Un peu de pédagogie sur le délit de blasphème

Nous vous recommandons deux textes : Un bref point de vue de Michel Seelig dans le Républicain Lorrain, précisant ce que signifie l'abolition du délit de blasphème en Alsace-Moselle, suite à un récent vote du Sénat : seelig-blaspheme. Le président du Cercle Jean-Macé rappelle : "Nous pouvons nous moquer d'une religion,…

Budget 2017 : l’offensive chaviste… Ce qu'on ne dit pas sur le Venezuela

Les médias-système recommencent à s’exciter sur le Venezuela… Vieilles ficelles : montrer les manifestations de la droite sans montrer les marches populaires qui défendent la révolution bolivarienne. Parler de crise humanitaire alors même que de nombreux produits reparaissent peu à peu dans tout le pays. Occulter le fait que face…

Chiffres du chômage, controverses et manipulations

Le chômage et les controverses relatives à l’évaluation de son ampleur et la véracité des données fournis sont des phénomènes planétaires. Les débats et polémiques ainsi engendrées présupposent qu’il existe un chiffre objectif du nombre de chômeurs, que le découpage statistique entre chômeurs, population active occupée et population inactive est…

« La laïcité pour 2017 et au-delà. De l’insoumission à l’émancipation », par François Cocq et Bernard Teper

La laïcité pour 2017 et au-delà de François Cocq et Bernard Teper (Penser et agir, Éric Jamet, éd., 2016, 8 €, voir ci-contre la Librairie militante) assume ses choix politiques. Ses auteurs ne se soumettent pas à la doxa d’une laïcité du « vivre ensemble inclusif », faussement consensuelle, qui cache un…

Le budget 2017 de la Sécurité sociale Ou comment réduire le « trou » par une réduction historique des droits sociaux

Olivier Nobile est l’auteur du livre Pour en finir avec le trou de la Sécu, repenser la protection sociale au XXIe siècle écrit en collaboration avec Bernard Teper. On peut se le procurer auprès de la librairie du site.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 a été présenté le 5 octobre 2016 en Conseil des ministres et suit actuellement son cheminement législatif pour une adoption début décembre 2016. Rien ne sert d’attendre de la LFSS 2017 des transformations en profondeur ou des réformes considérables, à quelques mois de l’élection présidentielle et un an avant la renégociation des Conventions d’Objectifs et de Gestion (COG) entre l’État et les Caisses nationales de Sécurité sociale. La LFSS 2017 a donc vocation à être un texte législatif de stabilisation des mesures antérieures, étant entendu que les principales  « réformes » (ou coups de rabot, c’est selon) du quinquennat Hollande dans le domaine social ont d’ores et déjà été mises en œuvre : allongement de l’âge effectif de départ en retraite, réduction des prestations familiales et modulations des allocations familiales, réduction historique de la cotisation sociale (pacte de responsabilité), économies drastiques sur les dépenses de santé à l’hôpital, réduction douloureuse des coûts de gestion des organismes de Sécurité sociale ….

En réalité, la communication gouvernementale sur le  PLFSS est avant tout un exercice d’autosatisfaction, lui permettant de se targuer d’avoir ramené les comptes sociaux à l’équilibre, chose inédite depuis 2001. Le rétablissement des comptes sociaux engagé depuis 2012 devrait permettre en 2016 de ramener le déficit du régime général de sécurité sociale à un niveau de – 3,4 milliards d’euros, nettement inférieur à celui prévu par la loi de financement de la sécurité sociale initiale, soit une réduction de moitié en un an. Les prévisions de recettes et de dépenses pour l’année prochaine et la mise en œuvre des mesures prévues par le Gouvernement permettront d’atteindre un quasi-équilibre financier puisque le déficit du régime général devrait être de moins de 400 millions d’euros. Aussi, comment ne pas être admiratif devant la compétence d’un gouvernement qui est en passe de mettre fin au trou de la Sécu, que l’on croyait pourtant inscrit dans l’ordre des choses depuis toujours et pour l’éternité.

La réalité est tout autre. Les comptes de la Sécurité sociale profitent d’un double mouvement : d’une part une stagnation historique des dépenses sociales et d’autre part un accroissement de recettes du fait d’une progression dynamique de la masse salariale. Certes il faut accueillir favorablement le retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale, ne serait-ce que cela est susceptible d’inverser le rapport de force idéologique à l’endroit de la politique sociale et démontrer l’ineptie du mythe du trou de la Sécu et de l’incapacité de l’institution à équilibrer ses comptes. Toutefois, cet équilibre s’inscrit dans un contexte d’aggravation de la couverture sociale de millions de français et ce, malgré la mise en œuvre de mesures très ciblées à l’endroit des plus pauvres (relèvement du seuil CMU-C et augmentation de quelques euros de certaines prestations familiales sous conditions de ressources).

Les mesures financières

Tandis que les dépenses sociales ont été freinées de manière brutale, dans le même temps, les recettes de la Sécurité sociale ont été affaiblies considérablement : le produit des cotisations sociales progresse 2 fois moins vite (+ 0,6 %) vite que la masse salariale du fait de l’accentuation des dispositifs d’exonération consentis dans le cadre du pacte de responsabilité qui portent uniquement sur la part patronale de cotisations sociales. Les recettes de la branche famille ont été sacrifiées par la baisse des cotisations familiales consenties doublement par la diminution du taux et la progressivité de la cotisation jusqu’à 3,5 SMIC. Ces deux mesures expliquent à elles-seules le déficit de cette branche. En revanche les cotisations salariales progressent de 3,5 %, de même que la CSG sur les revenus d’activité et de remplacement, ce qui prouve bien qu’a été orchestré un transfert de financement massif du patronat vers les travailleurs et vers l’impôt car, outre la CSG, les recettes fiscales affectées progressent dans le même temps de 3,1 % : il s’agit donc d’une double peine pour les travailleurs.  (suite…)

Surpopulation carcérale : construire ou faire évoluer les peines ?

"Peut-on progresser en mettant la charrue avant les bœufs ?", demande Pierre-Victor Tournier dans son blog à la suite de récentes annonce gouvernementales. S'appuyant sur la position de la FARAPEJ (Fédération des associations réflexion action prison et justice) qui suit : Alors que la population carcérale atteint des records (69 675 personnes),…

Un candidat qui a prêté allégeance à l’Église peut-il présider l’Université de Strasbourg ?

L’Université de Strasbourg est un fleuron du système d’enseignement supérieur et de recherche français, le cinquième établissement de notre pays, si l’on en croit le « Classement de Shanghai ». Or, il est envisagé l’élection au siège de président de l’UNISTRA, fonction loin d’être uniquement honorifique, d’un prêtre catholique. Il n’est évidemment…

Les primaires ne sont-elles pas illégitimes ? 

Montesquieu ne dénoncerait-il pas un viol de "L'Esprit des lois", la loi fondamentale, la Constitution? La perspective qu'une fraction de la gauche envisage de détourner la primaire de droite - politiquement je l'approuve et le ferai sans état d'âme - dénature l'élection présidentielle "réelle" en la préemptant et  bafoue le caractère démocratique…

Le « Manifeste pour l’École de la Sixième République » : Lumières et zones d’ombres

Paul Vannier est secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche. Francis Daspe est responsable de la commission éducation du Parti de Gauche et secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée. Ce Manifeste a été rédigé avec la collaboration des membres de la Commission Éducation du Parti de Gauche et publié aux Éditions…

Pourquoi le combat social et le combat laïque ne doivent-ils faire qu’un ?

Face à un mouvement réformateur néo-libéral utilisant successivement la droite néolibérale et la gauche solférinienne tout aussi néolibérale, la confusion règne. Une partie de ceux qui se disent adversaires du néolibéralisme  de droite ou de gauche croient pouvoir le vaincre en ne globalisant pas les combats et en développant l’idée d’un consensus autour d’un socle limité de revendications pour, disent-ils, rassembler plus en rendant taboues toutes les idées qui fâchent. Ainsi ont fonctionné l’altermondialisme, les comités anti-libéraux, le Front de gauche et l’extrême gauche communautariste, entre autres. Le premier a perdu son caractère propulsif, les deux suivants ont explosé, la dernière se marginalise… C’est ce que nous appelons le processus de décomposition de la gauche de la gauche. Comme dans les années 30, cela a renforcé l’extrême droite nauséabonde. Bien sûr, les comportements qui en sont la cause sont multiples :

  • Abandonner la classe populaire ouvrière et employée qui réagit en s’abstenant à 60 %, rendant tout processus de transition par les urnes illusoire.
  • Croire que l’on peut faire l’économie de gagner la bataille de l’hégémonie culturelle via une éducation populaire refondée, pour aller plus vite vers la transformation sociale et culturelle.
  • Croire qu’il est possible de gagner les grandes luttes sans refonder les organisations syndicales revendicatives et politiques elles-mêmes.
  • Croire qu’on peut combattre le néolibéralisme en pactisant avec ses alliés indispensables (le communautarisme par exemple).
  • Croire qu’il est possible d’aller vers un post-capitalisme en s’appuyant sur des thèses de l’adversaire (comme le revenu universel par exemple). (suite…)

Un racisme à l’envers ?

Fin août, un « camp d’été décolonial » a été organisé à Reims. Une réunion procédant du même principe avait eu lieu quelques temps plus tôt à l’université Paris VIII. Signe particulier : un accès réservé aux « racisés » c’est-à-dire, dans les faits, interdit aux « blancs ». Prétendant s’inspirer des réunions féministes non mixtes, les…