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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°544 - mardi 12 juin 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - Chambre bleue cherche caution rose pour habillage démocratique

Samedi soir, au stade de France, le Stade Français a remporté le titre de champion de France de rugby. Cette équipe, très marquée par la culture show biz, a osé, dans un milieu très viril, s’habiller en rose, et il en a fait son emblème. Dimanche matin, les Champs-Elysées étaient couverts de rose, pour marquer l’événement.

Mais c’est bien connu, le sport et la politique, ce n’est pas la même chose, et dimanche soir, ce que tout les gens sensés prévoyaient s’est produit. Les résultats du premier tour, s’ils se perpétuaient au deuxième, verraient entre 450 et 500 députés bleus à l’Assemblée nationale. Le record de 1993, qui avait vu la gauche en lambeaux, risque d’être battu.

Sur les plateaux de télévision, l’ambiance était étonnante. Les élus UMP avaient eu des consignes, c’était évident. Surtout pas de triomphalisme, et respect des battus.

Il était amusant de voir Devedjian, le secrétaire de l’UMP, ancien cogneur du mouvement d’extrême droite Occident, proposer à Julien Dray, ancien leader de la LCR dans le mouvement étudiant, et à Jean-Christophe Cambadélis, ancien leader de l’OCI secteur jeunes, d’associer le Parti socialiste aux travaux parlementaires pour donner un vrai rôle au Parlement.

Il était cocasse de voir la modestie des intervenants UMP, qui disaient qu’un sursaut de la gauche était possible, au deuxième tour, vu le nombre d’abstentionnistes, et qu’il ne fallait pas se laisser aller à des pronostics hâtifs.

On avait l’impression qu’ils appelaient au secours le Parti socialiste, qu’ils leur disaient : « Merde, ressaisissez-vous, les gars, ne nous laissez pas avoir 500 députés, c’est trop, cela discrédite le système, soyez une opposition digne de ce nom ! ». Dimanche, cela fera probablement du 55-45 pour la droite dans les urnes, et sans doute 80-20 dans l’hémicycle si la tendance se confirme. Cela fait désordre, quand on prétend que le Parlement représente le peuple.

Après un bref épisode ayant institué de la proportionnelle, on est donc rapidement revenu à un système majoritaire qui favorise outrageusement les grands partis, et surtout les deux principaux. Les socialistes, qui gémissent aujourd’hui, étaient bien contents d’en profiter quand ils ont remporté des victoires éclatantes, comme en 1997, et ils ne l’ont pas remis en cause à cette époque.

Il n’en demeure pas moins que cette victoire écrasante de la droite était facilement prévisible. A quoi les Français ont-ils été confrontés depuis le 6 mai 2007 ? Une équipe présidentielle qui a su gérer intelligemment sa victoire, ce que reconnaissent en privé les socialistes.

La stupide diabolisation du chef de l’UMP, que Respublica avait régulièrement dénoncé, se retourne contre la gauche. Sarkozy, qu’on présentait comme un futur dictateur, a pris de court tout le monde en débauchant quelques pointures (attendons la suite, on risque d’avoir d’autres surprises). Il a laminé Bayou en permettant à la majorité de ses députés de conserver leur siège.

Ses premières mesures, notamment les exonérations fiscales des intérêts d’emprunt pour sa résidence principale, n’ont pas indigné les citoyens, bien que les plus lucides soient sans illusion pour la suite. Les banlieues ne crament pas, malgré des prévisions apocalyptiques de certains. Dans ce contexte, rien ne pouvait empêcher le dynamisme de la victoire présidentielle de s’accentuer lors des législatives.

Ce n’est pas l’image de la gauche, et de son principal parti, qui pouvait arrêter l’hémorragie. Personne n’a oublié le sourire radieux de Ségolène, au soir de la défaite, à 20 h 02, ni les propos agressifs et guerriers de Strauss-Kahn à 20 h 05, ni la guerre qui se prépare à l’intérieur du PS.

Entre une UMP en ordre de marche, et une gauche où aucune formation n’échappe à une crise profonde, les électeurs ont choisi soit de consolider l’UMP, soit de s’abstenir, ce qui n’a rien d’étonnant.

Il est rageant de voir que des députés de droite, où figurent nos têtes de Turcs préférés, vont sévir en toute impunité pendant cinq ans. Des noms ? Allez, sans que cela ne soit limitatif, Christine Boutin, celle qui brandit sa Bible à l’Assemblée, et qui, à peine ministre, fait rentrer intégristes catholiques et prêtres dans son ministère. Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières, spécialiste des fichiers ethniques. Pierre Bédier, sous le coup d’une inculpation le rendant inéligible, mais toujours président du conseil général des Yvelines, et ancien ministre, qui promet une nouvelle mosquée à chaque élection, ce qui fait que bien, sûr, les imams ne jurent que par lui. Les inévitables Roubaud-Raoult, grand défenseurs du retour du délit de blasphème, sans oublier ceux qui, comme Lellouche, auraient voulu nous envoyer faire la guerre de Bush en Irak, ou de ceux qui rêvent de financer encore davantage l’enseignement catholique, de privatiser les services publics et de favoriser les plus aisés. Cela ne nous déplairait pas de voir Arno Klarsfeld, dont la candidature illustre le bien fondé de la conception de la Nation, développée par Valentin Boudras-Chapon dans seize numéros de Respublica, se faire bouler dans le 12e arrondissement. Mais la seule lueur d’espoir serait une possible défaite de Juppé, qui le ferait sauter du gouvernement Fillon. Dans ce cas, je verrai bien un Kouchner vert de service aller à la soupe, pour défendre l’environnement, bien sûr !

Notons la réélection des deux députés UMP qui avaient fait campagne pour le non au TCE, Jacques Myard et Nicolas Dupont-Aignan, ce dernier ayant négocié sa réélection sous les couleurs de Debout le République contre un appel à voter Sarkozy aux présidentielles. A gauche, le Parti communiste ne subit pas la déroute que certains lui promettaient, et nous suivrons avec attention la situation dans le Rhône, à Venissieux, où notre ami André Gérin peut sauver son siège, malgré les assauts de la droite et de tous les communautaristes de gauche, soutenus par les islamistes, qui ont juré d’avoir sa peau. Un autre vieux grognard, Jean-Pierre Brard, devrait sauver son siège à Montreuil, si les socialistes ne vont pas à une primaire fratricide. Même Maxime Gremetz, ce vieux stalinien caricatural, par ailleurs ancien ouvrier métallurgiste, va peut-être sauver son poste, en tout cas il est arrivé devant le candidat que le PCF lui avait mis dans les pattes. Mais si Braouzec perdait, ce qui paraît peu probable, cela ne me ferait pas pleurer.

Au parti socialiste, la situation est toujours aussi confuse. Hollande parle à 20 heures, Ségolène parle vingt minutes après. Hollande dit qu’il n’y a rien à faire avec Bayrou, Ségolène appelle à un accord avec le Modem. Beaucoup de parachutages se sont traduits par des révoltes locales, comme en Charente, et un fiasco pour Malek Boutih, qui, proche de Ségolène, accuse le premier secrétaire du PS de sa défaite.

Des candidats que, malgré quelques divergences, nous respectons, comme Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Emile Zuccarelli, Jean-Pierre Chevènement ou Julien Dray, sont en difficulté, tandis que d’autres comme Henri Emmanuelli vont s’en sortir. Tout comme pour Braouzec, la possible défaite de Jack Lang ou de Dominique Strauss-Kahn ne m’attristerait pas une seule seconde.

Pour la gauche, la question essentielle n’est pas celle d’un possible sursaut, ce dimanche, qui limiterait les dégâts et sauverait quelques députés du chômage (que Jean-Louis Debré a contribué à rendre socialement acceptable pour les députés battus de tous bords). Elle est de comprendre les raisons de l’ampleur d’une telle déroute, et d’en tirer les conséquences. En 1993, toute la gauche avait subi une défaite de cette envergure, et n’en avait tiré aucune leçon. En 2002, la catastrophe du 21 avril n’avait pas rencontré davantage d’écho.

Au soir du deuxième tour, cette gauche sera-t-elle capable de comprendre que sa survie dépend d’un réarmement idéologique, qui tourne le dos au communautarisme et au social-libéralisme, autour d’un projet social, populaire et républicain ?

Sur ce qu’on a entendu dimanche sur les plateaux, il va y en avoir pour un bon moment, si elle ne change pas de leaders et de stratégie.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - Parachutes dorés : Sarkozy ne tient pas sa promesse

Contrairement à sa promesse de campagne, Nicolas Sarkozy ne supprimera pas les parachutes dorés. Colère des petits porteurs

« La pensée unique ne croyait pas à l'interdiction des parachutes dorés. Cette interdiction je l'ai promise et je la mettrai en œuvre », déclarait encore Nicolas Sarkozy, le 29 mai dernier au Havre, après son élection. Car c'était l'un de ses arguments de campagne, l'une des promesses qu'il a martelé, non sans fierté, lors de nombreux meetings. Pourtant, les parachutes dorés, ces primes de départs mirobolantes que peuvent toucher les PDG des grands groupes, ne seront pas supprimés. A la place, un dispositif beaucoup moins contraignant : « Le dispositif, très simple, consistera à lier l'existence de primes de départ – qui devront être votées par l'assemblée générale des actionnaires – à la performance du dirigeant remercié. Pas de performance, pas de prime », a affirmé hier Nicolas Sarkozy dans Le Figaro. « Ce que je dis, je le ferai », avait pourtant lancé plusieurs fois le président. Ce matin encore, François Fillon, dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France l'affirme : « On tiendra nos engagement »…

« Les primes de non concurrence, un camouflage »

« Quand je vois que les amis personnels de Nicolas Sarkozy sont des grands PDG du Cac 40, je savais très bien que l'opération ne se ferait pas », affirme à Marianne2007.info Didier Cornardeau, président de l'Appac (Association des petits porteurs actifs), association qui avait porté plainte lors de l'affaire Vivendi Universal. « C'est là où on voit la différence entre les promesses électorales et la réalité une fois que la personne est élue. On sait très bien que les promesses électorales ne sont jamais tenues », déplore-t-il.

Didier Cornardeau souligne l'inutilité d'une loi au niveau national : « Sur un cas comme EADS, avec Noël Forgeard, la loi ne réglera pas le problème, étant donné que la société a son siège à Amsterdam. Donc la loi française ne peut pas s'appliquer. Les sociétés multinationales, concernées par les parachutes dorés, sont souvent en dehors des frontières du pays. Les lois doivent être européennes pour qu'elle puissent s'appliquer », affirme Didier Cornardeau, pour qui le vrai problème, celui de la prime de non concurrence quand un PDG part à la retraite, n'est pas réglé : « Si on part à la retraite, c'est qu'on n'exerce plus de fonction, donc cette prime n'a pas lieu d'être. Les primes de non concurrence ne sont qu'un camouflage ».

Source

François Vignal

2 - Après le Trafalgar de la gauche, reconstruire sur des bases de classe

Seul le PS avec son appareil résiste assez bien et malgré quelques fissures dans la coque, le navire reste à flot.
La chaloupe du PCF est mal en point même si quelques rafistolages lui permet de ne pas encore couler.

La seule satisfaction qui demeure c'est de voir le bateau FN commencer à sombrer.
Même si une partie de son équipage rejoint l'UMP, sa disparitin programmée ne peut que nous réjouir.
Que faire devant cette flotille bleue foncée qui est entrain de nous menacer : préparer les canons et le troisième tour social? Certes, on y pense mais sans attendre ce moment il faut préparer une contre offensive rapide pour ce deuxième tour électoral qui sera très dur. La gauche doit se rassembler dans toutes les circonscriptions et aller dans les cités, auprès des jeunes et les couches populaires quelque peu écoeurés par le résultat des présidentielles pour qu'ils votent massivement contre la droite.

Les équipes des candidats de gauche et d'extrême gauche éliminés au soir du premier tour doivent eux aussi mouiller leur chemise et aller coller des affiches et distribuer des tracts sur les marchés et dans les boîtes aux lettres.

On entend trop dans certains états majors des personnes affirmer que c'est à celui qui reste en lice de prendre en charge toute la campagne du deuxième tour!
Ségolène et quelques autres cherchent à nous rapprocher de Bayrou et des centristes, c'est NON.

Aucune voix ouvrière ne doit aller renforcer le camp de ceux qui rêvent de casser la gauche pour faire du blairisme en construisant une troisième force libérale et anti sociale. C'est le rassemblement de la gauche, de toute la gauche qui nous importe et non toute combinaison de recomposition construite avec un centre qui n'est qu'une droite à peine « light ».

Les partis politiques de gauche ont déserté les quartiers populaires.

Alors que durant les trente glorieuses les adhérents PCF et PS militaient dans de multiples associations d'éducation populaire dans les villes, créant par là même du lien social, ils ne viennent plus qu'au moment des élections pour distribuer les tracts électoraux.

Aujourd'hui les cités sont des terrains qui sont occupés par quelques associations qui résistent difficilement et par des apprentis sorciers, communautaristes de toutes origines qui ont compris que la place était libre.

Il faut que la gauche réinvestisse les quartiers, tous les quartiers et que les militants socialistes, communistes et révolutionnaires renforcent les associations dans le cadre du respect de leur indépendance mais en agissant pour qu'elles soient des mouvements de transformation sociale.

Ce militantisme de proximité n'est pas uniquement une obligation afin que les municipalités de gauche restent à gauche.

Tout électoralisme est contre productif. Seul un travail en profondeur de travail d'éducation et de mobilisation de toute la population et notamment de ceux qui vivent l'exclusion sociale peut contribuer à construire un rapport de force de classe préparant les luttes de demain.

Parallèlement à ce travail de réinvestissement des quartiers populaires, d'autres tâches nous attendent comme celle qui consiste à tirer le bilan de ce trafalgar de la gauche, afin de préparer les regroupements nécessaires de toutes celles et de tous ceux qui veulent construire une autre force politique franchement anti capitaliste.

Personne ne peut prévoir les rythmes de cette recomposition indispensable mais ce qui est clair c'est que ni le PCF, ni la LCR, ni les comités Bové ni la gauche du PS ne peuvent continuer à jouer en solo pensant chacun être l'épine dorsale du rassemblement anti libéral.

Nous avons beaucoup de « pain sur la planche ».
Reconstruisons, ENSEMBLE une flotille solide, munie d'une boussole et d'équipages nombreux et très mobilisés.

Jean-François Chalot

3 - Que faire quand on est Vert et laïque ? Adhérer à Lea !

Il y a trois ans, grâce à l'exaspération des féministes du Parti, nous fumes quelques dizaines de militantes et militants à nous mobiliser.
Nous ne supportions plus le positionnement de bien des dirigeants Verts, qui avaient des positions extrêmement conciliantes, pour ne pas dire plus, avec les courants remettant en cause la laïcité. Ils jouaient alors sur un positionnement implicite du Parti, un flou artistique.

Un de leurs "faits d'armes", celui qui cristallisa notre colère, fut de faire entrer les femmes voilées dans le cortège de la CNDF le 8 mars 2005 à Paris. Ce fut d'abord une motion de congrès, puis la création de LEA.

Notre but fut alors de clarifier au plus vite les choses sur le plan idéologique, d'agir sur le plan politique et de nouer des liens avec d'autres organisations qui, soit défendaient la laïcité, soit étaient confrontés aux mêmes problème de lutte interne sur ce sujet.

Aujourd'hui, notre bilan est encore mitigé.

Sur le plan idéologique, je crois que nous avons réussi à faire progresser les idées : notre "manifeste transculturel", diffusé aux journées d'été des Verts à Coutances, a permis de montrer en quoi l'universalisme conséquent est une valeur de gauche, profondément écologiste, en ce qu'elle concerne l'autonomie des personnes dans la solidarité de tout le genre humain. Cette prise de position, ainsi que les débats qui ont suivi, notamment sur les listes vertes, ont permis de clarifier certains points, et notamment de rendre certaines accusations caduques ou ridicules. Des équations comme "féminisme = islamophobie (comprendre "racisme anti-musulmans")", "laïcité = colonialisme" ou "anti-communautarisme = racisme" sont devenues plus rares. Il est devenu presque impossible de faire la promotion du relativisme culturel ou de ne pas défendre la liberté d'expression… je dis bien "presque" !

Sur cette lancée, nous avons préparé une motion de congrès (Liberté, laïcité, diversité), qui a été adoptée, et ce n'est pas rien (seules 4 motions sur 19 l'ont été, et la notre était une des plus "polémiques"). Une motion qui défendait un point de vue adverse a été largement rejetée. Une motion d'orientation (un courant) a même inscrit très nettement la laïcité dans son texte. Et la motion de synthèse finale du congrès a repris dans un sens très positif la question laïque. Tout semblait donc pour le mieux…

Mais voilà, si nous sommes majoritaires à la base, il faut bien constater que dès qu'un enjeu de pouvoir est présent, le "pragmatisme" l'emporte sur les "convictions", qui finalement se révèlent bien fragiles.

Après la période du congrès, où le CE a été plutôt correct dans ses prises de position par rapport à la laïcité, au soutien à Charlie Hebdo, en reflétant quand même les réticences de certain-e-s de ses membres. Puis il y a eu les élections, présidentielle et législatives. Et là, plus de motion de congrès qui tienne !

En plus d'une fragilité idéologique concernant ces questions, nous sommes face à un double problème, celui de l'entrisme et celui du clientélisme. Ces deux problèmes qu'affrontent d'ailleurs tous les partis, sont très anciens, et les réponses trouvées ont toujours été plus ou moins bonnes.

Car vouloir traiter ces questions par des mesures administratives internes est très délicat et sujet à caution. Et rien n'empêche d'ancien-ne-s militant-e-s authentiquement écologistes d'adopter une position communautariste.

Alors, que faire ?

Face à cela, nous n'avons que la force de nos convictions : faire émerger au plus vite une majorité culturelle puissante pour que ces comportements soient très largement rejetés par les militant-e-s. Et la bonne question serait plutôt : combat-t-on enfin le discours et les actes communautaristes chez les Verts ?

Car quand même, si on ne doit pas accuser à la légère, il y a des actes, s'ils sont avérés, qu'on aura du mal à interpréter autrement. Ainsi, la présence d'un candidat à une réunion organisée par un imam n'est pas condamnable en soi, un peu comme Dominique Voynet se rendant à la réunion du lobby des chasseurs ! A condition, comme elle, de ne pas y "faire la danse du ventre", d'y dire qu'il est impossible de s'adresser aux musulmans en bloc, que c'est un groupe aux intérêts divers, qu'en tant que citoyens ils doivent réfléchir aux enjeux locaux, nationaux et internationaux, que l'urgence écologique en est un, et que finalement, peu importe si le candidat est musulman ou non. Mais si c'est pour y dire qu'on est un bon musulman et qu'ils peuvent voter en confiance… D'autant que ce calcul est (heureusement) très mauvais. La plupart des citoyens de croyance musulmane, savent très bien que la seule croyance de l'élu ne leur sera pas d'un grand secours pour résoudre leurs problèmes !

Plus grave, nous avons encore à démontrer qu'il n'est pas possible, par exemple, dans notre Parti, de signer un texte comme celui de "l'appel des indigènes de la république", tellement opposé à nos valeurs !

Nous comprenons qu'une partie des Verts, à l'époque, ait été en désaccord avec le projet de loi sur les signes religieux à l'école, parce qu'elle comportait le risque d'exclure du système scolaire des jeunes filles déjà victimes de l'intégrisme, ou encore parce qu'elle ne ciblait de fait qu'une religion, comportant le risque d'aggraver le racisme envers certaines populations. Nous le comprenons car l'idée était dans le sens du combat contre l'exclusion, le racisme et les discriminations. Il y avait une cohérence certaine avec nos valeurs. Toutes et tous ne voyaient pas encore clairement à l'époque les menaces sur la laïcité et le féminisme.

Mais revenons aux "Indigènes" et à leur "appel". Voilà un texte qui fustige ouvertement l'universalisme, le féminisme, la laïcité, qui associe colonialisme et Lumières, qui dénie toute solidarité possible entre descendants d'oppresseurs et d'opprimés, qui joue sur la concurrence victimaire, bref un texte qui sépare, qui fracture, qui pense les gens comme essentiellement différents. C'est un texte facho comme on n'en faisait plus, agrémenté d'un anti-impérialisme à trois balles, et ce texte serait signé par des adhérent-e-s et dirigeant-e-s vert-e-s sans que cela pose problème ?

On est là dans une dérive de type Dieudonné. D'ailleurs le texte suivant, celui des "femmes indigènes", dans la même logique, va encore plus loin : il dénie toute solidarité possible entre les femmes occidentales et les autres ! On verra bientôt si la tribu K nous sera citée comme un exemple de saine réaction à la pression post-coloniale !

L!EA-Respublica, même combat ? Je vais être très simple et très direct : dans notre combat pour la laïcité, pour la reconnaissance de l'universalisme comme valeur de gauche, nous nous sommes rapprochés d'autres organisations qui, politiquement, n'étaient pas particulièrement proches de nous. L'Ufal, Respublica, Ni putes ni soumises et la Licra sont de celles-là. Et nous avons appris à nous connaître.

Bien que dans Respublica aient lieu de très bons débats pluralistes, y compris sur l'énergie, c'est clair qu'en tant que LEA, nous ne discutons pas du nucléaire (ou alors amicalement entre individus), et nous n'apprécions toujours pas les livres de Claude Allègre !

Nous sommes prêts pour un débat sur les questions du vivre ensemble, du jacobinisme, de la diversité, de la sécurité, du métissage, des langues et cultures régionales ou de la régularisation des sans-papiers, sur lesquels nous avons quelques divergences… et aussi beaucoup à échanger.

Mais le principal, ce qui compte, c'est que nous nous entr'aidons sur les questions de laïcité. Nous avons participé ensemble aux journées laïques internationales de Montreuil organisées par l'Ufal, nous nous sommes retrouvés, Pierre Cassen et moi, à la même tribune à Lyon avec Regards de Femmes, contre la venue d'Hani Ramadan, "enseignant" – vous savez, celui qui explique sous quelles conditions on peut lapider ou non…

Nous sommes tous conscients que ces débats traversent largement toutes les organisations politiques ou anti-racistes. C'est ce débat transversal que nous avons avec Respublica, et nous nous en réjouissons.

Philippe NAMIAS président de Laïcité Ecologie Association

4 - La mondialisation tue aussi les patrons

A Saint-Hippolyte du Fort, dans le Gard, toute la population est sous le choc : le patron ( et ce mot a le sens du 19e siècle) qui a créé Jallatte en 1947, âgé de 89 ans, s'est donné la mort.

La petite entreprise (photo sur le Midi libre, 2 pages sur cet évènement) était logée dans un fort construit au XVIIIe siècle par Vauban pour repousser les Huguenots,. Elle fabriquait alors des galoches en bois. Pierre Jallatte, le fondateur, découvrit la chaussure de sécurité aux Etats Unis, au cours d'un voyage.
A son retour, il se lance dans la fabrication et ça marche ! Au début, l'entreprise comptait 25 salariés, elle est passée à 900 en 1990, avec des usines en Allemagne et en Espagne.
En 1998, le fonds d'investissement CVC Capital Partners prend des participations importantes dans Jallatte. En 2005, le groupe JAL est cédé à la société Gatesworthy. Malgré un carnet de commandes plein et une santé florissante, sous la pression des actionnaires, la production devrait être délocalisée en Tunisie.
" Voyous! Vous méritez d'être pendus haut et court !" a crié Georges Argelès, ex-directeur des usines Jallatte et ami de Pierre Jallatte, aux actionnaires financiers ( un fonds de pension américain ).
Cette année, on a appris le suicide de plusieurs ouvriers sur leur lieu de travail, victimes de la pression de leur direction. Cette fois, c'est le "patron" qui n'a pas supporté la pression des actionnaires et la disparition de son usine.
Le nouveau directeur, Joël Aunos, avec sa (c'est une femme) direction des ressources humaines ( DRH) , n'a pas d'état d'âme : " Nous avons la nécessité de retrouver la crédibilité auprès des actionnaires, les structures issues de l'histoire ne sont plus adaptées"
Ce directeur représente bien , avec sa DRH, le "management "nouveau, qui mène une politique au service du Capital Mondial , et non des hommes.
A Sète ce samedi 9/6/2007, ville que je retrouvais avec plaisir, les habitants, sur la jolie place de la Mairie, commentaient le suicide du "fabricant de galoches". Ce suicide a frappé la population.
Quelques jours auparavant, je suis allée avec mes amis sétois au meeting de François Liberti, député communiste qui se représente dans la 7e circonscription ( Sète et Thau ) . Devant 500 personnes , le député a évoqué "une région saignée à blanc par le départ de Well et la délocalisation prévue de Jallatte. Il a aussi évoqué les rapports très étroits que Sarkozy entretient avec les "grands de la finance", ceux qui programment les délocalisations .. Sarkozy a écrit au député-maire du Gard où il promet" d'étudier avec la plus grande attention la situation de Jallatte et envisage une stratégie de revitalisation industrielle de la région..! ??"
Revitalisation? Alors que son gouvernement , proche du MEDEF applique la politique .. du MEDEF ?
François Liberti, petit-fils d'immigrés italiens, pêcheur sétois, représente bien cette classe populaire, et son élection est menacée..
"Le PC est mort ! "C'est fou ce qu'ils se réjouissent, à droite comme à gauche de cette mort annoncée ! Une chambre bleue toute, très représentative de ces patrons flingueurs du capitalisme mondial et meurtrier et une gauche " bobo et plus rien "
Comme dit Evariste la minorité la plus importante sera la moins visible : celle des ouvriers, des employés, du peuple donc, que d'aucuns, à droite mais aussi à gauche méprisent, cette grande minorité ne sera plus représentée à l'assemblée!

L'histoire a montré que le peuple se venge toujours quand on le méprise !

Mireille Popelin

5 - Pauvres députés non réélus, préparez-vous à travailler pour eux

Nouvelle indemnité chômage des députés
Pour chaque député non réélu les Français devront payer 417 120 Euros = 60 mois x 6952 E d'indemnités.
Repris le 6 juin sur RMC par Jean-Jacques Bourdin

Les élus de la gauche à la droite sont tous d'accord ! (et la plupart des médias ne pipent mot !!)
Et à l'issue des 5 ans, ils percevront "à vie" 20 % de ce traitement !!!

Alors, faisons des efforts, travaillons pour payer des impôts : ils serviront à payer les "golden parachutes" de nos députés. 5 ans d'indemnité "chômage" pour les députés = parachute en or de 417.120 Euros
Pourquoi 5 ans ? C'est précisément le temps d'une alternance législative. C'est scandaleux ! Au moment où les candidats nous parlent des efforts que devront consentir les Français pour réduire la dette et qu'ils dénoncent le train de vie dispendieux de l'Etat.
Profession : politique = menteur professionnel !

L'info sur la nouvelle indemnité "chômage" des députés a d'abord été révélée par "Le Canard Enchaîné" du 7 février 2007. Puis reprise par le Midi Libre le 1er Mars. A part ces deux là, quelle discrétion du côté des télés, radios ou des autres journaux, si rapides à dénoncer les abus de l'aide sociale ou d'autres parachutes dorés Pourquoi ce silence ? Sans doute parce que cette loi votée en douce, l'a été à l'unanimité de tous les groupes politiques : UMP, PS, UDF et PCF, qui pour s'octroyer des avantages savent s'entendre.

Pour chaque député non réélu les Français devront payer 417.120 Euros = 60 mois x 6 952 euros d'indemnités !

La confiance régnant sur l'issue du prochain scrutin, ils se sont organisés : avant de partir Jean-Louis Debré a fait voter une loi adoptée à l'unanimité et en catimini afin qu'un député non réélu touche pendant 60 mois au lieu de 6 mois son indemnité mensuelle qui est ( cf site Assemblée nationale ) en net mensuel 5178 E, brute 6 952 E. Au total de 60 mois d'inactivité en brut mensuel coûtent 417 180 E par député non réélu ! (*) (détails in fine).

Bien entendu cette généreuse "indemnité chômage" est totalement inconditionnelle, et l'heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération de 4 ans et demi, n'est tenu à aucun engagement quelconque, comme par exemple justifier de la recherche d'un nouvel emploi, d'une visite mensuelle auprès d'un conseiller ANPE, ou d'une activité justifiant cette "aide sociale", bref, tout ce qui est demandé à des chômeurs ordinaires.

(*) Les indemnités attribuées aux députés ont été définies par l'ordonnance n° 58-1210 du 13 décembre 1958. L'indemnité de base est calculée "par référence au traitement des fonctionnaires occupant des emplois de l'État classés dans la catégorie présentement dite hors échelle = la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus élevé de cette catégorie", ce qui correspond au traitement d'un conseiller d'État ayant moins d'une année d'ancienneté dans son grade.

S'y ajoute l'indemnité de résidence, comme pour les fonctionnaires, au taux de 3 %. Selon l'article 2 de l'ordonnance précitée : "L'indemnité parlementaire est complétée par une indemnité dite de fonction". Le montant de cette indemnité est égal au quart du montant de l'indemnité parlementaire (indemnité parlementaire proprement dite majorée de l'indemnité de résidence)

Depuis le 1er février 2007, les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :

Soit brut mensuel 6 952 E

Retenues obligatoires:

Soit net mensuel : 5 177 E

Katia Venco Enseignante, syndiquée et militante SNES, militante LCR et comme beaucoup d'autres dans mon organisation résolument laïque et anti-communautariste.

3 - école publique

1 - Carte scolaire et laïcité : oser affronter la réalité sociale

Le gouvernement Sarkozy claironne qu'il va assouplir la carte scolaire des établissements publics et laïques dans le but d'y préserver la mixité sociale. Selon le ministre, « un nouveau système sera mis en place » pour « assouplir la carte scolaire dont les familles sont prisonnières quand elles n'ont pas les moyens de la contourner », visant à terme à sa «suppression» dès 2010.

Le Figaro veut faire croire, dans son édition du 22 mai, que « la carte scolaire a encouragé des situations de ségrégation : dans les quartiers défavorisés les élèves en difficulté et, en centre-ville, la population scolaire favorisée. » Or, si certains établissements, essentiellement des collèges, sont devenus des ghettos, c'est avant tout parce que la politique de mixité sociale de ces quartiers a été abandonnée par les élus locaux et nationaux ! La carte scolaire n'est que le reflet de ces politiques ségrégationnistes, discriminatoires et anti-laïques menées par des élus attachés à préserver les privilèges de quelques-uns au détriment de la mixité sociale, facteur d'émancipation pour tous les élèves de la République. Le plus bel exemple concerne la politique menée par un certain Sarkozy à Neuilly-sur-Seine : refus de construire des logements sociaux, aménagements de lotissements luxueux et refus d'ouvrir la carte scolaire à des populations extérieures... Facile ensuite de condamner l'école publique et ses supposés manquements pour lui faire subir une cure de dérégulation sauvage ! Ce qu'il faut c'est développer une politique de la ville créatrice d'égalité sociale, territoriale et politique, en un mot, la mise en place d'une politique laïque d'émancipation sociale.

D'autre part, Le Figaro affirme que seuls « les parents informés développent donc des stratégies de contournement, quitte parfois à inscrire leur enfant dans le privé. » On touche là au fond du problème. Pour que cette carte scolaire soit efficace dans sa volonté de mixité sociale, elle doit s'appliquer à TOUS les établissements scolaires financés sur fonds publics. Or, malgré le fait que 90% des établissements privés bénéficient de larges financements publics, ce que la Libre Pensée condamne fermement, ceux-ci se targuent de leur « caractère propre » pour refuser toute réglementation de leur recrutement. De fait, ils permettent aux parents consommateurs de tuer la carte scolaire ! Un choix simple se pose à nos gouvernants : si l'État finance l'enseignement privé, qu'il exige de celui-ci d'appliquer les règles nationales visant à promouvoir l'égalité sociale, à mettre en œuvre la laïcité de l'enseignement et à renforcer la cohésion nationale. En cas de refus d'appliquer ces règles de bon sens, le financement serait supprimé. Ces fonds, évalués à plusieurs milliards d'euros, suite à une enquête de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, pourraient alors servir à développer l'enseignement laïque de façon à en renforcer l'attrait et la qualité auprès de toutes les populations. Loin de cette conception laïque, le ministre Darcos, avec aplomb, ose affirmer que « les établissements scolaires auront à veiller à une diversification sociale et géographique de leurs effectifs. » Comment le pourraient-ils si aucune règle n'empêche les dérives consuméristes de ségrégation sociale ?

La Libre Pensée du Pas-de-Calais appelle donc les citoyens à faire entendre leur désir de renforcement de la laïcité en vue de réaffirmer avec force le droit à l'instruction dans un cadre républicain, garant d'égalité et d'émancipation sociale pour tous les enfants de notre pays. En outre, la Libre Pensée du Pas-de-Calais dénonce fermement les agissements inhumains, en application des lois Sarkozy sur l'immigration, de la justice et la police de notre pays qui organisent la chasse aux enfants de sans-papiers scolarisés dans nos écoles laïques. Ces rafles déchirent des familles en expulsant les uns, condamnant les autres à la clandestinité et n'en régularisant qu'une infime proportion. Le cas, à Bordeaux, de deux jumeaux marocains sans-papiers, tous deux scolarisés, dont l'un est régularisé et l'autre condamné à l'expulsion du territoire est un exemple caricatural mais tristement tragique de cette politique inhumaine et ségrégationniste. L'école doit être un havre de paix pour tous les élèves afin de leur permettre de s'émanciper de leurs déterminismes sociaux, familiaux et culturels. Mais le gouvernement actuel tient-il vraiment à ce que la jeunesse de ce pays s'émancipe, grandisse librement et participe lucidement au fonctionnement de notre république ? Qu'en pensent donc les candidats aux législatives ?

Roland DELATTRE président de la Libre Pensée de Calais

4 - combat féministe

1 - Les violences conjugales

En France, 6 femmes meurent en moyenne tous les mois suite aux violences commises par leur mari ou par leur compagnon. Des milliers d'autres femmes sont battues tous les jours. Elles sont sans doute infiniment plus nombreuses à être victimes d'autres violences, elles aussi traumatisantes : menaces de coups ou de mort, chantage sur les enfants, restrictions ou interdiction de sorties, impossibilité de disposer d'argent en propre, etc. Des violences dont on parle peu, mais qui sont également très fréquentes.

Les violences conjugales concernent toutes les classes sociales, tous les âges et également, tous les milieux politiques, toutes les religions, mais aussi les milieux athées ou agnostiques. Elles ne sont pas l'apanage de déséquilibrés mentaux, elles sont avant tout des faits sociaux et culturels. Elles sont encouragées à la fois par une mentalité profondément ancrée dans notre inconscient collectif, qui considère que la femme est la propriété de son mari, ainsi que par une réaction passive de la part de la société. Quand une famille entière décide de tuer une de ses membres parce qu'elle a fait un choix soi-disant contraire à son honneur, c'est un crime lié à une traditions qui considère que la fille représente l'honneur de sa famille, et que si elle ne respecte pas les règles établies, l'honneur doit être lavé avec le sang. Or, que dire des crimes soi-disant « passionnels » qui se comptent par dizaines chaque année, de ces hommes qui assassinent leur femme, voire leurs enfants parce qu'ils ne « supportent » pas le divorce ou une infidélité? La justice considère souvent que ces hommes ont agi sous un « coup de folie » et leur accorde souvent de nombreuses circonstances atténuantes. Pourtant, ces « crimes passionnels » sont eux aussi à mettre directement en relation avec le sentiment de propriété, qui est fortement ancré dans l'inconscient collectif.

Cet instinct de propriété se transmet de génération en génération par l'éducation et par la socialisation au sens large. Le simple fait d'apprendre au garçon l'esprit de conquête et d'apprendre aux petites filles que leur destin est de se consacrer toutes entières au « prince charmant » qu'elle rencontreront, inscrit déjà les enfants dans une relation de domination homme-femme. Ainsi, plus tard, l'homme « conquiert » la femme, qui vue de cet angle devient sa propriété, et la femme consacre sa vie au bien-être de son conjoint. La plupart des couples ne sentira jamais ce rapport dominant-dominé qui existe entre l'homme et la femme. Ces normes sont tellement intériorisées, qu'elles ne sont de fait presque jamais remises en cause, sauf si le couple traverse une crise. Ces crises ont comme effet d'exacerber ces relations de dominations. Ainsi, la majorité des violences conjugales sont commises quand la femme adopte une attitude allant à l'encontre de l'instinct de propriété de son compagnon. Les raisons peuvent être diverses: quand elles décident de se consacrer un peu plus à leurs relations amicales, quand elles veulent mener une carrière professionnelle qui exige de rentrer plus tard, quand elles veulent s'habiller comme elles veulent, quand elle veulent maîtriser leur fécondité, ou qu'au contraire, elles veulent un enfant que leur compagnon ne veut pas, ...A ce moment bien souvent, le Prince Charmant dont était tombée amoureuse la femme se transforme en croquemitaine. Bien sûr, la plupart des hommes ne deviennent pas violents, ni menaçants, ni même insultants, mais le fait est suffisamment fréquent pour qu'on puisse parler de fait social, même s'il ne concerne qu'une minorité de couples.

Il ne s'agit pas pour autant de considérer le couple comme une entité aliénante. Quand il existe un véritable respect entre l'homme et la femme, le couple peut même être un lieu d'épanouissement et de bonheur.

Quand une femme est victime de violence et qu'elle veut se protéger, elle se heurte souvent à un mur de la part de la société. Il existe bien certains centres d'accueil pour femmes battues, mais d'une part leur nombre est insuffisant, d'autre part, il s'agit souvent de structures précaires qui ne permettent pas à la femme de démarrer une nouvelle vie avec la sécurité matérielle. Or, cette sécurité est indispensable pour gagner l'indépendance par rapport au conjoint.

Par ailleurs, il n'existe quasiment aucune structure pour aider les femmes victimes de certains types de violences. Par exemple, il n'existe rien pour aider et conseiller les femmes menacées par leurs compagnons parce qu'elles sont enceintes et qu'elles ne veulent pas avorter. Il s'agit d'une violence dont on parle peu, et qui est néanmoins fréquente. Les associations intégristes telles que SOS-Tout-Petits ne sont pas destinées à aider les femmes, mais à lutter contre l'avortement libre et gratuit. Elles ne sont pas des interlocutrices aptes à apporter l'appui solide dont elles ont besoin, dans ces moments où elles doivent à la fois faire face à un compagnon violent et à la préparation de la naissance de leur enfant.

Une femme victime de violence, a parfois une réaction ambivalente avec son compagnon : d'une part elle craint pour sa sécurité, mais d'un autre côté, elle a encore des sentiments pour lui. Beaucoup se laissent piéger quand leur compagnon leur demande pardon et jurent de ne plus jamais être violent. D'autres retournent auprès de leur conjoint, par pression familiale, par menace sur elle ou ses enfants ou parce que matériellement elle risque de se retrouver à la rue. Sans tenir compte de la complexité de la situation, face à la femme qui est retournée auprès d'un mari ou d'un compagnon violent, la réaction de la société est sans appel: « si elle est retournée auprès de lui, c'est qu'elle aime ça. ». La victime devient coupable. Victime de nouvelles violences, la femme, n'aura alors plus personne ni aucune structure vers quoi se tourner. Or, les associations et les militantes féministes devraient tenir compte de ce fait. Quand, une femme veut malgré tout rester avec un mari ou un compagnon violent, il faut d'une part lui donner des conseils pour qu'elle assure malgré tout sa sécurité (se retrouver le moins souvent possible seule avec lui – quitte à demander à des proches de vivre avec eux un certain temps, lui donner les coordonnées d'interlocuteurs aptes à l'aider en cas de besoin,..) et d'autre part cesser de juger les femmes qui font ce choix risqué de retourner auprès d'un homme violent.

Malgré les luttes menées par des générations de féministes, et malgré les lois qui ont amélioré la protection des femmes contre les violences conjugales, bien des femmes sont victimes, à des degrés divers de coups, de menaces et de privations de la part de leur mari ou de leur compagnon. Ces violences existeront tant qu'existera le sentiment de supériorité et de propriété de l'homme sur la femme, un sentiment qui est d'autant plus redoutable qu'il est inconscient, car parfaitement intériorisé. Il est de notre responsabilité de parents ou d'acteur éducatif de transmettre à nos enfants la notion d'égalité entre l'homme et la femme.

Tant que ce type de violences existera, seule la solidarité et la vigilance des féministes permettra aux femmes qui en sont victimes de se protéger et de se reconstruire. En fait, aujourd'hui, plus que jamais, le féminisme reste d'actualité.

Aline CHALOT

5 - gauche communautariste

1 - Dominique Strauss Kahn a rendu visite à l'Eglise évangélique de Sarcelles

Dimanche dernier Dominique Strauss Kahn s'est rendu à l'Eglise évangélique de Sarcelles.

Voilà comment Top chrétien a rendu compte de la visite : " Comme prévu, Dominique Strauss Kahn, député du Val d'Oise et président de la communauté d'agglomération Val de France, et François Pupponi, maire de Sarcelles, étaient dimanche les invités de l'Eglise évangélique de Sarcelles. Devant environ 700 personnes réunies pour un culte exceptionnel, Dominique Strauss Kahn a commencé par saluer les initiatives de l'Eglise évangélique, une communauté unie et joyeuse, qu'il voit comme l'un des moyens de rendre plus fraternelle la vie au sein de notre société. C'est également le but qu'il poursuit de son côté par le moyen de son engagement politique, a-t-il déclaré. (...) Les deux élus n'ont pas manqué d'évoquer les problèmes que rencontre l'Eglise du fait de l'exiguïté de ses locaux actuels et du manque de stationnement à proximité. C'est pour répondre au légitime besoin d'espace de la communauté évangélique qu'ils souhaitent favoriser le projet de construction d'une nouvelle église, qui est maintenant inscrit dans le nouveau Plan local d'urbanisme en voie d'adoption définitive. Ils se sont engagés notamment à faciliter l'acquisition du terrain et l'obtention du permis de construire. Emportés par l'enthousiasme, ils ont déjà pris rendez-vous pour l'inauguration, dans un avenir aussi proche que possible. Les applaudissements nourris et chaleureux qui ont accueilli cette bonne nouvelle font partie des expressions de louange à Dieu de cette Communauté pleine de vie."

Dominique Strauss Kahn a toujours défendu une vision communautariste à Sarcelles, cette visite en est l'acte le plus récent.

Source

ProChoix

6 - combat laïque

1 - Contre les vrais communautaristes

S'il n'était question que d'un débat idéologique entre deux organisations engagées sur la question israélo-palestinienne, nous n'aurions probablement pas écrit cet article. Car, qui connaît l'UJFP, comme dirait l'autre? Et, nous rétorquerait-on avec presque autant de raison, qui connaît La Paix Maintenant?

Mais voilà, il s'agit de bien davantage. Il s'agit en réalité des valeurs de la République, de la laïcité et du "vivre ensemble", problèmes qui vont bien au-delà des petites guerres que se livrent des organisations positionnées, ou plutôt qui paraissent l'être, sur le même "créneau".

Le 5 juin dernier, La Paix Maintenant a appelé à un rassemblement, appel soutenu par un certain nombre d'organisations (à lire).

L'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) a publié, par l'intermédiaire de Michèle Sibony, sa vice-présidente, un certain nombre de remarques sur cet appel. Remarques relayées notamment par deux sites : Indymedia et Bellaciao. (Pour voir le texte complet de la contribution de Michèle Sibony.)

Ces remarques appellent elles-mêmes un certain nombre de commentaires.

Nous ne nous étendrons pas sur la critique de nos mots d'ordre. Nous connaissons assez l'unique objet du ressentiment de l'UJFP. Ni même sur la critique du mot d'ordre "Deux Etats pour Deux Peuples". Cela relève plutôt d'une guerre picrocholine entre initiés du conflit israélo-palestinien. En revanche, les remarques qui suivent ces critiques concernent, elles, la société française dans son ensemble.

C'est un fait : cet appel a effectivement été soutenu par un certain nombre d'associations du collectif Deux Peuples Deux Etats, dont les membres fondateurs sont : l'AJHL (Association pour un Judaisme Humaniste et Laique), La Paix Maintenant, Les Ateliers de Mai, les Cercles Bernard Lazare (Paris - Grenoble), le Conseil Français des Musulmans Laiques, Gauches.net, le Groupe de contact européen des accords de Genève, Hachomer Hatzair, le Mouvement des Maghrebins Laïques, le Mouvement de la Paix, Ni putes ni soumises, Pax Christi, SOS Racisme et l'Union des familles laiques (UFAL).

Or, Michèle Sibony s'offusque de la présence de "quelques groupes exogènes" qui ont soutenu l'appel de La Paix Maintenant.

Là, il nous faut citer intégralement cette partie de son article :

"On y trouve aussi quelques groupes exogènes : « le Manifeste des Libertés »("hommes et femmes de culture musulmane contre la misogynie, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islam politique") ! l'UFAL, SOS Racisme et Ni Putes Ni Soumises : voilà qui devient intéressant, un véritable front se constitue et s'affiche de plus en plus clairement : Une partie de la gauche gagnée au communautarisme républicain, dans la communautarisation généralisée impulsée par l'idéologie néolibérale, se reconnaît plus facilement aujourd'hui dans la stigmatisation des classes populaires, surtout lorsqu'elles sont arabes, et se revendiquent musulmanes, assimilées facilement au terrorisme international lorsqu'elles se révoltent ou quand leurs filles se voilent, à l'antisémitisme lorsqu'elles tentent d'exprimer leur colère contre Israël."

Voilà qui, en effet, devient intéressant.

Première question : "exogènes" à quoi? Les mots ont un sens. Aurait-elle préféré voir manifester des juifs entre eux? Premier jalon d'un communautarisme clairement exprimé. (Rappelons d'ailleurs à ce propos que La Paix Maintenant n'est pas une organisation juive et qu'elle compte dans ses rangs de nombreux non-juifs).

Outre le terme "exogène", remarquons également le point d'exclamation qui suit la dénomination officielle du Manifeste des Libertés. Pour une organisation issue de la culture musulmane, se proclamer "contre la misogynie, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islam politique" a l'air de choquer Michèle Sibony. Nous non. Et il semble que pour Michèle Sibony, on soit déterminé par ses racines qui imposent, par exemple, de "manifester sa colère contre Israël". Qui ici est "communautariste"?

Remarquons encore un magnifique oxymore : le "communautarisme républicain". Ainsi, toute organisation qui, comme l'UFAL, SOS, Ni putes ni soumises ou le Manifeste des Libertés, luttent courageusement pour les valeurs républicaines, pour la laïcité, contre le communautarisme et contre TOUS les intégrismes, se voient qualifiées de "communautaristes". Extraordinaire retournement de sens. Toutes proportions gardées, cela nous rappelle la logique du Front national, qui qualifie les anti-racistes de "racistes anti-français". Qui ici est "communautariste"?

Nos ami(e)s de Ni putes ni soumises sont le seul groupe issu des cités à lutter pour le droit des femmes à ne pas se voiler si elles n'en ont pas envie, à ne pas être mariées de force, à être les égales de l'homme. Dans leur combat, elles ont notre soutien, comme tous ceux et celles qui luttent contre l'intolérance, d'où qu'elle vienne. Mais pour Michèle Sibony, cela s'appelle "stigmatiser des classes populaires". Pas étonnant qu'après cela, ces militantes se fassent accueillir dans les quartiers par des insultes, voire pire. Pain bénit pour les intégristes.

Michèle Sibony voit se dessiner un "front" inspiré par l'ultralibéralisme. Nous la mettons au défi de trouver un seul texte, chez l'une ou l'autre de ces associations, qui défende cette idéologie. Mais elle sait déceler ce qui est tu, bien sûr.

Qui parle de "front" parle de guerre. Alors, oui, si "fronts" il y a, nous défendrons celui des valeurs républicaines contre TOUS les communautarismes et TOUS les intégrismes quels qu'ils soient.

Contre les communautaristes. Les vrais!

 

Et, pour faire bonne mesure, nous vous invitons à venir manifester le 23 juin à 18h avec Ni putes ni soumises, à Paris, parvis des Droits de l'Homme, place du Trocadéro :

SOUTENONS NAWAL AL SAADAWI !

DEFENDONS LA LIBERTE D'EXPRESSION!

Nawal Al Saadawi, écrivaine, grande figure de la lutte féministe et démocratique en Égypte et dans le monde arabe a du fuir son pays depuis le mois de mars 2007, victime de l'intégrisme.

A cause d'une pièce de théâtre qu'elle a écrite plusieurs années auparavant et que son éditeur a republiée en janvier dernier, Nawal est accusée de non respect des principes de l'Islam et d'apostasie. Dans cette pièce Intitulée "Dieu démissionne au sommet", elle écrit que Dieu est un esprit, et non une femme ou un homme.

Pour cela l'université islamique du Caire, Al Azhar ainsi que les tribunaux égyptiens l'ont accusée d'apostasie, d'injure à l'islam et lui intentent un procès. Nombre de ses livres ont été détruits. Nawal a du se réfugier à l'étranger.

Plusieurs fois emprisonnée Nawal, notre soeur de combat, a participé aux universités de Ni putes ni soumises. Elle est un grand médecin, une écrivaine engagée qui a offert aux lettres arabes, quarante cinq ouvrages: romans, pièces de théâtre, nouvelles, autobiographies et oeuvres scientifiques et intellectuelles traduits en plus de trente langues dans le monde.

Son combat pour l'émancipation illustre ainsi la condition des femmes en Egypte et dans de nombreux pays : humiliées, rabaissées, ignorées !

A travers Nawal ce sont tous les combattants de l'égalité et plus largement de tous les droits humains qui sont ainsi visés et pourchassés, muselés.

Défendre Nawal, c'est aussi défendre toutes les associations de femmes et de démocrates qui se battent en Egypte pour Nawal Al Saadawi.

Défendre Nawal, c'est défendre la liberté d'expression dans le monde !

SOUTENONS NAWAL AL SAADAWI

Rassemblons-nous le Samedi 23 Juin à 18h00

Parvis des droits de l'homme. Place du Trocadéro à Paris

Ne rien espérer, ne rien désirer, et surtout, surtout, n'avoir peur de rien ! C'est ainsi, que je vis ma liberté !" (Nawal Al Saadawi)

Source

Abdi Mohamed

Gérard Eizenberg

2 - Christine Boutin et la Halde unis contre la laïcité

Christine Boutin est aujourd’hui ministre du Logement. Logique, puisqu’elle a longtemps menacé Nicolas Sarkozy de se présenter contre lui aux présidentielles, avant de renoncer à ce projet. Dès la nomination de la députée de Rambouillet au gouvernement, des organisations laïques et féministes comme l’Ufal avaient exprimé leur indignation, expliquant que la nomination de la conseillère diplomatique du Vatican, nostalgique de l’ordre moral, était une insulte pour les féministes et les laïques de ce pays. La suite des événements montre que ces protestations étaient légitimes.

Après avoir nommé un intégriste catholique, Jean-Paul Bolufer, comme directeur de cabinet, Christine Boutin vient de nommer un prêtre catholique, Jean-Marie Petitclerc, dans son ministère, comme chargé de mission auprès de son cabinet, avec l’argument de « l’expérience des quartiers » qu’on lui prête. Ce prêtre a auparavant officié au conseil général des Yvelines, où siège Christine Boutin.

Avec de tels arguments, on imagine facilement les imams, pasteurs, prêtres ou rabbins, en fonction de certaines réalités locales, demander à devenir des interlocuteurs officiels des municipalités, conseils généraux ou régionaux, voire, au nom de l’égalité des religions, d’être à leur tour chargés de mission dans d’autres ministères.

Respublica avait informé ses lecteurs de l’action de laïques, à Limoges, qui avaient saisi le tribunal administratif, contre la Chambre de Commerce et de l’Industrie, qui avait décidé de prendre quatre consultants, issus de quatre religions différentes, pour que les chefs d’entreprise s’adaptent aux spécificités de chaque Eglise.

La nomination d’un prêtre dans un ministère, proposée par Christine Boutin et non récusée par le président de la République et son Premier ministre, est une entorse grave aux principes laïques de séparation du religieux et du politique.

Masquée derrière son poste de ministre du logement, Christine Boutin est le fer de lance, au sein du gouvernement Fillon, de toutes les Eglises qui revendiquent un rôle politique incompatible avec les principes laïques de notre pays.

Dans la même période, on apprend que la Halde continue de dévoyer gravement la mission qui lui a été confiée de lutter contre les discriminations, en voulant absolument légitimer le voile islamique dans des lieux hautement symboliques de la République, comme les préfectures, lors de l’obtention de la nationalité française, ou les écoles, lors des sorties scolaires.

Elle prétend, d’autre part, se substituer aux autorités judiciaires, alors qu’elle n’est qu’un organe de consultation, et, dans les principes républicains, n’a aucune légitimité pour cela.

La Halde et Christine Boutin ont, chacun leur registre, une partition complémentaire qui ne peut que convenir au nouveau président de la République. Nicolas Sarkozy voulait toiletter la loi de 1905, et il a affirmé y renoncer, quelques semaines avant le premier tour des présidentielles. Mais il a utilisé de tout temps la religion musulmane, qu’il victimise et instrumentalise, pour remettre en cause des principes laïques fondamentaux. Aujourd’hui, c’est la bataille autour de la légitimité du voile dans des lieux hautement symboliques, demain, ce sera, dans l’esprit de la commission Machelon, au nom de l’égalité des religions, l’autorisation pour les élus locaux de financer la construction de mosquées, de temples évangéliques ou autres nouveaux lieux de cultes, sans risquer de se retrouver au tribunal administratif.

Ce n’est pas Christine Boutin, qui était invitée l’an passée par les intégristes de l’UOIF au Bourget, qui protestera contre une telle décision.

Toutes les Eglises ont compris que grâce à l’action conjuguée de la gauche communautariste, qui relaie l’offensive islamiste contre la République, et de Christine Boutin au gouvernement, il y avait du grain à moudre sous un gouvernement Sarkozy. Aux laïques de ce pays de montrer une vigilance et une mobilisation suffisante pour construire un rapport de forces qui mette en échec une offensive qu’on sent venir de loin.

(Pour écrire au Président, suite à la nomination du prêtre.)

Pour écrire au ministère du logement de Christine Boutin: infologement.dguhc@equipement.gouv.fr

Pierre Cassen

3 - Le refus des discriminations contre l’égalité républicaine ?

A propos de la délibération de la HALDE sur le port du foulard par certaines mères accompagnatrices de sorties scolaires (14 mai 2007)

La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) vient de décider que « le refus de principe opposé aux mères d’élèves portant le foulard d’accompagner ces derniers en sorties scolaires et/ou d’encadrer des activités éducatives ne relevant pas de l’enseignement, en l’absence de toute circonstance susceptible de lui conférer le caractère d’un acte de pression ou de prosélytisme, apparaît comme contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur les religions ».

Traduisons : il est discriminatoire d’interdire par principe aux mères d’élèves portant « le foulard » la participation occasionnelle à des activités qui « ne relèvent pas des missions d’enseignement au sens strict » (sorties, bibliothèques, etc.), sauf si cette tenue s’accompagne d’un comportement (ou « de circonstances ») qui en ferait un « acte de pression ou de prosélytisme » (ce que n’est pas, en soi, le port du foulard, selon une jurisprudence du Conseil d’Etat de 1996).

En conséquence, la HALDE « recommande » :

Quelle est la portée de cette « délibération » ?

La haute autorité –qui n’est pas une juridiction- se prononce ici dans le cadre prévu par l’article 11 de la loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 qui l’a créée : elle « peut formuler des recommandations tendant à remédier à tout fait ou à toute pratique qu'elle estime être discriminatoire, ou à en prévenir le renouvellement ». Si ces recommandations ne sont pas suivies d’effet dans le délai prescrit, la HALDE peut « établir un rapport spécial qui est publié au Journal officiel… ». Sanction toute symbolique, mais à laquelle aucun ministre ni aucune administration ne courra le risque de s’exposer : il faut donc considérer qu’en pratique, les mesures demandées ont une valeur contraignante.

Que faut-il retenir de cette délibération ?

(On n’entrera pas ici en détail dans le raisonnement de la HALDE, qui n’est d’ailleurs pas juridiquement irréprochable.)
D’abord, elle rappelle que la loi du 15 mars 2004 (interdisant aux élèves le port de signes religieux ostensibles) ne s’applique pas aux parents –ce qui n’est pas contestable, quoi qu’en aient pensé certains.
En revanche, comment traiter l’obligation de neutralité qui s’impose à tous les agents des services publics (enseignants ou non, selon une jurisprudence constante du Conseil d’Etat), fondement des interdictions du port de tenues religieuses aux parents accompagnateurs ? Or il n’existe ni jurisprudence ni texte définissant les obligations de ces « collaborateurs occasionnels » autrement que de manière « fonctionnelle » (circulaire du 3 juillet 1992, pour la couverture des dommages éventuellement subis). La HALDE décide donc de les assimiler à des « usagers », auxquels s’appliquent les principes de la Convention européenne des droits de l’homme, dont la liberté religieuse.
C’est une véritable « création prétorienne » : on ne se contente pas de dire le droit, on le crée –et en l’espèce, de façon contestable[1].

Alors, que faire dans le cadre juridique actuel ?

La HALDE ne se prononçant que sur « le foulard », on pourrait considérer que sa délibération ne concerne pas les autres tenues religieuses islamiques (voile intégral, burka, …). Ainsi, les règlements intérieurs pourraient indiquer que « les adultes accompagnateurs de sortie ou participant à des activités éducatives autres que l’enseignement s’abstiennent de tout comportement ou signes susceptibles de constituer un acte de pression ou de prosélytisme » en précisant : « le port d’un foulard n’étant pas en soi considéré comme tel » -ce qui permet d’exclure d’autres tenues plus « ostensibles ».
Mais on voit tout de suite l’inconvénient de rentrer dans une telle logique : elle reviendrait à admettre certains signes religieux (le foulard), et pas d’autres, en contradiction avec la logique tant du principe de neutralité des agents (qui s’applique explicitement au foulard) que de l’interdiction aux élèves des signes religieux ostensibles (dont fait partie le foulard). Il y aurait autrement dit « une laïcité à plusieurs vitesses ».
Il convient donc d’attendre la publication (apparemment avant le mois de septembre) de la circulaire ministérielle demandée par la HALDE.
Bien évidemment, il appartiendra aux citoyens défenseurs de la laïcité et soucieux de la neutralité scolaire comme de la liberté de conscience (qui s’apprécie à l’aune de celle des non affiliés à une religion[2]) de faire connaître leur point de vue publiquement (et lors des débats des conseils d’écoles).

Quelle solution pour respecter la laïcité ?

La seule solution laïque serait évidemment qu’une mesure législative définisse précisément les droits et les devoirs des « collaborateurs occasionnels » du service public scolaire, lequel ne saurait en aucun cas se réduire au seul « enseignement » : l’accompagnement de sorties à objet pédagogique, la participation à la tenue de bibliothèques, etc. assurée par des parents bénévoles fait partie intégrante de l’action éducative, de « l’exécution même du service public » (ce qui ne serait pas le cas du simple accès à l’école pour venir chercher un enfant ou rencontrer l’enseignant). C’est d’ailleurs ce qu’a jugé le Conseil d’Etat dans un avis du 3 mai 2000 (Mlle Marteaux) rendu à propos d’une surveillante intérimaire, manifestement oublié par la HALDE.
En effet, la neutralité religieuse des intervenants adultes à l’école n’a sur le fond rien à voir avec le caractère « permanent » ou « occasionnel » de leurs actions : elle ressortit manifestement à la préservation de l’ordre public scolaire (respect de toutes les consciences, prévention des conflits inter-religieux), qui nécessite que les religions n’entrent à l’école que comme objet de connaissance rationnelle. Elle est en outre une application directe du principe d’égalité devant le service public : dès lors qu’un adulte encadrant des activités scolaires choisit d’y manifester son appartenance religieuse, on n’a plus aucune garantie qu’il ne va pas traiter différemment des autres les élèves membres (réels ou supposés) de sa communauté. La communautarisation rampante que l’on constate actuellement dans la vie quotidienne risque donc de s’étendre aux sorties scolaires après la délibération de la HALDE !

On voit à quel point l’approche sociétale par les « discriminations » permet de tourner le dos au principe républicain de l’égalité.
Une fois de plus, dans le silence de la loi, le juge (ou la haute autorité) tranche systématiquement contre la laïcité qui « assure la liberté de conscience » à tous, au nom de la seule « liberté religieuse », qui n’en est qu’un des cas possibles pour quelques uns. La délibération de la HALDE, imposant une interprétation restrictive de la laïcité, ranime la tendance manifestée par l’avis de 1989 du Conseil d’Etat (pour qui les élèves n’avaient pas à respecter la neutralité religieuse), et constitue un recul par rapport à la logique juridique qui a prévalu (bien qu’incomplètement) lors de l’adoption de la loi du 15 mars 2004, le législateur contredisant alors ce « gouvernement des juges » anti-laïque. Les opposants à cette loi au nom de la « discrimination » dont seraient victimes les élèves voilées ne manqueront pas d’y trouver un encouragement –les laïques un motif supplémentaire de vigilance et d’action.

Notes

[1] La HALDE fait en particulier semblant d’ignorer que la Cour Européenne des Droits de l'Homme (arrêt Leyla Sahin c. Turquie, 29 juin 2004) a reconnu le droit pour l’Etat turc d’interdire le port du voile islamique à l’université, précisant que les libertés religieuses reconnues par la Convention peuvent être réglementées par la loi dans l’intérêt de l’ordre public, et en l’espèce de la paix civile et de la démocratie.

[2] Le fondement philosophique de ce raisonnement est développé par Catherine Kintzler («Qu’est-ce que la laïcité?», Vrin 2007).

Source

Charles ARAMBOUROU UFAL Val de Marne

4 - Les réalités d’une enseignante laïque confrontée au voile des mamans à l’école

Si la loi du 15 mars 2004 contre les signes religieux à l’école publique a mis un coup d’arrêt à l’offensive du foulard islamique de certaines élèves musulmanes, le cas des mères voilées accompagnant les classes en sorties scolaires reste un problème pour les enseignants attachés au principe de laïcité et qui, comme moi, ne veulent pas voir leur école devenir un « Territoire perdu de la République ».

Depuis que j’enseigne en école primaire, j’ai toujours défendu l’idée que toute sortie scolaire était un projet pédagogique, et que les accompagnateurs devaient être considérés comme des auxiliaires de l’Education nationale, avec les règles que cela comporte. J’ai toujours refusé d’impliquer les mamans portant le voile dans l’encadrement d’une activité scolaire. Jusqu’à présent, j’ai pu éviter l’annulation d’un projet en trouvant suffisamment d’adultes bénévoles. Mes collègues ont rarement eu cette exigence et ne sont surtout pas prêts à annuler une sortie si le nombre d’accompagnatrices sans voile est inférieur aux normes de sécurité. Je suis intransigeante sur ce sujet et j’essaie de le rester. Mais avec les délibérations scandaleuses de la HALDE, qui veulent imposer dorénavant aux enseignants d’accepter les mères voilées en sorties scolaires, j’ai bien peur que ma liberté d’appliquer le principe de laïcité dans l’école de la République en prenne un coup.

Il faut dire que dans certaines écoles, plus particulièrement en REP (réseau d’éducation prioritaire), ce n’est pas toujours facile d’organiser une sortie sans accompagnatrice enfoulardée. Dans l’école où j’exerce, la majorité des mères porte le voile, et parfois de tels voiles qu’elles ne sont pas faciles à identifier. Bien souvent en maternelle, où les parents sont autorisés à rentrer dans l’établissement pour amener leurs enfants le matin et les récupérer le soir, les enseignants et directeurs d’école, confrontés à ces tenues sont totalement démunis. Je n’ai jamais vu un texte circuler par voie syndicale ou par voie hiérarchique indiquant la conduite à tenir face à ce problème. Faut-il en conclure que ce n’est pas un problème et que n’importe quel accoutrement est acceptable dans l’enceinte des établissements scolaires à partir du moment ou ce sont des parents qui le portent ?

Anecdote dans la vie d’une école : ma collègue et moi devions amener nos deux classes dans une sortie commune. Personnellement, j’avais veillé à ce qu’aucune maman n’ait le voile. Dans le cortège qui me suivait, celui des élèves de ma collègue, il n’y avait pratiquement que des accompagnatrices voilées. Le moins qu’on puisse dire c’est que je n’étais pas à mon aise.
Dilemme entre deux enseignantes : l’une, qui respecte strictement le principe de laïcité en refusant les mères voilées, ferait de la discrimination (négative) et serait aussi quelque peu raciste ; l’autre plus respectueuse du droit à la différence et pas raciste pour un sous, laisserait à ces mères la liberté d’exprimer leurs convictions religieuses et leur spécificité communautaire (relativisme culturel oblige)?

Avec la circulaire de la HALDE, on va maintenant pouvoir faire la différence entre les bons enseignants qui ne sont pas « racistes » et les enseignants laïques qu’il faut surveiller. C’est tout simplement ce qu’affirme le MRAP, qui, se félicitant de la délibération de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité, déclare vouloir se montrer « particulièrement vigilant quant à l’application de ses recommandations ». Le MRAP va envoyer ses sbires fliquer les enseignants et scotcher les profs laïques récalcitrants et forcément « racistes », comme l’étaient, selon Aounit, ceux qui demandaient une loi contre les signes religieux à l’école.

Parmi les organisations qui se félicitent des décisions de la HALDE il y a évidemment tous les communautaristes et les islamogauchistes qui s’opposaient déjà en 2004 à la loi votée le 15 mars 2004.
Et c’est parce que cette loi a laissé un flou dans la gestion de l’espace scolaire au sujet des parents d’élèves que des chefs d’établissements ont dû faire face aux incohérences des décisions individuelles des enseignants quand aux voiles des accompagnatrices bénévoles. L’incohérence dans les équipes et le choix de certains d’accepter les mères voilées, voilà l’ambiguïté, la faille qui a permis aux communautaristes de monter au créneau, aux côté d’« une école pour tous », puis des « Indigènes de la République » pour soutenir les associations de mères réclamant le droit d’encadrer les sorties scolaire avec leur foulard islamique.

Pour le MRAP, la délibération de la Halde, datant du 14 mai et rendue publique le 6 juin dernier, est une victoire contre les discriminations.
Pour moi, comme pour tant d’autres laïques écoeurés par cette mesure, c’est une porte grande ouverte aux propagateurs de l’islam politique et c’est un terrible recul du principe de laïcité sur lequel a été construite notre école publique.
Mouloud Aounit et les siens doivent se féliciter avec toute la gauche communautariste, qui défendait le voile des élèves à l’école, que l’offensive contre la laïcité reprenne. Je doute que la FSU, principal syndicat enseignant, dénonce ce coup fourré qui élargie la voie déjà ouverte à toutes les revendications communautaristes au sein des établissements scolaires. Encore une fois, la direction de l’Education Nationale n’aura de cesse de mettre la pression sur les directeurs d’écoles et sur les enseignants qui refuseront l’application de cette directive anti-laïque.

Ce recul, conforté par l’absence de réaction des responsables politiques contre les errements de la Halde (sauf Brard, ma connaissance) est pour moi incompatible avec les exigences de notre école publique qui ne doit laisser s’afficher aucun particularisme communautaire ou religieux.
J’espère que le texte scélérat de la Halde rencontrera la riposte qu’il mérite, et qu’il sera le détonateur pour que tous les laïques se remobilisent. Les enseignants comme moi en ont besoin.

Martine Chapouton

5 - L’acharnement de la Halde à légitimer le voile islamique

Lettre à Monsieur Louis Schweitzer
HALDE
11 rue Saint Georges
75009 Paris
LR/AR
Lyon, le 9 juin 2007
Délibération de la Halde n° 2007 du 14 mai 2007

Monsieur,

Notre association « Regards de Femmes » est habilitée à agir, devant les tribunaux notamment, pour l’égalité des femmes et des hommes et pour que, sur le territoire national, toutes les fillettes et femmes aient les mêmes droits, indépendamment de leur appartenance religieuse ou de celle de leur père, frère ou mari.

Nous sommes consternées par l’acharnement de la Halde à vouloir légitimer « le voile islamique » dans des lieux hautement symboliques de la République :

Nous relevons que votre instance, dite « Haute Autorité » prétend se substituer aux juridictions judiciaires ou administratives. Nous nous arrêtons sur quelques arguties dans le galimatias de votre délibération.

1-Vous annoncez avoir été saisi par une association de lutte contre « l’islamophobie ». Votre collège a-t-il examiné l’habilitation à agir de ceux qui vous ont saisi ? Le terme « d’islamophobie » est sans contenu. L’islam n’étant pas une personne, ce terme ne peut en aucun cas définir du racisme. A quel titre soutenez-vous l’interprétation de l’islam qui considère « le voile islamique » comme une obligation religieuse sexuée? Prétendez-vous trancher en matière d’interprétations religieuses, sur les croyances intimes des personnes ?

2-Des règlements intérieurs des écoles, dont les parents ont eu connaissance, l’avis des Inspecteurs d’Académie, un courrier du Ministre, dont « la portée au regard de la question expressément posée n’est pas explicite » de votre point de vue, rappellent clairement les règles de neutralité du service public. Mais comme ils ne partagent pas votre obsession de voiler les femmes, vous les réfutez en vous appuyant sur « une situation similaire ». Il s’agit d’une jurisprudence concernant les établissements pénitentiaires (sic). L’école serait-elle une prison ? Les règlements concernant l’application de la laïcité dans les milieux fermés (détenus carcéraux ou militaires en opération) sont bien évidemment différents. On sait cela depuis 1905.

3-Vous citez un extrait de l’article 9 de la Convention européenne des Droits de l’Homme. Mais vous savez que:
« L’article 9 ne protège toutefois pas n’importe quel acte motivé ou inspiré par une religion ou conviction et ne garantit pas toujours le droit de se comporter dans le domaine public d’une manière dictée par une conviction (voir, parmi plusieurs autres, Kalaç c. Turquie, arrêt du 1er juillet 1997, Recueil des arrêts et décisions 1997-IV, p. 1209, § 27, Arrowsmith c. Royaume-Uni, no 7050/75, décision de la Commission du 12 octobre 1978, Décisions et Rapports (DR) 19, p. 5, et C. c. Royaume-Uni, no 10358/83, décision de la Commission du 15 décembre 1983, DR 37, p. 142) » Arrêt de la Cour européenne des Droits de l’Homme, présidée par Sir Nicolas Bratza, du 29 juin 2004 concernant l’affaire Leyla Sahin c.Turquie.

Ce même arrêt « dit » : «Il n’y a pas eu violation de l’article 9 de la Convention par la réglementation de l’université d’Istanbul, qui soumet le port du foulard islamique à des restrictions, et les mesures d’application y afférentes, étaient justifiées dans leur principe et proportionnées aux buts poursuivis et pouvaient donc être considérées comme « nécessaires dans une société démocratique'' ».

Vous connaissez également la résolution votée le 4 octobre 2005 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe exhortant tous les pays membres à : « Veiller à ce que la liberté de religion et le respect de la culture et de la tradition ne soient pas acceptés comme des prétextes à la justification des violations des droits des femmes, y compris lorsque des jeunes filles mineures sont contraintes de se soumettre à des codes religieux (y compris à des codes vestimentaires), … » (article 7.3) que nous vous avons déjà rappelé dans notre courrier du 23 janvier.

4- Vous avez décidé de considérer les parents des élèves participant « bénévolement au service public de l’Education Nationale comme des usagers, sans tenir compte de la spécificité de l’école de la République « lieu où s’opère la transmutation d’un petit humain réalisé à partir d’une dotation génétique en une personne rendue singulière par la pluralité de ses rencontres, capable de savoir être. ( …) Toutes les attitudes qui manifestent une soumission à des impératifs venus d'ailleurs, que ce soit la famille ou la religion, doivent donc être proscrites. »» (Albert Jacquard).

Cet espace de liberté est un sanctuaire, c’est-à-dire un lieu à l'abri des combats, à l'abri des luttes idéologiques, religieuses ou politiques, qui peuvent avoir lieu à l'extérieur.

Les auxiliaires de l'éducation, bénévoles ou non, doivent respecter tous les élèves et ne sont pas appelés pour s’occuper uniquement de leur(s) enfant(s). Il vous échappe que, dans le cas particulier, il s’agit de parents en uniforme, religieux ou politique, qui prétendent encadrer et influencer des mineurs, élèves de l’école publique.

Quelles représentations des rapports entre les femmes et les hommes, la présence d’une femme voilée « contribuant au service public de l’éducation » induit-elle chez les enfants ? Comment construire le principe d’égalité en droit entre les hommes et les femmes, si les femmes doivent se cacher dans l’espace public parce qu’elles représenteraient une source de désordre et si on considère les hommes comme des brutes incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles à la vue de la moindre mèche de cheveux? Comment tolérer l’endoctrinement des enfants ? Comment éduquer les enfants au principe constitutionnel d’égalité entre les hommes et les femmes ?

5- Vous relayez l’argument absurde de femmes qui se discriminent volontairement en portant un signe, un stigmate qui les séparent des autres personnes, femmes et hommes et qui s’offusquent d’être discriminées ! Elles font appel à la Halde lorsque les magistrats des tribunaux administratifs, qui jugent en fonction de la loi, déboutent leurs réclamations. Vous vous érigez en recours sans légitimité constitutionnelle et populaire. Or personne ne peut imposer son interprétation personnelle de sa religion comme supérieure aux lois communes de la République. La République, une et indivisible, ne saurait accorder de droits particuliers en fonction de convictions philosophiques ou croyances religieuses qui relèvent de l’intime.

Le présent courrier par lettre recommandée ouvre les voies et délais de recours selon la législation et n’exclut pas les recours que permet le cadre législatif dans la mesure où votre « délibération » porte atteinte et fait grief à l’objet social de « Regards de Femmes »

Nous vous demandons de réexaminer votre position et nous vous prions de croire, Monsieur, en l’expression de notre considération.

Source

Michèle Vianès Présidente de Regards de Femmes
Auteur de " Un voile sur la République " Stock, et " Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule "
Editions Hors Commerce

6 - En soutenant la Halde, le Mrap continue à sombrer toutes voiles dehors

Sombre est l’avenir de ce mouvement dont le grand timonier, seul maître à bord à l’ombre de dieu, gouverne un navire sans équipage sur les flots de la démagogie et vers les rivages où reposent ses ambitions politiques personnelles.

Alors qu’il a été canonné à 10 voix contre une par les électeurs du parti communiste d’Aubervilliers pour le choix de leur candidat, Mouloud Aounit, ce nouveau canonisé de la diversité, persiste et maintient sa candidature aux élections législatives. Il est sans soutien local notable, sans programme, et il ne s’appuie donc que sur sa volonté de provoquer un vote communautariste en sa faveur. 3,2% de électeurs l’ont suivi dans cette démarche au 1er tour des législatives, ce qui ne dénote pas une forte conviction d’un électorat qui aurait pu être sensible au thème de la diversité. Beaucoup ont certainement remarqué l’opportunisme qui débordait de l’habit « diversité ».

Comportement extrêmement trouble de la part du président d’une association qui a longtemps combattu pour une réelle citoyenneté s’appuyant sur les fondamentaux républicains de laïcité et d’égalité de tous les citoyens, quelle que soit leur origine. Foin de ces principes, le but du grand dirigeant est d’acquérir localement une notoriété et une crédibilité qu’il n’a toujours pas réussi à installer, quitte à user du clientélisme communautaire en se posant comme victime. Ceux qui ne le choisissent pas seraient motivés dans leur refus par le rejet de ses origines. Ensuite, il pourra postuler à la magistrature suprême de la ville. Tel est le programme dans lequel, à travers la mise en scène de sa personne, Mouloud Aounit a englué le MRAP.

Sans soutien d’organisation ni de personnalités, il ne reste à Aounit que les bras pour mouliner des incantations, en s’appuyant sur sa fonction de président du Mrap pour apparaître et paraître, bref avoir une identité visible en égrenant les poncifs comme d’autres des chapelets.

Il se veut représentant de la diversité, ce qui signifie pour lui qu’il revendique un vote communautariste contre le vote blanc. C’est ce qui ressort d’un reportage récent de France Inter où, dans ses propos, Mouloud AOUNIT montre une connivence de « fraternité communautaire » avec HAMZA, le candidat UMP d’Aubervilliers, et dénie toute représentativité à son concurrent communiste Gilles POUX qualifié de « pas représentatif », au nom de la diversité. Gilles POUX est ainsi renvoyé dans une « identité blanche » opposée à la « diversité ». Attaquer une personne sur ses origines, n’est-ce pas faire allégeance à une conception raciste de la société menant à l’Apartheid ? Apartheid qu’a combattu le MRAP, dès ses origines en 1949 alors que si peu de monde s’intéressait à la situation en Afrique du Sud.

Tout aussi grave est le nouveau positionnement du MRAP qui, sous l’impulsion de Mouloud Aounit et d’un quarteron de godillots, s’enfonce dans une lutte antiraciste discriminatoire. Discriminatoire à plusieurs titres :

Qui donc maintenant écoute avec sérieux l’avis du Mrap ? Personne !

Ni à gauche, ni à droite, ni dans les milieux scientifiques ou intellectuels. Lorsque les lois Sarkosy sont mises en place et portent atteinte à bien des égards aux Droits de l’Homme, le Mrap est invité à s’exprimer sur les plateaux télévisés… pour discourir du blasphème et des caricatures aux côtés des religieux !

Au fil du temps, avec son escorte de magnétophones sur pattes sans expression autre que celle de son grand timonier, le président du Mrap a dévoyé l’organisation qu’il dirige. Cette organisation est devenue une coquille vide, sans analyse, en perte continuelle de militants au fil des « gaffes » du Président. Ces gaffes qui lui servent à flatter un électorat potentiel tout comme les « phrases » de Le Pen servaient à renforcer auprès de ce dernier l’adhésion de ses partisans les plus extrêmes. Coquille vide ne produisant plus aucune analyse sur l’état de la société française au regard des Droits de l’Homme.

Est-ce ce mouvement laïque issu de la Résistance, ou sa parodie, qui apporte son soutien aux défenseurs du voile à l’école. Est-ce le mouvement créé par ceux qui ont protégé les enfants juifs durant l’occupation nazie qui se félicite maintenant de la délibération du collège de la HALDE qui considère que le refus d’interdire à des mères voilées d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires serait contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion.

Est-ce ce Mouvement qui a été ardent défenseur de la citoyenneté et des l’égalité des droits qui considère maintenant que le fait de refuser à nos petites filles (et nos petits garçons !) d’avoir pour modèles des femmes qui portent sur elles le symbole de leur oppression et de la sous-citoyenneté dans laquelle les confinent leurs mâles et leur religion, serait contraire aux droits de l’homme qui figurent en préambule de notre constitution.

Est-ce ce Mouvement qui, dès sa création, s’est ancré sur les fondamentaux laïques de la République et qui maintenant, sous couvert de chasse à l’islamophobie, s’aligne sur une HALDE qui « considère que l’intervention des Congrégations religieuses ne contrevient ni au principe de laïcité ni à celui de neutralité du service public » ?

Est-ce ce Mrap historique, fondé dans la Résistance à TOUS les totalitarismes, qui cautionnerait maintenant une approche communautariste et proreligieuse digne des Indigènes ?

Est-ce ce Mouvement de 60 ans, né dans la continuité des valeurs émancipatrices du programme du Conseil National de la Résistance, qui glisse d’une conception universaliste du vivre ensemble à une organisation de la société qui, au nom de la diversité, a des votes noirs opposés à des votes blancs, a des revanches des « fils de victimes » à prendre sur les « enfants des sociétés colonisatrices ». A remonter ainsi dans les temps, de culpabilisation en culpabilisation intergénérationnelle, il ne surgira que de la haine du tréfonds des rancoeurs. Est-ce ce que souhaite ce Mouvement né « Pour la Paix » et prolongé ensuite « pour l’Amitié entre les Peuples » ? N’est-ce pas tout simplement nier le libre arbitre de tout citoyen, responsable de ses actes seuls ?

Au nom des profits individuels éphémères de son Président, la société a progressivement perdu une organisation historique. Le Mrap n’existe plus sur la scène politique nationale, sa crédibilité est totalement corrodée, et sa représentativité émiettée. Quelques comités locaux survivent, se tenant à distance des remous médiatiques, le nez plongé dans l’action et la solidarité de proximité.

Le Mrap n’existe encore vis-à-vis des médias que comme un « truc » à agiter lorsqu’il est question de religion. On invite son président comme bouffon amuseur de foules, comme autrefois on appelait Georges Marchais à la télévision, certain de faire du spectacle et de l’audimat.

Le Mrap conserve toutefois son utilité pour son Président : un porte-voix au service de ses ambitions et un moyen de passer les fins de mois en attendant que le jeu politicien paie peut-être un jour.

Le Mrap se meurt. La question du devenir de Mouloud Aounit est devenue sans importance. Gageons qu’il sera vite oublié, malgré les coups qu’il porte à la citoyenneté et au camp progressiste.

Il restera à la société française de reconstruire un mouvement antiraciste laïque et universaliste en veillant à ce que ses structures interdisent toute dérive au service d’un quelconque mégalomaniaque.

Alain Callès

7 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Iglesia y dictadura

Emilio F. Mignone
Ediciones del pensamiento nacional, 2006

"Les membres de la junte militaire seront glorifiés par les générations futures",
Monseigneur Bonamin, 3 novembre 1981

"Parfois la répression physique est nécessaire, obligatoire et, en tant que telle, licite",
Monseigneur Medina, avril 1982

En Argentine, de 1976 à 1983, l'armée impose un régime barbare et 30 000 personnes "disparaissent". 30 000 assassinats perpétrés après les tortures les plus sauvages. Quel fut alors le rôle de l'Eglise catholique argentine ? Un nombre résume l'ensemble de l'ouvrage d'Emilio Mignone : sur les quatre-vingt membres du corps épiscopal argentin, seuls quatre évêques ont protesté contre les militaires. Soit un soutien à 95 % de la hiérarchie catholique aux milicos ! Les familles des disparus ont eu beau frapper à la porte des églises, la porte est demeurée close ou, quand elle s'ouvrait, aucune réponse utile, aucun réconfort n'en émanait.

Réquisitoire implacable et très documenté contre l'Eglise argentine et ses compromissions fascistes, Iglesia y dictadura ne saurait être classé dans la rubrique des ouvrages antireligieux : son auteur fut un militant catholique très engagé tout au long de sa vie, évoluant d'un catholicisme national à un catholicisme social. La colère d'Emilio Mignone contre ses représentants spirituels est d'autant plus poignante que sa fille a été assassinée par les sbires de Videla. En contact fréquent avec les autorités religieuses, l'auteur accumule ici les déclarations, et les silences, des religieux complices des fascistes. On y découvre des prélats qui justifient les tortures, s'affichent aux côtés des militaires, et sont même parfois présents dans les centres de détention clandestins où était pratiquée la torture.

Pourtant, et l'auteur y raccroche sa foi catholique, des religieux et des chrétiens ont aussi été victimes de ce "Processus de réorganisation nationale", une appellation inventée par une armée soucieuse de masquer ses crimes par une astuce de vocabulaire. Mignone dénombre ainsi une centaine de religieux assassinés pour avoir choisi le camp des victimes. Nombreux furent aussi les chrétiens disparus, torturés et assassinés par ceux qui, du haut de leurs casernes, clamaient agir au nom de cette même religion.

Le site des disparus desaparecidos.org consacre plusieurs pages à "l'Eglise complice et l'Eglise du peuple". Mais, comme cela apparaît à la lecture du livre d'Emilio Mignone, cette dernière pèse peu face à la première. De nombreuses citations d'ecclésiastiques favorables aux militaires sont disponibles sur le site des disparus.

Source

Jocelyn Bézecourt www.atheisme.org

Agenda

mardi 12 juin 2007

Afrique, pillage à huis clos

dans les salons de la Fondation des Français Libres
59, rue Vergniaud, 75013 Paris - 01.53.62.81.81

105e dîner-débat de l’Académie du Gaullisme

Animé par Jacques Dauer, président de l’Académie du Gaullisme

et présidé par

Xavier Harel, écrivain, journaliste à La Tribune

Thème : Afrique, pillage à huis clos

Avec précision et force détails, Xavier Harel analyse et démontre que le cynisme de quelques grands dirigeants, qu’ils soient « politiques » ou à la tête de sociétés multinationales, n’a d’égal que leur cupidité et leur amoralité ; ils pillent sans vergogne l’une des principales richesses de l’Afrique : l’or noir, contribuant ainsi à accentuer la pauvreté des populations. La corruption est leur arme préférée.

Pour participer, écrire à Jacques Dauer
18, rue Fouquet, 77920 Samois-sur-Seine
(accompagné de votre chèque à l’ordre de l’Académie du Gaullisme)
06.81.24.15.95 - 01.64.24.65.98

Prix du repas : adhérent 38 € ; non-adhérents 41 € ; moins de vingt-cinq ans 25 €.

vendredi 15 juin 2007

Attention Religion !

Bourse du Travail de Saint-Denis
9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris)

RENCONTRE - DEBAT

Comment les religions réussissent-elles à survivre alors que leurs erreurs ont été démontrées depuis au moins deux cents ans ? Qu'est-ce qui leur permet de séduire le cerveau et l'esprit humain ? Les nouvelles théories de la conscience et les énormes avancées des neuro-sciences permettent de comprendre pourquoi tant d'illusions continuent à séduire.

Nous vous invitons à une rencontre-débat avec Jean-Manuel Traimond auteur du livre :

Attention Religion ! (Pourquoi la religion colle et quelques conseils pour la décoller).

En première partie de soirée, projection d'une interview de Xavier Dor, militant anti-avortement et porte parole de l'association SOS-Tout petits.

Cette soirée est organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées 19, rue de la boulangerie 93200 - SAINT DENIS

vendredi 15 juin 2007

« Journal enragé d’un siècle de chansons ! » - Dîner Spectacle

Au Moulin Vert
103 chemin Contre Halage 94500 CHAMPIGNY SUR MARNE
tel : 01 47 06 00 91

Les Frères Humains Présentent: « Journal enragé d’un siècle de chansons ! »
Les chansons ont une histoire, la nôtre… Un bonimenteur harangue la foule, l’invite à entrer dans une baraque foraine pour un voyage… « Accordéon », rendant hommage à l’instrument des voix de la rue, ouvre cette épopée en chansons qui dessine les contours du dernier siècle d’événements en anecdotes. C’est le point de départ à ce voyage que l’on feuillette, comme un journal, en remontant le fil du temps à travers ces regards que chansonniers et poètes ont empruntés à l’homme de la rue, donnant à leur façon au peuple la parole.

Programme indicatif :

1er partie : Animation pendant l’apéritif. Voix et Guitare. Chansons de Brassens, Aznavour, Nougaro, Moustaki, Brel, Dutronc, Souchon....

2e partie : Le Spectacle. Voix et Accordéon. Accordéon Gainsourg Rue Saint-Vincent Bruant N’insultez pas les filles - Y’a qu’des honnêtes gens dans le gouvernement - Les Bazars Montéhus Extraits La complainte de la butte J. Renoir-GVan Parys Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Aragon-Ferré La butte rouge Montéhus Paris Canaille Ferré Rue de la joie P.Larrieu Le grand voyage du pauvre nègre R.Asso-R.Cloérac L’accordéoniste M.Emer Tout change dans la vie V.Scotto-Pierre Mandru Quand on s’promène au bord de l’eau J.Duvivier-M.Yvain La Chanson de Bilbao B.Brecht-K.Weill L’Affiche rouge Aragon-Ferré A Paris Lemarque La complainte des infidèles C.Rim-G.Van Parys Les feuilles mortes Prévert-J.Kosma Monsieur William J.R.Caussimon-Ferré Le poinçonneur des lilas S.Gainsboug Ma môme P.Frachet-J.Ferra L’homme fossile P.Tisserand Le jazz et la java C.Nougaro Le temps des cerises J.B.Clément-A.Renard.

Guylain Chevrier : voix - J-P Aigeldinger : accordéon - Joël Cam : guitare

vendredi 15 juin 2007

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"

A PUJOLS (47) Salle des Noisetiers

UNION DES FAMILLES LAÏQUES DE LOT ET GARONNE

Propose une conférence publique:

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"
En quoi, les réponses faites par l’UFAL sont-elles originales ?

Animée par Lucette GUIBERT, UFAL Nationale, responsable du secteur santé

Venez nombreux pour affirmer qu’un projet de société solidaire, du « vivre ensemble » est possible

Contacts:
UFAL Locale de Villeneuve sur Lot :

UFAL Locale de Marmande :

samedi 16 juin 2007

ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Maison des Associations du 3eme arrondissement 5, rue Perrée 75003 PARIS

L’Association "Pour une école républicaine et citoyenne" P.E.R.E.C.
9 Bd du Temple 75003 Paris

Issue de l’ouvrage collectif dirigé par E. Brenner " les Territoires perdus de la République”

vous invite à participer à la réunion publique sur le thème ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Participeront à cette rencontre :

samedi 16 juin 2007

Les Tréteaux du Pré - Rencontres théâtrales

Parvis de la Maison des associations
Place Anatole France
Pré Saint-Gervais

theatre-treteaux.jpeg

samedi 16 juin 2007

La vie chère

Salle de la Maison des syndicats, place de la Myrpe, à Bergerac

Réunion – débat

Avec Pierre Cassen, rédacteur en chef de Respublica, porte-parole de l’Ufal 78

Débat organisé par la Libre-Pensée Dordogne

vendredi 29 juin 2007

AURA-T-ON DEMAIN LES MOYENS DE SE SOIGNER?

Maison des Associations
Rue Poterne 21200 BEAUNE

L’Union des Familles Laïques de la Côte d’Or organise une conférence sur le thème de la Santé et de l’Assurance Maladie :

VENEZ PARTICIPER A CETTE CONFERENCE !

Avec Lucette GUIBERT, Responsable du Secteur Santé de l’UFAL
Et la présence de professionnels de la santé

Nombreux échanges !

Contact : ufal21@wanadoo.fr

- Entrée gratuite -

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org