PLF, PLFSS, loi Santé, Agirc-Arrco : de pire en pire pour les travailleurs

Les politiques d’austérité se concrétisent dans les lois de financement et les lois relatives aux grands secteurs d’activité. Il est donc de la plus haute importance d’en décliner chaque année la réalité. Il est d’ailleurs étonnant de voir que les partis de l’Autre gauche n’en font même pas une campagne centrale. Sans rentrer dans un détail qui demanderait des séminaires de formation et de réflexion, nous allons en tirer ci-après quelques éléments importants.

Projet de loi des finances (PLF)

Après le cadeau sur trois ans de 41 milliards d’euros aux patrons sans contrepartie (même pas d’augmentation des investissements des entreprises, tout pour les dividendes des actionnaires et pour les financements parallèles ) et un plan d’austérité de 50 milliards d’euros, voilà les coupes pour 16 milliards d’euros du projet de loi des finances (PLF) contre les politiques sociales, contre l’école, contre les services publics, contre les salaires (impactant la consommation des ménages).
Les collectivités territoriales, qui jusqu’ici étaient un amortisseur des politiques d’austérité, viennent d’être largement cisaillées par un effondrement des dotations de l’État avec des conséquences y compris sur le mouvement associatif. Les exportations sont en berne. La dette publique augmente. Très bien, cela avantage la bourgeoisie oligarchique qui « tient l’État par la dette » (Karl Marx).
Mais est-ce pour autant une mauvaise politique. Que nenni ! C’est une excellente politique pour les gérants du capital. Donc, comme on ne change pas une équipe qui gagne, cela continuera de plus belle sans une riposte populaire à la hauteur des enjeux. (suite…)

Pourquoi la transformation culturelle, sociale et politique n’est-elle pas à l’ordre du jour dans le court terme ?

Nous avons, à de nombreuses reprises dans le journal ReSPUBLICA, proposé une actualisation des idées de Karl Marx et de Jean Jaurès car nous jugions alors que leurs pensées profondes ont une grande pertinence pour analyser le monde actuel. Aujourd’hui, nous précisons pourquoi nous avons besoin, pour penser l’avenir, d’actualiser…

Quand les chemises tombent, les masques aussi

Les salariés d’Air France qui ont arraché la chemise de deux cadres dirigeants ont dévoilé bien plus que leurs torses. Ils ont ce faisant contribué à mettre en lumière la tragédie des plans sociaux qui s’imposent aux salariés. Ils ont aussi divulgué la mascarade du « dialogue social » entre…

Retour sur la notion de travail productif Réponse à la réponse de Charles Arambourou

Quelques remarques ponctuelles suite aux échanges précédents. • Peut-on concevoir de rémunérer les êtres humains sans contrepartie, au sens de « travail productif », simplement parce qu’ils existent ? Ben oui, on peut toujours tout concevoir ! Certes pas dans les paradigmes anciens, mais dans les nouveaux, on ne s’en prive pas. • « Il…

Les salaires français en 2012 et 2013 : l’enfumage libéral !

Comme chaque année l'Insee publie une note retraçant l'évolution des salaires pour l'année N-2 dans le secteur privé et les entreprises publiques. Ainsi, la note N°1565 Insee Première de septembre 2015 retrace l'évolution pour 2013, comme la N°1528 de décembre 2014 retraçait l'évolution pour 2012. Ces notes sont établies à…

Zone euro : le plan C entre dans le débat

Le 18 janvier 1957, Pierre Mendès-France déclarait à l’Assemblée nationale : « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement ”une politique”, au sens le plus large du mot, nationale et internationale. » Sa critique cinglante des traités de Rome montre le caractère prémonitoire de son analyse de ce qui fut la première pierre de l’ordolibéralisme dans la construction européenne.
Quant à ceux qui allaient constituer plus tard « les alters », ils n’ont vu la menace qu’en 1986, lors de la signature de l’Acte unique européen. D’autres membres de l’Autre gauche française actuelle ont même voté oui à Maastricht en 1992. Il a fallu le célèbre édito d’Ignacio Ramonet dans le Monde diplomatique de décembre 1997, intitulé « Désarmer les marchés », la création d’Attac et, plus tard, la bataille pour le non au traité constitutionnel européen (TCE) pour coaguler le non de gauche du 29 mai 2005 : 31,3% des voix exprimées. Ce non de gauche était plus important que le non de droite et d’extrême droite, mais aussi plus important que le oui de gauche. L’Autre gauche a donc fantasmé sur la possibilité d’un débouché politique de ces 31,3 % des voix. Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Ce non de gauche au TCE ne correspondait à aucun oui pour une ligne et une stratégie cohérentes. Ces 31,3 % se sont déchirés autour de « mots magiques » qui structurent la multitude des organisations existantes. Les nostalgiques des impasses révolutionnaires d’hier ont développé un néo-gauchisme, les porteurs de solutions simplistes totalement idéalistes se sont comportés comme les messies d’une nouvelle alliance, les escrocs promoteurs du communautarisme anglo-saxon comme nouveau paradis de la révolution ont fait florès dans l’Autre gauche, tandis que d’autres se transformaient en syndics comptables pour protéger leur volume d’élus par des alliances à géométrie variable. Conséquence : le vote populaire des ouvriers et des employés pour le non de gauche se réfugie alors dans l’abstention et les responsables de l’Autre gauche française perdent totalement le lien avec les couches populaires qui avaient constitué la majorité des 31,3 % des voix. (suite…)

Comment les vieilles molécules font la culbute Pratiques de l'industrie pharmaceutique

Dans un article intitulé « Le prix d’un médicament contre la toxoplasmose bondit de 5 400 % en un jour » ((http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/09/22/le-prix-d-un-medicament-contre-la-toxoplasmose-a-bondi-de-5-400-en-un-jour_4767396_3234.html, reprise de http://www.nytimes.com/2015/09/21/business/a-huge-overnight-increase-in-a-drugs-price-raises-protests.html?_r=1.)), on apprend que l'inflation du prix des génériques aux Etats-Unis atteint des sommets et que le Congrès américain a ouvert une enquête à ce sujet, menée par les démocrates…

Retraites complémentaires 2 : Comment la CFDT veut les sauver

Dans le cadre de la négociation sur l'avenir des régimes de retraite complémentaire Arrco (ensemble des salariés) et Agirc (cadres) qui reprendront le 16 octobre, la CFDT a voulu proposer une alternative aux propositions patronales, faisant porter l'effort conjointement sur les retraités, les salariés et les entreprises ((https://www.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2015-09/argumentaire_cfdt_retraites_complementaires_2015-09-23_11-18-27_807.pdf)). La ministre…

« Pour en finir avec le trou de la Sécu, repenser la protection sociale au XXIe siècle », par O. Nobile

Cet ouvrage, rédigé par Oliver Nobile avec la collaboration de Bernard Teper ((Eric Jamet éditeur, 20 €. A commander sur la Librairie militante du Journal.)) devrait à n’en pas douter devenir un classique pour les militants et citoyens s’intéressant à la protection sociale et désireux non seulement de comprendre les…

La crise globale portugaise continue de plus belle

Les Portugais ont été appelés aux urnes pour l’élection législative du 4 octobre 2015. Une nouvelle carte politique a été configurée par leur vote. Comme en Grèce le 20 septembre dernier, comme aux élections françaises de 2014 et 2015, l’abstention grandit dans les couches populaires devant l’avancée inexorable des politiques d’austérité.
Pour cette élection du 4 octobre 2015, plus de 1 % d’abstentionnistes en plus pour arriver à 43,07 % d’abstentions. Auxquelles il faut ajouter 2,09 % de bulletins blancs et 1,61 % de bulletins nuls. A noter que la votation législative portugaise s’effectue à la proportionnelle intégrale dans 22 circonscriptions législatives sur listes bloquées.

Pendant la journée du scrutin, l’ensemble des médias néolibéraux européens n’a cessé de dire que la droite avait gagné, avec l’aide des manipulations des sociétés de sondage – dont certaines disaient savoir que la droite allait garder la majorité absolue. Comme d’habitude. Puis, dès la fin du scrutin, ces sociétés de sondage se rapprochaient petit à petit du résultat final.

La droite subit un recul important de près de 12 % avec 38,44 % des voix et perd donc la majorité absolue  (104 députés). Avec 32,38 %, le PS augmente son pourcentage de près de 4,3 % grâce à une campagne légèrement anti-austéritaire. Il remporte 85 députés. C’est un échec, vu que son objectif était de parvenir à une majorité solitaire. Il ne retrouve pas les voix qu’il avait obtenues aux élections municipales de 2013. Il est vrai que le fait que l’ex-premier ministre socialiste Socrates soit en prison depuis 2014 pour blanchiment d’argent a joué contre ce parti.

L’Autre gauche partait divisé en deux coalitions : l’une avec le PC et Les Verts et l’autre avec le Bloc de gauche. Leur total de voix est légèrement supérieur d’environ 1,6 points à celui de 2011 mais, le Bloc de gauche surpasse cette fois-ci nettement l’alliance du PC et des Verts. Ils passent respectivement de 5,17 % et 11,71 %  en 2011 à 10,22 % (Bloc de gauche : 19 députés) et 8,27 % (PC+Verts : 17 députés) en 2015. (suite…)

Grèce : Syriza garde le pouvoir avec un électorat modifié Après les élections du 20 septembre 2015

Au vu des résultats du scrutin grec, l’Autre gauche française pourrait être obligée de réviser quelques convictions. Puisqu’il est impossible de changer les peuples bien qu’ils ne répondent pas comme il faut aux meilleurs discours, il convient de se poser en France les questions des conditions réelles de la transformation culturelle, sociale et politique au lieu de croire au pouvoir de la volonté solipsiste.

Trois réflexions nous viennent face aux résultats de cette élection.

1. Tsipras et Syriza vont garder la direction gouvernementale du pays avec la même alliance avec la droite souverainiste.
Mais déjà une modification de la sociologie électorale se fait jour. Avec 9 % d’abstention de plus qu’en janvier 2015, les premières estimations semblent montrer que l’abstention aurait grandi dans les couches populaires et surtout chez les jeunes. Le recentrage « couches moyennes » (minoritaires dans le pays) posera à terme un nouveau défi à Tsipras car mener une transformation culturelle, sociale et politique en perdant sur les couches populaires et les jeunes récemment gagnés sera très difficile.

2. Les dissidents d’Unité populaire qui ont décidé la scission de Syriza subissent par contre un échec patent. Ils sont marginalisés et éliminés du Parlement. Une fois de plus, la réalité montre l’impasse du volontarisme solipsiste. Puissent, en France, les militants et dirigeants en tirer des enseignements.

3. Les néo-nazis grecs d’Aube dorée sont bien installés comme troisième force politique grecque. Là encore, le scénario est en place : le risque fasciste est bien réel. Le schéma des années 30 en Allemagne, toutes choses étant inégales par ailleurs, enseigne que l’échec économique et social et la division de la gauche peuvent développer l’extrême droite si l’oligarchie y trouve son compte. (suite…)