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L’échéance capitale du 6 mai approche. Les choses s’accélèrent. On voit les grandes lignes de ce qui se prépare.
Les députés UDF, qui ne sont pas tous des guerriers, loin de là, se laissent débaucher les uns après les autres par l’UMP. On peut faire confiance aux pitt-bulls de Sarkozy, les sympathiques Hortefeux, Raoult, Balkany, Devedjian et autres, pour leur faire passer un message simple, pistolet sur la tempe : soutiens-nous, où on te fait battre en présentant un UMP contre toi.
Bayrou voit l’avenir du Parti Démocrate, qu’il entend créer, déjà fortement menacé. Il joue donc un rapprochement avec le PS. Le débat de samedi, avec Ségolène Royal, où de nombreuses connivences ont été mises en avant, sert-il à préparer un accord électoral pour les législatives ? Le PS serait-il prêt à abandonner un certain nombre de circonscriptions au Parti Démocrate, ex-UDF, pour lui sauver la mise, et préparer un nouvel axe politique ? Dans ce cas, faut-il prendre au sérieux la déclaration d’Henri Emmanuelli, appelant à la construction d’un grand parti de gauche anti-libéral, annonciateur de l’éclatement du PS et du départ de son aile gauche, ou un simple effet d’annonce pour occuper le terrain ?
Nul ne sait, d’autre part, quel sera le discours de Le Pen, affaibli par un score décevant, à ses électeurs, le premier mai, à Paris.
Le grand débat télévisé, le mercredi 2 mai, qui verra sans doute des records d’écoute, aura lieu entre les deux vainqueurs du premier tour.
Les spécialistes estiment à 2 % l’influence possible d’un tel duel, lors des échéances présidentielles, et chacun sera dans l’attente, au-delà de l’échange, de la petite phrase qui fera mouche, et déstabilisera l’adversaire.
Les scores du premier tour paraissent favorables au candidat de l’UMP. Nul ne sait, malgré tout, si la candidate tirera profit de ses manœuvres avec l’UDF (que le PS découvre après-coup). Cela lui vaudra-t-il le ralliement massif d’une partie significative des 7 millions d’électeurs de Bayrou, sans lui coûter par ailleurs un nombre important d’électeurs d’extrême gauche ?
Nul ne sait le pourcentage d’électeurs de Villiers et de Le Pen qui se reporteront sur Sarkozy.
Personne ne peut dire si la virulence de la campagne orchestrée par Bayrou, le Parti socialiste, un ensemble d’associations et l’extrême gauche contre Nicolas Sarkozy fera hésiter un certain nombre d’électeurs, et permettra une victoire inattendue de la candidate socialiste.
Respublica n’a jamais caché, depuis des mois, son opposition au programme du maire de Neuilly. De nombreux papiers, témoignages et arguments ont été publiés dans ce journal. Pour autant, tout en connaissant la dangerosité du programme du candidat Sarkozy, Respublica refuse de tomber dans certains délires de gauchistes, et d’accompagner une campagne parfois nauséabonde. Notre conception du combat politique et de la démocratie, c’est le débat, et certainement pas l’encouragement à la haine, voire aux violences civiles, quand on n’a pas obtenu ce qu’on souhaitait par les urnes.
Certains opposants de Sarkozy ne devraient pas tomber dans des caricatures aussi grotesques que les anti-communistes primaires qui voyaient, en 1981, après la victoire de Mitterrand, les chars soviétiques dans les rues de Paris !
Par ailleurs, notre journal n’est pas l’organe d’un parti, et ne soutiendra aucun des deux postulants. Les résultats du premier tour, les petits arrangements PS-UDF entre les deux tours, sèment le trouble chez de nombreux électeurs. Nous ne tairons pas cette situation, et laisserons les arguments s’échanger, dans nos colonnes, comme nous avons laissé s’exprimer ceux qui, bien que se réclamant de la gauche, pensaient que le vote Bayrou au premier tour pouvait modifier la donne de la vie politique française.
La majorité des rédacteurs et des lecteurs de Respublica, souhaitent la victoire de Ségolène Royal et voteront pour elle, surtout pour battre Sarkozy. Cela se retrouve, bien sûr, dans les choix rédactionnels que nous faisons. Mais nous respecterons certains de nos rédacteurs, et d’autres lecteurs, qui, avec leurs arguments, renvoient dos-à-dos les deux candidats, et iront voter blanc dimanche prochain. Nous avons choisi, par contre, de ne publier aucun des articles qui nous parviennent, appelant à voter Sarkozy.
Les moments d’élections sont toujours des périodes passionnées, dans la vie politique, dans les associations ou dans les partis. Mais la passion ne doit pas remplacer la raison qui seule, devra guider les choix de chacun.
Après la présidentielle, les choses risquent d’aller vite. Si le maire de Neuilly, qui n’hésite pas à se présenter comme le candidat du peuple, gagne, il cherchera à profiter de cet effet pour accélérer sa confrontation avec les organisations syndicales, sur deux sujets majeurs : le service minimum dans les transports, en cas de grève, et les régime spéciaux, où il a annoncé la couleur.
Si la candidate du PS gagne, il conviendra, pour les Républicains, de se montrer particulièrement vigilant par rapport, entre autres, à sa conception de la régionalisation poussée jusqu’au bout, qu’elle partage par ailleurs avec Bayrou, et de bien vérifier si cela demeure compatible avec la conception de la République laïque, une et indivisible.
Dans les deux cas, faites confiance à Respublica pour informer, débattre et appeler aux nécessaires mobilisations.
Évariste
Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org
Le peuple du non de gauche doit se mobiliser après le fiasco de ses représentants politiques au premier tour de la présidentielle.
Le peuple du non de gauche, appelé ainsi en référence au 31% du « non » de gauche au référendum sur le projet de TCE du 29 mai 2005, n’a pas de quoi se réjouir des résultats du 1er tour.
Aucun candidat qui se revendiquait de la mouvance antilibérale n’a fait plus de 5% des suffrages exprimés.
Marie-George Buffet a réussit à faire pire que Robert Hue il y a 5 ans et son score autant que l’attitude de la direction du PCF laisseront des plaies ouvertes, aussi bien au sein du PCF, dont la cohésion est désormais menacée, qu’au sein de nombreux collectifs antilibéraux, qui ont vécu comme un coup fourré l’échec de la réunion des 9 et 10 décembre, et comme un coup de force l’annonce de la candidature de MGB.
Il faut désormais affronter le 2ème tour. Autant la mobilisation pour voter Chirac en 2002 a été instinctive, épidermique, mais a laissé un goût amer à beaucoup, autant cette fois-ci, la mobilisation pour faire barrage à Sarkozy mérite d’être réfléchie et assumée. Le vote Royal relève d’abord du désistement républicain. Ne pointer comme certains que les insuffisances de son programme, ses propositions d’accompagnement du néolibéralisme, ses penchants régionalistes qui font bondir tout républicain, en occultant complètement les dangers du personnage Sarkozy et de son projet, relève de l’aveuglement. Comment peut-on défendre que le pire soit l’égal du mauvais ?
Le vote Royal n’a pas à être soumis à conditions. Il ne s’agit pas d’un vote d’adhésion, mais d’un vote qui nous évitera cinq ans de bonapartisme version Sarkozy : autoritarisme, restriction des libertés individuelles, justice aux ordres, casse sociale, communautarisme et remise en cause de la laïcité, défense corporatiste des puissants, mise au pas de la presse, atlantisme qui pourrait nous conduire sur de nouveaux champs de bataille, etc… Chaque bulletin qui manquera à Royal sera une voix donnée à Sarkozy !
La responsabilité des organisations politiques de l’arc du non est grande dans la situation d’aujourd’hui. Elles doivent rapidement digérer et analyser leur échec, et se ressaisir sans délai. Elles le doivent car c’est à elles qu’incombe d’offrir au peuple du non de gauche, majoritaire dans le pays, la représentation politique qu’il mérite, pour appliquer la politique qu’il réclame.
Les démarches anti-partis risquent de fleurir. Leur donner raison (les arguments ne manquent pas), c’est tirer une croix sur tout projet politique antilibéral à vocation majoritaire pour au moins 10 ans.
Chaque composante doit démontrer sa volonté de construire une dynamique dont l’objectif sera de créer les conditions pour sortir de la marginalité d’ici 5 ans. Ce qui signifie que les organisations spécialisées dans l’opposition protestataire devront entreprendre leur mutation, pour servir le peuple, et non plus pour se servir du peuple à la seule fin de renforcer leur chapelle. Ce qui signifie aussi que les organisations spécialisées dans la domination hégémonique devront apprendre à respecter leurs partenaires, et admettre que leur histoire, si elle mérite reconnaissance et respect, ne donne des droits spécifiques qui en seraient hérités.
L’heure n’est donc pas à la démobilisation sous prétexte de déception suite aux résultats du premier tour.
L’heure est à la mobilisation pour assurer la défaite de Sarkozy.
L’heure est à la mobilisation pour permettre la construction d’un cadre politique crédible qui proposera enfin une offre politique correspondant aux aspirations du peuple.
L’heure est à la mobilisation pour renforcer le seul contre pouvoir légitime et efficace de notre République, le mouvement social.
L’heure est à la mobilisation pour faire du 29 mai prochain un temps fort au cours duquel le peuple du non de gauche devra envoyer un message fort au nouveau Président pour lui signifier que les Français ne viennent pas de lui signer un chèque en blanc.
Christian Gaudray
DECLARATION DU MARS-GAUCHE REPUBLICAINE
La campagne pour le premier tour des Présidentielles n’aura pas comblé les attentes de tous ceux qui espéraient en faire le prolongement politique du non au TCE et des mobilisations sociales qui ont suivi. Les sondages, les témoignages, la forte mobilisation militante et citoyenne dans les meetings, ont confirmé la priorité accordée par nos concitoyens à la question sociale. Ce sont ces thèmes qui auraient du être au centre des débats et des propositions. Par manque de volonté ou de crédibilité, la gauche, toutes tendances confondues, n’a pas su suffisamment s’en saisir pour imprimer plus fortement sa marque sur la campagne. Résultat : elle obtient, toutes candidatures cumulées, un score relativement faible et son message a été si brouillée qu’un candidat centriste a pu apparaître aux yeux d’une partie de ses électeurs comme la meilleure alternative contre Nicolas Sarkozy. Force est de reconnaître qu’entre un projet social-libéral de gauche et un projet libéral-social de centre droit, la différence ne saute pas aux yeux et que du coup l’impact personnel peut prendre le pas sur les considérations politiques.
Fort heureusement les électeurs non seulement se sont déplacés en masse, confirmant après la campagne référendaire le civisme et le vif intérêt de nos concitoyens pour la politique et abaissant du coup le score du Front National, mais surtout suffisamment d'entre eux ont finalement décidé que le clivage gauche/droite était encore le plus efficace moyen de s’opposer à Nicolas Sarkozy. Ce choix nous permet aujourd’hui de prendre part sans réserve à la bataille qui s’annonce. Il faut battre Nicolas Sarkozy ! Car le candidat de l’UMP n’est pas seulement dangereux pour ses accès d’humeur vis-à-vis de la presse ou ses attitudes provocatrices face aux jeunes des banlieues. Par son action et son projet, tout démontre sa volonté d’imposer à notre pays une contre-révolution libérale à la hauteur de ce que fut celle de Margaret Thatcher en Angleterre. Sarkozy est aussi l’homme des ruptures annoncées avec tout ce qui reste de la tradition gaulliste. Ultra l'atlantisme, son soutien à Bush laisse penser que contrairement à Jacques Chirac il aurait engagé la France dans le conflit irakien. Enfin il n’hésite pas, à, tour à tour, flatter aussi bien les replis communautaires qu'à se faire le chantre des valeurs « chrétiennes » ou à dangereusement lier identité nationale et immigration.
Le Mars-Gauche Républicaine appelle en conséquence à voter sans réserve pour Ségolène Royal.
Dans le même temps nous lui affirmons, ainsi qu’au Parti Socialiste, qu’il est encore temps d’orienter son projet à gauche. De nouvelles voix vont s’élever pour appeler à une alliance avec le centre. Elles ne feront ainsi que concrétiser l’idéologie sociale-libérale qui domine depuis trop longtemps le PS en une construction politique ad hoc. Ces voix sont de mauvaises conseillères : ce n’est pas en lorgnant sur sa droite que Ségolène Royal battra celle-ci. Mais même en cas de victoire, ce funeste projet serait le plus sur moyen de s’éloigner encore un peu plus de l’aspiration et des besoins du plus grand nombre et donc de préparer de futures défaites plus cuisantes encore que celle d’avril 2002. Si Ségolène Royal veut mobiliser davantage l’électorat populaire que son adversaire, elle ne doit pas seulement gérer le vote utile dont elle a déjà bénéficié mais elle doit renouer avec la vocation transformatrice de la gauche. Il lui appartient non de glorifier abstraitement la valeur travail mais de s’attaquer à une répartition des richesses qui depuis 10 ans n’a eu de cesse de se faire au profit des revenus du capital et au détriment de ceux des salaires. Ce n’est pas la priorité à la réduction de la dette qui doit servir de boussole à notre politique économique mais bien des mesures pour la création d’emploi et pour résoudre les besoins urgents qui se posent aujourd’hui en matière d’éducation, de logement, de santé, de lutte contre la pollution, etc… Ce qui au demeurant aurait à terme des effets sur le désendettement de la France en relançant la croissance.
Il est également nécessaire d’affirmer clairement une politique de maintien et d’essor des services publics ce qui passe notamment par le retour à un service 100% public de l’énergie et à l’arrêt de l’ouverture au marché engagée sur plusieurs secteurs. Enfin, elle doit clairement redonner au parlement la place centrale qu’il devrait détenir dans une 6ème République qui n’oublierait pas également d’instaurer une véritable démocratie sociale dans les entreprises. Voilà le type de mesures qui seraient à même de motiver le peuple de gauche.
A vrai dire, nous n’imaginons guère Ségolène Royal et son parti opérer pareille évolution par eux-mêmes. C’est pourquoi la gauche antilibérale ne doit pas rester spectatrice de cette bataille. Nous restons convaincus – et le phénomène Bayrou l’a paradoxalement prouvé – qu’il y avait matière pour elle à atteindre un score historique et ainsi à peser réellement sur toute la gauche. Bien sûr le traumatisme du 21 avril a joué. Mais c'est sa division, ajoutée au rôle protestataire dans lequel se sont maintenus, non sans talent parfois comme le démontrent les résultats, les candidats d’extrême gauche, qui l’ont d'abord renvoyé à un rôle finalement subalterne. Et ce alors que malgré le vote utile, environ 10% d'électeurs se sont tournés sur des candidats à gauche du PS. Il lui revient maintenant d'être utile pour le second tour. A cet effet nous avons signé un appel avec plusieurs personnalités[1] à un grand meeting unitaire rassemblant toutes celles et tous ceux qui ont battu ensemble les estrades pendant la campagne du référendum pour que chacun, avec ses différences, mais sur la base commune de rupture avec le libéralisme, viennent apporter sa pierre à la mobilisation contre Sarkozy. Et indiquer ainsi au PS qu’il est encore temps de s’engager dans une autre politique et sur un autre projet pour les cinq années à venir.
Il nous appartient de reprendre l’offensive. Que l’échec de notre division nous aide à comprendre que divisés nous restons bien peu utiles à notre peuple. Et qu’ensemble nous serions à la fois plus efficaces pour battre Sarkozy et pour poser la question de la résistance au libéralisme et de la transformation politique, sociale et démocratique dans les cinq années à venir. A commencer par les législatives où les militants du Mars-Gauche Républicaine œuvrent depuis des semaines au maximum d’accords unitaires.
Le 22 avril 2007,
[1] l'appel en question est signé par Clémentine Autain, Eric Coquerel, Claude Debons, François Labroille, Roger Martelli et Christian Picquet.
Eric Coquerel Président du MARS - Gauche Républicaine
Le 22 avril, Ségolène Royal, déclarée candidate de la gauche soutenue par le Parti socialiste s’est qualifiée pour le second tour. La gauche de la gauche au passage est laminée par le vote utile. Le PCF atteint dans ce contexte un chiffre historiquement bas qui pose la question de sa survie.
Après qu’est réussie l’idée d’un grand rassemblement de la gauche axé sur le vote utile, pour permettre à celle-ci d’être au second tour à travers la personnalité de Ségolène Royal et ainsi ne pas reproduire le séisme du 21 avril 2002, est avancée une toute autre idée, celle d’une alliance avec la droite du centriste Bayrou, troisième homme de ces élections. Dominique Strauss-Kahn évoque alors "une occasion historique de changer la donne »…
Une semaine après l’ouverture de la campagne pour le second tour, commence à éclater au grand jour pourquoi au 1er tour, les choix des Français ont été tronqués à gauche à la faveur d’un vote utile qui n’a servit qu’à éreinter un plus notre démocratie, à approfondir encore un peu plus la rupture entre la politique et le peuple, la crise de la moralité dans la chose politique et le piétinement de l’intégrité des idéaux.
Cette façon dont les commentateurs voyaient avec euphorie un réinvestissement des Français dans la démocratie et la citoyenneté, en raison de la forte participation, n’aura été en réalité qu’une gageure, qu’un hold-up de plus.
Un débat est même co-organisé par Ségolène Royal et François Bayrou sous le signe d’un rapprochement d’intérêts entre une certaine droite et une certaine gauche. Les propos y sont édifiants. Ségolène Royal y explique qu’il faut moins d'Etat, plus de régionalisme et plus d'Europe. Ainsi, ce que propose Ségolène sur le plan de la décentralisation, c’est d’aller encore plus loin que Raffarin, alors que nous sommes aujourd'hui déjà dans une République décentralisée selon le texte de la nouvelle constitution préparé par le Conseil constitutionnel avec des régions qui peuvent déroger à la loi commune. Comme cela était déjà dénoncé avec le volet IV de la décentralisation, ce qui est visé avec la région comme première espace politique de référence, c’est à converger dans le sens de la construction européenne qui vise la mise en concurrence des régions et l’effacement des nations. En vérité, la nation coure un danger mortel avec cette politique qui veut en finir avec toute capacité pour le peuple à exercer sa souveraineté, et donc en finir avec la République que nous connaissons. Ce qu'elle veut, comme tous les Européens fédéralistes convaincus, de la droite la plus conservatrice à la sociale-démocratie européenne, c'est en finir avec une exception française qui, de la laïcité à notre modèle social, est une épine empoisonnée à leurs yeux dans la destinée de la construction européenne, superstructure de la mondialisation.
Elle avance ailleurs dans le débat, qu'elle veut mettre en place des syndicats de masse, il faut entendre à la suédoise ou à l'allemande, qui n'ont en réalité quasiment pas d'indépendance vis-à-vis des pouvoirs en place et servent le plus souvent de courroie de transmission à la politique du patronat via la sociale-démocratie qui les a inventés, poursuivant que, cela "va permettre aux partenaires sociaux de discuter avant toute nouvelle loi concernant la réforme du code du travail" Si on le savait pas, on sait maintenant qu'elle a aussi cette réforme là dans ses cartons, en toute bonne logique européenne.
On nous dit qu’il faut voter Ségolène car sinon ce sont nos libertés individuelles qui seraient directement menacées. Mais en réalité celles-ci sont bien plus menacées par le régionalisme et l'Europe que prône Ségolène, ou Sarkozy à sa manière, qu'à travers un certain nombre de faux débats dont le formatage des réponses dépend de choix généraux sur lesquels, de l’un à l’autre des deux candidats en lice, il y a effectivement de quoi avoir peur.
Ces libertés individuelles, elle y tiendrait tant que cela, elle qui était favorable à tout ce qui remettait en cause la laïcité dans le TCE : consultation des représentants des religions avant le vote des principales lois, manifestation en public de sa religion sans entrave, reconnaissance du droit des minorités s'opposant aux droits supérieurs des individus... Une remise en cause non seulement de la laïcité mais des Droits de l’homme tels qu’en France ils ont été imaginés pour satisfaire à l’idée de nation, autrement dit la souveraineté du peuple, qui ne peut être faite que d’hommes libres, des citoyens au-dessus de tout corps intermédiaire par excellence de la religion.
Ségolène, qui a été selon certains sondeurs, devant Sarkozy et Bayrou pour le vote des ouvriers, se félicite pendant ce débat que dans l'entreprise Ericsson en Suède, on ait pu supprimer 10.000 emplois sans une journée de grève, insistant sur le modèle de dialogue qui l’a permis comme le modèle social à suivre...
Elle veut renforcer la démocratie participative y dit-elle, cette forme de démocratie où l’on fait confiance aux dirigeants pour entendre ce que l’on a à dire et en tenir compte. On peut s’interroger de savoir sur quoi s’appuyer pour avoir confiance dans cette démarche de la candidate, au vu de son peu de respect du vote utile à gauche du 1er tour, dévoyé dans son projet de gouverner avec la droite centriste. En fait, la démocratie participative, c’est « cause toujours tu m’intéresses », elle n’est faite que pour nous faire accepter, sous le signe de cette recomposition politique de la gauche vers la droite, des reculs de la démocratie tout court, celle où les citoyens décident sans intermédiaire à leurs voix, la seule qui compte.
Lorsqu’on lui pose la question de savoir s'il y a des divergences entre Bayrou et elle, elle refuse de répondre en disant qu’elle laisse à chacun la liberté de le voir, qu’il y a en tout cas beaucoup de convergences et insiste sur ce grand moment dans la modernisation de la vie politique que ce débat représente, autrement dit, la fin d’un clivage gauche-droite. Elle explique qu’il faut un plus large rassemblement au-delà d’un camp, qu’il faut sortir d’un « affrontement bloc contre bloc », que ce serait cela qui ferait perdre la France. Mais quelle France au fait, celle des travailleurs ou celle des rentiers ? On l’avait déjà entendu proposer si elle était élue, un gouvernement d’ouverture avec des ministres UDF. Mieux, après ce débat, interrogée sur Canal +, elle répond comme suit à la question d’un journaliste de savoir si elle pensait à prendre Bayrou comme 1er Ministre : « je ne m’interdis rien… »
La forfaiture est totale, la boucle est bouclée, il n’y a plus de gauche ici ni de droite, Ségolène a raison, il n’y a plus qu’une course creuse au pouvoir avec des candidats dont l’alternative ne change rien sur le fond et où tout semble devoir se jouer autour du choc des personnalités où tous les coups sont permis.
On peut être exaspéré, de ce point de vue, des pressions qui pèsent sur les électeurs de gauche afin qu’ils votent Ségolène Royal, pointant du doigt ceux qui oseraient ne pas voter pour elle, rendus d'avance responsables de sa défaite devant ce qui est désigné, sans limites d'excès, comme un nouveau fascisme. Il y a une certaine hystérie dans la façon dont le camp de Madame Royal veut faire qu’on assimile Sarkozy à Le Pen, avec un climat qui joue ainsi sur la haine, sur les peurs, pour obtenir le résultat escompté d'un vote, comme d'autres ont utilisé ce genre de sentiment pour obtenir d'un vote populiste et raciste d'être au second tour d'une Election présidentielle. Certes, Sarkozy n’est pas un tendre, mais ce procédé n’est pas moins pour autant un déni de la liberté de penser et du suffrage universel, qui n’est pas sans effets pervers contre la démocratie. Un procédé de lynchage médiatique que les opposants à la Constitution européenne ont déjà subi, en étant accusés d’être des racistes qui rejetaient les étrangers. Demain, à qui le tour, aux laïques qui refuseront le communautarisme et la discrimination positive ?
On voit aujourd’hui tous ceux qui se réclament de la gauche institutionnelle et même anti-libérale, PCF et Ecologistes en tête, dire qu’il faut battre la droite à tout prix, selon une tradition qui a à chaque fois permis, de remettre en selle ceux qui ont si souvent mentis et trahis. Une attitude qui participe d'effacer des mémoires ce que la mémoire politique collective ne devrait pas lâcher d'un oeil, le commerce que fait le PS des illusions et des espoirs déçus qui a conduit précisément à la situation politique que nous connaissons en France avec ce glissement à droite de la politique.
Le vote pour un moindre mal est la méthode dont le PS s'est fait une vraie culture, toujours après avoir été élu pour pratiquer dans la continuité, la même politique que la droite, tel qu'au parlement européen il la mène depuis toujours de concert, qui sert de modèle à la recomposition droitière que tente de mener Ségolène Royal. N’est-ce pas sous cet état d’esprit que de façon larvée une certaine gauche a imposé ce que la droite n'aurait certainement jamais pu imposer en ennemi clairement désigné des travailleurs ?
L’idéologie qui est derrière les grandes manœuvres Royal-Bayrou, veut que dans l’ère de la mondialisation, les références droite et gauche s’estompent, puisque finalement, il n’y aurait qu’une seule politique possible, celle de la gestion d’un monde sous drapeau ultra-libéral, quel que soit le président et la méthode pour faire avaler la pilule. La diabolisation de Sarkozy sert ici de cache sexe à une fausse gauche qui surfe sur une bipolarisation de la vie politique qui s’inscrit dans la logique d’une alternance installant à l’américaine le changement dans la continuité comme fin de l’histoire. C’est contre ce système de dupe qu’il faut se révolter, et quel meilleur signe renvoyer à cette imposture, à cette falsification, à ce leurre, que de s'abstenir de voter le 6 mai prochain. Si l’on veut que la politique puisse encore servir d’outil à rêver à d’autres lendemains, il faut rejeter cette invitation de Madame Royal à faire entrer la France dans l’ère de cette soi-disant modernisation de la vie politique qui n’est en réalité que la négation de toute perspective de changement.
La France des travailleurs aurait bien besoin de pouvoir s’appuyer sur un parti de gauche digne de ce nom, défendant l’intérêt général sans concession, contre le MEDEF et la logique des actionnaires, la logique financière qui n’a ni pays ni morale, contre la vraie droite de Bayrou ou la fausse gauche de Ségolène.
La démagogie de Ségolène Royal, une injure aux valeurs historiques de la gauche La démagogie aura atteint pendant cette campagne des sommets inédits qui font injure aux valeurs historiques de la gauche, à la démocratie même ici largement bafouée à travers une manipulation inouïe des électeurs. Un constat qui mériterait que chaque électeur de gauche se sente révolté et rejette ce faux choix. Je ne voterai, quant à moi, pour personne à ce second tour.
Guylain Chevrier Docteur en Histoire
Peut-être sommes-nous à quelques jours de l’intronisation d’une “petite tyrannie” en France. La séquence du “débat errant” entre Royal et Bayrou démontre à l’envi, presque de manière obscène, ce que nous devons attendre de l’élection de Napoléon-Sarkozy.
Pressions à tous les étages, menaces de toutes sortes, intrigue à tout-va, manipulation de la pire espèce, voici l’art et la manière de la prise de pouvoir du Sarkobonapartisme. La droite dure a choisi la confrontation, le passage en force, sans concession ni compromis. L’auto-proclamé « porte parole du peuple » veut définitivement (sic !) fermer la parenthèse de mai 68.
Se pose alors le problème de la défense des libertés démocratiques. Car nous pouvons être sûrs que pour conserver le pouvoir Sarkozy tombera du côté où il penche, c’est-à-dire du côté d’une violence qui se montrera à la hauteur de l’opposition qu’il provoquera. Il est donc clair que la tâche politique de tout Républicain se respectant est d’abord de défendre bec et ongles la démocratie et de refuser une fausse symétrie et un refuge dans l’abstention.
S’il ne s’agit pas de fascisme, il est toutefois évident que nous assistons depuis cinq ans à un 13 mai 58 rampant, à un coup de force post-moderne. Le putsch médiatique a déjà été accompli. Car, en 2007, prendre le pouvoir c’est d’abord prendre le contrôle des médias. Depuis cinq ans, une véritable chasse aux sorcières a liquidé les espaces de liberté dans les médias : en vrac, citons la suppression de l’émission d’investigation“90 minutes”, du “vrai faux journal “ de Karl Zéro, le remplacement de rédacteur en chef indépendant, l’interdiction “soft” de livres critiques sur Sarkozy ou sur sa compagne. Bref, nous avons assisté à une prise en main de l’appareil médiatique. De plus, la concentration capitalistique des médias a permis une mise au pas de la presse quotidienne régionale.
Quelle est la raison de cette brusque radicalisation? Si le Sarkobonapartisme a chaussé les bottes de l’Etat UMP ou de l’Etat RPR ou de l’Etat UDR, il est spécifique par sa nature. Une fraction archaïque du capitalisme français se retrouve dos au mur, face à la mondialisation, et a choisi une alliance avec les néo-conservateurs américains, pourtant en bout de course. Elle pense, par cette réaction désespérée, éviter la concurrence d’un monde multipolaire. Ainsi, le mini “complexe militaro- industriel” français cherche-t-il à sauver ses meubles, après la perte de ses marchés protégés, en particulier au Moyen-Orient. Pour se redresser, une seule solution : piller l’Etat. Bouygues, Lagardère et Dassault ne subsistent que par ces marchés d’Etat. Pour leur renflouement, ces groupes ont besoin d’une main de fer aux manettes. Ici, se dessine nettement l’analogie avec la prise de pouvoir par Bush ou Berlusconi, qui aux Etats-Unis autour des pétroliers et en Italie autour des capitaux mafieux, sont arrivés à la tête de leur pays sur des bases extrémistes, dans le seul objectif de vider les caisses.
Le comportement d’une violence exacerbée de Sarkobonaparte n’est donc pas lié à sa personnalité. Il s’est toujours présenté par le passé comme un politicien classique et bien sous tout rapport, même s’il ne faisait pas mystère de ses ambitions. Si aujourd’hui Sarkozy s’affiche en Caudillo, c’est parce que ses sponsors lui ont mis ce costume, peut-être d’ailleurs taillé un peu grand pour lui. Le sarkobonapartisme a besoin de limiter les libertés démocratiques pour casser rapidement le mouvement social, modifier pour longtemps le rapport de force entre les classes et imposer une augmentation des déficits publics au profit de quelques groupes prédateurs.
Voilà pourquoi l’urgence nous impose de constituer un front de riposte. Ce front de riposte ne se construit pas sur une base politique programmatique ; il n’a pas pour fonction de préparer une gouvernance. Non, son unique objectif est de protéger nos libertés, en particulier la liberté et la pluralité d’expression. Quels que soient nos votes du premier tour, ce front de riposte s’impose à tous les républicains. Le “programme minimum” de ce front de riposte, c’est effectivement la résistance au Sarkobonapartisme. Faire barrage à l’arbitraire nous conduira, je l’espère, à remettre en cause la constitution de la Vème République dont la dernière métastase est la Sarkobonapartisme. Mais, pour le moment, nous demandons à tous les Républicains rien d’autre que d’éviter le coup de force. Oui, le front de riposte a pour unique tâche d’éviter une prise de pouvoir par subjugation médiatique.
Dans ce combat incertain, nous Républicains radicaux, devons être aux avants postes. Nous risquons de perdre mais ce choix sartrien nous rend libres un court instant.
J’appelle donc l’ensemble des militants de la République Sociale à ne pas fuir devant l’ennemi, à ne pas se réfugier dans une confortable abstention démissionnaire, à ne pas abandonner le peuple français à une “petite tyrannie”... Aux armes citoyens! Pas une voix ne doit manquer contre Sarkozy.
Philippe Hervé
Hier, j’insistais sur le fait que l’électorat de Bayrou est volatil et n’appartient pas à l’ex-candidat de la future ex-UDF (Bayrou est le spécialiste des changements de nom de parti). Ce sont des électeurs (dont les motivations sont fort diverses) que Ségolène Royal doit conquérir pour gagner le 6 mai.
Le mode de scrutin, à deux tours, le veut ainsi. Chaque citoyen est placé devant un choix : Sarkozy ou Royal. Pour élire le chef de l’Etat, mais aussi pour jeter les fondements de la future majorité présidentielle qui, aussitôt en place, va se battre pour obtenir une majorité parlementaire afin de pouvoir gouverner le pays pendant cinq ans.
Aucun des deux finalistes, l’un de droite, l’autre de gauche, n’a une majorité avec les voix qui se sont portées sur lui et les candidats qui se sont désistés en sa faveur. Sarkozy totalise 33,5% et Royal 36%.
Sachant que les abstentionnistes du premier tour étaient peu nombreux (15%), il reste à piocher dans les 30,5% des quatre candidats qui n’ont pas annoncé la couleur (Bayrou, Le Pen, Nihous, Schivardi).
La gauche de gouvernement est à 30,5%, ce qui n’est pas suffisant pour prétendre diriger le pays. Il en est de même pour la droite (33,5%). Celle-ci a préparé le terrain avant le premier tour afin de réduire le poids de l’extrême droite. Sarkozy peut compter sur la majorité des voix Le Pen, mais cela ne lui sera pas suffisant pour être élu, car ce qu’il va chercher du côté de l’extrême droite, il risque de le perdre du côté centriste. C’est pourquoi il se tourne vers les militants et les cadres de l’UDF et cherche à les désolidariser de leur leader, celui-ci étant irrécupérable.
La façon dont les 18,5% de voix Bayrou vont se répartir entre la droite et la gauche est, donc, l’enjeu principal de ce second tour.
Ségolène Royal a pris l’initiative d’un débat public avec François Bayrou. Ayant constaté les nombreux points de convergence entre les principaux thèmes développés dans le pacte présidentiel et les propos du candidat de l’UDF d’une part et, compte tenu des critiques virulentes portées par Bayrou envers Sarkozy pendant la campagne électorale d’autre part, elle a décidé de mener l’offensive avec audace et détermination.
L’enjeu est double, vers les électeurs et vers les dirigeants de l’UDF, qu’elle oblige à se responsabiliser. Ils ont l’opportunité de prendre place dans une nouvelle configuration politique qui aurait le grand mérite de sortir la France et l’Europe des ornières dans lesquelles elles s’enlisent. A eux de se déterminer.
Mais l’important est que le débat ait lieu, permettant aux Français de se faire une opinion de ce qui sépare et rapproche les projets Royal et Bayrou. C’est la candidate de la gauche qui en tirera les bénéfices, quelle que soit la décision de Bayrou et de ses proches. Car la cible de l’opération n’est autre que le candidat de la droite qui, par contraste, apparaîtra isolé et incapable de débattre et de rassembler.
C’est la qualification de Ségolène Royal (elle-même due à la qualité et à la solidité de son pacte présidentiel) et le rassemblement des forces de gauche, opéré dès dimanche soir, qui rendent possible cette stratégie du débat public avec Bayrou.
Le PS et les autres partis de gauche auraient tout à craindre de cette opération si elle n’était pas effectuée en position de force par la candidate, aussi brillante qu’efficace. Elle a bien pris soin de préciser que cette discussion se fera sur la base du pacte présidentiel, car elle tient à rappeler à Bayrou qu’il n’est pas qualifié pour la finale.
Ne nous y trompons pas : si Ségolène Royal réussit à être élue le 6 mai, elle sera en position de force pour la suite des opérations et, si Bayrou et ses amis ne prennent pas la main tendue par la candidate de la gauche, ils risquent fort d’être laminés par une vague de fond en plein mois de juin !
Michel Sorin mrc53.over-blog.com
On peut se trouver de multiples raisons pour voter en faveur de Mme Royal… Des raisons de tous ordres, et même relevant du simple désir de faire barrage à « l’autre » dont on sait depuis Sartre qu’il est l’antichambre de « l’enfer »…
On peut, oui… Mais on ne peut pas pour cela se référer à l’argument de la défense et du renforcement de la laïcité car Mme Royal ne recherche en rien le maintien et le renforcement du socle laïque de notre République. Il suffit de lire les réponses qu’elle a faites au questionnaire que lui ont proposé les « Laïques en Réseau », la lettre qu’elle a adressée à la FN de la Libre Pensée le 25/04, le contenu récurrent de ses discours de campagne et, parce qu’elle est aussi la candidate du Parti Socialiste, la proposition de loi sur la laïcité déposée par ce parti le 28 juin dernier… tout en observant son attitude de solidarité face aux violations faites à la loi de 1905 par les élus locaux et territoriaux socialistes qui utilisent largement l’argent public pour subventionner la construction de lieux de culte musulman souvent déguisés en « lieux de culture islamique »…
En aucun cas Mme Royal ne veut remettre en cause les statuts spécifiques dans la relation Etat-religions qui portent atteinte à l’unité de l’espace politique et sociétal, en particulier pour ce qui est du concordat Alsace-Moselle, dont on peut légitimement penser qu’elle souhaite, comme son parti, l’extension à l’islam (puis à d’autres confessions…) dans les mêmes conditions de rétribution de imams sans doute…
Jamais elle ne pose comme principe essentiel et à reconquérir la primauté de l’école publique et de l’enseignement laïque : mieux, elle se déclare pour « la liberté de choix », « la liberté de l’enseignement », langage « de droite » commun qui implique la maintenance et le développement à égalité d’un enseignement privé confessionnel (catholique, juif, musulman…évangélique…) , dans le droit-fil des accords Lang-Cloupet de triste mémoire, de l’article 10 de la loi Jospin, du Capes de religion, de « l’enseignement du fait religieux » dont on peut se demander, quand on voit certains manuels, s’il n’est pas un moyen de réintroduire « le catéchisme » à l’école pour toutes les croyances…
En aucun moment elle n’affirme le principe essentiel de la réservation de l’argent public à l’espace public qui permet de bien montrer que la religion n’est pas « un service public » et que, dans le strict respect de la séparation « des Eglises et de l’Etat », c’est aux religions à trouver en elles-mêmes leurs formes d’organisation et d’exercice du culte , l’Etat se bornant à assurer la liberté et la sécurité de cet exercice qui doit s’inscrire dans l’observation de la loi commune et sans trouble à l’ordre public .
Il n’existe pas d’exemple de sa réprobation manifestée à l’encontre des élus locaux et territoriaux socialistes qui dépensent allègrement la ressource publique à des fins de soutien aux religions, au point d’ailleurs que les Tribunaux Administratifs se chargent souvent de les condamner…Ainsi à Lyon pour une subvention à une congrégation catholique, à Montpellier pour le financement d’une mosquée…Sans parler de Poitiers, du Mans, d’Alfortville, La Rochelle……Sans oublier Rennes, Evry, Paris. Faut-il ajouter ici les 125 000 euros déboursés par le président socialiste des Bouches du Rhône pour subventionner « un institut supérieur des sciences (sic !) islamiques » ..La liste n’est, hélas, pas exhaustive, elle témoigne d’une attitude complaisante permettant l’émergence d’un communautarisme religieux ( dans le pseudo-centre culturel islamique de Rennes, il y a la salle de prières, l’école coranique et des structures d’assistanat social…) qui va jusqu’à imposer un horaire « spécial femmes musulmanes » dans les piscines de Lille … Rien de tout cela n’a amené Mme Royal à exprimer son opposition , et à affirmer son souci de revenir partout à la loi commune et à la loi de 1905. Mais c’est peut-être cela qu’elle appelle faire vivre la laïcité « par la pratique et par la preuve » ?
Et on peut remarquer que son projet maintes fois répété (notamment dans sa déclaration du 23 /04) d’ « Europe des régions » qui tend à mettre à mal l’unité de la Nation ( et de la République) appuyé sur sa volonté de signer la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires » ( qui fleure bon le séparatisme et le communautarisme régional) n’est pas de nature à rassurer sur sa volonté de maintenir notre République une et indivisible sur le socle laïque qui la fonde …D’autant que la propension « européaniste » de la candidate ( on connaît sa fougue à défendre le projet de Traité constitutionnel européen qui , en particulier, mettait à mal notre laïcité ) ne peut qu’inquiéter …Inquiétude aggravée par les « grandes manœuvres » de rapprochement avec M. Bayrou, cet illusionniste de la laïcité !
On pourrait ici se réjouir du cocasse de situation : les « purs et durs » de la moralisation de la politique en train de se livrer aux pires contorsions politiques qui ont égayé la quatrième République …avec, en prime, le plaisir de voir les Buffet, Besancenot, Laguillier, Bové, (plus anti-libéraux qu’eux, tu meurs) avaler les couleuvres de l’européanisme « bayrouiste » libéral (ah ! la campagne pro-TCE du descendant de Monnet et de Lecanuet…) et du libéralisme économique triomphant (qu’ils prétendent combattre…) . Mais on s’inquiètera plutôt de voir ainsi s’affirmer un front anti-laïque : 1993 n’est pas si loin pour qu’on ait oublié que l’ancien ministre de l’Education Nationale a jeté un million de personnes dans les rues contre son projet de valorisation de l’enseignement privé ! Adepte de l’enseignement confessionnel, favorable au financement public des lieux de culte (déclaration à Aix en Provence le 01 /02 ), tendant au communautarisme ( l’Union de Organisations Islamiques de France l’a salué chaleureusement et appuyé discrètement : il est vrai que son site de campagne faisait apparaître en bandeau une « femme voilée ») , partisan forcené du projet de traité européen qui par maints articles s’opposait à la laïcité que nous connaissons, M. Bayrou est un renfort de choix pour qui veut porter atteinte au socle laïque de notre République et à l’exercice de la laïcité institutionnalisée par la loi de 1905 .
Que les déclarations, la main sur le cœur et la bouche « en cul de poule » sur le mode « je suis laïque et le resterai » ne nous trompent pas : c’est par la pratique quotidienne, « le petit pas » qui habitue, la compassion « humanitariste » que sera portée atteinte au mode d’organisation et de fonctionnement laïque de notre espace politique et sociétal . C’est dans le cadre de la construction politique européenne que le processus politique sera engagé…
On peut se trouver de bonnes raisons pour voter en faveur de tel ou tel candidat …Nul ne me fera croire que parmi ces raisons il peut y avoir celle de la défense et du renforcement de la laïcité.
Robert Albarèdes liberte-egalite-laicite.over-blog.com
Le jeudi 26 avril, Nicolas Sarkozy a accordé un entretien à R.C.F. (radio chrétienne francophone), dans le cadre de l'émission « face aux chrétiens ».
Trois journalistes issus de la presse catholique l'ont interrogé sur l'ensemble de son programme, sur sa vision de la société et sur ses convictions en matière de spiritualité. Sans surprise, Nicolas Sarkozy a défendu le système libéral dont il est le champion, allant même jusqu'à justifier le travail dominical face aux tenants du Jour du Seigneur. Mais il a été tout à fait rassurant sur l'avenir de l'école privée et confessionnelle, très prudent sur l'euthanasie et très compatissant à l'égard des femmes en détresse, notamment de certaines jeunes femmes qui ont choisi de ne pas avorter et à qui il a promis une aide à la formation « pour qu'elles puissent vivre dignement de leur travail ».
A mesure que l'émission avançait, se sachant ou se croyant en pays ami (45% des catholiques pratiquants réguliers ont voté pour lui), Nicolas Sarkozy s'est lâché. Petit florilège :
« Ca fait bien longtemps que je pense que l'Eglise n'aurait pas dû accepter d'être traitée comme elle a été traitée dans certains débats. (...) Je suis très préoccupé de la quasi-disparition des grandes voix chrétiennes. Je pense que les églises, quelles qu'elles soient, doivent prendre position dans les débats publics, donner leur opinion et se faire respecter. »
A propos des profanations de cimetières :
« Je crois que la première prévention, c'est la certitude de la sanction pour ceux qui blasphèment. »
Curieux glissement sémantique, car le blasphème est une parole et non un acte ! Mais, à une question sur Jeanne d'Arc, Nicolas Sarkozy monte aux cieux : « Je réclame être le premier à avoir parlé de l'identité nationale. (...) Pourquoi ne parlait-on plus de Jeanne d'Arc ? Parce que Jeanne d'Arc, c'est le visage saint (S-A-I-N-T) de la nation française. Or on a passé son temps à dénigrer la nation. On a oublié Jeanne d'Arc parce qu'on a oublié la nation, les deux choses sont liées. On a appris à détester la France, à renier son histoire. Je veux qu'on aime la France et qu'on honore son histoire et sa mémoire. Donc, Jeanne d'Arc a toute sa place, tout ça est très logique. Jeanne d'Arc, c'est le visage le plus pur de ce qu'est la France. Si on ne parle plus de la France, si on n'aime plus la France, on n'aime pas le visage saint de Jeanne d'Arc : c'est ça, la liaison. Et je me suis demandé pourquoi avoir laissé Jeanne à l'extrême droite, pourquoi avoir laissé la nation à l'extrême droite et la république à la gauche ? C'est le drame de la droite républicaine depuis des années. Eh bien ! cette droite républicaine est de retour. » (rigoureusement sic!)
Sophie Tordjman
Les 85 % d’électeurs qui ont voté au premier tour de l’élection présidentielle ne méritaient pas cela. On assiste depuis quelques jours à une parodie de débats, où les accusations pleuvent de tous côtés sans qu’à aucun moment on parle des enjeux, des solutions pour le pays, des projets de chacun des candidats de deuxième tour.
Quelle curieuse campagne ou l’on parle plus de celui qui est arrivé troisième que des deux finalistes !!!
On parle aussi peu de la gauche dans son ensemble et de son action pour faire barrage au candidat de la droite. Au lieu de proposer une action concertée, à partir des appels de la gauche de la gauche, on essaye de passer un accord avec un centriste, homme de droite par excellence, dénoncé comme tel avant le premier tour. Cela s’appelle changer d’alliance. C’est un grand risque car les gains éventuels, seront compensés en négatif par des pertes venant de la gauche. Déjà que l’ensemble de la gauche se retrouve à son plus bas score depuis 1969, on voudrait encore l’affaiblir que l’on ne s’y prendrait pas autrement. A moins que cela soit un calcul pour que ce centriste qui est opposé aux 35 heures, qui veut une Europe libérale, puisse s’emparer de ce Parti Socialiste avec le relais à l’intérieur de celles et ceux qui ont toujours refuser la stratégie d’Epinay.
Je reste, avec beaucoup d’autres, un partisan du rassemblement de la gauche, de toute la gauche et non de ce mariage entre la carpe et le lapin. Ce centriste aura besoin de faire élire ses députés, or ceux-ci ont choisi et chaque jour des ralliements à Sarkozy s’opèrent, c’est normal la même famille se reconstitue et il faut, comme d’habitude, sauver sa peau. Le système de cette république est connu.
Les électeurs ne sont pas dupes, ils ont voulu éviter un nouveau 21 avril avec l’élimination de la gauche, en renouant avec le clivage droite-gauche.
Cette tactique me semble contre productive car changer de ligne politique n’est pas un signe de force. D’autant que cette stratégie peut bénéficier à celui qui va jouer aux quilles, une fois dans la maison.
Georges Martel
Des militantes et militants de gauche ont annoncé qu'ils s'abstiendraient le 6 mai. Autant je peux comprendre -sans la partager- la position cohérente de certains « ultra gauche », autant je n'accepte pas le positionnement de celles et de ceux qui ont voté Chirac au deuxième tour et qui aujourd'hui s'apprêteraient à « aller à la pêche »...
En 2002, il n'y avait aucun risque de voir Le Pen accéder au pouvoir et l'appel précipité à voter Chirac a donné à ce dernier une certaine légitimité... enfin passons! Ou presque... Si nous effectuions un sondage auprès des électeurs et électrices de gauche, il est certain que plus de la majorité de ces derniers exprimeraient leur regret d'avoir voté Chirac! En 2007, c'est Sarkozy qui peut devenir le nouveau président de la République...
Il représente la droite de la droite, prête d'ailleurs à pactiser avec son cousin germain du Front National et lui, le patron incontesté de l'UMP, dispose du soutien de la grande bourgeoisie et de ses laquais.
Il faut sans hésitation voter et appeler à voter pour Ségolène Royal, représentante à son corps défendant du monde du travail.
Aujourd'hui, comme hier des dirigeants socialistes annoncent leur désir de contracter de nouvelles alliances avec le centre, notamment avec Bayrou.
La candidate du PS multiplie les appels du pied en direction des « entre deux » Mais voilà : Les députés de l'UDF se rallient « en masse », tout naturellement à la cause de l'ancien premier flic de France;
Le PS n'est pas prêt à jouer sa cohésion et son avenir dans des alliances avec le centre qui reste inconsistant.
Rien n'est joué certes, mais tout va dépendre de la capacité de la gauche anti libérale à s'organiser et de celle de la gauche du PS à combattre la ligne des Rocard et autres DSK. Ces deux gauches authentiques peuvent demain se retrouver dans un nouveau parti...
Il ne s'agira ni du PS englué dans le social-libéralisme, ni d'une excroissance du PCF, ce parti qui n'a plus aucun avenir si ce n'est celui de préserver ses bastions municipaux. Il s'agira de bâtir ensemble du neuf et du solide et non un grand parti progressiste mariant l'eau et le feu, c'est à dire les dirigeants « socialistes » actuels et les anti libéraux comme le propose Henri Emmanuelli.
Si demain Sarko est élu, il appliquera totalement son programme anti-démocratique et anti-ouvrier.
Il s'attaquera aux fonctionnaires, aux services publics, aux acquis sociaux et aux libertés.
La chasse à l'enfant va se poursuivre et s'amplifier et le droit de grève sera limité. Je n'ai jamais effectué un vote d'adhésion au deuxième tour, même en 1981, donc ce n'est pas aujourd'hui avec une Ségolène Royal imprévisible que je vais changer d'attitude. J'ai toujours été favorable à un vote de classe, contre la droite sans délivrer le moindre chèque en blanc.
Si Sarko l'emporte, il nous faudra construire une alternative dans une situation difficile et dégradée avec des rapports de classes défavorables à la classe ouvrière face à une droite arrogante détenant tous les leviers et prête à mener une offensive ultra libérale. Si nous réunissons, dans le cadre d'une mobilisation de toutes et de tous et notamment des jeunes qui se sont inscrits massivement sur les listes électorales à battre Sarkozy, il sera possible d'aller plus loin.
Aller plus loin, c'est préparer les mobilisations sociales pour que les premières mesures prises par le nouveau gouvenement répondent aux besoins et aspirations des travailleurs et de leurs familles;
Aller plus loin, c'est jeter les bases d'un nouveau parti anti capitaliste qui rompe avec la logique libérale.
Jean-François Chalot
Jamais il n’y a eu tant de profits énormes
Jamais il n’y a eu 378 000 millionnaires en euros + 3,5 % de plus que l’année précédent
Les 500 premières fortunes de France (Mme Laurence Parisot est la 273e) ont gagné 30 milliards d’euros de plus en 2005 soit trois fois plus que le “trou” présumé de la Sécurité sociale.
100 milliards d’euros de profits pour le seul Cac 40
60 Milliards pour les Pme.
160 000 milliards d’euros transférés, siphonnés des salaires aux profits chaque année depuis 20 ans
Sarkozy veut baisser les impôts justes, directs et progressifs : Isf, Is, droits de succession
Sarkozy veut hausser les impôts injustes, indirects et proportionnels : impôts locaux, taxe d’habitation, Tva puis comme il y a moins de recettes dans les caisses de l’état, il emprunte aux riches puis il décide que la priorité c’est le "remboursement de la dette aux riches" selon les taux d’intérêts élevés fixé par la Bce.
ainsi il re-transfère de l’argent des enfants des salariés aux enfants des rentiers toute sa politique revient à aider les 16 000 familles de la tranche supérieure de l’Isf, ceux de Neuilly et de faire payer ceux de Clichy, jamais les Français n’ont autant travaillé déjà, il y a des centaines de millions d’heures supplémentaires impayées !
Sarkozy dit "liberté de travailler plus pour gagner plus" chaque mot est un mensonge : aucun salarié n’a la liberté de son horaire, seul l’employeur décide de la durée du travail (temps partiel, temps mensualisé à 151 h 66, heures supplémentaires) toutes les mesures prises par Sarkozy-Fillon, les sortants de puis cinq ans, ont forcé les salariés à travailler plus en gagnant moins (heures maintenues à 10 % au lieu de 25 % entre 35 et 39 h pour 5 millions de salariés des entreprises de moins de 20 salariés : allongement du contingent annuel et donc report d’autant des heures majorées à 100 %, rachat à taux zéro du compte épargne temps, forfait jour avec déduction des temps de trajet du temps de travail effectif) il veut baisser donc, le "coût du travail" et favoriser la hausse du "coût du capital" ! ’
C’est Neuilly contre la France entière, nous voulons l’inverse : reprendre au capital les milliards de profit nouveaux qu’il encaisse à partir du travail des salariés
Gérard Filoche www.democratie-socialisme.org
Une chose est sûre : l’un des deux candidats va être élu. La manipulation a bien fonctionné.
Car, qui que soit l’élu(e), c’est un des deux candidats pré-désignés par le « Système » avant le premier tour qui sera élu.
Car, qui que soit l’élu(e), c’est un partisan de la mondialisation capitaliste qui le sera. Soit Nicolas Sarkozy par conviction libérale, soit Ségolène Royal qui l’a ralliée par refus de « l’économie administrée par l’Etat et de ses nationalisations » comme l’a rappelé la semaine dernière, sur France Inter, Vincent Peillon, porte parole de Ségolène Royal.
Car, qui que soit l’élu(e), c’est un partisan du OUI au Traité Constitutionnel Européen (TCE) qui sera élu et qui compte y faire souscrire la France malgré les 55% de Français s’y étant opposés en 2005.
Constat : la démocratie autorisée ne peut s’exercer qu’à l’intérieur de ce cadre bipolaire où l’alternance ne change pas les fondamentaux du système capitaliste. « Plus ça change, plus c’est la même chose », disait le journaliste Alphonse Karr en 1875.
Dans cette configuration, chacun des deux candidats qualifiés au 2ème tour a intérêt à capter les électorats des candidats écartés par le « Système ». Ces électorats vont-ils se faire aspirer ? Où vont-ils refuser leur effacement durable ? Dans ce dernier cas, deux stratégies divergentes peuvent avoir un intérêt commun objectif :
Parce que plus l’abstention et le vote blanc affectant les deux candidats seront forts au 2ème tour, moins le candidat élu du « Système » sera légitimé et moins il sera influent aux législatives. Ainsi, plus les législatives seront ouvertes, moins l’Assemblée nationale sera verrouillée pendant cinq ans par la majorité uniforme du Président comme cela s’est passé après l’élection de Jacques Chirac en 2002.
Quel sera le choix des électorats des candidats écartés ?
Pierre Baracca
Le raisonnement des personnalités politiques en période d'élection, vis à vis des questions religieuses, résulte souvent du domaine du calcul électoral. Mais cette logique est dangereuse !!!
J'ai peur qu'à force de se rapprocher de certaines forces religieuses les politiques ne finissent par s'y attacher (par conviction ou/et par obligation…).
Lors de la réunion de Montreuil les 10 et 11 février, la présidente du parlement belge (Anne-Marie Lizin) est venue faire un discours.
Le sujet de ses propos traitait de la classe politique belge, qui devenait de plus en plus « compréhensive » vis à vis des imams officiant dans le pays.
Les concessions en tout genre faites à ces religieux afin de s'attirer leurs sympathies (donc par ricochet ceux de la communauté musulmane) commençaient à remettre en cause certaines valeurs humanistes ( parité de la femme, tolérance envers les minorités…).
Ce phénomène est-il passager ?
Le rôle des politiques n'est-il pas celui d'anticiper les problèmes ? De comprendre les enjeux de la société ? D'œuvrer pour la défense des valeurs humanistes partout à travers le monde?
Salvatore Pertutti www.le-monde-pluriel.eu
Le choix de l'abstention (voire même pourquoi pas du vote Sarkozy directement !) porte un nom: ça s'appelle la politique du pire. Eh bien, le pire n'a jamais amené que le mauvais. Il n'y a pas d'exemple de progrès social obtenu dans un contexte gouvernemental de droite. Toute les avancées sociales, celles de 36 (40 h, congés payés), celles de la Libération (Sécu), celles de 1981 (39 h, retraite à 60 ans, 5ème semaines de congés) ont été obtenues dans un environnement gouvernemental favorable le plus souvent dominé par des "socialtraitres".
Le "vote révolutionnaire" (petit rappel pour les plus jeunes : c'était l'appel de quelques vieux apparatchiks du PCF à voter Giscard contre Mitterrand ...) a fait long feu. Alors, oui, c'est un mouvement social fort qui imposera des réformes à un gouvernement social-démocrate mais il ne l'imposera certainement pas à un gouvernement de droite dure Sarkozien. En attendant il n'y a pas d'autre choix au deuxième tour que de voter pour Ségolène Royal avec toutes les arrières pensées que l'on veut ...
Cordialement,
Bernard Cottaz-Cordier
Précédentes parties:
Le choix des républicains des années révolutionnaires 1789 et suivantes a été celui du concept de la nation émancipatrice du peuple vivant dans le pays (à l'époque le royaume de France), nous venons de le voir dans l'article précédent.
Pour cela ils sont partis du postulat de base de l'Egalité en droit de toute la population, devenu rapidement celui de chaque citoyen, en déclarant que chacun naît libre et égaux en droit, c'est à dire très précisément (surtout pour l'époque), ni esclave, ni serf, et sans différence des droits entre nobles, clercs, et le reste de la population.
C'est donc bien l'Egalité en Droit qui est le principe générateur de tout, la Liberté (individuelle) n'étant que sa traduction au sein de l'organisation de la société dans laquelle personne ne doit être sous la domination d'un autre ou d'un groupe communautaire ou autre (et profitons de cela pour rappeler que la liberté dans ce sens n'est pas absolue, donc n'est pas celle du renard dans le poulailler et que les lois votées par la souveraineté populaire de la nation l'encadre pour le bien de l'intérêt général) Quant à la Fraternité, au départ ressentie comme la solidarité égalitaire des révolutionnaires entre eux dans le combat, elle a pris le sens lors de la révolution de 1848 de Fraternité sociale, c'est à dire celui de la recherche de faire de chacun des égaux dans la société, ce qui a été traduit bien plus tard par la formule de Jean Jaurès « il est temps de faire des égaux ».
Or ces 3 principes Liberté individuelle, Fraternité sociale, et Egalité en droit qui est le principe générateur des 2 autres , sont à la base du concept de laïcité dans son caractère d'émancipation individuelle et collective.
En effet, si la laïcité (néologisme apparu à la fin du 19ème siècle dans le dictionnaire de LITTRE), voit le jour à partir de l'application du principe simple de la séparation de(s) (l')église(s) et de l'état en France, d'abord en 1795 avec la loi de BOISSY D'ANGLAS, puis avec la loi de 1905, c'est parce que le combat pour l'émancipation individuelle des citoyens et collective de la société passait obligatoirement par là: la conception républicaine de la nation ne peut donc s'épanouir que par l'émancipation individuelle et collective de toute forme d'oppression et de domination, féodale, ecclésiastique, et communautariste (nous rajouterons dans le temps présent, aussi des forces économiques et financières).
C'est pourquoi le concept de laïcité, qui s'est construit petit à petit en rappelant comme une obligation de moyens la séparation de la sphère publique de la sphère privée, est bien fondé sur l'idée de l'émancipation de la nation, du peuple qui la forme et des citoyens qui la composent; nous la caractériserons donc sous le label de « laïcité émancipatrice » pour la distinguer de toutes les dérives ultérieures qu'a pris le terme de laïcité (laïcité de neutralité ou de complaisance envers les groupes féodaux, religieux ou communautaires, laïcité de totalitarisme étatique, etc.)
En conséquence, ce concept de laïcité émancipatrice qui fait corps avec celui de la nation républicaine pour sa défense et sa promotion induit pour mission à la souveraineté populaire de se donner les moyens de se préserver de ceux qui veulent sa destruction: s'il faut déclarer comme trouble à l'ordre publique le port de signes ou d'habits religieux provocateurs dans les services publiques ou même sur la voie publique, cela est donc légitime, s'il faut déclarer inconstitutionnel l'utilisation des fonds publiques (impôts ou cotisations sociales) pour la rémunération des actionnaires financiers, cela aussi est légitime, et s'il faut prononcer des condamnations à l'exil pour les sectateurs des nationalismes xénophobes corses, basques, et autres régionalistes, sans oublier les ceux des organisations dangereuses islamistes, islamogauchistes et autres indigènes, prônant l'oppression de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, c'est le devoir des républicains de le faire, à l'image de la république romaine antique qui exilait ceux qu'elle considérait comme dangereux pour son existence à Massilia (Marseille, cité grecque accueillant les exilés).
La défense du concept républicain de la nation dans le cadre de l'état-nation passe donc par une intransigeante application de la laïcité émancipatrice qui garantit idéologiquement le combat pour l'égalité en droit, la liberté individuelle et la fraternité sociale La République Française, en choisissant comme devise, LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, aux cotés des autres symboles nationaux que sont l'hymne, le drapeau et la fête, a fait le choix, en adoptant ces principes générateurs de la laïcité émancipatrice, d'en promouvoir les implications.
(à suivre)
Valentin Boudras-Chapon
Editions au Diable Vauvert, 496 pages, 23 euros
Ce livre se veut un ouvrage de science-fiction, et pourtant, le réalisme de l’auteur laisse entendre que le scénario cauchemardesque, en plein vingt-et-unième siècle, n’est hélas pas impossible. Un conflit terrible, long de quinze ans, a opposé la vieille Europe aux pays musulmans. Les Etats-Unis ont orchestré cette guerre, dont ils tiré tous les bénéfices. L’Europe est anéantie, cela fait donc une rival de moins sur le plan économique. Pendant que les islamistes, qui ont eux aussi été anéantis, faisaient la guerre aux frontières européennes, les armées états-uniennes ont pris possession des puits de pétrole, et des principales ressources énergétiques du Moyen-Orient.
Dans le même temps, devant l’affaiblissement de l’Eglise catholique, les mouvements évangéliques américains ont pris possession d’une Europe moribonde, et sont omniprésents dans la sphère politique, imposant leur ordre moral pour lutter contre la débauche et l’islamisme.
L’essentiel du livre se déroule dans cette Europe meurtrie, qui a fermé toutes ses frontières, où toute tradition démocratique a disparu.
C’est le règne des polices parallèles, des milices religieuses ou des bandes mafieuses. Les femmes sont les premières cibles de ce désordre, et bien sûr considérées comme des objets sexuels consommables à volonté.
Les grandes multinationales ont accepté, la guerre terminée, de faire revenir les travaux qui avaient été délocalisés. Mais en y mettant une condition, la disparition de toute entrave au marché libre. Dans les faits, quand on est malade, ou qu’on a un enfant malade, on est viré, sans indemnité, ni préavis. Quand on n’a plus de salaire, on doit libérer son appartement, et survivre dans la rue.
Les trafics en tous genres, tous plus sordides les uns que les autres pullulent. Parmi eux, les trafics d’organes, organisés à partir d’assassinats des plus faibles, dépecés immédiatement par des chirurgiens et des médecins.
Les services secrets, en liaison avec les évangélistes, ont des dossiers sur l’ensemble de la population, et manipulent des groupes gauchistes pour piéger d’éventuels rebelles
Les deux héros du livre, Jemma et Luc, se rencontrent à Paris, suite à la disparition constatée de milliers d’enfants, dont la fille de l’héroïne.
L’ouvrage, long de près de cinq cents pages, dresse le portrait de dizaines de personnes qui, souvent au prix de lâchetés quotidiennes, arrivent à survivre tant bien que mal dans un monde où la loi du plus fort triomphe.
Ils iront chercher leur vérité en partant à la recherche de la jeune fille disparue, et d’une hypothétique armée des enfants, qu’ils finiront par rencontrer à Damas, et dont l’existence est une des seules lumières d’un livre très sombre, qui fait apprécier à leur juste valeur les acquis démocratiques que le mouvement social a su imposer au capitalisme sauvage, depuis le dix-neuvième siècle.
Pierre Cassen
Une fois n'est pas coutume, je fais de la publicité pour une pièce de théâtre que je vous in incite à aller voir (jusqu'au 26 mai) au théâtre des Amandiers de Nanterre.
Il s'agit de "Faut pas payer", de Dario Fo, prix Nobel de Littérature.
Sur un sujet grave et hélas d'actualité (le chômage et la précarité), Dario Fo a écrit un texte très drôle et dense.
La mise en scène est débridée et le jeu des acteurs requiert une énergie d'athlète.
J'ai ri jusqu'au larmes, j'ai assisté à la pièce tout en me remémorant les représentations de Dario Fo, grand dramaturge, satiriste, metteur en scène, acteur,mime, penseur, humaniste, homme de gauche, anti-clérical et bouffeur de curés.
Ceux d'entre vous qui avaient vu "Mort accidentelle d'un anarchiste" doivent absolument aller voir "Faut pas payer".
Vous passerez un très grand moment.
Rosa Valentini
A Marseille, à l'invitation de l'association "L'Elan du Vieux Marseille"
l’Auberge Espagnole, Quartier du Panier, 62, rue Caisserie, 13002 Paris
Café - Débat
Avec Pierre Cassen, responsable du journal en ligne Respublica, animateur de l'Union des Familles Laïques
Tapas et vin d'honneur à la fin du débat.
Renseignements : 04.91.91.95.20
mardi 22 mai 2007au GREPA ( Groupement des retaités de l'enseignement public et des adhérents FGR),
7 rue Major Martin 69001 LYON
l'UFAL 69 intervient sur le thème: "Communautarisme et laïcité"
Mireille Popelin (au début de l'après-midi) et Jean-Claude Santana ensuite - secrétaire et président de l'Ufal 69
jeudi 24 mai 2007Intervention au Collège Honoré de Balzac
56 rue Ernest Renan
69200 Vénissieux
Avec les parents d'élèves et le personnel
Avec : Jean-Claude Santana (président de l'UFAL 69)
vendredi 25 - lundi 28 mai 07week-end de Pentecôte 2007 à Annonay (Ardèche)
au centre du Groupement des Œuvres Laïques, chemin du Grand Mûrier
Programme:
une série de thèmes qui vont apparaître d'une actualité brûlante après les résultats de l'élection présidentielle, à traiter en ateliers ou en débats pléniers :
Vendredi 25 mai
Dans quelle mesure, le réchauffement climatique provient -il de l'effet de serre? par Christiane Causse
Quel perspective pour le secteur développement durable ? par Christian Gaudray et Guillaume Campioni
Samedi 26 mai
Eradiquer le chômage et la précarité, par Gérard Lalot (ATTAC France)
Agenda national et international de l'UFAL par le SN de l'UFAL
réunions des secteurs thématiques de l'UFAL (laïcité, santé/protection sociale, féminisme et laïcité, école, services publics, développement durable)
soirée méchoui grillades
Dimanche 27 mai
Quelle solidarité internationale pour le féminisme et la laïcité ? avec Jocelyne Clarke, Bernard Teper et des féministes laïques algériennes
Le financement de la protection sociale, par R. Thaller, spécialiste de la protection sociale
Réunion des secteurs thématiques (suite de la veille)
soirée musicale
Lundi 28 mai
Développer l'éducation populaire laïque tournée vers l'action par le SN de l'UFAL, avec Jean-François Chalot, Bernard Teper et des personnalités extérieures
Bureau national de l'UFAL ouvert aux participants
L'organisation matérielle
FORMULE CLASSIQUE: hébergement en chambres de 2 ou 4 lits sur place dans le Centre avec 3 nuits du vendredi au Lundi, 3 petits déjeuners, 2 repas le samedi et 2 le dimanche forfait à 125 euros pour une personne, 230 euros pour un couple, 90 euros pour chômeur ou personne en précarité.
Les chèques vacances sont acceptés.
Acompte de 40 euros par personne à verser avant le 1er mai dernier délai à UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie
FORMULE A LA CARTE:
Pour la formule à la carte il sera demandé une participation forfaitaire de 20 euros pour les frais fixes (dont location des salles...)
acompte de
à verser avant le 1er mai dernier délai, à l'UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie
L'hébergement des enfants sera gratuit et ils seront pris en charge lors des principaux débats.
Info