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Éducation populaire : nouvelles demandes, nouvelles initiatives

Trois débats du 26 mai au 6 juin 2015

par Évariste

 

Les réponses à la crise globale formulées par les partis de transformation sociale et politique et par le mouvement syndical revendicatif ne sont pas à la hauteur des enjeux. De plus, le faible niveau démocratique atteint par ces organisations entraînent le fait que de plus en plus, les débats les concernant ont lieu à l’extérieur de ces organisations. Les nouvelles demandes, les nouvelles initiatives ont alors lieu dans le troisième pilier de la transformation sociale et politique à savoir le pilier associatif d’éducation populaire. C’est devenu le lieu de la recherche, de la confrontation, du tâtonnement pour mieux conscientiser, émanciper et augmenter sa puissance d’agir.

​T​rois débats singuliers vous sont proposés du 26 mai au 6 juin 2015. Voilà qui peut vous donner des idées pour vos initiatives (voir aussi les films suggérés par le REP, ci-après).

1/ L’Autre gauche n’est pas à la hauteur des enjeux pour différentes raisons largement décrites dans ​ReSPUBLICA. Pour la première fois, nous aurons un débat  avec les tenants du communautarisme de l’Autre gauche. C’est le premier débat au Théâtre de la Commune à Aubervilliers le 26 mai prochain.

2/ Pour les 10 ans de la victoire du non au TCE, un film et un débat placent la souveraineté populaire comme perspective centrale ; il ne s’agit pas de savoir comment négocier la sortie « à froid » de l’euro, ni de prôner une Europe sociale qui surgirait de l’intérieur, deux figures théoriques qui n’ont aucune chance d’advenir, mais la sortie « à chaud » lors d’une prochaine grande crise du capitalisme à laquelle il convient de se préparer. C’est le deuxième débat auquel vous êtes conviés le 28 mai prochain.

3/ Puis, dans le cadre de la campagne « Charlie et après ? » ouverte par la réunion d’Ivry/Seine du 18 février dernier, une réunion aura lieu le  6 juin pour reprendre le flambeau de Jean Jaurès en débattant de la constitution d’un comité ou de comités intitulés « Combat social et combat laïque ».

Sachez aussi que, à l’automne, nous vous inviterons à un débat sur les 70 ans de la Sécurité sociale crée par le programme du Conseil national de la Résistance.

Pour redonner l’espérance au progressisme, nous devons renouer avec le chemin de l’émancipation. Inscrivez-vous à ces débats.​ Contactez-nous! Invitez-nous !

Mardi 26 mai 2015 : controverse productive « Laïcité » (Aubervilliers – 93)

demain le monde

Au théâtre de la Commune de 18h30 à 22h

L’association Demain Le monde animée par Patrice Cohen Seat (membre du Conseil national du PCF et président d’Espaces Marx) organise pour la première fois une controverse sur les enjeux du débat sur la laïcité au sein de l’Autre gauche entre des protagonistes laïques et communautaristes.

Pour la première fois, dans un débat d’aujourd’hui, deux paroles laïques (Jean-Paul Scot et Bernard Teper) montreront que non seulement la laïcité permet le plus haut niveau de liberté pour tous mais que la laïcité est une condition indispensable pour retrouver le chemin de l’émancipation vers une transformation sociale et politique profonde face au mouvement réformateur néolibéral, dernier stade du capitalisme.

Avec : Esther Benbassa (historienne, sénatrice),
Houda Asal (sociologue),
Jean Paul Scot (historien),
Bernard Teper (réseau d’éducation populaire, auteur)
La controverse sera conduite par René Monzat (auteur)

Une restauration légère est prévue sur place (inscription nécessaire) Contact mail : forumdemainlemonde@gmail.com / 06 74 45 15 87

Jeudi 28 mai 2015 : « 10 ans après le NON au TCE » (Champigny – 94)

Un film AGAUREPS-Prométhée 94 (49 mn) à voir le jeudi 28 mai 2015, salle René Rousseau 48 rue Jules Ferry à Champigny (94) de 19h à 22h (projection, table ronde et apéritif – entrée libre).

A l’issue d’un formidable moment de réappropriation citoyenne de la chose publique, le peuple français votait NON au TCE le 29 mai 2005 et réaffirmait ainsi sa souveraineté.

Venez pour débattre sur les trois parties du film : les reprises médiatiques du débat de 2005 sur le Traité constitutionnel européen ; les cinq enseignements de ce scrutin non pris en compte par l’ensemble de l’Autre gauche (Bernard Teper) ; la priorité à donner au débat sur la souveraineté populaire (François Cocq, président de l’association Prométhée et maire-adjoint PG de Champigny).

Samedi 6 juin 2015 : Appel à constitution de collectif « Combat laïque et combat social » (75010)

A la Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau à Paris (M° République) de 13h à 17h.
L’appel lancé par Evariste dans la chronique de notre dernier numéro se concrétise.
Cette campagne « Charlie et après » a été décidée suite au constat de l’accentuation ultra-laïciste, donc anti-laïque, des directions politiques de droite et d’extrême droite, de l’accentuation des tendances concordataires au sein du gouvernement et du PS, de l’accentuation de la laïcité d’imposture qui consiste à adjectiver la laïcité pour en faire le contraire de son objet historique et qui a entraîné les directions de quatre organisations de l’Autre gauche à signer un appel commun avec des forces obscurantistes et réactionnaires. Autant dire que nous devons réagir face à cette impasse théorique et pratique.
La première réunion de cette campagne « Charlie et après » a eu lieu à Ivry/ Seine le 18 février. Celle du 6 juin souhaite aller plus loin dans la bataille pour une hégémonie culturelle émancipatrice : elle est à l’initiative d’un collectif composé de l’UFAL (Union des Familles Laïques) Ile-de-France, du journal électronique ReSPUBLICA, du Réseau Education Populaire, du MS21 (Mouvement pour un Socialisme du XXIe siècle), de Prométhée 94 et de militants syndicalistes (CGT, Solidaires, FSU) et politiques (Parti de Gauche, PCF, écologistes)

Suite aux journées des 7, 8, 9 janvier 2015 et aux réactions populaires salutaires qui ont suivi, nous avons constaté les manipulations politico-médiatiques du gouvernement, ses tendances concordataires, le détournement de la laïcité par la droite et l’extrême-droite pour cibler les musulmans ; mais aussi, pour de nombreuses directions d’organisations de la gauche, d’une réaffirmation de positions communautaristes, pour terminer avec l’appel à un meeting “contre ‘islamophobie” le 6 mars à Saint-Denis, incluant des organisations islamistes dont l’UOIF, proche de l’organisation internationale des Frères musulmans, ou les Indigènes de la République.
Pour répondre aux interrogations des militants dans un climat idéologique confus, après une présentation générale sur les perspectives de transformation sociale et politique, en France et dans le contexte international actuel, la discussion sera largement ouverte à partir des axes suivants : Antiracisme – Féminisme – Ecole – Impasses du communautarisme et intégration – Monde du travail

Inscription : contact@gaucherepublicaine.org

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Trois nouveaux films pour l'éducation populaire

par le REP

 

Au REP (Réseau Education Populaire), nous avons vu et vous recommandons ces trois films. Vous pouvez nous joindre sur reseaueducationpopulaire@gmail.com pour animer des débats à leur propos ou sur tout autre film. Vous pouvez aussi nous demander des suggestions de films à partir des sujets que vous souhaitez traiter. Nous pouvons intervenir sur plus d’une centaine de films pour alimenter vos initiatives d’éducation populaire.

« Howard Zinn – une histoire populaire américaine »

Un film de Olivier Azam et Daniel Mermet, actuellement en sortie nationale. Voir http://www.histoirepopulaireamericaine.fr/#!home.
C’est en fait le premier film d’une série de trois films sur la base du travail historique de Howard Zinn sur les luttes sociales aux Etats-Unis qui ne font pas partie de l’histoire officielle.

« Peuple et pouvoir »

Un film réalisé par Marie Pialat sur une idée de Marie Pialat et Jean Valentin (produit par l’association Peuple & Pouvoir, 95 mn).
Ce film documentaire recueille les avis de citoyens ordinaires à propos d’un dessin légendé : « Le peuple ne connaît pas son véritable pouvoir ».
Il met en évidence l’absolue nécessité pour le peuple de reprendre conscience de lui même, de ses responsabilités et de ses capacités à faire changer les choses.
Assorti d’une iconographie variée, le film se présente en deux parties :
• La première fait une sorte d’état des lieux du rapport entre « peuple » et « pouvoir » au travers de la diversité des points de vue. On y découvre le chantier politique et sociétal qui s’ouvre à nous.
• La deuxième partie, plus charpentée, en faisant un constat historique, amorce une réflexion sur la mise en œuvre des moyens nécessaires à une évolution positive espérée.
Ce documentaire, fort de la sincérité des intervenants, redonne confiance en soi dès lors qu’il montre que le peuple doit et peut reprendre confiance en lui.
Un document intéressant à partager entre tous ceux qui espèrent encore en l’avenir et en l’humanité.
Afin de sensibiliser l’opinion, ce film réalisé en Haute Définition est conçu pour ouvrir des débats en public.
L’association Peuple & Pouvoir exclut la vente et la diffusion sur internet, mais met le film gratuitement à disposition des associations.
Il est disponible en DVD-R optical, DVD Blu-ray HD et DCP* (cinéma) ou disque dur sur demande à l’adresse ci-dessous :
4, rue des Granges. La Tronçois. 58140 Marigny l’Église
ou peupleetpouvoir@gmail.com

« Il y a 10 ans: le NON au TCE »

Un film réalisé par Klaus Gerke, produit par AGAUREPS-Prométhée 94, 49 mn). A voir en ligne : http://www.dailymotion.com/video/x2qe4ej ou à Champigny/Marne (voir agenda) le 26 mai 2015.

Il y a 10 ans, le peuple disait NON au Traité Constitutionnel Européen : que reste-t-il de la souveraineté populaire et de l’énergie citoyenne ? Le film comporte 3 parties : les reprises médiatiques du débat de 2005 sur le Traité constitutionnel européen ; les cinq enseignements de ce scrutin non pris en compte par l’ensemble de l’Autre gauche (Bernard Teper) ; la priorité à donner au débat sur la souveraineté populaire (François Cocq).

 

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Analyse des élections législatives britanniques de 2015

par Bernard Teper

 

Pour des citoyens français, il convient pour bien comprendre les élections britanniques, d’intégrer le fait que le scrutin s’effectue au scrutin majoritaire à un seul tour, type de scrutin non utilisé en France. Ce qui fait qu’une petite modification de vote peut entraîner des écarts très importants en nombre d’élus. Voilà pourquoi le fait que les médias français aient titré sur une victoire exceptionnelle des conservateurs mérite un examen plus attentif.
La participation des électeurs est stable : 66 % contre 65,1 % en 2010.

Les conservateurs néolibéraux (qu’ils soient euro-enthousiastes ou eurosceptiques) représentent 36,8% des voix (36,1% en 2010). Les travaillistes majoritairement néolibéraux représentent que 30,6 % des voix (29 % en 2010). Mais le reste des votes en se concentrant géographiquement notamment en Ecosse sur le parti indépendantiste néolibéral et euro-enthousiaste, qui ont fait une razzia d’élus (56 élus sur 59!), a fait que les travaillistes néolibéraux ont perdu une trentaine de sièges (notamment en Ecosse!). Une analyse plus fine montre aussi l’accentuation de la fragmentation du corps électoral britannique avec en plus du SNP indépendantiste écossais, le Plaid Cymru au Pays de Galles, l’UKIP (parti de droite pour la sortie de l’UE) et les Verts en Angleterre. L’UKIP avec 3,8 millions de voix n’a que deux députés et  les Verts n’ont qu’un député avec 1 million de voix. Le parti libéral-démocrate subit une saignée en nombre de voix en passant de 23 % en 2010 à 8 % aujourd’hui.
La situation britannique est donc très instable. La poussée eurosceptique en Angleterre et la poussée indépendantiste euro-enthousiaste écossaise promettent une période houleuse. Malgré la majorité absolue des sièges pour les conservateurs néolibéraux, le fort recul du parti libéral-démocrate euro-enthousiaste et le renforcement de l’aile droite du parti conservateur eurosceptique risquent d’avoir des effets centrifuges pour le gouvernement Cameron qui devrait faire campagne, lors du référendum promis dans les deux ans sur le maintien ou pas de la GB dans l’UE, pour le maintien dans l’UE s’il obtient des nouveaux avantages pour la Grande-Bretagne de la part des dirigeants de l’UE.
L’Autre gauche britannique est aujourd’hui surtout présente dans le mouvement syndical et chez les intellectuels. La réforme des statuts du Labour organisée par Tony Blair a eu pour conséquence l’amoindrissement de l’aile gauche du parti travailliste. Les autres formations politiques sont groupusculaires et sans influence.

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Quatre propositions de lecture

par Bernard Teper

 

Une vieillesse digne et solidaire, d’Alain Gaba

Ce livre d’une centaine de pages (14 euros, Editions Libre Label) a été écrit par un pédagogue qui a travaillé au sein des CEMEA, de la Ligue de l’enseignement, de l’Unesco et d’une association de soutien à domicile de la Mutualité française.

L’intérêt de ce livre provient de la volonté de l’auteur de se battre contre le tout « économique » visant à l’augmentation du taux de profit dans le secteur des 3e et 4e âges. L’idée centrale de l’auteur est que la dignité et la solidarité exige que la société fasse tous les efforts nécessaires pour recréer du lien social avec les personnes âgées alors que la tendance actuelle est plutôt de les isoler. Avec l’auteur, nous pensons que sans l’utilisation de ce paradigme, on sera impuissant devant la montée exponentielles des injustices sociales dans les 3e et 4e âges.

Des petites histoires vécues en France et au Québec viennent convaincre les citoyens éclairés de son propos. Puis viennent des propositions concrètes pour recréer le lien social manquant.

Nous pouvons cependant regretter qu’il n’y ait pas un chapitre sur les propositions institutionnelles, stratégiques et économiques pour y parvenir. Non pour faire « des économies » mais pour montrer le « gain social » important pour l’humanité qui peut être obtenu même avec des soutiens financiers publics plus ou moins importants.

Néanmoins, ce secteur de la vie mériterait une militance plus importante car sans cela, tout humanisme n’est que parole.

Partenariats public-privé : pillage et gaspillage, par Mathilde Moracchini et Hadrien Toucel

Ce livre publié dans la collection « Politique à gauche » chez Bruno Leprince (80 pages, 5 euros) a été écrit par deux jeunes responsables du PG.

L’idée générale du livre est que les partenariats public -privé (PPP) ne sont pas crées pour aider les pouvoirs publics à financer des projets mais le sont pour maximiser les taux de profits dans la dynamique de privatisation des profits et de socialisation des pertes (page 64).

Ce livre qui effectue un tour d’horizon de cette logique, donnera à tout citoyen éclairé des arguments pour combattre ce fléau. Il montre que c’est un outil au service du mouvement réformateur néolibéral. On comprendra à la lecture de ce petit livre que toute alternative sociale et humaniste au système actuel devra mettre fin à ce type d’opérations.

Le coût du capital, par un collectif dirigé par Guillaume Etievant et Nolwenn Neveu

Ce livre publié dans la collection « Politique à gauche » chez Bruno Leprince (117 pages, 6 euros) a été écrit sous la direction deux responsables de la commission économie du PG.

L’idée de ce livre est de prendre à contre-pied le bruit médiatique sur le « coût du travail » en affirmant que seul le capital à un coût qui se trouve dans la plus-value extorquée aux travailleurs selon Guillaume Etievant. Dans ce livre apparaît la ligne politique  suivie par le commission économie du PG ainsi que ses propositions. Par exemple, les auteurs préconisent le soutien à l’investissement des entre prises via une caisse de sécurité économique  financée par des cotisations payées par toutes les entre prises et modulée selon leur niveau de chiffre d’affaires et de profitabilité (pages 13 et 14). L’intérêt de ce livre est de donner des arguments chiffrés dans la bataille culturelle contre le mouvement réformateur néolibéral qui centre son argumentation sur le « coût du travail » toujours trop important !

Ce livre est en fait une suite d’articles écrits ,en plus des deux auteurs déjà précités, par Laurent Cordonnier, Benjamin Coriat, Paul Jorion, Michel Husson, Hadrien Toucel et Jean-Luc Mélenchon. Il est à noter des divergences entre les différents auteurs y compris sur la définition du coût du capital (par exemple page 9 pour Guillaume Etievant, et page 18 pour Laurent Cordonnier).

L’introduction de Guillaume Etievant prônant la nécessité de lutter contre le capital en tant que rapport social et la conclusion de Jean-Luc Mélenchon sur l’importance de la bataille contre le coût du capital et la logique d’accumulation dans l’affrontement général fixe le cadre politique de la bataille vu par la direction du PG.

Dans la première partie, on lira avec intérêt les chiffrages du « coût du capital » de Laurent Cordonnier et la comparaison France – Allemagne de Benjamin Coriat. Bien sûr, ces deux auteurs sont des altercapitalistes mais leurs chiffrages sont précieux pour l’argumentation des citoyens éclairés. Mais quand on lit leurs textes, on a l’impression qu’il est possible de revenir en arrière avec un capitalisme sans la domination de la finance. C’est malheureusement une illusion. On lira aussi l’analyse sur les coûts écologiques du capital par Nolwenn Neveu (obsolescence programmée, étude des conséquences écologiques du néolibéralisme, critique radicale du capitalisme vert, etc.).

Dans la deuxième partie, on pourra lire un article de l’anthropologue Paul Jorion qui donne sa version de la rémunération du capital et du travail chez les marxistes, chez les « socialistes-anarchistes » ou chez Keynes. Cet autre altercapitaliste nous propose de revenir à la loi de 1885 interdisant la spéculation et propose de mieux répartir les gains de productivité dans l’entreprise. Il nous propose donc tout naturellement l’allocation universelle qui déconnecte la rémunération du travail. Michel Husson nous montre, quant à lui, qu’il n’est pas possible d’avoir le plein emploi ni d’inverser la courbe du chômage sans toucher à la répartition des revenus qui ne peut être obtenu selon lui que par la revalorisation des bas salaires, la création d’emplois par la baisse du temps de travail, par de nouvelles ressources en cotisations sociales allouées au financement de la protection sociale, et par une nouvelle fiscalité visant à « euthanasier les rentiers » selon le mot de Keynes. Il déclare que la compétitivité des entreprises ne souffrirait pas d’un transfert de richesse des dividendes vers les salaires (page 71) et que la nécessité de socialiser l’investissement est une priorité. Hadrien Toucel vise à nous convaincre d’aller vers la socialisation des entreprises pour à terme que les salariés deviennent des travailleurs associés. Il montre les tentatives précédentes de socialiser par les profits, par les salaires et par les fonds de pension avant de préciser la position du PG à ce sujet. La contribution de la commission économie du PG replace cette socialisation des entreprises dans un projet général de définanciarisation et de socialisation du capital.

Ce livre est utile pour les débats nécessaires à la période. Il fixe bien certains éléments du bout du chemin mais il ne présente pas le chemin pour arriver à son bout. Il y manque l’articulation de la lutte des classes dans la vie réelle. Dire comme Laurent Cordonnier que le coût du capital dépasse toute raison économique fait l’impasse sur le fait que cela dépend de « celui qui tient le manche ». Ce dernier trouve aujourd’hui tout à fait raisonnable le « coût du capital ».  Ceux qui pensent que le rassemblement de tous les économistes hétérodoxes (marxistes, keynésiens, post-keynésiens, régulationnistes, etc.) peut conduire à l’alternative liront ce livre avec plaisir. Ceux qui pensent que le capital est d’abord un rapport social de production avant d’être un coût attendront d’autres développements tant théoriques que concrets.

Panorama sur l’histoire de l’extrême droite et du fascisme, d’Allain Graux

Ce livre publié chez « les points sur les i  »  (306 pages, 18 euros) mérite la lecture. On ne peut pas combattre l’extrême droite et le fascisme aujourd’hui sans connaître son histoire. L’auteur par du début du XXe siècle à nos jours. Le lecteur verra alors les différences et les permanences de la période des années 30 avec la période actuelle. Tout y passe : les ligues, les rapports avec les mouvements nationalistes et monarchistes,le pétainisme, le rapport au nazisme, l’émergence des partis fascistes à partir de l’extrême droite, le poujadisme, l’OAS et bien sûr une analyse fouillée du FN et de son organisation.

L’auteur ne nous en voudra pas de ne pas trouver les dernières pages sur l’alternative à la hauteur du reste du livre car il ne pointe pas les principales causes qui font que l’Autre gauche ne bénéficie pas des conséquences des politiques austéritaires néolibérales. Nous préférons sur ce point en rester aux analyses de Respublica. Reste que plus de 290 pages méritent d’être lues et connues par tout militant et citoyen éclairé.



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