Chronique d'Evariste
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Hypertension politique et sociale : les tâches de l'heure

par Évariste
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Assassinat d’un dirigeant démocrate de gauche et situation incertaine en Tunisie ; en France feu nourri concomitant du Medef et de son allié la CFDT contre la CGT, mobilisation en France de la CGT et de FO suite à l’accord Medef-CFDT, attaque des médias dominants contre le droit de grève, le gouvernement français utilise le secteur public audiovisuel et son émission « C’est dans l’air » pour instruire le procès uniquement à charge contre la grève des fonctionnaires (aucun défenseur de la grève des fonctionnaires sur le plateau, trois néolibéraux sur trois intervenants et seul syndicat présent, l’UNSA qui n’avait pas appelé à la grève !), attaque en règle prévue du gouvernement contre la protection sociale solidaire sur 20131, nous entrons donc dans une période d’hypertension sociale et politique. Il est alors intéressant de voir qui est au front dans ces confrontations et de préciser les tâches de l’heure.

Il y a une alliance entre d’une part les néolibéraux et d’autre part des communautaristes et des intégristes. Notre tâche est donc de développer partout la stratégie du double front.

L’assassinat du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU), composante du Front populaire, Chokri Belaïd marque un tournant dans la transition tunisienne. Il arrive après de fortes tensions sociales et politiques. La veille de son assassinat, Chokri Belaïd dénonçait la légitimation de la violence politique par le mouvement Ennahda. Chokri Belaïd a souligné avec force que c’était là le sens concret de la solidarisation du Majlis Echoura (Conseil national) du mouvement Ennahda avec des éléments des Ligues de protection de la révolution (milices islamistes dépendant directement du parti islamiste) arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le 18 octobre 2012, de Lotfi Nakdh, le coordinateur du mouvement Nidaa Tounes à Tataouine.

Dans le sillage de l’attentat du 6 février, très nombreuses sont les voix tunisiennes qui font porter la responsabilité de l’escalade de la violence au mouvement ultra-conservateur (crypto-islamiste) Ennahda. De nombreuses villes tunisiennes ont connu des manifestations populaires de condamnation de ce crime. Certaines de ces manifestations, marquées par une réelle colère, ont été ponctuées par des descentes dans les locaux du mouvement Ennahda. Les réactions dans les milieux populaires, au sein de l’opposition démocratique et de la société civile convergent vers la constitution d’un très large front républicain pour la défense de la transition démocratique et la ferme condamnation de la violence et de l’intolérance. Des exigences reviennent de manière récurrente :

  • Refonte du gouvernement pour, au minimum, soustraire les ministères régaliens au contrôle des partis de la troïka au pouvoir, sinon pour arriver à un gouvernement d’union nationale capable de traduire un large consensus.
  • Dissolution de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), qui a échoué dans ses missions, et dépassé la durée de son mandat.
  • Mise hors la loi de la violence, et sa dénonciation par l’ensemble des acteurs politiques.

Dans ce qui ressemble à une tentative de prendre de vitesse la mobilisation populaire qui s’annonce forte et unitaire, Hamadi Jebali s’est précipité pour annoncer son intention de constituer « un cabinet technocratique restreint ». Il a vite été déjugé par son propre mouvement qui dénonce « une proposition unilatérale qui n’engage que son auteur ». Ennahda semble encore convaincu des possibilités de maintenir et de prolonger le consensus issu de l’élection de l’ANC.

Les chances sont grandes pour que le large front objectif de condamnation de la violence politique et du discours ambivalent du mouvement Ennahda connaisse une formalisation rapidement en un Front National Démocratique qui donne un second souffle à la transition tunisienne. Vendredi, les obsèques nationales que l’opposition démocratique compte organiser pour Chokri Belaïd vont permettre de juger de l’ampleur de la colère populaire et de l’indignation de l’opposition démocratique, de la société civile et des intellectuels.

Le mouvement de Ghanouchi se trouve dans une posture où il lui est de plus en plus difficile de louvoyer sur la question de l’islam politique, et de la place de l’islamisme dans la société tunisienne. Son sort dépendra autant de l’ampleur du mouvement populaire que des positions qu’auront, dans les prochains jours, ses partenaires dans la troïka au pouvoir. Les deux partis « démocratiques » néolibéraux du Président de la République (Moncif Merzouki - Congrès pour la République) et du Président de l’Assemblée nationale (Mustapha Ben Jaafar - Ettakatoul) vont-ils continuer à soutenir le gouvernement islamiste et à lui servir de paravent « démocratique » ? Ou bien, feront-ils le choix de rejoindre le nouveau consensus National Démocratique tunisien qui se dessine ? Leurs positions découleront de leurs propres évaluations des rapports de force, mais aussi des conseils et orientations qui leurs seront prodigués par leurs mentors de l’Internationale Socialiste et dans les capitales occidentales.

Les évolutions en cours confirment la justesse des positions des mouvements sociaux et politiques tunisiens, avec qui nos échanges n’ont jamais cessé, qui n’ont eu de cesse de résister au chant des sirènes du néo-libéralisme mondial, qui promeuvent des solutions basées sur la conciliation entre l’autoritarisme du système dictatorial des oligarchies prédatrices en place, et la monté de l’intolérance et de la fascination islamiste comme moyen de contrôle des masses populaires. Les prochains jours tunisiens seront riches en évènements et en enseignements.

Nos tâches en France sont, par le développement de l’éducation populaire (voir www.reseaueducationpopulaire.info), de mieux comprendre les dynamiques en cours sur la rive sud de la Méditerranée. Ainsi nous pourrons susciter une compréhension pertinente de ces dynamiques et développer une solidarité efficace et active avec les forces de progrès en leur sein. C’est en nous acquittant de ces tâches que nous pourrons montrer aux salariés et aux citoyens, à commencer par les couches populaires d’ouvriers et employés, qu’il n’est pas possible de faire, au sein de la gauche, l’économie de la critique des attitudes et lectures complaisantes face aux communautarismes et aux intégrismes. Nous restons attachés au respect des principes édictés dans les articles 1 et 2 de la loi de 1905 pour tous les cultes religieux (donc y compris pour l’islam, les cultes chrétiens et juifs, etc.). Mais, nous ne pouvons être conséquents dans cet attachement qu’en combattant politiquement tous les intégrismes, dérives sectaires et/ou instrumentalisation des croyances religieuses, qu’ils soient dits « modérés » ou pas. Car il y a un continuum entre les communautarismes et les intégrismes, entre l’establishment catholique soutenu par le gouvernement socialiste et les intégristes catholiques, entre les islamistes « modérés » et les djihadistes (voir http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/mali-algerie-sahel-sortir-de-la-confusion-entretenue/5781 .

La CFDT et le service public de l’audiovisuel participent à la campagne du Medef contre les grèves et les manifestations syndicales

Que le Medef critique la CGT, les grèves et les manifestations syndicales, disons que cela ne nous émeut pas outre mesure ! Cela est normal… Mais que la CFDT et le service public audiovisuel (sous un gouvernement socialiste…) relaie avec une telle complaisance les positions du Medef, là nous sommes à un tournant.
Dans le premier cas, le nouveau secrétaire général de la CFDT a osé faire porter la responsabilité des difficultés de l’entreprise Goodyear uniquement à la CGT pour l’unique raison que la CGT a demandé pour accepter un plan de restructuration le maintien de l’emploi pour cinq ans, cela est fort de café, non ?
Dans le deuxième cas, voilà que le seul interlocuteur syndical qui a eu le droit de s’exprimer dans l’émission d’Yves Calvi est un syndicat minoritaire de la fonction publique qui n’appelait pas à la grève. Alors que la majorité syndicale appelait à la grève le 31 janvier dernier dans la fonction publique.

Ce sont bien les salariés eux -mêmes et le mouvement syndical revendicatif qui sont aujourd’hui en première ligne du front. Notre tâche est donc d’expliquer cette nouvelle donne par une campagne d’éducation populaire (conférences publiques, stages de formation, cinés-débats, théâtre-forum, conférences populaires, conférences gesticulées, etc.). N’hésitez donc pas à nous contacter pour cela.

  1. Financement, retraites, santé et assurance-maladie, perte d’autonomie, etc. []
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La LRU jusqu'à la lie ?

par Sauvons l'Université
http://www.sauvonsluniversite.com/

 

Après une dizaine d’années de réformes (pacte de la recherche en 2004, création de l’A.N.R et de l’A.E.R.E.S en 2006, loi L.R.U. en 2007, réforme des formations à l’enseignement – dite « mastérisation » – en 2008) imposées par les gouvernements successifs avec le soutien de la C.P.U mais contre l’avis de la majorité de la communauté universitaire, le gouvernement actuel a tenté de donner le spectacle de l’écoute et de la consultation lors des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche tenues à l’automne 2012. Les discours officiels ont même été jusqu’à pointer les défauts de démocratie au sein des nouvelles structures, les vices de la recherche sur projets, la faillite annoncée de la formation des enseignants (F.D.E), le gouffre abyssal de la question financière, l’illégitimité des formes de l’évaluation.

Pourtant, face à une « consultation » très contrôlée et très verrouillée, face aux nominations ministérielles qui avaient déjà largement récompensé celles et ceux qui avaient le mieux accompagné les réformes, et face aux refus du ministère de prendre les mesures d’urgence qui s’imposaient, c’est sans illusion que SLU a participé à ces Assises, tout au moins au niveau « national », le seul qui convienne à une politique universitaire de service public.

Aujourd’hui, le nouveau projet de loi, qu’il faut lire avec le rapport Le Déaut pour en comprendre les termes et les principes, dépasse toutes les craintes que nous pouvions avoir, d’autant plus qu’il s’agit comme nous l’ont dit MM. Fontanille et Houzel (lors de notre audition au M.E.S.R. le 31 janvier 2013), d’une « loi normale » qui n’est pas adossée à une loi de « de programmation » budgétaire. Non seulement ce projet de loi ne corrige pas, ne remédie pas, n’entend rien, mais il renforce encore les dispositifs législatifs qui ont conduit à la situation actuelle de faillite financière qui frappe la moitié des universités françaises, comme le montre notre comparatif point à point avec la L.R.U .

  • Les articles qui forment le socle de la loi L.R.U et des R.C.E. (Responsabilités et Compétences Élargies) sont reconduits et le principe de la dotation globale des établissements est consolidé : les budgets dédiés à l’emploi, aux formations voire aux crédits de recherche restent donc les seules variables d’ajustement budgétaire dans les universités, instaurant structurellement la précarisation des formations et des personnels.
  • Les articles de la loi L.R.U concentrant le pouvoir décisionnaire aux mains du président d’université et du C.A. ne sont amendés que sur des points mineurs, puisque tous deux gardent le contrôle du budget, c’est-à-dire des choix en matière de formation, de recherche et d’emplois. Si une procédure d’impeachment contre le président d’université est créée, l’ensemble de ses pouvoirs est prorogé sans modification. Si le projet de loi supprime la prime majoritaire pour la liste arrivée en tête aux élections des représentants du personnel au C.A., la participation des membres nommés à l’élection du présidentest un facteur nouveau d’affaiblissement des représentants élus de la communauté universitaire. Quant au Conseil académique (fusion éventuelle des C.S. et des C.E.V.U.), son rôle demeure très largement consultatif : pire, un fonctionnement mandarinal est renforcé puisque les professeurs y seront davantage représentés que les maîtres de conférences.
  • Plus grave, l’introduction, pour les universités non « fusionnées », de l’adhésion obligatoire à une « communauté d’universités » qui deviendrait le seul interlocuteur du gouvernement dans la mise en place des contrats quinquennaux : le gouvernement réel des pôles universitaires est donc confié à des instances composées majoritairement de membres nommés ou cooptés par les conseils.
  • Le décret statutaire de 2009 sur les enseignants-chercheurs, au cœur de la mobilisation, est entièrement reconduit sans modification.
  • L’A.E.R.E.S, censée disparaître, renaît de ses cendres encore chaudes sous un autre nom et quasiment à l’identique : elle reste composée de membres nommés par décret. Fait nouveau, l’évaluation des établissements, des formations, des équipes de recherche et des enseignants est déléguée de façon complètement opaque à des instances intermédiaires.
  • L’A.N.R. reste pour l’essentiel intouchée, avec ce que cela signifie en matière d’assèchement des crédits des laboratoires (qui ne sont plus appelés « crédits récurrents » mais « soutien de base ») et de pérennisation de la précarité.
  • Le rapport enseignement/recherche est défait par le projet de loi, lequel insiste tout au contraire sur le bloc lycée/premier cycle avec ce que cela induit du point de vue de la dissolution des disciplines dans un magma pluridisciplinaire dont les deux seuls objectifs semblent être d’augmenter le nombre de reçus à la licence et de légitimer l’attribution des enseignements à des collègues sans obligation de recherche, ce qui permet une notable économie budgétaire. En outre, le devenir des U.F.R., c’est-à-dire le maintien de l’articulation enseignement/recherche dans les composantes universitaires, est indécis : supprimés selon le projet de loi, maintenus selon les représentants du M.E.S.R. (31 janvier 2013).
  • Le projet de loi ne cesse d’insister sur l’impératif du « transfert des résultats obtenus vers le monde socio-économique » et fait de la défense de « l’attractivité du territoire national » comme de la « compétitivité », de nouvelles missions de l’enseignement supérieur. C’est donc la finalité même de l’Université qui est transformée, sommée qu’elle est de se mettre au service des intérêts économiques privés et sous la coupe des régions.
  • Chaque établissement est tenu de développer une « offre » d’enseignement numérique identique et symétrique à celle des enseignements en « présentiel ». Sans même parler de la faisabilité de la chose, rien n’a été pensé de la régression pédagogique ni des effets d’autocensure et de conformisme qu’une telle mesure entraînera dans l’enseignement supérieur.

Comme en 2008, la cerise sur le gâteau est le projet de réforme de la formation des enseignants, extérieur au projet de loi et au rapport Le Déaut, mais qui en déploie les logiques du point de vue des formations et des disciplines. Même si la réforme précédente est en partie déconstruite, son socle —la fameuse « mastérisation » qui crée mécaniquement une lourde rivalité entre le concours de recrutement et le diplôme— reste intouché.

  • Le principe de cette loi est en effet que le maintien du doublon concours/master permettrait une sorte de division du travail entre le diplôme et le concours, le premier étant censé s’occuper de la formation et de l’évaluation disciplinaire, le second de l’évaluation des « compétences » pédagogiques.
  • Or la destruction de l’ancrage disciplinaire de la formation s’amplifie de facto puisque la seule véritable sanction restera celle du concours : la licence sera donc le point d’aboutissement de la formation disciplinaire pour les futurs enseignants, alors même qu’une part importante de « pluridisciplinarité » y est introduite pour donner corps à la préconisation de continuité avec l’enseignement secondaire qu’introduit par ailleurs le projet de loi.
  • Du même coup aussi, les facultés, les U.F.R. et les départements n’ont plus de rôle autonome dans la nouvelle organisation des préparations aux concours, quand ils ne sont pas exclus purement et simplement de la préparation des nouvelles maquettes, au profit des fameuses E.S.P.E..
  • Autrement dit, les I.U.F.M., dans la version dure d’un affrontement entre le pédagogique et le disciplinaire, prennent le contrôle de l’ensemble de la formation. Le cadrage national n’intervient que sur le listage très général des compétences, sans les traduire et les cadrer dans des dispositifs de crédits ECTS ni de volumes horaires. La faiblesse des épreuves disciplinaires dans le concours empêche enfin qu’elles ne soient discriminatoires pour devenir enseignant dans la discipline.

Bilan : si les réformes prévues par le gouvernement sont transformées en loi, plus rien ne s’opposera aux logiques de la loi L.R.U., des R.C.E. et de la mastérisation, qui ont largement montré leur nocivité et que la communauté universitaire a massivement refusées.

Face à la gravité et à l’urgence de la situation, S.L.U. appelle à ce que tous les conseils, quels qu’ils soient, conseils centraux, conseils d’U.F.R., conseils de département, conseils de laboratoires, se saisissent des questions posées par la nouvelle loi de l’E.S.R. comme par la réforme de la F.D.E. et fassent voter des motions pour faire entendre la voix des universitaires et des chercheurs. Comme en 2008-2009, le site de SLU regroupera et diffusera toutes les motions qui lui seront envoyées (et a d’ores et déjà commencé à le faire : motions de Paris III, Paris-X Nanterre, Université Paris-Est Créteil, 11e section du CNU….).SLU appelle aussi à ne pas élaborer et à ne pas faire remonter les maquettes en vue de la réforme de la F.D.E. Nous savons depuis 2009 que nous pouvons bloquer une partie du processus en refusant d’y participer.

Enfin, nous vous appelons à relayer le plus largement possible cet appel auprès des collègues de toutes disciplines. Seul un mouvement d’ampleur nous permettra de peser sur notre avenir.

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Décès à la maternité de Port-Royal : communiqué de Presse de la CGT Cochin

par la CGT Cochin

 

Un drame touchant notre établissement, la maternité de Port Royal, vient de défrayer la chronique.
Par manque de place dans la maternité de Port Royal, une maman n’a pas pu être hospitalisée, elle a dû rentrer chez elle, où peu à peu elle s’est aperçue que l’enfant qu’elle portait ne bougeait plus. Revenue en urgence, son enfant avait cessé de vivre.
Deux enquêtes, une interne et une judiciaire, sont en cours.
La CGT COCHIN était la seule organisation syndicale présente sur le site ce week-end. A la demande hier du Secrétaire du CHSCT, Bernard Giusti, un CHSCT Extraordinaire se tiendra demain matin à 9H. La CGT COCHIN souhaite que des réponses précises et des éléments objectifs soient communiqués à cette occasion.

La CGT COCHIN et l’ensemble du personnel de l’hôpital COCHIN compatissent à la douleur de la famille…
La CGT COCHIN est révoltée par cet énième incident, aujourd’hui malheureusement dramatique. Elle a dénoncé à plusieurs reprises les sous-effectifs chroniques et les risques qu’ils engendrent pour la sécurité des patients et des personnels, et pour la qualité des soins.

Cette maman a été renvoyée chez elle alors que toute une aile d’hospitalisation en maternité (19 lits) est fermée depuis plusieurs mois dans ce bâtiment ultra moderne qui vient d’ouvrir !

Les raisons de cette hospitalisation refusée ?

  • Les économies de personnel médical et paramédical qui conduisent à des sous-effectifs de plus en plus criants dans tous les services de l’hôpital Cochin.
  • La diminution de l’offre de soin consécutive aux plans de restructuration sur l’ensemble de l’hôpital.
  • La logique comptable qui s’applique à tous les hôpitaux de France, une logique comptable qui supplante les logiques médicales et humaines. Elle conduit à la diminution de l’offre de soin par mesure d’économie plutôt que de répondre à la demande réelle en besoin de santé de la population.

Cette logique comptable ne tient pas compte de la spécificité de cette maternité (réunion de la maternité Port Royal et de celle de l’hôpital Saint Vincent de Paul qui a fermé). Cette maternité doit permettre notamment à des mamans devant faire face à des “grossesses difficiles” de pouvoir accoucher en sécurité.
Suivant aveuglément les directives ministérielles, la direction financière de l’APHP ne tient aucun compte de la spécificité du contexte hospitalier. Pour la maternité de Port-Royal, la conséquence est une offre de soin insuffisante qui ne répond plus aux besoins des parturientes.

Pour la CGT COCHIN, la rentabilité à tout prix conduit directement à des drames : supprimer du personnel, c’est supprimer les personnes qui doivent assurer la sécurité des patients et la qualité des soins. D’autre part, quelle signification peut avoir la création de 19 lits d’hospitalisation, qu’on garde ensuite fermés pour raison d’économie alors qu’on refuse des urgences par manque de lits ?

Cette quête de la rentabilité au nom du libéralisme économique se fait aux dépens des patients et des conditions de travail du personnel ! Elle est logiquement génératrice d’erreurs humaines, le personnel devant sans cesse travailler dans l’urgence et en surcharge de travail.

La CGT COCHIN exige l’arrêt des restructurations et l’embauche de personnel pour assurer avec efficacité et humanité la mission de service publique de l’hôpital COCHIN.
La CGT COCHIN demande au gouvernement de mettre un terme à la réduction systématique des personnels dans les établissements de santé publique.

Marise Dantin – Secrétaire Générale CGT Cochin
Bernard Giusti – Secrétaire Général Adjoint CGT Cochin, Secrétaire du CHSCT

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La revue Prescrire demande le retrait de plusieurs médicaments dangereux

 

L’association qui édite la revue Prescrire, sans conflits d’intérêts et donc indépendante des laboratoires pharmaceutiques, demande le retrait de médicaments dangereux dont la balance intérêt thérapeutique / dangers collatéraux est désavantageuse pour les patients. Nous vous donnons le lien pour écouter la présentation officielle de cet article et nous vous fournissons le pdf de l’article inextenso : Pour soigner au mieux : des médicaments à écarter.

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Les mérites d'un certain syndicalisme bien récompensés

par ReSPUBLICA

 

Pour ne parler que des nominations dues à l’actuel gouvernement, on sera frappé par la coïncidence des faveurs dont bénéficient d’anciens responsables d’un syndicat tellement compréhensif… (voir notre Edito)

Nicole Notat depuis qu’elle a quitté le secrétariat de la CFDT en 2002 ne manque pas de responsabilités (après la Halde et la Coface, au Monde, au club Le Siècle) ; la présidente de Vigeo accepte en janvier 2013 d’être chef de file du groupe de travail qui va mener la réflexion sur la promotion et la valorisation de l’entrepreneuriat responsable auprès de la ministre Fleur Pellerin.

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT de 2002 à 2012, est devenu – également en janvier dernier - président du conseil d’administration du think tank Terra Nova et inspecteur général des Affaires sociales, chargé de superviser plan quinquennal de lutte contre la pauvreté.

Deux anciens numéros deux de la CFDT n’ont pas été oubliés : Jacky Bontems, chargé de mission auprès du Premier ministre et qui doit rejoindre le futur Commissariat général à la stratégie et à la prospective ; Laurence Lalgo, conseillère de Najat Vallaud-Belkacem.

Enfin, Bruno Léchevin, ancien secrétaire fédéral des fédérations Gaz-Electricité puis Chimie-Energie de la CFDT et membre du bureau national, actuel délégué auprès du Médiateur de l’énergie, va succéder à François Loos à la présidence de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

 

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Film : "Le grand retournement" de Gérard Mordillat

par Marie-Thérèse Estivill

 

Quand la pièce de Frédéric Lordon, D’un retournement l’autre, est sortie en mai 2011, elle a eu le droit à un article dans le Monde diplomatique. France Culture lui a consacré une émission et une lecture. Depuis, elle a été mise en scène par Judith Bernard au Théâtre Galabru à Paris. Les commandos culturels du parti de Gauche l’ont jouée à plusieurs reprises dans le cadre d’assemblées citoyennes. A chaque fois, elle a été accueillie avec enthousiasme par les spectateurs. Mais force est de constater que son audience est restée limitée.

Le mal est désormais réparé grâce à Gérard Mordillat qui l’a portée à l’écran1. Le film, Le grand retournement, est sorti le 23 janvier. Plusieurs raisons de s’y précipiter. D’abord le texte. Frédéric Lordon, qui fait partie du collectif des économistes atterrés a eu la lumineuse idée d’écrire des vers, il nous propose ainsi une « Comédie sérieuse sur la crise financière. En quatre actes et en alexandrins ». Cette mise en vers du propos apporte une grande fluidité à la langue et permet à tout néophyte en économie de comprendre les rouages de la crise financière que nous connaissons et qui a débuté par la crise des subprimes. Tout simplement, car comme le dit l’auteur : « On pourra analyser la crise financière sous toutes ses coutures, raffiner l’argument autant qu’on veut, démonter les systèmes, exposer les rouages, tout ça ne vaudra jamais une image bien choisie qui fait bouillir les sangs ou, comme le dit une expression commune, qu’on prend en pleine gueule – la gueule : le corps. Il ne faut plus seulement dire la crise capitaliste, il faut la montrer, ou bien la faire entendre. »2 Voilà donc les banquiers pris de panique devant le marché qui se retourne par leur faute demandant à l’Etat de leur prêter des fonds. Ce que fera le Président, avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui, des dettes publique qui s’envolent et de la rigueur devenue inévitable aux yeux d’un Premier ministre qui se dit à la tête d’un état en faillite. Mais une autre voix se fait entendre, celle de deux conseillers qui pensent que d’autres choix sont possibles, du peuple enfin. Face à ce texte, Gérard Mordillat a pris quelques libertés, autorisées par l’auteur, ajoutant ici ou là des références à la situation actuelle, il a choisi des comédiens excellents , parfaitement à l’aise avec les alexandrins Jacques Weber, Franck de la Personne, Jacques Pater et Jean-Damien Barbin sont des banquiers tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils en feraient presque peur, Elie Triffault un président immature et dépassé par les événements, Thibault de Montalembert un ministre sûr de lui et intransigeant, François Morel un conseiller flagorneur et obséquieux à souhait. Le monde capitaliste s’écroule : le réalisateur va au bout de cette logique en choisissant pour décor un hangar désaffecté qui tombe en ruines. Le seul regret, après avoir vu ce film, qu’il sorte seulement maintenant. Un souhait : que Frédéric Lordon écrive une suite : avec le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) adopté en octobre 2012 par le Parlement qui instaure la rigueur, la transmutation de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) en MAP (Modernisation de l’action publique) qui continue le désengagement de l’Etat et la disparition des services publics, l’ANI (Accord national interprofessionnel) qui casse le Code du travail, la loi Peillon qui aggrave encore la marchandisation de l’école, il y aurait matière.

  1. Un film de Gérard Mordillat - Avec Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer, Franck de Lapersonne, Patrick Mille, Christine Murillo, Alain Pralon, Antoine Bourseiller, Thibault de Montalembert, Jacques Pater, Elie Triffault, Jean Damien Barbin, Benjamin Wangermée, Odile Conseil []
  2. Post-scriptum – Surréalisation de la crise, p. 131, d’un retrounement l’autre, Seuil - mai 2011 []
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Les savants-penseurs grecs avant Socrate - 3/ L'école d'Elée : Parménide et Zénon

par André Douvier

 

Suite de “Les savants-penseurs grecs avant Socrate – 1/ Les Milésiens et Pythagore” et “Les savants-penseurs grecs avant Socrate – 2/ Héraclite” (cycle sur les penseurs grecs précurseurs de la science dans le cadre d’une université populaire en Sud-Charente)

Ce sont deux penseurs grecs de la cité d’Elée (Castellamare aujourd’hui, au sud de Naples).

Parménide (515-450 avant J.C.)

C’est un penseur d’une extrême rigueur qui opta pour l’immuabilité de l’être derrière les apparences du mouvement du monde. Il fonda ainsi une philosophie de l’être et de l’un ou plutôt de l’être-un immuable.

Divisant la saisie du monde par l’homme en deux aspects :

1- il fit d’abord de l’intellect, de la pensée, du penser, la seule voie, selon lui, qui mène au cœur de la vérité : l’être qui est un, indivisible, fini, immuable et éternel ;

2- l’autre aspect, il le réserva à la connaissance par les cinq sens que nous prenons de l’univers, et sur ce plan-là - qu’il appela la voie de l’opinion – il reconnut a) le mouvement qui est en permanence à l’œuvre dans l’univers et b) les deux causes unies en opposition, selon lui, qui ont produit l’univers en mouvement : une très grande chaleur ou lumière et un très grand froid ou nuit obscure .

Mais il est évident et certain, pour lui, que face à ce spectacle grandiose que nous présentent nos cinq sens - manège organisé par la déesse Nécessité qui anime les diverses couronnes de feu, de lumière et d’obscurité autour et sur la sphère du monde -, face à ce clair-obscur que nous présentent nos cinq sens de l’univers, Parménide lui préfère l’immuabilité de l’être-un, continu et éternel, immuabilité saisie par la pensée car « penser et être « seraient selon lui, « un et le même », c’est à dire identiques.

Enfin Parménide ayant déclaré et tenté de démontrer que le non-être, contrairement à l’être, n’existait pas, ouvrit en fait une brèche considérable dans l’être en faisant surgir par le non-être la négativité inscrite partout dans l’être ! La présence de celle-ci est non seulement attestée par la structure négative ou néantisante de notre conscience, (voir L’Etre et le Néant de J.P. Sartre) mais aussi dans le réel hors de notre conscience par le signe - , opposé au signe + dans l’écriture mathématique, utilisée par nos physiciens et qui nous permet de comprendre le réel hors de nous !

Zénon (né en 489 avant J.C.)

Lui aussi d’Elée, le disciple le plus important de Parménide, inventeur de la dialectique selon Aristote (en politique il a lutté dans sa cité contre le tyran Néarque), il a contribué à nous poser des paradoxes de logique entre le fini et l’infini à propos de la démonstration de la possibilité et de l’impossibilité de l’existence du mouvement.
Les Pythagoriciens expliquaient le mouvement à partir du discontinu et de la multiplicité des êtres (qui sont représentés par les nombres) et plus précisément de la multiplicité d’unités infiniment petites.
Les Eléates, Parménide et Zénon contestent les concepts de cette thèse (discontinuité et multiplicité) . Parménide a institué lui, que a) « rien ne naît de rien » et b) la continuité de l’être pour expliquer le mouvement car contrairement à ce que l’on dit souvent, Parménide ne se ridiculiserait pas à nier le mouvement ; seulement il cherche un concept fondamental qui au contraire pourrait mieux en rendre compte !

Zénon alors, à partir de ce concept de continuité et se plaçant sur le terrain des Pythagoriciens, cherche à formuler des apories (une aporie en grec, c’était une impossibilité de résoudre un problème) qui auront pour but de démontrer que les concepts, le langage et le raisonnement donc, utilisés par les Pythagoriciens ne parvenaient pas à expliquer le mouvement.
On peut présenter au moins deux des quatre apories de Zénon : celle de la « dichotomie » (division en deux de l’espace) et celle de « l’Achille » .

Première aporie : la « dichotomie »

Hypothèse : « L’espace est infiniment divisible (discontinuité) et le temps non-infiniment divisible (= divisibilité temporelle finie d’une continuité) .

Alors aucun mouvement n’est possible apparemment en raison de la “dichotomie’” ou division par deux de l’espace, toujours possible. (Ce concept de dichotomie de l’espace est pythagoricien.) En effet un corps en mouvement ou mobile avant d’arriver au terme de sa course doit d’abord en effectuer la moitié et avant de terminer cette demi-course, il faut qu’il en parcoure à son tour la moitié, et ainsi de suite à l’infini ou d’une manière illimitée !

Explication : l’espace étant, dans l’hypothèse, infiniment divisible, nous obtenons ainsi une infinité de points qu’atteint le mobile, sur une portion de la trajectoire, portion qui se rétrécit à chaque fois au fur et à mesure de l’opération dichotomique ! Ces points sont des unités réelles et distinctes car la discontinuité est postulée dans cette hypothèse. Dans sa course le mobile devra donc entrer en contact avec chacune de ces unités séparées ( points). Or le temps étant supposé non-infiniment divisible, il faudrait pendant l’unité minimum de ce temps continu effectuer un nombre infini de contacts sur ces points. Cela est impossible car nous ne disposerions pour chaque contact que d’un temps infiniment bref, ce qui est en contradiction avec l’hypothèse de la divisibilité temporelle finie.

Donc tout mouvement s’avère impossible (ou plutôt il n’avancerait qu’infiniment petitement, pour être exact et n’atteindrait jamais son but !). Or dans la réalité le mouvement a lieu. Il faut conclure de cette contradiction dans les termes de l’hypothèse, que le langage choisi pour en décrire le mouvement s’est révélé inadéquat, qu’il faut donc le rejeter avec les définitions qu’il comporte et l’hypothèse qu’il implique.

Deuxième aporie, dite « l’Achille »

Deuxième hypothèse : « L’espace infiniment divisible, le temps infiniment divisible. » (L’hypothèse ici est doublement pythagoricienne puisqu’on suppose la discontinuité de l’espace et du temps !)

On considère deux mobiles, Achille et la tortue, qui parcourent une même trajectoire avec des vitesses différentes. La tortue, le mobile le plus lent part en premier.
Quand le mobile le plus rapide, Achille, s’élance à son tour, il devra, avant qu’il ne rattrape la tortue, sa rivale, atteindre d’abord la position que la tortue occupait à l’instant où lui-même – mobile le plus rapide – a pris son départ.
Mais pendant qu’Achille parcourt ce premier trajet, sa rivale, la tortue qui continue sa course, l’aura à nouveau devancé. Donc il y aura un nouveau point par lequel le mobile le plus rapide, Achille, devra passer avant de pouvoir rejoindre le moins rapide, la tortue qui n’attendra jamais Achille. La tortue ne l’attendra nulle part et le mobile le plus rapide, Achille, ne rejoindra jamais la tortue !

Explication : la division du temps effectuée à l’infini, donne par définition des unités discrètes (c.-à-d dire. qui sont toujours séparées par un intervalle) car nous avons admis dans la deuxième hypothèse, la discontinuité temporelle. Mais dans cette 2ème hypothèse la division de l’espace étant différentielle, (c.-à-d. qu’on peut le diviser à l’infini d’une manière illimitée) il arrivera toujours un moment où on produira par elle un infiniment petit comparé à l’unité de distance, qui est à chaque instant, la distance que parcourt le mobile le plus lent pendant l’unité de temps choisie, et cela même si cette unité de temps choisie est, elle aussi un infiniment petit par hypothèse (voir l’hypothèse directement ci-dessus).

Dit autrement ces deux infiniment petits ou infinités ne sont pas du même ordre.
On est ramené à un cas analogue au précédent mais la “dichotomie”  qui consistait à scinder la partie de la trajectoire en deux parties égales est, dans la 2ème hypothèse remplacée par une division qui sépare toujours le segment à parcourir en deux sections proportionnelles aux vitesses relatives des deux mobiles, Achille et la tortue. Les points par lesquels les deux mobiles de vitesse différente (Achille et la tortue) doivent nécessairement passer, définissent des segments réels de la trajectoire puisqu’on a admis sa divisibilité à l’infini dans l’hypothèse.
Or il n’est pas possible d’effectuer un nombre de contacts infinis pendant un temps fini (1ère hypothèse) et encore moins pendant un temps infiniment court (2ème hypothèse) !
Donc Achille, le mobile le plus rapide, ne rattrapera jamais la tortue. Dans la réalité, il est évident qu’il la rattrape : il faut en conclure que le langage et les concepts choisis pour décrire le mouvement se révèlent inadéquats. Il doit conséquemment être rejeté avec les définitions qu’il produit et les hypothèses qu’il suppose.

Ainsi ces concepts de divisibilité infinie de l’espace et du temps, de continuité ou discontinuité si nous avons nous-mêmes, modernes, du mal à les saisir clairement, faisaient déjà partie des préoccupations des savants grecs de la moitié du Ve siècle avant J.C ! Anaxagore, autre grand savant grec de la même époque à Athènes était aussi en train d’élaborer une conception de l’univers où l’infiniment petit se composait d’ une gradation vers l’infiniment petit d’infiniment petits (univers) différents… Cela nous donne le vertige !

Il est bon de rappeler que ces raisonnements qui nous semblent sophistiques au premier abord, si nous nous fions seulement à nos sens, sont en fait au fondement moderne de la découverte en mathématiques du calcul infinitésimal au XVIIe siècle (Newton, Leibniz) !

Bref, Parménide et Zénon - le premier, par une pensée aiguë, rigoureuse et profonde, qui essaie de trouver et de fixer comme une ancre l’identité de la pensée et de l’être afin d’asseoir un jugement solide et certain sur toutes choses vraies et Zénon qui nous fait surgir en logique des paradoxes qui mettent à mal la représentation pythagoricienne de la réalité par la discontinuité et par la multiplicité (fondée sur l’arithmétique des nombres) -, ont tous les deux contribué à construire les inébranlables principes de la logique d’Aristote que nous utilisons, peut-être sans nous en apercevoir, encore tous les jours…