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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°545 - vendredi 15 juin 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - TVA sociale? Anti-délocalisations? Non, juste néolibérale.

A l'heure où Nicolas Sarkozy vient à la rescousse de son premier ministre pour tenter de calmer la polémique déclenchée par un Borloo de soir de victoire aux législatives (l'euphorie produit un effet curieux: parler des mesures phares contenues dans le programme de son parti), il paraît néanmoins important de faire le point sur cette fameuse TVA dite « Sociale » voire « anti-délocalisations ».

En effet, au vu du nombre de ses partisans (en comptant les amnésiques passagers) dans les états-majors des partis politiques, cette mesure ressortira d'une manière ou d'une autre, comme le fait ce serpent de mer[1] depuis 30 ans. De plus l'argumentaire est devenu massif: Cette hausse de Tva contiendrait toutes les vertus, à la fois sociale, anti-délocalisations, elle nous protégerait des importations à bas coût, rendrait la France plus compétitive, ne produirait pas de hausse des prix ou si peu, elle donnerait même un nouveau réflexe aux patrons, celui de transférer les gains de productivité dus à la baisse du coût du travail aux salariés en oubliant les actionnaires... Pourtant peu de ses vertus miraculeuses résistent à l'analyse

Cette hausse de TVA est tout sauf sociale

Cette argument est sans doute celui qui a fait mouche et qui oblige le gouvernement à remettre tout à plus tard. La Tva est un impôt injuste, proportionnel et non pas progressif, il touche d'autant plus injustement les ménages avec les plus faibles revenus que ceux-ci sont bien obligés de dépenser l'ensemble de leurs ressources chaque mois laissant la capacité d'épargner aux plus riches: et les français sont viscéralement attachés au principe d'égalité et de redistribution par l'impôt, et ce n'est pas de l'inné, comme dirait notre président, mais de l'acquis! Donc il est difficile de remettre cela en cause de manière frontale. Les manières détournées ne sont bien sûr pas oubliées (baisse de la progressivité des tranches d'impositions sur le revenu, cadeaux fiscaux en tout genre, ...) et font que l'impôt sur le revenu devient de plus en plus marginal dans les ressources de l'Etat, et il est de moins en moins évident que l'on fête son centenaire dans 7 ans. Mais cette hausse annoncée de 5 points de TVA, le marginaliserait de d'autant plus vite.

Contrairement à ce que certains racontent, la hausse des prix et/ou la baisse du pouvoir d'achat est inéluctable: penser qu'une hausse de 5 points serait sans effet (les économistes tablent sur une hausse des prix de 0.7% quand on augmente la Tva d'un point), car la concurrence ferait baisser les prix, et/ou les patrons transféreraient les bénéfices dégagés vers les salaires est une pure croyance. D'ailleurs le meilleur argument nous est donné par Mme Pariso selon laquelle les représentants des entreprises sont "impatients de participer au groupe de travail" sur cette mesure envisagée par le gouvernement pour abaisser le coût du travail[2] en transférant une partie des cotisations sociales des employeurs vers les consommateurs. D'ailleurs si le gouvernement voulait être sûr de transformer la baisse des cotisations sociales en hausse des salaires, ce n'est pas les cotisations patronales qu'il baisserait mais les cotisations salariales.
D'autre part, les français sont également très attachés à leur système de protection sociale issu du Conseil National de la Résistance et la mise en place de cette mesure, comme d'autres l'ayant précédée, oblige à prendre acte de deux évolutions de notre société: le chômage et le partage des richesses produites de plus en plus favorable aux actionnaires.
Le chômage, car chercher des moyens autres que les cotisations sociales pour financer la Sécu, c'est se résoudre à un chômage (peut-être pas dans les chiffres, mais dans les faits) de masse et abandonner l'idée même d'un retour au plein emploi, pour un gouvernement souhaitant remettre la valeur travail à sa place c''est pour le moins gênant. Car si plein emploi il y avait, les baisses de cotisations pourraient s'opérer sans hausse de la TVA. Le partage de la richesse produite, car si on était resté au même équilibre qu'il y a 20 ans (c'est à dire 10 points de PIB en plus vers les salariés et les cotisations – 170 milliards par an), on n'en serait plus à se demander si on ne pourrait pas baisser la TVA en prenant dans les excédents de la Sécurité Sociale (en caricaturant à peine).

Cette hausse de TVA n'empêchera pas les délocalisations

Autre argument mis en avant par le gouvernement, cette hausse de la Tva aurait un effet protectionniste dont la logique peut se résumer ainsi: La consommation est par nature non-délocalisable, le travail lui l'est, donc taxons un maximum la consommation et détaxons le travail. Effets espérés: Hausse des exportations, protection contre les importations, donc amélioration de notre balance commerciale (qui en a bien besoin) et arrêt des délocalisations voire relocalisation (on peut toujours espérer!). Malheureusement, les choses sont loin d'être aussi simples.
L'exemple toujours avancé, est celui de l'Allemagne, miraculeusement sortie du marasme économique grâce à cette hausse de Tva. Passons sur le fait, que la hausse ait été de 3 points, dont 1 seul transféré à la protection sociale. Passons également sur le fait, que les salariés allemands n'ont pas vraiment la même vision idyllique que leur chancelière.
Effectivement, la balance commerciale de l'Allemagne s'est améliorée, mais si on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'elle s'est améliorée aux dépends de ses voisins européens et que cette hausse de sa TVA de quelques points ne l'a évidemment pas rendu compétitive par rapport à des salariés chinois et indiens payés 40 fois moins. Par contre, cela a rendu l'Allemagne plus compétitive par rapport à la France, l'Italie et l'Espagne, qui peuvent se réjouir de cette belle Europe si fraternelle. Avant Maastricht, la mode était aux dévaluations compétitives, mais le résultat est le même, si tout le monde le fait cela n'a aucun impact. Donc quand les autres pays européens auront augmenté leur TVA dans les mêmes proportions on reviendra à la case départ[3]. De plus cette hausse généralisée de TVA engendrera une hausse des prix et la BCE s'empressera de monter ses taux, notre monnaie augmentera par rapport aux autres et l'effet protecteur sur nos balances commerciales disparaîtra[4].

D'autres pistes de protectionnisme sont pourtant disponibles, beaucoup plus efficaces et aussi paradoxalement altruistes (Cf. Article de J. Sapir, http://www.protectionnisme.eu). Mais le protectionnisme et la protection contre les délocalisations ne sont sans doute pas l'objectif premier de Nicolas Sarkozy. Par contre continuer les coups de boutoir sur notre système de protection sociale si alléchant - son budget est supérieur à celui de l'Etat – est un objectif plus sérieux pour notre nouveau président et surtout plus compatible avec son idéologie néo-libérale. A suivre...

Notes

[1] voir cet article de l'Humanité datant de 1994, une impression de déjà vu devrait frapper: [charger le lien]

[2] Mais Sarkozy/Fillon n'ont-ils pas déjà trouvé une autre piste pour faire baisser le coût du travail en France en annonçant une augmentation du SMIC la plus basse depuis 1999.

[3] Même la Chine discute de l'adoption de cette mesure depuis un an

[4] L'ordre de grandeur de la hausse de la Tva paraît de toute manière bien ridicule par rapport aux variations des taux de changes $/€ ou €/Yuan

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - A Gauche, on choisit au premier tour, on se rassemble contre la droite au deuxième !

J’apprends aujourd’hui seulement que samedi 2 juin, lors d’une réunion publique aux Lilas, la candidate présentée par le Parti Communiste Français aux législatives dans la 6ème circonscription de la Seine-Saint-Denis (Bagnolet, les Lilas, Pantin, Le Pré Saint Gervais) a déclaré qu’elle s’apprêtait à ne pas soutenir le député socialiste sortant Claude Bartolone au second tour.
Si cette information est exacte, il s’agit d’une faute politique particulièrement grave, mais qui ne fait que révéler une nouvelle fois la profonde crise que traverse la gauche aujourd’hui, et la totale désorientation de nombreux responsables.

La règle du "désistement Républicain" : c'est beaucoup plus qu'une tactique électorale

Je me suis déjà exprimé à de nombreuses reprises sur cette question stratégique que l’on appelle – improprement – la règle du « désistement républicain », et qui veut que tous les candidats de gauche du 1er tour se réunissent autour de la candidature de gauche arrivée en tête, pour affronter la droite au 2ème tour (ou pour confirmer la victoire contre la droite si cette dernière a été éliminée dès le 1er tour).

A plusieurs reprises dans ma vie militante et de responsable politique, j’ai été confronté à des situations qui mettaient en cause cette règle héritée des années 70, de l’union de la Gauche et du programme commun, et qui est à l’origine de toutes les grandes victoires de la gauche depuis 1981.
Au delà de la simple dimension tactique, le respect – ou non-respect – de cette règle révèle une conception globale de ce qui fonde la gauche : la définition de programme clairs des partis qui constituent la gauche, permettant des relations claires entre ces partis autour des valeurs communes ; une capacité de la gauche à construire son unité programmatique ; une capacité à définir une stratégie de conquête et de préservation du pouvoir politique.
J’ai dit que l’expression « désistement républicain » me semble impropre. Je lui préfère nettement celle de « discipline de classe face à la droite », car en vérité, cette règle permet aux partis de gauche – représentant les salariés – à ne plus former qu’un seul camp face à la droite – représentant les classes possédantes – lors des affrontements électoraux décisifs.
Cela dit, mon ami François Delapierre (délégué général de PRS) a trouvé les mots justes pour expliquer joliment l’expression habituellement utilisée, il y a quelques mois, à partir du cas posé de l’élection municipale à Romainville. « Cette discipline est républicaine – dit-il – car elle invite chacun à se comporter en fonction de l’intérêt général de la gauche et non en fonction de l’intérêt particulier de la faction à laquelle il appartient. C'est la légitimité supérieure du général sur le local. »

Interdire aux électeurs de droite d'arbitrer les querelles de la gauche

Ainsi, dans un scrutin à deux tours (comme c’est le cas pour la plupart des élections), lorsque les partis de gauche acceptent a priori de ne pas s’affronter au deuxième tour, ils privent les électeurs de droite de la possibilité d’arbitrer leurs querelles.

Dans ce cadre, pour qu’un électeur de gauche puisse dire quel candidat de gauche il préfère, il lui faut voter à gauche dès le premier tour ! Et la gauche toute entière respecte ensuite, au second tour, le verdict exprimé par ses électeurs au premier. Il n’y a pas si longtemps, ce principe faisait la force de la gauche. Et lors des grandes victoires électorales (à la fin des années 70, en 1981, et plus tard…) nul ne songeait à discuter cette règle. Même lorsque la droite était éliminée dès le 1er tour, puisqu’on se félicitait d’avoir battu le camp adverse, en même temps qu’on avait arbitré les équilibre à gauche.
Malheureusement, depuis plusieurs années déjà, le principe du « désistement républicain » a été battu en brèche, la plupart du temps au nom des « spécificités locales », qui amènent les militants à dire « on veut bien de l’unité, mais, vous comprenez, ici c’est pas possible parce que celui ou celle qui est arrivé(e) en tête à gauche est trop comme ci ou pas assez comme ça. »

Il n'existe pas de spécificité locale qui serait supérieure à l'intérêt général de la gauche

Ces militants de la spécificité locale de la gauche ne se rendent pas compte que, par définition, chaque élection est un cas particulier, et que c’est justement pour cette raison qu’il faut poser des règles générales ! En transgressant cette règle, c’est la gauche toute entière qui se retrouve otage du droit particulier de chacun à égorger son voisin de gauche en toute proximité. Le malheur est que ce phénomène tend à se reproduire, créant à chaque fois un précédent justifiant le suivant, comme à Pantin en 2001, à Montreuil en 2002, à Romainville en 2007 (pour ne citer que ces exemples, en prenant soin de ne pas préciser par qui et sous quelle étiquette la faute à été commise, puisque le problème n’est pas individuel).
La candidate de Bagnolet innove cette fois ci, et passe un cap supplémentaire dans le désordre de la gauche en annonçant AVANT le 1er tour, qu’elle ne se désisterait pas pour le second en faveur du candidat de gauche sortant, ce qui au passage en dit long sur sa résignation à ne servir, décidément, pas à grand chose dans cette élection, ni pour son parti politique, ni pour la gauche.
Malheureusement, à tous les niveaux, l’heure est à l’explosion à gauche, encourageant toutes les confusions et tous les sectarismes. Ces moments de crise n’ont jamais été favorables à la réflexion sur le long terme et au sens de l’intérêt général. C’est pourquoi les militants de gauche responsables doivent défendre la discipline républicaine chez eux et partout ailleurs. Il semblerait d’ailleurs que le suppléant de cette candidate de la 6ème circonscription de la Seine-Saint-Denis, par ailleurs président du groupe des élus communistes à Bagnolet, ait exprimé son désaccord avec cette ligne suicidaire non seulement pour la gauche communiste, mais pour toute la gauche.
Cela est plutôt rassurant. Je souhaite vivement que la raison revienne dans le débat public de la gauche dans cette circonscription avant dimanche soir, et qu’ici comme partout dans le pays, la gauche toute entière se mobilise pour faire barrage à la droite et proposer une autre politique.

Nicolas Voisin

2 - Faut-il systématiquement voter à gauche pour battre la droite ?

L’article, fort bien argumenté, de Nicolas Voisin, expliquant qu’au premier tour, on doit choisir, mais qu’au deuxième tour, on doit éliminer la droite, et se rassembler, en toutes circonstances, derrière le candidat de gauche arrivé en tête au premier tour appelle, de ma part, quelques commentaires. D’abord, n’étant pas un élu de la République, et ne devant rien à personne, il m’est plus facile d’être politiquement incorrect qu’un militant socialiste connu qui doit peser ses propos avec davantage de prudence. Je sais que dans la rue, dans les combats sociaux, on trouve plus souvent les élus de gauche à ses côtés que les élus de droite. Par ailleurs, je partage l’essentiel du texte du maire-adjoint de Montreuil, proche de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur l’exemple qu’il cite, et sur le fait que l’intérêt général doit l’emporter sur les considérations locales.

Mais je tiens quand même à amener quelques bémols à son discours, liés à mon expérience passée, et à mon état d’esprit actuel. Jusqu’en 1995, j’ai toujours voté à gauche contre la droite. Souvent PC ou extrême gauche au premier tour, et PS au deuxième. Dans ma commune, en 1995, la gauche unie nous a présenté un danger public comme tête de liste. C’était un socialiste, anti-communiste primaire, qui allait à la messe tous les dimanches matins, et nous disait que Jean-Paul II était progressiste. Plus grave, cet abruti nous expliquait qu’on était socialement des privilégiés, et qu’il allait procéder à des constructions massives d’immeubles de dix étages dans notre petite commune pour rééquilibrer socialement la ville. Il nous faisait le coup de la repentance, et il se sentait coupable de vivre en pavillon. Il était prêt à détruire sauvagement l’âme de notre ville, pour ses problèmes de mauvaise conscience. J’ai prévenu les gens de gauche que je ne voterai pas pour un fou furieux pareil, par ailleurs incompétent notoire, et, pour la première fois de ma vie, j’ai voté, à une municipale, pour un candidat centriste, qui me paraissait bien moins dangereux, et qui a gagné. J’ai vu ce qu’un Jean-Jacques Anglade, maire PS, a fait d’une petite ville comme Vitrolles, sans parler des catastrophes provoquées par certains maires communistes. Dans ma ville, la gauche a depuis changé son fusil d’épaule, et j’ai pu revoter et militer pour elle en 2001.

Au-delà de cette anecdote municipale, aujourd’hui, je n’aurai plus le même systématisme dans le choix d’un candidat, même si dans la très grande majorité des cas, je voterai à gauche pour battre la droite.

Mais il y a des fois où je me m’abstiendrai, et tant pis si, dans ce cas, la droite gagne. Si en 1995, la gauche avait présenté Delors aux présidentielles, comme cela a failli se faire, je n’aurai pas voté pour lui au deuxième tour, alors que j’ai voté Jospin.

Si la gauche présentait, aux prochaines régionales, des listes unitaires attrape-tout, où il y ait des « Indigènes de la République », comme en région parisienne, à cause du PCF, je m’abstiendrais, je me refuse à ce que mon vote porte à l’assemblée une seule de ces personnes !

Si je déménage en Bretagne, ce qui peut arriver, et que les socialistes faisaient liste commune avec l’UDB, je m’abstiendrais, je ne voterai pas pour donner aux autonomistes bretons des moyens financiers pour casser l’unité de la République et donner des deniers publics aux écoles Diwan.

Si je devais voter à Lille aux prochaines municipales, avec Martine Aubry tête de liste, je ne voterais pas pour une socialiste qui a installé des piscines communautaristes dans sa commune, et qui marche main dans la main avec l’imam UOIF de la ville.

Si je devais voter dimanche à Sarcelles, je ne voterai pas pour Strauss-Kahn, qui, au-delà de ses choix économiques très droitiers, cultive le communautarisme dans sa ville, et va caresser dans le sens du poil les évangéliques, après avoir favorisé les écoles privées juives.

Si les communistes avaient présenté Mouloud Aounit dans une circonscription, j’aurais vraiment eu du mal à ne pas voter à droite pour barrer la route au copain de Tariq Ramadan.

Si je devais voter à Boulogne, je ne voterai pas pour un pantin comme Lang, avec le palmarès qu’il a accumulé depuis qu’il fait de la politique, dont les accords Lang-Cloupet et le financement de la cathédrale d’Evry ne sont que la partie visible de l’iceberg.

Si un accord local faisait que je doive voter pour une Voynet ou un Bové, ce serait non, je ne vais pas donner ma voix à des gens qui incarnent pour moi un nouvel obscurantisme et une société dans laquelle je n’aurais pas envie de vivre.

Je considère que l’étiquette « gauche », si elle est nécessaire, n’est pas suffisante pour gagner ma voix, car quand un élu de gauche ne se comporte plus, nationalement ou localement, en républicain, en laïque et en défenseur de la justice sociale, à quoi bon voter pour lui ?

J’avais heurté quelques lecteurs en expliquant les raisons de mon abstention aux présidentielles, il y a quelques semaines. Quand je vois l’état de la gauche, de toute la gauche, je ne regrette rien et je frémis à l’idée d’imaginer aujourd’hui un gouvernement Strauss-Kahn-Bayrou-Voynet-Lang.

Cela ne m’empêchera pas, ce dimanche, de voter à gauche, parce que le candidat est un vrai socialiste, tout simplement.

Lucette Jeanpierre

3 - Ce PS qui ne veut pas gagner les élections, mais qui nous reprochera sa défaite

Le PS préférerait-il, au fond, perdre les élections nationales ? L’hypothèse peut surprendre, puisqu’il est généralement admis que les partis politiques sont des institutions spécifiques dédiées à la conquête du pouvoir.

Encore faut-il s’entendre sur ce mot si ambigü, “pouvoir”, qui en français signifie aussi bien le pouvoir d’agir que le confort de l’inaction. Arkhos contre cratos, en quelque sorte. D’un côté le “cratos” (qui a donné entre autres démocratie), et de l’autre ces sens dégradés du mot “arkhos” (qui ont dérivé en oligarchie, hiérarchie, archevêque, archiduc, sans oublier… archaïsme.)

Déjà, on en avait eu l’intuition lors du désastre présidentiel de Lionel Jospin en 2002. Souhaitait-il, au fond, vraiment devenir président ? Il n’avait à dire qu’un seul mot convaincant à la télévision (par exemple sur la taxe Tobin et les marchés financiers) pour reprendre quelques centaines de milliers de voix à l’extrême-gauche ou à l’abstention, et surpasser Le Pen au premier tour. Mais tout plutôt que cela. Plutôt mourir, en somme, que de remporter une victoire à partir de convictions agissantes.

En ce printemps 2007, l’étrange sourire subliminal de Ségolène Royal le soir du 6 mai révélait bien son soulagement paradoxal. A défaut de prendre l’Elysée, elle se contenterait de conquérir le siège du parti rue Solférino. On a les horizons qu’on peut. Quant aux éléphants socialistes, ceux qui ont plombé sa campagne en s’en désintéressant ou pire en la sabotant, on a bien compris que leur intérêt est ailleurs. Certes, ils aimeraient bien jouir de temps à autre d’une « alternance » nationale qui pourrait couronner utilement leurs carrières personnelles de quelques maroquins ministériels. Mais cette libido gouvernementale passe loin, très loin, après les enjeux locaux. Or l’on sait que toute priorité de deuxième rang n’est jamais une priorité.

Voici le fruit amer de la grande révolution conservatrice qu’a été la décentralisation mitterrandienne, puis jospinienne, qui n’a jamais tenu sa promesse de rapprocher le pouvoir des citoyens (« arkhos » ou « cratos » ?).

Au contraire, cette décentralisation ratée a instauré à grands frais de douces tyrannies locales dépourvues de séparation nette des pouvoirs et soigneusement privées de micro-pluralismes médiatiques, dépourvues à la fois d’indépendance éthique et de missions de service publique discernables. Crées par et pour les partis, elles ont fini par refaçonner les partis en profondeur, à leur image. Elles sont assises sur la prolifération exceptionnelle d’une nouvelle fonction publique territoriale redondante, recrutée le plus souvent par favoritisme, étendue à l’infini par le jeu opaque et précarisateur des subventions.

En somme, ce sont des féodalités territoriales. Aussi coûteuses et abusives que les seigneuries médiévales d’autrefois. Également aussi brillantes et ambiguës, quelquefois méritantes, dans l’exercice d’un inlassable mécénat communicationnel, de l’assistanat paternel ou de l’ « inaménagement » du territoire. C’est là, on le sait, le coeur de métier des barons socialistes et de ceux qui aspirent à le devenir : Gérer en paix un gros fief territorial en province, avec sa pyramide de vassalités associées, monde discret, monde immense, véritable angle aveugle de la chronique politique universitaire et médiatique. Et si le PS n’était plus qu’un syndicat de fiefs territoriaux, se désintéressant, au fond, des enjeux nationaux ?

Ces dernières semaines, nous en avons été convaincus par plusieurs épisodes révélateurs. Au début mai, je suis reçu par le vice-président de gauche d’une importante collectivité territoriale de l’Ouest de la France. A l’apéritif, je demande à son assistant s’ils peuvent espérer conserver la majorité aux prochaines élections, alors que la sociologie locale est très à droite. A ma surprise, on me répond que les choses se présenteront mieux localement pour la gauche locale si la droite pouvait gagner cette présidentielle, et encore mieux si le premier ministre pouvait être un régional (Ce qui arriva !).

Un peu plus tard, je lis dans « Libération » la chronique tristounette de la déshollandisation-ségolénisation en cours au PS. Grave question : Faut-il avancer la date du prochain congrès du parti socialiste ? Avis d’expert d’un éléphant anonyme interrogé par le journal : Il vaut mieux attendre les municipales, en effet pour nous au PS, dit-il, ces élections sont stratégiques, car elles structurent les “réseaux” à l’intérieur du PS. On ne peut mieux dire que le PS n’est plus qu’un cartel, un réseau franchisé de petites et moyennes féodalités.

Le phénomène ne touche d’ailleurs pas que le PS. Dernièrement, on a revu le film « La question des alliances » de Jean-Louis Comolli et Michel Samson, qui raconte la bataille des législatives à Marseille en 1997. Au soir du second tour, le maire de Marseille, M. Gaudin, convoque les télévisions dans son hôtel de ville pour dire « sa grande joie ». Scène surréaliste au soir de cette dissolution manquée qui voit Chirac condamné à cinq ans de cohabitation. Quelle est donc la cause de la joie de M. Gaudin ? Tout simplement, c’est que, dans la déroute générale, la droite marseillaise s’est plutôt moins mal comporté qu’ailleurs, et que tous les députés marseillais RPR-UDF sont finalement réélus. « Un effet mairie », c’est-à-dire, on le sait, le fruit d’une politique méthodique de services rendus dans la capitale phocéenne. Là aussi, on ne peut mieux dire que la sauvegarde et la santé de l‘imperium provençal de M. Gaudin lui procurait cette joie sans nuage, que n’assombrissait nullement l’éviction de Juppé à Paris ni la perspective finalement confortable de cinq longues années d’opposition au gouvernement Jospin.

Ainsi, les partis feignent de partir à la conquête du pouvoir gouvernemental, mais ce n’est que pour amuser la galerie. L’important est ailleurs, dans les fiefs locaux, leur manutention si complexe, et leurs guerres féodales. Si les mots ont un sens, les partis politiques sont des traîtres à leur mission constitutionnelle. À une exception notable, bien entendu, celle d’un outsider dénommé Sarkozy, qui, lui, savait vraiment ce qu’il voulait !

Mais ne vous souciez pas pour les chefs du PS, s’ils devaient échouer encore aux législatives. À l’abri de leurs confortables situations de repli, ils se contenteront, une fois de plus de maudire et culpabiliser ce peuple de gauche qui décidément ne sait que perdre. Il n’a que ce qu’il mérite !

Ainsi, la crise mortelle de la gauche est encore devant nous. (Ceci sans parler de celle de l’extrême-gauche, encore plus acharnée à perdre que tout autre, parce qu’elle a renoncé à renouveler la politique pour se replier prioritairement, elle aussi, sur l’appropriation de quelques dépouilles féodales d’un système à bout de souffle. Postes de permanents syndicaux et associatifs, financements publics, verrouillages divers, tel est sa lutte finale, au détriment de tout intérêt général ou de classe.)

Comme le disait déjà le cardinal de Retz, il y a trois siècles : « Les hommes ont une pente merveilleuse à s’imaginer qu’ils amuseront les autres par les mêmes moyens par lesquels ils sentent qu’ils peuvent être eux-même amusés ». Et aussi : « Tout homme que la fortune seule a fait homme public devient presque toujours, avec un peu de temps, un particulier ridicule. L’on ne revient plus de cet état. »

Où est l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance de 1944 ? N’entendez-vous pas la colère du peuple qui désespère et qui va bientôt s’apercevoir qu’on le dupe encore plus qu’il ne le sait déjà ?

Car (toujours du même Retz) : « Les peuples sont las quelque temps devant que de s’apercevoir qu’ils le sont. »

Luc Douillard

4 - Gauche caviar

Je l’avoue : je fais partie de la gauche caviar. Et pire que cela : je n’en ai pas honte. Je m’explique. Depuis des années, on entend parler de « gauche caviar » à propos de cette gauche qui gagne de l’argent et montre des signes de richesse. « Gauche caviar » est devenue l’insulte définitive : quiconque se voit ainsi montré du doigt devrait baisser les yeux et ne plus jamais oser se dire de gauche.

Moi, je suis de gauche. Bien plus à gauche que le Parti Socialiste actuel, celui qui aurait pu prendre Bayrou comme premier ministre. Je réclame une réhabilitation de l’impôt et de l’idée de solidarité nationale. Je veux la préservation des services publics. Je souhaite une équitable répartition des richesses.

Pourtant, cela ne m’empêche pas d’apprécier les belles choses, de celles qui coûtent cher et que tout le monde (y compris moi) ne peut pas s’offrir. Partant du principe qu’on n’a qu’une vie, j’essaie, en fonction de mes moyens, de profiter de cet unique passage sur terre pour goûter parfois ce qu’il y a de mieux. Je n’ai pas honte de dépenser quelquefois beaucoup d’argent pour acquérir des biens dits de luxe, et qui reflètent un savoir-faire et une finition exceptionnels.

Quelqu’un qui me verrait avec un objet onéreux et qui m’entendrait dire qu’il faut prendre l’argent où il est pour aider les défavorisés croirait que je suis un menteur. Pas du tout. Je pense que l’un n’empêche pas l’autre : je suis pour un impôt qui devrait rendre possible une vraie politique de gauche, mais une fois qu’on a payé son impôt, qu’on a participé à la solidarité nationale, on fait ce qu’on veut de son argent. Certains auront une belle voiture, d’autres mettront tous leurs revenus dans leur maison, d’autres encore feront des voyages, par exemple. On n’est pas obligés de faire voeu de pauvreté pour se dire de gauche.

Mais parlons un peu de cette droite qui dénonce la « gauche caviar ». Sarkozy et ses amis font des « réformes » fiscales pour que les riches paient moins d’impôts et pour que la solidarité nationale soit essentiellement assumée par les moins riches, en attendant qu’elle soit tout simplement remplacée par une « solidarité active », c’est-à-dire la charité. Passant du Fouquet’s aux yachts de luxe, mentant sur sa déclaration de patrimoine, Nicolas Sarkozy fait partie de la droite caviar.

La droite caviar, c’est l’argent sans la solidarité. C’est le pognon, sans la répartition des richesses. C’est l’oseille, sans l’inconvénient de l’impôt. C’est le fric pour soi, et chacun se débrouille.

Alors, à tout prendre, je préfère être de la « gauche caviar », car dans « gauche caviar », il y a encore « gauche », et ce n’est pas rien.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

5 - Réponse au texte d’Elie Carasso sur la situation de la LCR à Clermont

Je tiens à réagir au texte d'Elie Carasso (Respublica 543), paru dans Respublica suite à un article de Sylvia Zappi publié dans le journal Le Monde sur la campagne des législatives à Clermont-Ferrand. Cet article a été largement diffusé dans les réseaux militants, tant en France qu'à l'étranger (en particulier au sein du « projet K », un réseau international de revues marxistes critiques).

Madame Zappi, relayé dans vos colonnes par M. Carasso, a accusé la LCR d'avoir pris des mesures d'exclusion de la section de Clermont suite à un différent politique pendant la campagne.

Tout d'abord un bref rappel des événements mérite d'être fait : La LCR de Clermont a soutenu lors de la présidentielle la candidature de José Bové contre celle d'Olivier Besancenot. Alain Laffont, son principal porte-parole, est intervenu publiquement sur une radio nationale contre Olivier au cours de la campagne.

Malgré le fait qu'un « droit d'expérimentation » existe à la LCR tout comme à un droit de tendance (ce qui est rare dans le paysage politique national), le fait d'avoir une ligne contradictoire avec l'orientation nationale, votée en congrès, et de soutenir d'autres candidats a mis de facto la fédération de Clermont en dehors de l'organisation.

Malgré cela, AUCUNE sanction disciplinaire prévu par les statuts n'a été prise. La LCR a décidé de présenter un candidat soutenu par Olivier Besancenot pour permettre aux militants de Clermont-Ferrand qui le souhaitent de faire la campagne législative dans la continuité de celle d'Olivier aux présidentielles.

M. Laffont s'est ainsi présenté, mais sans l'étiquette de la LCR, et sans le soutient d'Olivier, ce qui est quand même la moindre des choses !

Comme beaucoup de mes camarades de la "Ligue", je n'ai pas voté en congrès pour faire la campagne Bové mais pour construire une alternative indépendante de la direction du PS. Et ce n'est pas être stalinien que de permettre à l'orientation nationale et décidée par tous d'exister !!

Ce sont les erreurs du mouvement ouvrier et de ses « purges » qui guident nôtre conception de la démocratie. Ces erreurs, nous nous efforçons de ne pas les commettre à nouveaux en nous dotant de pratiques de fonctionnement les plus démocratiques possibles. Néanmoins, comme le dit Daniel Bensaïd (philosophe, membre de la LCR), « l'appartenance à une organisation n'est pas un mariage forcé, mais une adhésion volontaire qui a valeur d'engagement. La lutte politique n'est pas un panel d'opinions mais la construction de rapports de forces dans une société où ces rapports sont spontanément favorables aux possédants et où l'idéologie dominante est celle de la classe dominante."

 

Précision d’Evariste : Alain Laffont a obtenu 4,45% sur la première circonscription du 63. La candidate parachutée de Saint Denis, soutenue par la direction de la LCR, en a obtenu 1,5%. A Clermont Ferrand même, Alain Laffont a obtenu 10% des voix.

Yvan Martzluff

6 - Constitution européenne : garder le contenu et changer l'emballage

Avec la victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai, le capitalisme a obtenu une revanche sur le non du 29 mai 2005 au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE). C'est une sévère défaite pour les partisans du non de "gauche" qui n'ont pas su prolonger la bataille du référendum et sont tombés dans le piège de l'élection présidentielle qui évacuait les débats sur les problèmes fondamentaux.

Aujourd'hui, le capitalisme veut profiter de sa victoire pour annuler le non des Français et remettre les pendules à l'heure de la Constitution européenne. Premier obstacle à éviter, la consultation du peuple. Ces dernières années, le Danemark et l'Irlande n'ont pas hésité à organiser un second référendum pour corriger les résultats jugés négatifs du premier. Malgré la réussite de leur manœuvre, Nicolas Sarkozy ne veut pas prendre le risque d'un nouveau référendum et il est décidé à n'engager qu'une ratification parlementaire sur un nouveau Traité. Le terrain étant en apparence dégagé sur le plan français, il s'agit de manœuvrer au niveau européen pour faire passer l'essentiel du contenu du projet de Constitution, notamment auprès des peuples et des nations qui l'ont rejeté ou critiqué.

C'est l'objectif essentiel du Conseil européen des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne des 21 et 22 juin à Bruxelles. La présidence allemande veut y faire adopter des orientations pour un nouveau projet qui serait adopté avant fin 2008 et ratifié avant les élections européennes de 2009. D'ores et déjà, un consensus semble se dégager sur l'abandon du terme "constitution" dont la connotation fédéraliste effraie, au-delà même des partisans du non. Jo Leinen, président socialiste de la commission des affaires institutionnelles du Parlement européen, a proposé un "Traité fondamental". Une intense campagne de communication, pour ne pas dire de propagande, est menée pour ébranler les peuples et les gouvernements les plus réticents. Cette campagne se développe tous azimuts et à plusieurs niveaux. Nicolas Sarkozy court à travers toute l'Europe pour défendre son projet de "Traité simplifié" qu'il présente comme une rupture par rapport à l'ancien projet rejeté en France et aux Pays-Bas. Mais, à y regarder de près, sa proposition s'inscrit dans le prolongement du projet de Constitution en reprenant ses fondements essentiels et ses dogmes libéraux comme "l'économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée".

Parallèlement, les partisans les plus acharnés de la Constitution mènent l'offensive pour que celle-ci ne soit pas retouchée dans son contenu. Dès sa prise de fonction, la présidente allemande du Conseil européen, Angela Merkel, s'est prononcée pour le maintien de la "substance" du Traité constitutionnel. Le Portugal, qui va présider l'Union européenne au second semestre 2007, est sur la même longueur d'onde. Son ministre des Affaires étrangères, Luis Amado, a précisé le 15 mai à Bruxelles que la base du nouveau texte "ne doit pas être réinventée" et qu'il doit demeurer le point de départ pour un nouvel accord. La Commission européenne, dont le président José Manuel Barroso a vu dans l'élection présidentielle en France la victoire du oui, est bien entendu aux premiers rangs et fait monter au créneau les divers mouvements et associations qu'elle subventionne directement ou indirectement pour promouvoir l'esprit et la lettre de la Constitution. Voici comment l'agence de presse "Europolitique" du 14 mai rend compte des débats nationaux lancés par la Commission et les gouvernements pour "rapprocher l'Europe des citoyens": "Les 27 citoyens venus le 10 mai au Parlement européen ont remis le rapport résumant les débats nationaux qui se sont tenus dans 27 Etats membres sur le thème "Quelle Europe voulons-nous?". Ces personnes font partie des 1800 Européens à avoir participé à l'opération "Consultation des citoyens européens" organisée par une trentaine d'organisations non lucratives financées par la Commission (1,9 million d'euros) et des fondations européennes (1,2 million d'euros)". Quant à la Confédération européenne des syndicats (dont le comité de direction vient d'accueillir Bernard Thibault),malgré les réserves ou l'opposition franche de nombreux travailleurs, elle a défendu à son 11ème Congrès la Constitution européenne dans sa totalité, sous prétexte qu'elle contient une charte des droits fondamentaux dont la campagne référendaire en France avait montré les insuffisances et les dangers puisqu'elle ouvrait la voie à des reculs par rapport aux législations nationales. Au cours de sa session plénière du 30 mai, le Comité économique et social européen a demandé que le Traité constitutionnel "demeure le fondement des négociations". De leur côté, le PS français et le SPD allemand ont adopté le 3 mai une déclaration qui refuse "une régression en-deçà de l'ambition que représente le Traité constitutionnel".

C'est une fois de plus au Parlement européen que les partisans du Traité constitutionnel sont les plus acharnés. Le rapport sur "la feuille de route pour la poursuite du processus constitutionnel de l'Union", préparé par MM. Baron Crespo, socialiste espagnol, et Brok, démocrate-chrétien allemand, martèle que la majorité de la population, à travers la ratification dans 18 Etats membres, a approuvé le Traité. Quant au non français et néerlandais, il estime que "les réserves exprimées étaient liées au contexte plutôt qu'au contenu"! Réitérant son total soutien au Traité, il souligne qu'il "serait difficile, pour ne pas dire impossible, de convenir de propositions qui seraient, soit radicalement différentes de celles de 2004, soit meilleures que celles-ci". Pour conclure, il "réaffirme son engagement à parvenir à un aboutissement du processus constitutionnel (...) qui se fonde sur le contenu du Traité constitutionnel, le cas échéant sous une présentation différente". Un changement de look en quelque sorte! Cette démarche rejoint celle de la présidence allemande qui demandait aux Chefs d'Etat et de gouvernement en vue du Conseil européen: "Que pensez-vous de la proposition de changer la terminologie sans changer la substance juridique?".

L'objectif de cette intense campagne de communication est de permettre à la présidence allemande de dégager un accord pour changer uniquement l'emballage sans modifier fondamentalement le contenu. Une sorte de clone du Traité constitutionnel! Mais les peuples n'ont pas dit leur dernier mot. En France, même si les partisans du non ont subi une défaite le 6 mai, ils n'accepteront pas si facilement de tourner la page et d'être dépossédés de leur avenir. N'en déplaise au gouvernement et au patronat, ils devront compter avec les Français qui ont voté non le 29 mai 2005 pour dénoncer la nature de classe de l'intégration européenne et demander le respect de la souveraineté populaire. Ils ne manqueront pas une occasion de raviver la flamme du 29 mai. Aux Pays-Bas, d'après un récent sondage, 65% des habitants veulent se prononcer par référendum si un nouveau Traité leur est proposé. Le Premier ministre Jan Peter Balkenende a dû reconnaître que "la population redoute l'abandon du droit de veto" qui, avec l'extension du vote à la majorité, est au cœur de la réforme institutionnelle. Il a même souhaité un renforcement du rôle des parlements nationaux qui sont devenus dans de nombreux domaines de simples chambres d'enregistrement des décisions communautaires.

Dans d'autres pays, la prise de position de la Confédération européenne des syndicats (CES) n'empêche pas des organisations syndicales de continuer à s'opposer au Traité constitutionnel et à ses clones. 27 partis progressistes et communistes ont adopté une déclaration à l'occasion du 50ème anniversaire du Traité de Rome (sans le PCF mais avec les partis communistes du Portugal, de Grèce, de Chypre, d'Espagne, de la République tchèque...) appelant à lutter contre l'Union européenne "véritable directoire des puissances néolibérales et militaristes" et à promouvoir des "contreprojets répondant aux besoins et à l'intérêt des peuples". C'est un encouragement à poursuivre les luttes et à les faire converger sur le plan européen pour faire entendre la voix des travailleurs et des peuples afin de prolonger le non du 29 mai et lui donner la force d'une perspective anticapitaliste.

Jean-Paul Le Marec

7 - Bravo à Stéphane Arlen pour son article "détournement linguistique"

Je pense qu'il y a à dire aussi sur les « services publics rentables » inventés il y a un peu plus de vingt ans. J'étais toute jeune à l'époque et cela m'avait scandalisé que personne ne relève cette manipulation des esprits.

Cette manœuvre était là pour ne plus parler d'objectifs de société et d'efficacité de ces services. Le terme de rentabilité des services publics à été inventé par la droite pour évaluer les services publics avec des objectifs financiers et non plus humains. Ce tour de passe-passe à permis de mettre en place des "réformes" pour rendre les services publics payants ou plus chers, les cassés en petits morceaux pour mieux évaluer la rentabilité financière de chaque service et enfin pouvoir vendre les plus juteux à leurs amis à des prix dérisoires.

Nous sommes toujours dans la même logique de manipulation des esprits aujourd'hui. L'objectif de société est clair: des rentiers toujours plus riches; des travailleurs toujours plus pauvres corvéables à merci car esclaves pour cause de naissance pauvre, d'endettement, de nationalité ou d'illégalité sur le territoire. Toutes ces causes sont entretenues par les mécanismes économiques favorables à la rente (pouvoir exagéré des banques) par une diminution des services publics (qui avaient des vertus égalitaires en visant l'ascension sociale des plus démunis), des allégations publicitaires encourageant l'achat compulsif et l'endettement des plus vulnérables et enfin des lois rendant la légalisation des étrangers de plus en plus difficile. Nous entrons dans un nouveaux système féodal. Ces nouveaux esclaves sont les serfs d'hier et les rentiers leurs seigneurs. La seule possibilité pour les esclaves d'aujourd'hui étant de faire allégeance au "travailler plus pour gagné plus". Ce qui a pour effet immédiat de retirer toute possibilité aux travailleurs de s'organiser collectivement sur leur temps libre. Travailler, payer la dîme et dormir voici la vie des serfs d'aujourd'hui et surtout de demain…

Car la véritable dîme versée à la seigneurie ce sont les traites des crédits à la consommation (proche du taux d'usure ce qui revient à payer plusieurs fois le prix des objets achetés sur un coup de tête dont on n'avait pas besoin), les divers abonnements à des services inutiles et non rendus, les loyers exorbitants pour être tassés dans des espaces insalubres… Et pour les plus riches des serfs : l'assurance santé pour avoir le droit d'être soigné, les fonds de pension (sans aucune garantie) pour avoir le droit de vivre encore un peu lorsqu'il n'est plus possible de travailler… Pour les autres, ils peuvent bien mourir, ils ne sont plus d’aucune utilité. Cet impôt là, par qui est-il payé !!!

Corinne Daudier

3 - combat laïque

1 - Pourquoi cette exception criminogène en faveur des religions ?

Lors de mon bref séjour à ATTAC j'ai tenté de convaincre qu'il fallait introduire, dans les moyens de lutte pour l'autre monde possible, une forme de "résistance langagière". Nous débattons trop souvent avec les termes de l'adversaire, et nous sommes alors en situation de faiblesse. Il y a peu, d'abord ravi, j'ai découvert un site Internet qui se proposait de convaincre de l'importance des mots. Hélas j'y ai trouvé très vite une étonnante démonstration selon laquelle, quand un mot très employé est détourné de son sens logique, précis, à respecter très scrupuleusement pour éviter toute confusion grave dans un domaine particulièrement sensible il faudrait approuver, promouvoir, consolider… le détournement ! C'est ainsi que, selon l'auteur le mot qui, en français, désigne très clairement la crainte de l'islam et/ou l'aversion pour cette religion, le mot "islamophobie", devrait être utilisé pour qualifier une forme de racisme et de haine envers les musulmans. Je lus même, dans un journal chrétien réputé de gauche, tout une chronique consacrée à une démonstration selon laquelle Robert Redeker aurait dû être poursuivi pour incitation à la haine raciale puisque, fort justement selon moi, une telle incitation n'est pas tolérée par la loi dans notre République. La brillante "démonstration" était simple : on rapportait que, dans son fameux article du Figaro contre l'islam (attaque vraie ou fausse, justifiée ou pas, à discuter très librement et très sereinement en démocratie) Redeker avait près d'une dizaine de fois exprimé de l'islamophobie. Il suffisait de remplacer chaque fois ce concept par "incitation à la haine raciale", déclaré synonyme au début de l'article, et l'on avait près de dix raisons de poursuivre..! Cas limite d'une lamentable dérive islamo-gauchiste ?[1] J'en ai, depuis, vu beaucoup d'autres.

J'ai donc été très heureux de voir Pierre Cassen et Stéphane Arlen redonner, dans le numéro 543 de Respublica, son juste contenu à une autre expression courante[2] habituellement détournée de son vrai sens : "l'école libre" est celle de la République démocratique et laïque, dont les principes sont les seuls en mesure de garantir sa liberté. Et quand ils ne la garantissent pas suffisamment il faut les faire mieux respecter. Et quand les moyens de la faire mieux fonctionner sont détournés au profit d'écoles confessionnelles il faut s'opposer fermement à ces détournements. J'ai donc été très heureux d'apprendre aussi, dans le même numéro de Respublica, les récents succès d'élus locaux regroupés par Respublica, de responsables de l'Education Nationale, de l'UFAL et d'autres militants laïques contre de tels détournements.

Mais cela m'amène à signaler une grave carence, selon moi, dans un domaine proche : rien ou presque ne semble fait pour mettre fin à de curieuses complaisances et à un exorbitant privilège dont bénéficient les religions. Jusqu'à ce jour, même dans les Républiques démocratiques et laïques où nous avons de très légaux moyens d'action, elles ne sont pas tenues, comme les autres associations, les cercles philosophiques, les partis politiques, etc… de respecter les Droits de la Personne Humaine (Droits "de l'homme"). Et cela dans une époque où de nombreux meurtres individuels et collectifs, de nombreuses maltraitances (subies notamment par les femmes), de nombreuses menaces de mort, etc… sont publiquement proclamés par leurs auteurs comme leur étant inspirés par leurs religions. Il ne faut pas alors s'étonner que celles-ci, n'étant jamais mises en demeure, notamment par décisions de Justice, de mettre fin à leur conception criminogène de Dieu -jusqu'à ce jour librement enseignée comme étant la bonne- croient pouvoir partout manœuvrer pour obtenir de nouvelles pratiques illégales en leur faveur et de nouvelles lois comme un "délit de blasphème".

Dans le n°514 de Respublica une initiative originale, particulièrement intéressante, nous était signalée par Salvatore Pertutti : il portait plainte contre deux éditeurs de la Bible (éditions du Cerf) et du Coran (éd. Maisonneuve et Larose). Si j'ai bien compris, c'est maintenant la Cour Européenne des Droits de l'homme qui est saisie. L'initiative était individuelle et elle ne fut pas connue du grand public. Je crains donc que, dans ces conditions, les juges se sentent autorisés à rendre une sentence "religieusement correcte", qui ne mécontenterait ni les autorités religieuses ni les autorités politiques complices. Quel que soit le résultat de ce procès, il me semble capital que d'autres initiatives du même genre soient prises à l'avenir, et qu'elles le soient collectivement, jusqu'à disparition de l'anomalie criminogène.

Parce que c'est surtout au nom de l'islam qu'on maltraite et qu'on tue, de nos jours, c'est essentiellement de cette religion qu'on attend le rejet de la conception selon laquelle les appels à maltraiter et à tuer viennent tout autant de Dieu que les appels aux bonnes actions. Mais l'islam peut-il procéder à ce rejet si le judéo-christianisme conserve sa propre conception criminogène de la "parole de Dieu" ? Cette conception, pour le catholicisme, a été réaffirmée récemment au plus haut niveau. Elle est dans la dernière version du catéchisme : Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement.[3] (Première partie : La profession de foi, Article 3 : La Sainte Ecriture, Chapitre II, passage numéroté 106). Les nombreux appels "de Dieu" à tuer et à maltraiter qui sont contenus dans la Bible restent donc, pour les catholiques, tout aussi valables que les appels du genre Aimez-vous les uns les autres.

Ce catéchisme a été signé et présenté par le pape Jean-Paul II. Il a été rédigé sous la direction du cardinal Ratzinger, aujourd'hui devenu le pape Benoît XVI.

Notes

[1] que Catherine Kintzler préfère caractériser plus significativement comme dérive islamo-"progressiste" dans un article -qu'on aimerait croire largement diffusé- publié par Les Temps Modernes en novembre 2006 (n°641).

[2] parmi d'autres, qu'il sera bien utile de relire et faire lire souvent, dans les définitions réajustées de Stéphane Arlen . J'ai déjà entendu plusieurs fois ce matin l'expression "TVA sociale" répétée, avec le sens que lui donne le Gouvernement Sarkozy-Fillon, sans la moindre réserve par les journalistes.

[3] c'est moi qui souligne.

Pierre Régnier

4 - débats républicains

1 - L’injustice et la vérité

Les deux premiers actes de la nouvelle ère sarkozienne donnent sans doute le "la" de ce que sera le premier mandat du nouveau président : injustice et vérité.

Injustice, parce que la TVA, fut-elle appelée "sociale", de par la nature même de l'impôt indirect, frappera d'abord les plus pauvres, les ménages aux ressources les plus modestes, les retraités, chômeurs, précaires, et salariés tirant sur la corde à chaque fin de mois, tandis que les classes supérieures vont bénéficier de larges avantages fiscaux au cours des prochains mois.

Vérité, parce que la politique de l'immigration prend enfin un sens en calquant ses nouvelles modalités sur celles initiées en Grande Bretagne par Tony BLAIR, et qui vont simplement dans le bon sens : en quoi serait-il choquant qu'on réclama aux migrants voulant entrer et s'installer sur notre territoire de maîtriser la langue française, de connaître les valeurs démocratiques de notre République, et, en cas de regroupement familial, posséder les moyens financiers de celui-ci ?

Voilà donc en deux pans, posée ce qui pourrait bien être la politique de Nicolas Sarkozy dans les 5 années à venir, étrange équilibre entre injustice sociale, et donc inégalités croissantes entre TVA sociale et franchises cassant le principe d'un accès égal pour tous à la santé, tandis qu'à contrario se met enfin en place une politique d'immigration qui rompt avec trente ans d'inertie sur la question qui faisait de la France le seul pays à ne pas oser filtrer son immigration, ce que le Canada, la Grande Bretagne, l'Allemagne et bien d'autres démocraties occidentales font depuis longtemps sans être soupçonnées de dérive "fasciste".

La gauche gagnera sans doute à ne pas se tromper de combat, et à comprendre les aspirations populaires tant sur la question sociale que sur celle de l'immigration. Et on ne peut en conséquence que l'inviter à lutter avec force aux côtés des syndicats contre une politique sociale injuste dont les premières mesures fiscales augurent mal de l'avenir de la cohésion sociale dans notre pays, tout en admettant que celle-ci repose aussi sur notre capacité à intégrer les vagues passées de l'immigration. Ce qui impose que si nous prenions notre part à l'accueil de la misère du monde, on ne peut l'accueillir toute sans nous menacer nous même.

Bruno-José Lebeau

2 - Immigration et identité nationale : les organisations s’opposent à l’amalgame

Peu de temps après son installation, le Ministre de l’Immigration, l’intégration, l’identité nationale et la coopération a pris l’initiative de rencontrer les organisations de défense des étrangers.

Avant tout autre chose, les organisations signataires tiennent à exprimer leur extrême répugnance à l’égard de l’apparition de l’« identité nationale » dans la dénomination du ministère entre autres chargé de l’immigration. Cette idée laisse, en effet, supposer que la sauvegarde d’une supposée « pureté nationale », polluée par les migrants, figurerait parmi les objectifs de ce ministère.

Le concept d’« identité nationale » s’inscrit, comme l’ont écrit les historiens démissionnaires de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, « dans la tradition d’un nationalisme fondé sur la méfiance et l’hostilité aux étrangers, dans les moments de crise ».

L’invitation de M. Hortefeux aux organisations qui prennent en charge la défense des étrangers nous apparaît comme une entreprise de communication à quelques jours des élections législatives visant à endormir l’opinion publique et les médias et qui fait l’impasse sur la réalité des politiques menées et leurs conséquences humaines tragiques.

Certes, il n’est pas question de remettre en cause la légitimité d’un Président de la République, et de son gouvernement, issu d’une élection démocratique. Mais les associations rappellent que l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et principes fondamentaux reconnus par les lois de la République consacrent la liberté d’association et le droit individuel et collectif des citoyens de s’opposer – et même de résister – à des politiques qui remettent en cause la tradition d’accueil des étrangers en France et leurs droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution et les engagements internationaux de la France.

Les associations dénoncent les restrictions annoncées des conditions du regroupement familial, déjà durement mis à mal par les précédentes réformes du Code des étrangers fondées sur l’opposition entre la prétendue immigration « subie » et une pseudo immigration « choisie ».

Elles refusent, dans le programme de Nicolas Sarkozy, que doit mettre en œuvre le ministère Hortefeux, l’assignation d’objectifs quantitatifs et utilitaristes à la politique française d’immigration. De tels objectifs sont notamment incompatibles avec le droit de mener une vie familiale normale et le droit d’asile.

Décider à l’avance à combien de personnes seront réservés ces droits constitue un basculement des politiques d’immigration qui nous apparaît inacceptable et contraire à la tradition républicaine en la matière.

Ce sont ces positions, portées par l’ensemble du milieu associatif, que les organisations feront connaître au ministre.

Organisations signataires :
ACORT (Assemblée citoyenne des originaires de Turquie), AEOM (Association des étudiants d’origine malgache), ALIF sans-papiers, ATF (Association des Tunisiens en France), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), Autremonde, Cedetim (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), COLCREA (Association d’étudiants et créateurs colombiens en France), Collectif de soutien des exilés, Coordination des Groupes de femmes Egalité, Coordination 93 des sans-papiers, CRAN (Conseil représentatif des associations noires), COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers), DIDF (Fédération des associations des travailleurs et des jeunes) , Femmes de la Terre, FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés), FIDL Haute Normandie, FSU (Fédération syndicale unitaire), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GISTI (Groupe d’informaton et de soutien des immigrés), IACD (Intitiatives et Actions citoyennes pour la démocratie et le développement), IPAM (Réseau Initiatives pour un autre monde), LCR (Ligue communiste révolutionnaire), LDH (Ligue des droits de l’homme), MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), PCF (Parti communiste français), PCOF (Parti communiste des ouvriers de France), RACORT (Rassemblement des associations citoyennes des originaires de Turquie), RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), RESF (Réseau Education sans frontières), RESOVIGI (Lyon), RETSEF (Regroupement des Travailleurs Sénégalais en France), RUSF (Réseau Universités sans frontières), SUD Education, Syndicat de la magistrature, Union syndicale Solidaires

Les Organisations Signataires

5 - école publique

1 - Les impostures du baccalauréat

Edito du n°124 de REPERE, journal du secteur Ecole de l'UFAL

Il est, dans la façon dont les médias traitent depuis quelques années le sujet du baccalauréat, une chose qui ne laisse pas d'étonner : le premier thème dont on parle, quand on parle du baccalauréat, c'est du marché qu'il génère. « Annabacs », produits pharmaceutiques aux vertus imaginaires, cours particuliers (nouvel arrivage, cette année, dans cette quincaillerie : le « coach »), le « bac », c'est d'abord un marché qui s'étend de plus en plus et qui semble chaque année un peu plus juteux.

Et si les médias ne faisaient que dire étourdiment quelle est désormais la vérité du baccalauréat ? Ce qui fait la valeur du bac, c'est moins le diplôme lui-même que le marché du baccalauréat. En tant que diplôme, le bac a de moins en moins de valeur sur le marché du travail ; en tant qu'événement, le bac a, en revanche, de plus en plus de valeur marchande. Il ne joue plus qu'un rôle accessoire dans la qualification de la force de travail : le bachelier, à la fin des fins, dispose d'une force de travail bien peu qualifiée. Le diplôme comme alibi d'un mercantilisme qui exploite l'angoisse des élèves et de leurs parents : telle est la première imposture que nous avons voulu mettre en évidence.

Si la vérité du baccalauréat, c'est le marché du bac, alors tout ce qu'on peut en dire relève du faux-semblant. L'événement est d'autant plus dramatisé que le diplôme ne représente plus grand chose. C'est cette grande illusion que les médias entretiennent à leur insu. Tout se passe comme si ce qu'on montrait avait pour principal effet de mieux cacher le réel. Quelques exemples :

  1. Les « perles du bac » : figure obligée du marronnier journalistique, les « perles du bac » remportent toujours un franc succès. Il faut bien reconnaître que certaines « bourdes » relèvent du mot d'esprit et que celui-ci est d'autant plus jubilatoire qu'on peut le supposer involontaire. Mais après le rire vient le malaise : si l'on exhibe les « bourdes » des candidats, on parle bien peu des copies elles-mêmes. Les médias se font rarement l'écho de la consternation grandissante des correcteurs face à l'indigence de l'expresssion, à la pauvreté de la culture générale, à l'absence de rigueur logique. Les journalistes avides de perles se montrent moins enthousiastes lorsqu'il s'agit d'enquêter sur le niveau réel des copies de bac.
  2. La visite des « arrière-cuisines » : préparation des salles d'examen, interview des surveillants, visite du coffre dans lequel le chef de centre consigne les sujets, tous les ans, le téléspectateur a l'impression d'approcher les mystères d'Eleusis. Rien ne lui est épargné de l'organisation pharaonique du baccalauréat. Il a droit à la visite des arrière-cuisines mais il ne saura jamais rien de ce qui se passe dans les commissions. Quel journaliste enquêterait sur les « pressions à la hausse », insidieuses la plupart du temps, dont sont victimes les correcteurs dont la médiane est en deçà de la médiane nationale ? Quel journaliste s'intéresserait aux dissensions qui s'expriment immanquablement lors des réunions de jurys lorsqu'il s'agit, par exemple, de savoir si on relèvera tel candidat qui se présente à l'examen pour la deuxième fois, et dont le livret scolaire atteste qu'il n'a pas travaillé sérieusement pendant l'année ? Quel journaliste mettrait son nez dans la fabrique des barèmes qui confine, trop souvent, à l'art de donner des points automatiquement ? Ou dans le système d'options qui multiplie miraculeusement les points ? On aurait tort d'expliquer le silence assourdissant qui règne autour des vraies arrière-cuisines du baccalauréat - silence qui constraste avec le tapage médiatique annuel - par la seule omerta des correcteurs, même si elle existe. Si tous ces faits sont si peu médiatisés, c'est bien parce que les médias s'en désintéressent : pas besoin d'être dans le secret des dieux pour s'informer des multiples stratagèmes qui sont, chaque année, mis en oeuvre pour que plus de 80% d'une classe d'âge décroche son bac.
  3. Les sujets de philosophie : cet autre marronnier bien connu consiste à interroger des « personnalités » qui, avec des airs inspirés, et sur le mode de l'évidence, débitent le plus souvent les lieux communs que le candidat est, précisément, invité à problématiser et à dépasser. Pour le téléspectateur nostalgique, c'est le moment de se souvenir du sujet de dissertation sibyllin sur lequel il a planché pendant quatre heures. On omet de préciser, ce faisant, que la philosophie est la dernière discipline à avoir résisté à la disparition programmée de la dissertation. On omet de parler des différentes réformes qui, dans différentes disciplines (le français, les mathématiques, etc.) ont réduit certaines épreuves à l'application servile de « recettes ».

Nous avons décidé d'intituler le dossiers[1] qui va suivre « les impostures du baccalauréat ». De quelles impostures s'agit-il ? De l'extension du marché du bac, de la baisse des exigences, de la valeur réelle du baccalauréat. Il est une question à laquelle nous n'avons pas répondu, et que nous vous invitons à méditer : qui est l'imposteur ? Le baccalauréat ressemble aujourd'hui à une gigantesque machine qui opère à partir de sa logique folle : il s'agit moins de sanctionner un niveau que de fabriquer le plus de bacheliers possible. Lorsque la machine a été productive, tout le monde se félicite. Il est rare que la machine déraille. Gageons que le baccalauréat 2007 sera un bon cru. La puissance de cette machine est telle que ceux qui, hier, exprimaient leurs doutes, cessent de douter dès qu'ils en deviennent les régisseurs. Ainsi Xavier Darcos écrivait-il hier : « Le sommet du sophisme, on s'en souvient, reste l'insurpassable « Le niveau monte », déjà évoqué, savante ânerie, contredite, on l'a vu, par toutes les études objectives, y compris d'ailleurs par l'institution. Le Conseil national des programmes, présidé par Luc Ferry, dans un rapport de juillet 1995 avoue : « La comparaison entre les élèves passant le certificat d'études dans les années 1920 et ceux d'aujourd'hui, confirme sur les deux registres, lire/écrire et calcul, ce qu'il faut bien appeler une baisse de niveau. »[2]; ainsi le ministre de l'éducation nationale déclare-t-il aujourd'hui : "Je ne participe pas à ce discours sur le bac dévalué. Le bac est un véritable examen qui n'est pas bradé" a-t-il déclaré. Certes les lycéens font davantage de fautes dans leur dictée. Mais finalement ils savent des choses que les générations précédentes ignoraient. Ainsi se définit l'équilibre entre la tradition et la modernité..." Magie du baccalauréat : les grincheux d'hier deviennent les chantres de demain !

Notes

[1] Le dossier est disponible à cette adresse: [charger le lien]

[2] Citations plus complètes de son livre, qu'il contredit effrontément maintenant, à l'adresse [charger le lien]

Source

Le Secteur Ecole De L'UFAL

6 - à lire, à voir ou à écouter

1 - « CAMINO 999 » de Catherine Fradier

Editions Après la lune
13 €
février 2007

Le trio infernal: l'argent, l'Opus Déi et le Vatican... Tout ceci n'est qu'une fiction...

Je n'ai pas l'habitude de lire les polars, il y a très longtemps d'ailleurs que je n'ai pas ouvert un roman policier.... Comme j'apprécie bien la maison d'éditions « Après la lune » qui se comporte comme une entité militante et que l'Opus Déi veut poursuivre les « responsables » de cette oeuvre, je me suis dit que c'était le moment de m'y mettre.... Je n'ai pas été déçu, le roman, très rythmé est passionnant.

Carla Montalban, héritière d'une riche famille a choisi la police, pour changer de milieu et vivre d'une manière indépendante. Passionnée par son travail et les investigations, le commandant Montalban se retrouve à enquêter sur une suite de meurtres...Sa famille serait impliquée dans une affaire politico-financière liée indirectement mais aussi directement à ces crimes.

Il s'agit là d'un roman qui décrypte dans le cadre d'une histoire parfois haletante les relations plus que troubles entre le pouvoir et la « Santa Mafia », bras armé de toujours du Vatican et encore plus aujourd'hui.

Le lecteur est placé au coeur même de l'affaire Matesa qui a éclaboussé les Giscard d'Estaing dans les années 1970...Cette affaire a conduit à l'assassinat du député Jean de Broglie... Après l'Etat UDR, c'était le règne de l'Etat des Républicains indépendants...

Le lecteur est tout de suite pris dans les mailles du filet et l'auteur réussit à le captiver de la première ligne à la dernière...

Nous n'avons aucun moment de relache, l'enquête policière se déroule avec un enchaînement de crimes, des rebondissements et bien plus tard le voile se lève.

Si les personnages sont imaginaires, certaines caractérisations nous font penser à des personnes bien réelles : « Gabriel était un psychopathe, trempant dans un bénitier de dogmes où la compassion et la culpabilité étaient exclues. Tant de religions qui asservissaient les hommes, qui mettaient le monde à feu et à sang au nom de croyances qui servaient d'alibi à des manipulateurs et à des assassins. »

Cette fiction ne plaît pas du tout à l'Opus Déi qui attaque en justice l'éditeur et l'auteure de ce roman policier parce que l'honneur de cette « institution » serait salie. Quelle honneur? Comme si cette officine intégriste n'était qu'un groupe de pensée comme un autre... De qui se moque t-elle? De la démocratie qui l'emporte peu.

Je vous conseille pour votre plaisir et pour marquer votre solidarité d'acheter ce roman... Mais attention: dès la première page le lecteur a du mal à interrompre sa lecture, il est vite passionné.

Jean-François Chalot

2 - "EIKONOKLASTES " de Robert Albarèdes

Editions Amalthée, 18 € 50

L'auteur commence son livre en disant et redisant encore son admiration des humanistes et des philosophes des Lumières, et il rend " un hommage à Rabelais comme à la Bruyère, à Voltaire comme à Diderot "
C'est un Républicain convaincu, laïque militant.
Il cite Montesquieu dans l'esprit des Lois, qui dit que l'Etat populaire a besoin d'un ressort de plus : la Vertu

Mais s'il refuse le discours politiquement correct , on peut aussi refuser, pour certains chapitres, sa vision pessimiste et inexacte. Ainsi, quand il dit que les révolutions industrielles (p96) ont abouti aux "mêmes niveaux de vie " dans tous les pays (où ces révolutions ont eu lieu). Mais non ! Le Conseil National de la Résistance a obtenu un système de protection sociale, de santé si bénéfique pour les travailleurs et les retraités que les Britanniques nous l'envient et viennent s'installer en France! Ainsi que d'autres européens et non-européens d'ailleurs. Et c'est bien ce que Sarkozy, adepte du néo-libéralisme à l'américaine, veut supprimer, à coups de ticket modérateur + la franchise etc..
Et, (p17) si les révolutions ont eu lieu, c'est bien le peuple qui a renversé les ordres anciens : peut-on penser que le patronat, touché par la compassion aurait supprimé le travail des enfants ? diminué le temps de travail? Accordé les congés payés, les retraites sans la lutte acharnée des travailleurs ?
Heureusement qu'il y eut des hommes qui croyaient en un monde meilleur! Même notre auteur profite de leurs luttes..
L'auteur fustige le fonctionnement de la démocratie, le bulletin dans l'urne tous les 5 ans, parce que l'électeur n'est pas "pénétré de la complexité de la gestion politique économique, etc." Oh la, c'est le discours que nous avons entendu pour le TCE, trop compliqué pour" le peuple". mais il y a des lectures expliquées , intellectuels, partis, associations (comme l'UFAL) journaux républicains (comme Respublica) qui ont fait l'analyse du texte. Et le peuple a voté NON. Bien sûr, maintenant notre NON me direz-vous.. Bien sûr, nous sommes en période de contre-révolution libérale, mondiale celle-là avec l'Europe cheval de Troie de la mondialisation. (Marx avait prévu le recul parfois, de l'avancée dans le développement des nations) Nous y sommes! Mais cela ne signifie pas que le peuple (eh oui, moi, je lui fais confiance au peuple!) se laissera faire.
La démocratie, donc, on peut dire que l'on n'a pas trouvé un meilleur système, même si on reconnaît que ce système n'est pas parfait.
Dans sa critique féroce du système éducatif, dans son analyse que nous, républicains, partageons, des droits des citoyens mais aussi des devoirs, dans sa condamnation des crimes et délits et d'une certaine gauche compassionnelle qui les excuse, il est excellent.
Excellente aussi l'analyse de" la croisade sanguinolente", l'invasion de l'Irak par une armée de 150 000 hommes à la recherche d'armes de destruction massive introuvables..
Le prix d'excellence est évidemment attribué au chapitre des religions. Chaque religion a son paquet cadeau ! Tout le monde est servi. Et l'on s'amuse de la justesse des pointes trempées dans un mélange de confrontation historique et de raison.
Pour conclure ces réflexions d'un homme las des discours "politiquement corrects"paraissent révéler un homme pessimiste qui ne croit pas (ou plus ?) dans un monde meilleur. Bien que pessimiste aussi, je garde l'espoir, je crois en l'homme et j'ai confiance, c'est le peuple qui gagnera !

Mireille Popelin

Agenda

vendredi 15 juin 2007

Attention Religion !

Bourse du Travail de Saint-Denis
9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris)

RENCONTRE - DEBAT

Comment les religions réussissent-elles à survivre alors que leurs erreurs ont été démontrées depuis au moins deux cents ans ? Qu'est-ce qui leur permet de séduire le cerveau et l'esprit humain ? Les nouvelles théories de la conscience et les énormes avancées des neuro-sciences permettent de comprendre pourquoi tant d'illusions continuent à séduire.

Nous vous invitons à une rencontre-débat avec Jean-Manuel Traimond auteur du livre :

Attention Religion ! (Pourquoi la religion colle et quelques conseils pour la décoller).

En première partie de soirée, projection d'une interview de Xavier Dor, militant anti-avortement et porte parole de l'association SOS-Tout petits.

Cette soirée est organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées 19, rue de la boulangerie 93200 - SAINT DENIS

vendredi 15 juin 2007

« Journal enragé d’un siècle de chansons ! » - Dîner Spectacle

Au Moulin Vert
103 chemin Contre Halage 94500 CHAMPIGNY SUR MARNE
tel : 01 47 06 00 91

Les Frères Humains Présentent: « Journal enragé d’un siècle de chansons ! »
Les chansons ont une histoire, la nôtre… Un bonimenteur harangue la foule, l’invite à entrer dans une baraque foraine pour un voyage… « Accordéon », rendant hommage à l’instrument des voix de la rue, ouvre cette épopée en chansons qui dessine les contours du dernier siècle d’événements en anecdotes. C’est le point de départ à ce voyage que l’on feuillette, comme un journal, en remontant le fil du temps à travers ces regards que chansonniers et poètes ont empruntés à l’homme de la rue, donnant à leur façon au peuple la parole.

Programme indicatif :

1er partie : Animation pendant l’apéritif. Voix et Guitare. Chansons de Brassens, Aznavour, Nougaro, Moustaki, Brel, Dutronc, Souchon....

2e partie : Le Spectacle. Voix et Accordéon. Accordéon Gainsourg Rue Saint-Vincent Bruant N’insultez pas les filles - Y’a qu’des honnêtes gens dans le gouvernement - Les Bazars Montéhus Extraits La complainte de la butte J. Renoir-GVan Parys Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Aragon-Ferré La butte rouge Montéhus Paris Canaille Ferré Rue de la joie P.Larrieu Le grand voyage du pauvre nègre R.Asso-R.Cloérac L’accordéoniste M.Emer Tout change dans la vie V.Scotto-Pierre Mandru Quand on s’promène au bord de l’eau J.Duvivier-M.Yvain La Chanson de Bilbao B.Brecht-K.Weill L’Affiche rouge Aragon-Ferré A Paris Lemarque La complainte des infidèles C.Rim-G.Van Parys Les feuilles mortes Prévert-J.Kosma Monsieur William J.R.Caussimon-Ferré Le poinçonneur des lilas S.Gainsboug Ma môme P.Frachet-J.Ferra L’homme fossile P.Tisserand Le jazz et la java C.Nougaro Le temps des cerises J.B.Clément-A.Renard.

Guylain Chevrier : voix - J-P Aigeldinger : accordéon - Joël Cam : guitare

vendredi 15 juin 2007

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"

A PUJOLS (47) Salle des Noisetiers

UNION DES FAMILLES LAÏQUES DE LOT ET GARONNE

Propose une conférence publique:

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"
En quoi, les réponses faites par l’UFAL sont-elles originales ?

Animée par Lucette GUIBERT, UFAL Nationale, responsable du secteur santé

Venez nombreux pour affirmer qu’un projet de société solidaire, du « vivre ensemble » est possible

Contacts:
UFAL Locale de Villeneuve sur Lot :

UFAL Locale de Marmande :

samedi 16 juin 2007

ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Maison des Associations du 3eme arrondissement 5, rue Perrée 75003 PARIS

L’Association "Pour une école républicaine et citoyenne" P.E.R.E.C.
9 Bd du Temple 75003 Paris

Issue de l’ouvrage collectif dirigé par E. Brenner " les Territoires perdus de la République”

vous invite à participer à la réunion publique sur le thème ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Participeront à cette rencontre :

samedi 16 juin 2007

Les Tréteaux du Pré - Rencontres théâtrales

Parvis de la Maison des associations
Place Anatole France
Pré Saint-Gervais

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samedi 16 juin 2007

La vie chère

Salle de la Maison des syndicats, place de la Myrpe, à Bergerac

Réunion – débat

Avec Pierre Cassen, rédacteur en chef de Respublica, porte-parole de l’Ufal 78

Débat organisé par la Libre-Pensée Dordogne

samedi 16 juin 2007

« L’avenir de la Laïcité »

Maison des Associations – Le Ligourès – salle 408
Place R deVilleneuve
13090 Aix-en-Provence

aix-obslaique.png

CONFERENCE – DEBAT

avec HENRI PENA-RUIZ

organisé par l’Observatoire de la Laïcité du Pays d’Aix







vendredi 29 juin 2007

AURA-T-ON DEMAIN LES MOYENS DE SE SOIGNER?

Maison des Associations
Rue Poterne 21200 BEAUNE

L’Union des Familles Laïques de la Côte d’Or organise une conférence sur le thème de la Santé et de l’Assurance Maladie :

VENEZ PARTICIPER A CETTE CONFERENCE !

Avec Lucette GUIBERT, Responsable du Secteur Santé de l’UFAL
Et la présence de professionnels de la santé

Nombreux échanges !

Contact : ufal21@wanadoo.fr

- Entrée gratuite -

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org