Le bout du tunnel – Du suicide collectif au renouveau de la gauche française, par Jean-Claude Rennwald

Jean-Claude Rennwald, journaliste, politologue, dirigeant syndical (Union syndicale suisse et Unia – le plus grand syndicat de Suisse qui représente les intérêts des employés du secteur privé) et ancien député (PS) au Conseil cantonal suisse. C’est un ouvrage dense qui parcourt la situation politique de la gauche française du XXe siècle et…

Bernard Ravenel, une vie de militant

Bernard Ravenel était né en 1936 dans un milieu assez modeste. Sa mère était une institutrice laïque dans un village de la Sarthe et s’était remariée avec un cheminot, mort prématurément de tuberculose, une maladie dont souffriront plusieurs membres de la famille de Bernard Ravenel, lui y compris. Si sa…

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L’Union des droites progresse dans le monde et y compris en France, la gauche se divise dans des stratégies perdantes

Que l’on regarde sur l’international, dans l’Union européenne, ou en France, la situation n’est guère brillante. Politique internationale et conflits Et si le rapport à l’international était l’un des moteurs de la poussée de l’extrême droite dans le monde entier (Hongrie, Suède, Italie et à un degré moindre au Chili,…

LA CITÉ DU TRAVAIL, UNE SOLUTION AUX IMPASSES DE LA GAUCHE ?

Roland Gori est président de l’association Appel des appels, professeur honoraire des Universités, psychanalyste. Dernier ouvrage paru : Et si l’effondrement avait déjà eu lieu. L’étrange défaite de nos croyances, Paris, LLL, 2020.

L’enfer, c’est la vérité perçue trop tard

Combattre les décapitations des conquis sociaux des trente dernières années demande de comprendre comment cela a été possible. Il faut donc remonter aux causes : la crise du capital dès la fin des années 60 bien sûr, mais aussi la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle lancée par une avant-garde…

Déjouer les leurres de la pensée de gauche

Ce premier numéro de l'année paraît avec un retard (dû à des problèmes informatiques) que nous prions nos lecteurs d'excuser. Nous tenons par ailleurs à remercier très chaleureusement tous ceux qui nous ont bien concrètement et généreusement encouragés par un don financier fin 2020. Et à vous assurer tous, dans…

Espagne/Grande-Bretagne/France : où en est la gauche ?

Malgré la fronde de la majorité parlementaire du parti travailliste britannique contre Jeremy Corbyn, ce dernier s’est renforcé à la tête du parti. Les élections régionales espagnoles en Galice et au Pays basque ont montré une légère poussée de la droite et de Podemos au détriment des autres partis. En France, la décomposition des partis de la gauche de la gauche se poursuit. Seule, pour l’instant, la candidature de Jean-Luc Mélenchon suscite un espoir à gauche. Mais tout cela s’effectue dans le cadre d’un effondrement prévisible de la gauche toute entière (gauche de la gauche et gauche gouvernementale). La question se pose donc de savoir si on peut éviter un deuxième tour « droite versus extrême droite ».

Grande-Bretagne

Avec 77 % de participation au sein du parti travailliste britannique, 61,8 % des voix, soit 313.209, sont allées à Jeremy Corbyn, contre 193 229 à Owen Smith, le candidat de la majorité des députés de la formation. A noter que Jeremy Corbin a fait 61 000 voix de plus qu’en 2015.

Pour comprendre l’enjeu politique, il faut savoir que la majorité des députés et Owen Smith sont des néolibéraux, européistes alors que la base sociale ouvrière du parti travailliste a voté le Brexit. Ce scrutin était devenu nécessaire depuis que la majorité des députés avaient reproché à Jeremy Corbyn d’avoir soutenu avec peu de ferveur l’option de rester dans l’Union européenne. La majorité puissante qu’a obtenue Jeremy Corbyn est due au soutien des syndicats, des ouvriers, des employés et des jeunes qui ont voulu rompre avec les politiques néolibérales de la direction d’avant 2015. (suite…)

« A demain Gramsci », de Gaël Brustier

En cette fin d'année morose pour les républicains en général et la gauche en particulier, voila un livre à recommander pour ceux qui croient encore en la possibilité d'une gauche des idées tournée vers l'action. Avec A demain Gramsci (édition du Cerf, 2015), Gaël Brustier nous livre une analyse aussi…

Retrouver, à gauche, les valeurs de la laïcité

La laïcité a des objectifs ambitieux et indissociables : liberté de conscience, égalité des personnes indépendamment de toute considération de croyance, de sexe ou d’origine, construction d’un avenir commun dans un pays où l’accueil des différences se fait dans le respect des valeurs de la République. La laïcité est un…

Pour sortir de l’impasse, réconcilions la gauche avec la laïcité et la nation

Toutes les gauches en Europe ont été traumatisées par les nationalismes de droite et d’extrême droite du XXe siècle. Sauf le communisme soviétique. Après son écroulement fin des années 80, le néolibéralisme, devenu l’idéologie dominante, s’installe partout. Même les gauches anti-néolibérales sont influencées par l’idéologie libérale. Nous y reviendrons plus loin.

Sur d’autres continents, il en va autrement. En Amérique latine, le patriotisme est très marqué à gauche depuis la résurgence de la « Révolution bolivarienne » à la fin du siècle dernier. Même en Grèce, on ne peut pas comprendre la victoire de Syriza sans la dimension patriotique. Allons au bout du raisonnement, dans le monde actuel, nous disons pas de transformation sociale sans dimension patriotique. C’est déjà ce que disait le grand Jean Jaurès. Il développait l’idée que la transformation sociale et politique en France et en Europe devait lier les ruptures sociales de grande ampleur (y compris, disait-il, de l’entrée de la démocratie dans l’entreprise, ce qu’ont oublié toutes les gauches françaises) avec le patriotisme de gauche contre le nationalisme de droite et d’extrême droite, aujourd’hui alliés au néolibéralisme et que la bourgeoisie utilisera quand bon lui semblera. (suite…)

Sur la distinction droite/gauche

A propos de l'article de Didier Hanne Voir https://www.gaucherepublicaine.org/debats/mines-defaites-et-flambee-dorthodoxie-a-gauche/7395476) J'ai beaucoup apprécié de lire enfin un papier en défense de Michéa. Un gars que j'ai découvert il y a moins de deux ans et depuis j'ai lu pas mal de ses bouquins. J'assimile assez bien son concept de libéralisme culturel…

Pourquoi devons-nous passer d’une gauche de la gauche à une gauche de gauche ?

Gauche de gauche : l’expression « gauche de gauche » vient d’une tribune de P. Bourdieu, « Pour une gauche de gauche », publiée dans le Monde du 08/04/1998. Au lendemain d’élections de présidents de région alliés au FN, Bourdieu y fustigeait la gauche de gouvernement (Jospin, Chevènement, Hue, Voynet), menant depuis longtemps « une politique instrumentale et cynique, plus attentive aux intérêts des élus qu’aux problèmes des électeurs » (déjà !), qui déçoit les électeurs de gauche.
Cette expression est reprise encore récemment dans des titres de livres ou d’articles, mais la « gauche de gauche » de Bourdieu n’est pas la nôtre. D’une part, Bourdieu précisera lui-même, dans une interview ultérieure à Télérama (idem), que s’il appelle de ses vœux « une gauche vraiment de gauche », c’est uniquement en tant qu’intellectuel, et que parler de « gauche de la gauche » renvoie à un positionnement politique qui ne le concerne pas. D’autre part, selon lui, une « vraie gauche » doit dépasser « la prétendue fatalité des lois économiques » et s’atteler à « humaniser le monde social », ce qui est bien le projet de ce que nous appelons « gauche de la gauche » ; c’était le nom que s’était donné une liste de l’époque et qui est repris aujourd’hui pour d’autres tentatives de constituer des listes de « gauche pour de vrai », allant de la gauche du PS au NPA en passant par le PG, tentatives qui se heurtent le plus souvent aux stratégies partisanes nationales. (suite…)

Recherche gauche désespérément…

Cette semaine a concentré tout le dur de la crise de moralité politique. Au point que Alain Duhamel, qui s’est dit “atteint”, “choqué”, “écœuré” par l’accumulation de ces affaires, a décidé d’abandonner sa chronique politique matutinale sur RTL : « ma considération pour le monde politique actuel s’est dégradée. Le débat s’est abaissé, les personnages ont rapetissé et les populismes ont progressé ».
En effet, on a vu un ancien ministre mis en examen pour “escroquerie en bande organisée”, largement reçu dans médias pour promouvoir son livre-plaidoyer pro domo. On a vu un ancien ministre du budget, J. Cahuzac, renvoyer à ses chères études, en refusant de lui répondre, la Commission parlementaire qui l’interrogeait sur les conditions de son aveu de fraude fiscale, tandis que le même jour, un alter ego, DSK, était entendu au Sénat, devant lequel il exposait des banalités sur la crise financière. (suite…)