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Aux 7 péchés capitaux de l’autre gauche française, opposons 7 pistes d'émancipation !

par Évariste
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Piste n°1 – L’histoire nous a appris que les transformations sociales et politiques ont toujours été le fait d’alliances de classes, incluant celle qui est la plus exploitée, la plus dominée, la plus expropriée.
Aujourd’hui, rien ne peut être tenté sans la classe populaire ouvrière et employée, qui regroupe 53 % de la population. Les chroniques d’Evariste « Désastre des gauches en France » et
« Le vote ouvriers-employés, clé de la transformation sociale et politique » indiquent quel est le travail politique et culturel à réaliser sans lequel toute espérance sera suivie d’une désillusion.

Piste n°2 – Jean Jaurès, fondateur de l’Humanité, stipulait que toute action exige un lien dialectique au sein de la double besogne. D’un côté le plan d’action immédiat, de l’autre, le projet d’ensemble.
Le programme du Conseil national de la Résistance suit cette règle. L’autre gauche en Europe également, notamment au Portugal, en Espagne, en Grèce, avec un score global 2 à 5 fois plus important.

La chronique d’Evariste « Progression de l’autre gauche en Europe et régression du Front de gauche en France : pourquoi ? » le montre clairement. En France, le mouvement syndical représentatif et l’autre gauche ne pratiquent que l’une des deux besognes, comme les associations caritatives et religieuses d’ailleurs.
Sauf dans quelques communes peu nombreuses, les assemblées citoyennes du FDG ne sont que des assemblées de militants ouvertes à quelques non-encartés.
Rien à voir avec les assemblées de quartiers de Grèce ou la nouvelle pratique de Podemos en Espagne, entre autres, ni même avec le travail de masse de la Gauche unie en Espagne ou de l’autre gauche portugaise.
Par ailleurs, les dispensaires associatifs gratuits de l’autre gauche en Grèce pour pallier un accès aux soins de plus en plus inégalitaire ne comptent pas pour rien dans la bataille culturelle en Grèce.

Piste n°3 – La chronique d’Evariste « Éducation populaire : en parler toujours pour n’en faire jamais ! Militant, réveille-toi, les vieilles méthodes sont usées ! » montre le débat nécessaire. De grands meetings de militants et adhérents, et même plusieurs manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes ne remplaceront jamais l’éducation populaire de proximité.

Piste n°4 – Le travail d’unification du discours politique et stratégique est une nécessité. Prenons comme exemple le discours sur l’euro. La chronique d’Evariste sur les 6 positions sur la zone euro montre que les néolibéraux d’un côté et le FN de l’autre sont unifiés chacun sur leur discours sur l’euro.
L’autre gauche française se disperse sur 4 positions. Un peu trop, non ?

Piste n°5 – L’analyse de l’autre gauche en Europe montre que la mobilisation électorale va de pair avec une pratique démocratique plus élevée. Vouloir plus de démocratie dans la société demande, pour être crédible, une organisation plus démocratique, d’abord avec les citoyens, mais aussi dans l’organisation. De ce fait, le fonctionnement en cartel (donc non démocratique) du FDG pose problème. Dans une récente initiative d’éducation populaire, une question a été posée à un dirigeant du FDG : « Y a-t-il un lieu au sein du FDG où le débat que nous avons aujourd’hui a lieu ? ». Le dirigeant a été obligé de répondre : « Non ». Au moins, a été louée sa franchise.
Une autre question a été posée : «  Je suis un électeur de gauche qui s’est abstenu volontairement parce que j’en ai marre de la formule “les ouvriers n’ont pas compris, il faut mieux leur expliquer…” En fait, si autant d’ouvriers se sont abstenus, peut-être que ce sont nos dirigeants qui doivent apprendre de la base ». Suivit un applaudissement général. Mais c’était là un public majoritairement ouvrier et employé, avec des couches intermédiaires.
Promouvoir plus de démocratie est aujourd’hui une nécessité.

Piste n°6 – Voir la moitié du Front de gauche alliée au PS au premier tour des municipales alors que l’autre moitié se présente sur des listes Front de gauche mériterait un retour plus approfondi sur les justifications des directions nationales du PC et du PG. Vouloir l’unification stratégique est une nécessité. Mais faut-il faire croire qu’il y a forcément la vérité politique soit dans la position d’une des directions du PC ou du PG ? Nous ne le pensons pas ! Les deux positions sont de notre point de vue critiquables.

La position de la direction du PC l’est car, dans la plupart des cas (les exceptions sont peu nombreuses), elle n’a pas examiné « l’intérêt particulier du prolétariat ». Comme nous n’avons pas vu la différence de politique régionale du PS entre les 5 régions où le PC s’est allié dès le premier tour au PS et les régions où le PS s’est présenté sans le PC, nous ne voyons pas la différence de politique municipale (sauf quelques cas particuliers fort peu nombreux) entre les municipalités socialistes avec alliance avec le PC au premier tour et les autres.
Donc « l’intérêt particulier du prolétariat » n’a pas été la boussole de la direction du PC. Nous en concluons que la raison principale du choix de la direction du PCF est le calcul pour les futures élections sénatoriales et le nombre d’élus municipaux sans considération des politiques suivies. Politiques sans intérêt pour le prolétariat. Voilà comment il faut comprendre l’abstention lors de l’élection du 25 mai 2014 !

La position de la direction du PG est tout aussi critiquable, car elle confond principe et tactique, une alliance électorale concrète dans une situation concrète étant une tactique et jamais un principe comme doit l’être  la lutte de classe. Voilà pourquoi la systématicité demandée par la direction du PG nous semble erronée.

Nous renvoyons nos lecteurs vers le « Discours du citoyen Jaurès »1 :

Dans ce discours, après avoir analysé l’origine du dissentiment entre Guesde et lui, après avoir précisé le principe général de la lutte de classe. (Applaudissements prolongés, bravos), voilà qu’il aborde la question de la tactique.
Il dit : « Mais il ne vous est pas possible, par la seule idée de la lutte de classe, de décider si le prolétariat doit prendre part à la lutte électorale et dans quelles conditions il doit y prendre part ; s’il peut ou s’il doit et dans quelles conditions il peut ou il doit s’intéresser aux luttes des différentes fractions bourgeoises. Il ne vous est pas possible de dire, en vertu du seul principe de la lutte de classe, s’il vous est permis de contracter ou si vous êtes tenus de répudier les alliances électorales… De même, vous aurez beau connaître tout le plan de campagne d’un général, il vous sera impossible, par la connaissance générale de ce plan de campagne, de déterminer d’avance tous les mouvements particuliers d’offensive ou de défensive, d’escalade ou de retraite que devra accomplir chacune des unités tactiques qui composent l’armée… il vous sera impossible de résoudre cette question en vous bornant à invoquer la formule générale de la lutte de classe. Dans chaque cas particulier, il faudra que vous examiniez l’intérêt particulier du prolétariat. C’est donc une question de tactique et nous ne disons pas autre chose. (Applaudissements répétés)…c’est le devoir du prolétariat socialiste de marcher avec celle des fractions bourgeoises qui ne veut pas revenir en arrière. (Applaudissements bruyants et prolongés)…Je suis étonné , vraiment d’avoir à rappeler ces vérités élémentaires qui devraient être le patrimoine et la règle de tous les socialistes. C’est Marx lui-même qui écrit cette parole admirable de netteté : « Nous, socialistes révolutionnaires, nous sommes avec le prolétariat contre la bourgeoisie et avec la bourgeoisie contre les hobereaux et les prêtres ». (Vifs applaudissements) [Comme souvent, Jaurès cite de mémoire, de façon approximative une phrase de l’avant-dernière page du Manifeste : « En Allemagne, le parti communiste luttera aux côtés de la bourgeoisie dans toutes les occasions où la bourgeoisie reprendra son rôle révolutionnaire ; avec elle, il combattra la monarchie absolue, la propriété foncière féodale, la petite bourgeoisie »].

Piste n°7 – Contrairement à la période de la Libération, n’est-on pas dans une nouvelle période qui marque, à l’échelle de l’histoire (et non à l’échelle humaine), une fin du cycle né avec la Renaissance au XVIe siècle et qui s’est poursuivi par le capitalisme ? Si c’était le cas, tous les altercapitalismes plus ou moins keynésiens ne seraient plus de mise. Il conviendrait alors de penser, comme deuxième besogne, un nouveau modèle politique alternatif. Et dans ce débat, nous proposons le processus de la République sociale avec la stratégie jaurésienne de l’évolution révolutionnaire.

A bientôt dans les débats lors d’initiatives d’éducation populaire !

  1. Les deux méthodes. Conférence par Jean Jaurès et Jules Guesde à l’Hippodrome lillois, 26 novembre 1900, Lille, impression de P. Lagrange, « Bibliothèque du Parti Ouvrier Français », 1900, 15 p. Le discours de Jaurès occupe les pages 1à 9, la réponse de Guesde les pages 10 à 15. []
Histoire
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A relire : "6 juin 1944 : commémoration ou mystification ?"

par Nico Hirtt

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Un texte de juin… 2004 qui garde toute sa pertinence !

Par leur accumulation et par leur caractère unilatéral, les commémorations du soixantième anniversaire du Débarquement sont en train d’installer, dans la conscience collective des jeunes générations, une vision mythique, mais largement inexacte, concernant le rôle des Etats-Unis dans la victoire sur l’Allemagne nazie. L’image véhiculée par les innombrables reportages, interviews d’anciens combattants américains, films et documentaires sur le 6 juin, est celle d’un tournant décisif de la guerre. Or, tous les historiens vous le diront : le Reich n’a pas été vaincu sur les plages de Normandie mais bien dans les plaines de Russie.
Rappelons les faits et, surtout, les chiffres.

Quand les Américains et les Britanniques débarquent sur le continent, ils se trouvent face à 56 divisions allemandes, disséminées en France, en Belgique et aux Pays Bas. Au même moment, les soviétiques affrontent 193 divisions, sur un front qui s’étend de la Baltique aux Balkans. La veille du 6 juin, un tiers des soldats survivants de la Wehrmacht ont déjà enduré une blessure au combat. 11% ont été blessés deux fois ou plus. Ces éclopés constituent, aux côtés des contingents de gamins et de soldats très âgés, l’essentiel des troupes cantonnées dans les bunkers du mur de l’Atlantique. Les troupes fraîches, équipées des meilleurs blindés, de l’artillerie lourde et des restes de la Luftwaffe, se battent en Ukraine et en Biélorussie. Au plus fort de l’offensive en France et au Benelux, les Américains aligneront 94 divisions, les Britanniques 31, les Français 14. Pendant ce temps, ce sont 491 divisions soviétiques qui sont engagées à l’Est.

Mais surtout, au moment du débarquement allié en Normandie, l’Allemagne est déjà virtuellement vaincue. Sur 3,25 millions de soldats allemands tués ou disparus durant la guerre, 2 millions sont tombés entre juin 1941 (invasion de l’URSS) et le débarquement de juin 1944. Moins de 100.000 étaient tombés avant juin 41. Et sur les 1,2 millions de pertes allemandes après le 6 juin 44, les deux tiers se font encore sur le front de l’Est. La seule bataille de Stalingrad a éliminé (destruction ou capture) deux fois plus de divisions allemandes que l’ensemble des opérations menées à l’Ouest entre le débarquement et la capitulation. Au total, 85% des pertes militaires allemandes de la deuxième guerre mondiale sont dues à l’Armée Rouge (il en va différemment des pertes civiles allemandes : celles-ci sont, d’abord, le fait des exterminations opérées par les nazis eux-mêmes et, ensuite, le résultat des bombardements massifs de cibles civiles par la RAF et l’USAF).

Le prix payé par les différentes nations est à l’avenant. Dans cette guerre, les Etats Unis ont perdu 400.000 soldats, marins et aviateurs et quelques 6.000 civils (essentiellement des hommes de la marine marchande). Les Soviétiques quant à eux ont subi, selon les sources, 9 à 12 millions de pertes militaires et entre 17 et 20 millions de pertes civiles. On a calculé que 80% des hommes russes nés en 1923 n’ont pas survécu à la Deuxième Guerre Mondiale. De même, les pertes chinoises dans la lutte contre le Japon — qui se chiffrent en millions — sont infiniment plus élevées — et infiniment moins connues — que les pertes américaines.

Ces macabres statistiques n’enlèvent bien évidemment rien au mérite individuel de chacun des soldats américains qui se sont battus sur les plages de Omaha Beach, sur les ponts de Hollande ou dans les forêts des Ardennes. Chaque GI de la Deuxième guerre mondiale mérite autant notre estime et notre admiration que chaque soldat russe, britannique, français, belge, yougoslave ou chinois. Par contre, s’agissant non plus des individus mais des nations, la contribution des Etats Unis à la victoire sur le nazisme est largement inférieure à celle que voudrait faire croire la mythologie du Jour J. Ce mythe, inculqué aux générations précédentes par la formidable machine de propagande que constituait l’industrie cinématographique américaine, se trouve revitalisée aujourd’hui, avec la complicité des gouvernements et des médias européens. Au moment ou l’US-Army s’embourbe dans le Vietnam irakien, on aura du mal à nous faire croire que ce serait le fait du hasard…

Alors, bien que désormais les cours d’histoire de nos élèves se réduisent à l’acquisition de « compétences transversales », il serait peut-être bon, pour une fois, de leur faire « bêtement » mémoriser ces quelques savoirs élémentaires concernant la deuxième guerre mondiale :
- C’est devant Moscou, durant l’hiver 41-42, que l’armée hitlérienne a été arrêtée pour la première fois.
- C’est à Stalingrad, durant l’hiver 42-43, qu’elle a subi sa plus lourde défaite historique.
- C’est à Koursk, en juillet 43, que le noyau dur de sa puissance de feu — les divisions de Pantzers — a été définitivement brisé (500.000 tués et 1000 chars détruits en dix jours de combat !).
- Pendant deux années, Staline a appelé les anglo-américains à ouvrir un deuxième front. En vain.
- Lorsqu’enfin l’Allemagne est vaincue, que les soviétiques foncent vers l’Oder, que la Résistance — souvent communiste — engage des révoltes insurrectionnelles un peu partout en Europe, la bannière étoilée débarque soudain en Normandie…

Education populaire
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NAJE en théâtre-forum à la Parole Errante à Montreuil

par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire. Auteur avec M. Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette » et avec C. Jousse et Ch.Prudhomme de « Contre les prédateurs de la santé ».
http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

 

Plus de 350 personnes à la Parole errante à Montreuil (93) d’abord pour voir 50 citoyens, comédiens et amateurs pour présenter pendant plus d’une heure un voyage en « Grande Normalie » et ensuite faire forum avec le public.
Nous n’abandonnerons jamais l’espoir (NAJE, partenaire du Réseau Education Populaire REP) nous permet de visiter une maison de retraite, des paysans qui veulent faire leurs semences, des semenciers qui ne veulent pas, un viticulteur bio, une rivière à saumons, des cabinets de psychiatres, un hôpital, un centre des impôts, une cuisine, une salle de bains, des familles, un cours de tango, un bureau d’assistante sociale, un restaurant… Un grand voyage où il est question de normes sociales, de normes techniques et de nous tous dans tout ça. La troupe alterne des périodes de soumission à la norme et de transgression de la norme. Par exemple, de la troupe masquée respectant la norme et l’arrivée d’hommes en jupe au-dessus du genou. Par exemple, quand on passe du tango classique dirigé par l’homme à la demande déstabilisante d’une femme de diriger le tango. Par exemple, dans la maison de retraite, le conflit entre le respect des normes par l’équipe de contrôle qui déstructure l’expérimentation des usagers de la maison de retraite préparant eux-mêmes leur repas ! Il est intéressant de voir lors du passage en théâtre forum les différentes stratégies des membres du public remplaçant la directrice ou l’animatrice face à la brigade de contrôle. A noter le jeu très formateur de cette brigade de contrôle.
Bien vu aussi la parodie dans le service public du mouvement réformateur néolibéral qui définit des normes nouvelles à moyens constants ou en diminution avec l’arrivée de l’utilisation des répondeurs remplaçant les personnes physiques que l’on ne peut plus atteindre.
Intéressant le contrôle dans un train d’une transsexuelle s’appelant Monsieur et là aussi de voir les différentes stratégies utilisées face au contrôleur par des membres du public entrant dans le théâtre forum.
Intéressant aussi en santé mentale lorsque l’on voit d’abord des praticiens cherchant à comprendre les causes de la maladie et vite remplacés par d’autres qui sous l’impulsion de l’industrie pharmaceutique n’agissent que sur les conséquences du symptôme en ordonnant la prise médicamenteuse du Praxiton !
Intéressant aussi la bataille sur les semences entre les productivistes de la FNSEA et l’attachement aux semences paysannes de ferme de la Confédération paysanne.
En fait, la présentation en suite de sketches permet de se poser la question « Qui fabrique la norme et pourquoi ? ». Mais aussi de voir beaucoup d’idées pour organiser ici et là de l’éducation populaire en théâtre forum.
Si vous voulez travailler sur des cycles d’éducation populaire qui alterne toutes les formes d’éducation populaire : conférences, cinés-débats, théâtre forum, conférences populaires sans conférenciers, ateliers de lecture, etc. n’hésitez pas à nous contacter directement à Respublica ou à contacter le Réseau Education Populaire. Pour la prochaine année scolaire sans élections, c’est le meilleur plan !

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Après la séquence électorale de 2014, qui peut nier le déficit d’éducation populaire ?

par le REP
Réseau Éducation Populaire
http://www.reseaueducationpopulaire.info

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« Deux forces préparent l’avenir : la force du travail et la force du savoir  » (Jean Jaurès)

Sauf à rester prostré dans des impasses idéologiques et politiques, cette séquence montre l’accentuation du fossé entre le peuple et ses élites, c’est-à-dire ceux qui détiennent les leviers du pouvoir et qui accaparent la scène comme de mauvais histrions qui prétendent « savoir » même contre tout le peuple. Et rester prostré dans ces impasses, c’est se condamner à revivre sous une autre forme la fin des années 30 où les forces capitalistes ne pouvant contenir les couches populaires par l’alternance droite-PS, ont fini par soutenir les forces d’extrême droite avec la suite que vous savez.

Comme la politique actuelle conforte les néolibéraux qui détiennent tous les pouvoirs étatiques, patronaux, médiatiques, l’intensification des politiques d’austérité, dernière arme possible des néolibéraux au sein du capitalisme, va continuer, d’autant qu’ils n’ont plus d’autre choix au sein du capitalisme. Voilà pourquoi la transformation sociale et politique est la seule alternative possible si on veut retrouver le sens de la volonté générale. Donc la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle est un impératif catégorique. Et ce travail culturel c’est celui de l’éducation populaire !

Le désamour de la classe populaire ouvrière et employée est entré dans une phase aigüe. L’éditorial d’Evariste dans le journal Respublica en porte témoignage.

Ce désastre électoral fendille la vieille culture politique. Donc la bataille culturelle va entrer dans une phase plus intense et difficile. Notre seule arme est l’éducation populaire car tout est à rebâtir. Tout est à globaliser pour sortir de chaque prééminence surplombante (l’idée simple qui devrait nous entraîner au paradis mais qui nous enchaîne un peu plus dans le vieux monde). Il faut se convaincre qu’ »on ne peut faire le bonheur du peuple à sa place » ! Et pour cela, nous devons partir des besoins des citoyens et des salariés, à commencer par ceux de la classe populaire ouvrière et employée et non à partir des vieilles pratiques que l’on pouvait penser justes hier, mais qui sont devenues inopérantes. Les « soi-disant » avant-gardes éclairées qui savent mieux que le peuple sont prises à contre-pied !

Voilà pourquoi l’éducation populaire est de plus en plus d’actualité. Cette pratique culturelle  vise à la transformation sociale et politique.  Elle veut donner  à chacun les moyens de prendre la parole publiquement et de décider collectivement. L’éducation populaire n’a rien à voir avec l’enseignement initial de l’école là ou l’instruction est une priorité face à l’éducation somme toute aussi nécessaire. Nous devons être instruits mais aussi nous éduquer les uns les autres. Voilà pourquoi les vieilles pratiques du « cadre politique qui croit savoir » vers « le salarié qui en sait souvent plus que lui » n’ont plus d’efficacité. Cette forme uniquement « descendante » suppose que le peuple crée un fossé avec les « élites » parce qu’il n’a pas compris la croyance géniale des « élites ». En fait, l’éducation populaire a affaire à des adultes et non à des enfants en situation d’élèves. Mais même les enfants savent !

L’éducation populaire postule l’égalité des intelligences, c’est-à-dire un égal droit à penser, à détenir une opinion, à la défendre et à la discuter avec d’autres (ce qui est la définition de la politique).

L’éducation populaire ne prétend pas se substituer aux organisations politiques, aux syndicats et aux mouvements associatifs, ni leur faire concurrence. Elle permet à chacun, militants ou non de ces diverses formations, de se rencontrer et de se renforcer intellectuellement et  politiquement. Elle  ne peut s’appuyer que sur la demande sociale populaire qui ne supporte plus d’être mise « hors jeu ».

Si la demande sociale est par exemple de comprendre un mécanisme politique ou économique, le Réseau Éducation Populaire (REP) peut fournir des intervenants en conférences traditionnelles, interactives ou gesticulées. Si la demande sociale est de connaître un grand auteur, le REP peut fournir des intervenants  pour un atelier de lecture ou une conférence interactive. Si la demande sociale est de pratiquer un ciné-débat, le REP peut fournir des intervenants avec les films correspondants comme « Inside Job » ou « La dette » (pour la compréhension du néolibéralisme), comme « Les nouveaux chiens de garde »(pour la compréhension des médias au service du néolibéralisme), ou « Les jours heureux » et « L’esprit de 45 »   (pour comprendre le projet qui a alimenté  le compromis social d’après-guerre et entraîné la contre-révolution néolibérale), « Peuple et pouvoir » (film réalisé par Marie Pialat avec le concours du REP  pour réfléchir sur le « Que faire? » et qui sera opérationnel à partir de septembre 2014), et bien d’autres, etc. Si la demande sociale est d’organiser des débats sur des vidéos d’interviews ou d’animation, le REP peut vous en procurer sur de nombreux sujets.

Si la demande sociale est de susciter l’expression d’en bas, le REP peut proposer des comédiens intervenants en théâtre forum ou en conférence populaire sans conférenciers. Car si la demande sociale est « voulez-vous bien tenir compte de notre avis » car, ne vous en déplaise NOUS SAVONS DÉJA … le REP mettra ces espaces de débats, de confrontation à votre disposition. Le plus efficace étant d’utiliser toutes ses formes dans un cycle trimestriel, semestriel ou annuel sur divers sujets connexes. Et si vous voulez construire un événement singulier et complexe, le REP est à votre disposition pour le construire avec vous, en partenariat.

Sur quel type de type de sujet ? Nous en avons des dizaines que vous pouvez voir sur l’agenda du REP en page d’accueil de son site officiel. Sachez aussi que nous en construisons de nouveaux en séminaires de cohérence  en fonction de l’actualité prévisible. Par exemple, nous avons construit récemment un discours sur la connaissance de Jean Jaurès pour l’année du centenaire de son assassinat, un autre sur la démocratie et la souveraineté populaire, sur la République sociale comme modèle politique alternatif au capitalisme, sur le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI) et son alter ego transpacifique pour expliquer la nouvelle géopolitique mondiale, sur un modèle alternatif de protection sociale, etc.

Tout cela vient compléter les discours sur le social, les services publics, l’école, la gouvernance mondiale, néolibéralisme et crise de la dette, les politiques d’immigration et de la nationalité, l’hôpital, la santé, les retraites, la transition énergétique, la nécessaire rupture écologique, la nécessaire réindustrialisation de la France, la laïcité, le féminisme, etc.

Par ailleurs, nous sortons quatre nouveaux livres en 2014: 2 sur la République sociale, un sur la protection sociale, un sur la laïcité comme principe intégré de la République sociale alternative à construire.

L’éducation populaire est la condition de la République sociale. Elle est pour nous l’outil politique émancipateur contre les deux expropriations complémentaires, celle du Capital qui nous vole le pouvoir économique, celle de l’Etat à son service qui nous vole le pouvoir politique. Cette conscience d’une nécessaire reconstruction de la souveraineté populaire au sein de la République sociale, nous essaierons de la partager avec tous ceux qui aspirent au changement culturel, social et politique.

En conclusion, nous vous proposons les 3 C: Contactez-nous! Consultez notre agenda sur site! Créez un événement d’éducation populaire en partenariat avec nous! Regroupons-nous et engageons un formidable débat sur les trois questions qui devraient être au cœur de notre réflexion et de nos échanges : Devons nous passer notre vie à travailler ? La démocratie est-ce seulement le suffrage universel ? Le « savoir » doit-il automatiquement donner le « pouvoir » ?

Soad Baba Aïssa, intervenante du REP
Audrey Baudeau, intervenante du REP
Pierre Bray, intervenant en conférence gesticulée du REP
Didier Brisebourg, intervenant du REP
Solange Cidreira, intervenant du REP
Jacques Duplessis, trésorier, intervenant du REP
Nicolas Gavrilenko, membre du comité de rédaction de Respublica
Alain Gratadour, Président de la Solidarité mutualiste
Patrice Hemet, intervenant du REP
Hubert Hurard, directeur du CAC de Panazol et  d’E-ram, intervenant du REP
Catherine Jousse Présidente du REP, co-intervenante du REP
Max Leguem, intervenant du REP
Jean-Jacques Mitterrand, intervenant de 0 de conduite et du REP
Pierre Nicolas, intervenant du REP, membre du comité de rédaction de Respublica
Jean Rabinovici, intervenant de 0 de Conduite et du REP
Jean-Pierre Ronco, secrétaire, intervenant du REP
Bernard Teper, intervenant du REP
Monique Vézinet, intervenante du REP, membre du comité de rédaction de Respublica
Jacques Woda, membre du REP
Michel Zerbato, économiste, intervenant du REP, membre du comité de rédaction de Respublica
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Co-officialité de tous les dangers – Libre opinion

par Ange Rovère
Historien, ancien premier adjoint au maire de Bastia

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Le groupe communiste à l’assemblée de Corse a voté comme un seul homme le rapport de l’Exécutif Territorial exigeant la co-officialité entre le Corse et le Français. Il y a quelques jours Paul Antoine Luciani défilait dans les rues d’ Ajaccio au nom de la paternité qu’auraient les communistes insulaires dans la revendication d’ un tel statut. Qu’il me soit permis d’abord deux remarques:

1) Il est vrai que J-B Marcellesi, en 1985, en lançait la proposition. Mais ancien responsable communiste tant au niveau fédéral en Haute Corse qu’au niveau régional (secrétaire de la Région Corse du PCF de 1985 à 1991) je suis en mesure d’affirmer que jamais aucune instance régulière du Parti n’a ni débattu ni faite sienne une telle démarche.

2) Plus grave encore que ce qui pourrait apparaître comme un rappel du formalisme: la proposition avancée par le linguiste, par ailleurs communiste, dans Pour une politique démocratique de la langue n’a rien à voir avec ce qui a été voté. Ceux qui ont avalisé la délibération n°13/096AC en se réclamant de J-B Marcellesi font insulte à sa conception de la co-officialité.

En effet pour Marcellesi et je le cite : « Tous ceux qui veulent par des mesures d’obligation se dispenser de l’ effort de conviction rendent un bien mauvais service à la langue corse ». Et le maître mot qui court tout au long de sa proposition est « Tolérance », y compris en matière d’ orthographe , de graphie et de respect des variétés régionales. Nous sommes aux antipodes du texte voté par les élus régionaux qui fait de la « normalisation » un impératif. A les suivre la langue corse deviendra bientôt une langue étrangère pour les Corses. Il est vrai que les dits élus étaient appelés à avaliser une démarche politique… Ce qu’ils ont fait, toute honte bue, au moins pour les communistes. Car le vote du 13 mai 2003 dessine un choix de société.

On pourrait trouver absurdes certaines dispositions: la faculté pour les plaideurs comme pour les hommes de loi de s’exprimer dans la langue de leur choix; la nécessité de traduire les diagnostiques comme les actes médicaux; la possibilité donnée aux élèves et aux étudiants de passer à l’ écrit comme à l’oral leurs examens en langue corse. Nous sommes renvoyés au tribalisme et à un recul de civilisation au nom de la sauvegarde de la langue corse. Avec de telles dispositions un Charpak n’aurait jamais pu enseigner à Corte; un Max Caisson, un Establet, n’auraient jamais pu  faire les beaux jours de la classe de Lettres Supérieures du Lycée de Bastia. Il est vrai que « l’homo corsicus » (Max Simeoni) n’a besoin que de corsitude pour construire son avenir.

Poussons plus loin l’analyse de la délibération. Les articles 15 et 16 effacent le statut de la fonction publique, donnent à la Collectivité Territoriale, donc à une instance politique, un pouvoir régalien sur le déroulement des carrières des fonctionnaires suivant leur niveau de pratique du corse. C’est le retour de Vichy. Que des groupes ou des hommes partisans de l’ultra libéralisme aient voté cette forfaiture peut se comprendre. Mais comment des communistes ont-ils pu jeter à la poubelle le statut de 1946 porté sur les fonts baptismaux par Maurice Thorez ? La suppression des instances paritaires est confirmée par les articles 7 et 10: un Conseil Académique Territorial composé majoritairement d’élus devient non seulement maître des programmes mais sera habilité à gérer le recrutement des enseignants et leur affectation toujours selon le critère du niveau de maîtrise de la langue.

Ce texte dont il faudrait décortiquer les 27 articles et leurs alinéa est clair: il vise à faire du corse une « langue nationale » comme une des bases de la construction d’une « région-état » dans laquelle le corps social serait remodelé dans une logique de « spoil system » à l’anglo-saxonne aux antipodes du socle républicain. En se prévalant d’une justification supranationale (La charte des langues régionales et minoritaires) la co-officialité sert de cheval de Troie à une caporalisation de la société et à une remise en cause des valeurs de la citoyenneté.

Santé publique
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Dégradation de la qualité et de la couverture des soins : deux textes

par ReSPUBLICA

 

Tribune des Prs André Grimaldi et Jean-Paul Vernant « Réduire les dépenses de santé… en les privatisant »


Le gouvernement a annoncé une réduction des dépenses de santé de 10 milliards d’euros, grâce à l’accroissement du recours aux médicaments génériques, au développement de la chirurgie ambulatoire et à une meilleure gestion hospitalière censée économiser 2 milliards d’euros selon la ministre de la santé. Cela dit, les dépenses globales de santé s’élèvent à  240 milliards d’euros, soit 11,6% du produit intérieur brut, dont plus de 185 milliards pour le budget de la Sécurité sociale. Indépendamment de la crise économique, il n’est donc pas illégitime de se poser la question du bon usage de ces dépenses et de chercher à réduire celles qui ne sont pas justifiées. Cependant, se contenter de la « politique du rabot » n’aboutira qu’à une dégradation de la qualité des soins. Accentuer la politique de privatisation rampante pour diminuer les dépenses publiques en augmentant les charges privées, aggraverait  les inégalités de santé et aboutirait finalement à une dépense globale plus élevée pour la société. S’il souhaite réellement maintenir la qualité des soins et réduire les inégalités de santé, le gouvernement devrait engager des réformes structurelles radicales.

Lire la suite dans Mediapart du 27 mai 2014

 

Une enquête menée par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé (créé début 2013 par le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), le magazine 60 Millions de consommateurs, et la société Santéclair, filiale de plusieurs complémentaires santé) révèle  l’imprévisibilité des restes à charge hospitaliers et pointe des inégalités « très préoccupantes », en raison notamment de l’opacité des modalités de fixation des tarifs journaliers de prestation, pouvant être très différents d’un établissement à l’autre.
Lire le communiqué de presse du 22 mai 2014

Courrier des lecteurs
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Suite à la chronique d'Evariste du n° 751

 

Le texte Progression de l’autre gauche en Europe et régression du Front de gauche en France : pourquoi ? a suscité de nombreux commentaires. Nous en reproduisons deux.

1/ De Daniel A.
Suite à la lecture de votre édito dont je partage l’essentiel des idées, je veux apporter quelques réflexions.
Lors d’une de ses soirées live, Mediapart avait invité un des porte-parole de Syriza.
Celui-ci était interrogé sur ce qui à son avis pouvait expliquer la différence de résultat du Front de gauche en France, et de Syriza en Grèce. La première des choses qu’il a mises en avant, est la rupture totale en Grèce, entre Syriza et le Pasok. Dans les faits (pas d’alliances) et aux yeux de la population grecque pas de confusion possible
Lors de son intervention, il a aussi insisté sur la mise en place de réseaux de solidarité concrète par Syriza. Ce que vous décrivez.
Qu’en est-il en France ? comment le Front de gauche est perçu ?
Combien de fois au porte à porte, les militants du Front de gauche ont-ils entendu « la gauche, la droite tous les mêmes » et dans cette gauche, le Front de gauche était inclus. Comment cela est possible, alors que le Front de gauche et d’autres forces à gauche combattent la politique économique et sociale du PS ? Voici quelques éléments qui à mon avis vont dans le sens de la confusion
Le vocabulaire en premier lieu, l’ensemble des dirigeants du Front de gauche (et d’autres), emploient le qualificatif de gauche en incluant le PS, ou parlent du « désastre des gauches ». Ceci ne contribue pas à la clarté nécessaire, bien au contraire, c’est un frein à celle-ci.
Aussi l’épisode consternant des alliances avec le PS dès le premier tour dans les grandes villes, notamment à Paris aux municipales, comme vous le soulignez.
Il faut parler de droite socialiste.
La rupture avec cette droite socialiste doit être totale et claire, si des socialistes ne se reconnaissent pas dans cette politique, et veulent réintégrer la gauche, ils doivent se séparer de l’aile droitière au pouvoir.
Les pleurs sur les plateaux de télé ne suffisent pas, ainsi que les déclarations non suivies d’actions. L’heure est trop grave pour les petits calculs.
D’autres questions doivent être abordées pour y apporter des réponses plus claires qu’aujourd’hui. La question de l’Euro, de l’Europe. A travers la réponse à ces questions, c’est notre capacité à rendre crédible une alternative.
Pensons-nous réellement qu’il est possible de mener une politique de gauche dans le cadre de cette Europe, sans maîtrise de la monnaie, des échanges économiques, etc ?
La démocratie dans cette construction européenne, lorsque le résultat du vote de 2005 à été volé, sans pouvoir s’y opposer ?
La réponse à ces questions doit être aussi notre différence avec cette droite honteuse au pouvoir.
Ne pas laisser au FN le terrain sur l’Europe.
La clarté sur ces questions, doit aussi nous permettre, de nous adresser à toute cette population, ouvrier(e)s, travailleurs pauvres, précaires, jeunes qui ne votent plus, et qui sont les premières victimes de cette mondialisation destructrice. Le changement ne se fera pas sans eux.
L’Europe que nous devons définir à l’inverse de celle qui existe actuellement, peux être un objectif mobilisateur pour notre continent, si elle se donne comme objectif une grande politique sociale pour celui-ci.
Non à l’Europe mortifère, oui à l’Europe sociale.

2/ De Claude B.
Je suis en gros d’accord avec cet article. Il n’y a pas d’issue en dehors d’une grande campagne de plusieurs mois à la rentrée orchestrée au niveau national dans les quartiers et les villages pour dénoncer les impostures diverses de la droite et des forces libérales pour dénoncer le  degré zéro de la politique, les ragots diffusés sur tous les media sur à peu près toutes les grandes questions.
Je participe à la vie de nombre d’associations, je fais des conférences sur les sujets sur lesquels j’ai quelque compétence. Mais je suis convaincu que dans notre bocal confortable, nous tournons en rond.