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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°534 - vendredi 4 mai 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - La laïcité totalement absente de plus de deux heures de débat

Le débat qui a opposé Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy a été conforme à l’ensemble de cette campagne. En plus de deux heures, aucun des deux candidats n’a trouvé le temps, même quand il parlait de l’école, d’évoquer la laïcité, si ce n’est une vague allusion de la candidate socialiste sur la Turquie, quand elle a voulu contrer le refus catégorique du candidat de l’UMP à l’entrée de ce pays dans l’union européenne.

Ce pays est l’objet d’un bras-de-fer autour de la laïcité. D’abord 300.000, puis 1.000.000 de manifestants quelques jours plus tard, sont descendus dans la rue pour s’opposer à la possible élection d’un représentant des islamistes, même déguisés en démocrate modéré, à la tête du pays.

Au-delà du débat sur l’adhésion de la Turquie dans l’UE, cette réaction citoyenne est la meilleure réponse à la propagande de l’extrême droite, pour qui ces pays ne sont peuplés que d’intégristes musulmans. Cela démontre que la laïcité, même si la conception turque, de par son histoire, n’est pas la conception française, est le seul rempart efficace contre la montée des intégrismes religieux, dont l’islamisme est le fer de lance dans ces régions.

On peut comprendre que Nicolas Sarkozy n’ait pas eu trop envie d’aborder cette question, car il lui aurait fallu justifier un changement de cap spectaculaire, entre son discours sur le toilettage de la loi de 1905, la commission Machelon, sa complaisance avec les scientologues, et l’interview accordée, il y a quelques semaines, au journal « La Croix », expliquant que la loi était « un monument ».

Mais comment admettre qu’une candidate se réclamant des valeurs de la gauche, qui utilise fréquemment le mot « République », ait pu occulter, dans le contexte de notre pays, un pilier fondateur des principes qu’elle prétend défendre ? Sous-estimation dramatique de l’importance du sujet, ou bien crainte de se faire ramasser de première par l’adversaire, vu la pratique de nombre d’élus socialistes sur le terrain ?

Ce débat était le premier depuis 1995, après l’ « accident » de 2002. Il a été suivi par 20 millions de téléspectateurs, ce qui est un nouveau record d’audience, alors qu’un match de football de haut niveau se déroulait simultanément. On est bien dans la continuation d’une politisation exceptionnelle des citoyens de ce pays, marquée par la campagne sur le TCE en 2005, par le mouvement social autour du CPE début 2006, et par le taux de participation exceptionnel du premier tour.

Notre amie Jeanne Bourdillon, dans Respublica 530, estimait que Ségolène Royal avait fait une campagne nettement meilleure que celle de Lionel Jospin, en 2002. On peut ajouter sans hésitation qu’elle a été, lors de ce débat, nettement plus percutante que celui qui, en 1995, était arrivé en tête du premier tour, à la surprise générale.

Jospin s’était bien tenu à table, en 1995. Pour dire les choses autrement, il n’avait pas joué son rôle de challenger, se montrant d’une politesse consternante avec Chirac. Très clairement, il n’avait pas montré une envie de gagner, mais une volonté de prouver qu’il avait une stature d’homme d’Etat.

La candidate socialiste est rentrée dans le chou du maire de Neuilly, d’une manière qui a dû faire plaisir à tous ceux qui, à gauche, craignent la victoire du candidat de la droite dure, et ne supportent pas son arrogance.

On peut regretter qu’elle n’ait pas pu développer davantage les conséquences pour les plus modestes de la politique de cadeaux fiscaux aux plus aisés du maire de Neuilly, et qu’elle n’ait pas expliquer que ce seront les taxes payés par les plus modestes qui remplaceront l’impôt solidaire et progressistes que les Républicains défendent.

On peut se dire que Ségolène Royal a eu beaucoup de chances que Sarkozy se soit pris les pieds dans le tapis sur la polémique sur le nucléaire, car son chiffre de 17 % était totalement erroné, c’est 85 % de l’énergie électrique qui est fourni par le nucléaire. 17%, c'est la part d'électricité d'origine nucléaire dans la consommation finale d'énergie, toutes énergies confondues.

Mais la candidate socialiste a fait taire, malgré tout, tous ceux qui, parfois sur des bases machistes, doutaient de sa capacité à résister à un débatteur aussi redoutable que Nicolas Sarkozy. Ce dernier a même paru parfois sur la défensive, obnubilé par l’image d’homme maître de ses nerfs qu’il entendait donner au pays. Mais il est apparu plus précis dans ses propositions, même les plus contestables, que la candidate socialiste, aux propos souvent flous.

Il est intéressant de noter que les deux candidats ont abordé un sujet qui paraissait tabou, il y a encore peu de temps, au sujet de mesures protectionnistes. Il est dommage qu’ils n’aient pas expliqué aux Français comment ils allaient mettre en place une mesure totalement contradictoire avec les règles de libre échange imposées par Bruxelles.

La polémique un peu passionnée sur les handicapés à l’école occultait la question essentielle. C’est parce que le gouvernement a supprimé les aides aux instituts spécialisés qu’on impose la présence de certains handicapés qui devraient être suivis dans d’autres structures. On ne peut mieux continuer à affaiblir l’école de la République en imposant, avec un discours compassionnel, la présence d’enfants que la nature de leur handicap devrait, dans leur intérêt, orienter vers des structures spécialisées.

Ce débat aura-t-il permis à la candidate socialiste, donnée battue dans l’ensemble des sondages jusqu’à ce jour, de combler son retard, et de créer, dimanche soir, une immense surprise ?

Certains, à la rédaction, auront vu dans ce débat des arguments supplémentaires pour voter Royal, et combattre avec virulence les abstentionnistes.

D’autres auront vu, au contraire, la confirmation que Royal et Sarkozy, avec leurs maigres différences, allaient mener la même politique, et nous amenaient l’un et l’autre vers un bipartisme à l’américaine, en respectant par ailleurs les règles de l’Union européenne.

Que chacun se détermine avec raison, ce dimanche.

Les laïques auront compris que le silence des deux candidats sur ce domaine imposait, dès le lundi 7 mai au matin, une vigilance renforcée pour défendre ce principe émancipateur que notre pays a su consolider, au fil de son histoire.

Mais ils le savaient déjà avant le débat.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - Elections présidentielles 2007

1 - Vote blanc le 6 mai : mains propres et tête basse !

Parce que les appels à s’abstenir ou à voter blanc ou nul dimanche se multiplient, il convient d’analyser le sens de cette attitude, en dépassant les jugements à l’emporte pièce.

Tout d’abord, il faut évidemment différencier abstention et vote blanc. Rester à la maison ou aller à la pêche n’a pas la même signification qu’aller glisser un bulletin blanc dans l’urne. Dans le premier cas, il s’agit d’incivisme, dans le deuxième, d’insatisfaction. Bien sûr, la non reconnaissance du vote blanc, confondu avec les votes nuls et non comptabilisé dans les résultats, en réduit considérablement la portée, et je suis de ceux qui le regrettent.

Balayons tout d’abord l’argument qui avance que voter pour Royal dimanche, c’est voter avec les bobos, les islamogauchistes, les européistes, les centristes ou qui sais-je encore. Attitude bien facile, mais pourquoi ne ferions-nous pas la même réflexion pour le vote blanc ou pour l’abstention, bien plus hétérogènes, et assurément bien plus mal fréquentés ?

Autre étrangeté, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu ceux qui aujourd’hui prônent l’abstention ou le vote blanc ou nul remettre en cause l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Or, ce scrutin implique qu’au deuxième tour, il faut choisir entre les deux premiers du premier tour. C’est une logique intrinsèque, et ne pas accepter l’exercice au second tour alors qu’on s’y complait au premier s’apparente à de la malhonnêteté intellectuelle. A moins que le premier tour ne serve pour certains que de tribune ou de temps de défoulement. Soit, mais qu’ils aient alors l’honnêteté d’annoncer la couleur clairement avant le premier tour pour ne pas tromper les électeurs.

Alors que nous risquons d’avoir dimanche soir un Président qui, de par son programme sécuritaire potentiellement attentatoire aux libertés individuelles, et de par son attitude autoritaire et populiste, pourrait nous entraîner vers un néobonapartisme qui sapera nos principes républicains, tous les républicains devraient une fois encore se mobiliser comme ils ont dû souvent le faire dans l’histoire de notre République.

Alors comment expliquer le vote blanc le 6 mai ? Tout simplement, vouloir garder les mains propres. Autrement dit, ne pas risquer de se voire reprocher leur vote pour Royal, c’est à dire pour une politique socio-libérale et régionaliste. Ainsi, si jamais elle l’emportait, ils pourront claironner haut et fort qu’ils n’ont pas apporté leur suffrage à l’application de cette politique, et qu’ils sont donc plus légitimes pour s’y opposer ou la dénoncer. Ils pourront pendant 5 ans railler à loisir tous ceux qui se seront salit les mains pour empêcher la prise de l’Elysée par Sarkozy.

Voter blanc dimanche est le meilleur moyen, c’est une évidence, de faire passer Sarkozy. Tout cela pour ne pas avoir à assumer une éventuelle victoire de Royal. Mains propres, peut-être, mais tête basse !

Alexis Secondat

2 - Comme en 2002, je revendique le droit de ne pas choisir

Depuis que, par deux textes publiés dans Respublica (531 et 532), j’ai expliqué, dès le soir du premier tour, pourquoi j’allais voter blanc, je suis taxée, avec une colossale finesse, d’alliée objective de Sarkozy, par certains camarades avec qui j’ai mené, et je mènerai encore, des combats communs.

J’ai d’abord eu droit à l’argument imbécile des gauchos de service : Sarkozy, c’est Le Pen ! Ayant une certaine mémoire, il m’a été facile de répondre à ceux qui ont besoin du péril fasciste pour exister qu’on avait fait le coup à mes parents pour de Gaulle et Pompidou, qu'on a essayé de me le faire pour Giscard et Chirac, et que leurs stupidités contribuent à banaliser le vrai fascisme !

Depuis que Le Pen a appelé à l’abstention, le matin du premier mai, je suis soumise bien sûr à de nouveaux quolibets. Je vote comme le Front national, cela devrait me poser des problèmes !
Sur mon lieu de travail, en 2002, quand je disais que je ne voterai pas Chirac contre Le Pen, j'avais eu droit, comme les militants de Lutte ouvrière, à un déchaînement hystérique contre moi, même si je démontrais, chiffres en mains, que Le Pen n'avait aucune chance, et que je ne pensais pas souhaitable que toute la gauche s'aligne derrière Chirac. Je m'amuse aujourd'hui, de voir que ceux qui m'insultaient à l'époque claironnaient partout, il y a deux semaines, qu'ils ne voteraient pas Sarkozy contre Le Pen, si cela se reproduisait ! Cherchez l'erreur !

D'autre part, j’assume d’avoir, modestement, distribué des tracts lors de la campagne du TCE, et d’avoir appelé à voter non. Je ne me situe pas par rapport à ce que raconte le leader du FN, je me positionne par rapport à mes convictions. Et je fais remarquer, encore une fois, à mes contradicteurs agressifs, que voter Royal, c’est voter pour un axe PS-UDF-Verts, dont certains représentants ont été orduriers contre nous lors du référendum.

Mais puisque certains me cherchent sur l'extrême droite, je leur ferai remarquer à mon tour que Pierre Vial, ancien membre de la direction du FN, parti avec Bruno Mégret, président du mouvement d’extrême droite « Terre et Peuple », partisan de la supériorité de la race blanche, appelle à voter Ségolène Royal. Je vous invite à lire la fin de son communiqué : « A la différence des gogos de droite, toujours volontaires pour se faire cocufier, nous savons, nous qui avons une conscience politique, que Sarkozy c’est l’homme de l’alignement de la France sur l’axe Washington-Tel-Aviv. Nous savons aussi, et surtout, qu’il veut appliquer la « discrimination positive » (c’est à dire, il faut le rappeler sans cesse, la préférence donnée systématiquement, dans tous les domaines, aux gens qui, ayant ou non une carte d’identité française dans la poche, sont et resteront toujours pour nous des intrus, qui ne peuvent appartenir ni de près ni de loin à notre peuple). C’est pourquoi, sans hésitation ni état d’âme, je voterai Ségolène Royal. »

J'ajouterai que Ségolène Royal est soutenue par tous les idiots utiles de l'extrême droite islamiste, de Mouloud Aounit à la Ligue des Droits de l'Homme en passant par José Bové, candidat des "Indigènes de la République", à qui elle a confié une mission entre les deux tours ! Du côté de Sarkozy, il y a les mêmes, avec les députés Roubaud et Raoult, partisans d'une loi contre le blasphème, et Grosdidier, qui souhaite élargir le concordat d'Alsace-Moselle aux musulmans.

Je conçois qu’une période électorale puisse être passionnée. Mais je trouve insupportable ce totalitarisme, dans certains milieux (salle des profs, par exemple), où il est impossible de dire qu’on va voter blanc, et encore plus inconcevable de dire qu’on va voter Sarkozy ! Moi, je condamne le vote Sarkozy, mais je suis confrontée aux arguments de beaucoup de gens modestes, et à leur rancœur contre le parti socialiste, qui les a abandonnés depuis longtemps. J’entends des amis, ouvriers, qui ne supportent plus de bosser dur, et de vivre moins bien que des profiteurs du système. Sarkozy, ami des patrons du Cac 40, a su trouver des arguments pour les toucher, c'est tout de même un comble ! Je vois la peur grandissante de certains amis, âgés, de mes parents, dans leur quartiers, qui apprécient davantage le discours musclé de Sarkozy que les propos compassionnels des bobos de gauche sur les jeunes délinquants. Le vote Sarkozy chez les gens modestes, c'est la rançon de l'abandon des principes républicains par toute une partie de la gauche.

D'autre part, j’invite mes camarades à bien réfléchir. En votant Ségolène, veulent-ils permettre à l’aile droite du Parti socialiste, avec la complicité du PCF et de l’extrême gauche, de réussir le projet dont rêve toute la deuxième gauche, de Rocard à Delors, depuis trente ans : gouverner au centre, et marginaliser une partie de la gauche dont ils ne supportent pas les références à la lutte des classes et à la République ?
Veulent-ils cautionner le communautariste Strauss-Kahn à Matignon, et voir le partisan droitier du bilinguisme et de la charte des langues régionales, Bayrou, au gouvernement, comme Ségolène Royal l’a laissé entendre ?
Veulent-ils voir les plus farouches partisans de l'Europe des régions, outil de la mondialisation libérale, aux manettes ?

Je comprends d'autant mieux que certains militants de la "gauche de la gauche" aient vraiment besoin de diaboliser Sarkozy et de le traiter de fasciste. Cela leur sert d’écran de fumée pour masquer la couleuvre qu'ils sont obligés d'avaler.

Lucette Jeanpierre

3 - Ségolène Royal vainqueur incontestable du débat

Tout avait été dit sur le fait que Ségolène Royal n'aurait pas les capacités d'être présidente, n'avait pas la compétence, n'avais pas la cohérence !
Hé, bien , en s'y frottant dans le seul débat qui les aura opposé, Nicolas Sarkozy aura senti tout le poids de cette erreur de jugement.

Dés les premières minutes, Ségolène Royal a pris les devants, et s’est imposée, quasi de bout en bout, combative, pugnace, ouvrant d’emblée la question de l’aggravation de l’insécurité sociale au terme de cinq années où Sarkozy était au pouvoir...

Puis elle a abordé du début à la fin la question des injustices sociales, des banlieues à l’école, du travail aux retraites, des services publics à l’harmonisation sociale par le haut en Europe.

Ségolène Royal a pris à contre-pied à maintes reprises Nicolas Sarkozy, sur les 35 h, les heures supplémentaires, les salaires, la remise à plat de la réforme Fillon, le refus de supprimer un fonctionnaire sur deux, les investissements en moyens et en effectifs, dans l’école publique, la création par referendum d’une sixième République, jusqu’à ce moment où elle a démasqué avec une saine et juste colère les phrases sans contenu concret du candidat de la majorité de droite sortante sur l’accueil des handicapés à l’école.
L’autre osait, après avoir supprimé 7000 postes d’accueil pour les handicapés dans les écoles, en cinq ans, promettre un “droit opposable” à condition de se pourvoir devant les tribunaux pour les familles des enfants handicapés ! Il convenait de dénoncer cette hypocrisie : Sarkozy ose répondre que Ségolène Royal “perd ses nerfs”, sans doute parce qu’elle est une femme. Avec assurance et autorité, Ségolène Royal lui rétorque que “non, elle est en colère” et qu’il y a matière, que tous les mensonges ne sont pas possibles en politique, qu’il y a immoralité à raconter de telles contre-vérités.

Sarkozy rongeait son frein, essayait quelques impertinences avec le ton donneur de leçon avec question qui lui est habituel, mais n’a pu s’empêcher deux piques basses et assez honteuses contre François Hollande.
% En face de lui, tout éléments de comparaison gardés, il n’y a pas photo, c’était une femme de classe et une femme de gauche.

Sarkozy s’embrouille sur les 35 h feignant sans cesse d’y voir l’origine de tous nos maux, mais admettant, en dépit d’un tel jugement de ne pas les remettre en cause, confirmant même vouloir maintenir “une durée légale hebdomadaire à 35 h” (sic). Ségolène Royal a beau jeu, dés lors, de souligner que c’est “parce que c’est un grand acquis social” si Sarkozy est dans une telle contradiction ! On ajoutera que 100 % des salariés à temps plein bénéficient des 35 h, qu’elles n’ont pas été remises en cause et que cette loi est généralisée, déjà sans exception. Mais quand Sarkozy dit que pour lui, 35 h, c’est “un minimum”, il montre qu’il ignore que 3,7 millions de salariés (85 % de femmes, 80 % de non qualifiés) sont à temps partiel et rêvent des 35 h ! Il ignore aussi que les vrais chiffres du chômage, font que 4 millions de chômeurs rêvent aussi des 35 h... Il ignore aussi qu’il y a déjà des centaines de millions d’heures supplémentaires contraintes, pas déclarées, pas majorées, pas contrôlées, pas payées... Il dissimule qu’avec Fillon, depuis cinq ans, il a pris de nombreuses et sévères lois pour allonger la durée du travail en forçant des millions de travailleurs, a travailler plus en gagnant moins.

Qui le sait ? Sarkozy est un menteur immoral qui se permet n’importe quoi en proposant de porter la majoration des heures comprises entre 35 et 39 h de 10 % de majoration à 25 % de majoration, car cela était prévu par la gauche dés 2002 et aurait dû être mis en place le 1er janvier 2005, ... mais ce sont Sarkozy et Fillon qui ont empêché cela et maintenu les 10 % au lieu de 25 %... jusqu’au 1er janvier 2008...

De même Sarkozy et Fillon ont déjà allongé le contingent annuel de 130 à 180 h et à 220 h ( et même plus par accords) faisant travailler les salariés plus en gagnant moins (toute heure hors contingent est majorée de 100 %). Ils ont aussi ouvert la contrainte de recevoir de l’argent en échange de ses conges payés, d’être au forfait jour et ils ont fait voter “que les temps de déplacement professionnels n’étaient pas du temps de travail effectif”. Comme l’a dit Ségolène Royal aucun salarié n’est “libre” de faire des heures supplémentaires, ils sont subordonnés et seul l’employeur en décide, comme l’a dit Ségolène, il y a aussi la fatigue, la souffrance au travail, les accidents du travail et les maladies professionnelles...
Enfin faire travailler plus ceux qui ont déjà un emploi ne peut se faire qu’en limitant les embauches...
Ce n’est pas vrai que “c’est le travail qui créé du travail” (Sauvy, Raffarin, Parisot, Sarkozy ) : car si le travail est en effet, nous le croyons, une comète en expansion infinie, si ce n’est pas un gâteau fermé à partager, il y a du travail possible pour tous ! Mais même dans une société de travail en expansion, le surtravail des uns crée le sous travail des autres ! Le partage actuel du travail se fait violemment avec du surtravail, du sous travail (temps partiels) et des sans travail... Il faut corriger cela par des règles diminuant, contrôlant les durées réelles du travail, les rapprochant des 35 h...

Sur les retraites, il y a un choix de société : l’espérance de vie s’est allongée aussi parce que la retraite était à 60 ans, et parfois, dans deux cas sur trois, avant 60 ans (chômage, maladies, inaptitudes). La moyenne de durée du travail réelle des Français est toujours de 37, 5 annuités : vouloir les faire travailler 41 annuités pour mériter une retraite décente est une pure escroquerie. Conditionnner le niveau de cotisations à 41 voire 42 annuités de travail est une exigence inaccessible pour 9 français sur 10. Calculer la retraite sur les 25 meilleures années est aussi une exigence visant à introduire la pauvreté chez les “seniors”. L’espérance de vie est inégale : un écart d’au moins 7 ans entre un ouvrier et un cadre... La pénibilité physique et mentale au travail s’accroît dans les conditions de productivité accrue et de stress au travail : rallonger les durées de cotisations, c’est faire travailler jusqu’à 65 voire 67 ans, (fin de formation à 25 ans, 27 ans en universités). Le faire avec des CDD (contrats dernière embauche, de M de Villepin, deux fois 18 mois de Cdd en précarité) C’est augmenter maladies, arrêts, accidents du travail, diminuer l’espérance de vie en conséquence ! Il faut tout remettre à plat... On peut, on doit hausser les cotisations salariales et patronales pour garantir les retraites à 60 ans. Quand aux retraites des régimes spéciaux, toujours les mêmes mensonges : ils cotisent encore 37,5 annuités mais cotisent davantage à un taux plus élevé !

Mais Sarkozy ne veut pas : il répète qu’il “dit tout avant pour pouvoir tout faire après”
En fait contrairement à Ségolène Royal qui a répété qu’elle organiserait des négociations entre partenaires sociaux, Sarkozy tout en se disant lui aussi "pour le dialogue social" affirme que "le calendrier démocratique politique ne peut pas être bafoué par le calendrier des organisations syndicales". Que "les élections, cela sert à quelque chose, ce ne sont pas les manifestants qui font le programme électoral des candidats. » Il a donc, par exemple proposer de supprimer le premier tour réservé aux syndicats, aux élections professionnelles, veut modifier tout le droit de grève, toutes les règles de représentativité syndicale, sans la moindre concertation… En fait Sarkozy veut couler les syndicats et c’est pour cela qu’il a déclaré vouloir « liquider mai 68 »

Sur les impôts, on comprend que Ségolène Royal envisage des taxes sur les profits boursiers, mais que Sarkozy veut un « bouclier fiscal » pour protéger les 16 000 familles qui paie la tranche supérieure de l’Isf. Pas plus de 60 % de leurs millions de stocks options… il va, à ce titre, jusqu’à faire rembourser 7 millions d’eur a un femme qui possède un patrimoine de 400 millions d’eur… Sarkozy est pour les impôts injustes, proportionnels et indirects (Tva, Tip, taxes locales et d’habitations) et il est contre les impôts justes, progressive et directs (Ir, Is, Isf, Tiipp)

Certes, il a manqué de parler de redistribution des richesses dans notre France d’aujourd’hui si riche, cela aurait conforté profondément le discours de la candidate aux moments cruciaux, pour expliquer combien il etait possible de hausser les salaires au détriment des profits abondants, excessifs, non re investis, non redistribués. Pour gagner face à un candidat qui se dit de « droite décomplexée » fidèle au Medef on voit bien qu’on a intérêt à une gauche décomplexée » qui veut être elle même et fidèle aux travailleurs.

On peut encore souligner le clivage sur la suppression des 5000 postes a la rentrée 2007 dans les écoles. Le soutien de « Sauvons la recherche » à Ségolène Royal. Le choix d’associer les Français par referendum à tout nouveau progrès sur l’Europe (alors que Sarkozy propose de décider sans eux). Le choix d’un referendum de la part de Ségolène pour de nouvelles institutions… Clarté, nouveauté, changement, contre le candidat de la majorité sortante, le candidat du Medef, celui du Cac 40, celui qui dispute sur le terrain des idées de Le Pen, les voix de Le Pen…

Tout au long du débat, on a vu le clivage gauche-droite, un choix de société, deux conceptions de la France, celle autoritaire incarnée par le candidat des puissances d’argent, et celle neuve, démocratique, sociale, d’une femme courageuse, qui pour la première fois aux yeux, du monde peut incarner la République française.

Celui qui prétend que c’est « blanc bonnet et bonnet blanc » est inconscient ou de mauvaise foi, rien ne justifie qu’un salarié ne vote pas Ségolène a moins de méconnaître ses droits et de n’avoir pas lu, pas entendu, et de sous estimer toutes les menaces considérables contenues contre le monde du travail dans le programme du candidat de droit Ump.
D’un côté l’homme des actionnaires, du Medef, du Cac 40
De l’autre la candidate de gauche, du salariat.
Le choix est clair.
Avec l’un, cinq ans de malheur, de blocage, de pillage des salaires.
Avec l’autre, cinq ans où l’on peut peser, changer les choses pour les salariés, les jeunes, les femmes, les chômeurs, les retraités.

Encore trois jours pour faire la différence, cela se joue dans un mouchoir de poche,

Que partout chacun débatte, travaille, convainque pour que pas une voix ne manque à Ségolène Royal.

4 - Part du Nucléaire dans la production d’électricité

Ségolène Royal affirme que la part du nucléaire est de 17 % dans la production de l’énergie électrique, et, sous la pression, Nicolas Sarkozy a répondu que c’était au contraire 50 %.

Ils ont tous les deux faux, mais Royal plus faux que Sarkozy.

Tous les deux ont confondu énergie consommée totale et production d’électricité.

Reprenant les chiffres mis en avant par le réseau « sortir du nucléaire » Ségolène Royal a lancé le chiffre de 17 % ; ce chiffre, exact, représente la part du nucléaire dans l’énergie consommée dans le pays (y compris le fioul de chauffage, le carburant des voitures, etc. ), et ce chiffre est exact sous la réserve de préciser quelle convention internationale est retenue ; je reprends un extrait d’article du Monde en septembre 2005 de Pierre Bacher (Auteur de "Quelle énergie pour demain ?" (2000) , Co-auteur de « L’énergie de demain » (2005), Membre du conseil scientifique du collectif « Sauvons le climat ») :

« C'est exact lorsqu'on considère que les consommations de 1 kWh de chaleur et de 1 kWh d'électricité sont strictement équivalentes, ce qui correspond à une des conventions adoptées internationalement pour comparer des énergies de natures différentes. Mais il n’y a pas une mais trois conventions "internationales", dont le choix dépend de l’usage que l’on veut en faire ; une seconde permet de comparer les énergies primaires - celles effectivement utilisées pour produire l'électricité ou le carburant automobile par exemple - ; elle est pertinente lorsqu’on s’intéresse aux émissions de CO2 ou aux quantités de pétrole consommées ; et une troisième permet de comparer les énergies dites « utiles », par exemple les énergies mécaniques sur les arbres moteurs de machines thermiques et électriques ; elle est pertinente lorsqu’on s’intéresse avant tout aux efficacités énergétiques. »

Si on retient la première des conventions internationales la production d’électricité nucléaire française représente 17 % de l’énergie consommée ; si on retient les deux autres conventions internationales (dépendant de ce qu’on veut regarder sur le plan technique), on tombe sur les chiffres avancés par Nicolas Sarkozy (électricité nucléaire française représentant de 40 à 50 % de l’énergie en France – et 20 % à l’échelle mondiale -).

Par contre la question posée par Ségolène Royal était « la part du nucléaire dans la production de l’électricité » , et là la réponse est nette et sans appel : elle représentait plus de 85 % en 2005 (regardez vos factures d’EDF, c’est écrit dessus) ; reportez vous aussi sur le site d’EDF :

« Près de 88 % de la production d'électricité d'EDF en France est d'origine nucléaire. Réparti sur l'ensemble du territoire national, le parc nucléaire d'EDF compte : 34 réacteurs de 900 mégawatts ; 20 réacteurs de 1300 mégawatts ; 4 réacteurs de 1450 mégawatts. »

L’EPR

Nicolas Sarkozy s’est mélangé les pédales entre les numéros des générations III et IV. C’est le seul point sur lequel Ségolène Royal a eu raison dans la discussion sur l’EPR : la génération IV (qui est un changement de technologie) ne peut pas être opérationnelle avant 2040-2050 ( la fusion avec ITER étant de ce point de vue une éventuelle phase V - cette terminologie n'a jamais été utilisée, c'est à fin pédagogique -) ; la question d’actualité avec EPR (qui n’est pas, contrairement à ce que dit Royal, un prototype : la phase prototype est déjà passée, l’EPR en construction est un « démonstrateur », à savoir le jalon intermédiaire entre le prototype et la série, une pre-série en quelque sorte). L’EPR n’est pas un réacteur de nouvelle génération, au sens d’un bond technologique, il s’agit d’un réacteur de la génération actuelle incluant des améliorations sur un certain nombre de points (voir le dossier EDF : http://www.edf.fr/html/epr/index.html ).

Ce que Sarkozy a compris – et cela il l’a restitué avec justesse – c’est que l’EPR vise à faire la liaison entre les centrales actuelles dont les premières atteindront 40 ans en 2020 et l’industrialisation des réacteurs de génération IV (à compter de 2040-2050). Il s’agit ni plus ni moins de renouveler le parc actuel dans une technologie fondamentalement identique mais bénéficiant des progrès technologiques réalisés.

Comme illustré avec la question des pourcentages de l’énergie, Ségolène Royal est scotchée sur l’argumentaire du réseau « sortir du nucléaire » et de « Greenpeace ». La stratégie de communication de ces réseaux est de jouer sur le nom de « prototype », en suggérant à la population qu’il ne serait pas nécessaire de se chamailler sur la construction de cette phase intermédiaire puisqu’il suffit d’attendre la phase IV sur laquelle tout le monde travaille (une collaboration internationale à cinq pays) et en masquant que cela condamnerait à l’arrêt progressif des réacteurs actuels et donc … à sortir du nucléaire sans en avoir assumé le débat.

Donc sur cette question : Sarkozy a restitué l’essentiel de l’enjeu et a simplement confondu les numéros de génération (ce qui a généré évidemment un communiqué immédiat de « sortir du nucléaire » faisant part de son inquiétude devant la connaissance approximative du dossier) ; Royal a restitué l’argumentaire de « sortir du nucléaire »-Greenpeace.

Michel Naud Initiateur du réseau brightsfrance.free.fr/

5 - Un décret sur l'avenir énergétique de la France, onze jours avant la présidentielle

Communiqué de presse de l'UFAL, Mercredi 11 avril 2007

Le décret autorisant la construction du premier réacteur nucléaire de type EPR en France est paru ce matin au Journal Officiel, onze jours avant l’élection présidentielle.

Pendant la campagne, le gouvernement n’est donc pas uniquement occupé à recaser ceux qui l’on servit, mais il s’affaire aussi à tenir ses engagements auprès des lobbies industriels.

L’EPR n’est pas la technologie dont la France a besoin ! Elle ne répond en rien aux enjeux d’indépendance (approvisionnement en matière première), de sécurité (risques augmentés par rapport aux centrales actuelles) et de protection des générations futures (déchets radioactifs abondants).

La construction d’un réacteur de ce type à Flamanville n’est qu’une vitrine pour exporter cette technologie. Ce que les citoyens et leurs familles attendent du gouvernement, c’est :

L’UFAL dénonce cette mesure, c’est un mauvais coup de plus de la part d’un gouvernement qui, décidément, dans le domaine du développement durable comme dans tant d’autre, n’aura pas œuvré dans l’intérêt des citoyens et de leurs familles.

Christian GAUDRAY Responsable du secteur développement durable de l'UFAL

6 - Enfants handicapés : non à une intégration au rabais dans une école publique sans moyens financiers et humains

Suite au débat présidentiel entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, nous publions à nouveau un communiqué de presse de l'UFAL daté de juillet 2006 sur la question de l'intégration des enfants handicapés à l'école publique.
La rédaction

Des pédopsychiatres, pédiatres, & médecins scolaires disent « NON » à l’abandon sans soins des enfants malades & handicapés, « NON » au nouveau dispositif d’intégration scolaire « ordinaire » défini par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits & des chances, la participation & la citoyenneté des personnes handicapées. L’UFAL soutient leur initiative. (Voir site http://www.ufal.org/).

Une fois de plus, avec cette loi, les pouvoirs publics veulent jouer sur notre sentiment de culpabilité, en nous mettant face à une situation d’intégration absolue d’enfants handicapés dans les écoles « ordinaires », & ceci quel que soit leur handicap. L’école de la République est un lieu d’instruction et d’éducation, pas un établissement de soins. L’absence de spécialistes auprès d’enfants handicapés peut être une perte de chance d’intégration.

Affaiblir les institutions spécialisées permettra ainsi à l’Etat de justifier un désengagement financier supplémentaire de sa part, & par la suite de continuer la casse délibérée du système scolaire public qui n’arrivera pas à répondre aux dispositions prévues par la loi de février 2005. Entre temps, les institutions spécialisées (totalement privées) mais aussi les écoles privées (qui fonctionnent avec des fonds publics) rempliront leurs effectifs devant le constat d’échec subi par les familles qui n’auront pas d’autres solutions. Par cette situation insidieusement voulue & provoquée, nous sommes devant les deux faces du « communautarisme du handicap » volontairement mis en place par le système turbo-capitaliste.

Les familles vont se tourner, faute de mieux, de plus en plus vers les structures privées religieuses & sectaires, avec le soutien de toute une frange de personnes handicapées soutenues par des personnes valides en quête de bonne conscience sociale ; ces communautaristes bien-pensants ne manqueront de crier à la discrimination à l’encontre des enfants handicapés, devant la dénonciation de certaines aberrations de cette intégration imposée sans moyens financiers et humains.

L’Union des Familles Laïques n’admet pas que l’on se serve du désespoir des familles touchées par le handicap de l’un de leurs enfants, afin de faire miroiter une pseudo intégration totale dans le système scolaire traditionnel.

L’Union des Familles Laïques constate qu’une fois de plus l’Etat cherche à se désengager de ces devoirs ; elle dénonce cette orientation délibérée vers la charité & le communautarisme.

L’Union des Familles Laïques demande à ce que l’Etat maintienne l’école de la République comme un lieu d’instruction & d’éducation.

L’Union des Familles laïques demande la création d’un véritable service public d’éducation et de soins pour les enfants handicapés où les spécificités de chaque type de handicap seront prises en compte.

Pour l'UFAL

Lucette Guibert

Lionel Pierobon

7 - "Pour préparer les combats contre le libéralisme, il faut rejeter Sarkozy et Ségolène."

On pourrait longtemps parler de Sarkozy, le candidat officielle de la droite, ennemi politique par excellence, mais qui est bien identifié et ne trompe pas sur la marchandise. Le problème est à gauche, là où pourrait se porter l’espoir, la perspective d’une alternative au rouleau compresseur du libéralisme intégral, et où ne se révèle que l’usurpation d’identité. Pour ceux qui font partie de l’électorat qui y est attaché, il y comme un goût amer de trahison derrière les connivences et les manoeuvres qui ont animé la campagne présidentielle du 1er au second tour. A défaut de défendre un programme de gauche, on a fabriqué un épouvantail pour rabattre les voix, en ratissant au plus large sans amour-propre.

Un virement à droite du PS qui n’épargne pas la gauche anti-libérale

Selon la conclusion de Madame Royal qui clôturait le face à face avec Sarkozy, elle aurait fait le choix de « l’audace et de l’avenir », des mots qui n’en finissent pas malheureusement de sonner creux. Pour nous faire une opinion de ce qu’ils nous cachent si elle gagne, il suffit d’écouter Dominique Strauss-Kahn, le très libéral, dont Ségolène Royal a dit lundi dernier qu’il ferait un excellent Premier ministre. Il a ainsi affirmé mercredi sur RTL qu'il ne fallait pas avoir "de crainte à l'égard de la politique économique que présente Ségolène Royal", qu"elle est innovante, adaptée à la mondialisation ». Qu'il "se portait garant de la façon dont la politique économique pourra être conduite" en cas de victoire de la gauche. On peut lui faire confiance ! Enfin, la France de la finance certainement le peut mais pas celle des travailleurs. Quelle différence peut-on voir entre Sarkozy et Royal ici, d’accord sur la même mondialisation et la même Europe, autant dire une feuille de papier à cigarette ou celui de l’emballage. Côté gauche, ça gîte de plus en plus à droite.
L’écho de ce glissement se fait entendre jusqu’au journal l’Humanité de façon époustouflante, qui encense avec une mauvaise foi aux antipodes de l’engagement révolutionnaire le débat Ségolène-Bayrou, jugeant que la candidate « s’est adressée aux électeurs centristes opposés à la droite », il fallait y penser, « et a donné une crédibilité de gauche à ses propositions qui refuse le leader de la droite » sauf que, en sortant du débat, sur Canal +, elle disait « je ne m’interdis rien » en réponse à la question de savoir si elle entendait prendre ou pas Bayrou comme Premier ministre. En réalité, tout le discours de la candidate présidente depuis le second tour a été axé sur une recomposition politique au centre avec la droite centriste, et c’est cela que défend le journal l’Humanité, et ce sans doute, de manière très opportune… De la même façon, les critiques envers le programme de Ségolène étaient quasi inexistantes dans la propagande de la campagne de Marie-Georges Buffet, au passage effaçant le sigle PCF de ses affiches, qui avait ainsi bien préparé le vote utile, mais surtout l’après présidentielle, en jouant ainsi un coup d’avance pour un accord aux législatives avec le PS.
C’est dans ce contexte où véritablement on vole de surprise en surprise, que l’on apprend que l’altermondialiste bien connu José Bové, qui a obtenu 1,32% des voix au premier tour de l’élection présidentielle, a appelé lundi 30 avril à voter pour Ségolène Royal au second tour. Trois jours avant, il en avait trouvé le motif : Madame Royal lui ayant confié le 27 avril, une mission d’étude sur la question de la « mondialisation et la souveraineté alimentaire ». En matière de pouvoir, Il n’y a pas de petite charge… Un travail qu’il ne pourra que mener à bien dans les meilleures conditions au côté de son nouvel ami Dominique Strauss-Kahn. Toutes les trahisons auront été de mise dans ce racolage général des électeurs organisé par une gauche, y compris pour une part anti-libérale, qui n’a plus de gauche que le nom.

Immoralité en politique et recomposition à gauche

En matière de moralité politique, Madame Royal dit qu’ « il faut mettre les discours en accord avec les actes… » Et bien, s'il y a une immoralité quelque part en politique c’est bien cette usurpation du sens du vote utile à gauche du premier tour se transformant en plébiscite, bien malgré les électeurs de gauche, d’une recomposition politique vers la droite. Son objectif affirmé par la candidate dans son débat avec Bayrou, en finir avec le clivage droite-gauche traditionnel autrement dit, l’opposition entre libéralisme et socialisme. La candidate ne cesse de dire à qui veut l’entendre qu’elle entend mener les réformes « nécessaires » à la France, sous le drapeau d’une Europe qu’elle ne critique pas d’un mot bien que dominée par la mise en concurrence économique sur tous les plans… Mais rassurons-nous, dans la paix sociale, c’est-à-dire en anesthésiant les travailleurs de démagogie en pédagogie du renoncement.
Le dernier futur Premier ministre pressenti par Ségolène a estimé qu'entre elle et François Bayrou, "sur de nombreux sujets on a vu des proximités, et puis on a vu des différences… » Enfin, c’est bien la première fois depuis la refondation de la gauche socialiste au Congrès d’Epinay, que l’on voit le Parti Socialiste à des Elections présidentielles, faire les louanges de la droite. Déjà il est vrai, mais le peuple de gauche a mémoire courte, Michel Rocard Premier ministre en d’autres circonstances, avait déjà choisi un gouvernement d’ouverture avec des ministres UDF. Dominique Strauss-Kahn, dans cet état d’esprit, a fait valoir qu'entre 1997 et 2000, lorsqu'il était à Bercy, François Bayrou n'avait pas émis de critiques à part sur les 35 heures, donnant si cela était encore nécessaire des gages à l’électorat de droite, aux individualismes et aux égoïsmes. Voilà tout est dit ou presque, il y a comme un besoin de moralité qui ne peut s’exprimer que dans le rejet de cette fausse alternative entre Sarkozy, le candidat de la nouvelle droite conservatrice, et Ségolène Royal, fossoyeur d’une gauche de l’espoir et de la transformation sociale.
François Hollande a plaidé pour un PS qui "soit un grand parti capable d'aller de la gauche antilibérale jusqu'au centre gauche, parce qu'il ne faut pas laisser un centre s'installer en France de son point de vue, y compris sur un espace qui est celui du PS". Plus rien n’est motivé par les convictions mais par les calculs politiciens les plus méprisables parce qu’ils visent à détruire tout ce qui pourrait venir contrecarrer les ambitions et la soif de pouvoir. Il y a quelque chose d’obscène dans tout cela, cette théâtralisation, cette mise en scène impropre, où les rôles sont écrits non avec les acteurs mais à la façon de Guignol, dans les coulisses du lucre et des salons feutrés où le peuple est interdit de cité, est refoulé jusqu’aux limbes de l’histoire.
Interrogé sur le face-à-face télévisé de mercredi soir, Dominique Strauss-Kahn a indiqué que ce genre de débat demandait "une préparation très psychologique". "Ce n'est pas tant un débat sur les questions techniques. Il doit mettre en évidence les personnalités des candidats". Voilà ce qu’il reste aux Français, version socialiste du troisième millénaire, sur le contenu à gauche de la politique.
Du glissement à droite de la gauche au combat antilibéral : ni Sarkozy ni Ségolène En réalité, ce glissement à droite de la politique généré par le PS et sa candidate prépare, que la droite ou cette gauche-là gagne, le terrain pour les pires reculs sociaux. Ce qu’il faut dès aujourd’hui, contrairement à trop de cortèges du 1er mai qui n’avaient de cris que contre Sarkozy, préparer quel que soit le candidat élu, les combats de demain, car le monde du travail s’affrontera dans les deux cas à une politique ultra-libérale. Pour commencer ce combat dès le 6 mai, quel meilleur signe donné aux deux candidats, que de voter blanc, c’est-à-dire, de faire entendre que le peuple de gauche n’est pas dupe et prêts à se défendre.

Guylain Chevrier Docteur en Histoire

8 - Ne pas se tromper de fonction !

Personne ne peut nier le succès des manifestations syndicales et ouvrières de ce 1er Mai 2007.

Certains syndicats comme d'habitude ont joué en solo : FO et la CFDT pour ne pas les nommer...

60 000 personnes ont défilé à Paris dans le cadre d'un cortège unitaire regroupant les principales fédérations, les Unions syndicales et la CGT qui comme d'habitude a montré sa force...

L'UNSA, les SUD et la FSU ont aligné peu de troupes alors que la CNT est venue en force...

J’avoue avoir été impressionné par la combativité de la CNT et par l’affirmation concrète de son indépendance par rapport aux politiques…

Certains syndicalistes qui sourient devant l’expression de l’anti parlementarisme des anarcho-syndicalistes devraient méditer sur leur propre abandon des principes d’indépendance syndicale.

La charte d’Amiens est un texte fondateur que beaucoup oublient en certaines occasions ! Beaucoup de slogans politiques anti Sarkozy et aussi pro-Royal ont été scandés dans le cortège de la LCR mais aussi par des cortèges syndicaux et associatifs.

Si effectivement il est important et nécessaire de réagir face à la politique que nous préparent Sarkozy et ses amis, il est indispensable que chacun reste dans sa fonction propre sans créer d'ambiguïté.

Les appels du Secrétaire Général de la CGT en faveur de la candidature Ségolène Royal posent le problème de l'indépendance syndicale et du non-respect de l'identité du syndicat. La fonction du syndicat n'est-elle pas de faire aboutir les revendications de ses mandants, quel que soit le gouvernement en place et de préparer les contre offensives nécessaires face à la politique patronale?

La fonction d'une direction syndicale n'est-elle pas de se doter d'une crédibilité qui passe par le respect absolu de son indépendance par rapport aux politiques ?

Comme militant politique, je vote et ferai voter pour Ségolène Royal le 6 mai mais comme responsable associatif et syndical je considère que je n'ai le droit ni de brouiller les cartes ni d'instrumentaliser l'organisation que je représente.
C’est une question de principes…%% Certains pensent peut être qu’il faut faire tout pour battre Sarko….
Ils oublient bien vite les combats que nous avons été nombreux à mener contre la domestication des organisations de masse ;
Ils ont les mêmes pratiques aujourd’hui que les dirigeants des organisations proches du PCF qui dans les années 50 et 60 n’étaient que des satellites du parti ou des courroies de transmission ;
Les travailleurs, les jeunes et les familles ouvrières ont besoin que vivent et se développent des organisations unitaires, démocratiques et indépendantes qui les défendent quel que soit le régime en place, sous le règne de Ségolène Royal ou de Sarkozy.

Voilà ce que je voulais dire avant d’aller voter contre Sarkozy, à titre personnel et non en fonction des responsabilités associatives qui sont les miennes.

Jean-François Chalot

9 - Aux électeurs antilibéraux qui se refusent à voter socialiste le 6 mai...

Vous en avez certainement les moyens... Vous n'appartenez certainement pas à la "classe du Smic à 900€". Vous ne faites certainement pas 3 heures de trajet journalier pour aller bosser. Vous pourrez donc "encaisser" les heures supplémentaires imposées par les patrons boostés par Sarko, sans vous demander qui va garder les gosses.

Vous, qui à la gauche de la gauche, avez choisi l'abstention, vous ne faites pas parti des gens qui déchargent des centaines de tonnes dans les supermarchés avec des salaires de misère, des horaires de misère et des sciatiques à 30 ans.

Braves intellectuels, j'ai quitté les collectifs antilibéraux dès décembre au vue des trop nombreux débats nombrilistes et stériles auxquels j'ai assistés.
Et, ça continue. C'est tout simplement l'idée de gauche même qui mourra un peu plus car moins il y a de gauche, moins il y a de gauche...
Vous resterez dans vos certitudes cotonneuses entre vous...
Les vendeuses de supermarché resteront elles en tête à tête avec Sarko.

Et, nous aurons beaucoup de lendemains qui "déchantent"

Pour ma part, je préfère rester accrochée à l'échelle plutôt que de tourner le dos au chantier.

Gabrielle Noby

10 - L’ADLPF face à l’élection présidentielle 2007

Fidèle aux principes d’indépendance du mouvement libre penseur à l’égard des partis politiques, l’Association Des Libres Penseurs de France (A.D.L.P.F.) ne donne pas de consigne de vote. Pour autant, en cette période électorale comme auparavant, elle entend ne pas se laisser imposer de limite à son activité. Elle continue donc à conduire les analyses qui lui paraissent contribuer à « l’émancipation de l’homme dans tous les domaines ».

A l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, dans toutes les cités de banlieue, malgré les largesses qu’il y a consenties à diverses communautés religieuses, le candidat du pouvoir sortant a recueilli des résultats constituant un réel camouflet démontrant qu’il ne suffit pas d’abandonner les principes laïques pour gagner des suffrages.

Les propositions de ce candidat sont contraires aux principes humanistes dont se revendiquent les Libres Penseurs. Nicolas Sarkozy projette d’approfondir les inégalités sociales : franchise non remboursables sur les dépenses de santé qui priverait les plus démunis de l’accès aux soins ; TVA sociale qui s’imposerait au pauvre comme au riche ;
bouclier fiscal et suppression des droits de succession qui ne profiteraient qu’aux plus aisés ;
veut affaiblir les services publics en ne remplaçant que la moitié de fonctionnaires partant en retraite ; ce sont les plus démunis à qui cet affaiblissement serait le plus préjudiciable ;
montre en public sa complaisance à l’égard des sectes ;
entend faire entrer la religion dans l’espace public et dénaturer ainsi la laïcité institutionnelle en lui substituant une forme de concordat qui accorderait aux religions une reconnaissance officielle et des droits concomitants à des subsides publics pour la construction d’édifices religieux et la formation de ministres du culte ;
indique sa préférence, plutôt que pour le pacte républicain, pour un modèle libéral anglo-saxon de société constituée d’une mosaïque de communautés ayant des droits différents.

Pour l’ADLPF,

Denis Pelletier

11 - Se rassembler autour de la République et Résister !

Le Comité Valmy, dénonce à nouveau la manipulation totalitaire dont le peuple de France est l’objet à l’occasion de l’élection présidentielle. Véritable viol du peuple, ce conditionnement méthodique entrepris de longue date, par l’appareil souterrain euro atlantiste, est massif, continu, puisant. Il dispose quasiment de tous les médias. Il est accepté allègrement par les dirigeants du Parti socialiste, par ceux de l’UMP, par tous les anti-démocrates fédéralistes qui, sans exception, en sont les complices et les bénéficiaires. Cette guerre idéologique, comme c’était prévisible, marque des points : Aucun candidat représentant du non majoritaire ne devait pouvoir être présent au premier tour, en position éligible. Objectif réussi.

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui étaient présélectionnés comme candidats préférentiels sont, comme souhaité par l’oligarchie financière, présents au second tour.

La « feuille de route » du totalitarisme anti- national et antirépublicain est respectée. Cependant, nous restons persuadés que le peuple de France, contrairement aux apparences, est bel est bien entré en résistance. Si, submergé par la propagande politico-médiatique - sans contrepartie idéologique véritable - de la finance mondialisée, il perd actuellement une bataille, il parviendra en fin de compte à gagner cette véritable guerre de résistance, dans laquelle la lutte des classes a pris un caractère républicain, patriotique, anti-impérialiste et démocratique.

Pour le second tour, le Comité Valmy ne souhaite pas entrer dans la logique manipulatrice d’un choix imposé par les ennemis du peuple, sur le thème non pertinent en l’occurrence, du clivage gauche/droite. Il considère qu’en premier lieu, au-delà du torrent de démagogie et des promesses mensongères, les deux candidats du fédéralisme ont un programme commun, le carcan du traité de Maastricht et de l’ensemble de leurs engagements supranationaux identiques et élaborés dans la matrice néo-libérale et atlantiste de l’Union Européenne. Certains de nos amis défendent la thèse selon laquelle Nicolas Sarkozy représenterait le danger le plus important. Caractériel et fascisant, allié d’un G W Bush belliciste et des néo-conservateurs américains, qu’il serait prêt à suivre dans une nouvelle guerre préventive contre l’Iran, Sarkozy souhaite de plus, faire ratifier rapidement et par voie parlementaire, une version toujours supra nationale, du traité constitutionnel.

D’autres au contraire, considèrent que le risque majeur pour la France est porté par Ségolène Royal : le dogmatisme fédéraliste des dirigeants de la social-démocratie et leur volonté logique et confirmée, de s’allier avec F Bayrou et la démocratie chrétienne. Ils souhaitent ainsi revenir au partenariat initial qui, dès la fin de la deuxième guerre mondiale leur permit d’amorcer, selon les directives américaines, le processus de trahison de la République et de la nation, c’est à dire de la souveraineté du peuple, à travers la marche forcée vers la supranationalité voulue par les banques.

Nous considérons tous que la dégénérescence totalitaire subie par les Français, qui est particulièrement soulignée par le refus de tenir compte du non du peuple au traité constitutionnel, et confirmée par cette élection sous influence, est inhérente à cette « Union Européenne »

A l’issue d’une longue réflexion politique collective, le Comité Valmy ne prend position en faveur d’aucun des deux candidats. Chacun à sa manière, représente un danger majeur pour l’avenir de la France.

Le Comité Valmy appelle tous les républicains à combattre pour la souveraineté populaire et à reprendre en main le drapeau de l’indépendance nationale et du droit des peuples à disposer d’eux –mêmes. Rassemblons-nous dans l’esprit de la Résistance, réactualisons le programme progressiste national et républicain du CNR.

Le Comité Valmy

12 - La gauche française aujourd’hui

Bien que mon texte n'est pas "politiquement correct" par rapport à l'orientation de votre journal, je me permets de vous l'envoyer, car j'aime bien la liberté de parole (plutôt d'écrits) qui règne dans votre publication.

Immigré, arrivé en France à l’âge adulte, je peux avoir un regard un peu plus distancé sur la politique et l’évolution des courants politiques français par rapport à certains de nos concitoyens "de souche."

J’ai été depuis mon adolescence un admirateur de la révolution de 1789, évidemment regardée avec manichéisme et sans connaître que plus récemment les cotés sombres de la terreur. Mais le coté positif et surtout l’impulsion que cette révolution a donnée aux idées rénovatrices des lumières dans toute l’Europe me fait croire que le bilan est largement positif (sans mauvais jeu de mots, M. Marchais…)

La gauche du début de siècle, celle de Jaurès, a eu toute mon adhésion, pour les actions de progrès social et humain, quand on connaît les conditions de travail et de vie des classes populaires simplement en lisant Zola.

Enfin la gauche d’avant guerre, je pense à celle de Blum (pas celle de Thorez et Doriot) a été une gauche de progrès, d’un coté par rapport aux avancées dans le droit du travail (congés payés, semaine de 40 heures, etc.) mais aussi en opposition à une droite de l’époque dominée par des courants anti-démocratiques, xénophobes et même fascisantes. Mais qu’est-ce c’est la gauche française de nos jours ? Je ne m’attarderai pas sur ce qu’on appelle pudiquement « la gauche de la gauche », les sectes trotskistes, le moribond Parti Communiste ou le triste illuminé José Bové, le dernier une vrai caricature de Savonarole et Torquemada.

Je regarde la gauche modérée incarnée principalement par le Parti Socialiste. Le bilan, à mes yeux, est terriblement attristant ; d’une part, le P.S. est coupé de son électorat traditionnel : les ouvriers ne militent plus et ne votent plus socialiste, comme une majorité des classes défavorisée. Le PS est devenu le parti des petits (et même grands) bourgeois et principalement des agents de la fonction publique avec les enseignants en premier rang. Mais la vacuité des idées est consternante. En dehors d’une phraséologie souvent creuse, les programmes et les idées sont pour la plupart d’un conservatorisme étonnant, en opposition flagrante avec ceux des partis de gauche européens ; même la gauche italienne, bien qu’issue de l’ancien Parti Communiste, est en avance par rapport au P.S. français.

Je pense que le P.S. n’a pas fait son Bad Godesberg et donc la majorité de la direction est encore sous l’emprise d’un crypto-marxisme en retard d’un demi-siècle par rapport aux gauches européennes.

Nous sommes à la veille des élections présidentielles et je me permets de m’amuser pour faire de la politique fiction ; si Mme Ségolène Royal perd l’élection, la P. S. éclatera et la frange que j’appelle social-libérale se détachera des dogmatiques, en s’alliant probablement avec une partie du centre démocrate chrétien. La prise de position de M. Delors me conforte dans ce sens. Et on retrouve le grand dessein de M. Bayrou qui est aux aguets pour la récupérer et créer son propre parti social démocrate (l’appellation de son nouveau parti n’est pas un signe annonciateur ?) Qu’il réussisse ou pas, ça c’est une autre question.

Jusque là, aux urnes citoyens et vive la République!

Sorel ZISSU

3 - débats républicains

1 - La nation, un concept républicain (partie 9) : nation et souveraineté populaire

Précédentes parties:

Le choix des républicains des années révolutionnaires 1789 et suivantes a été celui du concept de la nation émancipatrice du peuple vivant dans le pays (à l'époque le royaume de France), nous venons de le voir dans l'article précédent.

Nous avons vu dans l'article n°2 que que pour les républicains des années 1789 et suivantes, la nation est la définition de l'expression politique ou du corps politique du peuple dans l'état-nation, et dont la volonté s'exerce par la souveraineté du peuple ou souveraineté populaire, ce qui a été exprimé de cette façon partir de 1792.

Il n'y a donc pas de différence ni d'opposition entre souveraineté populaire et souveraineté nationale dans cette conception républicaine.

Or, les « républicains bonapartistes » ou les « républicains ou royalistes constitutionnels » et maintenant « les libéraux sectateurs du turbocapitalisme », voire désormais « les sociaux-libéraux » ont toujours exprimé le fait que le peuple pris dans sa masse n'est pas « mur » pour prendre des décisions dans l'intérêt général et qu'il a besoin d'avoir des représentants élus certes (encore que les libéraux de notre époque affirment que des représentants désignés comme ceux de la Commission de Bruxelles font bien mieux l'affaire pour édicter des « directives » et donc imposer des lois aux représentants élus des états-nations), mais pas forcément au suffrage universel direct (cf le sénat, les communautés urbaines dans notre France actuelle) qui « guident » le peuple considéeé comme « immature » ( composé au besoin de citoyens au droits différents et inégaux pour qu'ils soient mieux dominés) et qui prennent ainsi les décisions au nom de « l'intérêt national », se qui est différent de la notion «d'intérêt général»).

Cette conception est toujours reprise actuellement par ceux qui se considèrent comme les « élites » naturels du peuple qui prétendent avoir le « savoir » et qui veulent ainsi s'arroger le « pouvoir » (les « socialistes bobos et sociaux-libéraux » ne sont pas loin de cette conception dans leurs propositions, ne serait-ce d'ailleurs aussi que dans leurs commentaires après le vote du « non » au référendum du 29 mai 2005.); Et tous, pour masquer leur volonté de domination, n'hésitent pas à « tromper » le peuple en le « flattant », comme en instituant l'élection du président de la république au suffrage universel direct, car le représentant du peuple ainsi élu, qui concentre un certain nombre de pouvoirs importants de type gouvernemental n'est pas responsable en permanence devant les représentants élus au suffrage universel direct par les citoyens qui composent le peuple (c'est à dire les représentants élus à l'Assemblée Nationale); dans ce système dit « césariste », le représentant suprême de la nation, une fois élu, échappe à l'expression et au contrôle de la volonté populaire; c'est d'ailleurs tout le rêve de Sarkozy-Bonaparte.

Certains ont aussi prétendu à l'inverse que la souveraineté populaire consiste uniquement à l'exercice de la démocratie directe dans tous les domaines et à tous les niveaux (des décisions de justices aux lois obligatoirement par référendum par exemple, sans séparations constitutionnelle des pouvoirs); or ce système aboutit en niant les règles du droit (donc d'un droit républicain protecteur), à la dérive de ce que déjà les grecs athéniens de l'antiquité appelait de la « tyrannie », c'est à dire le pouvoir absolu d'un tyran ou d'une oligarchie, pouvant aboutir dans notre société moderne à ce qu'on appelle le « fascisme », le bonapartisme étant le stade précédant (mais qui , il faut quand même le dire, qui n'aboutit pas obligatoirement au stade suivant).

La conception républicaine de la souveraineté du peuple ou de la souveraineté populaire telle q 'elle a été ébauchée par les révolutionnaires à partir de 1792 , et affirmée par les républicains du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème siècle est celle que la souveraineté populaire s'exprime par ses représentants élus toujours au suffrage universel direct, mais dont les décisions ne peuvent se prendre que dans le cadre des critères démocratiques (c'est à dire assemblées, débats, votes) et dans le cadre d'institutions dites républicaines, c'est à dire garantissant la protection du droit par la loi et la constitution, et garantissant l'émancipation individuelle et collective des citoyens par l'application en toute circonstance de l'égalité en droit.

Ainsi on comprend bien également que tous les traités internationaux , par leur pérennité indéfinie contraignante, sont, par définition, un obstacle à l'exercice de la souveraineté populaire. Et il est paradoxal, cela à déjà été évoqué, que les souverainistes modernes de Chevènement à De Villiers en passant par Schivardi, prônent pour échapper aux institutions européennes de domination des forces financières et économiques, la mise en place de traités de coopération entre états qui sont, eux aussi, un obstacle à la souveraineté populaire de la même manière que les traités actuels de l'Union Européenne, alors que le peuple peut déléguer sa souveraineté à des représentants élus au suffrage universel direct pour prendre des décisions dans des cadres institutionnels au-delà de l'état- nation, mais par définition à caractères réversible, de par la volonté des peuples qui font cette délégation de souveraineté.

Donc dans nos 2 prochains articles, nous aborderons successivement les critères obligés de la Démocratie et de la République.

Peut-être faut-il terminer cet article par la notion de Rousseau dans son Contrat Social sur sa définition de la « Souveraineté » » qui a inspiré la pensée républicaine: « c'est l'exercice de la volonté générale; elle ne peut jamais s'aliéner; le souverain, qui n'est qu'un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même: le pouvoir peut bien se transmettre, mais non pas la volonté »

à suivre

Valentin Boudras-Chapon

4 - International

1 - Ni pardon, ni oubli à Buenos Aires : 30e anniversaire du mouvement des Mères de la Place de Mai contre la dictature militaire

"¡ Resistir es combatir !" : depuis trente ans les Mères de la Place de Mai résistent et combattent Videla et ses sbires en refusant l'oubli et la résignation. De 1976 à 1983, 30 000 p ersonnes sont "disparues" pendant la dictature. Etre "disparu" c'est n'être, officiellement, ni vivant, ni mort, c'est n'être rien, c'est l'existence niée. Trente ans apres la fondation de leur mouvement, les mères de fils et filles assassinés par le régime sont toujours là, sur la Plaza de Mayo : ni pardon, ni oubli. On les présente parfois comme les "folles de la Place de Mai" car est folle celle qui dérange en ne se taisant pas, qui ne s'enferme pas dans une douleur intime devenue ordinaire, qui refuse le terrorisme de l'Etat militaire, celle qui, inlassablement, tourne sur cette place chaque jeudi et agite le souvenir de son enfant chéri.

Le 30 avril 2007, sur ce lieu incontournable de leur lutte, le trentième anniversaire a été fêté avec la force de celles qui, par la sauvagerie des militaires, ont perdu une partie de leur être, une part charnelle de leur corps de femme. Hebe De Bonafini, la présidente, a accueilli les très nombreux invités de la soirée. On vient de loin pour en appeler à la révolution, les soutiens étrangers répondent "présente" (Cuba, Colombie et le Venezuela avec sa révolution bolivarienne). La partie musicale est assurée, entre autres, par un orchestre symphonique qui, naturellement, entraîne le tango dans la soirée. La police elle aussi est venue : des femmes septuagénaires qui, avec leurs foulards blancs, réclament leurs enfants, constituent des modèles de subversion et de courage, crachant à la gueule puante des fascistes. Mais Videla et ses fumiers assassins crèveront dans leur lit de pourriture.

La commémoration, célébrée jusque tard dans la nuit face à la Casa Rosada, le siège du Gouvernement, n'est pas un évènement qui, sitôt terminé, sera oublié. La lutte antifasciste, l'exigence de châtiments à l'encontre des tortionnaires et le combat pour la justice sociale couvrent les murs de la capitale d'innombrables graffitis : "Videla al paredon" (Videla au poteau d'exécution), "30 000 raisons pour continuer à lutter", "la police hors des écoles", "la contraception pour éviter l'avortement, l'avortement pour ne pas mourir". Les revendications sont aux antipodes du pardon catholique qui, toujours, fit le bonheur et assura le repos, voire acheta une nouvelle virginité, à tous les fascistes. Avec les Mères de la Place de Mai, le combat durera "hasta la victoria siempre, queridos hijos" (jusqu'à la victoire, chers enfants).

à Buenos Aires,

Jocelyn Bézecourt co-auteur avec Gérard da Silva de "Contre Benoît XVI. Le Vatican, ennemi des libertés"
Editions Syllepse 2006
www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_297-Contre-Benoit-XVI.html

Agenda

vendredi 4 mai 2007

Café républicain de Vive la République

café le SORBON,
60, rue des Ecoles Paris 5°

Nous avons voté Non au référendum. Nous avons voté Bayrou au premier tour. Faut-il voter Ségolène Royal dimanche ? Débat avec François GAUDU et Claude ROCHET

vendredi 11 mai 2007

1 million de manifestants laïques en Turquie

Bourse du Travail de Saint-Denis
9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris).

Rencontre-débat

Une manifestation gigantesque, estimée à un million de personnes par les médias locaux, a envahi dimanche 29 avril tout le centre d'Istanbul pour dénoncer toute remise en cause de la laïcité de la Turquie.

Nous vous invitons à une rencontre-débat avec des membres de l'association « Athétürk » pour découvrir et discuter de la laïcité et de l'athéisme en Turquie.

Cette soirée est organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées.

contact: laiques-athees@wanadoo.fr

mardi 22 mai 2007

"Communautarisme et laïcité"

au GREPA ( Groupement des retaités de l'enseignement public et des adhérents FGR),
7 rue Major Martin 69001 LYON

l'UFAL 69 intervient sur le thème: "Communautarisme et laïcité"

Mireille Popelin (au début de l'après-midi) et Jean-Claude Santana ensuite - secrétaire et président de l'Ufal 69

jeudi 24 mai 2007

"La laïcité: un atout pour l'école "

Intervention au Collège Honoré de Balzac
56 rue Ernest Renan
69200 Vénissieux

Avec les parents d'élèves et le personnel

Avec : Jean-Claude Santana (président de l'UFAL 69)

vendredi 25 - lundi 28 mai 07

3ème Université Populaire Laïque (UPL) de l'UFAL

week-end de Pentecôte 2007 à Annonay (Ardèche)
au centre du Groupement des Œuvres Laïques, chemin du Grand Mûrier

Programme:

une série de thèmes qui vont apparaître d'une actualité brûlante après les résultats de l'élection présidentielle, à traiter en ateliers ou en débats pléniers :

Vendredi 25 mai

Dans quelle mesure, le réchauffement climatique provient -il de l'effet de serre? par Christiane Causse

Quel perspective pour le secteur développement durable ? par Christian Gaudray et Guillaume Campioni

Samedi 26 mai

Eradiquer le chômage et la précarité, par Gérard Lalot (ATTAC France)

Agenda national et international de l'UFAL par le SN de l'UFAL

réunions des secteurs thématiques de l'UFAL (laïcité, santé/protection sociale, féminisme et laïcité, école, services publics, développement durable)

soirée méchoui grillades

Dimanche 27 mai

Quelle solidarité internationale pour le féminisme et la laïcité ? avec Jocelyne Clarke, Bernard Teper et des féministes laïques algériennes

Le financement de la protection sociale, par R. Thaller, spécialiste de la protection sociale

Réunion des secteurs thématiques (suite de la veille)

soirée musicale

Lundi 28 mai

Développer l'éducation populaire laïque tournée vers l'action par le SN de l'UFAL, avec Jean-François Chalot, Bernard Teper et des personnalités extérieures

Bureau national de l'UFAL ouvert aux participants

 

L'organisation matérielle

FORMULE CLASSIQUE: hébergement en chambres de 2 ou 4 lits sur place dans le Centre avec 3 nuits du vendredi au Lundi, 3 petits déjeuners, 2 repas le samedi et 2 le dimanche forfait à 125 euros pour une personne, 230 euros pour un couple, 90 euros pour chômeur ou personne en précarité.

Les chèques vacances sont acceptés.

Acompte de 40 euros par personne à verser avant le 1er mai dernier délai à UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie

FORMULE A LA CARTE:

Pour la formule à la carte il sera demandé une participation forfaitaire de 20 euros pour les frais fixes (dont location des salles...)

acompte de

à verser avant le 1er mai dernier délai, à l'UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie

L'hébergement des enfants sera gratuit et ils seront pris en charge lors des principaux débats.

Info

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org