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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°559 - mercredi 12 septembre 2007

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Communication de la Rédaction de Respublica:

Compte tenu de la situation politique depuis le mois de Juin et la nécessaire reconstruction d'un large mouvement populaire à gauche, la ligne de Respublica est en phase de réorientation (un prochain numéro sera consacré à cette nouvelle ligne d'ici fin septembre). Dans ce contexte, une partie de la rédaction de Respublica a décidé de créer un nouveau journal pour le consacrer entièrement à la défense des idées laïques. Toute l'équipe de Respublica souhaite donc la réussite dans cette nouvelle aventure à Mireille Popelin, Brigitte Bré Bayle, Jocelyn Bézecourt et Pierre Cassen fondateur de Riposte Laïque. Tous les quatre ont largement contribué à la vie de Respublica ces 4 dernières années, et c'est avec beaucoup de plaisir que nous annonçons la naissance des "chroniques de Cyrano". Nous vous invitons à les retrouver sur le site : http://www.ripostelaique.com/

Quant à Respublica, il passe à un numéro par semaine (comme vous avez déjà pu le remarquer) avec une sortie qui devrait être tous les lundi. La Rédaction vous tiendra au courant de l'évolution de la ligne éditoriale d'ici fin septembre,

amitiés républicaines,

La rédaction de Respublica.

1 - chronique d'Evariste

1 - La guerre des valeurs est déclarée.

Pour sa première rentrée, le nouveau chef de l'Etat a tenu à se faire remarquer du corps enseignant. Souhaitant rompre peut être avec une tradition de voeux de « bonne rentrée ! », Nicolas Sarkozy s'est essayé à la plume en envoyant une lettre aux enseignants. Le président, studieux, a fait ses devoirs de vacances : ce n'est pas une carte postale qu'il envoie aux enseignants, c'est un pavé ! 34 795 caractères ! 5750 mots (incluant la signature... ). Qui d'entre nous peut se prévaloir d'avoir un jour reçu une lettre de 5750 mots ? Heureux enseignants que voilà ! Car tout ce verbe, c'est assez pour décrire de grandes orientations, des développements, des argumentations détaillées et précises.

Toutefois, il semble que l'habitude de discourir ait quelque peu perverti le phrasé de notre président. Le propos, loin d'être un écrit véritable, est une succession continue de petites phrases, d'enchaînement douteux, voire absents, où s'entremêle le vocabulaire d'une glose de bas étage pétrie de valeurs dégoulinantes, d'appels grandiloquents à la responsabilité, à la droiture, au respect, au savoir, à la pédagogie, à l'importance des générations futures, blablabla... (Texte intégral)

Thématiques et idées nouvelles ? Lignes de force pour un projet éducatif novateur ? On cherchera en vain : pas un iota de discussion profonde dans ce tas de mots. Par contre, un esprit averti y analysera la pensée anglo-saxonne protestante dans ce qu'elle a produit de plus infect : le respect indistinct de toute formes de croyance sous prétexte... de croyance justement ! La tolérance de la conviction aveugle, la responsabilisation de l'élève, la minoration de la sociologie. L'idée que c'est l'affaiblissement du système scolaire qui aurait sapé l'autorité des professeurs, puis celle des parents et enfin celle des institutions. L'idée que la neutralité est une exigence en matière de religion. Et c'est ainsi à tour de phrase !

Comprenons bien : ce que tente Nicolas Sarkozy est une attaque en règle comme l'intelligence. Loin de proposer du grain à moudre à la réflexion des lecteurs, les petites phrases se succèdent. La raison, la compréhension, l'appel à l'intelligence légitime des destinataires (diplômés, et enseignants de surcroît !) est ramenée à la réception passive de mots d'ordres lancés à répétition, de phrases à l'emporte pièce, de traits de discours de campagne électorale.
Sarkozy est-il stupide ? Loin de là ! Le vrai savoir est différent d'une telle vulgate dans laquelle le pouvoir politique complet les citoyens de ce pays. Et pour cause : plus les gens sont ignorants, plus on peut les diviser, alors plus on les domine aisément. Cette règle que n'enseigne pas l'école républicaine est pourtant ciselée d'or, et elle est bien connue des nantis que la vanité pousse vers la possession du pouvoir politique et économique. Dans son enfance dorée de Neuilly, le petit Nicolas a appris de son milieu que moins l'école publique fonctionne, plus le pouvoir de son groupe social est grand, car lui est à même de se passer de la République. Moins la République oeuvre dans les écoles, plus on peut facilement abuser les individus, les rendre vulgaires, rabaisser leur capacité de réflexion et les détourner leur attention de vraies questions (une leçon que le prêtre maîtrise depuis des siècles, lui qui fait gaspiller du temps de vie en invitant les suiveurs à consacrer du temps à des fables et des contes pour enfants). La finalité d'une telle logique est toujours la même : endormir, divertir, embrouiller, détourner, pervertir la raison dans le but de la rendre stupide, encombrée et inopérante, pour enfin... dominer.

Quand le chef de l'Etat explique : « C'est la raison pour laquelle nous devons conserver, même si nous devons le rénover, notre modèle d'école républicaine qui brasse toutes les origines, toutes les classes sociales, toutes les croyances, et qui s'impose de rester neutre face aux convictions religieuses, philosophiques ou politiques de chacun en les respectant toutes. » C'est justement l'inverse de la raison qu'il vante ! Là est le tour de force, la tentative de retournement des valeurs contre l'intelligence. Car la neutralité n'existe pas, elle est une illusion idéologique bien utile pour mettre hors de tout esprit critique ce qui est injustifiable pour un peuple éclairé : la haine du corps, la haine des femmes, la stigmatisation du savoir comme cause de notre souffrance terrestre, l'indistinction comme prétendu signe d'intelligence. L'école est le lieu « non-neutre » par excellence, car les fondements de la République ne sont précisément pas neutres. Le savoir est l'inverse de la croyance, l'injustice sociale est l'inverse du bonheur du plus grand nombre, la légitimation de la peur est l'inverse du courage, le libéralisme est l'inverse de la répartition des richesses, l'étude de Mein Kampf n'est pas identifiable à celle du Deuxième sexe (l'un fut placé à l'Index par l'église catholique, pas l'autre ! ). Une République procède de choix arbitraires, de valeurs précises fondées sur le savoir, le progrès, la lutte contre l'obscurantisme, la mise en avant d'une conscience d'un avenir commun à tous les citoyens ; et l'école est à l'image de la République car elle est une construction directement issue de cet ensemble de valeurs. Voilà contre quoi la guerre est déclarée.
Par de tels syllogismes, Nicolas Sarkozy oeuvre à un renversement intellectuel ! Ce qui était fondamentalement « différent » devient « identique » ; ce qui était « susceptible d'être soumis à l'esprit critique » devient « intouchable » sous prétexte de tolérance ; le respect doit désormais se fonder sur « l'ignorance » : il ne trouve plus de fondement dans le plaisir de savoir et de comprendre (et « comprendre » n'est pas synonyme d'« accepter » ! ). Non, décidément ce n'est pas par la taille que Nicolas Sarkozy est « petit », mais bien par la vulgarité des valeurs qu'il nous destine.

Depuis toujours, l'idéal de République et de citoyens pose le respect d'une personne précisément sur son désir de s'élever, de construire un projet d'avenir commun, de grandir en sagesse de vie et en savoir ; et peut être plus que pour toute autre institution, une telle idée a toujours été dans le fer de lance de l'éducation nationale : instruire et élever – dans tous les sens du terme ! – la nouvelle génération, celle qui succédera. Face à cela, à la semblance de l'idéal libéral anglo-saxon qui est le sien, le désir de Nicolas Sarkozy est de rendre vulgaires les cerveaux et les corps qui l'écoutent, et votent pour lui. Vulgaires ?! C'est à dire rendre incultes, idiots, bêtes et stupides, tous ceux qui vont dans les écoles et tous ceux qui sont en dessous de lui. La domination est un processus qui se comprend. Pierre Bourdieu, entres autres, le mis au grand jour. En éliminant les différences de statuts et d'histoires sociales, le chef de l'Etat sait parfaitement que son discours renie les fondements mêmes du savoir sociologique. Sa volonté de supprimer la carte scolaire est manifeste de son désir d'en finir avec un Pierre Bourdieu produisant : Les héritiers et La reproduction, deux ouvrages qui sanctionnent comme « bêtises » les paroles de Nicolas Sarkozy.
Plus on mine le savoir, plus on fortifie la bêtise.

Le chef de l'Etat tance les esprits de ses discours ; les média serviles martèlent les oreilles ; et les sbires, nourris aux valeurs anglo-saxonnes, oeuvrent au dressage de la nouvelle génération. Pour le spectre large : 11 000 suppressions de poste pour aider l'école de la République à remplir les doctes services que lui demande le chef de l'Etat.
Et pour le détail, on forme les nouveaux « écoliers modèles » : dans l'école élémentaire (à partir de 6 ans donc ! ) de Champlong à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or dans le Rhône, les enfants inaugurent leur « permis à points » nouvellement concocté par la mairie UMP. Pour chaque enfant, 6 points sur sa petite fiche blanche où sont listées toutes les infractions à ne pas commettre pendant les horaires de cantine. En cas de mauvais comportements, l'enfant perd des points. 3 points perdus : les parents sont convoqués. 5 points perdus : l'enfant est exclu jusqu'à une semaine de la cantine (où mange t-il ? Peu importe, à 6 ans, il assume ! ). La récidive est-elle prévue ? Bien sûr. L'exclusion est alors... définitive.

Sur tous les fronts, le nouveau pouvoir en place affiche son objectif concret pour la société à travers son projet éducatif : renier la sociologie et ramener le parcours d'une personne à sa seule et unique responsabilité (fut-il âgé de 6 ans), former au régime répressif l'esprit et le corps de l'enfant dès son plus jeune âge, distiller le sentiment de peur de l'existence, instaurer l'indistinction comme une normalité et vulgariser l'intelligence pour la rendre inoffensive. Tous ces éléments sont autant de socles qui assurent aux chefs leurs dominations et leurs pouvoirs.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - combat social

1 - 29 septembre 2007 : quatre heures contre les franchises et pour l'accès aux soins pour tous

Professionnels du soin, syndicats, partis politiques, acteurs du monde associatif ou médico-social, mutualistes, représentants des usagers et /ou usagers du système de santé, nous nous mobilisons contre les franchises, pour l’accès aux soins de qualité et à la santé pour tous.

Nous refusons les franchises sur les soins, que veut mettre en place le nouveau gouvernement :

La franchise est sensée « responsabiliser » les patients, les membres du gouvernement le répètent constamment. C’est dire que pour eux, les Français sont irresponsables... Or, pour être responsable, il faudrait pouvoir s’orienter en connaissance de cause, bénéficier d’un système d’information claire sur l’organisation réelle du système de santé, sur les tarifs pratiqués, sur les pathologies et l’éducation à la santé. C’est loin d’être le cas en France.

La responsabilisation est donc un prétexte, les malades n’étant pas responsables de leurs maladies. La franchise est avant tout un système de pénalisation financière et de culpabilisation, notamment du malade pris en charge à 100%, du cancéreux, du dialysé, du diabétique, de l’accidenté du travail. Ce projet s'inscrit dans une « culture » des uns contre les autres, génératrice de haines sociales. La question de la dépense de soins découle de décisions politiques sur l’organisation du système de soins, du mode de rémunération des professionnels, du type de formation qu’ils reçoivent (indépendante ou non notamment), de la mise en place d’actions de prévention et d’éducation à la santé, d’actions sur les conditions de vie des gens, sur la santé au travail et environnementale, sur le bien manger...

L’instauration de franchises, la généralisation des dépassements d'honoraires par la création d'un secteur optionnel, aboutirait à l’abandon progressif d’un système d’Assurance maladie solidaire, dans lequel chacun cotise selon son revenu et est soigné selon son état de santé ; ce serait la mise en place d’un système assurantiel privé favorable à la croissance des inégalités sociales de santé. S’opposer aux franchises est le premier pas pour construire un système de santé plus juste.

Réussir la mobilisation du 29 septembre, c’est permettre ensuite, s’il n’y a pas abandon par le gouvernement de cette proposition injuste, d’engager, dans la deuxième quinzaine d’octobre, des manifestations décentralisées dans toute la France.

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

3 - débats politiques

1 - Qu'ils aillent se faire voir chez les Gracques !

Rarement rentrée politique aura été si navrante au PS. Navrante car révélatrice d’un tournant assumé, décomplexé (c’est à la mode…), tendant vers un social libéralisme bien plus qu’une social-démocratie. Peut-on être socialiste si l’on pense que l’économie de marché et la mondialisation doivent guider le monde et que l’Etat et la politique n’ont plus d’influence ? A en croire ces dernières semaines, il semblerait que oui.

Les exemples, à des degrés divers, fusent. C’est Montebourg, lucide et courageux en son temps lorsqu’il refusait la synthèse du Mans, qui prône à demis mots, lors des journées de Frangy en Bresse, l’autonomie des universités, avec les inégalités que cela engendrerait en éloignant un peu plus l’enseignement supérieur de l’universalisme républicain.

C’est Valls, le bien nommé tant ses prises de positions sont dansantes (rappelons nous qu’il défendait le non en interne lors du TCE quand le oui l’emportait avant de défendre le oui quand la gauche et le peuple choisirent le non…), qui va jusqu’à envisager de changer le nom du Parti (pauvre Savary !).

C’est Désirs d’Avenir - Paris qui, dans une lettre ouverte à Marie Noëlle Lienemann, prétend que 60 % des militants ont choisi Ségolène en novembre dernier uniquement parce qu’elle incarnait un renouveau idéologique (et non pas parce que les sondages la donnaient seule gagnante face à Sarkozy…), égratignant au passage le choix des camarades ayant opté pour le « non » au TCE en le qualifiant de « contestable » pour le simple fait qu’il ait été exprimé et défendu !

C’est le martèlement, depuis La Rochelle, par Ségolène et ses sbires, de la nécessité de « respecter le vote des militants », de peur qu’une minorité se voulant éclairante puisse encore avoir une quelconque influence sur les esprits.

C’est la volonté affichée d’en finir avec les motions lors des congrès…. Il est vrai que les motions mettent en exergue des appréciations de fond différentes sur des sujets majeurs, voire des idéologies contrastées. Au diable les idées ! L’essentiel, on l’a perçu lors de l’atelier « existe-t-il un centre » à La Rochelle, étant de savoir comment la gauche doit faire pour ajouter à ses 36 % de quoi obtenir un score majoritaire. Les 18 % du

Babeuf

Modem sont tentant. Préférer faire 50 % sur un programme entraînant ne semble donc plus être un objectif. Cela en dit long sur l’optimiste et l’audace de nombreux socialistes… c’est ça la modernité, sans doute. Ainsi va le renouveau politique, qui rime avec arithmétique et non plus esprit critique ou fondement idéologique.

L’aveu d’un député européen qui claironne qu’il « faut en finir avec les postures morales et tribunitiennes » est assez révélateur de ce « renouveau politique ».

La fracture est ainsi claire au PS. Il y a d’un côté ceux pour qui l’idéologie (la pensée), les valeurs (Liberté, Egalité Fraternité), les principes (Laïcité) doivent prédominer sur la stratégie, et ceux, plus suivistes, pour qui la société est à apprivoiser (sondages !) et non plus à convaincre, pour qui l’aspiration du plus grand nombre, quelle qu’elle fut, doit être le seul guide permettant de revenir au pouvoir.

Il y a ceux qui pensent que la politique doit influer sur les événements et ceux qui préfèrent coller à l’opinion (débats participatifs !) pour arriver à leurs fins politiques.

Etant donné ce que pense l’opinion dominante, ils ont de beaux jours devant eux.

A tous ceux là, qui, chez les Gracchus, semblent préférer les démagogues frères Sempronius au bon Babeuf, je dit : « allez vous faire voir chez les Gracques » !

Vincent Bawedin Membre du Conseil Fédéral et Secrétaire Fédéral du PS de la Somme

2 - De gauche, vous avez dit de gauche ?

Christian Dubuis Santini exprime ici l'exigence d'une refondation de la gauche qui doit d'abord être intellectuelle et philosophique.

Au moment où Dominique Strauss-Kahn, candidat promu par Nicolas Sarkozy à la tête du Fonds monétaire international, apparaît dans un sondage paru le 22 août dans Libération comme « le meilleur leader pour la gauche au cours des années qui viennent », il devient urgent de se poser sérieusement la question: que signifie donc « être de gauche » en 2007 ?

Les dirigeants du Parti socialiste s'avèrent pitoyablement incapables de répondre au désarroi du “peuple de gauche” assommé par la troisième victoire de la droite à l'élection présidentielle car ils ne peuvent pas ignorer que cette question de l'identité en suppose une autre, bien plus délicate et bien plus pernicieuse pour eux : qui peut vraiment se dire « de gauche » en France aujourd'hui, alors que le capitalisme mondialisé n'a jamais paru aussi triomphant, aussi sûr de son pouvoir et de son efficacité ?

Le moment est venu de rendre hommage à la lucidité implacable de Slavoj Žižek, premier penseur à avoir démontré qu'avec l'arrivée au pouvoir de Tony Blair a commencé en Europe une éclipse de la conscience politique, avec notamment les anciens communistes italiens qui se montrent aujourd'hui parmi les élèves les plus appliqués du libéralisme et les sociaux-démocrates allemands les premiers artisans de la destruction de la « Sozialmarktwirtschaft » (économie sociale de marché, ndlr)…

Ces grandes mutations de la gauche sur fond d'une paresse conceptuelle sans précédent repose sur une double démission :

  1. Démission par rapport à l'idée démocratique d'un « bien commun » héritée des Lumières (la Vérité sous le signe d'un universalisme dégagé de toute prétention holistique) qui s'est métamorphosée en un relativisme cynique (tout se vaut) trouvant son expression la plus suggestive dans le multiculturalisme ultra tolérant (que penser de ce juge italien qui vient d'autoriser un père musulman à séquestrer sa fille de 18 ans? Toute idée de progrès social serait-elle devenue définitivement « has been » ?)
  2. Démission par rapport aux pratiques du libéralisme capitaliste dont la « logique de marché » régit désormais la quasi-intégralité des échanges humains (elle-même soutenue par l'utilisation incontournable des technologies numériques fondées sur une logique binaire)

La dépolitisation intégrale des échanges économiques a largement effacé la dualité classique entre le conservatisme ethnique religieux sexiste et le credo multiculturaliste-libertariste-hédoniste. La conséquence (entre autres) de cette dépolarisation fait qu'aujourd'hui l'opposition historique entre la gauche et la droite a cédé la place à la collaboration transpartisane des technocrates, des experts et autres « culturistes médiatiques » libéraux multiculturalistes bon teint. L'abandon des anciennes querelles idéologiques s'effectue désormais au nom d'un prétendu pragmatisme obsédé par la mise en place systématique de « mesures qui marchent », de « contrats de confiance » et de « prises en charge » déconnectés de leur vraie problématique de fond car privés toute approche théorique.

Cette dangereuse passion pour l'opportunisme pose au moins deux questions :

  1. Comment peut-on raisonnablement prétendre que le libéralisme capitaliste fonctionne lorsque les zones d'exclusion et de précarité se multiplient et s'étendent chaque jour un peu plus, y compris au cœur des agglomérations occidentales ?
  2. comment peut-on raisonnablement supposer que l'investissement public en matière d'éducation et de santé est évalué avec pertinence lorsque l'on sait qu'il repose sur des critères de réussite inévitablement rapportés à la logique de rentabilité capitaliste ? (l'enseignement de la philosophie ne représentera-t-il pas toujours un problème majeur s'il pose que l'on doive conduire une question jusqu'à son terme : par exemple le but final d'une entreprise pharmaceutique peut-il coïncider avec la bonne santé d'une population ?)

Avec le recentrage massif des principaux carriéristes de gauche, et leur abandon de toute « disputatio » idéologique (querelle intellectuelle, ndlr), se révèle de facto l'impossibilité résignée d'une sortie honorable de la pure logique du capital, alors que l'engagement politique véritable consisterait justement à élaborer un nouvel horizon susceptible de modifier cet implacable mécanisme pervers qui surdétermine les rapports sociaux.
L'indigence théorique qui caractérise si bien notre époque post-politique s'accompagne d'un aveuglement obstiné sur « le temps qui passe » et le jeu des positions et des oppositions qui a plusieurs fois bouleversé au cours de l'histoire les priorités respectives de la gauche et de la droite. Ainsi l'État-nation fut considéré par la gauche comme un lieu du pouvoir générateur d'injustice sociale bien avant que Bourdieu n'en fasse le meilleur rempart contre la mondialisation frénétique ; ainsi le fameux héritage de mai 68 s'est-il progressivement mué en l'injonction surmoïque obscène « Jouis ! », mot d'ordre absolu du capitalisme le plus outrageusement consumériste ; de même le credo multiculturaliste est-il peu à peu devenu le socle idéologique soigneusement drapé de bien-pensance sur lequel a proliféré le libéralisme du « démocratisme » mondial.

Comment retrouver un peu de sens dans ce jeu de dupes ? Faire un premier pas pour le renouveau de la gauche (et donc de la politique) supposerait donc la mise en place d'une critique radicale, philosophique et donc dialectique de notre civilisation du capitalisme mondialisé, en interrogeant sans complaisance les conséquences de l'intensification et de la diversification des moyens de circulation du Capital.
Pour résister à l'inexorable emballement déterritorialisant, contre le multiculturalisme dépolitisé (qui sur le modèle de la segmentation des marchés spécule de manière perverse sur les petites arithmétiques électoralistes, les revendications communautaires et les prébendes dorées opportunément accordées aux tribus des amis et aux clans des partenaires) il convient désormais de réaffirmer la préséance du « local » face aux inépuisables fantasmes de l'exaltation globalitaire en réhabilitant les « universaux concrets » qui constituent la marque du politique véritable.

Apparaissent bien sûr çà et là quelques îlots de résistance. Au cœur même de la population, dans quelques cercles de réflexion, mais aussi parmi les hommes politiques. Y compris au Parti Socialiste, où l'on s'évertue apparemment à beaucoup bavarder pour dissimuler sous un flot de résolutions injonctives la vertigineuse “creusitude” dont on pressent l'inexorable puissance d'aspiration… Mais ils sont si peu à avoir le courage et les moyens intellectuels de se dire qu'il faut traiter les erreurs du passé comme on traite les crampes : en marchant dessus ! Si l'on se souvient qu'il y a quelques semaines, lors du premier tour des législatives, il y a eu tout de même - contre tous les vents médiatiques ! - pratiquement 15% des électeurs de la 21e circonscription pour confier leur voix à Michel Charzat, on respire un peu d'apprendre que les procédures d'expulsion mijotées dans leurs tentes par quelques manitous ne sont pas parvenues à hypnotiser toute conscience politique chez nos citoyens ni à occulter le sens des véritables combats à mener. À Paris, et qu'on se le dise malgré certains caprices météorologiques, le soleil continuera à se lever à l'est !

Source

Christian Dubuis Santini

3 - Résistance ou désobéissance ?

Le droit de résistance est inscrit dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » L’emploi du mot résistance tire sa légitimité de notre histoire et son sens me semble dénué de toute ambiguïté.

Depuis quelques années cependant s’est instauré au sein de la gauche en France un débat sur la question d’avoir recours aux termes de désobéissance civile ou civique de tradition anglo-saxonne au détriment de celui de résistance. Ce glissement sémantique pourrait montrer une volonté de faire disparaître la notion de résistance de la terminologie contestataire.

Ce constat me pose questionnement et mon postulat va être de démontrer que la sauvegarde du mot résistance s’inscrit dans un combat qu’il convient de mener contre des courants révisionnistes qui tendraient à remettre en question, par ce biais terminologique, l’un des fondamentaux de notre identité

Je rappellerai en préambule l’analyse d’Hannah Arendt sur la question : « la désobéissance civile, tout en étant aujourd’hui un phénomène mondial, demeure, par sa nature et ses origines, spécifiquement américaine… Les arguments invoqués pour défendre la conscience individuelle ou des actes individuels, c’est-à-dire des impératifs moraux et des appels à un « droit supérieur », qu’il soit transcendant ou profane, sont inadéquats lorsqu’on entend les appliquer à des cas de désobéissance civile sur le terrain de la conscience individuelle. » (Du mensonge à la violence).

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Source

Dominique Mourlane

4 - combat laïque

1 - Même visé par un attentat-suicide, le président Algérien maintient une ligne suicidaire pour l'Algérie

Le dernier bilan de l'attentat venant de frapper l'Algérie est lourd : 19 morts et de plus de 60 blessés. Bouteflika, lui, est toujours en vie.

S'adressant à un groupe d'anciens combattants réunis au siège de la préfecture de Batna, il a défendu sa politique de " réconciliation nationale ", qualifiée de " choix stratégique et irréversible du peuple algérien " : " Je dis au peuple algérien et au monde entier que nous avons choisi la voie de la réconciliation nationale.Nous n'y renoncerons pas, quel que soit le prix à payer ", a-t-il lancé avant de rejeter aussi bien " l'extrémisme des islamistes que celui des laïques ".

En fait de ligne équilibrée, cette réconciliation nationale avec les islamistes sert à maintenir coûte que coûte le pouvoir en place, en nationalisant la régression religieuse. Au lieu de profiter de l'aubaine pétrolière (et donc de moyens étatiques et financiers exceptionnels) pour s'attaquer de front à l'éducation et à la démocratisation du pays. Une avancée qui ne peut se faire sans sécularisation, mais que le régime en place redoute car elle pourrait le confronter à de nouveaux contre-pouvoirs issus de cette société civile en marche. Beaucoup moins repoussoirs que les islamistes...

Cette stratégie régressive est en partie justifiée par la volonté d'apaiser et de tourner la page des années de terrorisme. Les attentats de ces derniers mois et de ces derniers jours prouvent son inefficacité. Mais Bouteflika persiste et préfère croire à une peste venue soudain de l'étranger. Comme tous les dirigeants autoritaires du monde arabe chaque fois qu'ils sont désavoués par les faits. Les démocrates laïques, eux, continuent de rêver à une Algérie dont le sort ne serait entre les mains ni d'un régime pourrissant, ni d'intégristes précipitant le pourrissement en rêvant de prospérer sur les décombres.

Source

Caroline Fourest

5 - école publique

1 - Extension du domaine de la lucidité

Hier partisan des « pédagogistes » les plus acharnés, le Nouvel Observateur admet enfin la situation catastrophique de notre système scolaire. Une autocritique qui ne dit pas son nom.

DossierEcoleNouvelObs

Dossier Ecole NouvelObs
crédit : NouvelObs

Longtemps le Nouvel Observateur a célébré le système scolaire français, le « niveau qui monte » et les nouvelles méthodes si inventives. Longtemps, le Nouvel Observateur a trouvé ses références dans les livres d'Hervé Hamon ou de Philippe Meirieu, vouant aux gémonies des associations comme Sauver les Lettres ou des initiatives comme la Pétition pour la Refondation de l'école lancée par le mathématicien Laurent Lafforgue. Mais c'était avant. Avant que la catastrophe ne soit trop criante ; avant que la majorité des Français ne commence à s'inquiéter de ces générations qui ne maîtrisent ni la langue française ni les bases du raisonnement scientifique et d'un système scolaire plus inégalitaire que jamais.

L'hebdomadaire de gauche a donc décidé de prendre des risques en consacrant sa Une – en lettres jaunes sur fond noir – au « scandale de l'illettrisme ». Citant Fanny Capel et Marc Le Bris, membres de Sauver les Lettres, évoquant la responsabilité des méthodes de lecture ou le manque de cours de grammaire à l'école primaire, les journalistes analysent les causes et les conséquences de ce qui s'apparente à une catastrophe nationale. Un dossier en forme d'hommage à tous ceux qui prêchent dans le désert depuis bientôt dix ans, et que le Nouvel Observateur n'avait pas manqué de disqualifier comme d'affreux élitistes réactionnaires.

Il est vrai que parmi les responsables du désastre, ce dossier cite les programmes et les méthodes, l'environnement socio-culturel, la télévision… mais jamais les très nombreux idéologues qui ont soutenu ces méthodes ni les médias qui ont accusé de dérive droitière – et quasiment contre-révolutionnaire – ceux qui s'y opposaient. On ne se renie jamais totalement. Cependant, Marianne ne peut que se réjouir de cette lucidité nouvelle qui fait qu'un journal de gauche peut tout simplement écrire ce qui est ; en souhaitant que le Nouvel Observateur ne se heurte pas à l'hostilité systématique du « camp du Bien » qu'il a quitté le temps d'une Une.

Source

Natacha Polony

6 - Média

1 - Ces entreprises et organismes qui modifient Wikipédia dans leur intérêt

C'est en apprenant que des élus du Congrès ou leurs collaborateurs avaient eux-mêmes écrit leur notice biographique sur l'encyclopédie libre Wikipédia que Virgil Griffith, un étudiant américain – qui avait déjà révélé les failles de différents systèmes informatiques –, s'est attelé l'an dernier à créer le WikiScanner, mis en ligne lundi 13 août. Ce logiciel, qui croise différentes bases de données, permet à tout internaute de trouver à quels organismes ou entreprises appartiennent les adresses IP des ordinateurs d'où ont été modifiées anonymement des notes de l'encyclopédie libre. Et, en comparant ainsi deux versions d'une notule, de constater qu'un utilisateur du réseau informatique d'une entité a modifié ou supprimé des passages qui le gênaient.

Les exemples sont légion. Le magazine américain Wired évoque notamment la disparition, le 17 novembre 2005, de plusieurs paragraphes critiquant la fiabilité des machines à voter Diebold et les liens entre son dirigeant et George W. Bush. Une suppression qui, selon le WikiScanner, émane d'adresses IP utilisées par les bureaux de la firme Diebold elle-même. La chaîne de supermarchés Wal-Mart a pour sa part remplacé une phrase sur ses salaires : le premier texte les disait plus bas que ceux du reste de la grande distribution... le nouveau les qualifiait de deux fois plus élevés que le salaire minimum.

CIA, NSA, FBI

Du côté des autorités, des modifications ont été effectuées depuis des adresses IP de la CIA, mais elles sont plutôt marginales selon Wired. Plutôt que de tenter de relever lui-même toutes les modifications "honteuses", le site a sollicité ses visiteurs, qui soumettent des cas et désignent ceux qui leur paraissent les plus ou les moins scandaleux. On y lit ainsi qu'une personne se connectant du réseau de la NSA (Agence de sécurité américaine) a supprimé, dans la note sur "l'extraction d'information", un lien qu'elle jugeait "non pertinent" vers le réseau Echelon, système de la NSA qui permet d'intercepter les communications ; que le FBI a supprimé des vues aériennes de la prison de Guantanamo ; qu'un membre du réseau informatique du gouvernement israélien a tenté de supprimer toute la note concernant le "mur" construit pour séparer l'Etat hébreu de la Cisjordanie.

On apprend aussi, entre autres modifications classées très haut par les internautes, que les références à la catastrophe de l'usine de pesticides de Bhopal et de l'agent orange ont été supprimées depuis le réseau du fabricant de produits chimiques Dow Chemical. Ou encore qu'un membre du Parti républicain a remplacé "armée d'occupation" par "armée de libération" pour évoquer la coalition emmenée par les Etats-Unis en Irak. Les scientologues, eux, œuvrent à supprimer toute critique à leur encontre. On découvre également qu'une phrase affirmant que le système de Microsoft MSN Search est "un rival majeur de Google" émane justement de l'agence chargée des relations publiques de Microsoft.

Source

Claire Ané

7 - à lire, à voir ou à écouter

1 - "En quête de gauche" en librairie

« En quête de gauche », le livre que je publie aux éditions Balland, sort demain jeudi 6 septembre en librairie. Il s’agit d’une démonstration argumentée et documentée et non d’un pamphlet d’humeur. Encore moins d’un « règlement de compte ». J’expose avec des données et des arguments pourquoi la social-démocratie comme stratégie et comme réalité politique est aussi morte que le communisme d’Etat. J’analyse pour cela ses réalisations récentes et ses résultats électoraux dans les pays de l’Europe du nord. Puis je démontre le lien entre la nouvelle orientation des partis sociaux démocrates qui a conduit partout à des désastres sociaux et électoraux avec la ligne « New democrat » installée par Clinton aux Etats-Unis. Relayée par Blair sur le continent européen, elle l’a finalement emporté partout après l’élimination de Lionel Jospin qui lui avait longtemps résisté.
Je montre tout cela textes en main.

Et de même je montre comment François Hollande et Ségolène Royal notamment, ont été en France les premiers relais de cette orientation dès 1984. Je cite les textes qui s’y rapportent.
Enfin je dis sans détour qu’il y a place en France pour un programme et un parti qui soit ancré dans l’orientation du socialisme historique. Je dis que nombreux sont ceux qui n’accepteront d’aucune manière l’alignement du Parti Socialiste sur cette orientation « Démocrate ». Par rapport à la faillite du communisme d’Etat et au naufrage de la social-démocratie, une force politique nouvelle est nécessaire.
Voila le plan de mon livre. Il respecte le lecteur en ceci qu’il argumente, produit des références de lieux et de faits, cite des documents. Même si l’on est en total désaccord avec toutes mes conclusions, j’estime qu’il mérite mieux que d’être réduit à « un règlement de compte ». Il mérite d’être pris en considération et il n’est pas juste de dire, sans l’avoir lu, que le débat politique « mérite mieux » et que mieux vaut « économiser ses deniers » comme j’ai entendu Ségolène Royal le dire (mais je suis prêt à admettre qu’il s’agissait peut-être d’une simplification médiatique). Il n’est pas juste non plus de supprimer la librairie traditionnellement installée à l’université d’été du PS qui est souvent l’occasion pour beaucoup de documents de commencer à circuler et donc au moins de commencer à se comprendre les uns les autres sur pièce. Ceux qui prennent ces décisions savent parfaitement qu’elles ne passeront pas inaperçues. Ils préfèrent l’inconvénient de ce qui s’en dira a celui de devoir répondre à ce qui est écrit. Ainsi va tout, dorénavant. Quel inconvénient y avait-il à m’admettre pour participer à l’animation des débats sur l’état de la gauche ? Suis-je celui qui en à le moins la pratique et la connaissance depuis le référendum ? Ou au débat qui accueillait les représentants des sociaux-démocrates européens ? N’était ce pas l’occasion rêvée d’apporter un démenti argumenté à mes démonstrations à leur sujet ? N’ai-je pas formellement souhaité y participer ? Que vaut après cela les grandes tirades de François Hollande sur le respect que nous nous devons, la nécessité de s’écouter et ainsi de suite ?

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le contenu de mon livre et qui veulent le faire savoir, je vous invite à visionner cette interview vidéo dans laquelle je le présente dans d’autres termes que les simplifications en cours …

 

Commentaire d'Evariste:
Dans son dernier livre, notre second couteau du PS s'en donne à coeur joie. Notre JLM national n'en a toujours pas fini de critiquer le PS... mais de flirter encore avec lui. Il faut reconnaître à Jean-Luc Mélenchon ses mérites, et sa prise de position en faveur du non au TCE en est une qui lui vaut plus d'une révérence. Dès qu'il s'agit de défendre une cause, un candidat, une idée, le sénateur de l'Essonne est à lui seul un arsenal de guerre des plus redoutable. Rien ne lui échappe ! Il est de tous les fronts, lançant ses argumentaires pointus de sa voix de stantor. Mais hélas, force est de constater qu'il est des personnes dont le penchant naturel est d'être un défenseur, un homme de main, un second couteau. Et si Jean Luc Mélenchon excelle dans ce rôle, la situation où il est, lui, l'atome de pointe, le trouve plus incertain, moins confiant, davantage sur la défensive, l'attente et l'expectative ; comme si l'éventualité d'une première place ne figurait pas dans les avenirs possibles de ce bretteur et politique hors pair. Etonnant ?! Et c'est ainsi pourtat, pour le présent ou pour toujours ; mais cela c'est le parcours qui lui revient de choisir.
Toujours est-il que l'analyse livrée sur PS n'en est pas moins de l'explosif en boite. Avec cet air incrédule qu'il prend pour jouer les candides, le nostalgique de Jaurès aime à poser les contradictions qui taraudent le PS. Un tantinet malicieux JLM ?! D'aucun pourrait même dire qu'il s'amuse de sa composition d'acteur (certainement des mauvaises langues... quoi que ! ).

Allez Jean Luc, encore un effort pour devenir ce que tu es !

Jean-Luc Mélenchon www.jean-luc-melenchon.fr

2 - La "Bête immonde"

Le Dictionnaire de la Censure
Par Jean-pierre Krémer et Alain Pozzuoli
Editions Scali
Mai 2007
26€

Ce dictionnaire est né d'un constat des deux auteurs, constat que l'on partage à Respublica: la censure et l'ordre moral sont de retour, et sous des formes fourbes et incidieuses.

De la Bête immonde au politiquement correct

Ce dictionnaire classe les attentes à la liberté d'expressions en 9 catégories, allant des classiques attentes aux bonnes moeurs et blasphèmes, aux plus perverses auto-censures et respect du politiquement correct.

Vous trouverez une entrée sur les "caricatures de Mahomet" et le procès qui s'en suivi pour Charlie Hebdo, une entrée sur Taslima Nasreen, et de nombreuses occurences sur les myriades d'officines de l'extrême droite catholique obsédées par les affiches de cinéma...

A lire à petites doses, car si les anciens cas, comme la censure du premier baiser cinématographique en 1896, font sourire, les plus récents nous rappellent que ça n'a pas changé tant que cela: il reste toujours à écraser l'infâme!

Nicolas Gavrilenko

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