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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°601 - mardi 21 octobre 2008

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1 - chronique d'Evariste

1 - CRISE : NON À LA «BANCAIRISATION» DE L’ÉTAT !

Encore une fois, le consensus de la classe politique, toutes tendances confondues, fait à nouveau ravage et entretient la confusion. L’UMP et le Parti socialiste sont d’accord sur LE point essentiel : il faut sauver le système bancaire et la prise de participation de l’Etat au capital des banques est donc un mal nécessaire.

Des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros sont déversés pour sauver la finance. Quelques échanges au Parlement pendant une poignée d’heures suffisent à faire passer des lignes de crédit qui vont faire littéralement exploser la dette nationale. Aucun débat sur la valeur effective de ces banques en faillite car que valent-elles ? Un euro symbolique ? Des milliards ? Où sont les expertises ? Quelle est la réalité de leur comptabilité dont on mesure aujourd’hui les carences, voire les escroqueries ? Nulle investigation, nul contrôle. La représentation nationale a donné un blanc seing pour des centaines de milliards sans la moindre garantie. Ainsi, nous passons d’un système bancaire surendetté à un Etat croulant encore plus sous les déficits. Belle victoire pour le citoyen-contribuable !
La classe politique gestionnaire est en fait satisfaite de cet interventionnisme pro-financier. La fausse gauche ricane bêtement devant ce qu’elle considère comme une sorte de nationalisation des banques, alors qu’il s’agit en fait d’une « bancairisation » de l’Etat. La finance utilise la garantie de l’Etat pour boucher une dette monstrueuse qui a engendré une inflation monétaire stupéfiante. Bientôt La Banque ne sera plus responsable de rien car elle aura réussi à remiser la bombe à retardement de la dette dans le magasin de l’état. Lors de l’explosion, elle regardera ça de loin…. certainement depuis un paradis fiscal. Ainsi, la collectivité nationale, au sens plein du terme, vient d’endosser un comblement de passif qui n’est pas de son fait… et qui sera surtout impossible à réaliser. Après la banqueroute des banques, nous serons menacés par la banqueroute des états. Toutefois, nous garderons en souvenir la magnifique phrase de Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée sur le plan de sauvetage des banques : «  on peut difficilement voter contre…   ».
Car, en ces temps difficiles, nous assistons à une fusion ultra rapide de l’exécutif politique et du monde financier, force motrice du capitalisme d’aujourd’hui. D’ailleurs, on ne fait même plus mine de préserver les apparences. Les groupes bancaires se réunissent à l’Elysée en particulier le week-end, lorsqu’il n’y a pas de cotations boursières, pour organiser des méga-fusions ou se partager les actifs des banques en déroute. Et tout cela sous l’autorité de l’Etat. Pas d’inventaire, pas d’appel d’offre, pas de mise en concurrence : les milliards se répartissent en conclave secret et «  à la bonne franquette  » entre gens du même monde.
Mais soyons sûrs que ce capitalisme d’état va renforcer son pouvoir pour éviter la moindre perturbation, la moindre dissidence. Soyons certains qu’il s’agira là d’une solution extrême pour sauver un système à bout de souffle et que la machinerie répressive jouera à plein lorsqu’il faudra passer à la caisse et faire payer les déficits aux simples citoyens. Un conseil pour les médias à la botte : pour éviter d’être complètement ridicule, éviter de trop critiquer Poutine ou le Parti Communiste Chinois car en France le capitalisme d’état à la sauce Sarko n’en est plus très loin !
Pour ce qui nous concerne, nous partisans d’une République sociale, nous ne nous prosternerons pas devant le nouveau Léviathan de l’Etat, tout puissant gestionnaire totalitaire de la sphère politique, économique, financière, policière et médiatique. Cette concentration des pouvoirs est par nature une atteinte à l’autonomie individuelle et aux libertés publiques.
La gauche ne doit pas être l’ultime recours d’un capitalisme financier autophage, c’est-à-dire en passe de dévorer ses propres centres de profits.
La gauche républicaine doit proposer un horizon au-delà des ruines de la finance et celui-ci passe par l’avènement d’un nouvel ordre économique et donc politique. L’économie en réseau constitue aujourd’hui une sortie démocratique de crise, cette société embryonnaire existe déjà pour la circulation de l’information grâce à Internet ; cela peut et doit le devenir pour l’énergie avec la mise en place d’une « Toile » électrique, capable de rendre chacun à la fois producteur et consommateur.
Oui, un autre monde est possible, oui un monde de libre association des citoyens est à portée de main. Mais pour cela, il faut le courage des idées neuves.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - Reconstruire la Gauche

1 - La crise va faire exploser le pseudo-débat entre le gauchisme culturel et le social-libéralisme

La crise financière et bancaire, et bientôt la crise économique, sociale et politique, va bouleverser le pseudo-débat entre le gauchisme culturel et le social-libéralisme.
Pseudo-débat parce que ni l'un ni l'autre sont en mesure de changer l'ordre des choses.
Le social-libéralisme parce qu'il a chassé les habits du turbocapitalisme, le gauchisme culturel parce qu'il est coupé du peuple en refusant de se concentrer sur les sujets qui permettent la future alliance des couches moyennes, des couches populaires (ouvriers, employés) et des sans.

Ces derniers négligent et c'est un euphémisme les couches populaires.
Ce pseudo-débat est né de la crise de la gauche de la gauche conséquente à la prise de conscience de l'horreur du stalinisme: il s'est installé alors, à l'échelle mondiale, un pseudo-débat entre le nouveau gauchisme culturel et le social libéralisme. Les premiers organisent un discours soi-disant oppositionnel à la nouvelle gouvernance mondiale, les autres acceptant les fondements du turbocapitalisme, nouvelle phase du capitalisme. Et ces deux formes culturelles sont souvent instrumentalisés par les dirigeants du monde. Et comme ils entraînent à eux deux une majorité de militants, il ne faut pas s'étonner de la nouvelle crise de la gauche. Mais la surimposition de la crise financière et bancaire (bientôt économique, sociale et politique!), est en train de faire voler en éclat ce pseudo-débat.

Le clivage Oui/Non concernant le traité de Lisbonne, bien qu'il soit structurant pour l'avenir de la gauche, n'a pas gommé les faux présupposés tant du gauchisme culturel que du social libéralisme.
C'est d'ailleurs pour cela, que le non de gauche (31,3% sur les 55% du non) n'a pas permis une sortie de crise de la gauche alors qu'il en était la seule possibilité du moment. Son écroulement, en France au moment de la présidentielle (9%) s'explique en grande partie par ces faux présupposés véhiculés par les animateurs du non de gauche.

Nous pouvons montrer comment en dehors de la posture initiale POUR ou CONTRE le néolibéralisme et la concurrence « libre et non faussée », ces deux formes culturelles s'appuient sur des fondements communs.
Nous pouvons montrer que le PS, est, majoritairement le vecteur du social libéralisme et que l'extrême gauche, les antilibéraux, les altermondialistes sont majoritairement les propagandistes du gauchisme culturel et protestataire. Tout cela pour le plus grand PROFIT des dirigeants des firmes multinationales, des associations multilatérales et régionales et de l'administration étasunienne. Mais ils ont en commun tout ce qu'il faut pour ne pas devenir une alternative au turbocapitalisme, nouvelle phase du capitalisme. Les uns sont appelés à fournir des postes de dirigeants du système, les autres à batifoler dans des « zozos » qui donnent de la matière aux médias du social libéralisme sans fournir aux citoyens et aux travailleurs les armes pour combattre le système. Last but not least, ces deux formes de réalité sont incapables de répondre en termes de propositions et de rapport de forces à la crise financière et bancaire (et bientôt économique, sociale et culturelle).

LA LUTTE DES POSTES A REMPLACE LA LUTTE DES CLASSES

Pour les sociaux libéraux, c'est d'une grande clarté. Ils fournissent aux dirigeants du monde, leurs futurs dirigeants : gouvernement Sarkozy Fillon, les socialistes François Lamy et Dominique Strauss-Kahn, tous les deux directeurs nommés par la droite néolibérale, l'un à l'OMC, l'autre au FMI ! Sans compter les apports déterminants à la droite néolibérale lorsque celle-ci est en difficulté : voir la majorité des parlementaires radicaux dits de gauche et le grand « socialiste » Jack Lang pour la révision constitutionnelle française.

Pour la majorité les antilibéraux et altermondialistes du PS, cela se trouve à l'étage inférieur. Derrière une apparence de faconde guerrière, la stratégie des nonistes du PS est souvent guidée par la course aux grands postes électifs, parlementaires et maires notamment.
Il n'y aura donc pas de stratégie Die Linke en France, aucun groupe n'ayant le courage de suivre la voie d'Oscar Lafontaine en la matière.

Mais pour les nonistes hors PS, la lutte des postes revient à faire la cour au PC qui n'a plus de ligne stratégique alternative. Déjà, on a eu le fiasco de « Bouge l'Europe » aux dernières élections européennes, et en 2009 et 2010, ce stratagème est en cours de reconstruction pour un nouveau fiasco avec la mouvance majoritaire des antilibéraux et altermondialistes. Tout cela donne un boulevard électoral au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), excroissance de la LCR de Besancenot, qui a décidé de ne pas produire d'alternative politique mais de « surfer » sur le vote protestataire de gauche. C'est pourquoi il passe souvent dans les médias néolibéraux.

LE CLIVAGE RICHES-PAUVRES A REMPLACE LE CLIVAGE EXPLOITEURS-EXPLOITES

La critique justifiée du stalinisme a été utilisée par les dirigeants du monde pour faire discréditer également le conflit nécessaire entre exploités et exploiteurs pour produire le dépassement du capitalisme actuel. Et de proposer aux sociaux libéraux et à la majorité des antilibéraux et altermondialistes, un nouveau clivage qui ne nuit pas à la domination du monde par l'actuelle gouvernance mondiale. Et c'est la doctrine sociale des églises qui a fourni l'ersatz de conflit : vive les pauvres, à bas les riches ! Comme cela, le conflit ne se situerait plus au niveau de la production des richesses et donc de la valeur mais totalement hors la production !

Pour les sociaux libéraux, c'est clair ! Ils préconisent un capitalisme social qui atténuerait « un peu » la croissance forte des inégalités sociales en général et des inégalités sociales de santé en particulier. Ils pleurent sur les pauvres sans leur proposer de possibilités de sortie de leurs conditions. Si on n'écoute plus ce qu'ils disent mais on regarde ce qu'ils font de puis 1983, leurs grandes actions ont contribué à l'augmentation des inégalités sociales (franchises sur les soins dès 1983, désindexation des salaires, remplacement du Code de la mutualité solidaire en code assurantiel en 2001, marchandisation et privatisation des services publics, suppression des élections à la Sécu, diminution des salaires pour quelques millions de salariés lors des 35 heures, participation aux fermetures de services et d'hôpitaux de proximité, remplacement des droits universels par des droits communautaristes sociaux (charité pour les pauvres), développement du communautarisme ethnique et religieux, utilisation de la décentralisation pour ghettoïser les pauvres, acceptation de la nouvelle répartition des richesses au détriment des revenus du travail et des cotisations sociales et au profit des profits (9,3 points de PIB transférés en 25 ans soit près de 170 milliards par an !), etc.

Pour la majorité des antilibéraux et altermondialistes, cela devient de plus en plus clair ! Ils utilisent la même idéologie que les sociaux libéraux, le « Small is beautiful » pour participer à la haine contre les Etats-nations. Le fait qu'en Amérique du Sud, les travailleurs et citoyens utilisent les Etats-nations comme point d'appui à leur lutte, ne les fait même pas changer d'idée. Comme quoi, leur dogmatisme est profond, ils ne tiennent même pas compte de la réalité matérielle ! Et comme l'islam est considéré par eux comme la religion des pauvres, et bien ils n'hésitent pas à s'allier pour les uns au communautarisme religieux et pour les autres directement à l'intégrisme religieux. On est loin de la religion « opium du peuple » du vieux barbu du 19ème siècle! Tant pis pour l'union nécessaire des exploités, et tant pis pour les droits des femmes, puisque le respect des identités est déclaré supérieur aux principe de l'égalité homme–femme. Et puis, last but not least, plutôt que de concentrer leurs forces contre l'attaque prioritaire des dirigeants du monde (hier les services publics et le droit du travail, aujourd'hui la protection sociale), les voilà répartissant leurs forces sur toutes les luttes et principalement dans les conflits secondaires, voir sur les leurres produits comme épouvantail à moineaux par la droite néolibérale sarkoziste (le soutien sur France-inter de Bové à Sarkozy sur le Grenelle de l'environnement est dans toutes les mémoires) !

Et comme ils n'ont pas fait leur deuil de la collaboration pendant la guerre 39-45 et de la colonisation, voire de la guerre d'Algérie, les voilà, avec dans leur tête, leurs pères et grands-pères, en plein dans le syndrome post-collaborationniste et post-colonial ! Et d'utiliser l'idéologie trotskiste, celle qui a détourné de nombreux militants de la résistance durant la deuxième guerre mondiale ! Et Vive les Arabes en général, à bas le complot sioniste international qui dirige le monde, les Israéliens, etc. Comme si il n'y avait pas de lutte des classes en Israël et dans les pays arabes. Aujourd'hui, que le Hamas tue plus de palestiniens que les israéliens, que la plupart des pays arabes exploitent, tuent et torturent des militants politiques et sociaux, n'empêche pas que l'exotisme d'un Tariq Ramadan a de l'influence en leur sein !

CONFUSION SUR LE RACISME ET L'ANTISEMITISME

« ''Et puis survient l'affaire Siné, une déclaration antisémite dans sa plus grande banalité : les juifs sont riches'' »[1]! L'opposition des sociaux libéraux et de la majorité des altermondialistes et antilibéraux fait merveille. Et cela sonne faux pour qui utilise sa raison raisonnante ! D'un coté, le soutien sans faille des sociaux libéraux à un directeur de journal ayant voté oui au traité constitutionnel européen et injuriant tous ceux qui ont voté non au TCE, et dont on peut demander pourquoi aujourd'hui plus qu'hier, de l'autre, une défense sans nuance d'un Siné, dont les déclarations pour le moins ambiguës (sur les juifs, les harkies, les gays et lesbiennes, entre autres) auraient du retenir ceux qui ont été marqué par le syndrome post–collaborationniste et post-colonial. Et les sociaux-libéraux, pourquoi ne pas leur demander pourquoi leur réactivité ici et pas ailleurs ?

LA CRISE FINANCIERE, BANCAIRE(ET BIENTOT ECONOMIQUE, SOCIALE ET POLITIQUE) VA REBATTRE LES CARTES!

Cette crise va être terrible dans la vie quotidienne des citoyens et des salariés: baisse du pouvoir d'achat, chômage massif, protection sociale à la baisse,etc. Il convient donc d'abord de défendre les intérêts immédiats des couches sociales qui vont être touchés de plein fouet.

Mais cette crise peut être un accélérateur de la mutation générale de la gauche française et donc de sa recomposition nécessaire. Simplement, cela ne peut pas se faire en criant "Agissons-agissons-agissons" ou "Unité-unité-unité" comme un cabri! Cela demande d'abord de changer de paradigme en se rappelant cette phrase d'Emmanuel Lévinas : « les idées ne se séparent jamais de l’exemple qui les suggère », c’est-à-dire de leur paradigme. Il faut donc changer de paradigme pour penser avec les idées du monde futur et non avec celles du monde d'hier!

Puis de travailler à une ligne stratégique à front large autour de ces idées renouvelées. Et enfin, traduire organisationnellement cette ligne car si la spontanéité des masses est nécessaire, elle n'est JAMAIS suffisante.

Voilà le défi. Si vous en êtes d'accord, faîtes le savoir !

Notes

[1] Voir le texte de Bernard Schalscha et Gérard Garnier, ex-militants de la LCR : [charger le lien]

Jérôme Manouchian

2 - L’Europe rose, penaude victime du mirage libéral

Les dirigeants socialistes en appellent aujourd’hui à la réglementation du système capitaliste. Ils n’ont certes pas tort. Mais malgré tous leurs efforts, ils peinent à rattraper sur ce terrain le leader incontesté de la droite libérale : Nicolas Sarkozy s’amuse autant aujourd’hui à jouer le grand régulateur, qu’il s’amusait naguère à porter la valeur travail – à leurs dépens.

C’est que la crise financière prend les socialistes français à contrepied, et avec eux toute la social-démocratie européenne. Celle-ci a fait tant de concessions au libéralisme et à la déréglementation, et depuis tant d’années, que crise actuelle ne peut que la décontenancer.

Fin 1998, sur les quinze pays de l’Union européenne, la social-démocratie en gouvernait onze[1]. Après le PS français, le SPD allemand venait de gagner les élections législatives. Aux journées parlementaires du PS à Tours, en septembre, François Hollande en mesurait l’enjeu : « Si cette victoire, qui marque la volonté des peuples européens de tourner la page du libéralisme, nous crée une légitime fierté, elle nous confère surtout de nouvelles responsabilités (…). L’Europe sera socialiste ou ne sera pas, disait-on à la fin des années 70. Eh bien nous sommes au pied du mur ».

Or on vit bientôt les maçons se faire démolisseurs. En 1999, le Britannique Tony Blair montra tony-blair. 1223415012. jpgla voie : « Concernant Maggie Thatcher, soyons honnêtes avec nous-mêmes : la Gauche a eu tort de s’opposer à certaines des choses faites par la droite dans les années 1980 ».

En mars 2000, le « sommet » de Lisbonne prôna « un environnement réglementaire favorable à l’esprit d’entreprise ». Il fallait « réduire les coûts inhérents aux activités commerciales » et « l’excès de bureaucratie ». Il fallait « encourager spécifiquement les interfaces clés dans les réseaux d’innovation, c’est-à-dire les interfaces entre les sociétés et les marchés financiers ».

Un rapport de la Commission européenne, où les socialistes étaient fort nombreux, avait suggéré « d’éliminer » les entraves au Marché intérieur notamment dues « aux réglementations et à la fiscalité ». Le sommet en approuva les termes. Il préconisa de « simplifier l’environnement réglementaire » et décida en outre « d’accélérer la libéralisation des marchés dans les secteurs tels que le gaz, l’électricité, les services postaux et les transports ». Cela en attendant les conclusions forcément optimistes d’un nouveau rapport sur les fonds de pension.

Laurent Fabius, alors ministre français des finances, ne jurait d’ailleurs que par les baisses d’impôts et les fonds de pension, et ne semblait guère se soucier des paradis fiscaux. Il affirme aujourd’hui en avoir souvent demandé la suppression, dans le passé, « au nom de la France »[2]… L’efficacité de ses demandes exigeait la discrétion, probablement. En tous cas les ministres des finances européens tombèrent d’accord en 2001 pour garantir aux paradis fiscaux, membres ou non de l’Union européenne, la totale opacité sur les dépôts des fraudeurs.

Ces épisodes sont d’autant plus déconcertants que, dès l’origine, les termes du débat avaient été posés par Pierre Mendès-France, alors membre du Parti radical. C’était le 18 janvier 1957 à la tribune de l’Assemblée nationale :

« ''Le projet de marché commun, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XIXème siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes.

« ''Dix crises graves, tant de souffrances endurées, les faillites et le chômage périodique nous ont montré le caractère de cette théorie classique de résignation. (…)

« L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes. Soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel. Soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale - finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. »

Le prochain congrès du PS à Reims peut-il faire l’économie de ce débat ?

Notes

[1] Ils n’en gouvernent plus que sept sur vingt-sept aujourd’hui.

[2] “Surmonter les trois crises“, par Laurent Fabius, Le Monde du 3 octobre 2008.

Voir cet article sur son site d'origine

Jean-françois Couvrat dechiffrages.blog.lemonde.fr

3 - Lutter contre le néo-libéralisme

1 - Vers une crise généralisée : que penser et que faire!

Il est dans la nature des choses de voir un jour tel ou tel dogme reculer voire s’effondrer.
Nous sommes dans une période ou certains dogmes financiers et économiques, promus par les néolibéraux de droite comme de gauche, sont en train de s’effondrer. Pour ceux qui ont fait des études économiques et financières, vous pouvez conserver vos polycopiés comme preuve historique des incroyables dogmes que l’ont vous a enseigné à l’Université ! Pour les autres, il va falloir se faire à l’idée que la pensée dominante est en train de perdre certains de ces dogmes.

Devant ce désastre que nous avons prévu déjà l’an dernier[1], il est nécessaire de comprendre ce qui est en train de se passer.
Le capitalisme fonctionne par phases comme l’ont montré Karl Marx et surtout Friedrich Engels. Il fonctionne depuis cinq siècles et a d’abord généré du profit par la production matérielle, industrielle, agricole, etc. à travers différentes phases : capitalisme manufacturier, concurrentiel, monopoliste, impérialiste, etc. Puis, pour survivre, il a été obligé, pour générer du profit d’abord de se financiariser puis à entrer dans un cycle ultra-spéculatif. Depuis la deuxième guerre mondiale, nous sommes entrés dans un premier cycle lors de la phase des 30 glorieuses (après-deuxième guerre mondiale jusqu’au milieu des années 70) ou le profit était généré principalement par la production matérielle puis nous avons connu la phase de la financiarisation avec la phase de la globalisation financière(du milieu des années 70 à la fin des années 80), puis enfin la période de spéculation intensive et de destruction des services publics et des principes républicains lors de la phase du turbocapitalisme (les années 90 jusqu’à aujourd’hui)[2].
Pour comprendre cela, il faut intégrer la thèse de Fernand Braudel sur les temps longs et celles des temps courts (cycles conjoncturels) de Nicolas Kondratieff et Joseph Schumpeter sur la succession des différents systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, d’en définir les phases et à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles conjoncturels. Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle comme dans la phase des 30 glorieuses ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation comme dans les phases de la globalisation financière et du turbocapitalisme. Depuis plus de trente ans, les entreprises, les Etats et les ménages s'endettent, massivement. Nous sommes aujourd'hui dans la dernière partie d'une phase B de Kondratieff, lorsque le déclin virtuel devient réel, et que les bulles explosent les unes après les autres : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l'économie connaît une situation de déflation réelle.
Mais aujourd’hui la question qui se pose est la suivante : est-ce que nous allons vivre une autre phase du capitalisme après la phase turbocapitaliste ou est-ce que le capitalisme, incapable de retrouver un équilibre, va vers sa fin comme le suggère Immanuel Wallerstein qui reprend les idées d’Ilya Prigogine: « quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l'équilibre, et l'on assiste alors à une bifurcation ».
Immanuel Wallerstein continue en déclarant dans une tribune essentielle à lire parue dans le journal Le Monde du 11 octobre 2008 : » Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l'information. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. »
Voilà le problème posé. Il est trop tôt pour savoir si notre ami Immanuel Wallerstein a raison ou si nous allons seulement changer de phase.
Mais en tout cas, il est probable que la crise financière ne s’arrêtera pas avec les « rustines » produites par les dirigeants du monde. Pour une raison simple. Le bulle financière n’a pas de contrepartie matérielle. Le rapport est de 1 à 50 entre la production matérielle et la bulle financière. Tout cela a commencé en août 1971 quand les Etats-Unis, propriétaire de la monnaie mondiale « dollar », a supprimé la relation entre le dollar et l’or. Puis l’application du Consensus de Washington (1979) a engagé le développement de la bulle financière avec l’engagement du processus de marchandisation et de financiarisation généralisée des activités humaines et donc des services publics.
Donc les dirigeants actuels du monde disent que le capitalisme manque de régulation mais en fait, ce sont eux qui ont détruits les régulations car sans la suppression des régulations, ils n’arrivaient plus à générer du profit. Il n’est donc pas possible de revenir en arrière !
Une première alerte a été donnée par la crise argentine mais les dogmatiques néolibéraux de droite et de gauche, appliquant la méthode Coué ont fait comme si ce type de crise n’était possible que dans les pays du Sud ! Errare humanum est, maintenant la crise est généralisée à l’échelle du monde.
Il faut bien comprendre que nous vivons une crise financière et bancaire d’une ampleur exceptionnelle mais que cela ne va s’arrêter là. Nous commençons à entrer dans une crise économique via la récession et le recul de la production. Mais comme un effet de domino, la crise économique entraînera une crise sociale. Déjà les prémisses de la crise sociale sont là : la récession des grands pays développés va entraîner un accroissement important du chômage, un accroissement de la pauvreté et l’augmentation fulgurante des inégalités sociales de toute nature. Et dans ce cas, nous n’échapperons pas à une crise politique majeure.
Finis les dogmes du capitalisme comme système indépassable ou comme fin de l’histoire et toutes les activités seront impactés par l’arrivée de toutes ces crises.
Nous entrons donc dans une crise généralisée de grande ampleur. Les éléments les plus conscients ont donc comme objectif de généraliser les campagnes d’éducation populaire laïque tourné vers l’action. Tous les camarades de l’UFAL et tous les camarades qui sont sur une ligne anticapitaliste, laïque, sociale, écologique et républicaine se doivent de se rassembler autour des campagnes d’éducation populaire actuelles sur la santé et la protection sociale, la laïcité, la poste lien avec l’appel La Poste  , l’école et sur la crise, éventuellement porteuses d’une alternative.
Mais attention, nous disons bien « éventuellement » car ceux qui croient que ceux qui tiennent le manche vont l’abandonner au prétexte qu’ils se sont trompés et qu’ils sont les acteurs de la débâcle qui s’annoncent, se trompent. Pour les faire partir, il faudra les en déloger ! Donc le risque d’un durcissement sécuritaire, voire militaire ou encore fasciste n’est pas à négliger. Déjà des partis fascistes ont des pouvoirs énormes dans différents pays d’Europe. La droite est en train de les adouber partout.
Et que fait la gauche et l’extrême gauche? Elle se complait dans les délices de la « combinazione » pour congrès sans chercher le lien organique (au sens d’Antonio Gramsci) avec les mouvements sociaux. Alors que Nicolas Sarkozy, oui-iste en chef, déclare au Salon de l’auto, qu’il va demander à l’Union européenne de modifier sa politique voire ses textes de référence, on attend toujours les propositions des oui-ouistes du PS !

L’heure est donc aux campagnes d’éducation populaire laïque tournée vers l’action

Pour cela, l’UFAL un appel à l’émergence d’un collectif pour lancer une grande campagne d’éducation populaire dans tout le pays sur la base de stages de formation et de réunions publiques locales.
Avec ce collectif, nous élaborerons le discours autour d’une modification de la répartition des richesses, d’une laïcité économique pour séparer la sphère publique et ses services de la logique du marché, une nouvelle géopolitique européenne et mondiale, l’abandon du primat des identités ethniques et religieuses sur l’émancipation citoyenne, le refus du libre-échange sous toutes ses formes, une réorientation énergétique radicale, le primat des principes républicains (liberté, égalité, fraternité, laïcité, solidarité, démocratie, souveraineté populaire, sûreté et développement durable) sur toute autre considération, etc.
N’hésitez pas à nous contacter !

Notes

[1] Déjà dans UFAL Flash, nous avions l’année dernière montré comment la crise des crédits hypothécaires (subprimes) aux Etats-Unis pouvait avoir des conséquences désastreuses pour les citoyens et leurs familles dans le monde entier. Mais l’assurance des élites de la droite mondiale et même de la gauche sociale-libérale faisait passer tous ces écrits au mieux pour des oiseaux de mauvais augure. Pendant toute cette période, les néolibéraux de droite et de gauche nous ont « matraqués » avec le fait que le marché notamment financier allait régler tous les problèmes. Et que pour cela, il fallait développer le libre-échange à commencer par les capitaux. Tous ceux dont nous étions, qui annonçaient la catastrophe comme imminente étaient écartés d’un revers de main devant les élites qui savaient tout.

[2] La phase du capitalisme que j’appelle turbocapitalisme (mais que l’on pourrait appeler d’un autre nom, bien sûr!) dans laquelle nous sommes depuis la chute de l’Union soviétique fin des années 80 possède les caractéristiques suivantes, qui n’ont jamais existé préalablement: - 1) Maintien voire aggravation de la répartition des richesses au profit des profits et au détriment des revenus du travail et des cotisations sociales (écart de 9,3 points de PIB depuis 25 ans selon les chiffres de la Commission européenne soit actuellement 170 milliards d’euros par an) permettant le développement et la primauté de la globalisation financière - 2) Accélération du processus de privatisation et de marchandisation des activités humaines démarré fin des années 70 (Consensus de Washington de 1979) - 3) Ecroulement de l’URSS (fin des années 80), seul opposant important à la gouvernance mondiale (patronat multinational, associations multilatérales et régionales, administration étasunienne) - 4) Priorité à la généralisation de la privatisation des profits et à la socialisation des pertes (notamment pour les services publics) - 5) Généralisation du nouveau système d’alliances politico-financières entre les politiques néolibérales et les politiques communautaristes (tant ethniques que religieuses)

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Bernard Teper

2 - La crise !!!

Prononcée avec l’accent parigot, cette exclamation exprimait naguère une situation grotesque qui déclenchait une crise… de rire. Elle est parfaitement adaptée au spectacle offert aujourd’hui par tous les Diafoirus de l’économie et autres conformistes, qui, à l’image du personnage de l’excellent film de Bertolucci (“Il conformista” 1969), pour cacher leur lâcheté et assouvir leur mépris des autres sont prêts à servir avec zèle n’importe quelle idéologie à la mode, même la pire. Après avoir été les prophètes ou les thuriféraires du marché autorégulé, vantant les vertus de la spéculation et se félicitant qu’enfin nos sociétés n’aient plus de complexe face au fric, ils se font aujourd’hui prêcheurs, dénonçant l’immoralité du système et menaçant du bûcher les sorciers, qu’hier encore ils encensaient pieusement ou servaient servilement.

Pour la petite histoire, le bruit court que Sarkozy lui-même aurait remonté les bretelles de certains de ses ministres qui bling-blinguaient trop dans la secte people, alors qu’il s’apprête à livrer la Poste, service public depuis toujours, aux turbulences du marché financier. Pour en rajouter une louche, le PS, pour bien montrer qu’il est en opposition avec le pouvoir actuel, s’apprête à désigner comme premier secrétaire celui qui s’affirme, à contre-courant, comme socialiste et libéral. Soyons rassurés, on est bien en démocratie, il y a aussi une opposition conformiste, et qui a d’ailleurs toutes les chances de garder encore longtemps ce statut, au demeurant confortable. Ainsi, la libéralisation économique et financière s’est opérée dans les années 80, au moment où l’opposition actuelle était au pouvoir, mais celle-ci peut accuser la majorité actuelle d’être seule responsable du système quand il explose, en ayant la prudence, cette fois, de ne pas rédiger un nouveau programme commun prévoyant la nationalisation des boulangeries.
Ne nous y trompons pas, ils ne se renient pas, ni ne renient le système qui les fait vivre et exister, ils tentent seulement d’éviter le naufrage du navire sur lequel ils sont embarqués. Du moins dans un premier temps. Mais, si celui-ci venait à couler, ils n’hésiteraient pas à embarquer sur un bâtiment ennemi, après avoir pillé le premier. Fidèles à eux-mêmes, ils n’hésiteront pas, en parfaite symétrie avec leurs congénères russes, à troquer leur smoking blanc, de mise sur un yacht libéral, pour l’uniforme d’aparatchik, mieux adapté à un cuirassé totalitaire. D’ailleurs, cela en rajeunira certains, ils n’auront qu’à fouiller dans leurs vieilles malles pour ressortir leur tenue de jeunesse.
On peut en rire certes, mais pour ne pas en pleurer, les victimes seront nombreuses, que le navire coule ou non. Mais surtout, cela montre combien il est facile d’être paroissien et difficile d’être citoyen. Résister aux sirènes du consensus exige un courage psychologique, qui fait accepter sa mise en quarantaine et la désaffection (dans tous les sens) de l’environnement -Cioran écrivait que “La clairvoyance est le seul vice qui rende libre… libre dans le désert”-. Cela implique aussi un travail intellectuel hors de toute gratification financière et sociale, et même souvent, qui prive de celle-ci. Difficulté accrue, dans notre monde “mass médiatisé” où toute voix singulière est rejetée dans les coulisses ou couverte et ridiculisée par le chœur des bien-pensants du moment.
Bien sûr, comme pour le nuage de Tchernobyl, la France sera épargnée ou du moins nettement moins atteinte. Les mêmes, qui hier se lamentaient de la frilosité des Français et du retard pris dans la libéralisation de l’économie par rapport aux autres pays, se félicitent aujourd’hui de la fameuse exception française qui a su raison garder et conserver des structures moins follement libérales. Et puis, qu’on se le dise, ils seront sans faiblesse. En bon Thermidoriens, ils demandent que tombent les têtes de ceux qui risqueraient de leur rappeler le zèle dont ils firent preuve lors de la Terreur libérale.
Il est urgent que ce vacarme soit recouvert par les voix plus dignes, condamnées depuis trop longtemps, sinon au silence du moins à la clandestinité médiatique, et que s’engage enfin une réflexion, contradictoire certes, mais digne, pour remettre un peu de rigueur dans le débat public et un peu d’humanité dans les finalités de nos sociétés.

Jean-Claude COIFFET Président du Cercle Condorcet de Bordeaux

3 - Crise d'en haut, crise d'en bas

Traumatisée par la débandade des derniers jours, la presse hésite encore à emboucher le clairon pour annoncer la victoire définitive. Mais le ton a changé en l’espace d’un week-end. Libération n’hésite déjà plus à annoncer la « sortie de crise ». Tout cela parce qu’après des journées de baisse des cours sans précédent historique, les bourses mondiales ont battu hier 13 octobre de nouveaux records, cette fois à la hausse. Cette seule journée a suffi à Dominique Strauss Kahn pour estimer que « le pic de la crise est peut-être derrière nous ». Or pas plus tard que mercredi dernier, le FMI qu’il préside annonçait un ralentissement général de l’économie mondiale tout au long de l’année 2009, et prévoyait que les pays développés seraient proches de la récession…

Faut-il croire que l’ensemble des élites économiques, politiques et médiatiques analyse désormais l’économie mondiale comme le ferait un épargnant qui calcule chaque soir la nouvelle valeur de son paquet d’actions ? A lui seul, ce tropisme montre que la domination de la logique financière n’a en rien été entamée par la crise. Non seulement les cours de bourse battent sous nos yeux de nouveaux records d’instabilité sans que personne ne s’en inquiète. Mais en plus, leurs mouvements de montagne russe sont plus que jamais déconnectés de l’économie réelle. Et de même pour les commentaires des « milieux autorisés », comme raillait Coluche.

Quelle est la logique économique derrière la hausse de 33 % lundi dernier à Wall Street de l’action General Motors lorsque l’on sait que les ventes de GM ont perdu 18 % sur les neuf premiers mois de l’année aux Etats-Unis ? Ou encore d’une envolée de 87 % du cours de la banque Morgan Stanley sur une seule journée ? Qu’ils soient à la hausse ou à la baisse, ces emballements panurgiques témoignent du fait que les marchés financiers continuent à être entièrement dominés par les logiques spéculatives qui consistent à parier sur l’évolution des cours sans guère se préoccuper des indicateurs économiques réels. Dénoncées lorsqu’elles amplifient la baisse, les causes du désastre sont encensées dès qu’elles alimentent la reprise… et demain une nouvelle bulle.

En ce qui nous concerne, comme en qui concerne la majorité travailleuse du pays qui n’a pas le privilège d’être membre de cette élite dopée au CAC 40, il est clair que « le pic de la crise » n’est pas derrière nous. Au contraire. Les suppressions d’emplois massives dans l’industrie et les services arrivent juste. Renault a commencé, la construction également, les banques vont suivre et en cascade tous les secteurs happés par le cercle vicieux de la récession. Les coupes franches dans les budgets publics aussi. Car le gouvernement a la volonté d’économiser sur le dos du plus grand nombre l’argent qu’il injecte dans les banques. La RGPP (Revue générale des politiques publiques) bat son plein : c’est un plan social de 500 000 emplois en perspective ! Avec la décision scandaleuse de faire supporter par l’assurance-chômage le report du paiement des cotisations des PME, on veut faire payer la crise par les travailleurs et les chômeurs. Dès lors ce serait continuer à aggraver le partage inégal de la richesse qui est pourtant à la racine de la crise actuelle ! De même, la gestion personnelle de la crise par Sarkozy et l’effacement de l’opposition renforcent la dérive antidémocratique du régime. Bref, pendant que la crise financière s’apaise, au moins provisoirement, l’ensemble des facteurs de crise de la société s’aggravent.

C’est pourquoi la mise en place d’un bouclier social protégeant l’outil de production et les travailleurs eux-mêmes est plus que jamais nécessaire. Ce bouclier social inclut notamment l’arrêt immédiat des réformes néolibérales, un moratoire sur les directives européennes de libéralisation, l’abandon du projet de privatisation de la Poste, l’abandon du bouclier fiscal, l’abrogation des franchises médicales, un moratoire sur les prêts relais, la hausse des salaires et des minima sociaux. Il s’agit de la seule politique anti-crise durable et juste car les pare-feux mis dans la sphère financière sont provisoires et ne permettent pas d’éviter la propagation de la crise à l’économie réelle et à la société elle-même.

Notre revendication du boulier social vient de recevoir un renfort de poids. Personnalité pondérée, le président de l’Organisation Internationale du Travail vient en effet d’en souligner la nécessité face à la crise. « Nous savons d’après nos expériences passées que les crises financières graves provoquent des récessions économiques extrêmement coûteuses au plan humain, social et économique. (…) Alors que l’attention est concentrée sur le sauvetage des banques et des compagnies financières par des injections massives d’argent public, il est également vital que les systèmes de protection soient maintenus et développés. Ceux qui n’ont eu aucune responsabilité dans la crise mais qui maintenant et dans un futur proche souffrent de perte d’emploi et de revenu doivent être aidés. »

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Pour La République Sociale (PRS)

4 - politique française

1 - Contre la réforme des lycées annoncée par Xavier Darcos

Contre la démolition de l’école républicaine

L’UFAL dénonce la politique de rentabilité et d’obscurantisme du ministère libéral Sarkozy-Fillon-Darcos.

Réduction drastique et programmée des moyens alloués à l’école publique :

Après 11 200 suppressions de postes à la rentrée 2008, le projet de budget en prévoit 13 500 pour 2009, 15 000 pour 2010. Ces suppressions devraient se poursuivre au moins jusqu'en 2012. Le ministre prétend les compenser par des heures supplémentaires et divers artifices : coupes sombres dans les postes de RASED, réintégration de MAD (mis à disposition), etc. Donc, alourdissement de la charge des enseignants avec baisse de la qualité de leur travail, dégradation de l’accompagnement des élèves en difficulté et affaiblissement des organismes qui participent aux missions d’enseignement, d’éducation et de culture.

À l’école primaire, diminution des horaires par la suppression de la classe du samedi matin :
Les élèves les plus fragiles, qui sont aussi le plus souvent ceux qui vivent dans un milieu anxiogène, ont besoin de temps et de sécurité pour étudier à l’école. La suppression d’un jour de classe aggrave les déterminations sociales liées au milieu familial. Les heures de soutien, surchargeant les jours de classe restants, ne pourront guère réparer un échec scolaire qu’on entretient ainsi.

La réforme du lycée :

Au lycée, c’est la désorganisation de l’enseignement qui est annoncée avec le lycée modulaire, approuvé par Philippe Meirieu (Les Échos, 18.07.08) : le savoir y serait découpé en modules offerts au choix de l’élève transformé en consommateur, avec bien entendu réduction des horaires.

Il ne sert à rien de mettre en avant l’exemple de la Finlande, où les conditions sociales et culturelles sont différentes, où les moyens sont importants et où le lycée modulaire est préparé en amont. C’est plutôt le modèle anglo-saxon ultralibéral qui inspire la politique du ministère.

Pour l’UFAL, l’école doit d’abord former l’homme libre et le citoyen. Comme la liberté est impossible à l’ignorant, elle doit dispenser aux enfants, quelles que soient leurs origines, les savoirs émancipateurs (langue, littérature, mathématiques, physique, histoire, langues anciennes, etc.) qui lui permettrent d’exercer son jugement critique en même temps qu’ils le rendront apte à l’exercice d’un métier. Ces savoirs ne doivent pas être cloisonnés et morcelés : répartis en disciplines, mais articulés en une cohérence encyclopédique au vrai sens du terme, ils doivent être acquis progressivement et patiemment, selon un cheminement raisonné.

Le projet de réforme prévoit au contraire une instruction au rabais. La physique disparaîtrait du tronc commun obligatoire en seconde. Or à travers la physique l’élève prend conscience de la façon dont la raison, aidée des mathématiques, peut appréhender les lois de la nature. La suppression de la physique obligatoire est une prime accordée à l’irrationnel et aux pressions religieuses, surtout pour les élèves les plus fragiles.
De même, l’histoire cesserait d’être obligatoire en première et terminale, alors qu’elle est indispensable à la formation du citoyen.
Le ministre dément ces projets de suppression, mais un ballon d’essai a été lancé, auquel il est essentiel de réagir.

Pratiquement, le lycée modulaire semestriel signifie la complication des emplois du temps, du travail des enseignants, la réduction des conseils de classe à deux par an, donc moins de bilans sur le travail des élèves. En outre, le poste des professeurs dont la discipline ne figurera pas dans le tronc commun sera tributaire du succès qu'ils remporteront auprès des élèves. On expose ainsi l'enseignement aux phénomènes de modes, aux parcours pour initiés et au risque de la démagogie. En arrière-plan, c’est la redéfinition du service des enseignants, voués à des fonctions d’animateurs sociaux plus que de dispensateurs de savoirs.

Enfin, cette réforme rend l'avenir du baccalauréat très incertain : on voit mal comment Xavier Darcos pourra éviter d'introduire dans cet examen une dose importante de contrôle continu. Dire, comme il le fait, que « le bac pas le principal problème », c’est sous-entendre qu’il ne manquera pas de s’en occuper.

Ce qu’il faudrait faire :

En réalité, on sait très bien d’où viennent les difficultés des lycéens et des bacheliers à l’université : non pas d’un manque liberté de choix, mais du fait que l’enseignement dispensé en amont ne leur a pas donné les bases suffisantes ; cela en raison d’une politique menée depuis longtemps et qui, par touches successives, porte atteinte à l’efficacité de l’école républicaine :

Aujourd’hui le ministre prétend reconstruire en revenant à des programmes qui remettent à l’honneur le savoir. Mais c’est un pur effet d’annonce : à quoi servent des programmes ambitieux quand les horaires et même les structures ne sont plus là ?

Pendant que s’organise ainsi la faillite de l’enseignement public, les officines de soutien scolaire fleurissent, subventionnées par nos impôts, et l’école privée recueille les enfants dont les parents, même sans religion, veulent qu’ils étudient. C’est la « réforme de velours »[1] qui prépare la privatisation de l’école, en attendant la mainmise sur elle des pouvoirs religieux.

Notes

[1] Voir le livre Main basse sur l'école publique, par Eddy KHALDI et Muriel FITOUSSI: [charger le lien]

Voir cet article sur son site d'origine

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

2 - Un Sénat toujours dominé par la droite et discriminant envers les Françaises

Le Sénat persiste, depuis sa création, en 1795, dans le déni de représentation des poids démographique et politique respectifs des collectivités territoriales, dont il est censé être l’émanation. Ce déni est devenu flagrant, depuis les élections de 2004 et 2008, qui ont permis à la gauche de diriger 60 % des communes, 58 départements sur 102 et 20 régions sur 22.

La perpétuation de cette domination, depuis toujours ou souvent du Palais-Bourbon par la droite, est due au découpage des circonscriptions électorales et au scrutin mixte en vigueur dans ces élections.

En effet, ce découpage a été effectué de façon à permettre une sur-représentation des petites communes et des communes rurales dans le collège des grands électeurs. Et c’est justement ce collège, constitué des députés, des conseillers régionaux et généraux, et des délégués des Conseils municipaux (95%), qui élit les membres de la Seconde Chambre.

C’est ainsi qu’il n’a fallu, aux élections de 2002, que 37 242 habitants en Lozère pour élire un sénateur, mais a nécessité 314 280 habitants dans l’Hérault, soit 8 fois plus, pour élire le même nombre de sénateur. Autre exemple : sur 51 720 grands électeurs, 48 453 ont représenté les Conseils municipaux, lors du renouvellement partiel, du 21 septembre 2008.

Quant au mode électoral, la majorité des candidats sont élus ou réélus, selon le mode, nettement moins démocratique, du scrutin majoritaire uninominal à deux tours, appliqué dans les circonscriptions de moins de quatre sénateurs. Ce fut le cas de 74 sénateurs sur 114 candidats, lors de la dernière consultation électorale. Les 40 candidats restants, le furent à la proportionnelle dans les circonscriptions qui ont au moins quatre sénateurs.

A ces mécanismes iniques s’ajoutent la longue durée du mandat sénatorial, 9 ans, avec de surcroît un renouvellement par tiers tous les trois ans ; ce qui le met en décalage avec les changements qu’apportent les autres élections.

La gauche réclame donc la fixation du nombre de sièges par rapport au nombre d’habitants de chaque circonscription et la généralisation du scrutin à la proportionnelle. Mais la droite freine des quatre fers la suppression de ces deux principales anomalies, fort avantageuses pour elle. Elle a même forcé son propre gouvernement à retirer de son dernier projet de réforme constitutionnelle le principe d’arrêter le nombre de grands électeurs en fonction du nombre d’habitants de chaque circonscription.

Elle a toutefois fini par céder sur la réduction, à 6 ans, de la durée du mandat sénatorial, dont l’application intégrale, commencée en 2004, n’aura lieu qu’en 2011. Depuis 2004, l’U.M.P a perdu aussi la majorité absolue dans cette Chambre. Ce qui donne la possibilité à la gauche, de disposer d’une minorité de blocage, grâce à ses derniers gains de 21 sièges. Arrivée un peu plus tôt, cette victoire lui aurait permis par exemple d’empêcher le vote, à une voix près, de la réforme constitutionnelle effectuée, en juillet 2008, par le Parlement, réunis en congrès au palais de Versailles.

Il est une autre injustice d’ordre machiste, que le Sénat traîne les pieds à réparer : le nombre ridiculement bas de sénatrices, 22%. Ce chiffre, atteint seulement depuis le dernier renouvellement, s’explique avant tout par l’exemption du mode de scrutin majoritaire à deux tours de la réglementation relative à la parité hommes-femmes et à leur alternance, pour ce qui est des têtes de listes électorales. Il est dû également à l’absence de l’obligation d’alternance des deux sexes pour les têtes de listes électorales, dans le scrutin de liste à la proportionnellement, soumis à la loi sur la parité, adoptée en 2000.

Cette double absence, pénalisante pour les femmes, a fait que celles-ci soient presque systématiquement placées en position inéligible sur les listes électorales, comme ce fut encore le cas à l’occasion du dernier renouvellement de la Deuxième Chambre. C’est ainsi que 74% des têtes de listes ont été des hommes dans le premier mode de scrutin et 91,22 % dans le second. Conséquence : 7 femmes (9,5%) seulement ont été élues sur les 74 sièges à pourvoir par le premier mode de scrutin, et 11 femmes (27,5%) seulement sur les 40 sièges à pourvoir, à partir du second mode de scrutin.

Sur ce plan, la droite s’est montrée beaucoup plus discriminante que la gauche. Elle n’a eu que 5 élus femmes (10,6%) contre 41 élus hommes, tandis que la gauche a eu 13 élus femmes (21,3%) contre 48 élus hommes. Pour le moment, seul le Groupe communiste et républicain, a atteint, avec 12 sénatrices et 11 sénateurs, cette parité. Ce qui est un fait unique dans les annales de toutes les instances électives républicaines, depuis la Révolution.

L’Observatoire de la parité entre les hommes et les femmes n’a pas manqué de souligner la démarche exemplaire de ce groupe parlementaire. Il a également demandé le « durcissement » de la parité, ainsi que la généralisation du scrutin de liste à la proportionnelle.

 

Sources :

Hakim Arabdiou

3 - Le gouvernement doit baisser les tarifs gaz au 1er novembre !

Alors que l’augmentation du prix du gaz avait été justifiée, par Gaz de France et les pouvoirs publics, par l’augmentation du prix du pétrole, la baisse significative de celui-ci depuis le mois de juillet, pour revenir au même niveau que celui de la fin 2007, doit provoquer une baisse significative du prix du gaz au 1er novembre 2008.

Les trois augmentations de 2008, au 1er janvier : 4 %, au 1er mai : 5,5 % et au 1er août : 5 % ont alourdi la charge des consommateurs. La CGT a estimé qu’il s’agissait d’une anticipation injustifiée de la hausse des cours d’approvisionnement.

En effet, les résultats de Gaz de France au 30 septembre font apparaître une forte croissance de la marge sur le segment Achat/Vente montrant, à l’évidence, que le niveau d’augmentation de tarifs est supérieur à la répercussion des coûts d’approvisionnement.

La progression de la marge entre 2004 et 2007 représente une ponction supplémentaire de 1,3 milliard d’euros sur les consommateurs. Ainsi, alors que l’entreprise indiquait vendre à perte en 2006, elle a fait, la même année, un résultat historique de 2,3 milliards d’euros, dépassant les prévisions de 15 % et doublant en deux ans. Le résultat 2007 a progressé de nouveau de 8 %. Enfin, le nouveau Groupe GDF - SUEZ a affiché un résultat à fin juin 2008 en hausse de 14%.

Ces résultats considérables de l’entreprise récemment privatisée GDF – SUEZ, obtenus grâce à ces augmentations de tarifs, vont être versés aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachat d’actions pour un montant de près de 5 milliards d’euros (1,2 sur résultats de 2007, 1,8 par dividendes exceptionnels et 2 par rachat d’actions en 2008).

La CGT demande que soit décidée une baisse des tarifs au 1er novembre et que soit créée une commission regroupant les élus, les salariés et les consommateurs permettant une transparence des tarifs qui doivent être basés sur l’évolution du coût d’approvisionnement réel du gaz.

La CGT s’étonne que le contrat de service public 2008/2010, définissant entre autres les modalités d’évolution du prix du gaz, ne soit pas encore mis en débat.

L’Etat doit jouer son rôle de puissance publique et imposer une baisse des tarifs du gaz.

La CGT Mines-Energie

5 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Film : Dernier maquis

Le film, Dernier Maquis, de Rabah Ameur-Zaïmèche, qui sera projeté en salle, en France, à partir du 22 octobre prochain, est une dénonciation de l’instrumentalisation du communautarisme religieux et ethnique dans le monde du travail pour empêcher la solidarité de classes entre travailleurs. C’est ainsi qu’un patron, de confession musulmane (rôle joué par le réalisateur) d’une usine de réparation de palettes en bois et de transport en camions, situées dans une zone industrielle de la banlieue parisienne, ouvre de son propre chef une mosquée (en fait une mossalla, une salle de prière) à ses ouvriers au sein même de l’usine et désigne un imam (le guide de la prière) parmi eux.

Si la mise à leur disposition de ce lieu de culte leur a plu, une partie d’entre eux ne conteste pas moins le principe de désignation unilatérale d’un imam, sans la choura, sans les avoir consultés, comme le stipule l’islam. Une autre partie du personnel prend cependant la défense de l’imam ; ce qui a provoqué la division du collectif de travail. Les contestataires décident alors de faire la prière dans un autre lieu de l’usine.

Le réalisateur explique cette scène en ces termes : « … (elle) est importante parce que cette question-là, celle de la désignation de l’imam, est historiquement capitale : après la disparition du Prophète, c’est devenu un problème central, un motif de déchirement. Ce qui m’intéresse, c’est de montrer cette controverse aujourd’hui en France, dans une zone industrielle de la région parisienne, avec des ouvriers et un patron au caractère prosélyte ; et ce que cela déchaîne dans leurs rapports et leurs aspirations. »[1]

Ameur-Zaïmèche fait allusion à l’affrontement, qui a suivi à la mort de Mohammed, le prophète des musulmans, pour la prise de pouvoir de la oumma (communauté) musulmane. Cet affrontement, qui constitue la genèse du chi’isme, a eu lieu entre trois clans : les ançars (partisans) ou médinois (habitants de Médine), les mouhadjiroune (les émigrés de la Mecque vers Médine, et partisans historiques du prophète Mohammed) et ehl el Beit (la famille dre celui-ci).

Il reproche aussi au patron d’accomplir des « hassanates », des bonnes actions devant Dieu sur leurs dos, alors qu’il ne leur « paie pas ce qu’il leur doit », c’est-à-dire la totalité des heures supplémentaires qu’ils ont effectuées. Bref ! il lui reproche son hypocrisie.

Mais pour le patron, l’accomplissement de ces bonnes actions ne sont qu’un moyen pour endormir la prise conscience par les travailleurs de leurs droits et surtout de la force que constitue leur unité, en se présentant à leurs yeux, comme un bon musulman, et à ce titre incapable de les spolier.

Il essaie également d’atomiser le collectif du travail en négociant séparément avec certains ouvriers et pas d’autres. Aussi, emmène-t-il le chef du « village » des ouvriers d’Afrique subsaharienne, dans un coin de l’usine, bien à l’abri des regards, et tente de lui faire accepter, au nom des autres, l’octroi d’une prime forfaitaire au lieu et place d’un salaire décent ; ce que le patron reconnaît de lui-même ne pas pouvoir leur attribuer, au risque de réduire la plus-value qu’il leur extorque.

Cette division du collectif apparaît dans toute son ampleur, quand les ouvriers- mécaniciens, se sont mis en grève pour empêcher leur licenciement économique par le patron, parce qu’ils ne marchent dans ses combines ; et que leurs camarades de l’usine des palettes refusent violemment de se solidariser avec eux.

Rabah Ameur-Zaïmeche, français d’origine algérienne, arrive en France à l’âge de deux ans. Il grandit dans la cité des Bosquets à Montfermeil, en banlieue parisienne. Il fit des études en sciences humaines et fonde sa propre société de produit cinématographique. Il a produit auparavant deux films de fiction : Wesh Wesh Qu’est-ce qui se passe ? en 2002 et Bled Number One, en 2006.

Notes

[1] Interview donnée par le réalisateur à la 4me Quinzaine des réalisateurs de Festival de Cannes, 2008

Hakim Arabdiou

2 - Georges Gastaud, Sagesse de la Révolution

Les idéocrates du capitalisme prétendument triomphant somment les révolutionnaires de « s’assagir ».
Et si, à l’heure où « l’exterminisme » devient le « stade suprême du capitalisme » (militairement, socialement, écologiquement...), l’heure venait tout au contraire de « révolutionner la sagesse » ?

Dans les essais qui composent cet ouvrage, Georges Gastaud (professeur de philosophie et militant) et Marion Gandiglio, syndicaliste, professeur de philosophie, passent au crible de la dialectique matérialiste et de leur expérience personnelle et militante, différentes questions « existentielles » : sens de la vie et sens de l’histoire, psychanalyse de la contre-révolution, désir d’enfanter, salut et damnation, individualisme et collectivisme, apport des sagesses antiques, critique du « magisme », rapport entre pessimisme et optimisme historique (« Cassandre et Prométhée »), critique du « fascynisme », etc.

Ou comment les enjeux les plus apparemment intimes peuvent-ils être pensés, et surtout agis, politiquement.

Georges Gastaud a déjà publié au Temps des Cerises : Mondialisation capitaliste et projet communiste, et Lettre ouverte aux bons Français.

 

18 €
format 12 x 17 cm
278 pages
ISBN : 978-2-84109-676-3
contact@letempsdescerises.net

Nicolas Pomiès

6 - courrier des lecteurs

1 - Laïcité, Subprimes à la française, et la crise...

Laïcité?

A l'heure où les caisses de l'Etat sont vides, je suis surpris de constater qu'en violation manifeste de la loi du 9 décembre 1905 il se trouve un député capable de trouver des sous pour rénover le chauffage d'une église ! Les pauvres qui auront froid cet hiver n'auront qu'à aller se réchauffer dans l'église catholique et romaine de cette petite ville franc comtoise. Quoi ? C'est impossible ? Ah oui, c'est vrai, les églises sont fermées en dehors des cultes. Bon, alors ils n'auront qu'à faire du jogging, comme ça ils seront pauvres, ça oui, mais au moins en bonne santé...

Etonnant, non ?!

Salutations Laïques et Républicaines,

SW

 

les subprimes arrivent en France !

On croit rêver...
Sarko en avait fait une rengaine pendant sa campagne : la solution pour l'accession au logement, c'est le crédit hypothécaire ! On aurait pu penser que face à ce qui est en train de se passer, l'idée avait été mises aux oubliettes, et bien non ! Le Conseil d'Analyse Economique (qui dépend du 1er ministre) [fait paraître aujourd'hui un rapport préconnisant le recours au crédit hypothécaire avec titrisation bancaire comme outil de développement du marché immobilier|http://www.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20081009/1104746_cae_rapport_logement.pdf], bref, des subprimes à la française !!

@+ CG

 

Le temps présent déverse son lot d'insanités...

Les crises les récessions les guerres ont un dénominateur commun qui est l'appauvrissement des uns pour permettre l'enrichissement des autres...

Je formule un souhait qui est de voir le mécontentement du peuple américain se propager.

Quelle est la goute qui va faire déborder le vase ? Le ras le bol devant la nationalisation des pertes faisant toujours suite à la dénationalisation des profits... exemple la nationalisation d'une banque publique.

cette même banque devenue privée fait de mauvaises affaires... Il ne s agit pas d'une fiction !

Et se voit renflouée par de l'argent publique. La fiction peut s'imaginer à la poste "banque postale".

Amitiés laïques,

Jacques Delémontez

ReSPUBLICA

Agenda

vendredi 24 - dimanche 26 octobre 08

11° Rencontre de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

Premier rassemblement: parking près du rond-point Jean Monnet (2° rond-point en venant de la N137)
Luçon (Vendée)

Journées d’Octobre - Etape de Luçon - 24 octobre 2008
&
11° Rencontre de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité à LUÇON (85-Vendée) les 25 & 26 Octobre 20O8

VENDREDI : 24 OCTOBRE

Puis repas avec les comités et les personnes qui hébergent. Pour les personnes en plus (ni congressistes, ni celles qui hébergent) mais désirant prendre part aux repas, il sera demandé une participation de 10€ et de réserver à l'avance - svp, merci.

SAMEDI 25 OCTOBRE

DIMANCHE 26 OCTOBRE

 

Réservation : par mail, par téléphone : 02.51.27.91.16 ou 09.52.85.62.50 Mme jacqueline Calige, par courrier : ADSP, forum des associations, 42 rue du Président de Gaulle, 85400 LUÇON

vendredi 24 - samedi 25 octobre 08

Conférence-débat sur la comparaison de la gestion publique et privée de l’eau

Centre culturel de la Bonne Fontaine
à Forcalquier

Attac-04, association d’éducation populaire reconnue d’utilité publique, s’intéresse depuis longtemps aux questions liées à l’eau. Bien commun de l’humanité, l’eau potable, et son assainissement, sont en passe de devenir des enjeux planétaires majeurs. Notre département, avec ses spécificités géographique, climatique et géologique, est largement concerné par ces questions.

C’est dans ce cadre qu’avec le soutien du Conseil général des Alpes de Hte Provence, la mairie de Forcalquier et de l’association Convergence 04 pour la défense et la promotion des services publics, nous organisons les 24 et 25 octobre prochains deux journées sur l’eau.

Le vendredi 24 Octobre, se tiendra une conférence-débat sur la comparaison de la gestion publique et privée de l’eau. Cette conférence sera animée par Marc Laimé, sociologue, journaliste (Monde Diplomatique, Canard Enchaîné) et spécialiste de l’eau. Elle aura lieu à 18h 45 au Centre culturel de la Bonne Fontaine à Forcalquier.

Le samedi 25 Octobre nous organisons une journée de formation destinée aux élus et aux citoyens, qui se tiendra également à la Bonne Fontaine à Forcalquier. Elle sera déclinée en deux ateliers :

Entre les deux ateliers, un repas froid sera servi, nous passerons un chapeau pour en amortir les frais. Nous vous invitons donc à ces manifestations, ainsi que l’ensemble de votre conseil municipal, à qui nous vous demandons de bien vouloir transmettre ce courrier. Nous demandons à tous ceux qui souhaitent participer aux ateliers du samedi de bien vouloir remplir le bulletin d’inscription ci-dessous et nous le renvoyer à l’adresse ci-dessus.
Pour Attac-04, le Président, Jacques Lombard

Bulletin d’inscription

NOM : …………………………….Prénom : ……………………Tél :……………………

Commune : ……………………………. Courriel : ……………………………………….

Je participerai : □ à l’atelier du matin

□ au repas

□ à l’atelier de l’après-midi

samedi 25 octobre 2008, 09:30

Comment promouvoir la laïcité en Europe?

Temple Arthur Groussier
Grand Orient De France
16 rue Cadet 75009 Paris

Réunion publique de 9H30 à 16H30

Avec Catherine Kintzler, Caroline Fourest,
et des responsables d’Obédiences et de Loges maçonniques européennes

En présence de
Pierre Lambicchi, Grand Maître du Grand Orient de France,

vendredi 31 octobre - lundi 3 novembre 08

Vivre la diversité culturelle !?

à Ferrières
Province de Liège, Communauté française de Belgique

Vivre la diversité culturelle !?
48e université de Peuple et Culture

Les Universités de Peuple & Culture offrent un cadre privilégié à celles et ceux qui prennent part à la construction d’une vie démocratique. Elles invitent à des approfondissements méthodologiques, à partir d’expertises et de recherches menées en commun. Suscitant la curiosité pour des approches novatrices, elles éclairent les choix pour des actions futures.

Point d’orgue d’un cycle qui a déjà permis d’aborder la mixité sociale, les inégalités et la laïcité, l’Université de Peuple & Culture 2008 se consacre à la diversité culturelle.

Fait nouveau : elle est organisée en coopération avec Peuple & Culture Wallonie-Bruxelles et l’Université Populaire de la Province de Liège. Elle se tient à Ferrières, dans une région où l’éducation permanente et l’action culturelle représentent un enjeu crucial en termes d’autonomie et de responsabilisation éthique.

A un moment où l’Union Européenne, qui se préoccupe du dialogue interculturel, dans le prolongement de la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, tente néanmoins de mettre en place un plan draconien de refoulement des étrangers, de nombreuses interrogations se posent

Du 31 octobre au 3 novembre 2008, un programme de 4 jours alterne des interventions sur l’égalité des chances, les droits culturels et l’engagement citoyen avec de nombreux ateliers de réflexion et de production.

Des café-débats, des spectacles, des jeux, des ciné-débats, des animations philo pour les enfants, des visites… prolongent et accompagnent, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, des travaux ouverts sur des perspectives de changement.

Pour plus de renseignements, pour demander le programme complet ou pour vous inscrire à la 48e université de Peuple & Culture, merci de nous contacter par mail ou par téléphone:

Université Populaire
nancy.hardy@pac-g.be
04 36 52 871 - 04 76 22 89 46

Avec le soutien :

Voir l'agenda complet en ligne

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