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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°576 - samedi 26 janvier 2008

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1 - chronique d'Evariste

1 - Le courage de ne pas être libéral

A l'heure où nombre de dirigeants du PS soutiennent que ne pas voter contre la réforme de la constitution voulue par le président Sarkozy est une manière de protester contre lui (... c'est un raisonnement de dirigeant socialiste... ), la situation outre-atlantique nous donne une bonne mesure de ce que sera notre avenir si jamais cette Europe libérale dont Sarkozy rêve se construit. La crise des marchés financiers est une loupe : avec elle, on regarde le fonctionnement de la finance, certes ! mais on met également en lumière la logique mentale de ces individus. Dans un monde où partager les richesses est impensable, il faut piller. C'est à dire prendre aux plus faibles. Ce pillage est une véritable institution décentralisée. Les individus sont mus par le même but, la même thématique : prendre de l'argent, engranger de l'argent, amasser de l'argent. Et lorsque l'argent est là : en prendre encore plus. Toujours !

Le crédit aux USA est une triste réalité : hors de question de produire des richesses, il suffit de prendre l'argent existant. On pille d'abord l'épargne existante, puis on propose des crédits pour que les gens consomment encore jusqu'à la limite de leurs possibilités de paiement. Et lorsque les crédits atteignent ces limites, est ce que l'on arrête ? Pas du tout. C'est à dire qu'il est inventé des astuces pour justifier qu'un crédit supplémentaire est encore possible (et sûr ! ). La logique n'est pas à la prise en compte de la réalité, elle est dans la création d'une parade à la prise en compte de la réalité. Le libéralisme est une logique mentale qui repose sur le déni de la réalité.
C'est parce que cette logique est là que l'endettement devient phénoménal dans les ménages en Angleterre et aux USA. La dette des ménages et des entreprises, aux USA, progresse de plus de 2 000 milliards de dollars par an, alors que le PIB ne progresse que de 250 milliards de dollars dans le même temps. La création des individus, leur force de travail, est tournée vers une entreprise de négation du réel. Malheureusement, un jour ou l'autre, la réalité va revenir d'autant plus brutalement qu'elle a été mise ignorée. Il va falloir rembourser, c'est à dire confronter la dette avec la valeur réelle des biens auxquels elle est sensée correspondre. Or cela fait bien longtemps que l'on a dépassé la valeur des richesses supposées garantir les crédits.
Tout le monde le sait... Personne ne dit rien.
C'est un secret que tout le monde tait pour ne pas se faire accuser « d'être le premier » à vendre la mèche. La crise des marchés financiers de cette semaine n'a été qu'un coup de semonce. Et on a pu constater qu'il a suffit d'un petit mouvement pour que d'un coup toutes les places boursières du monde passent dans le rouge. Les USA ont lâché du lest en utilisant leur banque centrale et cela a calmé la situation (mais le répit n'est que de 3 mois). A t-on compris et pris bonne mesure du danger ? Pas du tout. Effarés, nous pouvons constater que rien ne vient entamer la logique de transfert d'argent des plus pauvres vers les plus riches au moyen d'artifices toujours plus délirants. Pourquoi ?
La réponse est qu'un individu doté d'une mentalité libérale ne « voit » pas que cette logique de fuite en avant n'aboutit à rien. La prise en compte de la réalité fait partie de son caractère, tout autant que cette compulsion d'accumulation. Le libéral gagne 3000 euros, il en veut 4000. Il en a gagné 4000, il en veut 5000. etc. Cela n'a pas de fin. Max Weber dans son étude de ce qu'est l'esprit du libéralisme, sa logique de fonctionnement, met à jour pourquoi des individus, même doués et intelligents, ne « voient » rien de la logique de destruction où les conduit leur démarche de profits.
Face à un compulsif, la réponse raisonnée et argumentée n'a strictement aucune chance d'aboutir. Elle est d'autant plus vouée à l'échec que les arguments développés sont sur le terrain économique, or la compulsion d'accumulation n'a strictement rien à voir avec une quelconque logique économique. Une névrose n'est pas rationnelle. Elle est issue d'un mode de vie, d'une vision du monde, d'une éducation, d'un entraînement général de la pensée qui se reproduit dans la culture et l'éthique.
Deux conséquences pour une force politique adverse (nous en l'occurrence ! ). Primo, face à des options de vie, la seule réplique susceptible d'effets est de proposer une autre façon de concevoir la vie (écueil de l'ancienne gauche qui ne l'a jamais fait véritablement). Secundo : l'opposition ne peut pas être globale, elle ne peut qu'être qu'infinitésimale, c'est à dire disséminée dans le mode de vie des individus de la population. Ce qui résiste et s'oppose au néolibéralisme, c'est la façon de vivre de l'individu, sa manière de gérer sa vie. Ses rapports avec lui-même (mes biens sont-ils mon identité ou est ce que je me définis autrement ? ), ses rapports avec les autres (est ce que l'autre est a priori un ennemi ou est-il a priori une personne digne de confiance ? ), ses rapports avec le monde (est ce que je suis extérieur au monde ou bien suis-je un élément d'un tout qui est le monde biologique ? ). Lorsqu'un individu prend conscience que sa position échappe à la logique libérale, à « la manière de penser libérale », il « tient un point » pour le dire dans le langage d'Alain Badiou. Il ne devient plus un relais du libéralisme éthique et culturel. Refuser de laisser l'éthique libérale passer dans sa vie, refuser d'en être un relais, cesser d'en être un acteur supplémentaire, c'est l'essence même de l'acte insurrectionnel dans la tradition française. C'est l'acte de courage.
Constatons que de ce point de vue, les militants de la gauche nouvelle ne sont pas en attente d'une nouvelle pensée pour la simple et bonne raison que nous sommes déjà dépositaire d'un corpus et d'une histoire qui permet à un individu de ne plus être un acteur du libéralisme. Notre travail n'est pas de « construire », mais de réapprendre à faire acte de courage, c'est à dire cesser de collaborer. Il y a des traditions de pensée qui campent une organisation coordinatrice et centralisatrice des démarches ; la tradition française est tout autre. Elle repose sur l'individu qui met en acte, dans sa vie personnelle, son refus de collaborer plus avant. La lutte contre le pétainisme de Sarkozy se constituera ainsi. Alors seulement une organisation politique plus générale pourra se constituer.

Hélas ! Que dire des élus socialistes ... ? Que dire de leur discours ? Que penser de leur incapacité à poser un refus ferme au projet de Sarkozy et à la commission européenne ? Que dire de leur incapacité à montrer en acte qu'ils veulent un mode de fonctionnement autre que le libéralisme en Europe ?
Là où des élus sont lâches, il nous faudra, citoyens, faire dans nos vies ces actes de courage. C'est peut être cela la démocratie à la française.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - le non de gauche

1 - Samedi 2 février : Rassemblement pour un référendum

Le CNR appelle à un grand rassemblement populaire le Samedi 2 février à 14h30.

Lundi 4 février, le Congrès des parlementaires se réunit à Versailles pour voter la modification de Constitution nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ce traité s'inscrit dans la suite du Traité constitutionnel rejeté par une majorité en France et aux Pays-bas, par référendum.

Nicolas Sarkozy veut contourner le vote populaire et refuse le référendum. S'il persiste dans son refus de donner la parole au peuple sur un texte qui engage l'avenir du pays, les députés et sénateurs peuvent l'y contraindre , si 2/5 d'entre eux cotent contre la révision de la Constitution, le 4 février, à Versailles. Et cela, quelle que soit leur positon sur le traité.

Dans la diversité de nos opinions, nous appelons en urgence à nous retrouver ensemble, tous ensemble, le 2 février, pour empêcher ce déni de démocratie et exiger la tenue d'un référendum!

Halle Carpentier - 81 boulevard Massena - Paris 13° - M° Porte d'Ivry

 

à voir également cet interview de Jean-Luc Mélenchon sur LCI

Le CNR Comité National pour le Référendum
www.nousvoulonsunreferendum.eu

2 - Le Parlement peut-il désavouer le peuple ?

Paru dans le Figaro

La signature, le 13 décembre 2007, du traité de Lisbonne sur l'Union européenne conduit à soulever une question constitutionnelle : le Parlement peut-il désavouer le peuple ? Les données du problème sont simples et connues :

  1. Par le référendum du 29 mai 2005, le peuple français a refusé la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ;
  2. Le traité de Lisbonne, dont chacun reconnaît qu'il reprend l'essentiel du traité de Rome, constitue une étape très significative du «processus d'intégration européenne» ;
  3. Dans ces conditions, que l'on soit favorable ou défavorable au traité, peut-on passer outre à la décision du peuple de mai 2005 en l'annulant par un vote du Parlement ?

Dans la France contemporaine, le référendum de 2005 est le troisième référendum négatif . Après le référendum du 5 mai 1946, une nouvelle Assemblée constituante a été élue et un nouveau référendum, le 13 octobre 1946, a permis d'adopter la Constitution de la IVe République. Le 27 avril 1969, le peuple français a rejeté le projet présenté par le général de Gaulle à propos de la régionalisation et d'une réforme du Sénat. Le résultat a entraîné, dans les heures qui suivirent, la démission du président de la République. De ce fait, cette réforme est restée lettre morte. La ratification du traité de Lisbonne par le Parlement, suite à un échec référendaire, consisterait donc une première.

D'un strict point de vue constitutionnel, la procédure normale de ratification d'un traité relève du Parlement. Ce n'est que lorsque le traité, sans être contraire à la Constitution, est susceptible d'avoir des conséquences sur les institutions que le président de la République peut demander l'accord du suffrage universel.

Le référendum du 20 septembre 1992 sur le traité de Maastricht était fondé dans la pensée de François Mitterrand sur les conséquences des évolutions politiques et juridiques contenues dans le traité.

Un raisonnement identique avait conduit Jacques Chirac à décider le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel.

Le traité de Lisbonne contient non seulement d'importants aménagements et renforcements des politiques sectorielles de l'Union européenne, notamment en matière de justice et de sécurité intérieure, mais reprend les innovations les plus significatives de l'évolution prévues par le traité constitutionnel de 2004 et adopte, même si le lien est moins apparent, la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Il y aurait donc toutes les raisons de prolonger les raisonnements de 1992 et 2005 et demander au peuple français d'approuver le nouveau traité.

Prétendre que ce traité, sous prétexte qu'il comprend désormais un traité de l'Union européenne et un traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, serait un «minitraité» ou un «traité simplifié» relève d'une erreur d'analyse et d'un abus de vocabulaire. Pour éviter de multiples consultations, le référendum pourrait être organisé en même temps que le premier tour des élections municipales, le 9 mars prochain.

À partir du moment où le traité de Lisbonne n'est pas substantiellement différent de celui de 2004, demander au Parlement de désavouer le peuple aurait un double inconvénient : amoindrir la confiance des Français dans leur système politique et constitutionnel ; enfermer l'Europe politique dans le cénacle des spécialistes et lui refuser une véritable légitimité démocratique.

Un nouveau référendum pourrait être à nouveau un grand moment de débat démocratique. Aux partisans du oui d'être convaincants.

Voir cet article sur son site d'origine

Didier Maus président émérite de l'Association française de droit constitutionnel.

3 - Le soutien de Philippe Marlière à la manifestation "TOUS A VERSAILLES LE 4 FEVRIER 2008"

J’apporte mon soutien amical à celles et ceux qui se rendront à Versailles le 4 février prochain pour faire entendre la voix du peuple : celle des 55% de Français qui ont rejeté le catéchisme néolibéral qu’on leur soumettait en mai 2005. Ils seront là, aussi, au nom de nombreux « ouistes » qui n’acceptent pas que la démocratie soit confisquée par notre nouveau César.

Car en réalité, être pour ou contre le traité de Lisbonne n’est pas la question. La seule question que tout parlementaire honnête devrait trancher le 4 février est : qui peut défaire ce que la volonté populaire a fait en 2005 ? Je note que les partisans de la ratification parlementaire évitent tous de poser cette question ; l’unique question qui devrait intéresser les démocrates de tous bords.
Sarkozy a bien entendu menti. Ce nouveau traité n’est ni « simplifié », ni délesté de ses dogmes néolibéraux. Il est compliqué à souhait et c’est une copie quasi-conforme au texte précédent. Sarkozy ne peut donc prétendre qu’une adoption parlementaire est possible car ce traité serait "différent", "simplifié".
Et quand bien même ce serait le cas, cela ne pourrait justifier la décision prise par Hollande et ses alliés de se rendre à Versailles pour s’abstenir de voter. Le PS est officiellement pour la tenue d’un référendum. L’unique moyen pour y parvenir est de voter contre la révision constitutionnelle. La mise en échec du stratagème sarkozyste est mathématiquement à portée de main : le total des voix de gauche + 8 voix de droite suffiraient à déjouer le coup de force. En revendiquant d’une part un référendum, et en s’efforçant de l’autre de saboter les efforts de la gauche pour y parvenir, ces socialistes commettent un acte grave. Grave au regard des multiples promesses faites au peuple français par le PS depuis trois ans.
Le 29 mai 2005, Hollande, mine contrite, avait déclaré que puisque le « peuple s’était détourné du PS, il fallait en tenir compte ». Tu parles, Charles ! Grave, car cette décision discrédite non seulement ses protagonistes, mais aussi les socialistes honnêtes qui sont en désaccord avec elle. Grave, enfin, car cela revient à cautionner la politique sarkozyste. Pour paraphraser Pierre Moscovici, parlant de la visite de Tony Blair au Conseil national de l’UMP, cela revient à donner une caution « de gauche » à la droite la plus dure que la France ait connu depuis la Libération.
La décision de la direction du PS aura des conséquences multiples, profondes et durables. Elle facilitera, par exemple, le ralliement à la droite d’un deuxième groupe de cyniques et d’opportunistes. Ce n’est pas une coïncidence que Jack Lang, dont on parle comme successeur de Rachida Dati à la Justice, ait annoncé qu’il votera Oui à Versailles avec les parlementaires de droite.
Le combat pour le respect de la souveraineté populaire et l’émergence d’une gauche de gauche doit continuer entretemps. A Versailles et ailleurs

de Philippe Marlière maître de conférences en sciences politiques à University College London

Voir cet article sur son site d'origine

Tous À Versailles Le 4 Février www.tousaversaillesle4fevrier2008.fr/

3 - politique française

1 - Le Krach boursier révèle un système financier à bout de course.

L’effondrement boursier du « Martin Luther King Day » n’est pas la cause de la crise, mais sa conséquence. Loin d’une crise boursière, comme lors de la bulle Internet au début des années 2000, nous assistons en fait à une crise globale du crédit. Son cœur se trouve dans les innovations malhonnêtes – au vrai sens du terme ! – des banques dont le but avoué était de réaliser davantage de profit sans prise de risque. Ainsi, les établissements bancaires encaissaient les commissions des prêts octroyés tout en déléguant la gestion des risques à des intermédiaires. Une fois de plus, la dilution des responsabilités est une marque caractéristique de la déréglementation libérale. La cerise sur le gâteau a été cette invention : la dilution des risques dans l’ensemble du système financier, c'est à dire cette fameuse « titrisation » qui consiste à vendre des « packages » financiers mélangeant toute sorte de titres et de dettes (l'objectif étant de dissimuler les risques réels).

Pour en arriver à cette situation catastrophique, il a fallu paradoxalement en finir avec les mécanismes de contrôle des marchés financiers. Il est presque comique de constater que ceux-là mêmes qui n’ont à la bouche que « l’économie de marché » ont en réalité tout fait pour détruire son existence et ces mécanismes de régulation et de contrôle. Dans l’univers post-moderne de la finance, c’en est terminé avec les notations objectives, les contrôles, le bilan honnête (le « hors bilan » devenant de plus en plus important), la régulation disciplinaire du marché, le mécanisme d’autorégulation des risques, ne sachant plus ou ils se trouvent.

Il s’agit bien d’une crise du crédit et celle-ci est directement le résultat d’une politique économique en cours depuis trente ans. Comment en effet conjuguer dans le même temps une diminution de la part du travail dans la répartition du profit au bénéfice du capital (-11 % en vingt ans), et une croissance de la consommation courante des ménages des pays occidentaux ? C’est impossible à moins de provoquer dans un premier temps une réduction de l’épargne et dans un second temps d’inciter à un endettement, puis finalement à un surendettement des ménages lorsque l'endettement a atteint ses limites raisonnable. Par exemple, la banque centrale d’Angleterre a, dans les trois dernières années, tiré la sonnette d’alarme à de nombreuses reprises en affirmant que la plupart des ménages britanniques étaient en réalité en banqueroute. Et il en va de même en Espagne. La politique stratégique du « crédit à tout va » a généré depuis la crise asiatique, il y a dix ans, une gigantesque bulle. Entre juin 2006 et juin 2007, aux États Unis d'Amérique, le PIB a augmenté de 250 milliards de dollars et la dette des ménages des ménages et des entreprises de 2 186 milliards de dollars. La zone euro suit la même voie. Cette logique de l'endettement permet de créer un flux d'argent des plus pauvres vers les plus riches sans créer fondamentalement de richesses ou très peu. L'illusion est que le PIB augmente, mais il augmente sur du vide. La surenchère conduit à des prêt sur des durées dépassant la durée de vie humaine transmissibles aux enfants, sur des endettement mensuel trois ou quatre supérieur au salaire : c'est une course qui ne repose que sur l'illusion que l'on peut endetter sans fin. Depuis des années, l’inflation des liquidités mondiales s’auto-alimentait par la création de valeurs fictives qui, d’une part, garantissaient l’adossement du crédit et, d’autre part, « fixaient » ces liquidités monstrueuses. Les actions mobilières ou les biens immobiliers tels des mollusques accrochés aux rochers, servant de supports pour cette « illusion fiduciaire ».

Il fallait bien que ce système de « cavalerie » s’arrête un jour ou l’autre ; il aura tout de même duré plus de dix ans. Aujourd’hui, nous sommes revenus dans le monde réel où justement la valorisation des actifs va retrouver sa réalité de marché. En résumé, il va falloir comparer la dette à ce qui existe dans la réalité. Et il y a fort à parier que nous allons assister à une destruction de richesse (en fait fictive) à l’échelle de la planète. Comme d’habitude, les plus pauvres, les surendettés paieront les pots cassés par la saisie et la liquidation de leurs biens achetés à (sur)crédit, comme c’est déjà le cas pour les foyers modestes américains victimes de ces « crédits subprimes » qui ne sont ni plus ni moins que des crédits usuraires.

Mais cette crise, qui s’est déjà étendue à l’économie des pays occidentaux, va peut-être montrer les limites du turbo-capitalisme, même aux yeux des profiteurs du système. Dans le seul but de cyniquement sauver l’essentiel de leurs gains, certains d’entre eux commencent à penser et à dire que l’on ne peut plus continuer comme avant. Il faut faire l'effort rendre compatible une paupérisation relative des pauvres avec une augmentation de la consommation (il faut bien qu'il achète pour que les riches continuent à se gaver ! ).

Un fait révélateur indiquant l'arrivée imminente de la crise : les milieux financiers ont exprimé la semaine dernière leur défiance devant le plan de relance de 140 milliards de dollars annoncé par le président Bush, au motif qu’il ratait sa cible. Aujourd'hui, il faudrait être idiot pour croire que 140 milliards de dollars vont sauver la situation de la dette aux USA. Des experts financiers proposent d’aider les foyers modestes car ces aides passent directement dans le circuit commercial, contrairement aux réductions d’impôts du plan Bush qui, pour l’essentiel, ne font qu'augmenter le patrimoine des classes aisées.

Soyons optimistes, lorsque, pour sauver leurs peaux, certains financiers commencent à envisager un « new deal » roosveltien, le « front populaire » retrouve parfois de sa vigueur !

Philippe Hervé

2 - Les 316 « décisions » de la Commission Attali Le pot-pourri du libéralisme

La Commission « Pour la libération de la croissance française » mise en place par Nicolas Sarkozy, présidée par Jacques Attali ancien conseiller de François Mitterrand et nouveau transfuge socialiste a rendu sa copie, un pavé de 334 pages.

Censée être « composée de 43 personnalités de différentes sensibilités », cette commission représentait surtout (à de très rares exceptions près) les différentes sensibilités libérales. Elle ne compte pas moins de 17 PDG ou anciens PDG (AXA, Nestlé, Crédit Agricole SA, Essilor, Volvo, Areva, Orange, Cetelem...). Des ultralibéraux comme les anciens commissaires européens Mario Monti et Ana Palacio, les journalistes Eric Le Boucher du Monde et Yves de Kerdrel du Figaro ou Michel de Virville, maintenant DRH de Renault. Jean Kaspar, présenté comme ancien secrétaire général de la CFDT, est le seul qui ait ou ait eu des liens avec le mouvement syndical, même s’il « gère depuis dix ans son propre cabinet de conseil ».

Laissant entendre que ce rapport était équilibré, Attali s’est empressé d’affirmer : « Aucune des mesures qui est là ne peut s’appliquer sans être fait dans un ensemble. On ne peut pas supprimer les freins sur la roue gauche d’une voiture sans supprimer les freins sur la roue droite ». L’image est doublement erronée. D’abord parce qu’il paraît pour le moins inepte de recommander de rouler dans une voiture sans frein. Ensuite, parce que si l’on voit bien les freins qu’Attali préconise de supprimer sur la « roue gauche », il est difficile, même avec une loupe, de percevoir les freins qu’il propose de supprimer sur la « roue droite ». La dérèglementation tous azimuts des professions juridiques (avoués, notaires….) ne doit pas faire illusion, elle n’a qu’un objectif : permettre la concentration du capital dans ce secteur. Aucune proposition (sur 316) n’est faite pour diminuer la précarité du travail ou améliorer le pouvoir d’achat des salariés. Nicolas Sarkozy d’accord avec l’essentiel

Nicolas Sarkozy a aussitôt déclaré : « Si certains sont été effrayés par le contenu de vos propositions, moi je les trouve plutôt raisonnable dans l’essentiel ». Le contraire eût étonné tant ces propositions reprennent tous les poncifs, toutes les idées reçues du sarkozysme à l’exception de la recommandation de ne pas respecter le « principe de précaution » et la suppression progressive des départements avec lesquelles le président de la République a pris ses distances. Il s’est donné bien garde, par contre, de commenter l’idée que 250 000 nouveaux immigrés par an pourraient donner à notre pays 0,5 % de croissance en plus.

Abaisser le « coût du travail ». Déréglementer. Retirer le maximum de protection aux salariés. C’est le modèle anglais-saxons. Une catastrophe pour les salariés anglais ou américain. Le paradis pour le patronat des deux pays. C’est la direction que nous indique Attali dans un geste de ciment armé. Car la commission Attali ne propose pas, elle décide ! Cet aréopage de libéraux, de technocrates et de quelques autres n’a que faire du suffrage universel : elle décide et veut nous imposer ses 316 « décisions ». Le florilège du libéralisme

Beaucoup de commentateurs de ce rapport se sont contentés des 20 propositions phares mises en avant par la Commission. Il n’était pourtant pas intéressant de lire l’intégralité du rapport. .

Education

Permettre aux parents de choisir librement le lieu de scolarisation de leurs enfants (décision 6). C’est la fin de la carte scolaire, sereinement assumée par la commission.

Développer le tutorat des élèves des ZEP par des étudiants (dans le cadre d’un service civique hebdomadaire : le travail non rémunéré obligatoire) et des enseignants retraités. (décision 151)

Renforcer les formations en alternance (décision 13)

Renforcer l’autonomie des universités et faire émerger 10 grands pôles universitaires de niveau mondial (décision 19)

Développer les financements privés pour l’Université (décision 22) Etendre le modèle de l’alternance à tous les niveaux de formation. Et développer les formations professionnalisantes à l’université (décision123)

C’est la reprise de la vieille lune libérale qui voudrait que le chômage des jeunes soit du à une inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi alors que la réalité est toute autre : notre pays ne crée pas suffisamment d’emplois et le surtravail des uns (les heures supplémentaires) crée le chômage des autres. La preuve : les 400 000 emplois supplémentaires créés par la diminution du temps de travail en 2000 et 2001. Mais pour la commission Attali, cette période n’a jamais existé.

Les PME

Toutes les solutions préconisées sont tournées contre les salariés. Mais le fait que la grande majorité des PME fassent partie d’un grand groupe ou soient sous-traitantes d’entreprises donneurs d’ordre (qui dans les deux cas siphonnent leurs bénéfices) disparaît complètement du paysage.

La commission « décide » d’assouplir les seuils sociaux, de doubler pour 3 ans les seuils de 10 et 50 salariés en les faisant passer respectivement à 20 et à 100. Elle « décide » également de mettre en place dans les entreprises de moins de 250 salariés une représentation unique sous la forme d’un conseil d’entreprise exerçant les fonctions du comité d’entreprise, des délégués du personnel, du CHSCT, des délégués syndicaux. (décision 37)

La prévention en matière de santé

Développer massivement la prévention (décision 66) mais à budget constant et sans revenir sur le passage, imposé par la Droite et le Medef avec l’accord de la direction de la CFDT, de la visite médicale obligatoire dans les entreprises non plus tous les ans, mais tous les deux ans.

La représentativité syndicale

Fonder la représentativité syndicale sur les résultats aux élections professionnelles. Ce qui est positif mais aussitôt assorti d’une condition qui retire beaucoup d’intérêt à cette mesure : la représentativité d’un syndicat national serait liée à l’obligation d’être signataire d’au moins un tiers des 50 conventions collectives les plus importantes. (décision 116).

Réduction de la dépense publique (20)

Réduire dès 2008, la part des dépenses publiques dans le PIB. Cette réduction devra atteindre 1 % du PIB par an et à partir de 2009, soit 20 milliards d’euros de réduction par rapport à la tendance par an pendant 5 ans (décision 20).

Emploi des « seniors »

Faire sauter le verrou de la retraite à 65 ans (décision 121) avancé sous la forme plus prudente de « permettre à chacun de retarder, s’il le désire, son départ à la retraite ». Lever toutes les interdictions au cumul emploi-retraite. (décision 134) Dans les deux cas, tant pis pour les jeunes qui ne trouvent pas de travail !

Durée du travail

Permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail par accord de branche ou accord majoritaire d’entreprise (décision 136) Autoriser plus largement le travail du dimanche (décision 137)

La Sécurité sociale

Supprimer, dans la Constitution, la distinction entre le PFLSS (Loi de financement de la sécurité sociale) et la loi de finance (décision 224). Nous n’aurions plus alors aucune garantie que les sommes collectées pour l’assurance-maladie ou les allocations familiales ne soient pas utilisées à la construction, par exemple, d’un deuxième porte-avions.

Conditionner les prestations familiales aux revenus des ménages (décision 268). C’est la méthode en deux temps pour en finir avec les prestations familiales : attaquer d’abord le salariat à plein temps, ensuite le salariat pauvre.

Moduler la franchise médicale en fonction du revenu (décision 269). C’est la même méthode en deux temps pour en finir avec une bonne partie de l’assurance-maladie obligatoire.

Organiser une gestion régionale de la carte sanitaire (décision 273). Cela signifie que la carte sanitaire nationale supprimée par le plan Hôpital 2007 ne serait pas rétablie et que l’inégalité sanitaire entre régions aurait de beaux jours devant elle.

Fusionner la part salariale et la part patronale des cotisations sociales (décision 299)

Supprimer 3 points de cotisations sociales en les finançant par 0,6 point de CSG et 1,2 point du taux normal de TVA (décision 300). Non seulement il n’y a rien pour augmenter le pouvoir d’achat mais la commission « décide » de le diminuer en augmentant la CSG et en instaurant la TVA sociale.

Supprimer le numerus clausus à l‘installation des pharmaciens. (décision 212). Malgré la présence de la social-démocrate allemande Evelyne Ghebhardt, parlementaire européenne et rapporteur de la directive « Mac Creevy », la commission Attali ignore que cette disposition est déjà contenue dans cette directive et sera applicable en France dans moins de deux ans. Curieusement, la commission ne s’intéresse pas au numérus clausus des professions médicales, pourtant cruciales pour l’avenir.

Fonction publique

Mettre en œuvre de façon systématique le principe du non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partants à la retraite (décision 252) Augmenter la part des promotions au choix dans la fonction publique (décision 253).

Mettre en place des primes liées à la performance (collective et individuelle) des agents (décision 254).

Retraites

Non seulement le rapport accepte tous les allongements (venus et à venir) de durée de cotisations mais il en tire la conclusion chère à tout libéral en estimant : « La montée en puissance de l’épargne retraite individuelle ou collective est donc nécessaire » (décision 305)

La méthode Coué poussée à son comble

De l’ensemble des ces 316 décisions, la commission Attali attend une croissance de 1 point supplémentaire chaque année. C’est la méthode Coué dans toute sa splendeur. Le simple fait, par exemple, de diminuer de 1 point par an la dépense publique alors que s’annonce une récession ou au moins un fort ralentissement de la croissance américaine ne pourrait avoir que des effets négatifs sur la croissance.

« Ce point de PIB pourrait signifier chaque année, par exemple, tout à la fois, 500 euros de pouvoir d’achat en plus par ménage, 150 000 créations d’emplois supplémentaires, 90 000 logements sociaux de plus, 20 000 enfants handicapés scolarisés, 20 000 place d’hébergement d’urgence créées en plus pour les sans abris…. » ajoute la commission. Elle a raison d’écrire « pourrait signifier » car le plus probable est que, si la potion amère de la commission aboutissait par quelque miracle, à une augmentation de la croissance, ce même remède de cheval permettrait aux profits de confisquer l’essentiel de ce surcroît de croissance La droite à l’affut avec sa loi de « modernisation économique »

Ce pot-pourri des idées libérales pourrait paraître un laborieux exercice d’école. Il n’en est rien. La loi de « modernisation économique » qui sera présentée par Christine Lagarde, ministre de l’Economie, s’appuiera sur ces 316 propositions pour amplifier l’offensive contre le salariat. Sarkozy ne reprendra que ce qui l’intéresse, que ce qu’il estime pouvoir faire passer en fonction de l’état de l’opinion, du rapport de forces social, du rapport de force électoral. Pour freiner, stopper l’offensive de la Droite, la mobilisation sociale mais aussi victoire de la gauche dans une grande majorité de municipalités et de cantons sont donc décisives.

in Infos d&S

Jean-Jacques Chavigné www.democratie-socialisme.org

3 - Interview de Christian Picquet, chef de file de la minorité «unitaire» de la Ligue.

C’est aujourd’hui que la Ligue communiste révolutionnaire, réunie en congrès à la Plaine-Saint-Denis en région parisienne, doit débattre du lancement du nouveau parti anticapitaliste, auquel adhère une majorité de plus de 80 % des délégués. Christian Picquet, chef de file de la minorité «unitaire» - qui pèse «14 % en raison, selon lui, des effets collatéraux de l’échec de la candidature unique à la présidentielle» - critique la stratégie d’Olivier Besancenot et de la direction de la LCR.

Pourquoi critiquez-vous la stratégie de lancement du nouveau parti ?
Je crains que la direction de la LCR ne s’enferme dans une illusion : croire que l’écho d’Olivier Besancenot se traduira mécaniquement en une nouvelle construction politique. Sur le fond, Olivier Besancenot n’a pas tellement bougé de sa ligne gauchiste. Hormis sur une chose : il a compris que la Ligue ne pouvait être le réceptacle naturel des attentes qu’il suscite lui-même. Il a donc enclenché un dépassement de la LCR. Le problème, c’est qu’il s’est arrêté sur la forme.

Quels sont vos points de désaccord ?
A mesure que le projet se concrétise, la définition du nouveau parti se veut de plus en plus «révolutionnaire» et prétend ne s’adresser qu’aux seuls «révolutionnaires». Les gens vont donc comprendre que les bases proposées sont celles de la LCR aujourd’hui et qu’elle veut les instrumentaliser. Cela risque d’avoir un coût politique élevé : le refus de discuter avec les sensibilités antilibérales existant par ailleurs, du PCF aux gauches dans le PS en passant par les forces alternatives, pour en appeler aux seuls «anonymes» dans les luttes, aux «héros du quotidien».

C’est un risque à vos yeux ?
Oui, c’est celui d’une démarche cul par dessus tête : on définit tout à l’avance, la base politique - «révolutionnaire» -, le périmètre - seulement les anonymes et les acteurs de terrain - et le calendrier. Comment dire après aux futurs adhérents : venez, on va tout décider à égalité avec vous. Ils veulent une formation qui rassemble le meilleur des traditions de la gauche anticapitaliste. Son pluralisme est une nécessité, sauf à penser que la LCR seule peut réaliser la synthèse indispensable.

Ce nouveau parti ne peut-il pas fédérer l’extrême gauche ?
La réalité, c’est que nous n’avons pour partenaires que des petits groupes, même pas LO, ni sa minorité ou Alternative libertaire. Au total, moins de 2 000 personnes se sont rendues aux réunions sur le nouveau parti : on est très loin du compte pour prétendre incarner une alternative disputant l’hégémonie du PS à gauche. C’est d’autant plus regrettable qu’au PCF le tabou d’une autre forme du parti commence à être levé, tandis qu’au PS ou chez les Verts certains posent la question d’une nouvelle force, et qu’au sein des collectifs antilibéraux des milliers d’inorganisés aspirent à du nouveau. Voilà pourquoi la LCR doit agir «grand angle» et pas «petit bras».

Paru dans Libération

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Matthieu ÉCOIFFIER Libération

4 - débats politiques

1 - « De quoi Badiou est-il le nom ? »

Dans son livre intitulé « De quoi Sarkozy est-il le nom ? Â», Alain Badiou propose une analyse originale partant du fait que Sarkozy est un symptôme, un élément révélateur de notre époque et des courants de pensée qui travaillent les mouvements politiques et les citoyens de ce pays. Afin de proposer un autre point de vue que celui de Badiou sur son livre (cf. l'entretien publié dans l'Humanité), voici un entretien avec Evariste.

Question : En quoi ce livre peut-il être important pour la gauche ?
Évariste : l'analyse exposée dans les 7 premiers chapitres (le livre en compte 9 au total) a plusieurs points d'intérêt pour la gauche à venir : Sarkozy comme un symptôme, le constat de la désorganisation politique à gauche et la logique de dynamisation proposé par l'auteur. Ensuite il y aussi Badiou qui peut être pris lui-même comme symptôme. Il y a également ses propos sur ce qu'il nomme « l'hypothèse communiste » et qui concerne les deux derniers petits chapitres. En 155 pages, c'est vraiment pas mal.

Question : En quoi Sarkozy comme « symptôme » vous semble t-il une approche novatrice ?
Évariste :
Paradoxalement, Badiou réinscrit le combat contre Sarkozy dans la tradition de la lutte révolutionnaire républicaine. L’ennemi est toujours le même, le collaborateur défaitiste vendu à l’occupant de 1815 ou de 1940. Oui, c’est novateur surtout en regard des conclusions et de la mise en pratique de cette analyse. Badiou ne se contente pas d'une analyse politique du mouvement qui porte Sarkozy (ce qu'il nomme « pétainisme »). Il fait descendre la réflexion à un niveau plus fondamental : celui des valeurs de vie, celles proposées pour la société, mais aussi celles proposées à chaque individu pour sa vie personnelle. C'est une analyse nouvelle à gauche. À juste titre, Badiou souligne l'inefficacité actuelle des schémas utilisés par les partis de gauche au XXe siècle et ceux développés par presque tout le monde depuis le tournant des années 80 avec cette dévotion apolitique et acritique face aux institutions politiques occidentales. Enfin, le choix du terme « pétainisme » a été l'objet d'une réflexion afin de trouver une période-référence dans laquelle chacun peut puiser des comportements, des valeurs et des actions qui furent le lot de cette période. En soi, le choix du terme « pétainisme » pour désigner le mouvement qu'incarne Sarkozy est un acte propre à générer de la réflexion sur nos valeurs de vie, ainsi que de l'action politique.

Question : Alain Badiou est un militant engagé depuis des années, revendiquant son influence maoïste. N'y a t-il pas un problème à reprendre les analyses d'une personne aussi marquée par une telle orientation politique ?
Évariste :
L'exemple de Badiou est une possibilité de rupture, à gauche, avec des usages de rivalités claniques. Il n'y a pas de raisons valables pour rejeter une analyse brillante, à moins que l'on ne verse dans la reproduction de divisions vieilles de 150 ans. Prendre l'analyse d'Alain Badiou ne veut pas dire adhérer à tout ce qu'il a écrit. Reconnaître que l'on est en accord sur une analyse argumentée et pertinente c'est faire un pas vers l'intelligence et la possibilité d'un débat véritable, et c'est aussi rompre avec la tradition de méfiance entre les courants militants. C'est faire un acte politique fort. Par ailleurs, l'action à gauche relève actuellement de « l'action de fourmis ». Je m'explique : lorsque des fourmis travaillent à ramener un objet à la fourmilière, elles travaillent toutes indépendamment les unes des autres, sans coordination d'ensemble. Mais chacune travaille à ramener l'objet. C'est la somme de tous ces travaux et de ces efforts individuels qui produit le résultat final. À gauche, nous en sommes là. Chacun oeuvre à ses taches, produit, travaille, échange et propose selon ses possibilités et disponibilités. Certains pour fonder une force politique, d'autres sur la sensibilisation de la population, d'autres sur le terrain des idées, d'autres pour la diffusion, etc. chacun travaille ponctuellement. Gilles Deleuze avait proposé une « vision rhizomatique » pour la propagation des actions et des courants des pensées. Mais je pense que si cette vision était pertinente à son époque, l'état de déstructuration de la gauche est aujourd'hui tel que l'image des actions indépendantes des fourmis convient plus à notre époque de tuilage.

Question : N'y a t-il pas du gâchis ? De la perte de temps et d'énergie dans ce type une organisation où chacun travaille comme « une fourmi Â» ?
Évariste :
D'abord il n'y a pas de gâchis simplement parce qu'il n'y a pas d'organisation au sens large. Et c'est bien pour cela qu'il n'y a pas de grand parti à gauche, ordonnateur des idées, des chantiers et des mouvements. Et le XXe siècle le prouve : ce n'est pas une solution viable. Ensuite, la gauche est décomposée, elle se cherche. Ces « travaux de fourmis » sont donc le seul mode d'actions possible pour le moment. C'est une sorte de trame en composition. Il y a partout des gens qui forcent la machine au point où ils se trouvent, et c'est très important d'en avoir conscience, sans cela on pourrait baisser les bras. Mais le savoir nous permet de persévérer, et petit à petit, nous allons nous rejoindre et nous ordonner davantage.

Question : Tout à l'heure vous avez dit que la définition du courage donnée par Alain Badiou est importante, pourquoi ?
Évariste :
D’une manière peut-être inconsciente, Badiou reprend l’argument Orwellien de la peur comme mode principal de « gouvernement des hommes ». Mais la volonté de résistance reste pour lui une expression de liberté. De ce point de vue, Badiou est une sorte d’Orwell optimiste ! Si on prend son livre, la référence au courage y est très importante pour deux points.
Primo, aujourd'hui il y a l'individu, isolé, en déperdition, au milieu de cette confusion qu'offre le monde et la gauche. Face à ce désarroi, Badiou invoque le courage dans sa conception non seulement de résistance à la peur, mais aussi – et c'est très important parce que c'est ce qui fonde le courage ! – dans son option de mise en mouvement et de définition une orientation là où il n'y a rien pour se repérer. De fait, en précisant que le courage c'est de faire un acte, même individuel, qui donne alors une orientation ponctuelle au milieu d'un environnement qui est, lui, complètement désordonné, Badiou redonne à l'individu la valeur absolue de son action et il explique comment on recrée des positions éthiques fortes. C'est une marque de noblesse restaurée à l'individu. C'est une déclaration très importante de rappeler de manière très simple ce que c'est que le courage et l'action.
Pour comparer, c'est un peu dans l'esprit de cette publicité, il y a quelques années, pour la prévention contre le HIV. Ça disait : « Le SIDA, il ne passera pas par moi ! ». Hé bien, c'est cela que dit Badiou avec sa définition du courage : « Le pétainisme de Sarkozy, il ne passera pas par moi ! ». Et c'est très fort de poser cela parce que cette phrase dit simplement à chaque individu : « Où tu es, même seul, tu peux refuser, ne pas collaborer, en agissant simplement dans une autre voie. Tu peux donner du sens là où personne ne sait quoi faire. C'est ça le courage. » Et cette déclaration rappelle que l'action politique réelle, ce n'est pas vouloir changer le monde entier, mais juste agir, simplement et là où l'on se trouve. Même sans militer, juste en refusant « de collaborer », c'est à dire « en agissant autrement ». Le fait d'agir, de « tenir un point » comme le dit Badiou, crée du sens, et c'est parce qu'une grande masse de gens créeront du sens ponctuellement, là où ils se trouveront, que l'ensemble commencera à s'organiser et à se donner une orientation, cette fois plus générale. Alors seulement une forme plus collective émergera.

Question : Et quel est le second point important dans ce que Badiou dit du courage ?
Évariste :
L'autre point à relever est que cette manière de poser l'action est une manière éthique, et non une manière politique au sens social, économique, ou même collectif. Badiou ne nous dit pas de refuser Sarkozy et le pétainisme parce que l'on est « politiquement et économiquement contre », mais parce que l'on est « éthiquement et culturellement contre ». Le courage est une vertu, non un élément d'un programme politico-social, ni un projet de loi. Si ce point dans son analyse frappe si fort, c'est qu'il souligne par contraste que la gauche a trop négligé le terrain éthique et culturelle sur le terrain de l'individu, et qu'elle n’aborde plus depuis 30 ans la question de l'individualité et de son éthique de vie. Ce que relève Badiou est tout simplement cardinal pour la construction de la pensée de la gauche à venir.
En fait, Badiou est un enfant de 68 qui a refusé de se dédire. Or, l'abandon de ce terrain après son ouverture en Mai 68 a été une erreur grave. Il est inadmissible, et tristement révélateur, qu'un penseur comme Foucault ait été traité d'homme de droite simplement parce qu'il abordait la question de l'individualité sans le traiter comme « une partie d'un collectif ». Notre tradition à gauche est riche, nous l'avons simplement oublié. Et pour sa part, sans l’écrire explicitement, Badiou réintroduit la tradition française de l’auto-organisation insurrectionnelle républicaine. Il constate que nous sommes dans une période qu’il qualifie d’ « intervallaire », comme entre la commune de Paris de 1871 et octobre 1917. Il admet que le léninisme n’est plus la forme opératoire de la Révolution. Il réintroduit l’individu comme élément central de la résistance et de la contre-offensive. Or, et c'est d'autant plus intéressant de le constater de la part d'une personne qui fait de nombreuses référence à Marx (donc à une tradition allemande), Badiou retourne vers une tradition typiquement française de la lutte révolutionnaire républicaine. Cette tradition repose pour une très grande part sur la reconnaissance des individualités et de leurs spécificités. Et cette tradition-là n'est absolument pas allemande ; pas plus qu'elle n'est pas anglaise ou russe. Elle est viscéralement française, Blanqui en est une des figures. C'est notre culture, notre éthique, nous y revenons, nous devons y revenir pour nous reconstruire.

Question : En quoi Badiou est-il lui même un symptôme ?
Évariste :
C'est une drôle d'idée de prendre Alain Badiou à sa propre grille, comme un symptôme, mais très c'est instructif sur notre époque. On ne peut pas dire que Badiou soit un « absolu démocrate ». Il a toujours eu un oeil très critique sur ce que l'on appelle « la démocratie ». Or, il est intéressant de constater que, aujourd'hui, dans l'ère de tuilage qui est la notre, une analyse si pertinente sur Sarkozy n'est pas le fruit d'un grand démocrate, mais d'une personne comme Alain Badiou. Et ceci prouve une chose : notre démocratie devient de plus en plus une mascarade, et, de fait, les démocrates convaincus ressemblent davantage aux « derniers hommes » de Nietzsche – aveugles, peu armés et peu désireux de comprendre. À l'inverse, un Alain Badiou, lui, est armé conceptuellement pour percevoir et comprendre ce qui se produit. La preuve.

Question : Les deux derniers chapitres sont consacrés à « l'hypothèse communiste », qu'est ce qu'il en ressort ?
Évariste :
C'est la partie la plus sujette à discussions. Notons que sur « l'hypothèse communiste » dont parle les deux derniers chapitres, le premier point à relever est que seul le nom de Marx apparaît comme référent positif. Partant de là, on peut se demander pourquoi donner un tel nom, « l'hypothèse communiste », puisqu'à l'évidence le nom adéquate est « l'hypothèse marxiste ». Ça n'a l'air de rien, mais aujourd'hui il est important de nommer les choses par leur nom si on veut pouvoir travailler sur elles.
Par ailleurs, Badiou parle des états qui se sont revendiqués du marxisme, en pointant à juste titre la méfiance de ces appareils d'état à l'égard de l'individu, de l'individualité. Et il ne donne aucune ouverture. Il y a un manque. Or, il y a des référents autre que Marx qui posent très explicitement la discussion sur l'individualité. Un exemple pourrait être Charles Fourier. L'orthodoxie le considère souvent comme un utopiste ou un doux rêveur. Certes, Fourier est pour le moins « excentrique », mais lui aborde concrètement la place de l'individu dans la société, en fonction de son caractère, de ses désirs, de ses choix, etc. Cette question chez Fourier ne se limite pas à celle du travailleur, mais à ce qu'est l'individu en tant que personne avec son parcours personnel et son intimité. En ce sens, Fourier est français. Dans son livre, Badiou soulève un problème, celui de l'état, mais il ne donne pas d'autre référence que Marx alors que d'autres pensées apporte très explicitement des réponses et des optiques nouvelles. C'est une des raisons pour laquelle, il est important, si on ne fait référence qu'à des marxistes pour évoquer une hypothèse, de nommer cette optique de réflexion « l'hypothèse marxiste », et non « l'hypothèse communiste » qui est un nom qui laisse croire qu'il y a eu une mise en commun alors qu'il n'y a en fait qu'une seule tradition de pensées qui est invoquée.

Question : Quelle est l'importance de cette place de l'individu ? Pourquoi s'attacher à cela dans une pensée politique ?
Évariste :
D'abord parce que les citoyens sont, avant toute autre chose, des individus. Ensuite parce que le but ultime d'une organisation sociale est justement la paix sociale. Les tenants du libéralisme espèrent arriver à la paix sociale par la répression, le sécuritaire, la généralisation des conflits locaux qui laisseraient les dominants (c'est à dire eux) en paix. C'est un pari très risqué. En ce qui nous concerne nous voulons une paix sociale globale, une paix qui touche le plus grand nombre d'existences. De fait, cela exclut l'éthique libérale anglo-saxonne.
Si on refuse l'optique libérale, il y a un nouveau choix à faire. Soit on ignore l'individualité, soit on en tient compte dans la conception de la société. Les états du « socialisme réel » se revendiquant du marxisme ont opté pour une ignorance de l'individualité de la personne, hors sa capacité de travail et son statut de « partie du collectif ». L'indistinction a été de mise du fait même de cette ignorance. Badiou le relève bien : une telle option philosophique ne peut que conduire à se méfier des individus, de leurs spécificités propres à chacun. L'individualité, c'est ce qui peut mettre un grain de sable dans des rouages théoriques bien huilés. Alain Badiou souligne que c'est précisément cette méfiance, à l'égard de ce qu'est un individu, qui a conduit à des régimes totalitaires. Car un régime qui repose sur l'ignorance des individualités n'a d'autre issue que la voie totalitaire pour régenter les individualités s'il veut espérer créer une « paix sociale ».
L'autre voie pour la paix sociale est celle de la République. Cette paix dans les existences du plus grand nombre c'est le but fondateur du Pacte Républicain, on l'oublie hélas trop souvent. « La République pour la République » c'est idiot ! La République n'a à être défendue que parce qu'elle permet la paix sociale. Dans la tradition républicaine française, la paix sociale est acquise entre autre par la paix individuelle, c'est à dire par l'assurance d'avoir les moyens et la tranquillité de vivre son existence, intime et personnelle, tout en participant au collectif qui est incarné par la citoyenneté de chacun. Parce qu'il y a des paix individuelles et des existences sereines, alors les tensions sont rares dans la société et les rapports sont pacifiés. Pour la parenthèse, dans cette vision du Pacte Républicain, on retrouve très clairement la tradition de pensée dans laquelle s'inscrit Badiou lorsqu'il parle du courage : c'est la tradition française.
Pour la construction de la paix sociale par la capitalisation des existences sereines, il y a un exemple symbolique d'une loi du Pacte Républicain : c'est la contraception. Elle n'est pas imposée, elle est libre et disponible de manière simple. Elle est donc une « possibilité » mise à la disposition de l'individu pour qu'il puisse vivre son existence selon ses choix éthiques, ses désirs et ses convictions intimes. C'est une loi qui incarne l'esprit du Pacte Républicain.

Question : En quoi le livre de Badiou est un apport ?
Évariste :
D'abord précisons que ce livre n'est pas « un apport intemporel ». Le dire, surtout à gauche, c'est important. Il est un apport pour aujourd'hui, pour la situation qui est précisément la notre, à notre époque, dans notre pays. Ce qui veut dire que cette analyse ne peut parler qu'à nous qui sommes inscrit dans la tradition française, dans cette culture et cette éthique. D'ailleurs, le terme « pétainisme » évoquera bien peu de chose à un anglais ou un espagnol, et ça se comprend. Cette « ponctualité » d'une analyse doit nous rappeler que les grandes théories ont souvent tendances à gommer les réalités de terrain. Mieux vaut des analyses ponctuelles efficaces, que des grandes mécaniques au nom desquelles on va nier les réalités et spécificités ; et produire des erreurs.
Dans ce contexte très précis, cette analyse du « symptôme Sarkozy » comme une résurgence du « pétainisme » permet l'action politique : elle fait avancer le débat, elle permet d'ouvrir des chantiers nouveaux, elle marque l'importance de notre tradition de pensée et le besoin que nous avons, non pas de réhabiliter, mais « d'habiliter » d'autres penseurs dans le corpus fondamental de la gauche. C'est un peu plus de lumière dans notre pénombre actuelle. On ne progresse que comme ça. Le grand livre de la loi universelle et du sens de l'histoire se trouve dans les églises, pas dans la réalité. À chaque époque, ses spécificités, donc les apports qui lui conviennent et qui permettent d'avancer.
A partir de l'analyse d'Alain Badiou, nous pouvons appuyer la pensée de gauche et progresser. C'est en cela que ce livre est un apport. Ne doutons pas qu'il produira des conséquences.

ReSPUBLICA

2 - Alain Badiou : « L’hypothèse de l’émancipation reste l’hypothèse communiste »

Participer à « un nouveau courage » et maintenir contre vents et marées une hypothèse d’émancipation face à l’hégémonie capitaliste et à la volonté de fermeture conservatrice qui travaille le pays : voilà l’une des tâches politiques que s’assigne le philosophe Alain Badiou.
Disons le sans détours : le dernier livre d’Alain Badiou est un antidote à l’anesthésie et à la sidération qui ont frappé les esprits depuis le 5 mai dernier. Le principal mérite de ce court essai, fruit d’un séminaire à l’ENS ? Reposer quelques repères clairs contre la « désorientation Â» dont le pouvoir a fait, avec le maintien délibéré d’un état de peur, l’une de ses principales armes politiques. Au plan collectif, comme au niveau intime, De quoi Sarkozy est-il le nom ? met en mot le malaise ressenti aujourd’hui par ceux qui restent attachés à un idéal d’émancipation humaine. Ce malaise, la seule figure de Sarkozy ne saurait, à elle seule, l’expliquer. Sarkozy est donc pris, ici, comme un symptôme. Sous sa forme ressurgit, suggère le philosophe, un « transcendantal pétainiste Â» dont la principale caractéristique est « le désir d’un maître qui vous protège Â» (des étrangers, de la mondialisation, des jeunes, etc.). Sarkozy, produit de la peur. Produit, aussi, d’une histoire française déchirée entre Révolution et contre-révolution, entre Résistance et collaboration, entre désir de liberté, d’égalité et rappels à l’ordre. Entretien.

La dernière séance électorale s’est exclusivement jouée selon vous sur la mobilisation d’affects collectifs, avec d’un côté l’expression d’une peur « primitive » incarnée par Sarkozy, et de l’autre une peur de cette peur incarnée par Royal. Cette séquence achève d’ôter toute crédibilité à vos yeux à la démocratie parlementaire libérale. Mais alors, si ce système est mauvais, comment peut s’exprimer la souveraineté populaire ?
Alain Badiou[1] :
Je n’ai pas de réponse préétablie à cette question d’une nouvelle figure de la démocratie. Mais je crois nécessaire de revenir à la distinction classique entre démocratie formelle au niveau de l’État et démocratie de masse, du point de vue de l’exercice politique possible pour le peuple. L’exercice du pouvoir tel qu’il est organisé aujourd’hui laisse très peu d’espace à une démocratie véritable. Les déterminations économiques ont une telle pesanteur qu’elles sont, en définitive, hors de portée de la décision des électeurs. Nous devons donc nous demander comment un exercice démocratique authentique peut être possible aujourd’hui. Je n’ai pas de formule en ce qui concerne la question du pouvoir d’État. C’est une grande question héritée de tout le XXe siècle, à propos de laquelle les solutions communistes traditionnelles sont devenues intenables.

Cette question de l’État n’est-elle pas un point aveugle de l’hypothèse communiste ?
Alain Badiou :
Oui, je le pense. Les solutions léninistes se sont montrées pertinentes sur un point particulier : celui de réussir l’insurrection, de prendre le pouvoir. Elles se sont avérées, en revanche, extraordinairement difficiles et finalement contre-productives au niveau de l’exercice du pouvoir. Nous en sommes là. Après tout, nous en sortons à peine.
Dans l’immédiat, les secteurs ouverts à une démocratie véritable sont à mon avis limités. Ils ne se situent pas au niveau du pouvoir d’État, mais au niveau la mobilisation populaire, de la tentative de résister à l’hégémonie du capitalisme libéral. Ce sont des moments limités et défensifs, mais c’est à partir d’eux qu’il faut reconstruire quelque chose. Quant à la formule du pouvoir d’État, nous devons accepter de dire que pour l’instant nous n’en avons pas. Nous n’avons pas d’alternative étatique claire. Le nom de cette alternative, dans le marxisme classique, était la « dictature du prolétariat ». Les formes qui s’en sont revendiquées ne reviendront pas, car leur expérience politique a été gravement négative. Lorsque j’insiste sur les inconséquences et sur le peu de réalité démocratique véritable du système parlementaire, cela ne signifie donc pas que je souhaite le retour aux formes anciennes de la dictature du prolétariat. Il s’agit simplement de souligner que le problème de l’État est un problème ouvert pour tous ceux qui conservent l’idée communiste.

Vous pensez, comme le philosophe et sociologue Slavoj Zizek, que le destin du capitalisme est nécessairement dans une limitation des libertés, dans un contrôle généralisé des populations…
Alain Badiou :
Je suis convaincu de ce point. Des mesures successives, sournoises, lentes, se déploient progressivement dans le temps, donnant corps à une législation de plus en plus répressive, à un consensus sécuritaire porteur de cette limitation des libertés. Nous ne sommes pas face à un coup d’État brutal, qui interrompt tout d’un coup les libertés, installe la police partout. C’est un processus qui affecte toutes les démocraties parlementaires occidentales. Des résistances locales significatives, qui portent l’espoir de l’avenir, existent. Mais pour l’instant il n’existe pas de contrepoids puissant à cette tendance lourde. Il est clair cependant que le capitalisme déchaîné dans lequel nous vivons ne porte pas de sens véritable. Les gens feront tôt ou tard l’expérience qu’il s’agit en définitive, sous couvert d’abondance et de prospérité économique, d’une dévastation de la vie humaine.

« La réalité de la situation, c’est la guerre », dites-vous. Qu’entendez-vous par là ?
Alain Badiou :
C’est d’abord la guerre extérieure. D’une manière ou d’une autre, Sarkozy va nous remettre sous le drapeau des guerres américaines. C’est certain. Et puis il y a la guerre contre les faibles, les pauvres, les ouvriers, les jeunes. On se méfie d’eux, on les encadre. Bientôt, on construira des murs pour isoler les centres-villes de la banlieue. Des check-points seront dressés à la gare du Nord. Vous verrez, nous y viendrons.

Quel est ce « transcendantal pétainiste » qui ressurgit aujourd’hui selon vous sous la forme de Sarkozy ?
Alain Badiou :
Dans mon esprit, il s’agit là d’une analogie. Le « pétainisme » renvoie à une idée plus vaste que le seul régime de Vichy. Il a peut-être commencé en 1815, avec la contre-révolution française, au moment de la Restauration. Aujourd’hui, la peur devant l’avenir, la peur des étrangers, des jeunes, du monde tel qu’il est, aboutit à une demande d’autorité qui mettrait le pays en quelque sorte à l’abri de l’histoire. La France malheureusement est travaillée par une volonté conservatrice profonde, par l’aspiration à une fermeture protectrice. Or une telle fermeture ne peut être obtenue que par des capitulations sur tous les projets politiques. De sorte que l’homme de « la rupture » est en réalité l’homme de la défensive et du repli. C’est lui l’homme du déclin. Du déclin spirituel, du déclin des projets. Rendre les riches plus riches, les pauvres, plus pauvres et exhorter les gens à travailler davantage s’ils veulent de l’argent, n’est pas autre chose qu’une régression manifeste.

Vous parlez d’une « désorientation » généralisée. Comment s’articule-t-elle à ce que vous appelez, avec Lacan, le « service des biens » ?
Alain Badiou :
C’est la clé de notre société. Le service des biens aujourd’hui, pour reprendre l’expression de Lacan, c’est le service du capitalisme libéral. Les biens sont produits, distribués dans le régime de l’économie de marché. Si l’on est au service du service des biens, c’est cela que l’on doit soutenir. Or, à mon sens, je le redis, ce capitalisme libéral ne fixe aucune orientation à l’existence collective. Le citoyen n’est que celui qui comparaît devant le marché. C’est le consommateur tel qu’il est défini par la circulation marchande. Par conséquent, notre société telle qu’elle est est hors d’état de se représenter son avenir collectif. Les gens eux-mêmes dans leur existence particulière sont hors d’état de construire de véritables projets en dehors de l’univers de la consommation et de l’accumulation. C’est cela la désorientation.

Pourquoi, analysez-vous la volonté de « liquider l’héritage de mai 1968 » comme une volonté d’effacer jusqu’à la trace d’une politique d’émancipation possible ?
Alain Badiou :
Il y a eu trois Mai 68 : un Mai 68 libertaire de libération des moeurs, un mai 68 de la grève classique et un Mai 68 habité par l’idée de réinventer la politique, de l’extraire de sa répétition pour trouver des formes nouvelles. Mai 68 a été entièrement animé dans toutes ses composantes par l’idée qu’une émancipation véritable de la vie humaine était possible. Quand Sarkozy veut « liquider Mai 68 », c’est avec cela qu’il veut en finir. Pour imposer l’idée selon laquelle les grandes lois de la société contemporaine, le capitalisme libéral, l’autorité de l’État, la sécurité, les lois répressives seraient le mouvement naturel des choses. Il s’agit là d’une nouvelle étape dans la construction d’un consensus réactionnaire véritablement installé.

Résister consiste selon vous à « tenir des points » en se positionnant dans la durée, hors de l’ordre établi, du consensus réactionnaire, des règles capitalistes. Cette proposition ne relève-t-elle pas davantage d’une éthique individuelle ?
Alain Badiou :
Je suis convaincu que l’on peut aussi résister, protester ou trouver une indépendance par rapport au consensus réactionnaire dans des secteurs qui ne relèvent pas immédiatement du mouvement collectif. Dans la manière de penser les formes artistiques, de pratiquer la vie amoureuse, il y a aussi des possibilités de résistance.
Mais prenons des points à mes yeux essentiels, comme la résistance à l’organisation générale du service des biens, l’attention à la question des ouvriers de provenance étrangère, la défense de la protection sociale ou des services publics. Pour tenir ces points dans la durée, il faut certainement des formes d’organisation collective nouvelles, qui impliquent une discussion ouverte, proprement politique.

Le point essentiel pour vous tient dans cette affirmation selon laquelle « il y a un seul monde »… Pourquoi « l’ouvrier sans papiers » est-il chez vous une figure centrale ?
Alain Badiou :
Les ouvriers sans-papiers sont emblématiques de l’existence de ce qui est présenté comme un autre monde, mais dont je soutiens que c’est le même. Dans l’inspiration originale du marxisme, il y a quelque chose de semblable. Pour les réactionnaires du XIXe siècle, les ouvriers représentaient la classe dangereuse, ils étaient considérés comme extérieurs à la société. Longtemps, eux aussi ont dû présenter « des papiers » : le livret ouvrier a existé pendant tout le XIXe siècle. Marx considérait ces ouvriers, dont les privilégiés niaient l’appartenance à la société, comme porteurs de l’avenir. C’étaient donc eux, en a-t-il conclu, qu’il fallait prioritairement organiser. Dans notre société, les travailleurs les plus en bas, et parmi eux ceux qui ont cette caractéristique supplémentaire, venant d’ailleurs d’être persécutés à ce titre, sont de la même manière le symbole central de l’avenir.

Vous citez un très beau passage de la République, dans lequel Socrate imagine que l’étranger peut être le lieu de la réalisation d’une nouvelle possibilité.
Alain Badiou :
L’idée selon laquelle une invention politique se fait toujours avec des gens et à partir de situations considérés comme extérieurs est très ancienne. Au fond, faire entrer à l’intérieur quelque chose qui est extérieur est un mouvement fondamental de toute création, en art comme en politique.

En quoi consiste ce « courage », qui doit répondre selon vous au coup global qui nous donne aujourd’hui le sentiment d’avoir été assommés ?
Alain Badiou :
Le courage consiste fondamentalement à tenir un point. Non seulement sur le moment même, mais dans la durée. C’est la question du temps. Une bonne partie de l’oppression contemporaine est une oppression sur le temps. Nous sommes contraints à un temps découpé, discontinu, dispersé, dans lequel la rapidité est un élément majeur. Ce temps n’est pas le temps du projet, mais celui de la consommation, du salariat. Le courage pourrait consister à essayer d’imposer une autre temporalité. À tenir des points contre vents et marées, dans une durée qui ne dépendra pas des critères du succès ou de l’échec imposés par le modèle de la société libérale.

Vous analysez la période dans laquelle nous sommes comme une période « intervallaire » semblable à celle qui sépara la Commune de Paris de la révolution d’Octobre. Qu’est-ce qui caractérise une telle période ?
Alain Badiou :
Après la Commune de Paris, le modèle d’organisation et d’action du mouvement ouvrier ne pouvait plus être le même parce qu’il n’avait pas abouti à la victoire de l’insurrection ouvrière. Après l’écrasement de la Commune, l’adversaire a profité longtemps de sa victoire. Ces grandes années de consensus, d’expansion du capitalisme furent aussi celles de l’expansion impériale, du colonialisme. Il en va de même aujourd’hui, après l’échec de la figure de l’État socialiste.
Nous sommes évidemment dans des conditions objectives extrêmement difficiles, car cet échec se paye très cher. Il relance la dynamique réactionnaire à grande échelle. C’est cela la période intervallaire. Elle donne, du point de vue de la théorie, des tâches nouvelles pour penser le monde, les formes d’organisation, la politique d’émancipation. Du point de vue pratique, ces périodes sont marquées par des luttes, sont principalement défensives. Mais il est très important de tenir, de ne pas se décourager.

Vous êtes convaincu qu’il faudra à l’avenir faire exister l’hypothèse communiste sur un nouveau mode. Mais vous dites finalement peu de chose de la manière dont cette hypothèse devra se présenter.
Alain Badiou :
J’aimerais pouvoir en dire plus. Pour l’instant, je soutiens qu’il faut affirmer sans peur que nous sommes dans le maintien de cette hypothèse. Il faut dire que l’hypothèse de l’émancipation, fondamentalement, reste l’hypothèse communiste. Ce premier point peut trouver des formes d’élaboration. Il faut comprendre ensuite qu’il s’agit là d’une idée au sens fort. Je propose de la travailler comme telle. Ce qui signifie que dans une situation concrète, conflictuelle, nous devons l’utiliser comme critère pour distinguer ce qui est homogène avec cette hypothèse égalitaire et ce qui ne l’est pas.
Par ailleurs, nous ne pouvons pas en rester à la dispute de la période antérieure entre les tendances anarchisantes, qui valorisaient le mouvement pur, et les tendances plus traditionnellement organisatrices qui valorisaient le parti. Il faudra sans doute retenir quelque chose de ces deux tendances. Mais ce type de discussion n’est plus fécond.
La discipline des Partis communistes dans la période post-léniniste a rendu possible l’existence de partis-États, avec une organisation policière. Nous sortons d’une longue période où cette discipline a été poussée à son comble, où elle s’est muée en un autoritarisme calqué sur le pouvoir d’État. Ce qui dominait, ce n’était pas la confiance dans les gens, mais la méfiance à leur égard. Au contraire, nous devons inventer une discipline de la confiance. Ce n’est pas l’enthousiasme, la spontanéité créatrice du mouvement que j’aime et que je partage, mais qui ne suffit pas à créer la durée nouvelle dont nous avons besoin.
Les opprimés n’ont pas d’autre ressource que leur discipline. Quand vous n’avez rien, pas l’argent, pas d’armes, pas de pouvoir, vous n’avez pas grand-chose d’autre que votre unité. Notre question centrale est donc : quelle forme peut prendre une nouvelle discipline ? Du point de vue philosophique, je pense que c’est nécessairement une discipline de la vérité, une discipline du processus lui-même. Ce qui advient, ce qui se passe, doit être la loi commune pour cette discipline. Autrement dit, c’est le processus politique lui-même qui doit engendrer sa discipline. Finalement, il s’agit d’une fidélité. Au fond, le même problème est posé lorsque l’on s’interroge sur la discipline minimale qui fait qu’un couple amoureux tient le coup.

Notes

[1] « De quoi Sarkozy est-il le nom ? » Circonstances 4 Nouvelles Éditions Lignes, 2007.

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Rosa Moussaoui L'Humanité

5 - santé

1 - Les dangers du libéralisme dans le domaine sanitaire

Bien que l’on s’évertue à le faire croire, la santé ne constitue pas un « marché Â» où les prix peuvent se constituer librement entre l’offre et la demande.

Le « produit » lui-même n’est pas banal. La santé représente la condition sine qua non d’une vie normale. Elle dépasse largement le facteur individuel prépondérant pour chacun d’entre nous. Elle est une donnée sociale essentielle à l’efficacité d’une collectivité. Sans s’appesantir sur la nécessité de constituer une société heureuse et donc, harmonieuse, le niveau de santé d’une population évitera par exemple l’expansion des épidémies. En se plaçant sur le seul terrain de l’économie, c’est ce niveau de santé général qui garantira la capacité de consommation et de production de cette population.

Autour de ce « produit » très particulier, la relation entre producteurs et consommateurs est elle aussi spécifique.

Les producteurs (les praticiens, plus particulièrement les médecins et les dentistes) détiennent un pouvoir considérable. Ils possèdent le savoir, donc le pouvoir, d’influencer ce qu’il y a de plus précieux pour le malade. Leur science est hermétique pour ce dernier. Il en résulte un rapport de subordination pour « le client » dont la capacité critique est réduite à des impressions peu rationnelles. Le « libre choix du malade » énoncé comme un principe intangible de l’activité médicale est donc pour le moins relatif.

Comble de surréalisme, le corps médical libéral, arc bouté sur ce statut qu’il a réussi à imposer, est sans doute la corporation la moins libérale qui soit :

L’influence du corps médical est considérable. Elle impose à la collectivité des contrats léonins (les conventions) dont la Cour des Comptes ne cesse de dénoncer le caractère totalement illusoire pour ce qui concerne les objectifs sanitaires et sociaux visant la population. En revanche, ces contrats garantissent aux professionnels de santé un niveau social satisfaisant que leur investissement personnel en termes de formation et leur rôle dans le domaine de la santé publique justifie[1].

Ce qui se justifie moins, c’est le chantage permanent de ces professions qui crient à la paupérisation, réclament et obtiennent l’augmentation très conséquente des barèmes conventionnels (4 augmentations du tarif de la consultation depuis 2002, la mise en place d’une nouvelle nomenclature généreuse et une cascade ininterrompue des suppléments divers et variés) qui fixent les tarifs de remboursement de l’assurance maladie, alors même que les prestations des assurés sociaux sont en constante régression.

Ce qui est encore plus injustifiable, d’un cynisme effarent, c’est l’exigence opiniâtre des syndicats médicaux pour s’émanciper de la seule véritable contrainte que l’évanescente convention formalise (les tarifs opposables en secteur 1 et le « tact et la mesure » dans les secteurs à tarifs « aménagés ») en contrepartie, rappelons le, de considérables avantages. Le beurre et l’argent du beurre en quelque sorte !

Or, la libération des honoraires serait une catastrophe pour les consommateurs. Des consommateurs captifs, nous l’avons vu. Assujettis à ce besoin prioritaire, dépourvus de capacité critique, confrontés à des producteurs non concurrentiels tout puissants, ils subiraient alors un marché libre de toute régulation, ce qui provoquerait une inflation exponentielle des honoraires médicaux et, en conséquence, l’incapacité pour beaucoup de se soigner.

La réaction du lecteur septique est ici prévisible : cette sombre perspective sera sans doute taxée « d’apocalyptique » et la catégorie de l’auteur raillée, fustigée : « combat d’arrière garde », « passéisme », « ringard ». Comment oser aujourd’hui contester les bienfaits de « la main invisible du marché » ?

Et bien, c’est cette « main invisible » qui étreint au collet des dizaines de millions d’Américains parvenus, faute de soins, au bout des souffrances, alors contraints de se soigner - souvent trop tard - et qui pousse une grande partie d’entre eux dans une situation de faillite personnelle consécutive aux crédits considérables qu’ils sont obligés de souscrire pour régler leurs dettes sanitaires (sans argent, pas de soins - hors de prix - aux Etats-Unis) et qu’ils ne peuvent plus payer.

Le paradoxe du système américain est assez fascinant. En réalité, pour résumer, les citoyens de ce modèle de libéralisme sont répartis eu deux populations :

La « main invisible » est sans pitié… !

Mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour vérifier le mécanisme que nous avons dénoncé. En France, certaines prestations qui échappent aux tarifs régulés et qui ne sont pas ou très peu remboursées (les prothèses dentaires et auditives, l’optique, …) sont facturées aux patients à des niveaux très éloignés du coût de revient de ces fournitures. Dès que certains médicaments sont radiés de la liste des produits remboursables (pas seulement parce qu’ils seraient inefficaces, mais parce qu’ils sont considérés « inefficient »… !), leur prix bondit de 30% à 500% (constat dénoncé par les pharmaciens eux-mêmes). Un exemple significatif du phénomène de dérive des honoraires non encadrés concerne le scanner prescrit dans le cadre d’un traitement d’implants dentaires. Cet examen (indispensable) n’est pas pris en charge par la Sécu…Il est tarifé par les radiologues entre 200 et 500 Euros Le même type d’examen (scanner du crâne), pris en charge par l’assurance maladie, est facturé 45 Euros… !

Dans le domaine sanitaire, la démonstration est donc faite des conséquences inévitables de l’absence d’un système de régulation lorsque les conditions d’un marché « sain » (des consommateurs avisés et donc critiques, devant des producteurs en concurrence) ne sont pas réunies.

Or, c’est vers ce type de situation que la politique menée actuellement nous conduit. La dégradation de l’encadrement des tarifs médicaux s’accentue. Dans certaines régions (Ile de France et PACA notamment), les médecins (les spécialistes en particulier) pratiquant les tarifs opposables sont en minorité. Les dépassements tarifaires (médecins et dentistes) représentent en 2006 six milliards d’euros. Ils augmentent de plus de 10% par an depuis 25 ans. La presse dénonçait récemment des honoraires multipliant par 10 les tarifs de remboursement !

Comment ne pas s’insurger devant ce phénomène, favorisé par le gouvernement actuel et négligé par l’assurance maladie qui à pourtant la mission de faire respecter les clauses de la convention médicale ? Si ne se produit pas une réaction déterminante des forces sociales (que font les partis politiques « de gauche » ? Les syndicats ? Les citoyens ?), nous entreront rapidement dans une civilisation de « la sélection naturelle » dont on connaît la cruauté.

Bonne année, bonne santé disiez vous ?

Notes

[1] Revenu annuel individuel moyen net d’activité libérale pour un médecin (toutes spécialités confondues) se situe à 80 600 E. en 2005. Il progresse d’environ 3% par an entre 2000 et 2004. A comparer avec le salaire moyen net de l’ensemble de la population (22 132 E.) qui n’augmente que de 0,4% par an sur la même période.

Raymond MARI

2 - Non aux fermetures de sites hospitaliers et de MATERNITÉS !

Communiqué de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité dénonçant la poursuite des fermetures de sites hospitaliers et de maternités. La désertification sanitaire s'accentue largement par la faute du gouvernement et de sa funeste politique.
Aujourd'hui c'est au tour des habitants de la région de Lannemezan d'en pâtir ! Quel désastre humain et quelle tristesse dans notre démocratie si souvent bafouée.

Non aux fermetures de sites hospitaliers et de MATERNITÉS !

Nous sommes toutes et tous usagers et solidaires de Lannemezan, de Carhaix, d’Ivry, de Lourdes, de Sèvres, de Clamecy, etc.

« A 18H00 (le 21/01/2008), nous avons appris que nous devions mettre la clé sous la porte à minuit et que toutes les femmes seraient orientées vers le centre d’appel du 15. Â» : voilà ce qu’ont vécu les sages femmes de la maternité de Lannemezan ! Une décision arbitraire et scandaleuse !

La maternité de Lannemezan a fermé ses portes à minuit le 21 janvier ! Au mépris du choix des femmes qui souhaitaient accoucher dans leur maternité, près de chez elles, au mépris de la sécurité de celles qui se retrouvent maintenant à plus d’une heure de route, suivant les conditions météorologiques, de tout lieu d’accouchement, au mépris des personnels qui n’ont été informés qu’au dernier moment de l’arrêt brutal de toute activité, au mépris de tous les élus et de toute une population !!!

L’Agence Régionale d’Hospitalisation a de nouveau décidé arbitrairement de cette fermeture. Un jugement en référé du 21 novembre 2007 du Tribunal Administratif lui imposait de procéder à un réexamen de la situation dans les deux mois. Passant outre cette décision de justice, l’ARH et le ministère avaient ordonné une première fermeture le 27 novembre. La maternité avait ré-ouvert ses portes le 20 décembre sous la pression de la population, du comité et des élus s’appuyant sur le jugement du 21 novembre, et après la naissance d’un petit Théo aux urgences de l’Hôpital !!!

Que se passe-t-il aujourd’hui ? L’ARH a laissé passer les deux mois imposés. Avec qui et comment a-t’elle procédé au réexamen du dossier ? Quels sont les arguments et contre-arguments invoqués ? Nous n’en saurons rien ! Le couperet est de nouveau tombé !

CE GOUVERNEMENT N'ACCORDE AUCUNE ATTENTION À UN AMÉNAGEMENT ÉQUITABLE DU TERRITOIRE EN MATIÈRE DE SANTÉ,
IL BAFOUE LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE EN NE TENANT PAS COMPTE DES AVIS DES ÉLUS,
IL BAFOUE LES ASPIRATIONS LÉGITIMES DE TOUTE UNE POPULATION À UNE SANTÉ DE PROXIMITÉ.

Il ne reste plus aujourd’hui en France que moins de 600 maternités contre moins de 1800 en 1972 : 3 fois moins !!! pour une population qui a largement augmenté et dont la natalité est une des premières d’Europe. Chaque année voit son lot de maternités fermées. Carhaix, Clamecy, Lourdes, Ivry, Sèvres, Saint Vincent de Paul à Paris et d’autres… sont aussi menacées.

Quel sera le bien naître des enfants de demain ? De simples numéros dans une chaîne de soins déshumanisée…

Plus que jamais aujourd’hui, nous pouvons reprendre à notre compte la déclaration que lançaient en 2003, les paimpolaises et paimpolais, et que nos ami(e)s de Clamecy viennent de relancer pour leur propre compte :

« Nous, paimpolaises et paimpolais réunis le 8 mars 2003, solidaires des luttes des femmes à travers le monde, déclarons :

Nous réclamons la révision complète et la suspension des mesures gouvernementales imposant la fermeture des petites maternités de proximité.

Nous refusons :

Nous exigeons d’être entendus et respectés :

Nous vous appelons à diffuser cet appel et partout à refuser les fermetures

Contact : Michel ANTONY - 3 rue Labarbe - 70200 MAGNY VERNOIS – (France) Tel: 03.84.62.91.65

La Coordination Nationale Des Comités De Défense Des Hôpitaux Et Maternités De Proximité www.coordination-nationale.org/

3 - "Opération pièces jaunes" ou "Opération Bernadette Chirac" ?

Lettre adressée aux enseignants de Montélimar

Le Bulletin Officiel n°45 du 13 décembre 2007 vous sollicitait pour participer à l'"OPERATION PIECES JAUNES" patronnée par Mme Bernadette Chirac, ci-devant épouse de notre précédent président de la République et parrainée notamment par David Douillet.

Vous avez peut-être, par votre penchant pour la solidarité, décidé de soutenir cette opération.

Je vous rappelle que, lors de l'opération qui a eu lieu en 2006, la visite de Mme Chirac et de sa suite à Montélimar avait coûté plus de vingt fois plus que ce qui avait été récolté !

Ce qui avait été recueilli à Montélimar n'avait même pas couvert le tiers des frais d'hôtel et de restaurant engendrés par toute l'équipe de ceux qui profitent de l'opération! Pour rappel, alors que le total des dépenses pour cette venue à Montélimar a vraisemblablement largement dépassé les 100 000 euros, et que la collecte a été comprise entre 3 000 et 3 500 euros, l' hôpital de Montélimar n'a bénéficié d'aucune subvention de l'opération en 2006 et a reçu 106,71 euros en 2007. Peut-on appeler cela de la générosité ?
Et tout cela mérite-t-il que l'on demande aux enfants de casser leur tirelire ?
Je pense qu'il n'était pas inutile de faire ce petit rappel. Je vous prie d'agréer, Cher(e)s Collègues, l'expression de mes sincères salutations.

Marcel MAGNON Enseignant retraité
Conseiller Municipal de Montélimar

6 - combat laïque

1 - Afghanistan : un étudiant jugé blasphémateur est condamné à la peine de mort

Un étudiant afghan de 23 ans et journaliste de surcroit dans un périodique local (Jahan-e Naw ou Nouveau Monde) était détenu depuis octobre 2007 sous l’accusation de “blasphème�. Sa famille a reçu mardi par écrit sa condamnation à mort prononcée par le tribunal de la province de Balkh, au nord de l’Afghanistan. Perwiz Kambakhsh avait été arrêté le 27 octobre pour avoir distribué à ses camarades d’université un article révélant que Mahomet a négligé les droits de la femme. Ce tract a été jugé par les officiels "d'insultant pour l'islam et interprétant de manière erronée des versets du Coran". Le jeune journaliste n’en serait pas lui-même l'auteur et aurait recueilli cet écrit sur un site iranien. Le procureur adjoint de la province Hafizullah Khaliqyar, assure que “basé sur les crimes commis par P. Kambakhsh, le tribunal de première instance l’a condamné à la plus grave punition». Et menace tout aussi clairement la presse locale, affirmant que l’étudiant avait "confessé" ses crimes : "J'arrêterai tous ceux qui tenteront de le soutenir après cela".

Pas de juriste pour la défense

D’après le frère du condamné, lui-même journaliste, le procès s’est déroulé à huit clos en l’absence de quelconque défenseur. L’Association afghane des journalistes indépendants (AIJA) avait interpellé la communauté internationale pour lui trouver un avocat, "en particulier les organisations de défense des médias (…) car personne ne voulait le faire". Rahimullah Samandar, président de l’association, certifie que P. Kambakhsh n’est pas l’auteur de l’article incriminé, son soi-disant "crime" ayant été de le lire. Sa détention serait liée à “des articles critiques� écrits par son frère Yaqoub Ibrahimi contre les autorités de Balkh. L’affaire aurait été orientée sur un plan politique pour faire pression sur le frère de Perwiz Kambakhsh, à travers le conseil des Oulémas, des spécialistes de la foi.

D’après une récente déclaration du ministère afghan de l’information, la condamnation à mort du journaliste ne serait pas définitive. La justice traiterait visiblement l’affaire "avec beaucoup d'attention", d’autant plus que le jugement a été prononcé suite à une distribution de prospectus blasphématoires, et non pour des activités journalistiques. Et de conclure rapidement sur la "non-compétence" de ce ministère pour intervenir dans le cas Kambakhsh.

La presse lance un appel au président Karzaï

Parmi les organisations internationales de défense des journalistes qui ont vivement protesté mercredi contre la condamnation, Reporters Sans Frontières (RSF) et la Fédération internationale des Journalistes (FIJ) Asie-Pacifique ont interpelé le président afghan Hamid Karzaï ce mercredi 23 janvier, pour "intervenir au plus vite" et faire annuler cette sentence de première instance prise "sans aucun souci du droit et de la liberté d’expression protégée par la Constitution".

"Si Hamid Karzaï ne fait rien, cela voudra dire qu'il ne respecte pas ses propres lois. J’espère que le président va intervenir dans cette affaire, qu'il va nous aider" implore R. Samandar.

Après la chute du régime taliban, la constitution afghane de 2001 entend défendre la liberté d'expression, mais elle repose sur une interprétation de la loi islamique (charia) qui requiert la peine de mort pour des actes jugés contraires à l'islam.

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Nathalie Szuchendler egalibre.canalblog.com/

2 - Sarkozy, ou le putsch permanent contre la loi laïque séparant l'Etat des Eglises

Comme ministre de l'Intérieur, il avait organisé lui-même l' Â« islam de France Â» au mépris de l'article 2 de la loi de 1905 stipulant que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte Â».

Lors de son récent voyage à Rome, il a vivement attaqué devant le Pape la laïcité à la française en déclarant toute honte bue que « faute de transcendance, l'instituteur laïque n'est pas en état de transmettre aussi efficacement les valeurs que le curé Â». Sarkozy de Nagy-Bocsa, l'héritier de cette noblesse austro-hongroise qui combattit notre Révolution avant d'être expulsée de Hongrie populaire par les communistes magyars, a également rappelé que la France est « la fille aînée de l'Eglise Â» et que le christianisme (pas l'athéisme, l'humanisme laïque, les Lumières, le marxisme, l'antimilitarisme ?) fait partie des « racines Â» de notre pays. Une déclaration digne de la Restauration, de l'Ordre moral et de Vichy, c'est à dire des pires périodes réactionnaires et cléricales de notre histoire.

Comme si cela ne suffisait pas, Sarkozy de Vichy-Bocsa s'est rendu à Riyad faire l'éloge de… Dieu qui paraît-il, « libère l'homme de l'oppression Â», comme chacun peut le constater dans ce pays où l'on coupe la main des voleurs, où les femmes sont discriminées et où l'esclavage reste toléré... Les Français laïques, qu'ils croient ou qu'ils ne croient pas en un Etre suprême, s'insurgeront comme il convient contre ces déclarations anticonstitutionnelles et provocatrices qui délégitiment leur auteur. Obsédé par le thème religieux, et sans doute désireux de relayer en France la campagne néo-conservatrice du bigot Bush, le favori de la presse pipol vient, à l'occasion de ses vÅ“ux au corps diplomatique, de sommer les pays arabes de construire chez eux… des Eglises catholiques !

Le « président de tous les Français Â» oublie-t-il que tous les Français ne sont pas catholiques ? Que certains sont protestants, juifs, musulmans et que près de 40% des citoyens, selon les statistiques, se disent « sans religion Â» ou s'affirment agnostiques ou athées (c'est le cas d'une majorité de 18/25 ans) ? Sarkozy ignore-t-il par ailleurs que parmi les croyants, une majorité se dit laïque et tient tout autant que les Français athées à la laïcité institutionnelle et à ses corrélats, la souveraineté du peuple, l'instruction publique (que Sarkozy-Darcos détruisent en programmant plus de 80 000 suppressions de postes), ainsi que la liberté de penser.

Décidément, cet étrange président « de la République Â» n'a de cesse que de casser tout l'héritage de la France ouvrière et républicaine. Non seulement le MEDEF félicite ouvertement Sarkozy de « démanteler le programme du Conseil national de la Résistance Â» (D. Kessler, n°2 du MEDEF, dans « Challenges Â»), non seulement il programme le viol grossier du Non populaire du 29 mai 2005 en prétendant faire adopter aux parlementaires la constitution européenne bis, mais il détruit un élément central du pacte institutionnel accepté par la quasi-totalité des Français : qu'est-ce en effet qu'un « président de la République Â» qui viole la loi laïque qu'il est chargé d'appliquer en tant que garant d'une Constitution qui définit la France comme une « république laïque Â» ?

Plus gravement encore, Sarkozy bafoue une des lois les plus emblématiques de notre histoire sans que l' Â« opposition Â» socialiste et « communiste Â» ne s'insurge, trop occupé qu'est le PS à aider le président à faire passer l'euro-constitution (cléricale !) bis, et qu'est Marie-G. Buffet à courir après les nouveaux cléricaux du PS pour tenter de sauver quelques places d'élus « communistes Â» aux municipales ! Rien à voir avec l'appel lancé en 36 par Thorez aux travailleurs chrétiens, socialistes et communistes à combattre ensemble le fascisme !

Face à une fausse gauche qui ne perd pas une occasion de célébrer la « légitimité Â» de Sarkozy, il faut rappeler ce qu'a démontré Rousseau dans son Contrat social : jamais l'élection d'un individu ne fonde un nouveau contrat social. Le contrat social est au contraire le fondement de toute élection, qui n'a jamais donné à un homme le « droit Â» de décider de tout, de la pub sur les télés publique à la manière d'appliquer ou pas, selon son bon plaisir, les lois de son pays.

Gravement, à l'usage de ceux qui prétendent casser la France au nom du peuple français, nous rappelons ce que disait la Constitution de l'An II qui institua la Première République française :
« quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs Â».

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Le PRCF Pôle de Renaissance Communiste en France
www.initiative-communiste.fr

7 - Média

1 - La parution d'un nouveau brûlot met la citadelle TF1 sous pression

"Pas d'enquête officielle", répète le patron de TF1, Nonce Paolini. Dans les faits, la direction cherche toujours à savoir quels journalistes se cachent derrière le pseudonyme de Patrick Le Bel, auteur du brûlot "Madame, Monsieur, Bonsoir...". Des listes de noms circulent dans Paris, les journalistes maison sont plus méfiants que jamais, l'éditeur croise des barbouzes, les RG s'en mêlent...

Publié le 10 janvier aux éditions du Panama par cinq journalistes "toujours en poste" dans la chaîne, le livre se veut l'expression du ras-le-bol d'une rédaction muselée face aux trois stars de l'info que sont PPDA, Pernaut et Chazal, présentés comme omnipotents dans une chaîne aux ordres du pouvoir en place. Poivre en prend particulièrement pour son grade.

Officiellement, la direction fait preuve d'une grande mansuétude dans cette affaire, et jure qu'aucune enquête n'est en cours. Cité par Le Point, Nonce Paolini inviterait ceux des journalistes "qui ont le coeur gros" à venir lui parler, promettant qu'ils seraient écoutés. Robert Namias, le directeur de l'information, se fâche tout rouge quand une journaliste lui demande s'il mène une enquête, et jure le contraire.

Avocat et éditeur sous surveillance

En réalité, tout le monde ne vit pas dans une si belle concorde. Marc Grinsztajn, l'éditeur du livre, raconte qu'il a reçu plusieurs coups de fils de journalistes lui demandant de les dédouaner auprès de leur direction. "Dites-leur que ce n'est pas moi", supplient-ils. Ces personnes dont les noms circulent voient des portes se fermer, à TF1 et chez leurs contacts professionnels.

Grinsztajn, lui, subit en ce moment des "dérivations" sur son téléphone portable: les personnes qui l'appellent tombent sur un répondeur en anglais, ou sur une femme qui répond qu'il n'est pas là. Son avocat, Me Thibault de Montbrial, lui aussi remercié par "Patrick Le Bel" au début du livre, décrit "un dispositif de surveillance sans aucune finesse destiné à savoir si les auteurs du livre cherchent à nous rencontrer, leur éditeur ou moi". Entrée de l'immeuble surveillée, voisins un peu curieux dans un café...

"Ce sont des méthodes banales dans le monde des affaires un peu tendues, c'est pour ça que j'avais envisagé que ça pourrait arriver. Mais ça reste anodin, ce n'est pas ce que j'appelle des pressions."

L'éditeur ayant évoqué ces incidents dans la presse, la surveillance a apparemment cessé. Même les Renseignements généraux s'immiscent dans l'affaire. La semaine dernière, un article du Point racontait qu'ils "auraient" balancé un nom à la direction de la rédaction. Selon nos informations, le service de police dit effectivement à qui veut l'entendre qu'un tel est un des signataires du livre. Lequel se retrouve très bien placé dans la liste des pronostics, avec les désagréments afférents.

Un service de renseignement maison

L'ambiance est plus que jamais tendue dans l'orgueilleuse tour TF1, qui borde le périphérique parisien. En face-à-face ou au téléphone, la plupart des journalistes refusent de s'exprimer. Ils renvoient sèchement vers leur direction. Laquelle n'a pas donné suite à nos coups de fils. La version que Robert Namias répète à ses interlocuteurs est claire: les auteurs sont des anciens, impossible qu'une personne actuellement en poste crache ainsi dans la soupe.

La réticence des journalistes à parler s'explique facilement: la maison Bouygues, qui possède l'opérateur des téléphones portables utilisés par la rédaction, est connue pour son goût de la surveillance. Le dispositif de sécurité de TF1 a été conçu par un ancien des services secrets français. Ainsi que l'écrivaient Pierre Péan et Christophe Nick dans "TF1, un pouvoir" (Fayard, 1997):
"Le numéro un mondial du BTP possède ses propres services de renseignement, son système d'écoutes, contrôlant aussi bien ses propres cadres au contact avec l'ennemi (la concurrence) que ceux qui appellent des numéros sensibles."

Un soir de la semaine dernière, six ordinateurs du service économie sont embarqués par la sécurité. En arrivant le matin, les journalistes trouvent sur leur bureau une note leur demandant d'aller les récupérer au PC sécurité. Emoi chez certains. Les agents leur expliquent simplement que ces portables n'étant pas vérouillés, ils les ont emportés pour éviter qu'ils ne soient volés... "De toute façon, on n'imagine pas les Patrick Le Bel assez débiles pour écrire sur leurs ordinateurs de TF1", remarque un journaliste que cette histoire amuse. Un autre assure que ce genre de précautions des vigiles est rare. Dans son livre, Le Bel annonçait bien cette atmosphère un tantinet parano:
"J'ignore combien de 'rondes' ces barbouzes effectuent par jour, à la recherche dans les étages d'un ennemi non identifié qui nous mettrait en péril".

La bataille contre Dailymotion se prépare en coulisses

L'éditeur continue d'affirmer que cinq journalistes toujours en poste se cachent derrière le pseudonyme. Alors que les audiences de la chaîne -comme celles des autres hertziennes- baissent, la chasse aux sorcières se poursuit à TF1. Le bouquin, lui, approche des 80000 exemplaires imprimés, et est entré dans le top 10 des ventes.

Pendant que la direction joue l'apaisement sur ce dossier, elle fourbit ses armes sur une autre affaire, beaucoup plus discrète: la bataille annoncée TF1/Dailymotion-Youtube. Selon des révélations du Point, la première chaîne d'Europe réclame 39 millions d'euros au site de partage de vidéos Dailymotion et 100 millions à Youtube, qui diffusent ses programmes sans autorisation. Piquée par cette fuite, la direction demande à ses salariés de se méfier. Et, implicitement, de se taire.

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Augustin Scalbert Rue89.fr

8 - histoire

1 - 2 février 1943 - 2 février 2008: Gratitude éternelle aux combattants de Stalingrad !

A l’appel de l’Amicale Carmagnole-Liberté (a. Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée) et de son président, Léon Landini, de Jean-Pierre Hemmen, fils de Jean Hemmen, Brigadiste d’Espagne, Fusillé au Mont Valérien, de Georges Hage, a. doyen de l’Assemblée nationale et de Pierre Pranchère, député honoraire de Corrèze, a. Franc-Tireur et Partisan de France

2 février 1943/2 février 2008
Gratitude éternelle aux combattants de Stalingrad !
Refusons l’amalgame odieux entre le IIIème Reich nazi et les Soviétiques qui lui portèrent le coup fatal !

Rassemblons-nous pour que vivent l’esprit de la Résistance antifasciste et les conquêtes de 1945 !

2 FEVRIER 43 : à l’issue de combats acharnés menés au prix de sacrifices insurpassables, l’Armée rouge portait un coup mortel à la Wehrmacht en contraignant le Maréchal Von Paulus à la capitulation. L’élite de l’« invincible » Wehrmacht était anéantie : commençait alors la contre-offensive soviétique qui devait s’achever à Berlin par la prise du Reichstag. Le sort de la guerre basculait, et cela bien avant que Washington n’acceptât d’ouvrir un « second front » à l’Ouest. Dans le monde entier, l’espoir changeait de camp et la résistance populaire au nazisme prenait un élan nouveau. Par sa portée historique, cette bataille, la plus meurtrière et la plus décisive de la Seconde Guerre mondiale, ne peut se comparer qu’à la bataille de Marathon, où les Cités grecques défirent le despotisme perse, ou à Valmy, où l’armée de la Révolution balaya l’armée des rois. Le régime nazi expression politique impérialiste, exterminatrice, raciste et antisémite, du complexe militaro-industriel allemand, fut frappé à mort à Stalingrad.

La victoire des nations alliées sur Hitler et ses alliés italien et japonais, allait permettre aux peuples de faire des pas de géant dans la voie de l’indépendance nationale, du progrès social, de la décolonisation, de l’égalité entre les sexes. En France, le Conseil National de la Résistance adopta un programme avancé qui permit après 1945 de restaurer la souveraineté nationale, de nationaliser de grands groupes industriels, bancaires et énergétiques, de démocratiser la presse, d’instituer la Sécurité sociale, les statuts publics, les conventions collectives, un droit du travail progressiste, les retraites par répartition, tout cela sous l’égide du gouvernement à participation communiste, socialiste et démo-chrétienne présidé par C. De Gaulle. Celui-ci déclarait d’ailleurs en 66, lors d’un voyage à Moscou : « les Français savent que la Russie soviétique a payé le prix principal pour leur libération », une idée qu’exprimaient alors toutes les enquêtes d’opinion.

Or aujourd’hui la majorité de notre peuple ignore que c’est à Stalingrad que Hitler a subi sa défaite majeure. Certains Français croient même aujourd’hui que Moscou et Berlin étaient alliés pendant la guerre ! Rien d’étonnant à cela puisque, des grands médias aux principaux manuels scolaires, tout est fait pour amalgamer l’URSS au IIIème Reich en dissimulant que dans l’affrontement mondial entre fascisme et antifascisme, l’URSS a payé le tribut le plus lourd (entre 20 et 30 millions de morts soviétiques !).

Ce négationnisme historique sert de couverture à une offensive sans précédent contre les acquis sociaux, les libertés civiques et l’indépendance des peuples. ; en France, un idéologue du MEDEF félicite ouvertement le chef de l’Etat de « démonter systématiquement le programme du CNR, fruit du compromis entre gaullistes et communistes ». C’est dans le même esprit que, violant le Non souverain des Français à la constitution européenne, l’Elysée veut obtenir du parlement qu’il ratifie une euro-constitution bis dont le contenu supranational, antidémocratique et antisocial est la négation totale du programme du CNR. et de ses principes d’émancipation nationale et sociale.

Mais il n’y a pas lieu de désespérer : à Stalingrad, devenue Volgograd, les habitants ont élu un jeune Maire qui assume fièrement l’héritage de sa Ville-Héros ; en France, les travailleurs et la jeunesse résistent à la casse du progrès social, des libertés et de la souveraineté populaire ; malgré le tapage médiatique qui les présente comme « ringards », l’idéal d’émancipation populaire renaît dans maint pays, notamment en Amérique latine, où s’amplifie la résistance aux formes actuelles de prédation impérialiste. Ce n’est donc pas seulement un devoir de mémoire, c’est une exigence d’avenir que de célébrer le 65ème anniversaire du tournant décisif que fut la victoire de Stalingrad dans l’union des forces, patriotiques, républicaines et antifascistes.

C’est pourquoi nous appelons les républicains, les travailleurs et les jeunes à se rassembler à Paris, place de la Bataille de Stalingrad, samedi 2 février 2008 à 14 h (métro Stalingrad).

Aujourd’hui comme hier, l’impérialisme, le fascisme et la réaction seront vaincus.

L’histoire donnera le dernier mot aux peuples, aux défenseurs de l’indépendance et du progrès !

1ère liste de signataires pour la manif du 65ème anniversaire de Stalingrad, le 2 février à 14 h place de la bataille de Stalingrad, à Paris: Alleg Henri, a. Dir. Alger Républicain, Antonini Daniel, resp. internat. PRCF (62), Ari Manuel, syndic. (53), Aubaspeyras, maire-adj. Pradines (19), Auchedé Rémy, a. député, a. m. C.C.du PCF, Batis Robert, (64), Batisse J.-Paul, prof. d’université (51), Belot michelle, c. Munic. Loos (62), Bertran Louise, Rayes (34), Bezeau Jean Claude, syndic. CGT, fils de FTP (19), Blanchet Annie, (92), Bordas Jean Pierre, graphiste, Masseret (19), Borie Jean, fils de FTP, syndic., Brive (19), Bru Jacques, syndic. CGT (78), Buisson Jean, (19) ; Cadoret Gisèle (78), Camus Raymond, a. FTP (06), Chailloux Jean-Paul, a. anim. nat. MODEF (19), Chapochnik Francis, commandant FTP-MOI, bataillon Carmagnole, Charlat Roger, ancien FFC ; a. maire-adj. St. Etienne , officier L. d’honneur (42), Charlat Aimée, secr. retr. (42) ; Charlat Gilles (42), Chastagnol Jacques, ingénieur retr., 1er adj. au maire de Gourdon-Murat (19), Chatenet Jean, maire de Masseret (19), Chavastelon Fernand, maire de St. Germain-Lavops (19), Chazalnoël Lucienne, a. FTP (19), Chevellereau Henri, Lectoure (32), Casadesus Gabriel, infirmier (32), Casadesus Mathieu, menuisier (32), Cercle Noël, synd. CGT (44), Coignard Jacques, PRCF 22, Collet Marcel, synd. (53), Combe Christiane, fille de FTP, prof. retr. (19), Combe Jean-Pierre, ingénieur, dir. du Travailleur (19), Combettes Gérard, cadre fonction publique, c. munic. Pennes d’Agen (47), Combette Pierre, a.n lieutenant FTP (47), Couradin Jean-Pierre, retr. météo (78), Crocher Emmanuel, syndic. paysan (19), Crocher Daniel, (19), Dalibart Jean-Michel, électronicien (78), Dichamp Murielle, petite-fille de FTP, écrivain (19), Dichamp Roger, fils de FTP (19), Ducastel Jean, cuisinier, (78), Dieux Michel, syndicaliste, PRCF 42 ; Djament Aurélien, synd. CGT, PRCF, chercheur CNRS (44), Drezen Janine, synd. retraitée (44), Dufour Louis, synd. USTM-CGT, Val de Marne (53), Dumond Serge, fils de FTP, a. syndic. (19), Dupont Madeleine, prof., CISC (62), Estrade Roger FTP-Rhin-Danube, a. maire-adjoint de Palisse (19), Fabre Jacques ; prof. de géo., PRCF 34, Favreau Christian, synd. CGT 44, Flament Vincent, secr. Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe (59), Foucambert Benoît, prof. d’histoire, syndic. (28), Foucault Simone, retr., (92), Fournial Colette, agricultrice (19) ; Fournial Maurice, a. présid. dépt. MODEF, chev. Légion d’honneur (19) ; Fovet Marie-France, secr. France-Cuba 62 ; Galland Jean, retr. Educ. nationale, Esvres (37), Gastaud Georges, philosophe, secr. nat. PRCF (62) ; Gaye Daniel, maire de Palisse (19) ; Georges Lucienne, a. FTP, agent de liaison à l’état-major de Rol-Tanguy (91) ; Gilli René, commandant FTP, médaillé Résistance, chev. Légion d’honneur ; Gireli Lina, a. FTP-MOI (06) ; Guibert, prof. d’histoire (78) ; Guillaumin Bernard, synd., a. secr. PCF Rambouillet ; Haddad-Parfait Marie, instit. retr. fille de FTP (06) ; Haddad-Parfait Robert, fonct. éduc. Nat. (13) ; Hage Odile, secr. Convergence Action Communiste (CAC) (59) ; Housseaux Jean-Claude, médecin, c. municipal Auchy-les-Mines -62 ; Jamin Georges médecin retr., (78) ; Jarry Roger, mécanicien retr., (78) ; Joffre Jacques, maire Gourdon-Murat (19) ; Jonault Daniel, technicien sup., (78) ; Kmieciak Jacques, journaliste (62) ; Krier Anne, styliste (75); Lacaze Jacques, c. mun. Liévin, médecin (62) ; Lacour Maurice, a. FTP de Hte-Corrèze (19) ; Lacroix-Riz Annie, prof. d’histoire contemp., Paris VII (78) ; Lagrafeuille Michel, a. FTP, frère d’André Lagrafeuille, fusillé à Tulle (19) ; Landini Mireille, Nice (06) ; Landini-Pulvermacher Hermine, a. FTP-MOI, chev/ Légion d’honneur (92) ; Langrand Marcel, Chatillon (92) ; Laplume Jacky, c. mun., Buxières (03) ; Laplume Josseline (03) ; Larson Kennet, artiste (18) ; Larson Mary, retr. (18) ; Latosi Jeanine, retr. fonction pub. (62) ; Laval Henri, a. resp. JC, écrivain (03) ; Lubrina Antoine (03) ; Laurent Albert, synd. (19) ; Laurent André, maire de Pradines (19) ; Laurent Andrée, c. mun., Gourdon-Murat ; Laveant Colette, médecin, Paris (75) ; Lavéant Paul, ingénieur, Paris ; Lecam Jean-Pierre, retr. bâtiment (78) ; Lecante Max, a. maire-adjoint de Terrasson (24) ; Lefort René, syndic. (75) ; Leroy Jean-Paul, synd. poste, PRCF 75 ; Legal Joseph, « Communiste » les Clayes s/Bois (78) ; Leménager Bernadette, laborantine (78) ; Lemeur Jacques, retr. RATP (22) ; Lepesant Yolande, mil. associative (19) ; Loche Jean, a. FTP, maire hon. (19) ; Louty Pierre, écrivain (87) ; Macia Catherine, assist. sociale (34) ; Macia Danielle, PRCF (34) ; Macia Gérard, retr. (34) ; Maison Jean-François, secr. section PRCF Lens ; Mallet Michelle, secr. gén. Adj. Amis Triolet et Aragon (78) ; Maraval Francine, PRCF 34 ; Maraval Jean, retr. (34) ; Marle Désiré, prés. CISC (62) ; Martin Cécile, chômeuse, Maillé (85) ; Martin Gérard, retr., Maillé (85) ; Martin Henri, FTP, combattant du Front de Royan (93) ; Mezecazes Christian, retr. (34) ; Mialet Paul FTP à la MAT, syndic. (19) ; Michondar Robert Communistes les Clayes s/Bois (78) ; Millet Bernadette, Pradines (19) ; Millet Florence, c. munic. Pradines (19) ; Mingoïa Michèle, cadre santé (62) ; Nguyen Liem, Bagneux (92) ; Nicolo-Nachon Simone, a. résistante (44) ; Nollet-Flament Pierre, cheminot (92) ; Paul Daniel, député de Seine Maritime (76) ; Paris Paul, secr. fédéral PCF 53 ; Paris Alice, syndic. (53) ; Parquet Bernard, syndic. EDF, PRCF 94, Pasdeloup Marc, ébéniste, (78) ; Perrault Gilles, écrivain (50) ; Plazanet Jean, petit-fils de FTP, maire de Tarnac (19) ; Pulvermacher Sonia, (92) ; Puzenat Henriette, enseign. (78) ; Réveillac Jean, ouvrier, mil. internationaliste (32) ; Reynal Roger, a. FTP, Voutezac (19) ; Reynol Nicole, syndic., retr. (44) ; Rondeau Alain, métallo, PRCF (78) ; Roussel René, état-major FTP zone sud, chev. Légion d’honneur, médaille Résistance (94) ; Saint-Etienne Marcel, a. résistant (92) ; Sage Colette, mil. assoc. (19) ; Sage-Pranchère Marcelle, mil. assoc., PRCF 19 ; Sage-Pranchère Nathalie, agrégée d’histoire (19) ; Salem Gilberte, ex-enseign. (91) ; Salesse Roger, a. FTP, resp. JC (19) ; Seigneur Emile, c. mun., St. Léger, a. prés. départ. MODEF 53 ; Simonet Guy, a. synd. CGT, ex-PCF (24) ; Soulier Jean-Claude, syndic. CGT, secr. Communistes à les Clayess/Bois (78) ; Tchakarian Arsène, FTP-MOI groupe Manouchian, chev. Légion d’honneur, méd. Résistance (94) ; Tessier André, synd., Crayssac (46) ; Tessier Michelle, syndic., Crayssac (46) ; Thomas Eliane, veuve de Roger, résistant-déporté (19) ; Thomas Michel, employé munic. (78) ; Thibault Colette, prof. d’Ecole (78) ; Uminski Albert, résistant à l’Armée secrète (19) ; Varéa Pierre, retr. (34) ; Vinci Claude, agent de liaison FTP Indre, chanteur, auteur (75) ; Violleau Nicole, éduc. Spé. (44) ; Wilcoq Alain, Masseret (19)…

pour s’associer à l’initiative écrire à Pierre Pranchère,

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Le PRCF Pôle de Renaissance Communiste en France
www.initiative-communiste.fr

Agenda

samedi 26 janvier 2008, 14:30

« De la loi de 1905 à aujourd’hui : lier le combat laïque au combat social »

salle du Mille club à Saint-Wandrille-Rançon (près de Caudebec-en-Caux).

COMITE DE RÉFLEXION ET D’ACTION LA�QUE DE SEINE-MARITIME

INVITATION

Cher -Chère- ami-e,
Cher -Chère- camarade,

Le Comité de Réflexion et d’Action Laïque de Seine-Maritime (CRÉAL-76) tiendra son Assemblée Générale statutaire le samedi 26 janvier à 16h30, salle du Mille club à Saint-Wandrille-Rançon (près de Caudebec-en-Caux).

Cette Assemblée Générale sera précédée à 14h30 d’une conférence animée par Jean-Paul SCOT sur le thème :

« De la loi de 1905 à aujourd’hui : lier le combat laïque au combat social »

Le Conseil d’Administration du CRÉAL a pensé utile d’y convier les représentants, et leurs membres, d’organisations ou associations qui considèrent la laïcité comme un principe indissociable à leur action.

Lors de l’ouverture des travaux de l’AG, les représentants des associations et organisations pourront intervenir quelques minutes. Il est aussi possible de faire parvenir un court message qui sera lu.

Nous te demandons de transmettre cette invitation aux membres de ton organisation pour les informer de la tenue de cette conférence dans une période où certains propos du chef de l’État devraient conduire à remettre la laïcité à l’ordre du jour du débat public.

Espérant un accueil positif à cette invitation,

Bien cordialement

JM Sahut, Président du CRÉAL-76
434 quai Hilaire Tertre 76940 La Mailleraye-sur-Seine
Téléphone/ télécopie : 02.35.37.48.60
courriel : 76.creal@orange.fr

 

Jean-Paul Scot est historien, professeur honoraire d’histoire en classes préparatoires littéraires en khâgne moderne au lycée Lakanal de Sceaux.
Jean-Paul Scot est l’auteur ou co-auteur de manuels scolaires :

Les recherches de Jean-Paul Scot portent sur l’histoire politique et culturelle.

Bibliographie :

lundi 28 janvier 2008, 19:30

Un référendum sur le Traité de Lisbonne ? Une exigence démocratique

Montrouge
Maison des associations
105 av. Aristide Briand - Salle 15

Organisé par le CNR de Montrouge

lundi 28 janvier 2008, 20:30

Quelle Europe après le non ?

Agen : salle Picasso, Centre culturel, côté Stadium.

Conférences-Débat:

Quelle Europe après le non ?, par Raoul-Marc Jennar

mardi 29 janvier 2008, 20:30

Quelle Europe après le non ?

Marmande : salle Damouran, Square de Verdun (face à la poste).

Conférences-Débat:

Quelle Europe après le non ?, par Raoul-Marc Jennar

mercredi 30 janvier 2008, 20:15

« Constitution-Bis, le Coup d’Etat simplifié ! »

à l’Espace Francis Delage (anciennement Espace Concorde)
27 rue de la Concorde
Asnières-sur-Seine

Le Comité pour un Référendum des Hauts-de-Seine, Debout La République et le Mouvement Républicain et Citoyen vous convie à une Réunion-débat le :

En présence de :

 

l’Espace Francis Delage (anciennement Espace Concorde) est situé au 27 rue de la Concorde 92600 Asnières, par la SNCF c’est à trois minutes de la gare Saint Lazare et à 5mn de marche de la mairie, par le métro c’est aussi à 5 mn et c’est la station Asnières-Gennevilliers.

vendredi 1 février 2008, 19:30

L’immigration face à la mondialisation

Salle BARBARA à Saint-Ouen
Place Jean Jaurès – Métro ligne 13 - Arrêt Mairie de Saint-Ouen
Bus : 85 – 137 – 173 – 166 – 255

I N V I T A T I O N
AFRICA vous donne rendez-vous à Saint-Ouen !

Pour célébrer ses 20 années d'expérience associative, de travail sur la thématique de l’immigration et de la citoyenneté.

SOIRÉE CONFÉRENCE DÉBAT

Avec
Toufik ALLAL, Journaliste et Président du "Manifeste des libertés" :
« Les avancées et reculs de l’identité nationale française par rapport à l’immigration »
Et
Ahmed HENNI, Docteur es sciences économiques de l'université Paris-Sorbonne :
« Immigration et mondialisation : quelle nouvelle citoyenneté à construire entre pluralisme et communautarisme »

La soirée-conférence sera animée par :
Mimouna HADJAM, Porte parole d’AFRICA

La soirée sera suivie d’un partie conviviale et de restauration sur place

ENTREE LIBRE Annoncez-vous au 01 48 36 95 74 africa93@noos.fr

vendredi 1 février 2008, 20:30

La Sécu à l’heure des franchises !

Salle des fêtes de Saint-Macaire

Après les forfaits hospitaliers, les 1 euro par consultations non remboursées, les dépassements d’honoraires, les augmentations inévitables des complémentaires, les fermetures d’hôpitaux et maternités de proximité, les exonérations de cotisations sociales pour les patrons… le Président Sarkozy, son gouvernement, ses députés et ses sénateurs viennent de mettre en place les franchises sur les boites de médicaments et sur les transports en ambulance. Le candidat Sarkozy disait pendant la campagne : « il faut travailler plus pour gagner plus Â» on constate que le Président nous impose : « le cotiser plus pour être moins bien remboursé Â».

Venez vous informer et participer à la conférence-débat animée par
Bernard TEPER, coordonnateur de la campagne menée par le Collectif national contre les franchises et pour l’accès aux soins pour tous.

Trois valeurs fondent le pacte républicain : la liberté, l’égalité et la fraternité. La sécurité sociale obligatoire basée sur la solidarité ( chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ) a permis d’améliorer la santé de l’ensemble de la population. Les non-remboursements ouvrent un boulevard aux assurances privées et à leur logique de profit.

Acceptez-vous d’être malade sans pouvoir vous soigner ?

Organisé par : Le mouvement de sauvegarde, de promotion et de démocratisation des services publics en sud-Gironde, CGT santé sud-Gironde…

samedi 2 février 2008, 14:30

Rassemblement pour un référendum

Halle Carpentier - 81 boulevard Massena - Paris 13° - M° Porte d'Ivry

Le CNR appelle à un grand rassemblement populaire le Samedi 2 février à 14h30.

Lundi 4 février, le Congrès des parlementaires se réunit à Versailles pour voter la modification de Constitution nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ce traité s'inscrit dans la suite du Traité constitutionnel rejeté par une majorité en France et aux Pays-bas, par référendum.

Nicolas Sarkozy veut contourner le vote populaire et refuse le référendum. S'il persiste dans son refus de donner la parole au peuple sur un texte qui engage l'avenir du pays, les députés et sénateurs peuvent l'y contraindre , si 2/5 d'entre eux cotent contre la révision de la Constitution, le 4 février, à Versailles. Et cela, quelle que soit leur positon sur le traité.

Dans la diversité de nos opinions, nous appelons en urgence à nous retrouver ensemble, tous ensemble, le 2 février, pour empêcher ce déni de démocratie et exiger la tenue d'un référendum!

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org