Des difficultés pour lire cette lettre ? Cliquez ici : lettre en ligne - Pour vous désabonner, ici : désinscrire

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°532 - vendredi 27 avril 2007

Envoyé à 11 courriels inscrits

Mode d'emploi:

Adhésion de soutien:
Bien que le journal électronique soit rédigé par des contributeurs non rémunérés, nous devons faire face à des frais (notamment informatique). C'est pour cela que votre aide financière est la bienvenue pour nous permettre de continuer à vous informer sur les combats de la Gauche Républicaine et Laïque. Pour ce faire vous pouvez faire une adhésion de soutien en vous inspirant du barème ci-après et en nous envoyant sur papier libre vos Noms, Prénoms, Adresse et courriel à :

Les Amis de ReSPUBLICA
27, rue de la Réunion
75 020 PARIS

Barème indicatif :
Chômeurs, RMIstes, Etudiants: 10 euros
SMIC et au-delà: entre 25 euros et 100 euros

1 - chronique d'Evariste

1 - Vive la « démocratie bourgeoise », vive la souveraineté populaire !

Le taux exceptionnel de participation, ce dimanche, a montré à ceux qui en doutaient encore que les citoyens de ce pays sont fortement politisés, et très attachés à la défense de leurs droits civiques. Aller voter est un acte citoyen, qui devrait rendre humble tous les militants. Dimanche, dans mon bureau de vote, j’ai fait longuement la queue. Je voyais des gens de toutes les générations, de toutes les origines, qui venaient à pied, en famille, faire leur « devoir électoral ». J’étais fier d’être dans un pays où cela était possible, où on donnait la possibilité à des électeurs nés en France de parents étrangers d’être des citoyens, et j’ai encore pensé du mal des crétins, dont certains candidats, qui disent que notre pays est raciste et colonialiste. J’ai également songé à tous ces discours entendus depuis des années, sur la « dépolitisation » des Français, de la part de militants qui pensent avec mépris que le « peuple » n’a pas de conscience sociale (contrairement à eux, bien sûr).

Je me suis souvenu de ces propos de mon professeur de français, qui tentait de nous expliquer la perversité de la « démocratie bourgeoise ». C’était dans les années 68, la période « élections pièges à cons » chère à Cohn-Bendit, et aux gauchistes de l’époque. Cet enseignant, pour nous expliquer l’injustice du système, s’était appuyé sur un exemple. « Pensez-vous qu’il soit logique que le vote d’un ouvrier de chez Renault soit égal à celui d’une bonne sœur qui vit cloîtrée dans un couvent ? ». Posée comme cela, par un adulte devant des adolescents, la réponse était évidente : bien sûr que non, élections pièges à cons !

Dans la file d’attente, en regardant la centaine de personnes qui faisait la queue devant l’urne, je ne pouvais m’empêcher de me rappeler les propos de ce professeur. Je regardais des vieilles dames, des jeunes adultes, des agriculteurs, des artisans, des ouvriers, des chefs d’entreprise, des employés, des fonctionnaires, des salariés du privé, des chômeurs, des retraités, etc. (je connaissais tout le monde). Je pense que je devais faire partie des plus politisés des personnes présentes. Pourtant, à quel titre mon vote, moi qui connaissait sans doute mieux que la moyenne le programme de tous les candidats, devrait-il peser davantage que celui d’une femme qui n’a jamais travaillé, qui a élevé ses enfants, qui ne lit jamais un journal, et regarde la télévision ?

N’y avait-il pas, dans les propos de cet enseignant, toute cette notion dangereuse de la fameuse théorie de l’« avant-garde », qui, au nom de la dictature du prolétariat, a causé tant de dégâts quand ses conceptions sont arrivées au pouvoir ?

A force de croire le peuple immature, on en arrive à décider pour lui, et à gouverner contre lui. Souvent, les révolutionnaires ont méprisé cette notion de démocratie, critère jugé bourgeois, et ont préféré appuyer les pires dérives totalitaires, au nom de prétendues luttes anti-impérialistes.

L’aveuglement des partis communistes devant le stalinisme, le soutien des assassins khmers rouges par des groupes maoïstes en sont les pires exemples.

Mais on a vu également des groupes trotskistes passer totalement à côté de la chute du Mur de Berlin, et juger la volonté émancipatrice du peuple allemand contre un système totalitaire comme une catastrophe idéologique.

Ils n’y ont vu que la réhabilitation du capitalisme contre un « socialisme bureaucratiquement dégénéré », mais il y avait le mot socialisme, c’était donc forcément encore un peu progressiste, le peuple allemand se trompait !

Je me souviens également d’une expérience syndicale. Dans les années 1985, dans les meilleures traditions anarcho-syndicalistes, on élisait, dans mon organisation, tous les ans, le comité syndical par un appel à candidatures.

Il pouvait donc y avoir davantage de candidats que de postes à pourvoir, et les syndiqués tranchaient, à bulletins secrets.

Insupportable pour les bureaucrates syndicaux, qui craignaient parfois de se faire étaler. Ils ont donc trouver la parade : ils ont expliqué que le vote des syndiqués, c’était de la « démocratouille ». Leur vraie démocratie, ce sera un congrès tous les quatre ans, où ce sont les congressistes, grands électeurs syndicaux, qui élisent un comité syndical… où il y a autant de candidats que de postes à pourvoir !

Mais il serait erroné, et injuste, de ne faire porter le mépris de la « démocratie bourgeoise », et de l’avis du peuple, qu’aux seuls militants du mouvement social.

Les républicains défendent le principe égalitaire « un Homme, une voix », d’autres considèrent que le mot d’ordre « un dollar, une voix » est plus adapté au monde actuel.

Le sommet de Davos, tous les ans, en est la caricature. Les puissants de ce monde expliquent que l’économie doit s’auto-réguler toute seule (comprenez ne pas lui imposer de règles sociales). Dans cette logique, il faut laisser aux politiques l’armée, la police et la justice. Les révolutionnaires défendaient de la dictature du prolétariat, eux défendent la dictature des gros actionnaires et des grands groupes capitalistes.

Ils comptent pour cela sur les structures supra-nationales (Union européenne, OMC, Banque mondiale, etc.) pour imposer la défense de leurs intérêts aux peuples, et à leurs élus.

Cela doit être le plus discret possible, car il faut parallèlement laisser l’illusion aux citoyens qu’ils élisent des vrais décideurs.

La commission européenne est l’exemple de la violation quotidienne de la démocratie, ou lobbies et experts font la pluie et le beau temps. Des circulaires, dont la plus célèbre demeure Bolkestein, tombent de partout, dans un seul but : vive le libre-échangisme (économique, pas sexuel), à bas l’intervention du politique. Ces gens là, épris d’idéologie libérale, rognent de plus en plus les prérogatives des Etats nationaux. Ces derniers n’ont plus la maîtrise de leur politique monétaire, n’ont plus le droit de protéger leurs services publics, ni leur industrie, et de s’opposer à la marchandisation générale de tous les secteurs de l’économie. Les citoyens élisent des responsables qui deviennent de plus en plus des eunuques de la politique.

Pourtant, malgré l’avis des « experts européens » du Parti socialiste, des Verts, de l’UMP et de l’UDF, ainsi que de tous les éditorialistes, quand on demande l’avis du peuple, pour une fois, sur cette construction, le couperet tombe : C’EST NON !

Un Strauss-Kahn parlait avec mépris de la « connerie » de Chirac, et un Serge July, haineux, insultait, au lendemain du 29 mai, les électeurs majoritaires, les traitant de xénophobes, ce qui a sûrement arrangé la situation déjà difficile de « Libération » ! Pour eux, la souveraineté populaire, c’est de la démagogie.

Les conditions de vote du Sénat, en France, incarnent un autre type de mépris. Le principe des grands électeurs protège du jugement des citoyens des notables que les principaux partis sont bien contents de planquer au palais du Luxembourg.

On retrouve ce même mépris du peuple chez un Nicolas Sarkozy, qui, bien que tenant un discours souvent populiste, près des « petites gens », ne veut surtout pas entendre parler d’un nouveau référendum sur l’Europe, et ne souhaite plus, bien qu’ayant été se recueillir sur la tombe de « Mon Général » que ceux-ci, en France, arbitrent des situations en s’appuyant sur l’avis des citoyens.

Certes, les référendums sont à manier avec précaution, nul ne doit oublier qu’Hitler a su les utiliser à son avantage pour consolider un régime totalitaire. Mais l’exemple de Charles de Gaulle en 1969, sollicitant l’avis des citoyens sur le Sénat et les régions, et les conclusions qu’il en a tirées, ne manquait pas d’allure. De même devons-nous remercier Chirac d’avoir donné l’occasion au peuple français de s’exprimer, ce que les socialistes ou Sarkozy n’aurait pas fait s’ils avaient été au pouvoir.

L’exemple suisse, où les référendums sont nombreux, et soumis à des conditions intéressantes, ce qu’Arnaud Montebourg avait soulevé dans son livre « La Machine à trahir » paraît plus convaincant pour renforcer la souveraineté populaire que les nébuleuses « démocratie participative », « socialisme de proximité » et autres nouveaux gadgets destinés à amuser le peuple.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - Elections présidentielles 2007

1 - Sarkozy ou le paradoxe du comédien

Intervention lors du banquet républicain organisé par l’Ufal du 78-7, à Verneuil, le 30 mars 2007

Le « personnage » Nicolas Sarkozy correspond à la conjonction de deux traits :

  1. C'est un aventurier : homme sans principe, qui va là où va le vent.
  2. C'est une machine politique : Nicolas Sarkozy est un homme qui est doté d'un excellent radar pour capter l'opinion.

Or, c'est un fait que le peuple français, dans sa très grande majorité, est très attaché au modèle républicain. Notons qu'il y a là quelque chose d'étrange mais aussi d'émouvant : les principaux médias, les élites -intellectuelles, politiques, économiques- participent à la déconstruction du modèle républicain depuis 30 ans. Et pourtant, rien n'y fait : le peuple français ne veut pas le lâcher, ce modèle que tous s'ingénient à ringardiser. Le « non au TCE » qui a été majoritairement un non de gauche est le symptôme de cet attachement : on a vu quelles ont été les réactions, dont certaines n'étaient pas sans évoquer le mépris que l'aristocratie française, sous l'Ancien Régime, affichait pour le Tiers-Etat (« le peuple n'a rien compris, on n'aurait pas dû faire appel à ses suffrages -version « hard » ; « On n'a pas assez expliqué aux Français les enjeux de ce référendum, on n'a pas été assez pédogogique » -version « soft », dominante à gauche, mais qui n'en est pas moins féroce, puisqu'elle présuppose que les électeurs sont par nature des mal-comprenants). Comme Sarkozy est un animal politique doté d'un excellent radar, il a compris ce que Chirac avait compris en 95 : qu'il fallait endosser le rôle du défenseur du modèle républicain. Pour travailler son rôle, Sarkozy a fait appel à un excellent metteur en scène : Henri Guaino. J'insiste sur ce point, parce que je crois qu'Henri Guaino est le personnage-clé de toute cette affaire. Pour ceux qui ne le connaissent pas (ce ne serait pas étonnant, Guaino est une éminence grise, un conseiller des princes), voici quelques éléments de son brillant parcours : Guaino a d'abord été chargé de mission auprès de Seguin, puis il devient son directeur de campagne lors du référendum sur le traité de Maastricht (1992). Autre élément intéressant : c'est Guaino qui contribua à la victoire de Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995, puisqu'il est l'auteur de la fameuse "fracture sociale" et du non moins fameux "pacte républicain". En échange de ses bons et loyaux services, il sera d'ailleurs nommé Commissaire général au Plan après l'élection présidentielle de 1995, puis démissionné par Lionel Jospin le 5 janvier 1998. Il se consolera en participant à la création du Rassemblement Pour la France (parti souverainiste issu de la liste conduite par Charles Pasqua aux élections européennes de 1999). Guaino est un républicain des deux rives qui a du talent : c'est lui qui a composé les meilleures partitions de Sarkozy. Je voudrais prendre deux exemples :

  1. Le discours prononcé le 9 novembre à Saint-Etienne. Il faut bien reconnaître que ce discours était excellent ! Un républicain a horreur de l'état ne nature : c'est la raison pour laquelle il veut de la loi. Sans loi, la liberté est impossible puisque c'est la guerre de tous contre tous. Un républicain, par conséquent, se bat pour que la société ne soit pas livrée aux seuls intérêts privés, pour soustraire des pans des activités humaines à la loi du Marché, qui n'est qu'une figure de la loi du plus fort. Alors quand la républicaine que je suis entend le discours de Sarkozy, elle ne peut qu'applaudir des deux mains ! L'analyse est d'une grande justesse : dumping social, délocalisation, conséquences écologiques, exacerbation des crispations identitaires, tout y est. La position est juste, elle aussi : Sarkozy réaffirme, face à la nécessité aveugle du Marché, la volonté politique (« je n'accepte pas l'idée que la mondialisation soit le nouveau nom de la fatalité »).
  2. Deuxième exemple : le discours prononcé un mois plus tard à Angers. Ce discours avait pour thème l'école. Voilà une question qui m'intéresse tout particulièrement : d'abord parce que l'école est le principal levier du modèle républicain (Condorcet a écrit les Cinq Mémoires sur l'instruction publique avec l'idée que seule l'école pouvait parachever le modèle républicain : déclarer les libertés de l'individu et du citoyen ne suffit pas, dit-il en substance, le peuple ne sera vraiment libre que lorsqu'il sera éclairé. Il faut donc diffuser les Lumières dans toute la société), ensuite parce que je suis professeur -avant d'être nommé dans un lycée bourgeois à Rueil, j'ai enseigné pendant sept ans à Sarcelles. J'ai pu mesurer, depuis que je suis professeur, l'état de dégradation de l'école républicaine. Il faut bien dire que la gauche, qui a orchestré les principales réformes qui ont mené à cette situation déplorable, est loin d'être innocente dans cette affaire. Là encore, j'applaudis des deux mains : j'entends un discours qui fait non seulement une analyse sans concession de la situation (qui dénonce « l'hypocrisie du bac qu'on brade peu à peu », « l’hypocrisie des grandes écoles qui accueillent moins d’enfants d’ouvriers et d’employés aujourd’hui que dans les années 50 », « l'hypocrisie des zones d’éducation prioritaire où l’on met les enseignants les plus jeunes et les moins expérimentés, en croyant pouvoir taire leur colère par une prime de 80 euros par mois », « l’hypocrisie de l’école à deux vitesses, celle des beaux quartiers où l’on enseigne les grands auteurs et le raisonnement scientifique, et celle des quartiers populaires où l’on demande aux enseignants de remplacer Les Fleurs du mal par des chansons de rap, les chefs d’œuvres de la littérature par les films qu’ils ont inspirés, les livres entiers par des morceaux choisis, et l’exercice de rédaction par celui du QCM ») ; le diagnostic est d'une grande justesse, et le remède opportun : voilà que Sarkozy, avec beaucoup de vigueur, rappelle l'école à ses principes républicains (les exigences doivent être les mêmes à Sarcelles et à henri IV, l'école doit être un lieu de transmission des savoirs, elle ne peut se passer de maîtres, elle ne doit pas chercher à divertir ou à amuser, mais doit donner le goût de l'effort, etc).

Si j'insiste autant sur ces points d'excellence de Sarkozy, ce n'est évidemment pas pour en faire l'éloge. C'est pour mieux souligner la contradiction manifeste entre le rôle qu'il endosse dans cette campagne, et la position politique qui est au fond la sienne. Je voudrais, pour finir, mettre en évidence quelques hiatus entre le rôle du défenseur intransigeant du modèle républicain joué par Sarkozy et Sarkozy lui-même :

  1. Je ne parlerai pas des hésitations et des silences de Sarkozy : hésitation sur le CPE ( Sarkozy était partisan du CNE puis s'est rallié au CPE avant de lâcher De Villepin), hésitation sur l'affaire des caricatures (son soutien a été, c'est le moins qu'on puisse dire, in extremis), silence sur l'affaire Redeker.
  2. Je ne parlerai pas non plus de ses ralliements passés (en particulier au chantre du néo-libéralisme, j'ai nommé Balladur), ni de ses amours incestueuses (sa proximité avec le MEDEF).
  3. Le principal hiatus, celui qui, en tout cas, est le plus difficile à cacher, est apparu à propos de la question de la laïcité. Il faut tous les talents de dialecticien de Guaino pour arriver à faire passer la pilule, et tout porte à croire que la pilule ne passe pas. L'erreur stratégique de Sarkozy a été de vouloir toiletter la loi de 1905. C'est là que la contradiction apparaît entre le Sarkozy ambitieux et clientéliste, qui cherche à obtenir les suffrages des musulmans de France -quitte à instaurer un système concordataire en créant et en organisant le Conseil Français du Culte Musulman- et le Sarkozy qui joue à défendre les principes républicains. L'affaire du toilettage a bien été une erreur stratégique dans la mesure où elle a révélé l'ampleur du contre-sens qui est celui de Sarkozy. Le contre-sens magistral qu'il fait sur la laïcité consiste à confondre deux figures du droit : le droit-liberté et le droit-créance. La loi de 1905 définit l'exercice des cultes comme un droit-liberté : chacun peut exercer le culte de son choix dans la sphère privée, bien sûr, mais pas seulement -aussi dans la sphère civile (certaines manifestations de son appartenance religieuse sont autorisées par le législateur). L'exercice du culte est un droit-liberté. Un droit-liberté suppose le silence de la loi, l'indifférence du législateur : les droits-libertés dessinent un espace dans lequel la puissance publique ne peut intervenir. Le tour de passe-passe de Sarkozy consiste à faire accroire que l'exercice des cultes est un droit-créance. Un droit-créance est un droit à : l'instruction, la sécurité sociale, la retraite sont des droits-créance ; ce sont des droits qui ont été conquis par des luttes sociales et qui obligent la puissance publique à intervenir dans la société civile (à construire des écoles, à financer des professeurs, à organiser un système de retraite par répartition, à financer des services publics). L'opérateur de ce tour de passe-passe, c'est la notion d'égalité des religions que la puissance publique devrait garantir (comme elle doit garantir l'égalité d'accès aux services publics sur tout le territoire), en permettant aux croyants d'exercer leur culte -quitte à financer ce culte. Ce n'est pas un toilettage, c'est un contre-sens magistral sur la définition même de la laïcité, et un remaniement total de la loi de 1905.
  4. Ce coup que Sarkozy veut porter à la laïcité s'explique par sa vision du corps social. Sarkozy ne s'est jamais caché d'être chrétien. On pourrait critiquer cette absence totale de réserve. Mais il y a plus grave : Sarkozy pense que le lien social est par nature religieux. Il suffit de lire son livre La république, les religions, l'eespérance pour s'en convaincre. Sarkozy a une vision théologico-politique du lien social : il pense que ces sont les religions qui permettent de tisser du lien social. Que les croyances religieuses sont essentielles au « vivre-ensemble ». Je pense que cette thèse peut être le fer de lance d'une nouvelle offensive contre la laïcité et contre le modèle républicain. Elle conduit en effet à déléguer aux religieux la mission d'organiser le liens social dans les quartiers -là où le tissu social connaît le plus d'accrocs.

Voilà Sarkozy démasqué : derrière le masque républicain, on trouve un adversaire de la laïcité. On trouve un homme qui est fasciné par le modèle anglo-saxon. La démocratie anglo-saxonne est un modèle qui est entièrement fondé sur la coexistence des communautés. A travers la remise en question de la loi de 1905, c'est bien cela qui se joue : substituer au modèle républicain le modèle anglo-saxon, qui est bien plus compatible avec le néo-libéralisme.

Marie Perret professeur agrégée de philosophie

2 - Un axe PS-UDF-Verts, soutenu par les trois B et Arlette !

Depuis que j’ai publié mon premier texte, au soir du premier tour, disant que je voterai blanc au second tour, je sais par Evariste que je passe pour la méchante de la rédaction de Respublica. Je suis bien évidemment accusée de faire ainsi le jeu de Sarkozy, et livrée à la vindicte populaire. Si Sarkozy est élu président de la République, dimanche, ce sera ma faute, et j’aurai des comptes à rendre à toutes les victimes futures de sa politique.

Quitte à désespérer mes contradicteurs, ce que je vois depuis dimanche soir me renforce encore dans ma détermination à voter blanc le dimanche 6 mai.

D’abord, pour ne pas être désagréable vis-à-vis de la candidate socialiste, je ne ferai pas de comparaison entre le discours de Sarkozy et le sien, au soir du premier tour.

J’espère pour elle qu’elle sera meilleure lors du débat du 2 mai.

Ensuite, je constate que mes pronostics se réalisent. Ségolène Royal se dit prête à gouverner avec des ministres UDF.

C’est curieux, pendant toute la campagne, le Parti socialiste nous a raconté que Bayrou et Sarkozy, c’était la même droite, blanc bonnet et bonnet blanc, comme disait l’inimitable Jacques Duclos en 1969, et qu’aucune alliance ne serait possible avec la droite. Flagrant délit de mensonge, cela commence bien !

Deuxième signe, on ressort de la naphtaline Jacques Delors, comme symbole du nouveau ciment entre le PS et l’UDF, que Bayrou annonce vouloir transformer en parti démocrate.

Delors ! Ce démocrate-chrétien, issu de chez Chaban-Delmas, celui dont toute la gauche n’a pas voulu en 1995 ! L’homme qui réclamait déjà de la rigueur au salariat dès le lendemain de la victoire du 10 mai 1981. Celui qui a bloqué nos salaires en 1983, ce partisan de la deuxième gauche qui, dans l’Union européenne, n’a eu de cesse de vouloir casser le modèle républicain de notre pays, et ses services publics. L’homme de « gauche » préféré du Medef !

Delors, celui dont Bayrou disait qu’il serait, en plus jeune, le premier ministre idéal d’un gouvernement du centre.

Bayrou va jouer bien sûr deux fers au feu, en bon centriste qu’il est. Il saura s’adapter à une victoire du PS, comme à une victoire de l’UMP, et dans ce cas, les députés UDF iront à la soupe pour sauver leur poste. Elémentaire !

Voilà, électeurs de Ségolène Royal, vous qui me tancez sévèrement, ce que sera la majorité pour laquelle vous vous préparez à voter, par peur de Sarkozy. Vous allez avoir, si votre candidate gagne, un axe UDF-PS-Verts, tel que le rêvent depuis longtemps, outre Delors, Cohn-Bendit, Strauss-Kahn, Kouchner, tous ceux qui vous ont insulté le plus durement lors de la campagne du TCE, en 2005.

Il fallait les voir frétiller dimanche soir, sur les plateaux de télévision, le coup est préparé depuis longtemps. Enfin ils vont se débarrasser, ou marginaliser, tous les « gauchistes » qui leur pourrissent la vie depuis trop longtemps au Parti socialiste. A droite toutes ! Mais pas d’inquiétude, l’aile gauche restera, ils ont tant avalé, et ils raconteront qu’ils demeurent au PS et vont mener le combat pour le ramener à gauche.

Vous aurez l’alliance du pire tandem européiste, les deux familles qui pilotent la construction de l’Union européenne depuis cinquante ans, avec les résultats qu’on constate.

Mais il faut donner le change. On va sauver le PCF et Chevènement, pour faire passer la pilule, et faire croire qu’on est toujours à gauche, puisque socialiste.

On assiste à un ballet pathétique d’une extrême gauche déboussolée par l’ampleur de sa défaite. D’abord, sur le net, certains thèmes de campagne contre le candidat de l’UMP sont nauséeux, et parfois digne des campagnes de l’extrême droite des années 30 (insister sur les déboires conjugaux passés de Sarkozy est tout simplement dégueulasse).

Ensuite, outre Besancenot, Buffet, Bové, Voynet, même Arlette se sent obligée d’appeler à voter Ségolène Royal, elle qui a raconté le contraire toute sa vie ! Bref, paniqués, tous les groupuscules gauchistes appellent à voter contre Sarkozy. Je trouve d’ailleurs amusant leurs textes qui appellent à voter contre un candidat, et qui n’assument pas le fait de dire : « votez Ségolène Royal » ! Cela me rappelle les acrobaties de ceux qui disaient qu’il fallait barrer la route au fascisme, en 2002, et qui étaient incapables de dire « Votez Chirac ! ».

Mais cela veut dire que dans les soutiens à la candidate, outre l’axe UDF-Verts, il y a des groupes politiques qui sont favorables à la libre circulation de la force de travail en France (pour le plus grand bonheur du Medef), la régularisation de tous les sans-papiers, la destruction volontaire de plants de semences biotechnologiques dans la recherche publique, etc. Je ne voudrais vraiment pas être à la place de Royal, si elle doit s’expliquer lors du débat de mercredi sur de tels alliés !

En parlant d’opportunisme, la palme revient quand même à Eric Besson. Paraître avec Sarkozy, dès le lendemain du premier tour, il fallait l’oser. S’il n’obtient pas un poste de secrétaire d’Etat, après tout cela, c’est à désespérer de la trahison.

Donc, je persiste et je signe. Je connais toute la dangerosité du candidat Sarkozy, je sais qu’il faudra que le mouvement social sache lui imposer des limites, mais je ne le diaboliserai pas à l’excès, je ne le traiterai pas de fasciste, de manière hystérique, comme le font certains qui se préparent à appeler à la Résistance, rien de moins, en cas de victoire du maire de Neuilly. Avec lui, on a affaire à un véritable adversaire, un candidat de la droite dure, c’est clair, et mobilisateur.

Je connais trop bien toute la perversité de l’axe PS-UDF-Verts qui se profile à l’horizon, et pour ces raisons, je voterai blanc dimanche, et je continuerai à mener le combat social et le combat laïque, quel que soit le vainqueur !

Lucette Jeanpierre

3 - Le 6 mai 2007, la République appelle des voix Royal

Ainsi donc, depuis le 22 avril 2007, la mère de toutes les batailles est engagée. J’avais prévu le résultat du 1er tour, non par pronostic ni par je ne sais quelle voyance mais sur l’analyse que le changement organisationnel, en l’occurrence institutionnel ne s’opère pas au moment de l’élection mais, à partir de la volonté des peuples d’imposer une nouvelle règle du jeu. Comme je l’ai écrit dans « Respublica » N°496, dans l’article : « Dix circonscriptions, un plat de lentilles et la (non) pensée Autaine. Tel a été le menu du week-end. », on ne change pas de char au moment de tirer.

J’avais aussi écrit que je mettrai un bulletin blanc dans l’urne, puisque aucun candidat n’était à mes yeux à la hauteur d’un vrai projet républicain. Le 22 avril 2007, j’ai effectivement réalisé ce que j’avais indiqué.

J’avais également écrit que, lors du second tour, je voterai blanc.

Le résultat du 1er tour m’amène à analyser la situation sous un autre angle. En effet, le soir du 22 avril, j’ai eu l’impression que la IVème république succédait à la cinquième par un curieux retournement de l’histoire. Bayrou puisqu’il s’agit également de lui dans cette élection, a réalisé le hold-up que ses prédécesseurs MRP, CDS n’avaient pas réussi à faire. Je pense que ce hold-up centriste risque de peser lourd pour l’avenir de la République, notamment dans les choix européistes et anti-laïques de nos futurs gouvernants s’ils s’avèrent être ceux du candidat Sarkozy. Il peut s’avérer tout aussi dangereux si on laisse les gangsters Tapie et autres porteurs de sacs de riz (Kouchner, ne cherchez pas c’est vraiment lui !) parler au nom du peuple. Le spectacle de France 2 était à cet égard affligeant. De l’autre coté de l’échiquier, le spectacle de Ganelon, Eric Besson, et tous les députés UDF qui rejoignent Doc Gynéco dans le soutien à Sarkozy, montre le mépris souverain que ces gens (oui ces gens !) ont envers le peuple.

Faut-il pour autant renoncer à faire un choix ?

J’entends déjà les antiennes de 2002 : on ressort les « pincettes pour le nez » du vote Chirac, on reprend les slogans des benêts compassionnels plus prompts à dégainer leur fusil anti-républicain contre ces « salauds de pauvres pro lepénistes » et à piétiner le drapeau de la révolution française que d’analyser froidement une situation où, l’alternative n’est pas entre la peste et le choléra mais entre un éclatement assuré de la République et la possibilité de pouvoir infléchir encore les choix pour la République. Je n’hésite pas au passage à noter que ces gens là se sont beaucoup retrouvés dans le vote Bové.

Je suis conscient, en écrivant ces lignes, que le risque social-libéral à la Strauss Kahn n’est pas à écarter. Je suis aussi conscient que Ségolène Royal est une femme de volonté. Certes, son discours du 22 avril 2007 n’était pas des plus charismatiques. On a connu mieux !

Mais des éléments du fond du discours me laissent penser que c’est bien la voie Royal qu’il faut choisir pour la République. Tout aussi fermement, je pense, qu’à l’instar d’un passé récent, 1994, Loi Falloux, 1995, les cheminots et 2006, le CPE, c’est dans la rue que le changement réel devra s’opérer.

Non Sarkozy n’est pas un fasciste, n’en déplaise aux béats compassionnels et autres. Même s’il a franchi la ligne jaune à plusieurs reprises, ministère de l’immigration et de l’identité nationale, déterminisme du suicide et de la pédophilie, il n’est que le pendant d’une droite réelle telle que la si bien défini René Rémond dans son livre les « droites en France ».

En ce qui me concerne, je ne trouve nullement scandaleux que la droite redevienne la droite. Il serait temps que la gauche redevienne à son tour la gauche ! Là est le pari républicain qui s’engage en partie dans la bataille du 6 mai et, quoiqu’il arrive, dans les mouvements sociaux après.

Je ne souhaite pas une guerre civile pour mon pays. Sarkozy en est le ferment. Tout un chacun nous ne devons pas désespérer le peuple de France ! Le 6 mai 2007, je choisirai donc d’éliminer le candidat Sarkozy, pour la République, pour la France.

Simon Archipenko

4 - Je voterai pour une social-traître !

Bonjour Evariste,

Permets moi de réagir à l'article "Je n’aime pas Sarkozy, mais je ne voterai pas pour Ségolène Royal" de ma prénommée homonyme Lucette Jeanpierre.

Moi, je n'aime pas les "social traitres" et Ségolène Royal en est une ; mais que je l'aime ou ne l'aime pas, je voterai pour elle. Je voterai pour elle, non par affection, non par adhésion pour sa ligne politique, non par plaisir masochiste, mais par raison, par conscience du danger que serait Sarkosy président..

J'aime à peine moins Sarkosy que Royal, mais je ne voterai pas pour lui, non par inimitié, mais par raison, Sarkoléon, s'il est élu, concentrera entre ses mains les 3 pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), parce qu'il a placé ses sbires aux bons endroits, parce qu'il met au pas les juges qui ne lui plaisent pas, parce qu'il a mis en place des lois liberticides (dont nous ferons peut être les frais quand nous troublerons l'ordre public de nos protestations).

Il est de droite : il a récupéré une partie des électeurs de Le Pen (ordre, traditions, religion, travail...) qui ne s'y sont pas trompés.

Le Pen victime du vote utile est un petit plaisir de consolation de cette campagne affligeante.

Il est libéral : sur le terrain de la lutte des classes, il a choisi sans ambiguité les patrons.

Il est antilaïque, que ce soit laïcité religieuse (mise en avant de l'UOIF, flirt avec l'église de scientologie, justification du rôle des religions dans la sphère publique et politique ) ou laïcité économique (justification du pillage de nos biens publics par le secteur privé).

Il est démago : il prétend nous protéger, quand c'est lui qui est un danger pour notre cohésion sociale, avec ses provocations, ses mensonges, ses économies de personnel et de moyens pour assurer l'ordre public.

Il a à sa botte les « contre-pouvoirs médiatique » : presse écrite, télé, radios. Cet homme est une menace pour la démocratie

Je ne voterai pas plus Sarkosy, par calcul (et je ne m'abstiendrais pas non plus), en pariant sur le pire. Ceux qui pensent "5 ans, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, ça fera réfléchir ", de la même manière que d'autres disaient "une bonne guerre, ça remet les choses en place", font un mauvais calcul.

La révolte et la misère n'amènent pas automatiquement la solidarité et la conscience de faire front commun, mais bien plus souvent l'individualisme, le clanisme, la mafia et la consolation des églises.

Voilà pourquoi, cher Evariste, par raison je voterai Royal.

Mes amitiés à Lucette Jeanpierre.

Lucette Guibert

5 - La peur du loup

Cette campagne présidentielle a été assez pitoyable, et cela continue entre les deux tours !

Les directions du Parti socialiste et de l’UDF multiplient les assauts de démagogie dans le « tout sauf Sarkozy ».

Pourtant, bien que les candidats UDF, PS, UMP le cachent, sans renégociation des traités européens depuis au moins celui de Maastricht, c’est en grande partie l’Union européenne et les bureaucrates de Bruxelles qui font désormais la loi. Le candidat à la présidentielle dont l’action essentielle est la politique internationale en est réduit à distribuer les promesses comme un élu local.

Ils sont conscients de l'incompétence éclatante de la candidate, que sa seule appartenance au sexe féminin ne suffit pas à masquer. Alors, la classe des bobos et des soixante huitards (le renfort du Cohn-Bendit est significatif, quel renouveau!), de la bien-pensance et de tous ceux qui de près ou de loin ont quelques intérêts à la victoire de Ségolène n'ont qu'un seul programme : faire peur et diaboliser Sarkozy,sachant qu'ils seront incapables dans le contexte européen et mondialisé d'appliquer un programme de « gauche » (à part le mariage des homosexuels parce que cela ne coûte pas trop cher).

Rodés depuis trente ans à l’instrumentalisation de le Pen, empêchant tout débat sur l’immigration, la bien-pensance a trouvé un nouveau repoussoir. Tout y passe et même le pire. Un appel d’intellectuels ( !) paru dans Libération du 19 avril montre combien ceux qui vivent sur l’immigration sont nombreux parmi les signataires. Alors qu’ils monopolisent toute la recherche, qu’ils imposent leur avis, qu’ils ont méprisé la classe ouvrière au profit exclusif de l’immigré ou du jeune de banlieue forcément victimisé, (même quand il est délinquant), ils s’insurgent et n’ont qu’un mot à la bouche : TSS. Finalement, c’est tout juste s’ils n’auraient pas été prêts à voter Le Pen contre Sarkozy tellement celui-ci est présenté comme l’émule de Hitler ! Dommage que Plantu se livre à ce jeu là.

Ils sont tellement grotesques qu’ils font pitié. On nous assène que les médias sont à la solde de l’affreux Sarko. Sans doute n’entendons nous pas les mêmes radios car les chaînes publiques en tout cas n’ont qu’un seul mot d’ordre, TSS et ne s’en cachent pas. France Inter au premier rang, tandis que Libération, bien qu’appartenant à Rothschild, fait ouvertement campagne pour Ségolène Royal. Quant à Marianne, dont on appréciait l'esprit d'indépendance, quelle déception.

Incapables de dépasser « le fascisme ne passera pas » de leur jeunesse, agité à toutes les sauces, ils ont comme seul viatique la haine, l’insulte, la calomnie. Car eux sont beaux, intelligents. Forcément du côté du bien autoproclamé. Et si ça ne marchait plus ? Et si le peuple n’avait plus peur du loup ?

Jane Calamity

6 - Comment en est-on arrivé là?

Ce soir sur la 5 (24/4/2007) : un reportage sur l'Ukraine. Le pasteur Sunday (pentecôtiste) fait un tabac, il remplit des salles immenses à 25 000 personnes. Il est capable de tenir 9 heures de suite, avec des chants, des danses. Figurez-vous que Dieu lui a parlé : " Va où les gens souffrent" A Kiev, le maire est aussi le patron d'une banque. C'est un converti, un néo-protestant, il "suit" le pasteur qui est son grand ami. " Le pasteur évangélise, dit-il, moi, je fais de la politique"

Tout est dans ces images, de ce pasteur noir qui convertit les Ukrainiens de religion orthodoxe en majorité, et le "politique magouilleur" qui se sert de la religion. Le reporter explique que les trois différents courants de l'église orthodoxe sont allés jusqu'à se battre (au sens propre du mot). C'est l'histoire du troisième larron du bon vieux La Fontaine. Ainsi l'Ukraine connaît maintenant les "nouvelles" religions, issues du protestantisme et venant principalement des USA. Le pasteur dit qu'il veut évangéliser la Chine et l'Arabie Saoudite. Il rêve d'affronter dans un débat un imam !

Allez voir le film "Jésus camp". Les enfants ont subi un véritable lavage de cerveau, ils prient devant un Georges Bush en carton.

Les religions et les sectes vont prendre de plus en plus de place dans l'espace public, et cela dans le monde entier.

A quand le pasteur Sunday ou Monday en France ? Un reportage sur Marianne évoque l'influence grandissante de ces églises évangélistes en France. " Dans le XI e arrondissement de Paris, l'église pentecôtiste Philadelphia fondée par un pasteur organise 3 cultes dominicaux"

Comment en est-on arrivé là?

Un NON majoritaire au TCE. Les nonistes ont mené une bataille formidable pour obtenir cette victoire du NON !

Leurs arguments étaient irréfutables et ils ont porté. Les représentants des partis, des mouvements ont battu les estrades, s'unissant pour obtenir ce NON . Mais l'union s'est arrêtée à la campagne électorale. Les nonistes de gauche n'ont pas réussi à présenter un candidat porte-parole. Le Ps a voté CONTRE le peuple et a choisi.une candidate du OUI ! Et maintenant,

Maintenant, Nicolas Sarkozy a plusieurs points d'avance et les manoeuvres de Bayrou, la deuxième droite( il a toujours voté avec l'UMP, Bayrou!) iront renforcer l'avance de Sarkozy.

Je n'ai jamais voté à droite. Pour le vote Chirac contre Le Pen, j'étais en Crète. Heureusement!

Pour ne pas favoriser Sarkozy, je ferai ce que j'ai toujours fait au 2e tour. Je voterai contre la droite.

Et je continuerai à me battre. Mireille Popelin

Mireille Popelin

7 - Quand Sarko menacera le droit de grève, il ne faudra pas tomber dans le piège.

Quand Sarko menacera le droit de grève, il ne faudra pas tomber dans le piège.

Il ira vite, utilisant l’une ou l’autre émeutes de banlieue ou toutes autres crises, qu’il aura préalablement provoquées, pour envoyer des rideaux de fumée, tout en parachevant sa mainmise berlusconienne sur les médias et instaurant un service minimum privant à jamais le droit de grève de son efficacité.

En ces jours là, il ne faudra pas tomber dans le piège en lançant chez les fonctionnaires et assimilés une grève sans autre objet que « pour le droit de grève », une grève qui ne pourra qu’être minoritaire et discréditée. Il faudra attendre son heure pour nous préparer à passer outre à la loi, massivement, selon le génie historique du mouvement ouvrier, pour faire la grève générale, même illégale, face un objectif revendicatif précis, lisible et repérable, partagé par tous, surtout pour les salariés du privé, comme à l’occasion du CPE de Villepin.

Bien entendu, il aurait été préférable que Sarko ne soit pas élu et qu’il ne dispose pas d’une majorité parlementaire, mais que faire d’utile à deux semaines du second tour présidentiel ? Il est trop tard si les différents états-majors de la gauche et d’extrême-gauche poursuivent ainsi leur discours à vide (les gens le sentent bien, face à la sidérante volonté de puissance de Sarko).

Hier soir dimanche, le discours tardif de Ségolène Royal à Melle n’était qu’un bizarre copié-collé sans souffle. On en viendrait à regretter l’art d’un Mitterrand, le Mitterrand de la période entre 1970 et 1981 (ni avant, ni après : il était vraiment de droite.) Mitterrand en judoka aurait su utiliser l’effet Bayrou, qui était la voie d’aiguillage appropriée pour faire douter la droite et naufrager l’irrésistible ascension sarkozienne, mais les esprits forts nous ont répété que Bayrou était Bayrou (on le savait, merci), qu’il ne fallait rien faire avec lui, pire, rien faire de lui, et on en est resté dans le confort et la lâcheté intellectuelle ordinaire.

Aucun sens tactique, ni au PS, ni chez les nonistes de gauche, surtout ces derniers qui ont touché le fond de la nullité, de l’incantation et de la mauvaise foi.

Les sommets bureaucratiques étant défaillants, que faire à la base ? On peut certes sonner l’alarme en continuant à démoniser Sarko, il reste quinze jours.

Mais ceci, au pire, provoquera des effets contraires, confortera la sidération apeurée de la victime pour son bourreau.

Et au mieux, la dénonciation de Sarko ne parvient qu’à convaincre les déjà convaincus et à tétaniser toujours plus la gauche, toujours prête à confondre un « facho » et un fasciste. Quelle drôle de démocratie où l’on ne sait plus parler à l’auditoire de l’adversaire. Encore faudrait-il savoir ce que l’on veut au juste.

L’impossibilité tenace de réfléchir à une nouvelle régulation mondiale des droits sociaux (l’objectif du smic international, à réclamer dans les sommets internationaux), comme on le fait pourtant déjà en matière écologique avec des objectifs comme les accords de Tokyo sur le changement climatique, voilà qui signe aujourd’hui la profonde insuffisance de nombreux dirigeants : des dirigeants associatifs comme ceux d’ATTAC, des dirigeants des syndicats, des dirigeants de tous les partis de gauche et d’extrême-gauche, chez qui, après tout, la sidération sarkozienne l’a déjà remporté, par fatalisme et par mépris profond des virtualités créatives de la société civile.

Luc Douillard

8 - Aux amis de Gauche qui pensent voter blanc au deuxième tour

On a le droit de ne pas être d'accord ni avec Sarkozy, ni avec Ségolène et on a le droit de voter blanc : c'est aussi un vote démocratique. Mais, en toute sincérité, quand l'un de ces deux candidats sera élu, avec lequel pourra-t-on le moins difficilement manifester ses désaccords? Avec lequel pourra-t-on essayer d'infléchir sa politique en s'appuyant sur des contre-pouvoirs? Sarko ou Ségo ?

Vous qui voulez voter blanc, je vous demande simplement une chose avant de prendre votre décision définitive : lisez le communiqué des journalistes de France 3 après son passage sur cette chaîne. On doit le trouver facilement sur Internet. Ce ne sont pas des politiques, ce sont des citoyens qui l'ont écrit et, sans le dire, ils montrent bien ce que deviendrait la France sous Sarko : la France du mépris, de l'autoritarisme, du pouvoir absolu et égocentrique qui mène à l'abus de pouvoir et à la négation des droits fondamentaux et des droits du travail. Tout cela se trouve concentré dans quelques phrases d'un candidat brutal et caractériel quand il se laisse aller à montrer sa vraie personnalité.

Alors oui, vous avez le droit de voter blanc, mais ce n'est ni un vote neutre, ni un vote négatif. Vous favorisez forcément quelqu'un et vous prenez une sacrée responsabilité, vis-à-vis de notre République, vis-à-vis des plus démunis, des plus faibles, des malades. Je l'avoue, Sarko me fait peur, pour mes concitoyens, mais aussi pour mes enfants, pour ma petite fille. Je l'avoue, Ségolène ne m'inspire pas une confiance totale et je veux rester vigilante, mais je pense que je pourrai s'il le faut m'opposer démocratiquement à ses décisions et pas dans la clandestinité ou en prenant des risques comme nous sommes de plus en plus nombreux à le faire au sein du Réseau d'Education sans frontières.

Car, cela aussi, c'est une partie du triste bilan du candidat de cette droite extrême : avoir réussi en période de paix que réapparaisse la délation et que s'organise un réseau clandestin. Cela ne vous rappelle rien ? Alors, je vous en prie, réfléchissez bien avant de glisser un papier blanc dans l'urne. Je vous en remercie tous à l'avance.

Danièle Dugelay Citoyenne de gauche, profondément républicaine et laïque.

9 - Socialiste et idéaliste:

Oui, j'ai l'audace de dire que je me sens socialiste.

Oui, j'ai l'audace de croire que mon NON au TCE en est la logique profonde.

Oui, j'ai l'audace de penser que mon parti se doit d'éradiquer les causes de l'existence d'une classe de travailleurs pauvres, de chômeurs, de redonner les moyens de leur dynamisme à ceux qui en ont par définition, les jeunes, et de sortir le pays de cette impasse dans laquelle le bilan catastrophique de ce gouvernement en particulier l'a plongé, bilan que l'on doit rappeler.

Oui, je crois que ce n'est pas essentiellement en combattant contre, mais en expliquant le pour que l'on arrive à ses fins. Je crois aussi que ce n'est pas en acceptant trop de consensus que l'on y arrive, mais en gardant la maîtrise de l'ouverture. Rester sans cesse dans l'opposition est stérile et même contreproductif. Certes, occuper le plus largement possible le terrain social est aussi nécessaire que difficile, mais insuffisant. Accéder au pouvoir est indispensable pour faire avancer les mentalités.

Oui, c'est d'abord par lui que l'on peut donner corps à l'essai de reconquête initiée depuis longtemps sur le terrain par les associations laïques et mouvements d'éducation populaire.

Oui, il peut rester intègre dans des domaines aussi diffus (pour le grand public ou même certains élus ou responsables politiques) que celui de la laïcité ou celui concret de l'emploi.

Oui enfin, je sais que Ségolène Royal est en déficit numérique et que toute voix non reportée sur elle contribuera à la victoire de Nicolas Sarkozy. Il ne s'agit pas de se tromper d'adversaire. Tout choix, démocratique en particulier, ne doit pas être fui; il est difficile... mais c'est ainsi que l'on acquiert et conquiert la maturité politique au moins.

Evelyne Bigou 64140 Billère

10 - Fausses et vraies leçons d'un premier tour

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle semblent nous suggérer que le « système » politique français, après les chocs du 21 avril 2002 puis du succès du « non » au référendum de 2005, a connu le sort du phénix : renaîtrede ses propres cendres. Il est incontestable que les deux premiers candidats ont accumulé plus de 56% des suffrages, chiffre qui atteint pratiquement les 75% si l'on inclut le « troisième homme » de 2007, François Bayrou. Les partisans du « non » semblent avoir quasiment disparus de l'espace politique, étant réduits à moins de 25% et l'importante participation des électeurs au scrutin (85%) semble témoigner de la réconciliation des Français avec leur système politique.

Il est certain que les médias entonneront un chant de victoire, cette élection semblant rejeter dans le passé la crise politique larvée que le système politique français connaissait depuis cinq ans. Cette analyse serait pourtant extrêmement superficielle. La crise politique est toujours là, mais elle a changé de forme. Il convient d'en comprendre les conséquences pour le futur.

Une première observation que l'on doit faire concerne l'expression des préférences des électeurs. La théorie classique en science politique soutient que ces préférences possèdent les mêmes caractéristiques que celles prévues par la théorie économique standard. On est en présence d'un système complet de préférences, caractérisé par la transitivité des choix et un pré-ordre défini pour chaque individu. Or, la psychologie expérimentale nous enseigne qu'une telle vision est fausse. Les préférences sont largement déterminées par le contexte du choix, la transitivité n'est pas respectée dès que le choix n'est pas unidimensionnel, enfin des expériences brutales ont pour effet de modifier subitement ces préférences .

Cette lecture théorique est importante pour comprendre quelles sont les préférences que le premier tour vient de révéler. Les électeurs étaient installés dans un contexte particulier depuis que Jean-Marie Le Pen était arrivé en deuxième position lors du premier tour de l'élection de 2002, évinçant ainsi le candidat socialiste du second tour. Le choc de cet événement avait crée ce que l'on peut appeler un «méta-contexte». A celui-ci est venu s'ajouter le contexte particulier créé par l'ascension de la candidature de François Bayrou, dès que ce dernier a franchi un seuil de crédibilité que l'on peut estimer en France entre 10% et 12%. Dès lors, la montée de Bayrou faisait peser la menace implicite d'une éviction et pour le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, et pour la candidate du PS, Ségolène Royal. En même temps, cette montée rendait crédible la possibilité d'évincer un des deux représentants du « système bipolaire » et conduisait les électeurs en rupture avec celui-ci à voter pour Bayrou en dehors de toute adhésion aux idées défendues par ce dernier.

La combinaison de ces deux contextes, qui s'auto-renforçaient réciproquement, explique amplement la restructuration des préférences des électeurs qui a conduit à accorder aux trois premiers candidats près des trois-quarts des votes. Pour autant ce vote ne peut nullement passer pour une pleine et totale adhésion aux idées. Le scénario du second tour a envahi le premier tout faisant ainsi - provisoirement - mentir le vieil adage du système électoral français qui veut que « l'on choisit au premier tour et l'on élimine au second tour ». Rien ne prouve qu'une telle combinaison contextuelle puisse être reproduite à l'avenir.

Une seconde observation doit alors être faite, qui concerne les discours des 3 premiers candidats. On dira que les discours sont peu de choses et que, suivant une autre formule du cynisme politique français « les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ». La réalité n'est pas si simple. Le langage des hommes politiques construit l'espace de ce qui peut être dit et de ce qui est refoulé dans le non dit. Même si un homme politique est un cynique absolu, même s'il na aucune intention de mettre en pratique ce qu'il dit, le fait qu'il le dise modifie, qu'il en ait conscience ou non, le cadre des représentations. Le discours finit par construire un cadre à l'action. Assurément, un homme politique peut se croire libre de violer impunément ce cadre. Mais, à l'exemple de Jacques Chirac, il finit alors par le payer d'une crise importante de légitimité personnelle. Le mensonge est en politique une denrée hautement périssable. On peut, certes, la renouveler fréquemment mais ceci aussi finit par se payer.

Or le discours des trois premiers candidats lors du premier tour de 2007 a en commun un élément majeur : la reprise de thèmes défendus jusque-là par des candidats « hors système » voire « anti-système ». La banalisation d'un discours qui était minoritaire avant 2005 est alors la seconde caractéristique déterminante du scrutin du 22 avril.

Prenons tout d'abord François Bayrou. Ce dernier n'a réellement commencé à progresser dans les intentions de vote qu'à partir du moment où il a tenu - avec une réelle violence - un discours « anti-système » mêlant dans le même rejet et le système bi-polaire français et la complaisance des grands médias vis-à-vis de ce dernier. Ce n'est pas faire injure aux convictions de François Bayrou que de constater qu'il a repris ici une partie du discours tenu par Jean-Marie Le Pen et, en 2002, par Jean-Pierre Chevènement. Désormais, même Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont obligés de parler du « système » comme s'il s'agissait d'une chose honteuse.

On va retrouver le même phénomène avec d'autres thèmes. Hier encore, attaquer la Banque Centrale Européenne faisait de vous un extrémiste. Durant la campagne, tant Mme Royal que M. Sarkozy ont tenu des propos très durs sur la BCE et le rôle néfaste de l'Euro. La question n'est pas de savoir si l'un ou l'autre mettront en pratique ces critiques une fois élu, mais de comprendre qu'un discours qui passait pour marginal et que les médias cherchaient à refouler vers le non-dit a obtenu droit de cité. Ceci restera. Désormais, il ne sera plus possible d'user de l'argument d'autorité contre ceux qui mettront en cause la politique de la BCE et l'Euro. De même, les trois premiers candidats ont dénoncé les délocalisations, faisant référence soit à la nécessité de protections (cas de Bayrou, Royal et Sarkozy) qui ne peuvent quoi qu'on en dise qu'être des mesures protectionnistes même si on refuse encore le mot. Ségolène Royal, le soir de ce premier tour appelle dans son allocution prononcée depuis Melle à conserver en France les « centres de décision » ; un tel discours eut été taxé immédiatement de souverainiste il y a moins de six mois. La référence insistante à la Nation et à son identité (même si le contenu de l'une comme de l'autre varie fortement entre les trois candidats) va dans le même sens.

On pourrait multiplier les exemples. Le fait est là, et il est un des enseignements que l'on doit tirer de ce premier tour. Pour attirer à eux près des trois-quarts de l'électorat, les trois principaux candidats ont dû reprendre des thèmes et des termes qui étaient ceux des forces qui avaient porté la victoire du « non » lors du référendum de 2005. Que des partisans du « oui » intègre un tel discours peut être perçu comme un élément de confusion, limitant la pertinence du débat politique. Mais, et c'est cela l'élément principal, cette intégration vaut symboliquement reconnaissance.

Elle fait exploser les barrières du non-dit. Le « politiquement correct » libéral-européiste est mort dans les semaines qui ont précédé l'élection. Ceci n'est pas un petit événement même s'il n'est pas souligné par les commentateurs. Il signifie que les forces « pro-système » ont perdu leur hégémonie idéologique durant le cours de cette campagne. Elle ne peuvent survivre électoralement que par l'intégration d'un discours qui est en contradiction tant avec leur idéologie propre que leurs pratiques politiques quotidiennes. Une telle situation où des forces pro-système doivent reprendre une partie du discours des forces anti-système a toujours et partout été le signe d'une crise politique grave, et potentiellement explosive. Des segments entiers des forces pro-systèmes sont déstabilisés et idéologiquement prêts à basculer.

Telle est donc la seconde leçon qu'il faut tirer du résultat du premier tour, avec l'analyse qui a été faite du rôle des effets de contexte dans la construction des préférences des électeurs.

Ces deux enseignements ont des conséquences multiples et importantes. La première, la plus évidente, est que les scores des mouvements et forces de contestation du « système » est aujourd'hui sous-estimé. Elles sont cependant loin d'avoir disparu du champ politique et l'on peut raisonnablement penser que la combinaison des contextes qui a abouti à la concentration du second tour au sein même du premier n'est pas prête à se reproduire. D'une certaine manière, parce que le résultat du 22 avril 2007 semble effacer celui du 21 avril 2002, il contribue à casser l'effet de contexte qui a dominé la présente élection. Mais, on ne doit pas s'en tenir à ce constat.

Ces forces de contestation sont aussi confrontées à un véritable choix stratégique : comment survivre face à l'intégration d'une partie de leurs discours par les partis du « système ». La radicalisation du discours n'est pas ici une solution. Elle ne ferait que souligner les problèmes de manque de cohérence et de crédibilité que toutes ces forces connaissent, et qui les empêchent, jusqu'à maintenant, de passer du statut de mouvements de protestation à celui de mouvements portant des propositions réellement alternatives.

Une possible option est une stratégie « entriste ». En se fondant au sein des forces pro-systèmes les moins éloignées idéologiquement, on peut espérer peser non seulement sur le discours, mais à terme sur les représentations des cadres et dirigeants. Comme toute stratégie « entriste » celle-ci se heurte au risque de dilution et de démantèlement idéologique. Une fois à l'intérieur de l'un des partis pro-systèmes, la tentation de stratégies personnelles risque de peser lourdement pour déformer puis dévoyer le projet initial. Historiquement, les stratégies « entristes » ont très souvent échoué. Ceci n'implique pas qu'elles doivent toutes nécessairement le faire. Mais, il convient d'être conscient des risques courus.

Une seconde option est celle de la position ultimatiste. Prenant acte de la prise en compte de son discours par les forces pro-systèmes une force de contestation peut alors développer un discours dit de « mise au pied du mur », exigeant alors que les mots se traduisent en acte. L'idée est ici d'attendre la désillusion des électeurs devant l'écart constitué entre le discours et les actes des forces politiques pro-systèmes pour espérer capitaliser sur ce sentiment. Cette stratégie a toujours été un échec tant que la force de contestation n'était pas en même temps une force de proposition crédible. Le discours ultimatiste de la forme « faites ce que vous dites » ne devient un réel levier politique que si les participants au débat politique peuvent raisonnablement penser que la force qui tient ce discours pourrait se substituer de manière relativement crédible au parti pro-système. Le « faites ce que vous dites » n'est efficace que s'il s'accompagne d'un « sinon nous le ferons nous même et nous en avons les moyens ».

La troisième option est donc de construire à la fois une cohérence et une crédibilité. Ce n'est ni simple ni facile et, pour l'instant aucune de ces forces de contestation ne semble en mesure de s'atteler rapidement à un tel projet. Ceci peut changer dans les semaines ou les mois à venir. La survie de ces forces dépendra largement de leur capacité à adapter leur stratégie pour faire face au choix auquel elles sont confrontées.

Des deux leçons que l'on peut tirer de ce premier tour émerge alors une double conclusion.

La crise du système politique n'est pas moindre aujourd'hui qu'il y a deux ou cinq ans, bien au contraire. La rupture des tabous discursifs, l'évolution des thématiques marquée par la critique globale du système politico-médiatique (Bayrou), celle des délocalisations et de la politique de la BCE, ou la revendication à une véritable souveraineté économique adossée à la notion de nation montre la désintégration de l'idéologie dominante depuis 1983. C'est un fait majeur. Quand les représentations des acteurs commencent à se transformer de nouvelles réalités deviennent possibles.

Mais, cette crise va rester contenue non par la force des éléments pro-système mais en raison de la faiblesse stratégique présente des forces de contestation. Que cette situation change et le rythme de la crise et de notre histoire politique et sociale s'accélèrera de manière décisive.

Jacques Sapir

11 - Un rite républicain

Le rituel électoral est une alchimie hautement symbolique combinant trois aspects du temps. D’abord, le choix du dimanche pour organiser les élections n’est pas anodin : il indique la continuité avec l’Ancien Régime et le catholicisme. Il traduit la fidélité de la “ fille aînée de l’Eglise ”, la France, à ses origines. Choisir le dimanche, c’est affirmer la longue durée, l’existence de la France sur le temps long. C’est dire : la France a vu le jour avant la République, elle continue avec la République. Ensuite, en contrepoint, l’élection par le peuple des personnes devant exercer le pouvoir, renvoie à la courte durée et à la précarité. Le pouvoir passe, change de mains, mais le rituel d’attribution du pouvoir reste le même. Les élus ne le sont qu’avec un CDI renouvelable en poche ! Le mot d’ordre du démagogue Pierre Poujade “ Sortez les sortants ! ” résumait cette précarité. Enfin, du fait du vote, le temps paraît, le dimanche électoral, comme arrêté, figé dans une éternité paresseuse. “ Les enfants s’ennuient le dimanche ” chantait Charles Trenet. Le peuple s’ennuie le dimanche des élections ! La France s’ennuie jusqu’à 20 heures ! Cet ennui est essentiel à la démocratie, il est la marque du caractère rituel de l’élection - le rite se caractérise par la répétition, existant pour défier le temps et l’entropie. Temps court (le pouvoir), temps long (la nation) et éternité (le rituel) s’entrelacent pour former un dimanche électoral.

Pourquoi est-ce un devoir de voter? Pas seulement pour choisir un Président ! Pas seulement parce que la conduite du char de l’Etat est l’affaire de tous ! Pas seulement parce qu’en votant le citoyen met le nez dans les affaires qui le regardent ! Pas seulement parce que le droit de vote ne s’obtint qu’au prix de guerres, d’émeutes, de révoltes, de sacrifices ! Qu’il ne fut pas octroyé, mais arraché ! Pas seulement parce que les habitants de nombreux pays rêvent de conquérir ce privilège des citoyens démocratiques : un vote libre ! Pas seulement parce que c’est un droit fragile. Une raison beaucoup plus profonde hisse le vote au niveau du devoir. Voter, c’est participer à un vaste rituel qui transforme le lien social en lien politique, qui change une multitude en un corps politique. Le geste de voter, dans les sociétés démocratiques, ramène le citoyen au fondement de l’être-ensemble. Voter est un devoir parce qu’il s’agit d’un acte qui, à intervalles réguliers, réanime le lien politique unissant les citoyens.

Le vote à bulletin secret s’oppose à la pratique du vote à main levée, négation de la personne humaine. Il protège la liberté d’opinion, il garantit la liberté de choix. Pourquoi l’isoloir, pourquoi le secret ? Concentré sur lui-même, l’électeur est appelé à émettre un vote dépassionné autant que desintéressé. Purifié de ses passions et de ses intérêts individuels, libéré de la pression de l’entourage, il doit prendre en vue l’intérêt général et le bien commun. La démocratie exige de lui l’oubli de son intérêt personnel. Le but : s’affranchir du particulier, s’élever au général. Reconnaissons dans le vote une ascèse laïque. Ne voyons pas dans ce renoncement aux passions et à l’intérêt un renoncement à la personne. Au contraire, c’est quand nous sommes désintéressés que nous sommes le plus personnel. Puisque le vote a lieu dans la solitude secrète de l’isoloir, cette fine pointe de la personnalité utilisée pour fixer son choix demeure sans signature, anonyme. Nul ne voit pour qui je vote ! Ce curieux paradoxe - le vote comme à la fois anonyme et personnel – est le socle même de la démocratie.

Apparemment vide, s’étirant au long d’une attente aussi interminable qu’ennuyeuse, le rituel du dimanche électoral fait le plein de sens : retour symbolique à l’origine du vivre- ensemble, participation à la continuité de la nation, réaffirmation du lien politique, moment d’expression de la liberté individuelle et parenthèse où le destin du pays reste suspendu à la vox populi. Du coup, le geste de voter résume à lui seul la citoyenneté démocratique.

Source

Robert Redeker Philosophe.

3 - débats républicains

1 - La nation, un concept républicain (7ème partie) : La nation, un tremplin d'émancipation ou une entité d'agression ou d'enfermement

Il est indispensable maintenant pour appréhender la valeur républicaine de ce concept de nation, et de la séparer d'une vision sacralisée d'une « mère-patrie », de réfléchir sur les objectifs que se donne cette vision républicaine.

En effet il est fréquent dans tous les domaines politiques qu'à partir de postulats qui posent les principes de base de l'idée, des solutions décisives soient prises qui aboutissent à l'élaboration de concepts, ces concepts participant alors à des constructions politiques ayant un sens.

Le postulat de base a été pour les révolutionnaires de 1789 et des années suivantes l'Egalité en Droit de tous (les hommes naissent libres et égaux en droit), donc ni esclaves, ni serfs, ni différence des droits entre nobles, clergé et tiers-état; tous les résidents du territoire deviennent alors des citoyens libres et égaux (d'abord sur le plan civil, puis sur le plan politique) et forment une nation, construction politique qui a donc pour objectif l'émancipation de ses citoyens.

Et cette émancipation se fait en premier lieu contre les actions d'asservissement ou de destruction de l'extérieur (la République qui triomphe à Valmy), et contre les actions de négation de ses ennemis de l'intérieur (les royalistes à l'époque et maintenant les islamogauchistes et autres indigènes); le sens de la construction politique est donc en premier lieu celui de la protection de la communauté nationale dans laquelle naît alors le sentiment d'appartenir à une communauté de destin qu'il faut préserver par tous les moyens. Mais à partir de la genèse de cette construction politique de la nation, qui a pour objectif de garantir l'émancipation collective et individuelle des citoyens, c' est un combat constant qui est engagé, et les dérives, puisqu'il s'agit d'un combat sans cesse renouvelé, sont fréquentes:

Nous revenons alors toujours au choix de l'attitude des républicains face aux institutions conceptualisées par la nation: grande valeur sans sacralisation. Cela est en effet important de bien considérer le concept républicain de l'état-nation pour ce qu'il est:

Or, pour prolonger le sens émancipateur à donner au concept de la nation, on n'en arrive tout naturellement à le faire reposer sur le concept de laïcité émancipatrice qui garantit justement ce caractère émancipateur face aux dérives dénoncées, et qui s'est construit en parallèle dans le même espace-temps.. Ca sera le thème du prochain article.

(à suivre)

Valentin Boudras-Chapon

4 - combat laïque

1 - Fonds publics pour l’école publique

Le Comité du Calaisis pour la défense de la Laïcité de l'École et des Services Publics s'est créé à l'initiative de l'Union des Familles Laïques, de la Libre Pensée de Calais et du Parti des Travailleurs local en octobre 2006. Il a aussitôt interpellé le Maire de Calais et les responsables politiques de sa majorité car la mairie a versé en 2005 près de 296 000 € (soit quasiment deux millions de francs !) aux écoles primaires privées de la ville. Elle a exonéré l'Institution Saint-Pierre de paiement pour plus de 28 000 € (plus de 183 000 frs !) de frais municipaux de voirie. Enfin, en faveur de l'association de gestion du pensionnat Saint-Pierre, elle a garanti un emprunt de 609 796,07 € (soit 4 millions de francs !) pour 15 ans.

Pour développer la laïcité dans les écoles de Calais, nous proposons au Conseil Municipal :

En effet, de nombreux parents, souvent accompagnés d'enfants en bas âge, attendent la sortie de leurs enfants dans des conditions parfois peu confortables, par exemple lors des jours de pluie.

Pour débattre de toutes ces questions et affirmer avec force l'attachement des calaisiens à leur école laïque, nous invitons toute la population et nos élus municipaux à participer le vendredi 27 avril 2007 à 19h30 à la projection-débat autour du film « L'École en campagne » (2004) au cinéma Alhambra de Calais

L'histoire : Sainte-Eulalie, 2 juillet 2002 : on ferme définitivement l’école publique du village, qui n’accueillait plus que cinq élèves et était la dernière subsistant dans cette région où l'école privée est fermement implantée.

Le Béage, 1er septembre 2002 : on inaugure la nouvelle école, deux salles, murs et sols repeints de neuf en jaune, vert, blanc et bleu. A l’extérieur, le fronton proclame "Liberté Égalité Fraternité". On hisse le drapeau, on coupe le ruban tricolore. Quinze enfants entrent en classe. Cela recommence. Mission citoyenne accomplie. Entre-temps, le documentaire montre le combat pour faire vivre l’école publique sur le haut plateau ardéchois afin de "permettre le choix".

Le débat, animé par Isabelle Voltaire, du secteur École de l'Union des Familles laïques, portera sur « L'école laïque : le choix de la liberté ».

Pour réserver vos places au tarif préférentiel de 4,50 euros, merci de téléphoner au 03 21 35 58 50.

Contacts :

Comité Du Calaisis Pour La Défense De La Laïcité De L'École Et Des Services Publics

2 - Prix de la bêtise et de la complaisance anti-laïque et anti-féministe

En ces périodes de prix (Les défaites de la Musique, César, Oscar et les autres) j'ai décidé d'attribuer le prix de la Bêtise et de la Complaisance anti-laïques et anti-féministes.

Il n'y a pas de raison de se priver.

Ce mois-ci, et c'est une surprise, le prix est attribué à... Mme Agnés Jaoui, pour avoir répondu à la question posée dans TGV Magazine «une femme voilée est-elle diminuée ?». Je cite de mémoire précise : « spontanément je dirais oui mais c'est plus compliqué que ça dans le contexte actuel. Une femme voilée peut être plus moderne qu'une femme dans un blue-jean moulant et qui s'est fait arranger par la chirurgie».

Je connaissais la réplique utilisée par les anti-laïques à l'époque du vote sur la loi interdisant le port des signes religieux dans l'espace public (Mme Ségolène Royal, M. Alain Soral) qui jugeaient le port du string (visible ou non) plus choquant que le port du voile. Je n'ai d'ailleurs jamais compris le rapport entre ces deux morceaux de tissu sauf, peut-être si on mélange une forme de morale chrétienne à la politique. Déjà que les femmes hésitent, aujourd'hui, à porter une jupe en fonction du terrain, maintenant c'est le tour du blue-jean moulant d'être désigné comme vêtement avilissant car devenu «le reflet de l'Occident». À ce train là, dans quelques mois tous ces gens déclarerons le port de la jupe et du pantalon pour les femmes « plus choquant que...». Alors, vive la burqa qui est bien moins choquante que le voile !

En dehors des débats sur : le symbole politique qu'est le voile islamique, sur la laïcité, le droit des femmes et des citoyens, j'aimerais aborder celui des régressions en général (sociales et politiques) qui deviennent la fameuse «modernité», pour soumettre à madame Jaoui l'idée qu'une femme portant la burqa puisse être plus moderne qu'une femme voilée ou bien même qu'une femme soumise et portant peau de bête puisse être plus «moderne» encore !

Rétroactivement, j'ai attribué un prix spécial, celui du Compromis, à Mme Emmanuelle Béart qui s'est affichée il y a quelque temps, avec son string sur la tête pour la couverture d'un grand magazine féminin. (Pas si bête, Madame Béart a pensé qu'Il était évidemment plus simple de faire ainsi plutôt qu'essayer d'enfiler un voile islamique par le bas).

J'adore les chanteurs, les chanteuses les acteurs, les acteuses mais pas les anti-laïques. Alors quand ils m'ennuient, je coupe le son... Et de temps en temps, je remets leur son pour mieux les faire entendre.

Régis Rousseau

5 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Unveiled, de Angelina Maccarone, 2007

Sa liaison avec une femme mariée étant découverte, une lesbienne iranienne fuit son pays. L'islam est une prison pour les homosexuel(le)s. Destination : l'Allemagne. Mais l'eldorado espéré est remplacé par le néant blafard de la zone d'attente d'un aéroport. Fariba y croise les errements d'autres candidats au refuge, d'autres parcours de parias. Convaincue que sa demande d'asile sera refusée et qu'elle sera renvoyée dans son pays, la fugitive opte pour un changement d'identité qui sera accompagné d'un changement de sexe. Cheveux courts, vêtements d'homme et propos minimum pour ne pas trahir sa voix, elle s'engage dans une nouvelle vie qui n'en est pas vraiment une. L'existence est désormais faite de dissimulations et d'évitements. On découvre alors, avec elle, le quotidien dans un centre de refugiés où d'autres attendent, parfois pendant des années, le sésame qui permettra d'échapper à cette vie en suspens. C'est aussi le travail illégal dans une usine proche, avec la crainte incessante des contrôles de police. Quant à l'obtention de faux papiers, elle soumet la fugitive à la cupidité de trafiquants. La quête d'identité, le rapport à soi-même et à la façade renvoyée aux autres sont la matrice de ce film remarquable dans des évocations très sensibles et toujours sobres. De la très forte charge symbolique de l'enlèvement du voile islamique sur lequel s'ouvre le film, dans l'avion qui quitte l'Iran, à la scène finale en miroir, en passant par l'usage des papiers d'autrui et l'acquisition d'autres réellement faux, Fariba oscille d'une identité à l'autre en direction d'un avenir fait d'une dramatique incertitude.

Jocelyn Bézecourt www.atheisme.org

2 - « Fières d’être putes », de Maîtresse Nikita et de Thierry Shaffauser

  • éditions l’Altiplano agit’prop
  • 123 pages
  • 7 €
  • février 2007

Les féministes ont toujours défendu la liberté pour la femme de disposer de son corps, ce fut d’ailleurs l’une des raisons invoquées par les partisan(e)s du droit à l’avortement… Pourquoi ce droit serait limité et non étendu ?

La liberté sexuelle entre adultes consentants est un droit- qui doit être reconnu ! Les deux auteurs de ce livre, véritable brûlot qui s’oppose à la quasi unanimité des politiques, défendent les travailleuses du sexe et ceci sans complexe. « Le féminisme pute, c’est pouvoir concevoir et pratiquer sa sexualité en dehors du couple, du mariage, de l’amour ».

Presque tous les partis, même ceux de l’extrême gauche sont pour le prohibitionnisme ou l’abolitionnisme… Il s’agit là uniquement de marquer une différence de degré dans la répression : les abolitionnistes considèrent les proxénètes comme des criminels, les prostituées comme des victimes et les clients comme des coupables alors que les prohibitionnistes sont pour sanctionner les clients, les proxénètes et les prostituées.

Les deux auteurs expliquent les conséquences de la loi de sécurité intérieure, dite loi Sarkozy :

La prostitution devenant illégale, les proxénètes ont relevé la tête et beaucoup de prostituées se sont retrouvées livrées pieds et mains aux truands…

Il s’agit là d’un vrai métier à ne pas confondre avec le trafic des mineures et l’exploitation éhontée …

Elles ont choisi ce métier et veulent l’exercer comme travailleuses indépendantes, débarrassées des proxénètes.

Elles expliquent leur combat, démontent l’hypocrisie et revendiquent un droit qui n’est pas reconnu, le tout dans le cadre d’une argumentation construite.

Elles s’en prennent à certains clichés et à certaines caractérisations courantes comme cette accusation qui leur est faite de vendre leur corps : « Cette expression est très populaire dans le langage courant. Elle sert une vision putophobe de la prostitution. En effet, nous ne vendons pas notre corps : nous nous en servons afin de rendre un service sexuel. Ce que nous vendons en réalité est du plaisir sexuel que nous procurons grâce, en partie à notre corps, mais surtout grâce à notre cerveau. »

C’est une invitation à la réflexion et au débat que nous offrent ces deux auteurs… Ils avancent par ailleurs une série de propositions concrètes qui méritent d’être lues et discutées et non d’être raillées ou ignorées au nom d’une dénonciation idéologique du système patriarcal qui ignore ou veut ignorer la réalité.

Jean-François Chalot

Agenda

vendredi 27 avril 2007

RENCONTRE - DEBAT

Bourse du Travail de Saint-Denis
9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris)

Nous vous invitons à une rencontre-débat avec :

Cette soirée est organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées 19, rue de la boulangerie 93200 - SAINT DENIS

vendredi 27 avril 2007

"Couscous Républicain"

Au restaurant le Damade, rue Marcel Tabu (à coté de l'hôtel Climat sur le bord de Seine, le quartier d'Intermarché) à Mantes la Jolie .

L'UFAL (Union des Familles Laïques) du Mantois organise un "Couscous Républicain"

Intervention de Guylain Chevrier, docteur en histoire : La République sociale et laïque Chansons républicaines, interprétées par Jacques Thibaut et Germinal Pica

Renseignement : 06 72 99 50 32 b.morillon2@wanadoo.fr

jeudi 3 mai 2007

Les enjeux laïques du 21e siècle

A Marseille, à l'invitation de l'association "L'Elan du Vieux Marseille"
l’Auberge Espagnole, Quartier du Panier, 62, rue Caisserie, 13002 Paris

Café - Débat

Avec Pierre Cassen, responsable du journal en ligne Respublica, animateur de l'Union des Familles Laïques

Tapas et vin d'honneur à la fin du débat.

Renseignements : 04.91.91.95.20

vendredi 25 - dimanche 27 mai 07

3ème Université Populaire Laïque (UPL) de l'UFAL

week-end de Pentecôte 2007 à Annonay (Ardèche)
au centre du Groupement des Œuvres Laïques, chemin du Grand Mûrier

Programme:

une série de thèmes qui vont apparaître d'une actualité brûlante après les résultats de l'élection présidentielle, à traiter en ateliers ou en débats pléniers :

Vendredi 25 mai

Dans quelle mesure, le réchauffement climatique provient -il de l'effet de serre? par Christiane Causse

Quel perspective pour le secteur développement durable ? par Christian Gaudray et Guillaume Campioni

Samedi 26 mai

Eradiquer le chômage et la précarité, par Gérard Lalot (ATTAC France)

Agenda national et international de l'UFAL par le SN de l'UFAL

réunions des secteurs thématiques de l'UFAL (laïcité, santé/protection sociale, féminisme et laïcité, école, services publics, développement durable)

soirée méchoui grillades

Dimanche 27 mai

Quelle solidarité internationale pour le féminisme et la laïcité ? avec Jocelyne Clarke, Bernard Teper et des féministes laïques algériennes

Le financement de la protection sociale, par R. Thaller, spécialiste de la protection sociale

Réunion des secteurs thématiques (suite de la veille)

soirée musicale

Lundi 28 mai

Développer l'éducation populaire laïque tournée vers l'action par le SN de l'UFAL, avec Jean-François Chalot, Bernard Teper et des personnalités extérieures

Bureau national de l'UFAL ouvert aux participants

 

L'organisation matérielle

FORMULE CLASSIQUE: hébergement en chambres de 2 ou 4 lits sur place dans le Centre avec 3 nuits du vendredi au Lundi, 3 petits déjeuners, 2 repas le samedi et 2 le dimanche forfait à 125 euros pour une personne, 230 euros pour un couple, 90 euros pour chômeur ou personne en précarité.

Les chèques vacances sont acceptés.

Acompte de 40 euros par personne à verser avant le 1er mai dernier délai à UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie

FORMULE A LA CARTE:

Pour la formule à la carte il sera demandé une participation forfaitaire de 20 euros pour les frais fixes (dont location des salles...)

acompte de

à verser avant le 1er mai dernier délai, à l'UFAL-Rhône-Alpes 40, rue des écureuils 38500-Coublevie

L'hébergement des enfants sera gratuit et ils seront pris en charge lors des principaux débats.

Info

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org