Des difficultés pour lire cette lettre ? Cliquez ici : lettre en ligne - Pour vous désabonner, ici : désinscrire

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°599 - mardi 30 septembre 2008

Envoyé à 38401 courriels inscrits

Mode d'emploi:

Adhésion de soutien:
Bien que le journal électronique soit rédigé par des contributeurs non rémunérés, nous devons faire face à des frais (notamment informatique). C'est pour cela que votre aide financière est la bienvenue pour nous permettre de continuer à vous informer sur les combats de la Gauche Républicaine et Laïque. Pour ce faire vous pouvez faire une adhésion de soutien en vous inspirant du barème ci-après et en nous envoyant sur papier libre vos Noms, Prénoms, Adresse et courriel à :

Les Amis de ReSPUBLICA
27, rue de la Réunion
75 020 PARIS

Barème indicatif :
Chômeurs, RMIstes, Etudiants: 10 euros
SMIC et au-delà: entre 25 euros et 100 euros

1 - chronique d'Evariste

1 - Les militants de gauche doivent rassembler leurs forces

La poste : investissement des individus-citoyens depuis des décennies représente des infrastructures, des fichiers de données, des usages, du savoir faire dans les gestes et compétences des agents. Autant dire : une mine que les actionnaires ont soif d’exploiter pour leur propre compte. EDF, France Télécom, GDF, aujourd’hui la Poste, et demain la SNCF ou la RATP, la chanson est connue d’avance, constamment jouée sur le même air, seules les paroles et le chanteur diffèrent sur le petit écran.
A coté de cela, la dérive financière se poursuit. A elle seule, elle met en évidence le gouffre d’irréalisme qui fonde la logique du libéralisme anglo-saxon. Car le libéral est un être qui se moque de la réalité, de la matérialité des choses. Seul compte le profit, l’accumulation compulsive de valeurs au détriment de tout le reste : les vies humaines, la santé, l’alimentation, l’éducation, l’environnement. Rien n’a de prix à ses yeux si ce n’est la valeur sonnante et trébuchante.
Le prix de cette maladie mentale est connue : la ruine de la Poste, son démantèlement, sa division en sous unité, la perte de fiabilité, les prix en hausse et une efficacité réduite. Et pourtant, malgré toutes ces réalités connues, les libéraux arrivent à imposer leur système branlant.

L’abrutissement culturel crée des individus passifs

La communication et surtout la saturation des esprits sont les clés qui permettent de comprendre comment les libéraux arrivent à imposer un tel système malgré les dégâts humains qui ne cessent de croître. Un individu-citoyen est une personne instruite, mature et dotée d’un minimum de capacité d’analyse et de sens critique s’appuyant sur son vécu. Le libéralisme anglo-saxon emploie donc des moyens colossaux pour abrutir les individus-citoyens, les submerger sous une masse d’inepties contre-nature et fausses.
Exemples : la privatisation va faire baisser les prix, les hôpitaux doivent être rentables, l’ouverture du capital ne veut pas dire privatisation, compétitivité signifie un gain en efficacité et en performance, etc.
Mais si l’offensive ne portait que sur les points sociaux et économiques, les individus-citoyens garderaient suffisamment de repères éthiques et culturels pour réagir : la résistance s’organiserait et le soutien serait toujours au rendez vous. L’offensive médiatique a donc pour but de détruire par la saturation tous les repères qui permettent au Pacte Républicain d’être un référent. Les valeurs républicaines (solidarité, courage, éducation, laïcité, savoir, droit au bonheur) sont des points que le libéralisme anglo-saxon doit réduire à néant pour s’imposer « naturellement » dans les esprits.

Par exemple, la solidarité repose sur la confiance en l’autre. L’autre n’est pas un ennemi, ni une personne dangereuse « a priori ». L’autre est une personne comme moi, qui me veut du bien et est prête à coopérer avec moi au sein du Pacte Républicain pour un cadre de vie meilleur. La propagande libérale impose donc – y compris par les séries télévisées ! – que l’autre est « a priori » un danger, un être détraqué, un malade qui peut sortir une arme et agresser n’importe qui (c’est à dire : moi !).
Et c’est ainsi pour tout :
Le chômeur qui ne trouve pas de travail ? Une personne fainéante, qui triche, vit au crochet des autres, et qui ment.
Le professeur qui réclame des moyens pour correctement accomplir sa tâche ? Une personne qui ne travaille que 18 h par semaine et qui ferait mieux de se taire.
Le médecin qui réclame des moyens pour l’hôpital ? Une personne qui doit rendre des comptes sur le nombre de personnes qu’il soigne par heure et que l’on peut traîner en justice.
Le fonctionnaire qui touche un salaire de misère ? Un odieux privilégié qui ne fait que glander !
L’agent de la RATP qui fait grève parce qu’il n’a plus les moyens de convoyer les usagers en toute sécurité ? Un emmerdeur qui ne pense qu’à rien faire et prend plaisir à bloquer les honnêtes gens qui, eux, vont travailler.
Partout le but est d’anéantir la pensée critique en installant un climat de méfiance, de répugnance et de défiance entre les individus-citoyens qui partagent pourtant le même sort. Partout, le fondement de cette propagande ne se concentre pas sur les mesures économiques ou sociales, cette propagande vise nos valeurs : c’est à dire nos repères, nos «  a priori sur ce qui nous entoure  ».
En saturant l’esprit des gens en inepties et contre-vérités, le libéralisme anglo-saxon parvient à 3 résultats majeurs :

  1. Il ruine la capacité à se souder (et par là empêche toutes formes de soutien entre les personnes)
  2. Il installe un climat de peur (il peut donc justifier toute politique de répression)
  3. Il détruit les capacités créatrices des personnes (et par là l’inventivité et le rêve en matière de projets pour l’individu et la société).

Les instruments principaux sont la télévision – présente jusque dans les chambres des enfants ! – les radios de l’information, et partout la publicité qui distribue des modèles d’existences vulgaires et superficielles.

Lutter passe par un engagement personnel

Impossible de combattre un tel système par l’attitude du « pied sur le frein », et simplement tenter d’entraver les réformes libérales ne peut pas être un modèle politique pour le peuple de gauche. L’esprit de gauche est avant tout un « positif », une audace, un « plus » hérité directement de 1789. Parce que la gauche n’a plus de projet alternatif global pour l’individu et la société, parce qu’elle ne se contente que de freiner ou d’entraver la libéralisation, elle va vers la superficialité d’un NPA, vers l’isolement et l’errance d’un PCF ou la droitisation d’un PS.
De fait, il est temps de militer autour de soi pour renverser les vieilles lunes. S’arracher d’un parti, faire plier un dirigeant sectaire, tenter l’audace d’une nouvelle voie, tout cela, soyons-en assuré, n’est pas à attendre de leader chenus. Les militants, de partis ou d’associations, doivent prendre conscience de leurs forces, pousser partout où cela est possible pour l’ouverture d’un front unique qui soit réellement et effectivement de gauche. La pétition de Respublica n’est pas un engagement d’appareil, elle est avant tout un engagement personnel et intime sur le fait qu’une autre gauche est possible ; qu’une gauche de gauche, républicaine, laïque et écologique peut proposer un modèle social et individuel alternatif sur lequel construire un avenir. La force de la vraie gauche a toujours été de savoir saisir les occasions. Le référendum de 2005 en fut une. Nous ne devons pas rater celle-ci qui s’offre à nous : nous devons constituer ce front unitaire pour les élections européennes.

Lutter passe par un projet global

la lutte politique et associative n’est rien si elle n’a aucun projet novateur à porter auprès des gens. A n’avoir plus de proposition forte et audacieuse, l’ancienne gauche est devenue gestionnaire. Nul projet global capable de faire rêver. Nulle figure d’un individu-citoyen capable d’être à la fois une icône et un repère identitaire fort pour construire ensemble le Pacte Républicain.
A l’heure actuelle, nous savons peu de chose de ce projet. Nous savons toutefois que l’analyse marxiste sur le plan économique est plus que jamais de rigueur. Nous savons aussi que les théories sur l’individu en tant qu’élément fondateur de la société sont absolument nécessaires pour asseoir politiquement le libre usage de soi, la laïcité, la richesse intime, le droit au bonheur et la paix qui constituent tous le but ultime de la gauche de gauche. C’est parce que cette double construction théorique, sociale et individuelle, sera en marche que la revendication politique sera à nouveau possible. Pour militer, il faut un projet fondateur.

Peut-être par hasard, peut être à cause de l’air du temps, Alain Badiou nous a proposé un trait fondamental de l’individu-citoyen qui marque la résolution de ne plus subir, de ne plus collaborer, de refuser le libre déroulement du libéralisme : le courage. Assurément, parmi les fondations d’une théorie de l’individualisme républicain se trouvera le courage comme valeur phare à opposer à la peur que le libéralisme distille dans les têtes des personnes qu’il veut crétiniser pour les soumettre.
Vanter le courage et l’audace, vanter le refus de collaborer au libéralisme, camper la noblesse de cœur contre la propagande de la peur, voilà cher citoyen matière à militer en toute occasion et avec fierté.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - Appel à la constitution de listes communes pour que le non de gauche soit représenté au prochain parlement européen

Signer cet appel

 

Nous, signataires de cet appel, sommes des citoyens de gauche, partisans d'une Europe sociale qui protège les peuples. Face au Traité Constitutionnel Européen qui entérinait le dogme du libéralisme économique, nous avons mené campagne et voté non au référendum du 29 mai 2005. Nous représentons 31,3 % des suffrages qui se sont exprimés lors de ce scrutin.

Nous sommes aujourd'hui inquiets : alors que ce désir d'une véritable Europe sociale est la plus importante force d'opinion qui se soit exprimée en mai 2005, il y a fort à craindre qu'elle ne soit pas représentée au parlement européen qui sera élu lors des prochaines européennes en Juin 2009.

La tentative de rassemblement des collectifs du 29 Mai, fin 2006, a été un échec : elle nécessitait en effet la désignation d'un candidat unique pour l'ensemble des tendances de notre front. La conséquence de cet échec a été l'absence de traduction politique à la hauteur de notre mouvement : les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle soutiennent la construction libérale de l'Europe. Pire ! Le 4 février 2008, loin d'entériner le résultat du référendum, Nicolas Sarkozy et les parlementaires soutenant l'Europe libérale bafouent la souveraineté populaire en adoptant un traité identique sous une forme prétendument « simplifiée ».

Nous ne voulons pas ajouter à ce déni de démocratie une absence de représentation au parlement européen à l'issu des élections européennes de Juin 2009.

Rappelons les faits :

Pour le scrutin des européennes de Juin 2009, la France sera divisée en 8 grandes circonscriptions où il faudra déposer des listes de candidats. Le nombre de sièges par circonscription, fixé par le décret n°2004-396 du 6 mai 2004, est de 12 pour le Nord-ouest, 10 pour l'Ouest, 10 pour l'Est, 10 pour le Sud-ouest, 6 pour le Massif central-Centre, 13 pour le Sud-est, 14 pour l'Ile-de-France et 3 pour l'Outre mer. Soit un total de 78 sièges de députés européens pour la France.

Il se trouve que les élections européennes sont des élections proportionnelles à seuil. Ce qui veut dire que Les candidats ne peuvent espérer obtenir un siège s'ils ne franchissent pas la barre fatidique des 5 %.
Mais ce n'est pas tout. Ces élections sont aussi des élections à la proportionnelle. Ce qui veut dire que le nombre de sièges obtenus dépendra du nombre des votes exprimés en fonction du nombre de sièges disponibles dans une circonscription. Il y a donc un second seuil qui dépend, quant à lui, du calcul de proportionnalité. Ce pourcentage minimum de voix nécessaires pour espérer obtenir un seul siège varie de 7% des suffrages dans la circonscription d'île de France, à plus de 9% dans celle du Massif central-Centre !
Pour exemple : dans le Massif central-Centre, lors des dernières européennes en 2004, la dernière liste a avoir obtenu un unique siège avait reçu 9,96 % des suffrages exprimés. Sur les 18 listes présentées, seules trois ont obtenu des sièges !
Or, aux présidentielles, les résultats obtenus par les candidats dispersés, défendant le non au TCE, sont, à gauche, de 4,1 % pour la LCR, 1,9% pour le PCF, 1,3% pour José Bové et LO et 0,3% pour M. Schivardi. Les conclusions sont implacables : aucune des formations politiques défendant l'Europe sociale n'est en mesure d'obtenir le moindre siège aux prochaines européennes si la dispersion est encore de mise.

Que les candidats représentant le non de gauche fassent ce rapide calcul : ils s'apercevront très vite que désunis, ils n'ont aucune chance. Tout le monde sera perdant, alors que rassemblés au sein de listes communes, 31,3 % des suffrages correspond à un minimum de 24 sièges de députés sur les 78 auxquels la France a droit.

Notre appel n'est pas un énième appel à la recomposition des partis politiques de gauche. Sa finalité est beaucoup plus modeste : il s'agit d'un appel à représenter l'Europe sociale dans les instances européennes. Comme toute force d'opinion, nous avons le droit d'être représentés au niveau européen ! Nous appelons solennellement toutes les forces politiques qui, en mai 2005, ont dit non au TCE et oui à l'Europe sociale de constituer dès à présent des listes communes que nous pourrons défendre comme nous l'avons fait lors que la campagne de 2005.

Nous demandons la formation d'un front unitaire entre toutes les tendances politiques qui ont mené conjointement la grande campagne populaire face au TCE et aux défenseurs de l'Europe Libérale. Le peuple du non de gauche ne peut accepter l'idée qu'il ne sera pas représenté au prochain parlement européen alors que le non au TCE l'a emporté et que ce non était majoritairement un non de gauche !

 

Signer cet appel

ReSPUBLICA

2 - La farce de Sarkozy

« La voie étroite de Nicolas Sarkozy pour réformer le capitalisme » minaude le journal « Le monde » On se pince. Sarkozy anti capitaliste! Quelle farce! Et depuis, ses gesticulations tournent en boucle. Mais ce qu’il dit n’a pas de sens. La crise du capitalisme n’est pas une crise morale. Dans cette note je parle de cela du traité de Lisbonne et du congrès socialiste.

La cause de la crise n’est pas dans la voracité des traders mais dans le système qui a non seulement permis mais encouragé leur activité. C’est d’ailleurs pourquoi l’idée de les punir est absurde. Ces gens n’ont pas agit contre la loi mais avec elle. D’ailleurs les lois ont été modifiées sans trêve pour leur convenir et faciliter leur travail. Tous les compartiments de l’activité économique ont été mis au diapason. Tous sans exception et chaque jour davantage. C’est ce qu’on appelle « la réforme » ou « la modernisation » depuis des années et des années. La financiarisation du capitalisme n’est pas un accident du capitalisme mais l’état naturel de son nouvel âge depuis bientôt au moins vingt ans. Déréglementation, dérégulation, flexibilité sont les maitres mots des politiques des programmes de droite et des sociaux libéraux pendant toute cette période. Et cela, Sarkozy ne propose pas de l’arrêter un instant. Ni une semaine, un jour, une seconde. A l’inverse. Il dit que la crise ne doit pas ralentir la réforme mais au contraire l’approfondir. Lui et les autres ont compris qu’il faut donner l’impression que tout va changer pour que tout dure comme avant. Vieille tactique des puissants lorsque leurs turpitudes sont devenues trop visibles ou qu’elles ont créé trop de dégâts. Comme il est triste de voir se réaliser nos pires prédictions. Voyez par exemple les fameuses retraites par capitalisation! Des millions de gens ont d’ors et déjà perdu des années de travail, d’économie et d’efforts. Ils seront pauvres jusqu’à leur dernier souffle. Ou sont les coupables? Tous ceux qui ont fait taire nos voix, brocardé nos porte paroles et déversé des millions en publicité et pot de vin pour obtenir des législations qui permettent l’installation de ces fonds partout dans le monde. Ce sont les hommes politiques de droite et de gauche, les journalistes de tous poils à la Charles Sylvestre qui ont des années durant été les griots du système. Ils ne seront pas punis par Sarkozy. Ni par personne. Et voila le point qui compte. Combien de temps pour que la prise de conscience de cette impunité gagne du terrain ? Selon moi, après bien d’autres, tout ceci ne fait que commencer. Une nouvelle période s’ouvre, très dangereuse pour la paix et la démocratie si l’on se réfère à ce qu’a montré l’histoire dans des situations comparable. C’est ça aussi la nouveauté: plus le monde change plus il ressemble au passé… Mais il y a un absent de taille: un projet et un programme alternatif. Le communisme est rayé de la carte, le socialisme « démocratique » est domestiqué. Le monde du travail est donc sans voix politique. En France, les commentaires des portes parole du PS sont aussi creux qu’éloquents. Ils ne peuvent naturellement pas dénoncer le système: ils viennent juste d’annoncer partout avec leur déclaration de principe qu’ils y sont ralliés. Donc ils politicaillent: « Sarkozy peut pas dire que tout est de la faute de la crise parce que c’est aussi de sa faute! » Nannanère! Nannanère! Et au passage un peu de sauce social libérale: Michel Sapin reproche à Sarkozy le déficit excessif du budget de l’Etat et la perte de compétitivité des entreprises! Mais le plus « perché », comme on dit à Marseille, c’est encore une fois ce pauvre Rocard. Il déclare dans « le Parisien » de ce 26 septembre que Sarkozy est le représentant d’une droite « réformatrice et intelligente » jusqu’au point où si « des hommes politiques de droite se rendent compte qu’il ya une erreur d’aiguillage du capitalisme cela n’en fait pas des hommes de gauche pour autant mais cela rend des convergences possibles ». Avec de tels ennemis, le capitalisme financier n’a pas besoin d’amis.

DE LA SUITE DANS LES IDÉES

On aurait tort de croire que la crise financière abat seulement le château de carte du capital fictif. Ou qu’elle ridiculise seulement les politiciens de village qui ont couru derrière les compliments des puissants et des gavés. Elle fiche aussi par terre ce qui reste de boniments en faveur du lamentable traité de Lisbonne dont Nicolas Sarkozy oublie de parler dans ses tirades de nouveau guévariste. Il sera bon de l’y ramener ainsi que tous les euros béats de droite et de gauche qui s’y sont raccrochés comme à une bouée de sauvetage depuis la noyade du traité constitutionnel dans l’océan du vote populaire. Si ces beaux parleurs lisent au moins une fois dans leur vie le texte auquel ils adhérent ils découvriront le genre d’Europe protectrice qu’ils ont mis en place. Par exemple à l’article 56 du nouveau Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui reprend exactement l’article III-156 de feu la prétendue Constitution européenne. Lisez, lisez, brave gens: « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites » Pas de barrage contre l’argent fou, les flots de placements toxiques, les brassées de titres pourris. C’est interdit de s’en protéger! La belle Europe que voila! Et comme si ça ne suffisait pas le même article prévoit que « toutes les restrictions aux paiements entre les Etats membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites. » Succursales et agents double sont donc autorisés à puiser à pleine main dans les caisses européennes pour nourrir les comptes bancales d’outre atlantique. Mille mercis au grand prévoyant Nicolas Sarkozy, auteur parait-il de ce texte « simplifié ». Sera-t-il sanctionné? Mille bravos aux zozos du PS, des verts et des radicaux de gauche qui ont permis par leur vote complices au congrès du parlement que ce texte soit approuvé. Ceux là ou sont-ils passé? On n’entend pas leur voix ni leur trémolos européiste ni leur tirade contre les « xénophobes nonistes ». Seront-ils sanctionnés. Et quand ils vont venir faire leurs tirades anti-capitalistes pour se mettre à la mode du jour se souviendront-ils du mal qu’ils ont déjà fait en tant qu’apologiste du traité de Lisbonne? Lequel de mes lecteurs veut bien publier ici de nouveau la liste de ceux qui ont voté oui à la réforme de la Constitution a Versailles pour rendre ce mauvais coup possible! Évidemment ça vaudra la peine de voir qui signe quelle motion au congrès du PS parmi eux. Car ce ne sera pas un bon signe de lucidité politique.

UN FAIT HISTORIQUE

Voila qui m’amène jusqu’à la porte du congrès socialiste. Je rappelle à mes lecteurs intéressés par le détail de ce sujets et ses rebondissements qu’ils peuvent avoir des nouvelles à tout instant sur ce thème en se rendant sur le blog du courant auquel je participe : « Trait d’union » et dont la responsable est Pascale Le Néouannic conseillère régionale d’ile de France. « Trait d’union aujourd’hui, c’est un plancher de huit mille voix, une présence dans quatre vingt cinq départements, cinq membres au bureau national du PS, vingt dans les instances nationales de ce parti, près de cent cinquante secrétaires de sections, trente maires, autant de conseillers généraux, et ainsi de suite ». Mais c’est aussi et de bien des façons une force en suspend. Des centaines de ses membres considèrent que c’est sans doute leur dernier congrès si rien ne change au PS. Si nous n’avions pas fait la motion commune de la gauche du parti je pense que nombreux auraient été ceux qui n’auraient même pas attendu le congrès pour jeter l’éponge. C’est pourquoi l’accord pour la motion commune a pu se faire sans difficulté de ce côté et que les conditions de la cuisine interne qui l’on accompagné ont été si vite réglées. Une fois Hamon et Emmanuelli bien convaincus que rien de cohérent ne pouvait se faire à cette étape avec Martine Aubry, nous étions partisans sans préalable de la motion commune. Ce qui s’est fait. Le dépôt d’une motion commune de toute la gauche du parti est un évènement historique. C’est la première fois depuis trente ans que cette branche du socialisme se présente unie aux suffrages des militants. En plaçant un homme de 41 ans, ancien premier secrétaire du MJS, à la fois moderne par son âge et traditionnel par son parcours, comme premier signataire et candidat au poste de premier secrétaire nous avons aussi donné un signal de renouvellement qui finit de mettre toutes les chances de notre côté pour proposer aux socialistes une alternative crédible et conquérante. Je crois que l’hétérogénéité des cultures et des histoires des composantes qui forment cette motion est elle aussi un signe de bonne santé et un gage d’ouverture d’esprit. Un ancien rocardien, Benoit Hamon, voisine avec un ancien fondateur de la ligue communiste révolutionnaire, Gérard Filoche, un ancien jospiniste comme Henri Emmanuelli s’unit à un ancien fabiusien comme Paul Quilès. Et ainsi de suite, même si je sais bien que toutes ces histoires sont dorénavant loin derrière chacun des personnages que j’évoque… En tous cas, pour moi qui ai fondé et animé quinze ans « la gauche socialiste » puis « Nouveau Monde » je dois dire que, même si mes illusions à l’égard du PS sont quasi nulles, je vois avec beaucoup d’émotion et d’espoir ce rassemblement se mettre en mouvement. Je l’ai tant espérer en vain dans le passé. Mes amis s’y sont voués avec énergie et leur pétition pour cela avait recueilli en mai dernier mille trois cent signatures. Je pense que la motion commune de la gauche du parti peut inverser la pente droitière sur laquelle dévale le Parti surtout depuis la défaite de 2002. Je n’exagère pas. Les niveaux précédents de votes de gauche au PS permettent d’envisager que la motion Hamon passe en tête. Surtout quand l’ancienne majorité est divisée en trois motions concurrentes. Et plus encore dans le contexte de la crise financière qui valide les thèses constantes de la gauche du parti et ridiculise les professions de foi sociale libérale des poids lourds de l’ancienne majorité. Je sais bien que les mêmes qui hier faisaient assaut de gages droitier peuvent demain se mettre à débiter des discours quasi révolutionnaires avec la même tranquille assurance. « Mettez vous à genoux vous finirez par croire », disait Blaise Pascal. Donc je préfère les entendre pourfendre le capitalisme que lui lécher les bottes. Mais je ne crois pas qu’ils convaincront beaucoup dans leur nouvelle posture. Il me semble que si c’est pour passer enfin à une critique constructive du capitalisme et penser un autre futur, la gauche du parti est plus crédible.

Voir cet article sur son site d'origine

Jean-Luc Mélenchon www.jean-luc-melenchon.fr

3 - Avenir du CNRS : la caricature des « concertations » continue de plus belle !

Valérie Pécresse a annoncé le 22 septembre la mise en place d’une commission destinée à mettre en œuvre le plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS. Elle lui a confié pour mission de « clarifier l’organisation interne du CNRS et de renforcer les coopérations dans des domaines de recherche partagés avec les universités et les autres organismes de recherche nationaux » ainsi que de « définir le périmètre et les missions de chacun des instituts disciplinaires dont la création est prévue par le plan. »

Une fois encore, notre ministre crée une apparence de concertation avec le milieu scientifique. Pour réussir sa recette, deux ingrédients sont nécessaires. D’une part, la nomination de personnalités scientifiques, d’autre part, l’organisation d’une « consultation électronique » sur le site du ministère, afin « d’enrichir les réflexions et les commentaires de toutes les communautés scientifiques » (sic). Rassurons-nous, nous pourrons donc donner notre point de vue ! Pourtant, quand on y regarde de plus près, on constate que le ministère est loin de donner aux organismes de recherche et aux universités l’autonomie qu’il proclame à longueur de discours. En effet, les commissions, désignées de manière obscure, sont constituées pour moitié de représentants du ministère, mais ne comptent aucun représentant des instances représentatives des personnels. Alors même que la ministre nous explique que les « contours de chaque institut » doivent être déterminés en tenant compte de « la construction d’un réel partenariat avec les universités », la commission mixte ne contient aucun représentant d’université ! Les principes de fonctionnement démocratique et de collégialité - principes essentiels pour que puisse se développer une recherche forte et dynamique et qui est respecté dans toutes les autres grandes nations de recherche - se trouvent donc à nouveau ici bafoués.

Quant aux deux groupes de réflexion, « spécifiquement dédiés aux sciences du vivant et aux sciences et technologies du logiciel (re-sic) », ils s’attaquent à un sujet très complexe : comment structurer la recherche dans ces secteurs, où plusieurs organismes de recherche ont été créés, avec des spécificités et surtout des missions importantes et différentes ? Une telle réflexion nécessite à la fois du temps (la situation actuelle est le résultat de 50 ans de politique scientifique), de la confiance et des moyens. Aucun de ces ingrédients n’est au rendez-vous. Nous avons réussi à repousser, il y a quelques mois, la tentative gouvernementale de sortir ces disciplines du périmètre du CNRS et, partant, à fragiliser considérablement cet organisme central du système de recherche français. On ne peut regagner la confiance et construire des propositions viables, ni en créant des commissions qui sont l’expression de la mainmise du pouvoir politique et mettent profondément en cause l’indépendance de la recherche, ni en diminuant constamment les moyens de l’organisme.

Nous continuerons à nous opposer à la destruction programmée de la recherche publique et nous appellons l’ensemble des personnels à se mobiliser pour défendre les principes de collégialité, d’autonomie scientifique et de démocratie, comme ils s’y sont engagés dans l’appel "Nous nous engageons pour la recherche et l’enseignement supérieur".

Sauvons La Recherche www.sauvonslarecherche.fr

3 - laïcité

1 - Récit d'une vérité amère

(à l'occasion de l'incessante dégradation de la situation des femmes en Iran[1])

J’avais 17 ans (1973) quand le débat entre mes amies et moi-même prenait de plus en plus une tournure sévère autour des sujets philosophiques : Dieu, OUI ou NON ; religion, OUI ou NON… ! Depuis presque une année, ces sujets surgissaient dans les réunions amicales ou familiales, à la suite, souvent, d’un programme de radio locale ("Radio du Pétrole Public")[2], ou, à la mosquée de la ville, après une cérémonie de funérailles, un mollah ayant raconté quelques mots de plus que d’habitude sur la situation morale de la société (les femmes se voyaient reprocher leurs mauvaises mœurs). Une de mes copines d’enfance, toujours agacée de la sévérité de son père très pieux, m’apporta alors un journal islamique sur sa recommandation : tout le long du trajet, nous discutions ensemble. « Je ne comprends pas pourquoi ton père soutient les islamistes ? » lui disais-je, « ce qu’ils préconisent a toujours existé, zakat, charité etc., ce qui n’a jamais empêché la pauvreté ! D’ailleurs, Il n’y a pas que la pauvreté qui est gênante. Je ne sais pas pourquoi certains doivent se croire supérieurs à d’autres ».
J’aimais alors tant discuter ! Et cela ne m’ennuyait pas vraiment de me bagarrer toujours sur les mêmes problèmes. Mais, sans me poser trop de question sur l’apparition soudaine d’autant d’intérêt au sujet de la religion, je ressentais une atmosphère qui devenait quelque peu irritante. Depuis 1973, le prix de pétrole grimpait et les prix augmentaient aussi. L’électroménager et d’autres nouveaux produits apparus ces dernières années sur le marché, étaient devenus indispensables. La vie commençait à peser lourdement sur les épaules de nos parents. Les jeunes générations, qui allaient de plus en plus à l’université, parlaient de socialisme et de marxisme ! De plus en plus, des textes, circulant clandestinement, de mains en mains, dénonçaient la lassitude des ouvriers et préconisaient une révolution anticapitaliste, anti-impérialiste et anti-américaine. On y évoquait la république, la démocratie et la liberté d’expression. Nous les lisions en cachette et nous nous sentions comme des combattants, à lire simplement ces textes, partager les idées qu’ils véhiculaient, à les copier et les repasser à d’autres.
En parallèle, à cause de la propagande islamiste, certaines filles se voilaient et des garçons se faisaient pousser la barbe ou la moustache. Moi aussi, un an au auparavant, j’avais voulu porter le voile, mais ma mère m’en avait empêché et l’une de mes professeurs, au lycée, m’avait donné le nom d’un livre en trois volumes intitulé « Comment l’Homme est devenu un géant ». Après ces livres, j’en ai avalé beaucoup d’autres, parce que le gouffre que ces livres avaient creusé en moi était un vide tel qu’il absorbait tout, sans satiété. Je voyais, pour la première fois que, dans les cieux, rien n’est connu d’avance, et, qu’au contraire, l’« en haut » est aussi à étudier et à découvrir comme l’ici-bas... Et Jean-Paul Sartre me répétait, par la bouche de mon père, que, même s’il y avait un Dieu, cela n’aurait rien changé, puisque nous sommes abandonnés à nous-mêmes.
Mais, trois ans plus tard, en 1978, le débat était devenus beaucoup plus fin : à présent nous parlions réellement de politique. Le débat faisait rage : socialisme ou système islamique ? D’après nos interlocuteurs islamistes, l’islam permettait de réaliser le bien que procurerait le socialisme, mais, en plus, grâce à la foi en Dieu et au Prophète, on connaîtrait aussi la sérénité ! Tous ceux qui se disaient athées ou de gauche ne croyaient pas un mot de ces discours répétitifs. Mais, les événements prirent un cours accéléré en faveur des mouvances islamistes, quand Khomeini arriva à Neauphle-le-Château, le 8 octobre 1978.

Mes copines, qui jusqu’ici avaient résisté au voile, ont succombé les unes après les autres. Je leur disais: « Ne faites pas ça, vous allez le regretter. Aujourd’hui vous le portez volontiers, mais demain, s’ils arrivent au pouvoir, vous ne pourrez plus l’enlever  ». Elles répondaient que ce n’était pas vrai, que ce n’était qu’un signe de solidarité contre le shah et sa politique pro-américaine, et qu’une fois la démocratie établie, elles pourraient vivent comme elle l’entendraient. Elles étaient ensorcelées, même plus : enivrées. Rien ne les ramenait à la raison. Après la victoire de Khomeini, son premier combat fut contre les droits des femmes, pour l’obligation progressive du port de voile en particulier.
En 1991, l’année où je suis arrivée en France, je m’étonnais toujours, mais cette fois à cause de l’attitude de mes camarades français de gauche face aux militants de l’islam politique. Leur tolérance et leur silence, de mon point de vue, n’étaient qu’une démission intellectuelle prenant l’excuse de la démocratie. Je leur expliquais bien qu’il fallait débattre avec les islamistes mais dénoncer leurs idéaux, et qu’il ne fallait pas les laisser séduire les gens exposés, surtout pas les femmes, bref que c’est vraiment dangereux. Mais mes amis me répondaient, en souriant, que ce n’est pas parce que les islamistes ont réussi à faire des dégâts en Iran qu’ils arriveront aussi ici : « Là, on est en France » disaient-ils ! Ce que je ne savais pas encore, à ces instants-là, c’est que mes camarades français n’osaient pas trop avouer leur soutien à presque toutes les mouvances de l’islam politique, car leurs partis ou organisations les trouvaient « anti-impérialistes » !
La totale étrangeté, pour moi, c’était de constater que, mis à part de quelques petits groupes de gauche, la gauche européenne, disons la gauche réellement à gauche, dans son ensemble, appréciait « l’anti-impérialisme » des ayatollahs. Or, cette opposition entre mollah et Américains n’est parfois qu’une parodie de dispute car tous soutiennent le principe essentiel du capitalisme et se comportent, au pire, en impérialismes rivaux. Je voyais clairement, de mes propres yeux, que cette gauche ne connaissait pas les vrais tenants et aboutissants de la révolution iranienne qu’elle nommait « révolution islamique » (comme le faisaient les forces de droite), alors que la « révolution islamique » signifie en réalité un aboutissement contre-révolutionnaire que la gauche de gauche, en Iran, avait durement combattu. J’essayais d’expliquer tout cela, avec les quelques phrases que j’apprenais peu à peu. Mais, il n’y avait rien à faire : le mépris et l’ignorance étaient trop profonds !
Je me demandais comment il était possible que, dans une république laïque, l’on puisse admettre le principe d’un Etat théocratique, le « velayat e-faqih »[3], qui est un genre de monarchie dictatoriale sous le nom de « république » : quelle imposture ! Quelle sorte de démocratie ou idéal de gauche permettrait aussi d’accepter de tels carnages perpétrés contre les opposants politiques, qui n’avaient commis comme faute que de défendre la social-démocratie ou le socialisme? Déçue et désolée, je constatais la droitisation de cette gauche, qui se disait à gauche mais qui quittait la bataille des idées, se réduisant à n’être plus qu’un calculateur de points gagnant, aussi bien sur le terrain national que dans le monde… bref, cette gauche a sombré dans le tacticisme, jusqu’à admettre la pire forme de métaphysique, celle qui fusionne avec la politique, avec toutes ses conséquences sur la scène internationale. Quel misérable projet de combat politique !

 

en collaboration avec Vincent Malicier

Pour aller plus loin, à lire:

Notes

[1] Voir la « plate-forme » également traduite du persan par Azam Devisti et le texte sur « New Channel ». Azam Devisti est membre du « Worker Communist Party of Iran », son mari, Iradj Arami, ayant payé de sa vie son engagement en faveur du authentique révolution progressiste en 1982 (NDE).

[2] Azam Devisti est originaire d’Abadan, grande ville pétrolière, non loin des frontières irakiennes (NDE).

[3] Ou « Gouvernement par le docte » : le docte, c’est, en ce moment, Ali Khameini, le Guide Suprême de la Révolution Islamique. Le Hezbollah libanais, par la voix de son chef Hassan Nasrallah, s’est d’ailleurs reconnu ouvertement dans cette doctrine, faisant ainsi allégeance, ce qu’il assume pleinement, à un homme (et non à un Etat rajoute-t-il sans rire). Le « velayat e-faqih » nous ramène donc à une souveraineté théologique ; c’est une quasi-monarchie de droit divin … Voir, à cet égard, « Rencontre avec Hassan Nasrallah », Nouvelles d’Orient – « Les blogs du Diplo », samedi 7 avril 2007, par Alain Gresh, (NDE) : [charger le lien]

Azam Devisti

2 - Défendre la laïcité partout et pour tous, dès le premier âge de la vie !

Le Conseil de Paris de lundi a adopté des délibérations concernant des subventions à des associations confessionnelles pour le financement de crèches.

Parmi ces délibérations, une vingtaine de crèches confessionnelles, situées dans le 13ème, 17ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissement sont concernées et font débat. Le débat n’est pas nouveau. La majorité parisienne a hérité depuis 2001 de cette situation léguée par la droite. Si l’on peut se féliciter qu’aucune nouvelle crèche confessionnelle n’ait été créée sous la précédente mandature, on peut à minima s’interroger sur les raisons de renouveler chaque année leur financement.

Le conseil d’arrondissement du 20e arrondissement de Paris du 22 septembre a voté à l’unanimité le report de ces délibérations afin d’exiger le respect de la convention qui est censée lier ces associations à la Ville (comme la participation à la commission d’attribution des places en crèches à laquelle ces structures ne participent pas) et de s’assurer du respect de la mixité, de la laïcité et de la politique tarifaire de la ville. Mais l’exécutif municipal parisien a décidé de maintenir la présentation de ces délibérations en vue de leur adoption à la séance du Conseil de Paris des 29 et 30 septembre. Dans les autres arrondissements concernés, les délibérations ont été adoptées mais pas sans provoquer débat et contestations dans les rangs mêmes de la gauche et dans les groupes socialistes.

Elu-e-s socialistes, nous souhaitons tirer une sonnette d’alarme afin que le débat de fond ait lieu : la ville doit-elle financer des crèches qui ne respectent pas la laïcité ?
C’est pourquoi, Alexis CORBIERE et Danielle SIMONNET, respectivement Conseillers de Paris du 12ème et du 20ème arrondissement ont voté, en conscience, contre les délibérations lors de la séance du Conseil de Paris.

L’accueil dans ces crèches se fait-il sans distinction d’appartenance religieuse ? Toute famille parisienne accepterait-elle d’y placer ses enfants ? Est-ce une bonne chose pour la collectivité que dès la petite enfance, la socialisation de certains enfants se face dans un cadre communautariste ? A quelle conception du vivre ensemble cela peut-il nous mener ?
Nous ne pouvons nier le droit de certaines familles à faire ce choix, et à certaines communautés religieuses de le proposer. Mais nous estimons que ce n’est pas à la collectivité d’en financer le coût. L’accueil et la garde d’enfants de moins de trois ans répondent à des objectifs politiques qui relèvent tant de l’émancipation des femmes, que de l’accompagnement à l’éveil et à l’épanouissement des enfants. Une politique municipale de la petite enfance se doit d’être respectueuse de la laïcité. Il en va de l’intérêt des enfants, il en va de l’intérêt général. Car la laïcité nous dicte que la République ne reconnaît ni ne finance aucun culte.

Dans un contexte national d’attaque en règle de la laïcité, de volonté de reconfessionnalisation de l’espace public, nous attendons de notre majorité municipale qu’elle incarne la défense de la laïcité dans tous les domaines de sa politique.

Nous espérons que les débats lors de la séance du Conseil de Paris provoqueront une prise de conscience de la nécessaire réorientation de notre politique parisienne en matière de laïcité.

Julien BOUCHER, conseiller d’arrondissement du 17ème arrondissement
Ariane CALVO, adjointe à la Maire du 20e chargée de l’égalité femmes hommes et de la petite enfance
Alexis CORBIERE, Conseiller de Paris, 1er adjoint à la Maire du 12ème 
Catherine GUILLAUME, Conseillère d’arrondissement du 19ème arrondissement
Christophe ROBILLARD, Conseiller d’arrondissement du 20ème arrondissement
Danielle SIMONNET, Conseillère de Paris du 20ème arrondissement

Pour tout contact : Danielle SIMONNET

Danielle Simonnet Conseillère de Paris du 20ème arrondissement

3 - Les Eglises à l'assaut de l'Union européenne

Alerte à la Laïcité et à la Démocratie.

Sous le couvert de l'année interculturelle qui prend de plus en plus des allures de l'année de l'offensive des religions ou d'une année intercultuelle, le Parlement européen recevra au cours de la présente session parlementaire, Bartholomée Ier, Primat de l'Eglise orthodoxe de Constantinople.

Cette visite (presque surprise) est peut-être une compensation à sa candidature ratée au Prix Sakharov 2007.
Rappelons en effet que la candidature de Bartholomée Ier à ce prix prestigieux avait été présentée et défendue par le Député belge Philip Claeys du "Vlaams Belang-Blok" membre du groupe des "Non-inscrits" du Parlement européen. Un parrainage à remarquer et à apprécier à sa juste valeur! Un parrainage qui, on peut le supposer, avait été accepté par l'intéressé...
Le groupe des "Non-Inscrits", outre Philip Claeys, comprend également Jean-Marie et Marine Le Pen, Bruno Gollnich, Vanhecke et quelques autres.

Le Député du Vlaams Blok présentait alors Bartholomée Ier en ces termes: Pour les nouvelles structures politiques européennes cela serait un signe d’appartenance à la civilisation de l’Europe. Il serait impossible de bâtir notre futur européen commun sans qu’il soit basé sur l’histoire de notre spiritualité commune – le christianisme. Il est fort douteux qu’actuellement il existe une personnalité plus brillante que celle de Bartholomé Premier qui pourrait personnifier à la fois le martyre, la vertu, la philanthropie et la tolérance du christianisme en tant que tradition par laquelle se caractérise toute la philosophie politique et quotidienne de la civilisation européenne.
L’Europe devrait porter son soutien à son leader précieux Sa Toute Sainteté Monsieur, Bartholomé Premier – Archevêque de Constantinople – le Nouveau Rome et Patriarche œcuménique qui représente une figure progressive et brillante pour l’unité spirituelle des européens grâce à la recherche d’union et de consolidation entre le catholicisme et l’orthodoxie.
Le patriarche Bartholomé Premier et le pape Benoît XVI ont signé une convention d’union des chrétiens. Le précepte du pape Jean-Paul II disait :
« L’Europe doit respirer avec ses deux poumons », en considérant ce qui a été réalisé pour le rapprochement entre les catholiques et les orthodoxes. Dans le même temps le Patriarche œcuménique est autorisé par toutes les communautés chrétiennes de mener le dialogue intrareligieux avec les grands prêtres du judaïsme. Les valeurs morales européennes sont les valeurs morales chrétiennes

Devant cette invitation qui démontre une fois de plus la présence des religions au sein des institutions européennes et ce, au mépris de toute idée de laïcité, j'en appelle au boycott de la séance solennelle.

Je demande à tous les Députés et Députées - attachés au principe de la laïcité de l'Etat européen, une laïcité qui, quoiqu'en pense le Président du Conseil Nicolas Sarkozi, a toujours été une laïcité de tolérance mais aussi et surtout une Laïcité fidèle à l'esprit de la Loi de 1905 - de ne pas assister à cette séance prévue le 24 septembre.

L'Union européenne ne peut devenir le terrain de jeux et d'influence des religions. L'Europe doit être laïque au sens strict du terme. Sans cela, elle sera l'Europe des divisions.

Véronique De Keyser Députée européenne

4 - OPUS DEI : Opération séduction

Les 80 ans de la Prélature personnelle du pape

A l’occasion des 80 ans de la fondation de l’Opus Dei, le 2 octobre 1928, ses responsables lancent une opération « portes ouvertes » dans leurs centres installés dans l’Hexagone ainsi que la célébration de plusieurs messe avec notamment la présence des cardinaux Barbarin (Lyon) et Ricard (Bordeaux). Une véritable stratégie de communication entreprise depuis la sortie du film Da Vinci Code dans lequel la réputation de l’Opus Dei est mise à mal. Depuis, les dirigeants de l’Opus Dei font feu de tout bois pour gommer cette image écornée au travers d’une démarche qui relève plus d’une politique de séduction que d’une véritable volonté de transparence quant aux importants problèmes posés par cette Eglise dans l’Eglise.

Après son érection canonique par Jean Paul II comme prélature personnelle du Pape en 1983, la béatification en 1992, puis la canonisation de son fondateur, José Escriva de Balaguer le 6 octobre 2002, force est de constater que, malgré les critiques sévères et les polémique récurrentes concernant les pratiques de l’Opus Dei, cette dernière est aujourd’hui non seulement légitimée par la hiérarchie catholique mais inscrite au cœur du gouvernement central du Vatican. A tel enseigne que l’archevêque de Toulouse Mgr Le Gall vient de leur offrir une paroisse en plein centre de la ville rose. Une première en France ! Jusque là l’Opus Dei restait confiné dans ses centres. D’autres pays s’apprêtent à faire de même. L’occasion pour Golias qui étudie l’Opus Dei depuis plus de vingt ans de faire sa « porte ouverte » sur cette institution aux dérives inquiétantes.

L’Opus Dei est un mouvement de laïcs chrétiens créé par José maria Escrivá de Balaguer, dont la personnalité resté très discutée. L’Opus Dei est réputée pour son secret, ce qui ne fait que renforcer l’idée selon laquelle elle constituerait une puissance occulte cherchant à s’infiltrer dans l’Eglise et la société civile. Tout cela est-il vrai ou seulement le fruit de fantasmes ?

Les dérives franquistes de l’Opus Dei sont à rappeler, pour mémoire, mais ne doivent pas cacher les dangers actuels que représente cette Église dans l’Église. Et rien de mieux pour les découvrir que de lire un des premiers ouvrages de Josémaria Escrivá parus en 1934, et qui, depuis, a été tiré à des millions d’exemplaires : Chemin, Camino en espagnol. Ce petit livre est composé, par chapitre, de tout petits paragraphes, assez courts et numérotés, qui permettent de s’y retrouver facilement. En voici certains qui vont permettre de découvrir quelques aspects de la stratégie de domination du fondateur de l’Œuvre.

Exaltation de l’ego et mépris du « peuple » : Ne vole pas comme un oiseau de basse-cour quand tu peux voler comme un aigle (8). Te laisser aller ? Toi ?... ferais-tu partie du troupeau ? Alors que tu es né pour commander ! (...) (16). Le mariage est pour la troupe et non pour l’état-major du Christ... (28) Critiquer, détruire, ce n’est pas difficile : le dernier des manœuvres sait planter sa pioche dans la noble et belle pierre d’une cathédrale. – Construire, voilà l’œuvre qui requiert des maîtres (456). C’est inspiré de l’Évangile, ça ?

Avec une soumission totale au pouvoir des clercs : Directeur. – II t’en faut un. – Pour te donner, t’abandonner..., en obéissant... (62). C’est ça la sanctification par « la vie quotidienne » ? Merci beaucoup ! Quand un laïc s’érige en maître de morale, il se trompe fréquemment : les laïcs ne peuvent être que disciples (6 I). Et l’on prétend que l’Opus Dei favorise la promotion du laïcat dans Église ?

Sectarisme : Transiger est le signe certain qu’on ne possède pas la vérité. – Celui qui transige en matière d’idéal, d’honneur ou de foi est un homme... sans idéal, sans honneur, sans foi (394). Est-ce avec une autre logique que l’on fait les bons petits talibans ? Avance masquée : Sois intransigeant sur la doctrine et sur la conduite – Mais souple dans la forme – Main de fer dans un gant de velours (397). Pour le pouvoir des prêtres : Ne médis jamais de ton frère, même si tu n’en as que trop de motifs –Approche-toi d’abord du tabernacle, puis vois le prêtre, ton père, et confie-lui ta peine, à lui aussi – Et à nul autre (444). Pouvoir clérical énorme construit sur les ragots entrecroisés, la délation universelle et... le secret. Plus proche des méthodes de la Stasi que de l’enseignement de l’Évangile (voir par exemple Matthieu 5, 23 « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi.. ». Aliénation dans la démission : Si l’obéissance ne te donne pas la paix, c’est que tu es un orgueilleux (620).

Fais ce que je dis, pas ce que je fais : Honneurs, distinctions, titres..., bulles d’air, bouffées d’orgueil, mensonges, néant (677). Et l’homme né en 1902 d’un modeste commerçant en tissus, s’appelait au départ José Maria Escribà, tout simplement. Mais fasciné par les titres de noblesse et le monde aristocratique, au fil des années, il a enrichi son nom, pour finir en 1968 : Josemaria Escrivà de Balaguer y Albas, marquis de Peralta. Si le ridicule tuait, on aurait encore pu gagner quelques années sur la canonisation. Comment un homme normal peut-il, sans schizophrénie, enseigner exactement le contraire de ce qu’il pratique ?

Ceux de nos lecteurs qui voudraient en savoir plus peuvent se plonger dans ce livre. Mais sans vouloir jouer au directeur de conscience opusien, il nous paraît souhaitable de recommander, ensuite, la lecture de quelques passages d’Évangile, par exemple, le chapitre des Béatitudes (Matthieu ch. 5).

Quant aux gens de l’Opus Dei, ils sont parfaitement dressés pour rester hors de toute atteinte : Ne perds ni ton énergie ni ton temps, qui sont à Dieu, à jeter des pierres aux chiens qui aboient sur ton chemin. Méprise-les (14). On l’aura compris, la stratégie opusienne est enfermante : le membre laïc de l’Opus Dei se construit par l’exaltation de son moi et la conscience qu’il a de faire partie de l’élite, d’être né pour devenir chef, mais en même temps il se trouve ligoté par la conception exorbitante de l’obéissance qu’on lui impose et qui lui est présentée comme l’unique chemin de la sanctification : si tu veux être sauvé, obéis. Il devient ainsi un parfait instrument dans d’habiles mains cléricales.

C’est un magnifique cheval de course qui fera gagner des millions à son propriétaire parce qu’il aura développé au mieux toutes ses potentialités, mais qui restera toujours soumis aux rênes du cavalier. Il court sur la piste des grands, mais, dans l’ombre, de plus malins que lui tirent les ficelles et empochent les gains.

De cette situation le membre de l’Opus Dei ne peut plus prendre conscience, car il aura été, toujours dans le même temps, et c’est essentiel pour la survie du système, formé à rester insensible à toute influence extérieure, à toute critique et même à toute question venue de son moi profond. Seul ne doit compter que le jugement du « Pire », du prêtre « labéllisé Opus » entre les mains duquel il doit remettre sa vie. Obéis, « abandonne-toi » (62), et ne t’inquiète plus, quels que soient les aboiements « des chiens » (14). Si tu as un problème, un doute, ne te confie qu’à ton directeur, refuse toute autre intervention venant d’un ami, d’une épouse et même d’un prêtre « extérieur ». Le membre de l’Opus Dei est devenu inaccessible dans son monde parfaitement clos, tout en restant persuadé d’avoir trouvé la seule véritable liberté. Enfermement volontaire et total à l’intérieur d’une citadelle aux bannières religieuses. La boucle est bien bouclée. Le processus sectaire est en état de marche. Avec la bénédiction de la quasi-totalité des médias et bien sûr des hauts responsables de l’Eglise catholique.

Voir cet article sur son site d'origine

Christian Terras www.golias.fr

4 - droits de l'homme

1 - Trois autres femmes enterrées vivantes au Pakistan

La Commission Asiatique des droits Humains (AHRC) a appris avec stupeur que trois femmes de plus ont été enterrées vivantes dans la province du Baloutchistan (Pakistan), quelques jours après qu’elles aient dénoncé l’assassinat de cinq femmes, enterrées vivantes elles aussi, dans la même province. Un des principaux coupable présumé n’a pas été revu depuis sa garde à vue au poste de police. Il est dit que cet homme et les sept autres hommes impliqués dans le crime sont sous la protection de Monsieur Sadiq Umrani, ministre de la province et frère du principal suspect.

Détails de l’affaire :

Selon les informations obtenues, ces trois femmes ont parlé dans l’affaire des cinq femmes enterrées vivantes. Elles auraient été enlevées par Monsieur Abdul Sattar Umrani, le jeune frère du ministre de la province, et d’autres criminels dont un responsable de la police. Il est rapporté que ces trois femmes ont aussi été enterrées vivantes et que la même pelleteuse, déjà utilisée pour enterrer les cinq premières victimes, fut utilisée. Ces trois femmes étaient des villages Teendah et Mirwah à Naseerabad (pour des raisons de sécurité concernant leurs familles, leurs noms ne sont pas donnés). Selon nos informations, le nombre de femmes enterrées vivantes dans cette région est maintenant de huit.

Monsieur Ghulam Nabi Umrani, responsable de la police et garde du corps d’Abdul Sattar Umrani, n’a toujours pas été arrêté et continue de servir comme garde du corps.

On rapporte que les suspects se cachent sous la protection de Sadiq Umrani, le ministre de la province. Le principal suspect, Mohammed Murad, nazim (chef) de l’Union du Conseil de Garhi Raman (propriétaire de la pelleteuse) a été placé en garde à vue la semaine dernière. Il aurait été transféré à la police criminelle du Baloutchistan, mais la police criminelle nie l’avoir vu. On pense que lui aussi est maintenant sous la protection du ministre de la province.

Message de l’Asian Human Rights Commission, 27 septembre 2008, traduction ICAHK 28 septembre 2008

 

A propos des cinq premières femmes enterrées vivantes au Pakistan, voir le premier rapport réalisé par la Commission Asiatique des Droits Humains, ainsi que les articles publiés par IRIN, Le Courrier International et Le Monde.

Voir cet article sur son site d'origine

ICAHK Campagne Internationale contre les crimes "d'honneur"
www.stophonourkillings.com/

2 - Fichier « EDVIGE » : la vie des autres, version française

Créé par un décret publié le 1er juillet dernier au Journal officiel, le traitement informatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE » (anagramme de « Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale ») a suscité une très forte mobilisation, malgré la période estivale, visant à obtenir son retrait. Près de 200 000 signataires et plus de mille organisations à ce jour ont fait part de leur vive opposition à ce fichier à travers une pétition lancée le 10 juillet.

Pourquoi un tel émoi, alors que, comme les éternels blasés n’ont pas manqué de le rappeler, des millions de Français sont d’ores et déjà mis en fiches à divers titres ? Et puis, rappelaient les mêmes bons esprits, les renseignements généraux ne savent-ils déjà pas tout sur les militants en vue ? En réalité, le fichier "EDVIGE", s’inscrit dans la mise en place d’une société de fichage et de surveillance généralisés (près de 40 fichiers de police de police et de gendarmerie sont actuellement actifs), mais présente des aspects particulièrement dangereux pour les libertés:

Ce fichier est à mettre en relation avec une volonté gouvernementale manifeste d’intimider, de stigmatiser et de pénaliser ceux qui participeraient à des mouvements sociaux : en juillet, une circulaire du Garde des sceaux incitait les parquets à engager des poursuites pénales contre les militants d’une mystérieuse « mouvance anarcho-autonome » (sic) et des responsables de la majorité multipliaient les déclarations contre les militants du réseau éducation sans frontières (RESF), les accusant d’être des « fauteurs de troubles ». Interrogé par le magazine « Têtu » le 14 juillet 2008 sur les finalités du fichier « EDVIGE », M. Gachet, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a d’ailleurs reconnu sans fard qu’il ne s’agit pas de ficher les personnes « en tant que telles », mais en raison de leur « militantisme »[1]. Potentiellement, des centaines de milliers de personnes pourraient être concernées par ce fichage, mélangeant des finalités très différentes. Il est certain qu’avec une notion aussi vague et non juridique que « personnes ou groupements susceptibles de troubler l’ordre public », faisant référence, non à des actes, mais à une simple intention, ce fichier nous fait quitter les rivages de l’Etat de droit, remplaçant la notion de  présomption d’innocence par celle de présomption de culpabilité. Faire l’amalgame entre les « personnes susceptibles de troubler l’ordre public  » et les délinquants (c’est à dire les personnes ayant été déclarées coupables d’un délit), est une confusion qui nous fait entrer de plain-pied dans une société de suspicion généralisée à l’égard de tous ceux qui pourraient contester, même avec des moyens légaux, l’ordre établi. A titre d’exemple, un lycéen repéré comme très actif dans un mouvement de protestation contre un projet gouvernemental pourrait très facilement être fiché comme « personne susceptible de troubler l’ordre public » s’il participe à une manifestations donnant lieu à des graffitis sur un bâtiment public, sans qu’il y ait besoin de lui imputer personnellement ces actes. Les données recueillies sur lui pourraient, aux termes du décret « EDVIGE », être versées, des années plus tard, au soutien d’une enquête administrative, obligatoire pour accéder à certains emplois. Le fameux « droit à l’oubli » évoqué par la ministre de l’Intérieur qui permettrait d’effacer la fiche « EDVIGE » des mineurs à leurs 18 ans ne change rien au problème de fond : pourquoi ficher préventivement, de manière particulièrement intrusive, des personnes qui ne sont pas délinquantes? (rappelons qu’il existe d’ores et dejà une quarantaine de fichiers de police différents). Il s’agit d’une atteinte tout à fait disproportionnée au respect de la vie privée, reconnu tant par notre droit national que par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et par la Convention internationale des droits de l’enfant. Le comité des droits de l’Homme a d’ailleurs rendu en juillet dernier un avis très sévère sur « EDVIGE », en pointant les atteintes disproportionnées aux droits et aux libertés qui en résultent et en critiquant le fait que le gouvernement français ait procédé par voie réglementaire et non législative[2].

Le fichier « EDVIGE » emporte donc des atteintes particulièrement dangereuses à la vie privée et à la vie démocratique, dans un contexte où les progrès technologiques nécessitent des moyens de contrôle qui sont, en l’espèce, quasi-inexistants. La CNIL n’en peut mais, ayant été privée de l’essentiel de ses pouvoirs de contrôle ab initio sur ces fichiers par une loi d’août 2004. Les réserves qu’elle a pu émettre sur « EDVIGE » n’ont pas toutes été prises en compte par le gouvernement qui a également refusé de rendre public l’avis du Conseil d’Etat sur le projet de décret avant sa publication. Faut-il en déduire que certaines réserves du Conseil d’Etat ont été pareillement écartées ? Le culte gouvernemental du secret, contrecarré par l’ampleur de la mobilisation, n’a cessé de faire obstacle au débat public. Pourtant, le gouvernement a été contraint, en raison de l’ampleur de la contestation, d’annoncer le 18 septembre qu’il transmettait à la CNIL un nouveau projet de décret. Ce nouveau texte prévoit d’exclure des données collectables la vie sexuelle et l’état de santé. Pour le reste, des éléments inacceptables demeurent : le fichage est prévu à partir de l’âge de 13 ans pour les « personnes dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique », notion qui reste très vague. Les « origines raciales ou ethniques, le comportement, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, les déplacements, le comportement, l’environnement, les informations patrimoniales, les signes physiques particuliers et objectifs » pourront être répertoriés. Ces données pourront servir à alimenter des enquêtes administratives pour les postulants à certains emplois publics. Le Syndicat de la magistrature, avec bien d’autres organisations, poursuivra les actions militantes et juridiques et contribuera à toutes les actions visant à l’organisation d’un véritable débat impliquant les citoyens sur la question globale des fichiers et des garanties devant entourer leur fonctionnement. La mobilisation contre « EDVIGE », même dans sa forme remaniée doit pour cela s’amplifier. Une journée d’action est d’ors et déjà prévue pour le 16 octobre, jour de la sainte-Edwige, afin de faire définitivement sa fête à ce fichier scélérat. Cette mobilisation la première étape d’une prise de conscience citoyenne. En cela, l’action du Collectif « Non à EDVIGE » est déjà un succès.

Notes

[1] Pour le texte intégral des réponses de M. Gachet, cf le site du magazine «Têtu» : [charger le lien]

[2] pour accéder à cet avis, voici le lien : [charger le lien]

Hélène Franco secrétaire générale du Syndicat de la magistrature

5 - Liberté d'expression

1 - L’Ordre de moral is watching you!

On le sait depuis Mac Mahon, l’Ordre Moral sert à canaliser, les pulsions populaires libertaires afin de laisser le libre champ aux idées réactionnaires et au raidissement des états afin de protéger les privilèges des puissants.

Wilhem Reich analysa également dans "Psychologie de masse du fascisme" comment l’ordre moral en contrariant la puissance orgatisque du peuple développe une peste émotionnelle propre à jeter les masses dans une forme d’irrationnel les assujettissant au premier dictateur venu.

En ces heures de promotion par l’Etat, du vieux corbeau du Vatican et de sa doctrine archaïque, de légalisation des fichiers honteux des services de barbouzeries et de flons-flons au drapeau bleu et étoilé d’une Europe liberticide, il y a de quoi sérieusement s’inquiéter de voir les doctrines réactionnaires et pudibondes de l’ordre moral se répandent aussi vite dans la société.

Car pour avoir envoyé quatre cartes postales représentant des seins nus, l’artiste de mail-art Philippe Pissier est aujourd’hui passible de trois ans d’emprisonnement, 175 000 Euros d’amende et se trouve privé de son outil de travail informatique. Il est aussi accusé de trouble à l’ordre public.

Le mail-art est une forme d’art qui consiste à envoyer des œuvres d’art par la Poste. En juin 2008, l’artiste Philippe Pissier est invité à participer à une exposition de mail-art érotique en Allemagne. Il envoie donc, dûment timbrées, quatre cartes postales représentant, le buste d’une femme.
Elle porte sur chaque sein non pas des piercings mais des pinces à linge…
Saisi d’une vertueuse indignation, le centre de tri postal porte immédiatement plainte.

Notons au passage que le dit centre de tri se trouve pour l’occasion subitement doté d’une personnalité morale dont les statuts (inexistants) l’autoriseraient à transformer nos postiers en Torquemada !

Estimant, sans doute elle aussi, que des images de poitrine féminine sont pornographiques, Isabelle Ardeef, substitut du procureur de la République de Cahors, ordonne une enquête préliminaire. Convoqué à la gendarmerie, Philippe Pissier apprend qu’il est passible d’une condamnation en vertu de l’article 227-24 du code pénal pour trouble à l’ordre public et mise en danger du psychisme des enfants par une œuvre pornographique.

Philippe Pissier proteste: “Je suis majeur, les employés du centre de tri postal sont majeurs, le facteur est majeur et le destinataire est majeur. Je ne vois pas où est le problème. ” Le voilà pourtant perquisitionné à son domicile. Le 3 juillet, la brigade de recherche de Cahors emporte son ordinateur et quelques dizaines de ses œuvres.

Philippe Pissier est aussi connu, comme l’a rappelé l’écrivain et journaliste Christophe Bourseiller, dans son livre "Les forcenés du désir" pour publier des revues fétichistes, antifascistes et ésotériques et le privant de son principal outil de travail et de création artistique, c’est à son bannissement social qu’on opère.

Le 11 septembre, un journal local - L’Echo – titrait ironiquement : “Un dangereux artiste démasqué dans le Lot”: “Si une telle image mobilise à ce point les forces de l’ordre, à quoi doivent s’attendre les maisons de la presse, kiosques à journaux, galeries de peinture et musées, où la nudité dépasse souvent abondamment la mise en image d’une paire de seins, même ornée de pinces à linge.” Le journaliste rappelle avec justesse qu’à une certaine époque les papes faisaient mettre des slips aux statues et aux anges des fresques.

Dans la Dépêche du Midi, Florian Moutafian, s’interroge avec angoisse: “Va-t-on fermer les musées, les maisons de la presse et arrêter les pubs pour le gel douche (avec poitrines apparentes bien plus accessibles aux mineurs) ? ”.

Devra t-on interdire non seulement les cartes postales grivoises (en vente partout sur notre territoire) ?

Et Agnès Girard, journaliste, de conseiller ironiquement ses lecteurs de participer à cette œuvre de restauration morale, en encourageant les autorités à combattre les seins nus en envoyant des encouragements au TGI de Cahors sous la forme d’une carte postale. Cette journaliste à la plume décidemment bien affutée de suggerer d’envoyez la reproduction de ce chef d’œuvre de l’école de Fontainebleau – Gabrielle d’Estrées – montrant la belle Gaby se faire pincer un téton par sa sœur. Ce tableau est en libre accès au Louvre où tous les enfants peuvent le voir.

Mais attention l’Ordre Moral is watching you, la peste émotionnelle vous guette !

Cette peste doit être combattue et la liberté doit enfin être de retour, c’est pour cela que les laïques et les républicains ne peuvent rester à cotés de cette nouvelle forme d’inquisition que vient du subir Philippe Pissier.

Nicolas Pomiès

6 - à lire, à voir ou à écouter

1 - George Orwell et l’immigration

Nous tenons à saluer la parution du livre "À ma guise" regroupant, dans une nouvelle traduction, les chroniques de George Orwell écrites de 1943 à 1947 pour Tribune.
Orwell est une figure du 20ème siècle incontournable de part son engagement contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique. À une époque où le concept de Big Brother est de plus en plus pertinent, la lecture de ce livre nous permet de mieux connaître l'auteur de 1984.
En partenariat avec les éditions Agone, nous vous en proposons un extrait exclusif portant sur l'immigration.
Bonne lecture,
La rédaction de Respublica

couv-orwell George Orwell
À ma guise
Chroniques (1943-1947)
_
Nouvelle traduction de l’anglais
par Frédéric Cotton et Bernard Hœpffner (texte intégral)
Préface de Jean-Jacques Rosat
Postface de Paul Anderson
Parution : 26/09/2008
ISBN : 978-2-7489-0083-5
528 pages 12 x 21 cm 26.00 euros
Editions AGONE

Présentation par l'éditeur :
Pendant quelques années, Orwell a disposé dans l’hebdomadaire Tribune d’une chronique de mille mots où il jouissait de la plus entière liberté dans le choix de ses sujets et dans l’expression de ses idées. Il y traite aussi bien de la bombe atomique que des amours des crapauds, de la guerre froide que de l’arrivée du printemps.
Contemporaines de la rédaction de La Ferme des animaux et de l’élaboration de 1984, ces chroniques sont généralement considérées comme le meilleur du journalisme d’Orwell. Elles n’étaient jusqu’à présent que partiellement accessibles en français. Ce volume en fournit la traduction intégrale, accompagnée d’une riche introduction de l’éditeur anglais et d’un appareil de notes à l’usage du lecteur français.

 

George Orwell et l’immigration

(Extrait des chroniques, n° 61 (15 novembre 1946) et n° 70 (24 janvier 1947).
© Agone 2008)

Tandis que les nuages, pour la plupart plus grands et plus sales qu’une main humaine, sont poussés par le vent sur l’horizon politique, il y a un fait qui s’impose encore et encore. Les problèmes du gouvernement, présents et futurs, sont dus en grande partie à son incapacité à rendre ses actions publiques. On n’explique pas aux gens avec suffisamment de clarté ce qui se passe, et pourquoi, et ce qu’on attend de l’avenir proche. Il en résulte que chaque désastre, petit ou grand, prend la masse du public par surprise, et que le gouvernement devient impopulaire du fait d’actions dans lesquelles tout gouvernement, quelle que soit sa couleur, aurait été obligé de se lancer dans les mêmes circonstances.

Prenez un problème dont on a beaucoup parlé récemment dans les journaux mais qui n’a jamais été correctement débattu : l’immigration de travailleurs étrangers dans ce pays. Récemment, lors de la conférence du TUC[1], nous avons été témoins d’un tollé général à l’annonce de l’autorisation donnée aux Polonais de travailler dans deux domaines où nous avons un besoin urgent de main d’œuvre– les mines et l’agriculture. Il ne servirait à rien de rejeter cela en le mettant « sur le dos » des sympathisants communistes, ni d’autre part de le justifier en annonçant que tous les réfugiés polonais sont des fascistes qui « se pavanent » un monocle à l’œil et un porte-documents à la main.

Nous devrions nous demander si l’attitude des syndicats britanniques serait plus amicale s’il ne s’agissait pas de prétendus fascistes mais de victimes reconnues du fascisme. Par exemple, des centaines de milliers de Juifs sans pays tentent en ce moment même de se rendre en Palestine. Il ne fait aucun doute qu’un grand nombre d’entre eux finira par y parvenir, mais d’autres n’y arriveront pas. Et si nous invitions, disons, cent mille réfugiés juifs à venir s’installer dans notre pays ?

Ou alors, qu’en est-il des personnes déplacées, au nombre de presque un million, qui sont éparpillées dans des camps un peu partout en Allemagne, sans aucun avenir et sans endroit où aller, puisque les États-Unis et les dominions britanniques ont déjà refusé de laisser entrer chez eux plus d’une infime partie d’entre eux ? Pourquoi ne pas résoudre leurs problèmes en leur offrant la citoyenneté britannique ?

La réaction du Britannique moyen est assez facile à deviner. Même avant la guerre, alors que les persécutions nazies battaient leur plein, l’idée de permettre à un grand nombre de Juifs d’entrer dans notre pays n’était pas soutenue par le grand public ; et il n’y a pas eu de mouvement d’opinion demandant de faire venir les centaines de milliers d’Espagnols qui avaient fui Franco et s’étaient retrouvés enfermés derrière des barbelés en France.

Et d’ailleurs, il y a eu très peu de protestations contre l’internement des malheureux réfugiés allemands en 1940. Les commentaires que j’ai entendus le plus souvent à l’époque étaient « Pourquoi ont-ils voulu venir ici ? » et « Ils veulent nous prendre notre boulot. » Le fait est qu’il y a, dans ce pays, un fort sentiment populaire contre l’immigration étrangère. Il est dû en partie à la pure xénophobie, en partie à la crainte de la baisse des salaires, mais surtout à l’idée dépassée que la Grande-Bretagne est surpeuplée et que davantage de population signifie plus de chômage.

En réalité, loin d’avoir plus de travailleurs que de travail, nous manquons sérieusement de main-d’œuvre, ce qui ne changera pas tant que la conscription existe, et qui, loin de s’améliorer, ne fera qu’empirer à cause du vieillissement de la population. Et il y a peu de chance que nous puissions résoudre nos problèmes sans encourager une immigration venue d’Europe. C’est ce que le gouvernement a déjà tenté de faire, avec timidité, mais il n’a rencontré qu’hostilité et ignorance parce que le public n’a pas été mis au courant des faits auparavant. De même pour d’innombrables décisions impopulaires qu’il va bien falloir prendre de temps en temps.

Cependant, il ne s’agit pas de préparer l’opinion publique à des urgences spécifiques mais d’élever le niveau général de compréhension politique : en premier lieu, faire comprendre une fois pour toutes ce qui n’a jamais vraiment été expliqué clairement, que la prospérité britannique dépend en grande partie de facteurs extérieurs à la Grande-Bretagne.

 

Il y a peu, j’écoutais une conversation entre deux hommes d’affaires de peu d’envergure dans un hôtel écossais. L’un d’eux, un homme à l’aspect vif, bien habillé, d’environ quarante-cinq ans, avait un lien avec la Fédération desentrepreneurs en bâtiment. L’autre, bien plus âgé, avec des cheveux blancs etun fort accent écossais, était une sorte de grossiste. Il récitait le bénédicitéavant les repas, quelque chose que je n’avais pas vu depuis bien des années. Ils appartenaient, je dirais, à des groupes de revenus de respectivement deuxmille livres et mille livres par an[2].

Nous étions assis devant un feu de tourbe assez peu efficace et la conversation a commencé par le manque de charbon. Il n’y avait pas de charbon, apparemment, parce que les mineurs britanniques refusaient de le sortir du sol ; mais, d’autre part, il était important de ne pas laisser les Polonais travailler dans les mines parce que cela conduirait au chômage. Le chômage était déjà très grave en Écosse. Le plus âgé des deux a alors remarqué avec une satisfaction tranquille – et un fort accent écossais – qu’il était très content que les travaillistes aient gagné les dernières élections générales. Tout gouvernement obligé de faire le ménage après la guerre allait devoir en baver et, quand la population aurait traversé cinq années de rationnement, le manque de logements, les grèves sauvages et tout le reste, elle saurait ce que valaient les promesses des travaillistes et voterait conservateur la fois suivante.

Ils ont commencé à discuter des problèmes de logement et, presque immédiatement, ils sont revenus à l’agréable sujet qu’étaient les Polonais. Le plus jeune venait de vendre son appartement à Édimbourg avec un bon bénéfice et voulait acheter une maison. Il était prêt à payer deux mille sept cents livres. L’autre tentait de vendre sa maison pour mille cinq cents livres pour en acheter une plus petite. Mais il était apparemment impossible d’acheter des maisons ou des appartements en ce moment. Les Polonais achetaient tout, et « d’où vient l’argent est un mystère ». Les Polonais envahissaient également la profession médicale. Ils avaient même leur propre école de médecine à Édimbourg ou à Glasgow (j’ai oublié où) et ils produisaient un grand nombre de médecins tandis que « nos gars » avaient du mal à acheter un cabinet. Tout le monde ne savait-il pas qu’il y avait trop de médecins en Grande-Bretagne ? Que les Polonais rentrent chez eux. Il y avait déjà trop de gens dans ce pays. Nous avions besoin d’émigration.

Le plus jeune des deux a dit qu’il appartenait à plusieurs associations commerciales et civiques et que, dans chacune d’entre elles, il se débrouillait toujours pour proposer des résolutions demandant que les Polonais soient renvoyés chez eux. Le plus âgé a annoncé que les Polonais « avaient une moralité très lâche ». Ils étaient responsables d’une grande partie de l’immoralité qu’on voyait partout de nos jours. « Leurs mœurs ne sont pas les nôtres », a-t-il conclu sur un ton sentencieux. Ils n’ont pas mentionné que les Polonais trichaient dans les files d’attentes, portaient des vêtements aux couleurs vives et se montraient poltrons pendant les raids aériens, mais si j’avais avancé ces idées, je suis sûr qu’elles auraient été acceptées.

On ne peut évidemment pas faire grand-chose pour remédier à cette situation. C’est l’équivalent contemporain de l’antisémitisme. Maintenant, en1947, les gens du type de ceux que je décris ont fini par comprendre que l’antisémitisme est peu honorable, de sorte qu’ils cherchent leur bouc émissaire ailleurs. Mais la haine raciale et les illusions de masse qui font partie de la structure de notre époque pourraient avoir des effets un peu moins graves si elles n’étaient pas renforcées par l’ignorance. Si, pendant les années d’avant guerre, par exemple, les faits concernant la persécution des Juifs en Allemagne avaient été mieux connus, les sentiments populaires subjectifs contre les Juifs n’auraient sans doute pas été moins violents, mais le traitement des réfugiés juifs aurait probablement été meilleur dans notre pays. Le refus de laisser entrer les réfugiés en grand nombre dans ce pays aurait été considéré comme honteux. La majorité aurait quand même gardé rancune aux réfugiés mais, en pratique, davantage de vies auraient été sauvées.

Il en va de même avec les Polonais. Ce qui m’a déprimé plus que tout dans la conversation mentionnée plus haut était la phrase récurrente : « Qu’ils rentrent chez eux. » Si j’avais dit à ces deux hommes d’affaires : « La plupart de ces personnes n’ont pas de pays où ils pourraient rentrer », ils seraient restés bouche bée. Ils n’auraient eu connaissance d’aucun des faits importants à ce sujet. Ils n’auraient jamais entendu parler de tout ce qui avait pu se passer en Pologne depuis 1939, pas plus qu’ils n’auraient su qu’il est erroné de penser que la Grande- Bretagne est surpeuplée ni qu’un chômage local peut cœxister avec un manque général de main-d’œuvre. Je ne crois pas qu’il faille accorder à ces gens-là l’excuse de l’ignorance. On ne peut pas vraiment transformer leurs sentiments, mais on peut leur faire comprendre ce que signifie leur demande de renvoyer les réfugiés sans abri de notre pays, et peut-être que, une fois qu’ils auront compris, leur méchanceté active diminuera un peu.

Notes

[1] Le Trades Union Congress : la confédération des syndicats britanniques. (nde)

[2] Le salaire annuel moyen en 1946 était d’environ 350 livres. (nde)

ReSPUBLICA

2 - Film : D’un Mur à l’autre, de Berlin à Ceuta

D’un Mur à l’autre, de Berlin à Ceuta est un documentaire de 90 minutes, réalisé par le belge, Patric Jean, et coproduit par la chaîne télévision française, France 2.

Le film nous fait voyager à travers quatre pays d’Europe, où l’on voit et où l’on entend, loin des clichés, des migrants, anciens ou récents, femmes et hommes, se raconter, certains avec humour, mais tous étreints par la nostalgie, qui leur fait essuyer quelques larmes.

Il nous transporte d’abord, en Allemagne, à la rencontre d’un petit commerçant pakistanais vivant seul dans ce pays, depuis 1981. L’échoppe qu’il possède est située en pleine rue et est presque adossée aux vestiges du Mur de Berlin. Il montre les photos de ses parents et de sa famille, et avec une particulière émotion une vidéo que sa fille cadette venait de lui envoyer sur son téléphone cellulaire. On l’a voit chanter une chanson pour son papa et rire aux éclats.

En Belgique, on fait la connaissance d’un humoriste congolais, trentenaire, beau et élégant. Il était le seul Noir du village, où il a atterri comme une « OVNI ». « Du jour au lendemain, vous n’êtes rien, sans histoire, sans passé, et isolé. », raconte-il. Il s’était toutefois dit que si les habitants du village ne venaient pas vers lui, eh bien ! c’était à lui d’aller vers eux. Il en fit également le sujet de l’un de ses sketches.

Puis d’un couple ayant deux enfants de 8 ans et 12 ans. Elle est cubaine et ingénieur du pétrole de formation, et lui, Afghan et ingénieur chimiste de formation. Ils se sont retrouvés bloqués en Belgique sur le trajet de Moscou, où ils avaient projeté de vivre. Mais ils ne regrettent pas d’être là où ils se sont fait beaucoup d’amis.

On fait aussi la connaissance d’un retraité italien qui était venu de sa Sardaigne natale pour travailler dans la mine. L’enfer ! Il n’a pas moins eu le temps de donner « huit bons sujets au Roi », précise-t-il avec malice, et qui lui ont donné à lui autant de belles-filles et de beaux-fils, ainsi que de nombreux petits-enfants. Le réalisateur nous le montre entouré d’eux qui lui fêtaient son anniversaire.

Il nous emmène ensuite en France à la rencontre de Hammou Bouakkaz, marié et père de deux enfants, cadre bancaire et adjoint au Maire socialiste de Paris, chargé de la démocratie locale et de la vie associative. Son père avait laissé tombé son métier de fleuriste à Alger, pour émigrer en France, dans l’espoir de le guérir de sa cécité congénitale. L’élu parisien, fils de ce père devenu ouvrier, a eu de la chance d’avoir « émergé » du lot de la cité de banlieue où il résidait avec ses parents, « grâce » au fait qu’il ait été considéré comme un aveugle, et non pas comme un Arabe.

Le réalisateur interview aussi une jeune femme Rome, de 19 ans, vivant avec sa famille dans ce mini-village de caravanes-bidonvilles, situé près d’un périphérique parisien et sous des voies du métro et du RER au bruit infernal. Elle glisse son doigt sur une carte de l’Europe pour indiquer les nombreux pays où sa famille avait tenté de vivre, avant de revenir s’installer définitivement dans l’Hexagone. Ses deux jeunes frères ont été inscrits à cet effet à l’école. Si sa famille a pris une telle décision, c’est parce que « la France est un pays de liberté » dit-elle simplement, pas comme en Roumanie, où il n’y a pas de travail et pas de liberté, où on leur jette des pierres et où on les traite de Roms. Son rêve, à elle, est d’« avoir une maison comme tout le monde ».

Ultime destination : l’Espagne qui accueille un grand nombre d’immigrés sud-américains, mais aussi d’Africains Noirs et de Nord-africains. On fit la rencontre d’une bolivienne travaillant comme baby-sitter et femme de ménage chez une famille. Elle avait une entreprise de meubles en Bolivie qui a fait faillite et s’est retrouvée fortement endettée. Elle a donc été obligée de laisser sur place sa famille et d’émigrer. Mais elle est tout le temps inquiète de mauvaises fréquentations que pourraient faire ses enfants ou qu’une mauvaise nouvelle lui parviennent de son pays.

Patric Jean, 40 ans, est sensible aux questions sociale et raciale. Il a produit de nombreux documentaires, dont la Raison du plus fort, en 2003, un film de 86 minutes qui lui a valu de nombreux prix. Le réalisateur y dénonce le combat contre les pauvres, dont les populations immigrées, au lieu que ce soit le combat contre la pauvreté.

Hakim Arabdiou

7 - International

1 - Face à la menace de coup d’Etat et à l’ingérence américaine, solidarité avec le peuple bolivien

Hier le Chili de Allende, aujourd’hui la Bolivie.
Oncle Sam est toujours présent....
Solidarité avec la Bolivie...

BOLIVIE : FACE A LA MENACE DE COUP D’ETAT ET A L’INGERENCE AMERICAINE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE BOLIVIEN !

L’oligarchie bolivienne, celle qui a soutenu les coups d’État, les dictatures militaires, et le libéralisme le plus sauvage, se dit aujourd’hui autonomiste et « démocratique » afin de continuer à s’enrichir aux dépens de la majorité de la population qui vit dans la pauvreté.

Elle cherche à empêcher à n’importe quel prix, la progression du processus de changement qui est en marche en Bolivie. Elle s’appuie pour cela sur des groupes racistes d’extrême droite regroupés au sein d’organisations qui ont le soutien du gouvernement américain.

Les sabotages et attaques armées qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de paysans boliviens ces derniers jours, visent à rendre le pays ingouvernable avant la tenue du référendum du 25 janvier prochain, qui devra ratifier une nouvelle Constitution de l’Etat bolivien et redéfinir les limites de la propriété de la terre.

Ces deux revendications comptent parmi celles que la majorité des boliviens appellent le plus ardemment de leurs vœux.

Le gouvernement présidé par Evo Morales a dénoncé à plusieurs reprises la politique d’ingérence de l’ambassadeur des États-Unis en Bolivie. Son expulsion a été plus que méritée.

Depuis l’élection d’Evo Morales à la Présidence de la Bolivie, en dépit de multiples difficultés, nous avons pu constater que les politiques mises en application, outre de répondre aux attentes de la majorité des boliviens, satisfont à nombre de revendications et propositions que nous défendons depuis des années.

La politique de récupération de la souveraineté dans des domaines stratégiques de l’économie bolivienne (gaz, eau, biodiversité…), jusque là livrés en grande partie aux multinationales, grâce à la complicité des élites locales, est le résultat concret de la lutte résolue des mouvements sociaux boliviens. Le processus démocratique et de transformation sociale en marche en Bolivie constitue un exemple, pour toutes les Nations et les Peuples. Ce sont ces conquêtes sociales que l’oligarchie bolivienne et l’impérialisme américain veulent anéantir.

Nous organisations, collectifs et réseaux voulons exprimer notre soutien le plus ferme au peuple bolivien et au gouvernement qu’il s’est choisi dans les difficiles moments qu’il affronte actuellement, dans son effort pour la défense et la consolidation du processus de changements démocratiques, sociaux, politiques, écologistes et culturels.

La meilleure manière de défendre les changements réalisés jusqu’à présent en Bolivie passe par la mobilisation, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de tous ceux qui se sentent concernés par la récupération de la Souveraineté, de l’Indépendance et la Dignité du peuple bolivien, et par l’attitude ferme de son gouvernement devant les attaques de la droite, des milices d’extrême droite qu’elle entretient, et de l’ingérence états-unienne.

SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE DE BOLIVIE ET LE GOUVERNEMENT QU’IL S’EST CHOISI !
NON AU COUP D’ETAT EN BOLIVIE, NON À L’INTERVENTIONISME DES ETATS-UNIS !
NON À L’IMPUNITÉ POUR LES RESPONSABLES DES CRIMES, APPARITION EN VIE DES DISPARUS ! !

Le Collectif De Solidarité Bolivie

8 - courrier des lecteurs

1 - Ecole le samedi matin, Laïcité à Besançon

bonjour,

A propos de l'article intitulé : "L'école sabbatique Réflexions sur la "libération" du samedi matin"

je me permets de vous faire part d'une information qui a peut-être échapper à son auteur : Luc Ferry a déclaré dernièrement que le passage de 26 à 24 heures dans les écoles allait permettre des suppressions de poste dans le primaire. A la demande du journaliste qui ne comprenait pas comment ça se pouvait, Ferry a expliqué que la mise ne place des 2 heures de soutien allait permettre la suppression des RASED, soit 8000 postes.

La suppression des RASED, c'est une catastrophe pour l'école. Il me semblait, à moi, qu'il fallait plutôt créer des rased également pour le collège, tant cette organisation permet d'aider les enfants à l'intérieur du temps scolaire avec du personnel adapté et formé à la prise en charge des difficultés scolaires. C'est une preuve supplémentaire qu'il ne s'agit absolument pas de trouver des moyens de lutter contre l'échec scolaire.

je joint le fichier de l'interview de ferry

bien à vous

Sylvia

 

Rappel du 21 septembre 2008[1] Lettre ouverte aux conseillers municipaux de la Commune de Besançon

Mesdames, Messieurs, élus municipaux,

Par notre appel du 21 juin dernier nous vous avions alertés sur l’illégalité d’une décision prise par le conseil municipal réuni le 16 janvier 2008 : En effet le fait d’accorder, à une association cultuelle, un loyer de 1€ symbolique (un euro) pour un terrain d’une valeur de 150 000€ place notre commune « hors la Loi ».

Nous vous demandions d’annuler cette décision et de fixer un nouveau loyer conforme au marché ou de vendre le terrain 120 000€ HT, comme l’avait prévu la SEDD.

Vous n’avez pas cru bon de rectifier cette délibération . C’est donc de manière délibérée que vous maintenez notre commune en contradiction avec notre Loi républicaine. Nous regrettons vivement ce comportement inqualifiable. De plus vous faites opposition à ce que le Tribunal Administratif juge sur le fond.

Nous vous présentons, mesdames, messieurs, nos salutations distinguées.

Comité LILA (Liberté de conscience, Liberté d’expression, LAICITE)

« Je veux… l’Eglise chez elle et l’Etat chez lui…
je veux l’Etat laïque, purement laïque, exclusivement laïque »
V. Hugo, Député de la Nation, à l’Assemblée, le 15 janvier 1850
« Celui qui voit un problème et qui ne fait rien,
fait aussi partie du problème » Gandhi

Notes

[1] Le 21 septembre 1792 était proclamée la 1° République Française !

ReSPUBLICA

Agenda

vendredi 3 - dimanche 5 octobre 08

SLR: Université d’automne 2008

à l’Hôtel de Région : CONSEIL REGIONAL MIDI-PYRENEES
22, boulevard du Maréchal-Juin 31406 Toulouse Cedex 9

Pour plus de renseignements: www.sauvonslarecherche.fr

 

Bien mieux que La Rochelle, Royan ou Cap Esterel, ... Toulouse !

Les nouveautés de cette année :

o Présence de Mr Albert Fert , Prix Nobel 2007 de physique

o différents ateliers/tables rondes en prise directe avec l’actualité du moment :

o Un direct de France Inter :

o des animations :

Venez donc nombreux et nombreuses à Toulouse du 3 au 5 octobre, c’est là que l’actualité de la recherche se passe.

mardi 7 octobre 2008, 16:00

Peut-on faire pire ? La crise financière

Maison des Sciences Economiques
106 Boulevard de l’Hôpital, 75 013 PARIS (Métro Campo Formio)
Salle des Conférences (6ème étage)

L’accélération de la crise financière : origines et conséquences

Avec Jacques SAPIR, (CEMI-EHESS)

Pour plus d'information, télécharger l'affichette.

Cet évènement s'inscrit dans le cadre du séminaire Hétérodoxies du Matisse.
L’objectif de ce séminaire, organisé par le Matisse (UMR 8595), est d’offrir un cadre pour s’approprier et approfondir les outils présentés par différents travaux hétérodoxes (d’inspiration keynésienne, marxiste, régulationniste, conventionnaliste, évolutionniste, etc.).

samedi 11 octobre 2008, 08:30

LA LAÏCITE AUX PRISES AVEC L'INTEGRISME

Espace Rivoli, Bvd Rivoli
La Roche-sur-Yon

Invitation au colloque que le CEDEC (Chrétiens pour une Eglise Dégagée de l'Ecole Confessionnelle) tient à La Roche-sur-Yon le samedi 11 octobre prochain sur un thème d'une grande actualité, et bien sûr en lien avec la laïcité républicaine:

LA LAÏCITE AUX PRISES AVEC L'INTEGRISME

L'atmosphère qui règne lors de ces colloques est toujours très amicale, et nous serions heureux de vous avoir parmi nous.
Nous tenons à remercier tous nos intervenants d'avoir accepté de conduire notre réflexion ce jour-là, et nous espérons que leur grande compétence sera pour vous un appel décisif.

N'oubliez pas que si vous ne pouvez pas vous déplacer le 11 octobre, vous pouvez dès maintenant commander les actes qui rendront compte des débats;

Vous pouvez imprimer cette invitation et nous l'envoyer le plus rapidement possible à CEDEC
100 re de la Fuye
37000 Tours

Pour tout renseignement, vous pouvez téléphoner au 02 47 46 15 76

samedi 11 octobre 2008, 09:00

COLLOQUE POUR LE 60e ANNIVERSAIRE DE LA CHARTE DE LA HAVANE

A L’ASSEMBLÉE NATIONALE

DE 9h-17h

La Charte de La Havane : un outil contre le libre-échange et pour la coopération internationale

Au moment de l’aggravation de la crise financière de 2008, le besoin de reprise en main des grands flux financiers, monétaires et commerciaux mondiaux apparaît comme une urgence. Beaucoup souhaitent un « nouveau Bretton Woods », en référence aux accords internationaux signés en 1944 et qui ont donné naissance, sur une base politique progressiste, à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international et qui devait aussi accoucher de l’Organisation internationale du commerce (OIC).

Précisément, c’est dans la foulée des accords de Bretton Woods et dans le cadre des Nations unies que la Charte de La Havane était signée en 1948 par 53 pays. Alors qu’elle devait fonder l’Organisation internationale du commerce, le Sénat américain refusait de ratifier le texte. C’est donc le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) qui entrait en vigueur, donnant naissance en 1995 à la tristement célèbre Organisation mondiale du commerce (OMC). Pourtant, la Charte de La Havane contient un ensemble de principes et de procédures susceptibles d’assurer un développement raisonnable du commerce international, tout en le sortant du libre-échange. En exhumant ce texte, le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) souhaite faire œuvre d’éducation populaire : diffuser son contenu et lancer le débat sur son actualité. Car rien ne semble plus urgent, aujourd’hui, que de mettre fin au libre-échange – qu’il s’agisse des capitaux, des marchandises ou des services - pour le remplacer par une coopération internationale mutuellement avantageuse.

Sous la présidence de Jacques Dessallangre, député de l’Aisne

Intervenants :

Pour accéder au programme du colloque, cliquez ici.

Pour vous inscrire au colloque, cliquez ici. Attention, la salle ne contenant que 200 places et le colloque se tenant à l’Assemblée nationale, il est indispensable de s’inscrire préalablement.

vendredi 31 octobre - lundi 3 novembre 08

Vivre la diversité culturelle !?

à Ferrières
Province de Liège, Communauté française de Belgique

Vivre la diversité culturelle !?
48e université de Peuple et Culture

Les Universités de Peuple & Culture offrent un cadre privilégié à celles et ceux qui prennent part à la construction d’une vie démocratique. Elles invitent à des approfondissements méthodologiques, à partir d’expertises et de recherches menées en commun. Suscitant la curiosité pour des approches novatrices, elles éclairent les choix pour des actions futures.

Point d’orgue d’un cycle qui a déjà permis d’aborder la mixité sociale, les inégalités et la laïcité, l’Université de Peuple & Culture 2008 se consacre à la diversité culturelle.

Fait nouveau : elle est organisée en coopération avec Peuple & Culture Wallonie-Bruxelles et l’Université Populaire de la Province de Liège. Elle se tient à Ferrières, dans une région où l’éducation permanente et l’action culturelle représentent un enjeu crucial en termes d’autonomie et de responsabilisation éthique.

A un moment où l’Union Européenne, qui se préoccupe du dialogue interculturel, dans le prolongement de la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, tente néanmoins de mettre en place un plan draconien de refoulement des étrangers, de nombreuses interrogations se posent

Du 31 octobre au 3 novembre 2008, un programme de 4 jours alterne des interventions sur l’égalité des chances, les droits culturels et l’engagement citoyen avec de nombreux ateliers de réflexion et de production.

Des café-débats, des spectacles, des jeux, des ciné-débats, des animations philo pour les enfants, des visites… prolongent et accompagnent, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, des travaux ouverts sur des perspectives de changement.

Pour plus de renseignements, pour demander le programme complet ou pour vous inscrire à la 48e université de Peuple & Culture, merci de nous contacter par mail ou par téléphone:

Université Populaire
nancy.hardy@pac-g.be
04 36 52 871 - 04 76 22 89 46

Avec le soutien :

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org