L’Ordo-Libéralisme

L’ordo-libéralisme est une variante du néolibéralisme mondial. Le mot ordo provient du nom de la revue théorique de cette école de pensée. Mais cette pensée a ses spécificités par rapport au centre de gravité du néolibéralisme mondial. C’est une pensée à l’origine allemande dans les années 30 qui s’est développée ensuite en étant la matrice de la construction de l’Union européenne. C’est pourquoi le développement de l’Union européenne et de ses traités s’effectue de façon différente que dans le monde anglo-saxon. Depuis que Giscard, Barre et Delors se sont convertis à l’ordo-libéralisme, c’est devenu une pensée européenne. Cette pensée, mortifère pour les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires, est caractérisée par l’acceptation des « élites » européennes des fondamentaux de l’ordo-libéralisme allemand. Elle développe les idées suivantes : la dépolitisation totale de l’économie, la coordination économique uniquement réalisée par les prix, la généralisation de l’économie sociale de marché et de la concurrence libre et non faussée, la limitation du rôle de l’État à la définition et à la protection des règles du jeu avec interdiction d’intervenir dans l’économie réelle, la stabilité monétaire comme primat contre les intérêts des salariés, la suppression des conventions collectives, la croyance dans la non-interdépendance des pays de la zone euro, l’éthos luthérien de la souffrance nécessaire du peuple, sont autant de piliers de l’ordo-libéralisme qui vont nous entraîner dans une crise longue et dramatique sur le plan social.