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L’Union des droites progresse dans le monde et y compris en France, la gauche se divise dans des stratégies perdantes

Que l’on regarde sur l’international, dans l’Union européenne, ou en France, la situation n’est guère brillante.

Politique internationale et conflits

Et si le rapport à l’international était l’un des moteurs de la poussée de l’extrême droite dans le monde entier (Hongrie, Suède, Italie et à un degré moindre au Chili, au Brésil, etc.) ? Alors que parallèlement la gauche est en recul presque partout. Et cette extrême droite vire au néolibéralisme sauvage et au soutien de l’impérialisme étasunien.

Pourtant l’agression condamnable de l’impérialisme grand-russe contre l’Ukraine est patente. Le fait que l’armée ukrainienne est dirigée de fait par l’OTAN est également patent (notamment sur les nouveaux matériels militaires, le renseignement, la formation des mercenaires, la mise au pas de l’Union européenne, etc.). Et qu’à moyen terme, le conflit va se déployer en Asie.

Un autre phénomène est nocif pour la gauche, c’est la croyance au fait que la guerre fait partie du passé, que l’Union européenne est là pour nous sauver. Pourtant les 200 000 morts dans l’explosion de l’ex-Yougoslavie n’ont pas suffi pour que la gauche comprenne dans sa majorité que la guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens (rappelez-vous le bombardement de l’OTAN sans accord de l’ONU dans l’ex-Yougoslavie). Qu’il faut à côté de la lecture des grands ancêtres de la gauche, lire aussi Sun Tzu, Machiavel et Clausewitz (ou regarder cette vidéo : https://m.youtube.com/watch?v=3R4h2bHXox0 !).

Et comme la gauche ne développe aucun discours de positionnement politique sur les guerres en dehors d’un “campisme” flou, elle apparaît beaucoup moins crédible.

Car sinon, la gauche, et y compris les extrêmes gauches, continueront à voir passer les trains comme des soumis aux impérialismes. Pourtant dans notre imaginaire, nous avons le Conseil national de la Résistance (CNR) qui a marqué une autonomie au sein des alliés et qui nous a sauvés de l’Amgot étasunien et permis la grande création de la Sécurité sociale avec ses quatre conditions révolutionnaires aujourd’hui détruites. Force est de constater que les droites européennes ont choisi rapidement l’alignement sur l’OTAN y compris l’Allemagne en privilégiant le moyen terme à ses intérêts court-terme. Et comme la gauche ne développe aucun discours de positionnement politique sur les guerres en dehors d’un “campisme” flou, elle apparaît beaucoup moins crédible.

Dans l’Union européenne, l’action conjointe d’Olaf Scholz, d’Ursula von der Leyen et Christine Lagarde prépare la mutation de l’Union européenne sous parapluie et direction étasuniens. 200 milliards pour que l’Allemagne devienne la première armée de l’Union européenne (UE) avec principalement l’achat des nouvelles armes américaines et non françaises, le projet de faire une UE à 36 pays en intégrant tout l’hinterland allemand dans l’UE, la fin du mirage du couple franco-allemand, l’augmentation de la fédéralisation sous une direction allemande grâce à l’hinterland allemand adoubé par l’OTAN.

Et pendant ce temps-là, en France

En France, les médias dominants néolibéraux nous organisent un festival médiatique de la gauche identitaire à partir des cellules « contre les violences sexuelles et sexistes » d’EELV et de FI. Des hommes sont jetés en pâture dans les médias alors qu’ils n’ont pas été condamnés par la justice et on peut craindre l’instauration d’une police des mœurs qui mélange allègrement des faits pénalement répréhensibles et ce qui relève de moments de la vie de couple parfois douloureux. Et là, Dupont Moretti a perdu une occasion de se taire, lui qui est ministre de la Justice et qui n’a rien fait pour créer les postes nécessaires pour que la justice soit plus à même de traiter les violences faites aux femmes dans de bonnes conditions. Car là est bien la solution plutôt que dans les incantations moralistes favorables à des justices privées avec le soupçon que cela soit mené pour la lutte des places pour la succession de Jean-Luc Mélenchon et de Julien Bayou, séquence qui permet au Gorafi un trait d’humour (article « EELV : Julien Bayous sera remplacé par Denis Baupin » : https://www.legorafi.fr/2022/09/29/eelv-julien-bayou-sera-remplace-par-denis-baupin/).

Ce néoféminisme bourgeois tend à masquer dans les médias le féminisme universaliste concret et surtout les problèmes économiques et sociaux : baisse des salaires réels, attaque tous azimuts de la sphère de constitution des libertés (école, services publics, sécurité sociale), etc. Pire que cela, ce sont les mêmes adeptes de la gauche identitaire néoféministe qui développent l’idée que les signes religieux sont des vêtements en développant la conception néolibérale de la liberté du « je fais ce que je veux » alors que la conception gauche républicaine de la liberté est « je développe mon autonomie par rapport à mon environnement ». Dans le premier cas, le néoféminisme bourgeois met sur le même plan les mollahs qui après avoir tué Mahsa Amini et des dizaines de morts dans les manifestations, ont blessé plus de 3000 personnes et ceux qui en France estiment que le voile n’est pas un simple vêtement. Pire, une députée injurie ces derniers par l’injure gitane « mangez vos morts ». Sans aucune honte. Dans le deuxième cas, on défend la laïcité et donc la loi de 1905 dans sa forme initiale et les trois circulaires de Jean Zay du Front populaire devenu depuis la loi du 15 mars 2004.

Pourtant, en France, la gauche a rendez-vous avec sa stratégie. Car, elle recule dans les zones rurales et périphériques et elle progresse dans les villes-centre et leurs banlieues permettant ainsi au RN de multiplier par 11 leur nombre de députés grâce aux zones rurales et périphériques depuis que la gauche a abandonné la classe populaire ouvrière et employée et les jeunes de moins de 35 ans principalement en zones rurales et périphériques. Nous avons rappelé que la NUPES ne s’est pas développé en voix : elle fait comme nous l’avons dit, au premier tour des législatives de 2022, 11,2 % des personnes en âge de voter (une fois défalqués les abstentions, les votes blancs et nuls et les augmentations des non-inscrits), ce qui pour l’instant ne la place pas dans une situation proactive avec 70 % de la classe populaire ouvrière et employée et des jeunes de moins de 35 ans hors des votes exprimés aux législatives qui est toujours la bataille centrale pour pouvoir agir.

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