Des difficultés pour lire cette lettre ? Cliquez ici : lettre en ligne - Pour vous désabonner, ici : désinscrire

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°542 - mardi 5 juin 2007

Envoyé à 96 courriels inscrits

Mode d'emploi:

Adhésion de soutien:
Bien que le journal électronique soit rédigé par des contributeurs non rémunérés, nous devons faire face à des frais (notamment informatique). C'est pour cela que votre aide financière est la bienvenue pour nous permettre de continuer à vous informer sur les combats de la Gauche Républicaine et Laïque. Pour ce faire vous pouvez faire une adhésion de soutien en vous inspirant du barème ci-après et en nous envoyant sur papier libre vos Noms, Prénoms, Adresse et courriel à :

Les Amis de ReSPUBLICA
27, rue de la Réunion
75 020 PARIS

Barème indicatif :
Chômeurs, RMIstes, Etudiants: 10 euros
SMIC et au-delà: entre 25 euros et 100 euros

1 - chronique d'Evariste

1 - Législatives : la chasse aux « minorités visibles »

Depuis 2002, au Parlement, suite au vote de la loi sur la parité, que certains considèrent comme de la discrimination positive, il y a davantage de femmes sur les bancs.

Au gouvernement, Nicolas Sarkozy a été encore plus loin, observant les principes de parité dans la composition du premier gouvernement Fillon. Même les féministes les plus radicales n’ont pas osé remarquer qu’il y avait quinze ministres, et huit hommes pour sept femmes.

L’élection législative de 2007 est passée sur un autre terrain. Partant d’un constat réel, une représentation nationale qui ne correspond pas à la réalité de la France d’aujourd’hui, des candidats de tous bords, dans certaines circonscriptions, flattent le vote communautariste, s’appuyant sur les religieux majoritaires du lieu de vote, ou surfant sur les « minorités visibles ».

La nomination de Rachida Dati au ministère de la Justice a suscité de la part de l’extrême droite les commentaires qu’on pouvait attendre d’elle. Le Pen ne la considère pas comme une vraie française, fini le discours sur la dalle d’Argenteuil, cela n’est pas payant électoralement, on revient aux fondamentaux !

Le vote religieux est également très courtisé. Sarkozy avait séduit les intégristes islamistes, notamment en leur livrant clés en mains le Conseil français du Culte Musulman, en 2003. Ceux-ci ne juraient alors que par lui.

Mais depuis sa prise de position nette, lors de l’affaire des caricatures, et son témoignage en faveur de Charlie Hebdo, il est tombé en disgrâce. Mais localement, cela s’arrange bien. Ce proche de Sarkozy, ancien ministre, candidat aux prochaines législatives, a vu l’imam de sa ville tenir ces propos : « Chaque voix pour lui, c’est une pierre de plus pour la mosquée ».

Mais nationalement, c’est François Bayrou que les intégristes de l’UOIF ont plébiscité, au Bourget, avant les présidentielles. Il est vrai que le président de l’UDF avait été le seul candidat à répondre en personne, avant les présidentielles, à l’invitation de l’Union des Associations Musulmanes du 93, qui a lancé une démarche pétitionnaire pour interdire qu’on critique l’islam, et a organisé une manifestation haineuse contre la République laïque, dans les rues de Paris, sur cette question.

La candidature, sous les couleurs du Modem, de l’ancien champion olympique de judo, militant islamiste, Djamel Bouras, qui a été jusqu’à manifester pour la chaîne du Hezbollah Al-Manar, est un autre gage de Bayrou, qui doit désespérer les laïques qui, tel Corinne Lepage, croyaient à ses discours républicains.

La nomination au gouvernement de Christine Boutin, conseillère diplomatique du Vatican, au ministère du logement, est un signe fort envoyé aux milieux traditionalistes catholiques.

Mais d’autres candidatures UMP, comme celle de Jean-Marc Roubaud, dans le Gard ou celle de Grosdidier, député de Moselle, ne pourront qu’être bien vues par les responsables musulmans. Roubaud a demandé, lors de l’affaire des caricatures, une loi réintroduisant le délit de blasphème, tandis que Grosdidier voudrait que la France se transforme en concordat d’Alsace-Moselle, et multiplie les demandes législatives de remise en cause de la loi de 1905.

Autour des « minorités visibles », il y a le meilleur, et le pire. De nombreux rédacteurs de Respublica ont milité avec de vrais laïques et féministes, comme Fadela Amara, Mimouna Hadjam, Mohamed Sifaoui, notre collaborateur Kebir Jbil, Karim Zeribi, Assane Fall, Nasser Ramdane, Messaoud Bouras, Chahla Chafik, Mohamed Pascal Hilout, Mohamed Abdi, Sihem Habchi, etc.

Et nous avons été confrontés à de véritables communautaristes anti-laïques, souvent très agressifs, partisans du voile à l’école, comme Houria Bouteldja, Saida Kada, Saïd Bouamama, Mouloud Aounit, Alima Boumedienne, Halima Bensadia et tous les signataires de la pétition « Les Indigènes de la République ».

Pour ces législatives, certains parachutages, dans ce contexte, sont parfois difficiles. Ainsi, Malek Boutih, dont le discours républicain a toujours été clair et courageux, a des difficultés à s’implanter en Charentes-Poitou, malgré l’appui de Ségolène Royal. On se souvient que le communautariste anti-laïque Jack Lang avait été, lui, parachuté sans aucun souci à Boulogne.

Dans un autre registre, l’exemple de Mouloud Aounit est particulièrement révélateur. En tant que président du Mrap, il a relayé depuis des années toutes les revendications communautaristes des islamistes. Il a été dans le staff de campagne de Marie-George Buffet, cette dernière espérant récupérer grâce à sa présence le vote des musulmans qu’il se vantait de lui apporter.
On a vu le résultat. Aounit a postulé pour les législatives, mais les militants communistes de la circonscription de La Courneuve n’ont pas voulu de lui, lui préférant une militante laïque issue de l’immigration, Meriem Derkaoui, et le maire de La Courneuve, Gilles Poux. Aujourd’hui, il tente de salir le Parti communiste, et toute la gauche, en disant qu’ils refusent d’intégrer les minorités visibles (dont il s’affirme le représentant), et mène une bataille totalement communautariste, mêlant le conflit israélo-palestinien à sa campagne, s’attirant les pires soutiens.

Parfois, au Parti socialiste, la recherche de candidats des « minorités visibles » se cumule à des règlements de compte internes qui ne peuvent qu’amuser la droite. Ainsi, dans le vingtième arrondissement parisien, le député-maire Charzat devait laisser la place à une femme (parité) représentant d’autre part les minorités visibles. Dans l’équipe de Charzat, il y a une jeune militante talentueuse, Sophie Chikirou, d’origine kabyle, âgée de 27 ans, auteur d’un récent ouvrage sur la laïcité. Seul problème, Sophie, comme son maire, est fabiusienne, et la direction Hollande profite de ces contraintes pour régler quelques comptes en interne. Elle envoie donc dans le vingtième arrondissement une collaboratrice de Delanoë, George Pau-Langevin, qui, antillaise, pense pouvoir capter le vote d’une communauté nombreuse dans l’arrondissement.

Résultat : un duel fratricide dans cet arrondissement, où Charzat, qui va se faire exclure, se présente, avec Sophie Chikirou comme suppléante, au nom des principes républicains, en accusant la direction du PS de jouer sur le communautarisme.
Que dire d’un PCF où un André Gérin doit se sentir bien seul, face aux ambiguïtés de Marie-George Buffet, et aux amis de Braouzec et d’Aounit.
Que dire, chez les Verts, de la candidature, soutenue par Dominique Voynet en personne, du maire adjoint de Roubaix, Slimane Tir, par ailleurs vice-président de la communauté urbaine de Lille, dont le nom et les pratiques ont été fréquemment cités dans la presse locale, et nationale, dans une ville considérée comme le laboratoire de l’islamogauchisme et du communautarisme, sans que cela ne dérange outre-mesure Martine Aubry.

On ne dira jamais suffisamment qu’un candidat aux législatives représente l’ensemble de la population. Les « minorités visibles » se cantonnent-elles aux enfants issus de l’immigration, ou à celles qui font le plus de bruit ? Voulons-nous, au Parlement, des représentants élus sur des bases communautaristes, voire ethniques, s’appuyant sur la discrimination positive ?

Ce serait segmenter la population et ses représentants en fonction de leurs origines, de la couleur de leur peau, de leurs pratiques sexuelles ou de toute autre particularité.

Cela ne pourrait que déboucher sur des replis et des conflits identitaires mettant en danger le « vivre ensemble ».

On ne peut que répéter que la gauche doit régler cette question, et qu’aucune réponse républicaine alternative à la politique de Nicolas Sarkozy ne pourra se faire tant qu’on tolérera les ethno-régionalistes et les « Indigènes de la République » dans des majorités régionales ou nationales attrape-tout.

Il n’y a qu’une « minorité visible » dont l’absence, manifestement, n’interpelle pas grand monde : il n’y aura pas d’ouvrier ni employé travaillant dans le secteur privé au prochain Parlement.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - société

1 - Réaction au texte « La brute et l’éducateur » (Respublica 541)

Cher Evariste,

C’est la première fois que je réagis avec autant de précision à un article car je suis horrifiée, absolument horrifiée.

Que dans un « conflit de bas étage » (terme emprunté à l’auteur : « (« Ah! Tu m'as fait le doigt !» expression qui évoque le bras d'honneur très usité dans les conflits de bas étage). ») un homme soit attaqué, cela est bien qu’inquiétant assez banal et courant. Bien entendu, j’envoie toute ma sympathie à l’homme qui est à l’hôpital et sa famille et lui souhaite un prompt rétablissement. Mais l’horreur qui me saisit vient du langage employé pour définir l’agresseur. Que celui qui se retrouve blessé soit décrit comme : « Toujours souriant, toujours optimiste, il est éducateur des rues. C'est dire qu'il en a rencontrés des cas de délinquance, des jeunes violents, malheureux, sans repères auxquels il faut parler fermement mais sans brutalité. » m’exaspère car, bien que je comprenne la position de l’auteur de cet article, je ne puis la partager.

« La communication, c'est un peu le métier de mon neveu : il connaît... » dit-il. Et bien apparemment, il connaît peut-être, hélas moins qu’il ne le pensait. Et l’auteur de l’article non plus. Car je pense qu’à partir du moment où l’on décrit des êtres humains (tout aussi victimes du système que celui qui se retrouve à l’hôpital) comme des bêtes furieuses, des brutes, des êtres à demi-sauvage et j’en passe (voir les citations ci-dessous, les italiques sont de moi), la communication, n’est plus possible et ne le sera jamais car on ne les considère pas comme des humains et on ne les approche, inconsciemment pas de la bonne manière.

« Educateur d'un naturel pacifique, raisonneur, conciliateur, à la fois ferme et amical, une relation d'humanité s'instaurait entre lui et ces êtres à demi sauvages qu'il s'agissait de rassurer et de dompter pour leur ouvrir une place dans le corps social. »

« décoché par une jeune brute aux muscles d'acier »

« cette brute doit son efficacité à une longue pratique de la boxe. Ses poings sont d'autant plus redoutables qu'il les met au service d'une haine primaire, accompagnée d'un langage sommaire et ordurier: « Je vais t'emplâtrer!" avait-il prévenu, à plusieurs reprises, auparavant. » Je peux vous assurer que si une personne me tient un tel langage, je vais éviter de discuter avec elle quoi que ce soit. Et surtout pas l’approcher avec condescendance, car ce serait à coup sûr déclencher son agressivité.

« Il faut bien expliquer à ces gens-là, très frustes, qu'une antenne privée placée sur un toit privé est à usage privé et que la formule simpliste « Lève-toi de là que je m'y mette » relève d'une loi de la jungle et n'a pas cours dans une société civilisée... »

« toute parole raisonnable, conciliante, est perçue par la brute comme un signe de faiblesse qui va déclencher la violence. »

« communication impossible, la jeune brute projette »

« Certes, la psychiatrie saurait poser un diagnostic sur ces mécanismes de projection. Elle saurait établir, par là-même, la dangerosité du personnage. »

« certains êtres, déséquilibrés à ce point, ne peuvent se corriger par le raisonnement et les bonnes paroles et que, dès lors, pour se protéger et protéger les siens, il convient de les tenir à distance et de les empêcher de nuire. »

« d'un déséquilibre mental ou d'un individu qui, faute d'éducation ou de structures mentales est resté à l'état brut de la bête malfaisante et gratuitement agressive »

« Cet être fruste et inquiétant, »

« s'être trouvé sur le passage d'une brute de cette espèce. »

« auprès de la brute »

« la bête furieuse laissée libre »

« l'immolation d'un honnête citoyen par la jeune brute aux muscles d'acier. »

« de retenir la brute. »

« sinistre individu » et « le dangereux personnage est toujours en liberté !... » sont les seuls moment où l’on pense que cet auteur sait de quoi il parle. Mais lorsqu’il affirme : « Auquel cas on ne pourrait même pas leur en vouloir: quand on a peur pour les siens et que l'insécurité règne dans la rue, la lâcheté peut se comprendre. »

Quant à cette dernière citation, je suis en total désaccord avec aussi. Si tout le monde avait pensé de cette manière lâche, la France et toute l’Europe serait maintenant sous la coupe du nazisme hitlérien.

Bon, il me fallait réagir.

Amitiés,

Murielle Lucie Clément Amsterdam

2 - Avant d’être républicain de gauche, moi aussi j’ai été angélique

Cher Evariste,

Tout d'abord, merci pour avoir donner un écho à mon témoignage. Pour le moment, ReSPUBLICA est le seul journal à l'avoir fait. Depuis cette parution je reçois de nombreuses réactions, chaleureuses, compatissantes envers la famille de la victime et gratifiantes aussi par rapport au contenu de mon texte.

Dans ce concert de réconforts et de louanges, une seule fausse note : la lettre de Murielle Lucie Clément que vous avez l'amabilité de me transmettre. Enfin une critique négative, me suis-je dit, pensant qu'il est quelquefois utile d'être remis en question sans ménagement. Mes autres correspondants sont horrifiés par l'agression que je relate, cette dame est horrifiée par les mots qui dénoncent l'agression. J'ai été très surpris et j'ai eu mal dans un premier temps. Parce qu'il est vrai que ce n'est pas de gaîté de coeur que j'ai employé certains qualificatifs pour décrire l'agresseur. C'est très dur de constater que certains humains s'éloignent de l'humain. En ce sens, je rejoins Murielle, car moi aussi je suis "horrifié" par mes propres mots. Je me souviens avoir longtemps hésité à employer l'expression "bas étage" pour qualifier les gestes et propos orduriers. Pensant que cela risquait d'être interprété comme du mépris à l'encontre d'une classe sociale. Comme si je me posais en défenseur d'un ordre bourgeois.

Je ne connais pas ni la vie, ni les livres de Murielle Lucie Clément. Je le regrette car cela me permettrait peut-être de comprendre sa réaction. D'un autre côté, si cette écrivaine connaissait ma vie et mes livres, elle n'aurait pu me soupçonner ni de condescendance, ni de mépris envers les gens simples.

Car, enfin, reprendre mes expressions, comme elle le fait, en les sortant de leur contexte, me fait passer pour un affreux bourgeois, voire un facho. Cela ressemble à une analyse de contenu où l'on dénombre les expressions à caractère stigmatisant (tels que "brute", "frustes", "loi de la jungle", etc.). Et ces expressions sembleraient expliquer, voire justifier l'agression. Mais ce n'est pas une analyse de contenu sérieuse, car elle ne porte que sur un texte de l'auteur, précisément un texte qui traduit une émotion ponctuelle, face à un événement ponctuel. Murielle oublie que le langage qu'elle réprouve succède à l'agression, ne la précède pas. Il y a dans ce raisonnement comme un défaut de logique temporelle. Cet homme ne frappe pas parce qu'on le traite de "brute", on le traite de "brute" parce qu'il frappe.

Dans un premier temps, la condamnation de mes propos me fait mal, compte tenu que je suis issu d'un sous-prolétariat, que j'ai vécu toute ma jeunesse dans une cité HLM et que, toute ma vie, je me suis battu, dans la limite de mes moyens, pour défendre les gens de milieux défavorisés, pour lutter contre les idées admises et l'ordre établi, contre l'intolérance et le racisme, contre l'intimidation culturelle qui permet à une société bourgeoise d'évincer de la culture toute une catégorie de pauvres gens ... Bref, cela explique pourquoi j'ai été "horrifié" par le mot "horrifiée" que ma lectrice emploie à l'encontre de mon texte.

Passé cette première réaction où j'ai failli avoir honte de moi-même, de mon langage, de ma "condescendance", de mon mépris de certains êtres, vint le temps d'analyser les paroles de ma détractrice. Il me vint le souvenir du procès que certains avaient fait à Chevênement pour avoir qualifié de "sauvageons" les jeunes prédélinquants des quartiers dits sensibles. Là aussi, on oublie les faits (agression, coups, vols, délits, actes d'incivilité) et on retient les mots qui porteraient atteinte à la dignité de l'agresseur.

Bienheureusement Murielle "envoie toute sa sympathie à l'homme qui est à l'hôpital et à toute sa famille". Merci, Murielle, c'est gentil (je suis inclus dans cette famille, donc dans votre sympathie, malgré l'horreur que vous inspire mon discours !) . Mais je pense que cette dame n'en est pas à une contradiction près : par exemple, après avoir avancé l'hypothèse que l'éducateur aurait eu quelque faiblesse dans sa compétence à communiquer, elle reconnaît quelques lignes plus loin que face au langage de l'agresseur ("Je vais t'emplâtrer!") elle aurait pris la fuite. "Je peux vous assurer, avance-t-elle, que si une personne me tient un tel langage, je vais éviter de discuter avec elle quoi que ce soit." Je crois que sur ce point elle a raison, la discussion, face à cet être qu'elle me reproche de qualifier de "brute", est impossible. Et mon neveu, en effet, a fait preuve d'une trop grande foi en l'homme en essayant de maintenir la communication contre vents et marées. Et d'ailleurs, au-delà des sévices physiques qu'il a subis, la plus grande atteinte douloureuse, le plus grand désespoir de cet éducateur résident dans ce constat de l'échec de la communication. Murielle n'aurait pas eu le loisir d'échouer puisqu'elle se serait enfuie, et tant mieux pour elle.

J'ai essayé de comprendre l'idéologie de ces personnes qui confondent volontiers l'agresseur et l'agressé. Je la connais cette idéologie, elle a été la mienne quand j'étais adolescent et que j'accusais la Société de tous les maux pour justifier ma révolte contre l'autorité. Elle est admirablement définie par une parenthèse de Murielle Lucie Clément, parenthèse incluse dans le paragraphe traitant de la communication, où elle écrit que les agresseurs sont "tout aussi victimes du système que celui qui se retrouve à l'hôpital". Le mot est lâché : le système...

Bien sûr, plus de coupables au plan individuel, c'est la faute du système, et mon texte, d'après Murielle, fait partie du système. Mes mots écrasent ce pauvre agresseur qui n'est qu'une victime du système. Merci, Murielle, votre réaction est utile car elle nous renvoie, en raccourci et comme un miroir, l'illustration de nos erreurs, nous idéalistes de gauche, qui avons pêché, à travers notre générosité, notre foi en l'homme, par trop de mansuétude à l'égard des bourreaux, sous-estimant les dégâts commis chez les victimes, effaçant la responsabilité individuelle pour la reporter sur le système en général. Puisque c'est le système qui produit le délinquant. Ce qui est vrai d'ailleurs, mais cela nous dispense-t-il de nous en protéger ? Cela nous dispense-t-il d'exprimer notre horreur de l'acte criminel ? Une note d'optimisme : les lettres d'encouragement que je reçois des lecteurs de Respublica, montrent, dans leur unanimité (moins une), que les Républicains de gauche ont maintenant compris le point vulnérable de leur idéal de générosité, qui aura laissé trop longtemps, à la droite et à son extrême le loisir d'exploiter à son bénéfice le sentiment d'insécurité des citoyens.

Il reste à faire comprendre aux électeurs qui, par peur de l'insécurité, se laissent tenter par des discours extrêmes, qu'une fois le fascisme installé, les voyous ne seront plus dans la rue, ils seront au pouvoir.

Claude-Bernard Berkowitz

3 - politique française

1 - Les Indigènes de la République vont-ils diriger les Verts des Yvelines ?

Mes amis Verts laïques (il y en a plus qu’on ne croit) m’ont signalée que mon dernier article, paru dans Respublica 540, qui épingle l'interview, publiée dans le Courrier des Mantes, du candidat Vert, communautariste et partisan d'une laïcité ouverte, Mohamed Sik, et qui dénonce également ses étranges, mais efficaces, pratiques de recrutement interne, avait mis le feu aux poudres sur les listes de discussion internes des Verts, non seulement dans les Yvelines, mais également en région parisienne et dans toute la France. Je ne croyais pas que j’étais aussi lue.

Une de mes copines laïques, qui en a plus qu’assez des communautaristes et des gauchistes (souvent les mêmes) sévissant chez les Verts, m’a fait voir, chez elle, sur son ordinateur les meilleurs passages de ces discussions internes. Ce n’est pas triste !

Parmi mes contradicteurs figure la porte-parole des Verts Yvelines, Nabila Keramane. Elle menace de me poursuivre devant les tribunaux, m’accusant d’avoir jeté l’opprobe sur l’ensemble du parti des Verts.

Loin de moi l’idée de renvoyer dos-à-dos tous les Verts. J’ai le plus grand respect pour des militants impliqués dans les combats sociaux, et qu’on voit régulièrement dans les manifestations.

J’ai beaucoup de considération pour les militants de l’association « Laïcité - Ecologie - Association » (Lea) qui, courageusement, mènent un combat laïque et féministe, souvent en terre hostile. Même si j’ai des désaccords avec eux, notamment sur le jacobinisme et les langues régionales, ainsi que sur le nucléaire, je sais que ce dont des militants sincères avec qui le débat fraternel est possible. C’est loin d’être le cas avec d’autres militants Verts, dont l’intolérance et l’agressivité, dès qu’on n’est pas d’accord avec eux, est hors du commun, en interne comme en externe.

Ainsi, une militante de l’Ufal avait-elle été qualifiée, lors d’un débat où elle était invitée par les Verts des Yvelines, à Saint-Quentin-en-Yvelines, de militante d’extrême droite, par une Verte locale. D’autres, dans leurs textes internes, qualifient Respublica de journal utilisant des méthodes fascistes, rien de moins !

Il faut savoir que la porte-parole des Verts Yvelines, qui nous menace, est une des premières signataires du texte « Nous sommes les Indigènes de la République » que l’hebdomadaire « Marianne » qualifiait de néo-raciste, et qui segmente la société française entre les fils de colonisés et les fils de colonisateurs. Je m’interroge sur une organisation qui nomme comme porte-parole une militante capable de signer un tel texte.

Bien que résidant au Vésinet, qui est le Neuilly des Yvelines, Nabila Keramane fut candidate aux législatives partielles du Mantois, en 2004. Certains idéologues Verts avaient dû penser que cela serait payant électoralement de présenter, notamment au Val Fourré une « fille de colonisée », comme disent les « Indigènes », même si elle vit dans un endroit bien éloigné des réalités sociales de cette circonscription. Pas de chance, la candidate fera le piteux score de 3,2 %, bien loin des 10,4 % obtenus par le leader Vert du Mantois, Stéphane Bernard (autre défenseur acharné du voile à l’école), lors d’une cantonale datant de 2001.

Sans doute dépitée, la porte-parole des Verts Yvelines oubliera de rendre ses comptes de campagne dans les délais, ce qui, outre le manque à gagner pour son organisation, lui vaudra d’être déclarée inéligible un an par le Conseil Constitutionnel.

Cette fois, elle se présente dans une autre circonscription, à Trappes, ce qui d’ailleurs n’enthousiasme pas tous les Verts locaux, notamment ceux de Saint-Cyr l’Ecole.

Pour revenir à mon article, certains militants Verts me reprochent de ne pas en avoir dit davantage sur le candidat des Mureaux, notamment sur le résultat de son passage à la Ligue des droits de l’Homme. J’aurais pu également parler de la tendance ZEP, animée par Patrick Farbiaz, ancien attaché parlementaire de Mamère, et par Bernard Dréano, Indigène de la première heure, et membre d’Attac tendance nouvelle direction. Comme quoi je ne suis pas si méchante !

D’autre part, je fais partie des militantes qui considèrent que les divergences se règlent par le débat démocratique, et pas devant les tribunaux. Je suis certaine que, dans les Yvelines, la majorité des militants Verts, en dehors de la tendance « Indigènes de la République », pense la même chose.

Alors, plutôt que des menaces de tribunaux, pourquoi pas un vrai débat démocratique entre les Verts et Respublica ?

Voir ce papier que mon amie Jeanne Bourdillon avait écrit, sur la laïcité et les Verts, en novembre 2006. Il n’y a pas un mot à retirer.

Lucette Jeanpierre

2 - Réponse de membres du Mrap à Mouloud Aounit

La réponse de Mouloud Aounit transmise à l’AFP après la demande de démission faite par nombre d’entre nous provoque notre réprobation totale, nous confirmant que le président du Mrap s’enlise dans une orientation politique où tous les coups lui semblent dorénavant permis pour dévoyer le débat engagé dans notre mouvement et disqualifier les voix critiques.

Jamais un débat n'a existé au sein du Mrap opposant pro- et anti-Palestiniens ou pro- et anti-Israéliens pour la simple raison que le Mrap, et Mouloud Aounit en particulier, ne s'est jamais affirmé pro-Palestinien ou anti-Israélien. Le Mrap a toujours lutté pour la coexistence de deux Etats vivant en paix, promue par les accords d’Oslo - pour la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien comme pour le droit à l’Etat d’Israël d’exister dans les frontières de 1967. Engagé dans le « Collectif national pour une paix juste et durable au Proche-Orient », il s’est toujours opposé à la colonisation par l’Etat d’Israël des Territoires palestiniens.

Le fait de faire campagne ou le « thème » de campagne de Mouloud Aounit ne sont pas non plus en cause, mais l’instrumentalisation faite par lui du Mrap à des fins électoralistes personnelles et sa volonté de conserver en même temps la présidence du Mrap.

En faisant glisser le problème sur le terrain du Proche-Orient, Mouloud Aounit dévoie d’une façon nouvelle et inquiétante le débat engagé dans le Mouvement. Il impose une orientation qui s’inscrit dans la mouvance de la ligne politique communautariste revendiquée par certains courants politiques pour qui la cause palestinienne n'est qu'un prétexte, et qui instrumentalisent le conflit du Proche-Orient pour traiter en bloc de « sionistes » les opposants au terrorisme pratiqué par certains groupes palestiniens ou ceux qui s’opposent à une emprise communautariste et religieuse.

Cet amalgame est devenu courant sur des sites comme « Les Ogres » de Dieudonné, sur le forum musulman « Mejliss » lié au site « Oumma.com »…, qui diffusent déjà des messages accusant les opposants à l'actuelle direction du Mrap d'être des « sionistes » infiltrés. En nous accusant de le considérer comme trop pro-Palestinien, Mouloud Aounit conforte certaines des thèses plus que contestables propagées par ces sites, et prend la responsabilité d'attiser les passions intercommunautaires.

Il atteste qu’il entend sacrifier les valeurs du Mrap afin de récupérer les voix de la liste Euro-Palestine et des représentants communautaristes et religieux, tout en restant président du Mrap.

Refusant de cautionner cette dérive, refusant de trahir l’esprit des fondateurs du Mrap - et afin de perpétuer leur combat sur la ligne universaliste et laïque qu’ils lui ont assignée -, nous affirmons ne plus reconnaître aujourd’hui Mouloud Aounit, ni ses soutiens au sein de la direction du Mrap comme défenseurs des valeurs fondamentales et des buts statutaires de notre association, et nous en tirerons toutes les conséquences, y compris la possibilité de suspendre notre participation aux instances nationales du Mrap jusqu’à la démission de Mouloud Aounit.

Premiers signataires, (membres de la présidence nationale, du bureau exécutif ou du conseil d’administration) : Gérard Kerforn, Nadia Kurys, Emanuelle Le Chevallier, Yves Loriette, Horiya Meklerouf, René Meyer, Didier Poupardin, Anne Savigneux, Maya Vigier.

Nadia Kurys Vice-présidente du MRAP

3 - Dorénavant, je vote socialiste, et dès le premier tour

Bonjour,

Je reçois régulièrement votre journal "Respublica" que je le lis toujours avec attention et très souvent je suis d'accord avec vos analyses. Pour la première fois je me permets de vous écrire pour répondre à un intervenant qui signe "Iyhel" dans votre dernière parution. Je vous autorise à publier, si vous le juger nécessaire, cette réponse :

Cher Iyhel,

Je suis très touché par vos interrogations qui reflètent assez bien à mon avis le désarroi de bons nombre de gens de gauche en ce moment. Et surtout chez les plus jeunes qui souvent vont de errements en errements (c'est normal pour ceux qui réfléchissent un peu) avant de vraiment savoir où est sa véritable place. De mon temps (j'ai 65 ans) c'était plus simple : il n'y avait qu'un seul grand parti de gauche bien structuré et sérieux "Le PCF"... et après une courte hésitation (passage fugace chez les anarchistes !) j'y ai milité pendant 30 ans. Aujourd'hui je ne suis plus communiste et même très déçu par ce parti qui va de plus en plus vers une dérive gauchiste, qui ne sait plus que pratiquer la surenchère. Son erreur majeure à mes yeux a été de présenter un candidat à l'élection présidentielle alors qu'il ne fallait pas être un fin politologue pour savoir que le PCF allait faire au mieux 2 à 3% (il a fait moins !) Ce qui voulait dire une perte d'énergie inutile (comme toujours les militants se sont donnés sans compter) et surtout une dépense de fric que le PCF ne pouvait pas se permettre. Donc, soit les dirigeants de ce parti sont des imbéciles (ce que je doute) soit ils ont une autre idée derrière la tête... Peut-être faire perdre la gauche pour redevenir leader ? Cela me semble fou... je m'interroge encore...

Pour moi en tout cas c'est décidé : dorénavant je vote socialiste comme je l'ai fait dès le premier tour pour Ségolène Royal. La recomposition de la gauche ne pourra se faire que par la création d'un grand parti socialiste incluant tous les courants humanistes et progressistes de l'extrême gauche au centre gauche. Je sais, le PS a plutôt tendance a être un parti social-démocrate plus à droite qu'à gauche. Pourtant il ne faut pas négligé le fait qu'il y a de plus en plus dans ce parti de forts courants qui le tirent plus à gauche. Et en étant de plus en plus nombreux on pourra vraiment le tenir sur une ligne suffisamment progressiste pour le bien de tous. Ne rêvons pas : le PS ne sera jamais un parti révolutionnaire mais cela est-il indispensable pour la France d'aujourd'hui ? Le programme de Ségolène Royal était déjà pas si mal. Il pouvait être amélioré et en tout cas servir de base à tous les courants novateurs. Personnellement je préférai une gauche molle à un gouvernement Sarko qui va nous en faire baver et surtout pour les plus démunis d'entre nous. Il me semble qu'il serait plus humain pour tous les bien pensants de gauche de cesser leurs petites querelles internes et stériles pour savoir qui sera le plus à gauche et qui incarne le mieux les valeurs révolutionnaires. De cela les français qui souffrent s'en tapent.

En politique il faut du concret et les tactiques politiciennes (les vraies, pas les magouilles) ne sont pas forcément synonymes de trahison. Il faut savoir renfrogner certaines idées pour le bien de tous, pour une amélioration réelle de tous quand on se prétend être un responsable de la cause du peuple. Le peuple n'est pas là pour servir d'alibi à quelques rêveurs "révolutionnaires" complètement déconnectés de la réalité de la misère des smicards ou des chômeurs et de tous les français qui veulent un changement profond mais pas vraiment la "Révolution". La Révolution ne se décrète pas : c'est le peuple, quand il ne voit pas d'autres solutions et quand le moment est propice, qui décide...

Claude PICARD

4 - Vers un nouveau parti

Les sociaux démocrates à la sauce DSK sont débordés sur leur droite... Leur rêve de recomposition au centre est entrain de se réaliser sans qu'ils en prennent l'initiative. Le MODEM commence à récupérer les écologistes déçus et même des militants socialistes pendant qu'au même moment François Hollande envisage la construction d'un nouveau parti de centre gauche...

Le président du mouvement des radicaux de gauche est favorable au regroupement des deux rives du radicalisme.

La gauche du PS hurle après les loups mais pourra t-elle développer une alternative crédible à l'intérieur du PS ?

Entre le MODEM, l'effet Ségolène qui risque de conduire à l'émergence d'un socle majoritaire au sein du PS majoritaire et les opérations de recomposition, l'espace est réduit pour une gauche qui depuis plus de dix ans perd tous ses combats internes au parti. Certains, « à gauche de la gauche » ont pensé peut être un peu naïvement que les anti libéraux allaient réaliser un accord au moins électoral dans le cadre de la préparation des prochaines législatives...

C'était vraiment sous estimer les intérêts de boutiques, y compris financiers... La LCR et le PCF ont préféré présenter leurs candidats y compris dans des coins où ils n'étaient pas implanté... Les accords locaux sont réduits à peau de chagrin...

Les lignes bougent. La crise interne au PS et la recomposition au centre libèrent un espace politique.

C'est le moment de réfléchir et d'agir.

C'est le moment de jeter les bases du regroupement de tous ceux et de toutes celles qui, positionnés clairement à gauche se réclament de l'anti libéralisme.

Il ne s'agit pas d'une autoproclamation mais d'une démarche qui doit conduire à partir de rencontres, d' initiatives diverses au lancement d'assises nationales anti libérales, voire même puisqu'il est question de reconstruction à la tenue de véritables états généraux...

Ce serait là une réponse politique forte à une aspiration de nombreux militants socialistes, altermondialistes, écologistes, communistes et révolutionnaires qui disent : assez des divisions et des autoproclamations, agissons ensemble!

Jean-François Chalot

5 - Christine Boutin nomme un directeur de cabinet formé par l'intégriste Cité catholique : Jean-Paul Bolufer

Enarque, Jean-Paul Bolufer a pris soin de compléter sa formation administrative par un engagement et une formation au sein de la Cité catholique. Fondée par Jean Ousset (ancien secrétaire de Charles Maurras) sous le nom original des Œuvres de Cité catholique puis d'Office international des œuvres de formation civique et d'action culturelle selon le droit national chrétien (ICTUS), une autre association a pour objectif de construire une élite constituée en petites « cellules bien dressées » susceptibles d'agir par capillarité dans la classe dirigeante, son slogan: « Dans le peuple ; comme un poisson dans l'eau » traduit toute sa volonté d'infiltration du monde associatif. Elle est présidée par Jacques Tremollet de Villers, ancien militant tixièriste de Jeune Alliance et avocat de Paul Touvier. Parmi les réalisations techniques de la Cité catholique il faut noter la création de l'association Laissez-les-vivre[1]. A l'époque, Jean-Paul Bolufer est très actif dans l'opposition à l'avortement. Il est même remarqué par des actions de pression un peu violentes et la diffusion de textes attaquant Simone Veil.

Il rejoint en 1979 le cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris. Il a ensuite été nommé préfet chargé de Journaux Officiels par Lionel Jospin en 1997.

En 1983, il coédite un Projet pour la France : construire nos communautés dans lequel il déclare vouloir établir un délit contre "toutes les atteintes morales et physiques aux familles", c'est à dire, l'avortement, l'homosexualité, la pornographie. Il propose aussi des "retraites à capitalisation familiale", c'est-à-dire en fonction du nombre d'enfants.

En septembre 2003, il intervenait à l'assemblée de l'Association internationale pour l'enseignement social chrétien s'est tenue cette année à Prague sous les hospice du think tank proche de l'Opus dei : Liberté politique.

Notes

[1] La cité catholique décrite dans l'ouvrage de F. Venner, Extrême France, Grasset, 2006 : "La Cité catholique a longtemps formé les élites du mouvement catholique traditionnel. Son action de formation est coordonnée au sein d’un « Centre de formation à l'action civique et culturelle selon le droit naturel et chrétien au service de la Civilisation de l'amour ». Cette dernière dénomination fait suite à plusieurs intitulés d’Institut de formation comme la « Cité catholique", « Office International", puis l'Institut culturel et technique d'utilité sociale (ICTUS) créé en 1946 par Jean Ousset et Jean Masson. Le but était alors de mettre « à la disposition des personnes, des groupes et des associations qui en comprennent la nécessité, les moyens propres à former pour en offrir le bienfait à notre patrie, la France, un nombre suffisant pour être décisif de cadres politiques, sociaux et culturels efficaces. Cette formation repose sur la doctrine sociale de l'Église qui est accessible non seulement aux chrétiens, mais à tous les hommes de bonne volonté. Elle s'acquiert en petits groupes de travail et fait l'objet de stages. Cette formation est résolument centrée sur l'action. » Tout comme l'Action française, le but est de réformer les esprits : « Le but de cette formation est l'acquisition d'une tournure d'esprit qui conduise à pratiquer un nouveau style d'action politique, sociale et culturelle, fondé sur le respect de la diversité des réseaux humains, la claire vision des initiatives à développer, soutenir, susciter et coordonner ». Mais, contrairement à elle, les modules enseignés sont plus directement tournés vers l’enseignement de méthodes d’action à des « groupes et des associations qui en comprennent l’utilité ». La notion d’efficacité — et non plus seulement de culture générale — entre donc en ligne de compte. Selon l’Institut, « une action efficace suppose : le sens du contact personnel, une bonne connaissance du milieu dans lequel on se trouve, l'entraînement au travail en équipe, le souci constant de synchronisation avec ceux qui travaillent dans d'autres milieux ». Bien qu’ouvert à tous, le centre de formation de la Cité catholique fait le tri en ce qu’il met ses initiés devant une certaine obligation de résultat, en recherchant avec eux des stratégies efficaces. Ce qui était vrai pour l’ICTUS l’est également pour le Centre de formation qui en a pris la suite : « Le Centre de formation à l'action civique et culturelle selon le droit naturel et chrétien est une œuvre auxiliaire, un service à la disposition de tout ceux qui ont à cœur la renaissance chrétienne de la France. La constitution d'une élite civique, spécialiste de la stratégie politique, sociale et culturelle est indispensable. Mais il s'agit moins de promouvoir une organisation que de préconiser un certain style d'action et une stratégie ». Pour cela, le Centre propose aux « cellules » des ouvrages de base à étudier, vidéocassettes et parcours culturels, mais aussi des stages et des sessions tout au long de l'année. Il organise également un congrès presque tous les ans et publie une revue, Permanences, qui rend compte de chacun de ses colloques et stages de formation. Parmi les modules enseignés, beaucoup de séances portent sur la culture et l’art, comme la peinture, la sculpture, l’architecture ou les musiques. L’univers culturel et artistique étant décrit comme un « terrain d'application de méthodes pédagogiques et apologétiques qui permettent de communiquer l'amour de la France, de l'Église et de Jésus-Christ ». Le Centre s'intéresse également beaucoup à l'actualité provie, et son principal enseignement concerne la transmission de valeurs liées à la loi naturelle. « L'ordre naturel est l'ordre des choses de la Création. Par 'naturel', il ne faut pas entendre tout ce qui existe dans la nature (ou dans la réalité sociale), mais tout ce qui est conforme à la nature des choses, et en particulier à la nature de l'homme. Ainsi, la naissance d'un veau à cinq pattes n'est pas conforme à l'ordre des choses, ni même conçue comme naturelle : il s'agit d'une monstruosité — reconnue comme telle par les scientifiques, comme par le sens commun — qui est en contradiction avec l'ordre naturel. D'ailleurs, certaines malformations congénitales peuvent être tellement contraire à l'ordre naturel, que les bébés qui en sont atteints meurent très rapidement après leur naissance. La loi naturelle est la loi morale (naturelle) que l'homme tire des exigences de sa nature et de la nature des choses en général" . Signalons que le Centre n'est pas directement reconnu par l'Église catholique, même si la présence d'évêques ou de cardinaux à ses congrès peut laisser penser le contraire aux participants."

Source

ProChoix

4 - débats républicains

1 - La nation, un concept républicain : synthèse de la série d'articles sur ce sujet

Retrouver les parties précédentes

C'est en pleine campagne électorale des présidentielles en mars 2007 que fut décidé de faire cette série d'articles rappelant les fondamentaux de cette conception républicaine de la nation qu'initia nos grands révolutionnaires de 1789 et des années suivantes, reprise et développée par les républicains des 2ème et 3ème république, sans oublier les apports conceptuels des grecs athéniens et des romains de l'antiquité au sujet de la démocratie et de la république, et des apports extérieurs tout au long des 18ème et 19ème et 20ème siècle.

En effet, jamais la désorientation et la décomposition idéologiques n'ont été aussi grandes chez ceux qui se prétendent les héritiers de la république de l'égalité en droit, qui n'hésitent plus à céder eux revendications des pires ennemis de notre république: islamogauchistes et autres indigènes dits de la république luttant avec férocité contre la laïcité émancipatrice, verts décomposés et décomposant la société prônant le retour à la lampe à huile, des moulins à vent et de la gégène à pédale, régionalistes et autres autonomistes-nationalistes de tout poil (bretons, célèbres pour leur collaboration avec les nazis lors de la guerre 39-45, basques, corses et autres occitans aux relents xénophobes et adeptes de la sanctification des assassinats, etc.), tous nostalgiques d'un retour à une authentique société féodale et clanique.

Nous voyons ainsi la gauche dévoyée des dirigeants du PS et du PC de Ségolène à Braouzec en passant par Mamère, Aounit et Bové prôner la différence des droits avec la constitution d'une sous-classe de citoyens n'ayant accès qu'aux élections locales mais avec quelques privilèges communautaristes laissés aux mains de féodaux autoproclamés souvent clérico-religieux, prôner le libre-échange des biens et des personnes pour le plus grand profit du capitalisme financier mondial, prôner l'affaiblissement voire la fin des états-nations et le refus des constructions politiques réalisées à partir d'eux, ce qui va justement laisser le champ libre à ce grand capitalisme financier mondial (qu'ils font semblant de combattre), etc.

Cette décomposition et désorientation idéologiques des partis et organisations politiques se voulant les héritiers de la gauche républicaine, celle qui a mené tous les combats de libération de 1789 à 1945 et un peu au-delà jusque dans les années 1970, laisse une véritable autoroute à l'offensive idéologique de la droite qui vient de se concrétiser par la victoire de Sarkozy, celui-ci n'hésitant pas à utiliser tous les domaines dans lesquels cette gauche s'est couchée (sécurité publique, faiblesse des revenus, diktats de l'Union Européenne, de l'OMC, de la Banque Mondiale qui détruisent à petits feux la protection sociale solidaire et les services publiques, les exigences anti-libertaires et anti-égalitaires des régionalistes et des religieux cléricaux communautaristes) , pour faire valoir que seule sa politique d'accompagnement en faveur de ces forces capitalistes mondiales est réaliste et bénéfique au plus grand nombre.

Cette autoroute idéologique laissée à Sarkozy et aux siens n'est pas prête à se rétrécir, si, nous les républicains laïques ayant pour objectif la république sociale de Jean Jaurès, ne commençons pas à agir DES MAINTENANT pour ce qu'il est convenu d'appeler désormais « LE REARMEMENNT IDEOLOGIQUE DE LA GAUCHE LAIQUE REPUBLICAINE », et ce, sans complaisance et sans compromis avec tous ces « gauchistes » antirépublicains sus-nommés. C'est le seul moyen du succès à terme de nos objectifs, fussions avoir besoin de 10 ans ou plus pour obtenir les premières victoires décisives et réussir.

A mon sens devrait être retenu quelques idées simples à la suite de ces articles:

Chacun de ses thèmes a, certes, besoin d'être développé pour faire un corpus idéologique solide pour parfaire une solide conception républicaine de la nation, et nous aurons peut-être l'occasion de ce faire ces développements, surtout si les lecteurs de respublica en manifestent le souhait. Ma contribution est, certes, modeste pour réaffirmer les fondamentaux de la conception républicaine de la nation, car je n'ai pas la prétention d'être ni un historien ni un philosophe professionnel et encore moins un leader politique, simplement un citoyen qui a toujours milité dans un parti et des organisations politiques de gauche, dans des organisations syndicales anticapitalistes et des associations ayant pour but l'émancipation individuelle et collective, mais je voudrais, par cette série d'articles être simplement un des clairons sonnant la charge de la contre offensive républicaine laïque. Car c'est vrai que face à cette décomposition idéologique des organisations de gauche et de celles dites de gauche, j'ai eu l'impression dans cette série d'articles d'être un roi, étant donné que dans le monde des aveugles les borgnes sont rois, dit-on, mais hélas, un roi nu, puisque je vois de moins en moins depuis des décennies et dans le temps présent des leaders politiques relayer cette conception républicaine de la nation.

J'invite donc tous les lecteurs de Respublica qui partagent l'essentiel de cette conception républicaine de la nation à se manifester pour participer à ce REARMEMENT IDEOLOGIQUE de longue haleine qui s'avère indispensable en prenant contact par courriel.[1]

Notes

[1] Nous transmettrons les messages envoyés à Valentin Boudras-Chapon à cette adresse: respublica@gaucherepublicaine.org, La Rédaction

Valentin Boudras-Chapon

5 - combat laïque

1 - Rachid Kaci et Sophia Chikirou : des racines nord-africaines, une identité française, des idéaux universels

Ce rapport couvre la pensée politique de deux politiciens français d'origine berbère: Rachid Kaci, de l'UMP, et Sophia Chikirou, du Parti socialiste, ont plus en commun que leur milieu d'origine. Bien que se trouvant à l'opposé l'un de l'autre sur la spectre politique, ils sont tous deux de fervents adeptes du principe de laïcité de l'Etat. Tous d'eux s'opposent à la "tribalisation" de la vie publique en France et attirent l'attention sur le danger du morcellement de la société française en sous-communautés religieuses et ethniques rivales. Ils préconisent la consolidation de l'identité française sur la base des valeurs laïques héritées des Lumières, qu'ils tiennent pour universelles, et le rejet du relativisme culturel.

Fidèles à leurs principes républicains, ni Rachid Kaci, ni Sophia Chikirou ne se considèrent comme des politiciens berbères ; tous deux évoquent les mêmes idéaux français universels. Parallèlement, tous deux sont fiers de leur héritage et sont influencés par la tradition politique libérale laïque de la région kabyle d'Algérie d'où leurs familles sont originaires.

Rachid Kaci, à la tête de la "droite libre" thatchériste, faction de l'UMP, est le mieux connu des deux. Il est membre fondateur du Mouvement des musulmans laïques de France ; ses prises de position laïques virulentes l'ont conduit à s'opposer à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et à d'autres au sein de son propre parti qui, selon lui, ont par moments encouragé les islamistes et enfreint le principe de laïcité. Il est l'auteur de deux ouvrages sur les affaires publiques, La République des Lâches - La faillite des politiques d'intégration (2003) et Lettre ouverte aux démagogues - Discriminateurs positifs, repentants, communautaristes (2006). Il a été candidat à l'investiture UMP lors des élections présidentielles de 2007, mais s'est retiré de la course et a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy.

Sophia Chikirou est une jeune politicienne du parti socialiste, membre du Comité national du parti. Elle est née en France d'immigrants nouvellement arrivés ; ses parents avaient prévu à l'origine de retourner en Algérie, mais la guerre civile les a convaincus de rester en France. Sophia Chikirou a fait de la laïcité un élément central de sa vision du monde, ainsi que le révèle le titre de son récent ouvrage: Ma France laïque (2007). Comme pour Rachid Kaci, les positions laïques de Sophia Chikirou l'ont fréquemment conduite à critiquer certains membres de son propre parti, ainsi que le discours de "victimisation" de la gauche radicale et son alliance politique avec l'islamisme.

 

Lire le rapport en anglais
Titres du rapport:

Daniel Lav Directeur du projet de réforme de MEMRI

6 - Extrême-droite religieuse

1 - Quand la puissante Opus Dei s'attaque à une petite maison d'édition

LES PROTAGONISTES

Créée en 1928 en Espagne à l'initiative de José Maria Escriva de Balaguer, prêtre catholique canonisé en 2002 par Jean-Paul II, l'Opus Dei, prélature de l'Eglise catholique, est une organisation puissante, présente dans le monde entier. Maison d'édition fondée en janvier 2006, Après la Lune est une modeste SARL dont le gérant/directeur est l'écrivain Jean-Jacques Reboux.

LES FAITS

18 mars 2007. Parution en librairie de Camino 999, roman de Catherine Fradier, publié dans la collection de polars "Lunes Blafardes". C'est une fiction. 31 mai 2007. L'Opus Dei, représentée par son avocat Alexandre Varaut, intente un procès à l'éditeur du livre, Jean-Jacques Reboux, en qualité d'auteur principal, et son auteur, Catherine Fradier, en qualité de complice, pour diffamation à l'encontre de l'Opus Dei, et réclame 30.000 € de dommages et intérêts, 5.000 € au titre de l'article 700 du Nouveau Code Pénal, ainsi que la publication à ses frais d'un communiqué, dans un journal choisi par le plaignant, dans la limite de 15.000 €.

QUE NOUS REPROCHE-T-ON ?

On nous reproche de faire référence dans le titre, Camino 999, à l'œuvre de José-Maria Escriva El Camino, composée de 999 maximes spirituelles.

On nous reproche de porter atteinte à l'honneur et à la considération de la Prélature de l'Opus Dei.

On nous reproche de mêler étroitement la fiction et la réalité, le vrai et le faux, sans avertir le lecteur sur la distance qu'il conviendrait de prendre quant aux faits énoncés et sans jamais l'inviter à faire la différence entre fiction et réalité.

Dans son assignation, l'avocat de l'Opus Dei cite un arrêt de la Cour de Cassation du 27 novembre 2001 considérant comme diffamatoire un roman de Mathieu Lindon présentant Jean-Marie Le Pen comme le chef d'une bande de tueurs, alors qu'il est clairement énoncé dans Camino 999 (ainsi que le relève d'ailleurs l'assignation) que le personnage principal du roman, instigateur de meurtres, est un personnage de fiction.

LES CONSEQUENCES

Avec ce type d'assignation, c'est la liberté d'expression et de création littéraire qui est mise en danger. Cette menace pourrait concerner demain, si elle faisait jurisprudence, tous les écrivains.

Dans un second lieu, c'est l'existence même d'une maison d'édition qui est menacée, car si nous pensons avoir de bonnes chances de gagner notre procès, il nous faut engager des frais d'avocat pour assurer convenablement notre défense.

Face à une organisation puissante et argentée, une petite maison d'édition victime d'une censure économique lutte pour sa survie.

C'est pourquoi nous avons décidé de faire appel à la générosité de tous en lançant une souscription nationale de soutien.

Toute personne désireuse de nous aider, indépendamment de ses convictions politiques et confessionnelles, peut envoyer un chèque à l'ordre de APRES LA LUNE (CAMINO) à l'adresse suivante:

        Editions Après la Lune
        Souscription CAMINO
        26 rue Pétrelle
        75009 Paris

Par avance, un grand merci à tous.
Merci de faire suivre l'information.

Source

Catherine Fradier

Jean-Jacques Reboux

2 - Une victime de plus du « terrorisme verbal islamique »

Nyamko Sabuni, d’origine africaine, musulmane, Ministre suédoise de l’Égalité, de l’Intégration et de la Démocratie, est menacée de mort et doit se faire protéger par des gardes de corps parce qu’elle tient des propos critiques sur l’islam et ses pratiques inhumaines, ce qui n’a pas plu aux fanatiques musulmans.

Nyamko Sabuni va-t-elle subir le même sort que Ayaan Hirsi Ali, ex-parlementaire néerlandaise, qui a vécu constamment dans la peur et cachée, parce que les islamistes voulaient la tuer ? Les fanatiques religieux aux Pays-Bas n’admettaient pas son combat pour libérer la femme des traditions religieuses islamiques barbares.

Lire la suite de l'article

Guillaume

7 - à lire, à voir ou à écouter

1 - « La petite maison dans la ZERMI», chroniques d'un saisonnier de la misère

suivi de Tox Académy
livre de 106 pages écrit par Thierry Pelletier
Editions Libertalia
mars 2007
10 €

Ils sont des centaines et des centaines à écrire, à dessiner dans des fanzines de qualité où ils se racontent parfois et souvent dénoncent avec fureur cette société de classe.

Beaucoup de ces auteurs anonymes ont beaucoup de talent, ignoré mais réel.

Les dessinateurs qui accompagnent l'auteur de ce livre dans son périple ont beaucoup oeuvré, je les ai rencontrés au hasard de mes lectures des fanzines que j'ai pu parcourir ou lire.

L'introduction nous fixe le cadre et la philosophie, elle nous met l'eau à la bouche : « A l'heure où ça va, on emploiera bientôt un quart de la population comme flics, matons, vigiles, formateurs, sociologues, journalistes, éducateurs, médiateurs, et j'en passe, pour en surveiller et divertir une moitié au profit du dernier quart. »

Seules les proportions sont contestables.

Thierry Pelletier nous raconte les vies de personnes rencontrées dans les centres d'hébergement et autres « asiles » pour paumés ou exclus.

Des éducateurs comme Thierry sont enthousiastes, du moins au début, d'autres sont dans le système.

L'insertion, la solidarité, la citoyenneté et j'en passe...Beaucoup de bonnes intentions et très peu de moyens: « on est trois à se relayer, soir après soir, pour faire tourner l'usine à pauvres, seuls la plupart du temps, à deux la nuit, lorsque le plan grand froid est déclenché. »

L'auteur, ancien professionnel, quelque peu écoeuré non par le public mais par les politiques menées nous fait rencontrer de nombreuses personnes, il nous fait partager une tranche de leur vie, leurs rencontres, leurs colères ou leurs désespoirs.

Le style est direct, le langage est souvent celui de la rue, parfois cru mais le tout avec des phrases correctes qui s'enchaînent bien.

Le système d'encadrement, de contrôle social, de fichage en prend un coup . Il le mérite . Très clairement, l'auteur nous montre qu'il refuse cette société et sa logique et s'il ne veut plus repiquer et redevenir travailleur social c'est parce qu'il refuse d'être « Kapo ».

Ce livre semble noir mais tellement réaliste.

Si les punks écrivent sur les murs « No futur » ce n'est pas pour dire qu'il n'y a pas de futur pour eux mais pour crier que cette société d'exploitation et de misère n'a aucun avenir.

C'est du moins ma lecture personnelle.

Sarkozy prend dans ses bagages une Christine Boutin, prête à repartir en croisade.

Nous allons vivre des heures sombres, à moins que nous sachions contre-attaquer ensemble. Ce livre nous permet de mieux comprendre la réalité de la société et comme nous le rappelle Thierry Pelletier : « De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d'un tel monde ».

Jean-François Chalot

2 - L’AGCS : quand les Etats abdiquent face aux multinationales, par Raoul Marc Jennar et Laurence Kalatafidès

122 pages. Editions Raisons d’Agir, 27, rue Jacob, 75006 Paris. 6 euros.

Engendrée sous la pression des milieux d’affaires assemblée dans les couloirs de l'Organisation mondiale du commerce, une formidable machine à détruire les services publics mondiaux entre en action : l'Accord général sur le commerce des services, plus connu sous son sigle AGCS. Son objectif : libéraliser tous les services en supprimant un à un les obstacles au commerce.

L’AGCS autorisera par exemple une multinationale à poursuivre pour concurrence déloyale une commune qui subventionne sa cantine scolaire.

Chercheurs indépendants, Raoul Marc Jennar et Laurence Kalatafidès expliquent les origines, et les conséquences de cet accord. Sa mise en œuvre faisant l’objet de négociations successives, l’AGCS menace à terme l’enseignement, la santé, la culture et l’accès à l’eau potable.

Comprendre le fonctionnement de cette canonnière libérale conçue hors de tout contrôle démocratique, c'est se donner les moyens de l'enrayer.

Raoul Marc JENNAR vient également de publier Menaces sur la civilisation du vin, une analyse des propositions de la Commission européenne qui veut libéraliser totalement le marché du vin en remettant en cause la nature même du vin. Aux Editions Aden, 44, rue Bréart, 1060 Bruxelles (distribué en France par Les Belles Lettres). 76 pages, 8 euros.

ReSPUBLICA

Agenda

mardi 5 juin 2007

« LA PAIX MAINTENANT »: APPEL A RASSEMBLEMENT

Rassemblement devant le Mur de la Paix, Champ de Mars, face à l'Ecole Militaire.
M° Ecole Militaire

Le 5 juin prochain marquera les 40 ans du déclenchement de la guerre des Six jours, avec les conséquences qui s'en sont ensuivies : occupation, colonisation, souffrances, blocage de toute solution politique.

Un mois après cette guerre, la Ligue arabe, réunie à Khartoum, proclamait ses célèbres "Trois Non" : Non à la négociation avec Israël, Non à la reconnaissance d'Israël, Non à la paix. Depuis, la situation a bien changé :
Oslo, Genève, l'initiative saoudienne, etc. Les peuples palestinien et israélien veulent la paix. Elle est possible, et ses contours sont clairs.
Mais leurs dirigeants respectifs manquent du courage nécessaire pour la faire.

Au mois de juin, partout en Israël et en Palestine, et dans le monde entier, les partisans de la paix manifesteront. C'est dans ce contexte que nous appelons à ce rassemblement.

Ont répondu à notre appel et seront avec nous : Ni Putes Ni Soumises, l'AJHL (Association des Juifs Humanistes et Laïques), Hachomer Hatzaïr, le Conseil Français des Musulmans Laïques, l'UFAL (Union des Familles Laïques) et SOS Racisme.

Il est essentiel que nous soyons nombreux!

Mots d'ordre :
40 ans, ça suffit!
OUI à la négociation!
OUI à la reconnaissance mutuelle!
OUI à la paix!
Deux Etats pour Deux Peuples!

La Paix Maintenant

mercredi 6 juin 2007

L’innovation, une affaire d’Etat

IMPGT, 21 Rue Gaston de Saporta, Aix-en-Provence

Claude Rochet présentera son dernier livre:

L’innovation, une affaire d’Etat

samedi 9 juin 2007

Rencontre avec Julien Landfried sur "Contre le communautarisme"

à la librairie l’Apostrophe
2 rue Théophile Roussel
75012-Paris
Métro : Ledru-Rollin (ligne 8)

"République et Socialisme - C.E.R.I.S.E" vous convie au 4ème samedi de CERISE

Plan d’accès sur mappy.com / pagesjaunes.com en cliquant ici

mardi 12 juin 2007

Afrique, pillage à huis clos

dans les salons de la Fondation des Français Libres
59, rue Vergniaud, 75013 Paris - 01.53.62.81.81

105e dîner-débat de l’Académie du Gaullisme

Animé par Jacques Dauer, président de l’Académie du Gaullisme

et présidé par

Xavier Harel, écrivain, journaliste à La Tribune

Thème : Afrique, pillage à huis clos

Avec précision et force détails, Xavier Harel analyse et démontre que le cynisme de quelques grands dirigeants, qu’ils soient « politiques » ou à la tête de sociétés multinationales, n’a d’égal que leur cupidité et leur amoralité ; ils pillent sans vergogne l’une des principales richesses de l’Afrique : l’or noir, contribuant ainsi à accentuer la pauvreté des populations. La corruption est leur arme préférée.

Pour participer, écrire à Jacques Dauer
18, rue Fouquet, 77920 Samois-sur-Seine
(accompagné de votre chèque à l’ordre de l’Académie du Gaullisme)
06.81.24.15.95 - 01.64.24.65.98

Prix du repas : adhérent 38 € ; non-adhérents 41 € ; moins de vingt-cinq ans 25 €.

samedi 16 juin 2007

ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Maison des Associations du 3eme arrondissement 5, rue Perrée 75003 PARIS

L’Association "Pour une école républicaine et citoyenne" P.E.R.E.C.
9 Bd du Temple 75003 Paris

Issue de l’ouvrage collectif dirigé par E. Brenner " les Territoires perdus de la République”

vous invite à participer à la réunion publique sur le thème ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Participeront à cette rencontre :

samedi 16 juin 2007

Les Tréteaux du Pré - Rencontres théâtrales

Parvis de la Maison des associations
Place Anatole France
Pré Saint-Gervais

theatre-treteaux.jpeg

samedi 16 juin 2007

La vie chère

Salle de la Maison des syndicats, place de la Myrpe, à Bergerac

Réunion – débat

Avec Pierre Cassen, rédacteur en chef de Respublica, porte-parole de l’Ufal 78

Débat organisé par la Libre-Pensée Dordogne

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org