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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°553 - mardi 17 juillet 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - La leçon politique administrée par Sarkozy à toute la gauche

Je vous l’avoue, j’ai toujours enragé devant les hésitations et les tergiversations de la gauche, quand elle revenait au pouvoir. J’ai toujours eu l’impression qu’elle avait peur de ses audaces de campagne, et qu’elle préparait déjà l’opinion aux premiers reculs, au lendemain de la victoire.

J’ai toujours trouvé la droite plus déterminée à appliquer son programme qu’elle. Quand je parle de programme de gauche, je suis charitable, car il faut beaucoup d’indulgence pour avoir vu un programme cohérent, lors de la dernière campagne. Les dernières déclarations de Ségolène sur le smic ou les 35 heures le montrent, sans oublier les tergiversations sur le nucléaire, l’immigration, les sans-papiers, les retraites et les régimes spéciaux, l’entrée de la Turquie dans l’Europe, etc. Avec Sarkozy, on n’était pas confronté au doute. Quand la candidate fuyait les réponses en parlant de dialogue avec les partenaires sociaux, lui disait : « Je prendrai mes responsabilités, je gouvernerai ». Il faut reconnaître que voilà un homme politique qui a annoncé la couleur, fait preuve d’un grand volontarisme, et se donne les moyens de concrétiser son programme. Communicant remarquable, il a su, lors de cette campagne, grâce aux discours d’Henri Guaino, trouver les mots justes et forts quand les divisions de la gauche rendaient souvent inaudibles le discours de la candidate du PS. Il n’empêche qu’il va vite être confronté à la vérité des prix, et que les cadeaux faits aux plus aisés vont devoir être financés par les plus nombreux, ceux qui ne paient pas l’ISF, et que cette contradiction risque d’être rapidement explosive.

Même si je ne rejoins pas l’attitude de l’hebdomadaire « Marianne », ces derniers mois, ni l’ensemble de ses analyses, je ne peux que partager la volonté de cet hebdomadaire de refuser toute vision manichéenne de la situation. Nous n’avons cessé d’écrire qu’il faut savoir taper comme il faut sur de nombreux aspects du programme de Sarkozy, et d’éviter de tomber dans une diabolisation inutile et gauchiste qui ne rend pas crédible les axes sur lesquels il faut le cibler, notamment les cadeaux fiscaux scandaleux faits aux plus fortunés, et le projet sur l’assurance-maladie.

Sarkozy a remporté une victoire idéologique, et, en fin stratège, il sait la capitaliser.

A la fin de l’été, le gouvernement aura mis en place une grande partie de son programme, pendant la première partie des vacances, en plein Tour de France, en évitant toute pression sociale.

Après l’entrée dans son gouvernement de personnalités issues de la gauche, les dernières opérations Lang et Strauss-Kahn sont en ce sens un extraordinaire révélateur sur le peu de différences qui existe, sur le fond, entre la majorité du PS et l’UMP. Elle n’est que la continuité logique de la campagne du TCE, qui avait vu Hollande, qui aujourd’hui hurle au débauchage, poser avec Sarkozy en une de Paris-Match pour nous appeler à voter « oui ».

Donc, la droite et Sarkozy ont raison de chanter tout l’été, pourquoi se priveraient-ils ? Pendant que le président de la République réussit médiatiquement son 14 juillet, avec des symboles forts qu’il ne faut pas nier, ses troupes avancent avec efficacité, et son dispositif se met en place.

Effectivement, même s’ils jouent les faux modestes, on comprend que tout cela les fasse bien rigoler, quand ils sont entre eux.

Comme j’ai toujours eu horreur des pleurnichards, je préfère réfléchir au boomerang que leur attitude pourrait leur valoir dans quelques années.

Je ne sais si, comme le clament certains UMP, on est en 1958, et que la gauche est au fond du trou pour dix ans ou plus.

Ce que je sais, c’est qu’elle devra se souvenir de la leçon politique que Sarkozy est en train de lui administrer. Quand on a gagné, on ne tergiverse pas, on fonce ! On ne se montre pas hésitant, on agit ! Quel contraste avec les dernières victoires de la gauche !

Certes, les contextes historiques étaient différents. Je veux bien admettre qu’en 1981, elle n’était pas prête à mettre en place tout de suite son dispositif. Mais pourtant, la droite était groggy, il n’y avait plus personne en face. Qu’est-ce qui l’empêchait, dès l’été 1982, de concrétiser, entre autres, son projet sur l’école laïque, qui faisait partie des 110 propositions du président Mitterrand ? Elle avait la légitimé démocratique, mais elle a préféré le dialogue avec l’Eglise et les représentants des écoles privées. Résultat : un million de Versaillais dans les rues en 1984, et une piteuse capitulation en rase campagne !

En 1988, Chirac avait pris une veste monumentale. Pourtant, on n’a pas senti, dans la foulée, la volonté d’utiliser les cent jours pour marquer des points, ne pas permettre à l’adversaire de se relever, reprendre l’offensive et rendre irréversibles certaines réformes progressistes nécessaires.

Que dire de 1997 ? Première décision, on ratifie Amsterdam et on ferme Vilvoorde, soit le contraire de ce qu’on avait dit. Mais que d’énergie perdue, avec la concertation sur les 35 heures avec le CNPF, les multiples commissions paritaires, la résistance de la droite, tout cela pour arriver à de mauvais compromis, avec davantage de flexibilité et des salaires bloqués pour un salariat qui avait déjà beaucoup perdu dans ce registre.

Aujourd’hui, avec sa façon de faire, Sarkozy donne des arguments à la gauche quand elle reviendra au pouvoir. Même s’il faut attendre dix ou quinze ans pour cela, statistiquement, les hommes ayant aujourd’hui une espérance de vie de soixante-quinze ans, je devrai revoir cela de mon vivant.

Que la gauche de demain (celle d’aujourd’hui est totalement discréditée, que cela le PS ou la gauche de la gauche qui s’est ridiculisée lors des dernières échéances) annonce un programme clair, à même de reconquérir les foules, et d’abord l’électorat populaire et celui du monde du travail.

Qu’elle trouve un ou une candidate à même de le porter, car nous sommes dans la cinquième République, et la personnalisation du rôle de président est aujourd’hui incontournable, que cela nous plaise ou pas.

Qu’elle rompe avec le discours bobo qui a fait tant de dégâts, et jeté des millions d’électeurs d’abord dans les bras de Le Pen, puis dans ceux de Sarkozy.

Qu’elle fasse une autocritique convaincante sur les dérives idéologiques de ces vingt-cinq dernières années, sans ne rien céder pour autant à la démagogie de l’extrême gauche.

Qu’elle mette en avant, avec autant de conviction que Sarkozy a eu dans cette campagne, les idéaux de la République sociale et laïque, et qu’elle explique en quoi cette perspective est aujourd’hui la seule alternative au programme de l’UMP. Qu’elle mette la laïcité, totalement absente du programme de toute la gauche, au cœur d’un projet de société émancipateur.
Qu’elle explique sa conception de la nation, comme notre ami Valentin Boudras-Chapon l’a fait pendant seize numéros de Respublica. Qu’elle réapprenne à parler au peuple, comme le disaient, dans Respublica 547, le philosophe Robert Redeker et un de nos lecteurs, Jean-Marc Bluy.

Et si cela marche, et qu’elle gagne, qu’elle applique immédiatement son programme, pendant que le Tour de France, extraordinaire fête populaire, occupe les écrans de télévision. Qu’elle s’appuie sur la leçon que lui donne aujourd’hui Sarkozy, pour clouer le bec à la droite qui criera bien sûr hypocritement à la dictature.

La seule chose qu’on lui demande, par ailleurs, dans ce cas, est de ne pas nous infliger ce que Sarkozy est en train de faire subir aux siens.

J’avoue que voir les jeunes Copé, Bertrand ou Pécresse demain dans un gouvernement de gauche ne me ferait pas tellement rire, même si cela mettait la pagaille en face.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - Dix semaines en Sarkozie…

Le rythme imposé par Sarkozy depuis son élection lui est doublement bénéfique. D’une part, il montre à l’opinion que ceux qui l’ont élu « en auront pour leur vote », et qu’il entend bien mettre son syndrome d’hyperactivité au service de sa fonction et de son projet. D’autre part, il entraîne ses opposants dans une course dans laquelle il s’assure toujours une longueur d’avance.

La deuxième caractéristique de ce début de quinquennat, qui agite la classe politique et les conversations, c’est la mal-nommée « ouverture », c'est-à-dire le ralliement de personnes qui pendant la campagne avaient pris fait et cause contre Sarkozy. Pourquoi mal-nommée ? Parce qu’il ne s’agit pas d’une ouverture de la droite à la gauche, mais de la constitution d’une cour prête à servir les ambitions et la soif de pouvoir d’un homme, en échange de l’assurance de voir bondir son « unité de bruit médiatique », nouveau sésame de politiques en mal de reconnaissance.

Accepter, pour une personne de gauche, de participer au gouvernement ou de se voir confier une mission ne relève pas de la simple trahison à son camp, et toute critique de type sentimentaliste est d’ailleurs sans aucun effet, on l’a bien vu. Il s’agit d’un acte d’allégeance, qui constitue soit une erreur politique majeure, pour ceux qui sont sincères, soit une rupture dans l’engagement politique, en tournant le dos aux principes d’égalité, de liberté et de solidarité.

Plusieurs contributions de Respublica avaient dénoncé avant son élection le caractère néo-bonapartiste du personnage et du pouvoir qu’il allait instituer. Cette analyse, peu partagée avant l’élection, est depuis reprise un peu partout, mais le plus souvent sans définir ce qu’elle signifie. Par contre, notre journal n’a jamais crié au loup contre un prétendu nouveau fascisme. La suite nous a donné raison et nombre de militants, notamment socialistes, seraient moins déboussolés aujourd’hui s’ils nous avaient lu hier. Bien sûr, nul n’avait prédit l’ampleur qu’a pris l’opération de débauchage, mais elle n’étonnera que ceux qui ne voyaient en Sarkozy que le produit de l’alliance entre la droite la plus dure et la caste du grand patronat. Les collectifs anti-Sarkozy, qui se voulaient le rempart contre un nouveau fascisme, en ont été la matérialisation ultime et ridicule.

A droite et à gauche on ricanait de la « rupture ». A droite parce qu’elle paraissait n’être un attrape-nigaud, et à gauche car un membre de premier plan du gouvernement sortant ne pouvait pas prétendre rompre quoi que ce soit puisqu’il était déjà dans la place et semblait s’y complaire. Le peuple lui voulait la rupture. Pas le néo-bonapartisme qui se profilait, mais du changement, car ce dont il ne voulait pas, c’était le statu-quo des politiques libérales que les alternances depuis plus de 20 ans n’avaient jamais remis en cause.

Le néo-bonapartisme n’est pas une forme particulière du républicanisme (cf. un des articles de Valentin Boudras-Chapon). C’est un nouveau pouvoir. Et il se trouve qu’il n’a pas eu besoin pour s’installer d’une rupture institutionnelle car le présidentialisme de la Vème République est un socle idéal, même si des modifications sont prévues, qui viennent d’être esquissés à Epinal. Ces modifications ne pourront être adoptées par le Congrès qu’avec l’appui des voix de gauche. Impossible diront encore certains ? Comme une lettre à la poste, au contraire, si l’opposition ne se restructure pas autour des principes républicains, ce qui paraît mal parti quand on entend les déclarations d’un Malek Boutih, d’un Manuel Valls, ou encore d’organisations satellites du PS comme SOS Racisme ou NPNS.

Quelles sont les caractéristiques de ce nouveau pouvoir ?

Il vise à asseoir une aristocratie de la richesse. Elle existe déjà me direz-vous ? Oui, mais elle se sent sans cesse menacée et embarrassée par les acquis sociaux du siècle dernier. Alors ces acquis, ou plutôt ce qu’il en reste, seront méticuleusement remis en cause. Pour avoir l’assurance de rester riche en France à l’heure du capitalisme financier mondialisé, il était nécessaire d’entreprendre des contre-réformes, dont les principales sont la suppression des droits de succession et la réduction à néant de l’impôt sur la fortune. Ainsi, une nouvelle féodalité va pouvoir servir en retour son bienfaiteur en mettant à son service son argent, son pouvoir et ses médias.

Sur quoi s’est appuyé le nouveau pouvoir pour être majoritaire ? Sur un travail d’unification idéologique des droites tout d’abord, notamment au travers des 18 conventions thématiques initiés par l’ancien président de l’UMP. Sur l’illusion du rassemblement des toutes « les bonnes volontés » ensuite. Présentée comme une promotion au mérite, chacun peut d’ores et déjà constater qu’il n’en est rien, tant les faux pas des nouveaux ministres et secrétaires d’Etat sont nombreux.

Autre caractéristique, c’est le communautarisme et son pendant, la discrimination positive, utilisés comme moyens pour segmenter le peuple et s’attirer son soutien. Ainsi doit-on comprendre certaines nominations ministérielles. Il n’est plus question de s’embarrasser de pratiques présentées comme passéistes. Ainsi dans le cabinet d’une « double ministre » (de la République Française et du Vatican), croise-t-on une ancienne condamnée pour des actions anti-IVG violentes et un prêtre catholique. Et l’hebdomadaire Marianne de s’étonner qu’on puisse s’offusquer de la présence d’un prêtre dans le cabinet d’un ministère de la République laïque, en arguant que les croyances de chacun ne nous regardent pas. Mais ce n’est pas de croyance dont il s’agit. Un prêtre a reçu un sacrement qui le rend membre de la hiérarchie de l’église. Et lorsque la hiérarchie de l’église prend pied dans un ministère de la République il y a doublement de quoi être inquiet : d’une part par l’influence qu’elle essaiera d’avoir au travers de son représentant, et d’autre part parce que c’est la porte ouverte à des revendications des autres religions qui demanderons sans aucun doute à être traitées à égalité.

Là où le néo-bonapartisme ne fera pas illusion, c’est à l’international, et la campagne orchestrée autour du mini-traité européen qui aurait sauvé l’Europe a bien fait rire hors des frontières. Notre nouvel empereur n’aura pour seuls rêves de conquête que les territoires perdus de la République !

Face à un nouveau pouvoir qui développe un populisme s’appuyant sur les problèmes réels des français pour développer une politique sécuritaire, et une démagogie grossière pour faire passer ses mesures antisociales, il ne s’agit pas de discuter de ce qui est positif et de ce qui ne l’est pas. Ce serait se situer au niveau de l’individu et cela obligerait à faire l’impasse sur une analyse globale de ce qui se met en place. Or l’heure est bien à l’analyse de ce qu’est ce nouveau pouvoir, pour définir le cadre le plus opérationnel pour le combattre et pour faire triompher les principes de la république sociale et laïque, les seuls capables aujourd’hui de remettre la politique au service du peuple.

Christian Gaudray

2 - Les cocus et idiots utiles des « gauches » du PS et de la Gauche vont-ils enfin comprendre ?

En avril 2007, nos pontifiants des «Gauches» du PS et nos bien-pensants et pensants-bien de la Gauche antilibérale ne savaient vraiment pas qu'ils l'étaient déjà; ils s'en offusquaient même si on le leur disait; se rendent-ils compte qu'ils le sont maintenant vraiment de plus en plus?

Rappelez-vous les deux pamphlets que j'avais fait publier à Respublica dans deux de ses numéros avant les élections présidentielles.

Ne pas se rendre compte comme je l'avais écrit que:

Mais « ces cocus et idiots utiles» n'avaient certes pas prévus ce qui allait suivre après la victoire de Sarkozy: les trahisons spontanées d'un Kouchner, d'un Bockel, d'un Lang, pour chacun un plat de lentilles, le ralliement d'un Strauss-Kahn pour diriger une officine fer de lance de la mondialisation néolibérale, ne serait-ce que dans les hommes politiques du PS (et ne parlons pas d'une Fadela Amara qui est allée à la soupe!).

Mais quelle illustration de ce que nous avons toujours dit ces derniers temps: la dérive idéologique du PS entraîne non seulement le désenchantement de la population pauvre et des militants de la gauche attachées aux valeurs républicaines laïques et sociales, mais aussi la débandade idéologique de leurs responsables dont certains, ne voyant plus la différence de la pensée et des propositions avec la droite libérale bonapartiste que représente Sarkozy, passent en toute bonne conscience avec armes et bagages dans le camp ennemi. Et ce n'est pas la dérive idéologique des gauchistes communautaristes, appelant à la destruction des valeurs laïques et républicaines comme un José Bové, un Braousec, une Clémentine Autain (et dans une moindre mesure, certes, un Besancenot) et comme les dirigeants actuels d'ATTAC (véritables fossoyeurs de cette organisation) qui vont pouvoir créer l'élan populaire nécessaire pour organiser une résistance efficace et de longue haleine face à l'offensive de la droite libérale bonapartiste. Celle-ci s'est mise en place durablement car , pour la première fois depuis 1945, elle a procédé sans état d'âme à un authentique réarmement idéologique de ses thuriféraires et elle entraîne à sa suite une grande partie de la population . La faute de Marie-George Buffet d'ailleurs a été, elle, d'entraîner le PC à se compromettre avec tous ces gauchistes, ce qui a contribué détruire la confiance du peuple en cette organisation, car le peuple dans son ensemble ne croit toujours pas aux élucubrations gauchistes destructrices des valeurs républicaines.

Et désormais, hélas, ce n'est pas en réclamant la naissance ex abrupto d'une formation politique du type « linkspartei » à l'allemande qui répondra à l'attente de la population pauvre et des couches moyennes de la population qui ressentent durement l'exploitation mais qui ne voient plus de perspectives crédibles pour de véritables changements portées par leurs responsables politiques, qui va pouvoir se réaliser d'un coup de baguette magique après cette décomposition idéologique de la gauche.

Pour réussir cette opération de « linkspartei » en 2006, il fallait que les uns fassent la rupture à temps lors du dernier congrès du PS et n'acceptent pas d'être les grouillots d'un Fabius, même s'il s'était rangé du bon coté au bon moment mais qui par son passé ne pouvait séduire les masses populaires, et il fallait que les autres ne perdent pas leur âme de militants marxistes dans la farce des comités antilibéraux avec une Clémentine Autain, un José Bové et leurs comparses.

Maintenant il est manifestement nécessaire pour réussir cette opération de constitution de ce type de « linkspartei », qui est certes la seule perspective à terme de créer l'organisation politique nécessaire à la prise du pouvoir et des différents pouvoirs en réalisant l'alliance de toutes les couches exploitées de la population, de commencer d'une part à engager ce travail de réarmement idéologique de la gauche sur les fondements des valeurs de la république sociale et laïque et répondre ainsi à l'attente de tous ces citoyens nourris des combats de leurs parents et grands-parents, et d'autre part de se regrouper dans des organisations de terrain comme l'Union des Familles Laïques qui privilégient la liaison du combat social antilibéral avec celui en faveur d'une république laïque, mais justement en premier lieu sur le terrain de la vie sociale et dans des actions concrètes, et non en se perdant dans des parlottes fumeuses lors de réunions de sections ou autres de comités attrape-tout qui n'ont aucun impact sur la population et encore moins d'intérêt.

L'organisation de cette résistance sur ces bases précises par un réarmement idéologique et l'impulsion de luttes concrètes sur le terrain, va prendre des années et des années, mais c'est la seule perspective crédible pour tous ceux qui veulent combattre efficacement l'exploitation capitaliste menée par les grandes puissances financières mondiales et ne pas vendre leur âme ni au social- libéralisme ni à leur faire-valoir du gauchisme communautariste.

A nous républicains de la Gauche Laïque et Sociale d'en prendre la direction si nous voulons la réussite au plus tôt. Rejoignons-nous en écrivant dès maintenant au journal qui transmettra.

Joseph SEMET militant laïque, républicain, altermondialiste et anticapitaliste

3 - Bernard Kouchner, l'homme des Américains

Le processus "d'indépendance surveillée du Kosovo" : Les Serbes et les Russes n'en veulent pas. Et Kouchner, sans rire de fustiger les tendances "impérialistes" de Moscou ! Alors là, c'est renversant : voilà l'URSS démantelée, affaiblie, qui n'est plus que la Russie, accusée d'impérialisme par le diplomate ami de W. Bush, celui qui aurait voulu entraîner la France dans sa guerre illégale contre l'Irak ! Heureusement que Chirac n'a pas eu recours aux "bons" offices de B.Kouchner !! Et, bien sûr , voilà le nouveau ministre des affaires étrangères "socialiste", ravi de faire la politique de Bush, de se glorifier d'avoir, il y a huit ans, démantelé la Yougoslavie, d'avoir bombardé la Serbie pour "sauver" le peuple kosovar . Si les Serbes avaient une responsabilité dans les massacres et l'exode des kosovars, il y avait des raisons non avouables à l'intervention de l'O.T.A.N. En fait, c'est W.Bush qui a déclaré le 10 juin à Tirana, que les négociations avaient assez duré, et que le Kosovo devait déclarer Unilatéralement son indépendance et que Washington reconnaîtra aussitôt le nouvel état.

Et voilà B. Kouchner accouru pour accélérer le processus, selon les désirs de W.Bush. Or, la résolution 1244 de l'O.N.U reconnaît l'appartenance du Kosovo à la Serbie.

Les enjeux des Américains

Nous savons aussi que les enjeux de la politique américaine, c'est : contrôler l'Eurasie et les régions pétrolifères du golfe et de la Caspienne, réduire l'influence de la Russie ( livre de Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter " le grand échiquier" ) Pour réduire l'influence de la Russie, il faut, au besoin, flatter le monde musulman, en utilisant le désir d 'indépendance des entités musulmanes même si c'est les livrer aux islamistes. C'est ce qui s'est passé en Afghanistan, les Américains ont "fabriqué" les talibans pour lutter contre les Soviétiques

Il y a huit ans

A propos du Kosovo, les Français savent-ils que les membres de l'UCK ( nom du groupe armé des musulmans, classé comme terroriste puis réhabilité ) étaient entraînés dans des camps pour terroristes, en Afghanistan, en Bosnie Herzégovine, que l'organisation de Ben Laden a formé, financé l'UCK ? (Ibrahim Rugova, président "modéré" du Kosovo l'a lui-même reconnu). Un petit rappel : la création de l'armée musulmane a commencé en 1991: il y eut fusion entre les forces territoriales et la ligue patriotique, illégale d' Itzetbegovic. Si l'on sait qui est Itzetbegovic, on comprend beaucoup mieux ce qui s'est passé au Kosovo. En 1943, il avait 16 ans.Il appartenait aux Jeunes Musulmans, organisation formée par Hassan Al Benna en même temps que "les Frères Musulmans". Il est à l'origine de la déclaration islamique qui vise à créer une grande Fédération islamique, du Maroc à l'Indonésie... "Le mouvement musulman doit prendre le pouvoir sur le gouvernement non-musulman. " L'armée d'Itzetgovic avait sa division Handjar(de sinistre mémoire). Cette division a été créée en 1943 pour soutenir les nazis. La division Handjar glorifie la culture fasciste. Ils sont les héritiers des Nazis.

Faut-il rappeler que la Cia avait préparé le terrain pour la guerre? Que les services secrets assurèrent le transport des armes pour les "moudjahiddin" ? Tout en prétendant le contraire.

Dans le Monde diplomatique de juillet 2007, un excellent article d'Ignacio Ramonet, qui parle d'un précédent explosif si l'indépendance est accordée unilatéralement au Kosovo. Alors, W.Bush et son fidèle allié... Bernard Kouchner pourront déclarer l'indépendance de la Palestine? De la Tchétchénie? De Taïwan? Du Sahara occidental (Maroc) ? Du pays basque ? De la Catalogne? Vous pouvez rajouter la Bretagne, la Corse.

C'est la Russie qui est impérialiste? Vraiment?

Je vous recommande, si vous voulez en savoir plus sur les dessous de la guerre du Kosovo de lire : "Comment le djihad est arrivé en Europe" de Jürgen Elsässer (préfacé par Jean-Pierre Chevènement) ed. Xénia, paru en 2005

Mireille Popelin

4 - Ouverture, ou rapprochement logique ?

Le Parti Socialiste ne sait plus quoi faire. Un à un, des dirigeants emblématiques sont appelés par Nicolas Sarkozy pour remplir différentes fonctions proches du nouveau pouvoir. D’un ministère au FMI, en passant par des commissions, tous se bousculent pour honorer une charge proposée par le candidat auquel ils s’opposaient en apparence il y a peu.

Que doit-on comprendre ? C’est très simple. Le Parti Socialiste est enfin confronté à une nécessaire prise de conscience : depuis des années, pour ne pas dire des décennies, il glisse vers la droite (que d’aucuns appellent le centre, version Bayrou ou autre), mais sans jamais se l’avouer.

Aujourd’hui, c’est le temps des aveux. Qu’est-ce qui sépare vraiment Ségolène Royal, Bernard Kouchner, Michel Rocard, François Bayrou, Niciolas Sarkozy, Lionel Jospin, François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Gérard Collomb, Jack Lang et quelques autres ? Pas grand-chose. Certains font plus de cadeaux aux riches, certains privatiseront plus vite les services publics, certains sont plus atlantistes, mais tous ont en commun d’avoir soutenu le projet de constitution européenne faisant la part belle à l’ultralibéralisme, au marché, à la fin des services publics. Aucun ne parle de la nécessité de l’impôt républicain pour que l’État ait les moyens d’une vraie politique de relance économique et d’aide aux plus démunis. Aucun ne met en avant les valeurs mentionnées dès l’article 1 de la Constitution qui font de la République française une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Tous, au contraire, poussent vers plus d’autonomie des régions ou des universités, vers la casse de la laïcité avec le financement des cultes, vers une démocratie à deux partis et à des médias aux ordres, et vers une république antisociale où ceux qui ont les moyens refusent la solidarité et laissent crever les plus faibles.

Il n’est pas étonnant qu’une bonne partie du PS, qui se sentait déjà très proche de Bayrou, ne se sente pas si éloignée que ça de Sarkozy. C’est révélateur de ce qu’est devenu le PS : un parti libéral, presque un parti démocrate-chrétien.

Encore une fois, je regrette qu’il n’y ait pas eu de candidat de gauche républicaine à la dernière élection présidentielle, Jean-Pierre Chevènement s’étant couché avec la réussite qu’on sait.

Il faut que le PS éclate, comme la vérité sur son orientation actuelle. Que ceux qui ne sont plus socialistes quittent ce parti, rejoignent la droite de Bayrou, et que ceux qui ne se reconnaissent plus dans ce parti socialiste version 2007 le quittent enfin pour fonder un nouveau parti de gauche républicaine que tant de Français attendent.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

5 - De la repentance

Une fois n’est pas coutume, je suis assez d’accord avec N.Sarkozy : il y a quelque chose de malsain, voire de masochiste, qui évoque la contrition religieuse, dans ces sempiternelles "repentances exigées des pays et de leurs responsables ".

Je m’insurge, tout simplement parce que l’on doit faire cesser cette mode de la responsabilisation à posteriori.

Comme je ne vois pas en quoi je serais responsable et devrais payer pour les erreurs, fussent-elles graves, commises par mon père ou mon grand-père, je ne vois pas pourquoi la France ( ou un autre pays ) devrait se mettre à genoux et demander pardon pour les crimes commis il y a 150 ans. Si on voulait pousser la logique jusqu’au bout, toute rencontre avec un dirigeant arabe devrait être précédée de ses excuses pour l’occupation de l’Espagne au Moyen Age, avec un dirigeant turc pour celle de la Grèce … Que deviendraient les rencontres de chefs d’Etat ?

Seule l’histoire peut déterminer le rôle néfaste des pays dans les conquêtes, les colonisations etc. Les historiens travaillent ; ensuite, la société s’empare de leurs travaux et l’éducation, la culture, l’art, vont pouvoir faire réfléchir, faire comprendre, par exemple, que les conquêtes du Nouveau Monde au XVI° siècle, sous le prétexte d’évangéliser et civiliser les " Sauvages" étaient monstrueuses et obéissaient d’abord à la soif de richesses. C’est un acquis, une « évidence » qui devrait suffire à chacun.

Certes, je ne nie pas les dégâts de la colonisation et je comprends que les peuples aient gardé des souvenirs amers d’époques où ils étaient utilisés, exploités, pas vraiment reconnus comme des citoyens à part entière. Mais la revanche ne réside-t-elle pas, justement, dans ces rencontres au sommet, où les dirigeants des pays colonisateurs discutent et négocient, à égalité, avec les dirigeants des anciennes colonies ? Et cela ne suffit-il pas ? A quoi bon remâcher sans cesse ses reproches, à quoi bon rappeler sans cesse, la honte ou la haine au visage, un passé, parfois lointain, qui, certes, est le nôtre, celui de notre nation, mais qui nous empêche d’aller de l’avant ?

Dans le même ordre d’idée, j’ai été choquée des procès intentés à la SNCF par des descendants d’anciens déportés, pour collaboration à la déportation. Il est évident que cette action aurait eu un sens dans les années qui ont suivi immédiatement les faits, c’est-à-dire 1945-1955, elle aurait été juste ; par contre, plus de 60 ans après les faits, cela consiste à faire payer à une génération les erreurs commises par une autre, fort éloignée dans le temps. Cela ne ramène pas à la vie les déportés, cela ne paye pas le préjudice, grave, subi par leurs descendants ou par ceux qui ont ramené des séquelles de leur séjour dans les camps, car il est trop tard.

Enfin, il me semble que vouloir à tout prix les excuses ou le dédommagement du préjudice commis des dizaines ou des centaines d’années auparavant est significatif de notre époque : la compétition économique, la distinction entre les " forts", " les meilleurs", " ceux qui méritent leurs richesses " et les " assistés, les " non productifs" ou "les pauvres " s’accompagne, inévitablement, de révoltes, de sentiments d’injustice, de haine même, pour ne pas parler de guerre de civilisation à l’échelle de la planète. Il serait naïf de croire que des mots d’excuse changeraient les choses, ce ne sont là que de faux-semblants. Le malaise est ailleurs, il s’appelle mondialisation, relations Nord-Sud, exploitation, précarité, inégalités et développement des intégrismes religieux. Gageons que si une bonne fée, d’un coup de baguette magique, faisait disparaître tous ces maux, chacun se soucierait comme d’une guigne d’exiger des excuses pour des faits lointains …

Christine TASIN christinetasin.over-blog.fr

6 - Chien de garde ou idiot utile ?

Nicolas Sarkozy propose la candidature de Dominique Strauss-Khan à la tête du FMI et la seule question qui agite le landernau est de savoir si il s’agit d’une manœuvre supplémentaire ou non du Président de la République pour déstabiliser le PS ! Plus incroyable encore le Premier Secrétaire du PS, François Hollande, va même jusqu’à se féliciter qu’un socialiste puisse éventuellement être le candidat de la France et de l’Europe à la tête du FMI déplorant seulement les conditions qui entourent la promotion de cette candidature. On croît rêver ! Et pourtant nous ne rêvons pas. Ce nouvel épisode traduit la profondeur de la déroute idéologique qui traverse le Parti Socialiste. A aucun moment la question est posée de savoir si il est légitime ou non qu’un socialiste aspire à diriger une des organisations les plus contestées du capitalisme financiarisé. Une organisation qui est responsable de l’exploitation de centaines de millions de travailleurs dans le monde entier. Une organisation qui a contribué à détruire la régulation publique dans des dizaines de pays dans le cadre d’une politique appelée « Consensus de Washington » qui obligeait les pays qui souhaitaient bénéficier de ses prêts à privatiser leur secteur public, à libéraliser leurs échanges commerciaux et à comprimer leurs dépenses sociales. Le FMI est directement responsable de la désindustrialisation sans précédent qu’a connue l’Amérique latine dans les années 80 et 90. Le FMI est responsable de la crise financière magistrale qu’ont connues plusieurs économies d’Asie d’abord en les forçant à entrer dans la ronde pernicieuse de la libéralisation des mouvements de capitaux puis en les contraignant à adopter en pleine tourmente monétaire des politiques récessionnistes qui ont plongé des millions de leurs habitants dans la misère.

Dominique Strauss-Khan est candidat à la tête du FMI au moment où celui-ci connaît la plus grave crise de son histoire. La plupart des pays émergents cherchent à rembourser leurs prêts par anticipation pour échapper à la loi d’airain de ses recommandations libérales. Le Brésil de Lula et le Venezuela de Chavez on ainsi épongé leurs dettes et annoncés que dorénavant ils n’entendaient plus avoir recours à l’aide de cette institution. Il en résulte une crise majeure pour le FMI qui se finance principalement sur les intérêts et les commissions des emprunts qu’elle délivre aux pays qui y ont recours. Aussi, en 2006 le FMI affichait une perte. Curieuse ironie de l’histoire pour une institution qui n’a cessé de prôner le rigueur budgétaire chez les autres… Selon les propres prévisions du FMI ses ressources passeraient de 1,4 milliards de dollars en 2006 à 635 millions de dollars en 2009, soit une baisse de 56% par rapport à 2005[1] ! Cette crise financière se double d’une crise morale sans précédent puisque le nombre de démissions des économistes du FMI en 2005 a été de 45% plus important que la moyenne des démissions des trois précédentes années. En 2006 la tendance s'est confirmée. C’est pourquoi il y avait tout lieu de se réjouir face à la décrépitude annoncée du FMI qui devrait continuer à décliner faute de « clients » et de ressources financières. Et c’est à ce moment qu’un socialiste en la personne de Dominique Strauss-Khan est candidat à redorer le blason de cette organisation indispensable au bon fonctionnement de la finance mondialisée… Quel y sera le rôle de Dominique Strauss-Khan ? Chien de garde ou idiot utile, il a ce choix ! Et il n'aura que ce choix tant que les principaux pays qui financent le FMI n'auront pas accepté de remettre en cause la doctrine du "Consensus de Washington",la conditionnalité des prêts de cette institution et un nouveau partage du pouvoir laissant une place plus importante aux pays du sud. On se prépare donc à un changement de casting pour maintenir inchangée la ligne sauf quelques timides inflexions à la marge et en plus on la parera désormais d'une prétendue onction "progressiste"ou "sociale-démocrate".

Qu’un socialiste aspire à diriger cette institution en dit long sur la fuite en avant qui a gagné les rangs de certains de nos dirigeants. Après l’OMC où sévit avec de moins en moins de succès Pascal Lamy, voici maintenant venu le temps du FMI. A quand un socialiste à la tête de l’OTAN ? Décidément, il est grand temps pour le Parti Socialiste de faire sa refondation idéologique !

Notes

[1] tous les chiffres sont extraits de l'ouvrage de Christian Chavagneux "Les dernières heures du libéralisme"éditions Perrin, 2007.

Source

7 - Parce que le poisson mort pourrit toujours par la tête

Le spectacle est cruel : cours, fuis et ne te retourne pas…

Le PS de François Mitterrand, de Rocard, d’Hollande, de Royal et de Lefol est mort. Ce même parti dit socialiste qui n’est plus depuis si longtemps celui de Jaurès et de Guesde étale lamentablement ce qu’il est depuis tant et tant d’années : une boîte à mensonge, une boîte de communication, une boîte de promotion pour des « ego » de pouvoir. L’entreprise en question, telle une bulle informatique, et c’est comme cela que ses dirigeants l’ont voulue, implose.

Epouvantable serait l’erreur de persévérer dans une image mythique qui considèrerait que ces gens de gauche, inutile de les citer, changeraient de camp. Si « Libération », ce vieux journal qui fut, entend nous faire croire à la relève… Quelle tristesse que ces quadras élevés dans les bureaux sans lumière de Solferino !

Simple est la constatation du fait que leurs aîné(e)s ont rejoint la maison qui les a nourris et aujourd’hui les honorent. Les héritiers ont, sans doute possible, le palais apprêté.

Dans le cours de cette débandade la différence entre ces seigneurs ne relève que du téléphone portable, certainement pas d’une quelconque conviction politique. On voit là, jeter à la réalité des faits, ce qu’ils ont fait de l’usurpation de l’idée socialiste.

L’actuel secrétaire général n’est plus qu’un secret général d’une troupe en débâcle. Il a beau invoquer un nombre de députés, de conseillers généraux, de maires, de régions estampillés d’un sigle que tout le monde est prêt à oublier, personne ne se lève contre le bulldozer Président et agent du libéralisme à tout crin. Qu’importe le nombre des soldats quand le général est alité.

Il faut comprendre leur enjeu : ils furent pour le « oui » à L’Europe, le Président leur offre, par une forfaiture dont ils n’auraient pas rêvée, une mini-constitution qui leur convient. Ils ont, durant le temps de leur gestion du pouvoir, échoué à liquider la sécurité sociale issue de la Résistance, ce président va le faire. Dans le cadre qu’ils ont admis, celui de l’Europe libérale, enfin le pouvoir continuera ce qu’ils ont entrepris : la liquidation des services publics, pire (pour nous), mieux (pour eux) : il n’est plus question de Service Public, mais de services publics. Mieux (pour eux), pire (pour nous), l’actuel pouvoir va achever la mise sur le marché des entreprises d’Etat (SNCF, EDF-GDF, AEDS…).

Sur le terrain de la société, ils n’ont eu que des pudeurs de vierges effarouchées quant il fut question de laïcité, de chômage, de libertés sociales, de racisme, de … Quand un député proteste, un sénateur conteste, quand un élu local monte au créneau, un conseiller général contredit… c’est depuis tant d’années, la litanie des ego ! La litanie des trahisons faites et d’autres attendues…

Mais qu’est-ce que ces gens attendaient–ils de nous ? Le silence, le vote et le respect ! Qu’attendions-nous d’eux ? Pour nombre d’entre nous, l’inversion d’un processus qui laminait notre pouvoir d’achat, nos contrats de travail, notre droit à la santé, notre droit à l’école pour lesquels certains d’entre nous ont livré leur convictions, leurs votes et leurs actions, ce devoir de citoyenneté auquel cette gauche nous convoquait. Baste !

En contrepoint, force est de constater l’absolue imbécillité des partis de la gauche anti-libérale. Elle est dramatique et infantile.

Chaque parti tire sa bourre dans son coin.

Que furent depuis tant d’années accumulées des divergences, voire des haines n’est plus admissible au regard de la situation politique et économique qui est le sort des travailleurs aujourd’hui ! Il était minuit dans leurs locaux !

Est-il fier et beau, notre drapeau rouge frappé des divers sigles des groupes politiques qui l’arborent ? Non, il ne l’est plus quand on le voit s’agiter quand la télévision filme ! Chaque parti voit aujourd’hui midi à sa porte, quand le peuple ouvrier et salarié voit dès le matin sa vie foutue en l’air !

Pascal Polisset

8 - La fin du clivage gauche-droite pour faire passer les contre-réformes

Votre éditorial met en évidence les manoeuvres de Sarkozy en direction de la gauche. Je crois qu'il faut voir au-delà de l'homme. Pour faire passer les contre-réformes : Sécurité sociale, retraites... le Patronat a besoin que les clivages gauche/droite soit dépassés. C'est ce qui s'est passé en Allemagne avec le gouvernement Merkel-SPD, d'une autre façon avec le gouvernement Prodi, en Italie, qui inclut l'extrême gauche. J'ai lu les textes des derniers congrès de l'Internationale dite socialiste. Le ralliement de l'IS à la nouvelle gouvernance mondiale est total. Sur le plan syndical cela se traduit par la constitution de la CSI qui inclut en grande partie l'ex FSM dont la CGT, la CILS et la CMT chrétienne sur des bases qui sont l'accompagnement de la Nouvelle Gouvernance mondiale. Sarkozy ne fait qu'essayer d'associer syndicats et partis de gauche et ce que certains appellent pudiquement la "rénovation" du PS, n'est que la rupture complète et totale avec les liens que le PS pouvait avoir avec le "socialisme". Quel lien il y-a-t-il entre Jaurès, Blum et Strauss-Kahn à la direction du FMI, et le je parle pas de Lamy à l'OMC ? Il ne faut plus se faire d'illusions sur le PS: son ralliement à l'économie de marché via notamment le "concurrence libre et non faussée" de l'UE le conduit à l'heure de vérité comme d'ailleurs le PCF, qui s'est lui aussi rallié à l'économie de marché. Je lis avec intérêt vos articles, mais les éditos ne sont pas, à mon goût" suffisamment indépendants de la "gauche" institutionnelle.

Rémy Guyon

3 - Europe libérale

1 - Grandes manœuvres pour mini-traité

Lors de sa campagne, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il ne solliciterait pas les citoyens à propos du mini- traité : trop compliqué pour eux ? Même en version simplifiée ? Ils ne lui en ont pas tenu rigueur, à moins qu’ayant eu l’impression d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, ils aient choisi la peste… Pourtant, ils devraient être attentifs à ce nouveau texte.

Bien que « les racines chrétiennes » aient été retirées du préambule du feu traité constitutionnel après d’âpres bagarres menées par les organisations laïques, elles ont été subrepticement réintroduites sous une forme plus discrète, satisfaisante pour les religions en général, et seulement elles, avec la formule « héritage religieux » ; cf cette annonce par Pierre Moscovici, grand connaisseur des affaires européennes, PS, qui « regrettait » que l’on n’eût pas utilisé l’expression « héritage spirituel ». Pourquoi ?

Je rappelle que notre héritage religieux a été une longue histoire de plus de 1500ans de pouvoirs sans partage à l’intérieur desquels l’individu n’avait aucun choix. Ces pouvoirs relevaient de leur puissance économique et de leurs influences politico-psychologiques auprès des différents monarques, l’idéologie étant un moyen et une fin. En ce qui concerne le catholicisme, ces pouvoirs ont été maintenus au prix fort : les bûchers, tortures et autodafés de l’Inquisition qui sévit pendant 500ans tout de même, les croisades, les guerres de religion, etc. Même si la liberté, l’égalité et la fraternité étaient des valeurs chrétiennes comme le rappelait de façon très partisane le philosophe et théologien P. Valadier, invité de « For Intérieur » le dimanche 08-07-07 sur France Culture, il oubliait de mentionner qu’elles ont été allègrement oubliées dans l’histoire chrétienne au profit de l’exercice des pouvoirs cités plus haut.

Dois-je rappeler encore qu’à la veille de « notre » Révolution, l’Eglise catholique possédait le tiers du territoire exempté d’impôts ?!!! Il a fallu la révolte d’un peuple affamé et excédé par les privilèges outranciers dont bénéficiaient la noblesse et le clergé depuis un millénaire et demi, ainsi que l’avènement de la philosophie des Lumières, pour que ce triptyque idéologique de notre devise républicaine (Liberté, Egalité, Fraternité), admis en théorie dans les démocraties européennes, trouve une expression politique la plus juste possible. Celle-ci fut symbolisée par le vote de la fameuse loi de 1905 ; malheureusement, elle fut vidée de son contenu par des décrets et lois, notamment depuis 1942 et a continué de l’être inexorablement jusqu’en 2006.

Ainsi, par « héritage religieux », le mini-traité efface d’un coup et d’un seul, de notre mémoire collective, l’héritage des Lumières et sa trilogie. Il tronque la vérité et déforme donc sciemment l’histoire et les esprits non éclairés en laissant croire que cet idéal n’est qu’un « juste » retour aux sources….religieuses, chrétiennes sous-entendues. En outre, dans les faits, en France, point d’égalité, avec le financement public des établissements privés sous contrat. Ceux-ci bénéficient des mêmes subventions et droits que dans le public, mais n’ont pas les mêmes devoirs : ils peuvent faire du prosélytisme « soft » (en vertu de leur « caractère propre »), mais surtout proposent des services que ne peut offrir l’enseignement public. Ainsi, la désagrégation de celui-ci due à la concurrence déloyale organisée par l’Etat, est amorcée depuis des décennies… avec l’argent du contribuable.

Point d’égalité non plus dans les programmes de la scolarité obligatoire avec l’enseignement du fait religieux, l’étude « littéraire » et « laïque » de certains textes de la Bible et du Coran, alors qu’on n’enseigne pas l’histoire et les fondements des autres options spirituelles (comme les athéismes ou agnosticismes) (cf le BO sur le socle commun des connaissances de juillet 2006, rubrique culture humaniste). C’est ainsi que l’on « nourrit » nos chères têtes blondes : l’humanisme serait essentiellement constitué d’héritages religieux.

L’enseignement public était le seul enseignement libre, c’est-à-dire celui de la liberté de penser, de l’exercice de l’esprit critique et de la construction d’une citoyenneté adulte. Si l’avenir de l’enseignement public se restreint davantage chaque jour, celui de l’héritage religieux, lui, occupe de plus en plus les territoires, les médias, les esprits et les communautarise de plus en plus tôt.

Quand donc les organisations de défense de la laïcité uniront-elles leurs forces pour dénoncer ces dérives ? Le mini-traité est une occasion unique, première et prochaine de penser et d’éprouver cette union. L’information des citoyens représente la 1ère chance de mettre un grain de sable dans le rouleau compresseur quinquennal choisi le 6 Mai, dans la religiosité galopante de l’Europe, ainsi que dans le formatage insidieux et programmé des esprits.

Evelyne Bigou 64140 Billère

4 - combat féministe

1 - La Grande-Bretagne déclare la guerre à l'excision

La police promet une récompense pour obtenir des informations sur les auteurs de ces mutilations génitales.

Quelque 66.000 fillettes risquent d'être victimes de mutilations sexuelles, chaque année en Grande-Bretagne. Face à l'ampleur du phénomène, les autorités ont décidé de lancer une vaste campagne destinée à sensibiliser la population à ce crime passible de 14 ans de prison. Pour ce faire, la police métropolitaine de Londres a choisi une méthode peu consensuelle : une récompense de 20.000 livres (30.000 euros) à toute personne susceptibles de livrer des informations sur les auteurs d'excisions (ablation rituelle du clitoris et parfois des petites lèvres). Les autorités britanniques n'ont pas choisi cette date au hasard pour lancer cette campagne : l'été est une période à haut risque pour les victimes, souvent issues de familles musulmanes originaires d'Afrique et du Moyen-Orient. Certaines sont envoyées à l'étranger pour subir ces mutilations, mais de nombreuses interventions sont aussi pratiquées sur le sol britannique. Deux lois ont déjà été votées en 1985 et 2003 pour poursuivre les personnes accusées d'envoyer des fillettes se faire opérer à l'étranger. Mais personne n'a encore été inquiété.

L'Egypte

«C'est une pratique cachée», explique Alastair Jeffrey, chef du Child Abuse Investigation Command, interrogé par BBC News. «Cette mesure ne vise pas une culture en particulier. C'est une offensive contre les personnes qui commettent des actes horribles contre les enfants.» Ces différentes mutilations sont souvent pratiquées par des femmes âgées, qui n'ont aucune expérience médicale, sans anesthésie, et à l'aide d'instruments comme des lames de rasoirs ou des bris de glace. Des méthodes qui favorisent les infections, l'incontinence et l'infertilité, sans oublier les séquelles psychologiques. Le mois dernier, l'Egypte, où 90% des femmes sont excisées, a annoncé l'interdiction de cette pratique, après la mort d'une fillette de 12 ans.

Source

Julie Connan

5 - débats républicains

1 - Pour Valoriser le TRAVAIL, après le «SMIC»... inventez le «SMAC»

LETTRE OUVERTE à Monsieur SARKOZY, Président de la République

Monsieur le Président,

Je tiens à vous le dire d'entrée : je n'ai pas voté pour vous ! Ancien Chef d'Entreprise à la retraite, j'ai l'esprit pragmatique et aucune idée préconçue, mais j'aime bien voir avant de signer ! Donc à nous revoir dans six mois.

Mais d'ici là, je voudrai vous dire quelques petites choses sur la 'Valeur des choses'. Car avec vous le mot 'Valeur', terme quelque peu bivalent, a sacrément pris de la Valeur ! Valeur de ceci, valeur de cela, et notamment « Valeur du Travail ». Ce Travail, dont vous en avez même fait le thème central de votre campagne Présidentielle. C'est beau, c'est grand, c'est logique et c'est louable ! Mais est-ce bien vrai tout cela ? Est-ce bien net ? Ne pensez-vous pas, Monsieur le Président, que les propos que l'on vous fait tenir et que vous martelez avec coeur, sont quelque peu ambigus et surtout un peu trop flous ! Pour ma part, je crois que tous les technocrates qui vous conseillent, ne semblent avoir sur le 'Travail' que des connaissances théoriques ou livresques, apprisent dans les Grandes Ecoles, l'ENA comprise. Et qui vont, comme par hasard, dans le droit fil des désideratas du MEDEF.

Il s'avère, que le Travail et la Condition Ouvrière, je connais ! Je connais même assez bien, pour l'avoir vécu des deux côtés de la barriere, comme l'on dit. En effet, mes premiers contacts avec le milieu du Travail, se sont déroulés en 1936, lorsque jeune Enfant j'allais porté la gamelle à mon Père, qui faisait la grève sur le tas, chez RENAULT à Billancourt. Et c'est toujours chez RENAULT, que j'ai commencé en 1941, ma carrière professionnelle comme Apprenti Ajusteur à l'àge de 14 Ans. Et c'est en 1963, à 36 Ans, que j'ai créé mon Entreprise (mécanique, 100 personnes). Entreprise reconnue pour ses innovations, tant techniques que sociales, que j'ai cédé à mes Cadres en 1987, pour partir à la retraite.

Je vous prie de m'excuser de ce long descriptif, Monsieur le Président, mais j'ai jugé nécessaire de me présenter, afin de donner plus de crédibilité à mes propos. Parce que je dois vous dire que je n'apprécie pas beaucoup le fait de s'appuyer sur le noble concept du Travail, pour développer à tout va, des assertions tendancieuses et rétrogrades :

Tendancieuses, car le mot Valeur a un double sens : qualitatif et quantitatif, et sciemment ou inconsciemment, vous laissez planer la confusion entre la valeur et la durée du Travail. C'est ainsi qu'en parlant de la 'Valeur du Travail', l'Employé pense à sa Valeur Qualitative et Sociale, ... alors que l'Employeur, lui, ne pense qu'à sa Valeur Quantitative et financière, c'est à dire : à combien ça me rapporte ! Rétrograde, votre fameux slogan : « Travaillez plus, pour gagner plus », à qui vous devez certainement votre victoire. Car reconnaissez avec moi, que pour parler vrai, il aurait été plus honnête de dire : « Transpirez plus, pour gagner plus ». C'est à dire : Travailler et transpirer plus, comme on le faisait au début de l'ère industrielle, au temps des Manufactures et du travail des Enfants, au temps aussi des Maitres des Forges, où l'on travaillait 12 heures par jour et plus ! Ce que vous nous proposez là, n'est ni plus ni moins, qu'un énorme retour en arrière de notre évolution Sociétale ! C'est inscrire votre futur dans notre passé !

Mais alors, pourquoi le Progrès ? Comme vous le voyez, Monsieur le Président, l'orientation que l'on veut vous faire donner à notre si belle FRANCE, correspond à ce que l'on appelle « la négation du Progrès » ! C'est la négation de la Créativité Française ! La négation de l'Intelligence et de l'Esprit Français. C'est aussi et surtout la négation de la FRANCE comme modèle et comme 'phare du Monde'. A quoi donc servirait le Progrès, si les Hommes doivent toujours travailler plus! Le Monde bouge, alors pour rester dans la course, changez votre slogan et dites : « Le Progrès c'est travailler moins, gagner plus, et vivre mieux ! »
Ou mieux encore, ma devise personnelle que j'ai présenté à l'Unniversité de PAU, il y a une trentaine d'années et que je vous offre de grand coeur :

Le Bonheur, c'est « Vivre et Travailler, à la LUEUR de son front »

Car c'est bien de Bonheur, dont il s'agit ! Ne vous trompez pas d'époque, Monsieur le Président, informez-vous et méditez, vite, ou vous allez rater le train de l'Histoire ! Oui, comprenez, vite, qu'à présent le 'Travail' n'est qu'une nécessité et non plus une finalité, comme vous semblez encore le croire. Aujourd'hui c'est le 'Bonheur' qui est devenu la finalité de l'Humanité! Ne prenez surtout pas mon discours, pour du 'prêchi-prêcha' ou pour du verbiage de demeuré! En ce début de 3eme millénaire, des esprits érudits ont déjà compris et nombreux sont ceux qui commencent à comprendre, que le Bonheur est l'objectif premier des Hommes.

Suivez l'évolution, Monsieur le Président, lisez et faites lire à votre aréopage, la page 31 du Journal « LE FIGARO » de ce 14 Mai. Lisez notamment l'article intitulé « Le bonheur est une idée neuve en économie », où l'on apprend que l'austère OCDE, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique, vient d'organiser à Rome un colloque sur le thème très hédoniste : « peut-on mesurer le bonheur ? » ... On cite également l'ONU qui a déjà mis en place, des « indicateurs de développement humain »... Sans jouer les prophètes, ni les gourous, les Economistes du Bonheur veulent révéler, « les satisfactions réelles des Hommes, des Travailleurs et des Consommateurs »; On y a même inventé un nouveau sigle : après le PNB, le Produit National Brut, connu de tous les économistes, nous avons à présent le BNB, le Bonheur National Brut, qui bientôt sera tout aussi connu !

L'EUROPE, est en avance dans ce domaine là, et le CAS, le Centre d'Analyses Stratégiques européen, souhaite que la FRANCE s'engage davantage, afin : de promouvoir des politiques permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle, ainsi que de rechercher l'équilibre entre les objectifs sociaux et les objectifs économiques. Notons aussi que le CAS étudie également les possibilités de créer un «Salaire Minimum Européen » , etc.

Comme vous le voyez, Monsieur le Président, à un moment où des économistes, des capitalistes et même des financiers se réunissent, pour parler ensemble de questions sociales et même de parler du Bonheur, votre leitmotiv 'Travaillez plus, pour gagner plus', fait quelque peu désordre. Et le plus déplorable dans cette affaire c'est que personne ne vous ai alerté, tous vos amis de l'UMP, du Gouvernement et du Patronat , tels les moutons de Panurge, vous ont emboîté le pas. A moins que ce soit le MEDEF, qui vous ait donné l'idée !

Non, Monsieur le Président, la solution n'est pas celle que vous proposez. La solution n'est pas d'accroître la valeur et la durée du Travail, mais bien plutôt d'en partager[1] de façon plus équitable, les revenus et les profits ! Et pour cela la solution n'est pas très compliquée :
« Il suffit tout simplement de fixer une 'limite maximum' à notre grille des salaires » Pour peu que l'on y réfléchisse, c'est à coup sûr l'absence totale de réglementations en haut de l'échelle des rémunérations, qui est le défaut rédhibitoire du Capitalisme ! Ce Capitalisme, qui sans cette énorme faille, serait le meilleur régime qui soit ! « La Liberté totale n'existe nulle part, même pas dans la Nature ! Sauf... dans le système Capitaliste ultra-libéral ».

Il nous faut donc absolument mettre de l'ordre et de l'équité dans notre capharnaüm salarial, et à cette fin.après avoir créé le SMIC, pour fixer une limite inférieure aux salaires, nous devons en toute logique en fixer la limite supérieure, que nous pourrions par exemple dénommée : - Le " SMAC ", le " Salaire Maximum Autorisé aux Champions ".

La solution est simple certes, mais ô combien difficile en sera la mise en application ! D'abord pour définir la 'LimiteMaximum', que personne, même le Super Champion de tous les Business, n'aurait le droit de dépasser : ... 20,.. 30,..50, ... 100 fois, ……le "SMIC " ? Ou plus encore ?

et ensuite, difficulté aussi, pour en faire accepter le principe.
Il ne sera pas facile en effet, de faire comprendre aux grands patrons, notamment à ceux du CAC 40, avec leurs privilèges et leurs 'parachutes dorés', aux spéculateurs, aux affairistes, aux saltimbanques des plateaux et aux bateleurs des gazons, bénéficiaires de salaires scandaleux, que le temps des injustices argentifères est révolu ! Sans oublier, car on n'y pense pas assez, les cadres supérieurs du Public et du Privé qui bien souvent ont des rémunérations bien trop élevées et qui n'ont pas conscience que pour pouvoir leur payer des salaires aussi exagérés, les Entreprises doivent obligatoirement serrer fort, les bas-salaires. Sacrée erreur, car si, comme on le dit, la consommation est le moteur de l'économie, ce n'est pas en réduisant le casse- croûte des travailleurs, que l'on vendra davantage de pain et de beurre.

Tous ces Champions du Travail, oeuvrent certes pour la richesse et la gloire de la France, mais leur valeur personnelle serait d'autant plus admirée, que la valeur de leur paye serait moins élevée ! Il n'est quand même pas normal qu'aujourd'hui, des milliers et des milliers d'individus, honnêtes ou malhonnêtes, Champions du boulot ou Champions du culot, ou de la magouille, aient des revenus qui atteignent les hauts sommets de l'Himalaya, alors que des millions de besogneux ont des salaires qui n'arrivent même pas au niveau de la Mer Morte !

Immense, formidable, mais long et difficile Challenge, Monsieur le Président, que d'inventer et d'instaurer sur Terre le « Capitalisme Pondéré par les Revenus ». Et si je pense qu'aujourd'hui, il y a peu d'Hommes capables de relever et surtout de gagner, un tel défi, je crois que vous pouvez être de ceux là ! Je suis persuadé en effet, même si je ne suis pas toujours d'accord avec vous, que par vos 'valeurs' intrinsèques, votre courage, votre intelligence et votre ténacité, vous seriez capable de remporter cette sacrée victoire !

Alors, Monsieur SARKOZY, divine surprise pour le 1er Juillet prochain : Avec l'annonce de l'actualisation du SMIC, annoncez la création du SMAC en FRANCE.

Là, est toute la raison de ma présente Lettre Ouverte !

Je vous remercie de votre attention, et dans l'attente de nos six mois,

Je vous adresse, Monsieur le Président de la République, mes plus chauds et plus sincères voeux de réussite, pour vous et pour la FRANCE.

Notes

[1] Le Partage Equitable du Progrès : (P.E.P.)

Source

Raymond MONEDI www.cerclepep.com

6 - à lire, à voir ou à écouter

1 - « Comme si rien ne s'était passé », d'André Thomaso

« Comme si rien ne s'était passé »
d'André Thomaso
Editions Amalthée
12 €
117 pages

Les jeunes sont massivement descendus dans la rue contre le CPE.
L'auteur analyse la société et son évolution à travers une fiction.
C'est de la rencontre de deux générations qu'il s'agit:

L'histoire commence par l'enlèvement d'un journaliste par un groupe de manifestants refusant l'avenir sombre qui leur est propsé.
Comment peut on accepter une société sans solidarité où règne la loi de la jungle!? Ces jeunes qu'ils défilent avec conviction et puissance ou qu'ils expriment une forme de violence sont considérés par certains dirigeants politiques comme des « sauvageons ».
Victor Hugo a donné à l'un d'entre eux le nom de Gavroche.
Aujourd'hui, comme hier «ces jeunes pousses grandissent sur le même terreau qui s'appelle la désolation sociale. »
Ceux qui ont fait 68 vivaient dans une société dite « contractuelle » où les acquis sociaux nés de la résistance permettaient que certaines inégalités soient corrigées.
La jeunesse, ici et maintenant subit de plein fouet l'offensive de l'arme de déstruction massive constituée de la presse aux ordres qui, jour après jour explique que le libéralisme constitue la seule voie possible!
Ce récit, original et bien ficelé nous invite à la réflexion critique sur les évolutions en cours et au combat toutes générations confondues pour mettre un arrêt à l'offensive libérale .
La division entre les « indigènes de la République » et les « descendants de colonialistes » ne peut que contribuer à renforcer l'ennemi commun, le système que certains présentent comme immuable.
C'est tous ensemble qu'il faut combattre ce régime qui renforce les inégalités !

Jean-François Chalot

2 - Histoire des philosophies matérialistes, de Pascal Charbonnat

Collection Matériologiques, Syllepse, 2007, 650 pages
Préface de Guillaume Lecointre, biologiste, spécialiste d'ichtyologie et de phylogénie au Museum national d'histoire naturelle. Membre du comité de rédaction de Matière première, Revue d'épistémologie et d'études matérialistes.
Avant-propos de Marc Silberstein, fondateur de la collection Matériologiques chez Syllepse

Au moment où la négociation du nouveau traité européen confirme toutes les dispositions qui percutaient de plein fouet le principe de laïcité, la lecture du livre de Charbonnat constitue un viatique précieux pour celles et ceux qui souhaitent prendre connaissance de la très riche généalogie politico-intellectuelle que représente l'histoire des philosophies matérialistes.

En effet, si dans un premier temps, l'on recourt à la laïcité comme fil d'Ariane, afin de présenter le livre de Charbonnat, il est aisé de procéder au constat suivant : les philosophies matérialistes concourent d'une manière déterminante à l'ouverture d'un espace politico-intellectuel qui facilitera le moment venu, l'émergence de ce principe, pierre angulaire de tout système politique réellement démocratique.

Lorsque les philosophies matérialistes s'expriment et s'ancrent dans les esprits, le mouvement d'ensemble visant à émanciper le genre humain des scories du sacré et des mythes s'affermit, avec le plus souvent pour corollaire l'invalidation intellectuelle d'un discours sur Dieu.

En cela, la fresque impressionnante relatant l'histoire des philosophies matérialistes que nous propose Charbonnat, atteint son objectif et oeuvre à la bonne compréhension d'un profond mouvement d'émancipation qui prend très tôt naissance.

De l'apparition du matérialisme dans l'Antiquité (Thalès, Héraclite, Démocrite, Epicure), à l'extinction du matérialisme (Ier - XVIIème siècle); de la naissance d'une nouvelle physique jusqu'à l'apogée du naturalisme ( XVIIème siècle ) et à la renaissance du matérialisme ( XVIIIème-XXème siècle ), telle est la teneur de la rigoureuse cartographie des oeuvres ayant au cours des siècles forgé les cadres majeurs des philosophies matérialistes.

Notons que les matérialismes qui s'épanouissent tout au long du XVIIIème siècle constituent les prémices d'un large et complexe mouvement politico-intellectuel annonçant cet apparent coup de tonnerre dans un ciel serein que sera la Grande Révolution française.

Les écrits de Jean Meslier (1664-1729), l'oeuvre de La Mettrie (1709-1751), l'athéisme d'Holbach (1723-1789), concourent parmi d'autres, à la déstabilisation de l'édifice vacillant qu'est la vieille société hiérarchique de Droit divin.

N'oublions pas que le mouvement ouvrier et démocratique s'est organisé à partir de plusieurs politiques d'émancipation. Au XVIIIème siècle, naît la première d'entre elles, la politique d'émancipation républicaine, avec les notions d'égalité politique, de citoyenneté, de droits de l'homme et de souveraineté. Incontestablement, ce creuset politico-philosophique a pour les philosophies matérialistes un attrait de prédilection.

Le contenu de ces philosophies de type matérialiste - dont Charbonnat nous présente les lignes-forces à l'aide d'une érudition impressionnante - contribue à mettre en exergue les principes qui deviendront les soubassements essentiels des régimes démocratiques et républicains. Il paraissait tout à fait fondé de croire que la nature apparemment intangible de ces principes, les placerait au-dessus de toute volonté visant à en réduire la portée et la légitimité.

La réalité des faits infirme malheureusement cette illusion. En effet, en récupérant l'article 2 de la Constitution, le nouveau traité confirme le glissement des principes * terme rationnel qui prévaut aujourd'hui dans les accords et autres engagements officiels * vers des valeurs de l'Union, notion plus subjective.

Parmi ces valeurs seront reconnus distinctement les droits des personnes appartenant à des minorités, en rupture complète avec les principes émancipateurs républicains et notamment ceux qui affirment l'égalité des citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.

La nature de la remise en cause profonde des bases mêmes de l'universalisme à laquelle nous assistons, ne peut être parfaitement comprise que si l'on remplit cette condition :
procéder à une étude exhaustive et acérée des nappes d'histoire lente pour reprendre l'expression braudelienne, qui voient à l'oeuvre les mouvements de pensée orientant les ensembles humains, se structurer peu à peu, devenir hégémoniques et s'effacer au profit d'une (ou plusieurs) autre(s) vision(s) du monde. Le développement graduel de l'égalité des conditions, tout comme le refus du providentialisme (du providentialisme à l' homme providentiel, il n'y a qu'un pas, et dans les deux cas, c'est l'asservissement et l'aliénation qui prévalent) sont le fruit de constructions intellectuelles souvent marginalisées qui ont contre vents et marées, tenu haut le flambeau de l'émancipation de l'homme. De cet homme en butte aux diverses et variées conceptions déistes du monde, aux quantités insoupçonnables de théogonies. De cet homme tenu à la stricte observance de supposées vertus théologales et au respect de toutes les variantes théologiques possibles et imaginables. Les philosophies matérialistes ont apporté la démonstration que ces postures ne sont pas les seuls horizons pour penser la place de l'Homme dans l'Univers. Loin s'en faut.

Tenter de comprendre le lent cheminement de ce processus de libération qui façonne petit à petit les contours d'un espace politique et intellectuel permettant de traduire dans la réalité des faits et contre une adversité aux multiples visages (les Eglises, les forces politiques et financières conservatrices ou réactionnaires) la volonté des peuples de coupler les versants économique et culturel d'un combat politique qui prônera la résolution de la question sociale . Voilà en quoi peut être utile une très bonne connaissance de l'histoire des philosophies matérialistes. En somme, pas d'émancipation possible et durable sans égalité et sans laïcité.

Et comme le démontre magistralement Charbonnat, au seuil des XIXème et XXème siècles les principes porteurs des philosophies matérialistes se heurteront durement à la révolution de la production et aux autoritarismes politiques d'un type inédit.

Le XIXème siècle verra émerger deux genres de matérialismes. Le matérialisme évolutionniste (Carl Vogt 1817-1898), Jakob Moleschott (1822-1893), Ludwig Büchner (1824-1899), Basile Conta (1846-1882).

De plus, dans le sillage critique de la première politique d'émancipation - dont l'acmé comme nous l'avons vu, se situe à la fin du XVIIIème siècle – apparaît la politique d'émancipation socialiste au XIXème siècle, en incorporant la question sociale. Bien évidemment, le matérialisme dialectique de Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895) s'imposera comme la pierre angulaire de cette nouvelle weltanschauung, très largement irriguée par les principes émanant des philosophies matérialistes.

L'inventaire dressé par Charbonnat est d'une richesse étonnante. Citons un exemple : Joseph Dietzgen (1828-1888) figure intellectuelle méconnue, favorisera une certaine évolution de la définition du matérialisme en insistant sur la légitimité du recours au monisme. Dietzgen pense qu'une pensée de l'origine peut être retenue à condition de se donner un cadre moniste. Pour le tanneur philosophe, le monisme est la conception de l'unité de la matière et de l'esprit, ou de l'enchevêtrement de tous les phénomènes entre eux. L'origine n'a alors de sens que si elle n'excède pas les termes de cette union. Autrement dit, la cause de toutes choses ne dépasse ni l'entendement humain, ni le monde matériel. Aller au-delà est l'erreur des métaphysiques et des philosophies de la transcendance.

Nous insistons sur ce cas afin de rappeler la diversité, la pluralité des philosophies matérialistes; panorama d'une rare densité, bien mis en valeur par le contenu du livre de Charbonnat. Cet exemple démontre au passage que les accusations récurrentes de monolithisme, de dogmatisme dont les matérialismes font l'objet, ne résistent pas à une investigation sérieuse. Dietzgen est le premier interprète fidèle du matérialisme dialectique. Il n'en modifie cependant pas la teneur conceptuelle mais en donne une approche originale.

Les pensées des derniers disciples du XIXème siècle, Labriola (1843-1904) et Plekhanov (1856-1918), accompagnent une période qui se terminera par le suicide des nations européennes sur les champs de bataille de Verdun, du Chemin des Dames, d'Ypres, de Charleroi, de Tannenberg et d'ailleurs. (En la matière, l'énumération qui précède, est loin d'être exhaustive.)

Bien évidemment, le matérialisme de Lénine (1870-1924) s'emploiera à trouver une issue à ce moment terrible de l'Histoire européenne.

A titre d'exemple, rappelons que durant la même période, Bergson, qui a connu la cruelle expérience de la Première Guerre mondiale, oriente sa philosophie idéaliste et spiritualiste vers la mise en valeur de la figure des grands chefs et des grands saints, seuls à même d'exercer selon lui, une action contagieuse sur la sensibilité des hommes. Ainsi peut-on considérer les individualités supérieures comme des succès de l'élan vital triomphant de tous les obstacles... (Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932)).

Cependant, la pensée matérialiste d'émancipation portée par l'oeuvre léninienne, se disloquera au contact du Thermidor stalinien.

Sur un plan strictement épistémologique, les philosophies matérialistes du XXème devront composer avec les avancées des sciences de la nature. Le matérialisme évolutionniste contemporain en est le parangon.

En définitive, l'ouvrage de Charbonnat représente un instrument plus que précieux pour qui souhaite se situer dans une perspective de défense des principes de laïcité et d'égalité. Comme le démontre magistralement le livre écrit par Charbonnat, la philosophie matérialiste a forgé au cours des siècles les armes idéologiques qui ont servi, à partir de la Renaissance, à la constitution des sciences modernes.

Au moment où certaines forces politiques n'hésitent pas à ouvrir la boîte de Pandaure des doctrines anti-égalitaires en insistant sur une hypothétique et spécieuse suprématie de l'inné sur l'acquis, au moment où la pensée (matérialiste) gramscienne – qui revendique la nécessité stratégique de vaincre sur le front des idées afin de s'emparer du pouvoir politique - fait l'objet d'un détournement au profit de courants de pensée hostiles aux fondements intellectuels et politiques que véhiculent les philosophies matérialistes, il est plus que temps de (ré)investir le champ des idées, d'insister sur la validité d'une réponse de type universaliste aux enjeux politiques et intellectuels colossaux qui surgissent en cette période d'incertitude que nous traversons. Dans cette optique, le livre de Charbonnat est un bréviaire (laïque ) indispensable aux défenseurs des principes constitutifs d'une République sociale digne de ce nom.

Jean-Marc Del Percio Vergnaud membre du comité de rédaction de Matière première, Revue d'épistémologie et d'études matérialistes. Co-responsable de la collection Matériologiques chez Syllepse.

Agenda

mardi 11 septembre 2007, 10:00

MOUVEMENT POUR LA PAIX ET CONTRE LE TERRORISME

A Paris

PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE DU 11 SEPTEMBRE 2007

1 - LE DROIT FACE AU TERRORISME (10 h - 12 h)

Avec

2 - LE TERRORISME CONTRE LES LIBERTÉS (13 h - 15 h)

Conséquences du terrorisme :

Avec

3 - S'UNIR CONTRE LE TERRORISME ET LES TERRORISTES (15 h - 17 h) Le rôle de la société civile Constitution de l'alliance internationale contre le terrorisme Avec

L'entrée à la conférence sera gratuite mais se fera strictement sur invitation.
Réservations ouvertes dès maintenant
Renseignements, demande d'invitation :
Mail: mpctasso@aol.com - Téléphone 06 26 66 42 23

Rassemblement en hommage à toutes les victimes d'attentats
à 19 h au Mur de la Paix (Champ de Mars)

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