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La sphère de constitution des libertés, grande absente de la campagne présidentielle

​En 2014, nous avions expliqué pourquoi et comment les néolibéraux attaquent la sphère de constitution des libertés que forment l’école, les services publics et la protection sociale. Ces éléments sont de la plus grande importance pour les républicains sociaux que nous sommes, car du développement de cette sphère dépend le passage des droits formels de la République aux droits réels qui ne peuvent exister que dans une République sociale. Autant dire que depuis le tournant néolibéral de 1983 orchestré par François Mitterrand – qui décide alors de suivre la politique néolibérale de Jacques Delors -, nous sommes dans un processus de « dérépublicanisation » du pays notamment sur l’école, les services publics et la protection sociale.

Dans l’article noté ci-dessus, nous avions successivement montré que « pour combattre la crise du profit, l’oligarchie détruit la sphère de constitution des libertés » afin de baisser le salaire socialisé et le salaire direct, puis expliqué pourquoi aujourd’hui « nous devons aujourd’hui aller bien plus loin qu’en 1945 » car nous avons plus d’atouts

Voici un corpus de textes qui pourront vous éclairer et vous aider à préparer des initiatives d’éducation populaire sur ces trois piliers de toute transformation sociale et politique progressiste :

Alors que les dépenses publiques couvent plus de la majorité des richesses produites pour un résultat de plus en plus éloigné des besoins sociaux, il est incroyable d’avoir un aussi peu de débat dans cette campagne présidentielle. Il a fallu que François Fillon prenne comme modèle le système de santé le plus cher, le plus privatisé, et le moins efficient des pays développés (celui des Etats-Unis) pour que la campagne parle de cela. Depuis que Penelope Fillon fait la une des journaux, le débat sur la Sécu s’est estompé. Les candidats néolibéraux ont bien sûr fait des propositions qui vont dans le sens de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes concernant ces trois piliers de la République sociale. Benoît Hamon a obscurci sa casquette de frondeur avec une proposition de revenu universel susceptible d’accélèrer le recul de la Sécurité sociale – comme la CSG de Rocard fut un cheval de Troie dans le financement de la Sécu.
Seul Jean-Luc Mélenchon a fait un discours sur la Sécurité sociale intégrale mais sans entrer dans le détail des retraites, de la santé et de l’assurance-maladie, de la branche famille, de celle des accidents du travail et des maladies professionnelles, ce qui aurait intéressé au plus haut point les couches populaires ouvrières et employées ainsi que les couches moyennes intermédiaires. Le même a fait des propositions sur l’enseignement professionnel mais sans entrer dans le détail nécessaire de l’enseignement général.

Et pourtant, le budget de l’Etat est de 380 milliards d’euros, Le budget de la protection sociale d’environ 700 milliards dont 500 milliards pour la sécurité sociale. Les dépenses sociales représentent plus de 1 000 milliards par an.

 

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