A la une
Rubriques :
  • Chronique d'Evariste
  • République
  • ReSPUBLICA

La République sociale contre le terrorisme

par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire. Auteur avec M. Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette » et avec C. Jousse et Ch.Prudhomme de « Contre les prédateurs de la santé ».
http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

Source de l'article

 

Vendredi, 9 Janvier, 2015
L’Humanité
Par Bernard Teper, 
coanimateur du Réseau Éducation populaire, 
membre du comité de rédaction 
du journal ReSPUBLICA. 

L’horreur de cet attentat meurtrier, un véritable carnage, doit d’abord faire place à notre compassion envers toutes les victimes, tous les blessés, leurs familles et tous les proches : les dessinateurs, les journalistes, les chroniqueurs, les employés et les policiers. Ils sont tombés debout, et c’est la République qui était visée. Ils sont donc nos martyrs, nos héros. Ils sont tombés pour nous.

De Jaurès, directeur de l’Humanité il y a plus de 100 ans, à ce nouvel attentat odieux assassinant Charb, directeur de publication de Charlie Hebdo et plusieurs de ses journalistes – Cabu, Maris, Tignous, Wolinski, en passant par tous les autres journalistes assassinés –, nous voyons bien que c’est toujours la liberté d’expression, et à travers elle la liberté de conscience, qui est visée par les extrémistes fascistes de tous bords. Voilà pourquoi nous devons continuer à affirmer que la liberté d’expression, la liberté de conscience et la laïcité ne sont jamais négociables, et doivent demeurer le sanctuaire inviolable de toute démocratie et particulièrement la nôtre. Face à cet acte de guerre, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre en permanence toujours plus fermement pour que la liberté et son expression (textes, pamphlets, caricatures, photos, vidéos, etc.) demeurent des droits imprescriptibles et pour que ces droits soient respectés.

Les pistes actuellement avancées désignent le terrorisme islamiste. La bataille contre lui doit être sans faille et exempte de toute complaisance. D’un même mouvement, nous saluons les combats salutaires des citoyens français musulmans et de culture musulmane qui se battent aujourd’hui contre la loi du silence, donc pour notre liberté à tous. Leur voix, trop souvent et trop longtemps étouffée, doit couvrir celle des sirènes intégristes. Ils doivent être entendus.

Chacun de nous (gouvernant, élu, citoyen, intellectuel, citoyen éclairé, militant, etc.) devra faire en sorte, selon ses moyens et possibilités, que ces terroristes, ces ennemis de la liberté ne rencontrent pas un terrain favorable, alimenté par des injustices toujours plus grandes et des communautarismes toujours mieux financés, pour mettre à exécution leurs projets funestes.

Pour cela, il convient de tout faire pour que la promesse républicaine, sociale et démocratique puisse enfin s’appliquer à tous. En un mot, retrouver le chemin de la République sociale, c’est participer à isoler les terroristes de toute nature et nous devons tous dire, comme Charb lui-même : « Je préfère mourir debout que vivre à genoux. »1

  1. NDLR – Ce texte de notre camarade Bernard Teper, membre de la rédaction, a été publié par le journal L’Humanité du samedi 10 janvier. Par rapport au texte publié d’origine, nous avons souhaité, avec l’accord de l’auteur, mettre en gras les deux phrases ci-dessus.
    Chaque phrase de ce texte appellera des articles complémentaires dans ReSPUBLICA, notamment sur les origines de ce drame récent. Car, si nous nous réjouissons de la réaction massive du peuple français, nous pensons qu’il faudra bien revenir sur les causes et alors, nous ne sommes pas sûrs que l’unanimité persiste. Nous proposons à nos lecteurs de la région Ile-de-France de rendre hommage à Charlie Hebdo lors d’un ciné-débat avec le film « Caricaturistes: fantassins de la démocratie » de Stéphanie Valloato le dimanche 18 janvier à 14 h précises au cinéma Jacques Tati, allée de la Bouvêche à Orsay (91) joignable par le RER ligne B. []
Liberté d'expression
Rubriques :
  • Combat laïque
  • ReSPUBLICA

Rester Charlie

par Marie Perret
Co-responsable de la commission Ecole de l'Ufal

Source de l'article

 

Après le moment de la sidération, après le moment de la colère, est venu le moment de l’union : des millions de personnes sont descendues dans la rue dimanche pour dire « je suis policier », « je suis juif », « je suis Charlie ».

Serai tjrs CharlieLes journalistes de Charlie Hebdo sont morts parce qu’ils ne sont pas laissés impressionner, parce qu’ils n’ont pas voulu céder sur les principes qui sont au fondement de la République laïque, à savoir la liberté de conscience et la liberté d’expression. L’Ufal a appelé à la mobilisation. Une telle unité est salutaire. Car, au moment de l’affaire des caricatures de Mahomet, trop de voix s’étaient faites entendre pour dire que Charlie Hebdo avait été trop loin, qu’il convenait de faire « bon usage » de la liberté d’expression et de ne pas allumer le briquet à proximité de matière explosive. Comme si les musulmans étaient des barils de poudre, régissant mécaniquement à des phénomènes physiques, et non des sujets libres, capables de réfléchir, de se diviser, et de comprendre ce qu’est la liberté d’expression. Comme toutes les libertés qui sont garanties par le droit, la liberté d’expression est une liberté formelle, vide, qui n’a pas de contenu substantiel, seulement des limites qui sont définies par la loi. Une liberté qui prescrirait a priori les usages qu’il faut en faire ne serait tout simplement pas une liberté. La liberté d’expression comprend aussi le droit de rire du sacré, c’est-à-dire de désacraliser tout ce que l’on peut fétichiser ; la liberté d’expression n’interdit pas qu’on profère des sottises ou des absurdités ; elle n’interdit pas que l’on affirme que telle religion est la plus conne du monde, que toutes les religions sont connes, pas plus qu’elle n’interdit qu’on dise publiquement qu’il est con de soutenir de telles assertions.

Moment d’union salutaire, donc, qui convoque chacun à ses responsabilités. Pour que ces morts ne soient pas vaines, il faut davantage qu’un moment d’indignation « à chaud ». Il faut que l’attentat contre Charlie Hebdo ferme définitivement une parenthèse, celle des renoncements et du silence coupable. Il faut qu’il y ait un avant et un après. Il faut que les discours se clarifient. Il faut qu’à l’avenir, plus personne ne puisse alléguer la sociologie de salon pour, sinon excuser, du moins trouver des circonstances atténuantes aux appels au meurtre contre des militants de la laïcité ou aux autodafé contre des journaux satiriques. Il faut qu’à l’avenir on ne confonde plus jamais la critique de l’intégrisme islamique avec l’islamophobie. Il faut qu’à l’avenir les citoyens se mobilisent pour soutenir tel ou tel intellectuel faisant l’objet d’une fatwa, au lieu de se boucher le nez, d’ergoter et d’en conclure qu’ « il l’a bien cherché ». Il faut qu’à l’avenir, tout citoyen reste Charlie : qu’ils apportent un soutien sans arrière-pensée à ceux qui font l’objet de menace de mort pour avoir usé de leur liberté d’expression.

International
Rubriques :
  • International

Soutenons le droit du peuple grec à prendre en main son destin

par un collectif

 

NDLR – ReSPUBLICA est parmi les signataires de ce texte. Un meeting parisien est prévu dans les prochains jours (à suivre sur www.syriza-fr.org)

Nous, organisations politiques et syndicales, associations citoyennes françaises, souhaitons alerter l’opinion publique au sujet de la situation politique et sociale en Grèce aujourd’hui. Nous sommes unis par le souci de voir la démocratie et la transformation sociale progresser à nouveau en Europe.

A l’issue de près de cinq années d’austérité imposée par la troïka de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI, qui ont conduit le pays dans un désastre économique et social sans précédent, les Grecs sont appelés à exprimer leur volonté dans les urnes. Tout laisse présager le désaveu des politiques austéritaires qui ont été appliquées et la montée électorale des forces qui les contestent.

La victoire de SYRIZA peut ouvrir la voie à la fin de la politique néolibérale d’austérité mise en œuvre par les gouvernements grecs et à la tutelle de la Troïka, au rétablissement de la souveraineté populaire et du cadre démocratique, à la sauvegarde des services publics et du patrimoine public, à la redistribution des richesses en faveur de la population. Comme le montrent les manifestations massives au Portugal, en Espagne et plus récemment en Italie, ou la grève générale en Belgique, l’injonction de rembourser aux détenteurs de capitaux des dettes illégitimes au prix de la destruction d’un modèle social ne passe plus.

Une telle rupture avec les recettes néolibérales est aujourd’hui nécessaire dans l’ensemble des pays européens et notamment en France. Les Mémorandums, la mise sous tutelle des pays les plus fragiles par la Troïka doivent cesser immédiatement. Aujourd’hui, le poids de la dette publique sert de justification aux politiques austéritaires. C’est pour cela que nous considérons qu’il faut soutenir l’exigence portée par Syriza d’annulation de la plus grande partie de la dette publique et conditionner le remboursement de l’autre partie à la satisfaction effective des besoins de la population en matière d’alimentation, d’habillement, de santé, de logement, d’éducation, d’emploi, d’environnement et de sécurité publique qui représentent autant de droits fondamentaux. Ces mesures, qui sont une nécessité urgente pour les Grecs, sont un exemple à diffuser et à débattre. Elles doivent s’accompagner d’un audit citoyen de l’ensemble des dettes souveraines en France comme en Grèce et dans le reste de l’Europe, audit que sommes nombreux à avoir porté depuis 2011.

C’est au peuple grec de prendre en main son destin. Nous nous opposons fermement à toutes les tentatives actuelles d’ingérence dans la vie politique grecque de certains dirigeants européens que ce soit par des déclarations publiques ou par des mesures visant à créer un climat de peur et d’intimidation. Nous dénonçons également toute tentative de désinformation concernant l’état réel de la Grèce et les positions soutenues par les forces qui rejettent les Mémorandums. Nous nous opposerons demain avec la même fermeté à toute tentative de chantage et d’isolement à l’encontre d’un gouvernement grec qui prendrait le contrepied des choix actuels.

Nous vivons un moment historique. Les mouvements sociaux massifs dans le pays ont construit une solidarité contre la crise. L’arrivée au gouvernement d’une force de rupture avec l’austérité en Grèce peut ouvrir la voie à un bouleversement politique à l’échelle européenne. Cela contribuerait à donner un souffle nouveau aux mobilisations sociales et citoyennes, à faire reculer l’abstention et à donner un coup d’arrêt à la montée de l’extrême droite. C’est pour cela que dans les semaines et les mois qui viennent nous manifesterons partout en France notre solidarité avec le peuple grec, avec l’espoir qui émerge en Grèce et qui est aussi le nôtre.

Carnets de voyage
Rubriques :
  • Carnets de voyage
  • International

Un parcours en Cisjordanie

par Ghislain

 

Suite d’un premier article : De Amman à Hébron via Jérusalem

Nous irons à Jénine une journée. Je retrouve avec difficulté une association culturelle visitée voici 5 ans. Trois femmes nous accueillent. Café. La femme rencontrée en 2009 est repartie en France. Le lendemain c’est un aller-retour à Tulkarem. Islam nous accompagne et nous emmène à l’Université. Bien qu’elle soit mixte la cafétéria est squattée par les hommes. Les groupes hommes femmes ne se mélangent pas. Je me dis que les luttes des années 70 ont laissé bien peu de traces. Il y a cependant un peu d’agitation sur le campus. Françoise ramasse un tract qu’Islam traduit de façon fantaisiste. (Nous le découvrirons plus tard à Amman). Je voudrais revoir R., femme prisonnière à qui nous écrivions jusqu’à sa libération. En 2009 je l’avais visitée. Elle habitait le camp de réfugiés. Elle est policière. Un groupe de policiers palestiniens se renseigne par téléphone. R. est maintenant à Kalkilia.

A Naplouse, Islam nous parle d’affrontements dans un camp. « Allons-y ! ». Je m’aperçois alors qu’Islam dit n’importe quoi mais surtout qu’il n’irait pour rien au monde dans un camp. Les réfugiés sont des parias pour lui. En effet les plus combatifs sont les gens des camps et les Israéliens les répriment avec la plus grande violence. En 2002 le camp de Jénine fut bombardé pendant 13 jours sans interruption, jour et nuit et ni la presse ni les secours ne purent y pénétrer. La classe moyenne est beaucoup plus résignée.
Nous partons pour Jéricho. C’est la seule ville qui est complètement sous administration palestinienne (1994, Oslo II). Autonomie illusoire puisque les Israéliens contrôlent toute la Cisjordanie. L’hôtel bon marché Hisham Palace est fermé. Nous devons aller à 3 km avec des « services ». La région jouit d’un climat favorable et de sources. Palmeraies et cultures maraîchères. Mais il est temps de repasser en Jordanie.
Le jour du départ commence bien. Le cafetier nous offre le café. Le taxi dit qu’il nous prend pour le pont Allenby. Mais au check-point à 3 km, surprise. Il fait demi-tour. Avec son taxi palestinien il n’a pas le droit de passer. Il le sait bien sûr. Nous refusons un taxi israélien trop cher. Les soldats nous montrent un autre check-point à 1 km et nous laissent passer à pied. Là-bas les militaires nous expliquent que nous ne pouvons continuer qu’en taxi. Je tente ma chance auprès d’une grosse voiture officielle (à la frontière l’homme viendra s’excuser, il ne pouvait nous prendre. il est norvégien. Je lui dis savoir ce que la Norvège fait pour la Palestine) et le taxi israélien nous embarque.
Les formalités de départ sont rapides, assorties d’une dernière mauvaise surprise qui n’existait pas en 2009 : taxe de sortie de 41 euros par personne ! C’est la meilleure ! non seulement ils occupent ce pays mais ils se font de l’argent sur les visiteurs, les marchandises d’exportation, le ciment qui servira à reconstruire ce qu’ils ont cassé…
Nous retrouvons l’hôtel fréquenté par les Asiatiques, une jeune femme polyglotte qui travaille en Jordanie depuis 9 à 10 mois et qui a des avis très pertinents sur la Jordanie et… deux communistes palestiniens dont l’un est un journaliste écrivain indésirable pour les Israéliens et pour l’Autorité palestinienne. Il a installé son QG dans un coin du café chicha que nous fréquentons et passe 10 heures par jour sur son ordinateur, carburant au café. Il jongle avec la censure du Royaume et quand il est dans le collimateur il bascule sur un site hébergé aux USA. Il ne parle pas français mais connaît bien la littérature française, Hugo, Aragon (il a appelé sa fille Elsa). Il nous emmène à l’Union des écrivains, au Syndicat des artistes et à un concert (style égyptien). Par curiosité vous pouvez aller sur le site originalityonline.blogspot.fr , c’est en anglais et en arabe et c’est lui, Nazmi, que vous voyez fumant sa cigarette sur le trottoir à Amman. Nous nous voyons tous les jours.
femme

 

 

 

 

Une escapade à Petra,                l’incontournable site nabatéen et c’est le retour en France.

Post-scriptum

En ce 10 décembre, de retour en Auvergne, nous apprenons la mort d’un ministre palestinien qui intervenait contre une colonie illégale. Un commentateur de France Inter a parlé de bousculade !  Quel culot ! Vous avez vu le soldat le saisissant à la gorge ? On en parle parce qu’il s’agit d’un ministre mais il faut dire que c’est du quotidien pour la population.

Au retour, nous avons pu voir au cinéma à Clermont-Ferrand un document israélien exceptionnel, The Lab de Yotam Feldman : son dernier passage sur la Chaîne parlementaire LCP est programmé dans la nuit du 16 au 17 janvier : http://www.lcp.fr/emissions/docs-ad-hoc/vod/165360-vendeurs-de-guerre
Le cinéaste interviewe des fabricants et marchands d’armes en Israël. Ces gens sont d’un cynisme et d’un racisme inégalés. Ils ont reconstitué un « village palestinien » où ils s’entraînent au tir. Ils ont le fusil à tirer dans les coins : risque zéro pour le tireur. Ils sont les plus avancés du monde en matière de drones militaires. On comprend que les 3 massacres à Gaza leur servent de terrain d’expérience, de « labo » grandeur nature pour améliorer leurs armes et ils s’en vantent… Israël est le 4e vendeur d’armes dans le monde mais le 1er si vous tenez compte de la taille et de la population du pays. On comprend surtout que – comme les USA – le complexe militaro-industriel est tel qu’Israël ne veut pas de la paix ! La société israélienne charrie tellement d’inégalités et de contradictions que la guerre et la soi-disant insécurité lui servent de ciment social. Ces gens ne parlent pas de religion.
Contrairement à nos islamo-gauchistes qui, en France, se sont spécialisés dans l’islamophobie et n’ont fait qu’introduire de la confusion dans le débat alors que – en tant qu’anciens gauchistes –  ils devaient montrer que la religion est une affaire privée et que le vrai problème est le racisme qui est hélas un fléau mondial. Si vous avez un doute, allez voir « christianophobie » par curiosité… et vous comprendrez que ce nouveau vocabulaire est un piège.

A lire, à voir ou à écouter
Rubriques :
  • A lire, à voir ou à écouter
  • Cinéma
  • Débats politiques
  • Education populaire

« Peuple et Pouvoir ». Un film documentaire pour l'éducation populaire

 

« Peuple et Pouvoir » est le titre d’un film documentaire réalisé par Marie Pialat sur une idée de Marie Pialat et Jean Valentin. Il a comme prétexte et fil conducteur le dessin ci-joint légendé : Le peuple ne connaît pas son véritable pouvoir.

peupele et pouvoirCe film nous livre une somme de points de vue de simples citoyennes et citoyens à propos de ce dessin. Il est l’occasion de faire émerger des questions telles que (par exemple) :

• Le peuple c’est quoi ? Pense-t-il ?

• Le peuple a-t-il un pouvoir caché qu’il ignore ?

• Le peuple idéal c’est quoi ?

• Le peuple est-il éduqué ?

• Comment le peuple peut-il connaître son véritable pouvoir ?

• Le peuple a-t-il déjà pris le pouvoir ?

• Est-ce par paresse intellectuelle, par ignorance, par peur que le peuple craint le pouvoir ?

• La démocratie est-elle en danger aujourd’hui ?

• Quelles pourraient être les conditions de prise de pouvoir par le peuple ?

• Etc.

Il y a là matière à réflexion individuelle et collective où le peuple serait son propre pédagogue au delà des pratiques politiques politiciennes.

C’est un outil d’éducation populaire destiné à redonner du sens commun aux mots tels que : peuple, pouvoir, politique, philosophie, démocratie, société, social, etc. Son objectif serait de permettre la reconstitution de l’idée de peuple afin qu’il redevienne le véritable artisan et acteur de son destin.

Le peuple dont nous faisons tous partie retrouverait-il là l’opportunité de re-légitimer sa souveraineté ? Saura-t-il réinventer l’idée de démocratie républicaine ? Le peuple viendra-t-il répondre à ces questions ?

Ce documentaire, outil de débat, est d’abord conçu pour permettre la conduite d’échanges en public, par lui même, pour lui même et au sein de lui même.

Sa projection peut-être suspendue après chaque séquence pour faciliter les prises de paroles sur chacun des nombreux sujets traités. L’expérience a montré la pertinence de cette formule.

Ainsi, le film peut être projeté séquence par séquence ou en 2 séances (1ère et 2ème partie) ou dans son ample intégralité.

Ce film intéresse les acteurs scolaires (lycées) et universitaires, les associations d’éducation populaire, les clubs philosophiques, les ciné-clubs, les syndicats, les partis politiques, les élus, les acteurs de la vie publique, …

Sa diffusion n’est pas prévue dans les réseaux commerciaux. Par contre, il est simple d’en obtenir une copie en prenant contact avec l’association « Peuple & Pouvoir » : peupleetpouvoir@gmail.com

Le film a une durée totale de 1 h 35. Il est disponible sur demande en DVD et DCP.

Courrier des lecteurs
Rubriques :
  • Courrier des lecteurs

Réactions à l'actualité

 

Coup de gueule ! (par Jean-Pierre Lefèvre)

Le mythe du peuple souverain travaillant à son émancipation pour édifier une société plus juste et fraternelle est une donnée essentielle de notre culture, de notre réflexion et de notre imagination. Le récit de ce mythe vient de s’enrichir d’une page d’écriture couleur du sang des douze morts de Charlie tué par la bêtise, l’ignorance et le fanatisme.
Ce crime odieux le premier mercredi de l’année 2015 est celui du vivre ensemble !
Ce qui me conduit formuler cette symbolique tragique, des balles d’armes de guerre à Paris ont brisées les crayons de l’insolence et tuées la Pensée Libre. Le comité de rédaction de Charlie était composé, pour certains d’Athées mais loin d’être stupides, pour d’autres de libertins anti-religions et enfin d’irrévérencieux de la politique.
L’esprit rédactionnel de Charlie est celui des Lumières, il ne refaisait pas à l’identique celui de la Révolution française, mais il réactualisait le concept de citoyen et citoyenne.
Il était pour le lecteur que j’étais un antidépresseur et permettait de croire qu’il était possible de se construire un avenir.
Les révolutionnaires ont bâti un système de valeurs en adoptant le 26 aout 1789, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, ce qui conduira à la République une et indivisible, laïque et sociale.
Ce libre propos n’est pas celui de la commémoration d’une cohorte de romantique, ce n’est pas celui d’un quelconque rite religieux, mais de proposer, que la lutte pour la démocratie véritable qui est bien le seul héritage positif et commun avec ceux de Charlie d’avant. Je propose que nous apportions à Charlie d’après notre soutien indéfectible en l’achetant au kiosque à journaux.

Je suis Charlie … (par Mourad Tagzout)

Je sais, je sais, il faut être rassembleur …
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ces années 90 ou journalistes, intellectuels, citoyens algériens… étaient assassinés par les islamistes et ou la solidarité avec les démocrates algériens était rare, très rare : des camarades communistes, quelques intellectuels, Marianne, Charlie (oui déjà) …
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ces 132 écoliers pakistanais abattus il y a 3 semaines par les talibans, à ces femmes yezidies violées et tuées par Daech, aux victimes de Mohamed Merrah …
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ces puissances occidentales qui prétendent combattre le terrorisme, alors qu’elles le favorisent ici par leurs politiques d’austérité, et au Sud par leur appui aux dictatures, à la politique coloniale d’Israël …
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ceux qui, il n’y a pas longtemps, disaient que Charlie alimentait le racisme (sic !), ne cherchait qu’à faire de la tune et ne risquait rien …
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ceux qui te demandent quand tu veux dénoncer Daech ou organiser la solidarité avec Kobane de faire attention à ne pas être « islamophobe ».
Mais, j’ai trop mal quand je pense à ceux qui réduisaient la montée de l’islamisme dans les quartiers populaires au fait d’«énergumènes» et qui découvrent aujourd’hui, qu’il s’agit d’un assassinat « politique »…
Ne voyez-vous pas camarades, que l’islamisme est un fascisme qui utilise la religion pour imposer un modèle de société totalitaire, sexiste, raciste, homophobe ?
Ne comprenez-vous pas camarades, que l’islamisme est le meilleur allié de l’extrême-droite européenne ?
Il partage avec cette dernière sa vision totalitaire de la société. Il lui permet également de développer ses thèses sur l’ « incompatibilité» des musulmans avec la démocratie, de monter les populations les unes contre les autres… Ne voyez-vous pa,s camarades, que les islamistes sont de formidables auxiliaires des impérialismes qui veulent plonger et maintenir la rive sud de la Méditerranée dans le chaos politique et le sous-développement pour pouvoir continuer à la dominer et à l’exploiter ?
Peut-être que la tragédie que nous vivons va nous permettre d’avancer dans la prise de conscience ? Je l’espère …

Agenda
Rubriques :
  • A lire, à voir ou à écouter
  • Agenda

Caricaturistes : fantassins de la démocratie, documentaire de Stéphanie Valloatto

 

DIMANCHE 18 JANVIER – 14 H

CINÉMA JACQUES TATI
Allé de la Bouvêche – 91400 Orsay

img_caricaturistes CARICATURISTES :
FANTASSINS DE LA DÉMOCRATIE
de Stéphanie Valloatto
Documentaire
Infos : 1 h 46 – FR / BE / IT – VO

Ciné-débat animé par Charles Henry (Président départemental des MJC de l’Essonne)
et Bernard Teper (co-animateur du Réseau Education Populaire