de position de base demanderait une analyse plus approfondie des conditions pratiques de l’expression personnelle et sociale des diverses convictions, notamment grâce à ce que j’appelerai - ce qui demande précision - l’ouverture culturelle laïque au sein de nos établissements scolaires publics.