Appel citoyen pour les services publics et la protection sociale du XXIe siècle

Suite aux assises nationales des 18 et 19 novembre 2016 à la Mairie de Montreuil pour le service public du XXIème siècle, un appel a été adopté par les participants. Télécharger l'appel sur le site de L'Humanité. La Convergence, qui rassemble des collectifs locaux, des associations, des organisations syndicales et des…

Pourquoi le combat social et le combat laïque ne doivent-ils faire qu’un ?

Face à un mouvement réformateur néo-libéral utilisant successivement la droite néolibérale et la gauche solférinienne tout aussi néolibérale, la confusion règne. Une partie de ceux qui se disent adversaires du néolibéralisme  de droite ou de gauche croient pouvoir le vaincre en ne globalisant pas les combats et en développant l’idée d’un consensus autour d’un socle limité de revendications pour, disent-ils, rassembler plus en rendant taboues toutes les idées qui fâchent. Ainsi ont fonctionné l’altermondialisme, les comités anti-libéraux, le Front de gauche et l’extrême gauche communautariste, entre autres. Le premier a perdu son caractère propulsif, les deux suivants ont explosé, la dernière se marginalise… C’est ce que nous appelons le processus de décomposition de la gauche de la gauche. Comme dans les années 30, cela a renforcé l’extrême droite nauséabonde. Bien sûr, les comportements qui en sont la cause sont multiples :

  • Abandonner la classe populaire ouvrière et employée qui réagit en s’abstenant à 60 %, rendant tout processus de transition par les urnes illusoire.
  • Croire que l’on peut faire l’économie de gagner la bataille de l’hégémonie culturelle via une éducation populaire refondée, pour aller plus vite vers la transformation sociale et culturelle.
  • Croire qu’il est possible de gagner les grandes luttes sans refonder les organisations syndicales revendicatives et politiques elles-mêmes.
  • Croire qu’on peut combattre le néolibéralisme en pactisant avec ses alliés indispensables (le communautarisme par exemple).
  • Croire qu’il est possible d’aller vers un post-capitalisme en s’appuyant sur des thèses de l’adversaire (comme le revenu universel par exemple). (suite…)

La grève des sardinières de Douarnenez en 1924

Une grève de femmes dure et violente, que ne doivent oublier ni le mouvement féministe ni la gauche de la gauche... Lire la brochure de Lucie Colliard publiée en 1925 : "Une belle Grève de Femmes : Douarnenez" Il y a une suite : alors que les femmes ne sont…

Les enjeux de la « loi travail »

1. Un gouvernement engagé dans la lutte de classes aux côtés du grand patronat et des financiers Le projet de « loi travail » en France a conduit au développement d’une mobilisation assez forte, assez longue, non terminée à ce jour (début septembre 2016) malgré le « vote » de la loi, et revêtant…

Une crèche associative, solidaire, innovante : Baby-Loup Pour les enfants, pour les femmes, pour la mixité sociale et culturelle

La crèche Baby-Loup est née d’un constat : pour pouvoir travailler et acquérir leur indépendance financière, les femmes d’un quartier pauvre de Chanteloup-les-Vignes n’avaient pas de moyens de garde pour leurs enfants. Leurs horaires de travail étaient atypiques : quelques heures tôt le matin, tard le soir ou en week-end, des…

#VotationTravail : prenez la parole Une votation citoyenne sur la loi El Khomri

Appel à l'initiative de : CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF, UNL, FIDL La démocratie ayant un sens pour les salarié-e-s, les jeunes, les privé-e-s d’emplois,les retraité-e-s, les organisations syndicales et de jeunesse, mobilisées depuis presque 3 mois décident d’une VOTATION CITOYENNE dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude.…

La résistance syndicale est de retour contre la loi El Khomri

L’oligarchie capitaliste mène la lutte des classes avec vigueur. Warren Buffett, l’une des plus importantes fortunes du monde, déclarait il y a quelques années : “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.” (Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.)
Pour faire mentir ce membre éminent de l’oligarchie, encore faut-il que la résistance syndicale sans laquelle rien n’est possible soit à la hauteur des enjeux. Déjà, à contre-courant des commentateurs qui répètent la doxa néolibérale, ReSPUBLICA avait noté la rupture opérée lors du congrès de la CGT d’avril 2016 (1)https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/apres-son-congres-2016-ou-en-est-la-cgt/7397986. Une fois passé ce congrès, il est vite apparu aux forces vives de la CGT que les manifestations « saute-mouton » étaient de moins en moins efficaces vu la situation difficile que vivent les travailleurs tant de la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) que des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population française). A noter que les camarades du privé de Sud-Solidaires sont sur ce point en accord avec leurs camarades de la CGT.
Eh bien, disons-le sans détours : la résistance syndicale est de retour. Et autour d’une partie du secteur privé, ce qui est nouveau sous notre soleil et très intéressant à la fois. Les assemblées salariales ont voté la grève reconductible dans le secteur des raffineries, suivi par le secteur des centrales nucléaires. (suite…)

Qui sont les nuitdeboutistes ? Enfin une étude sérieuse !

Voici une étude qui va remettre en question les analyses hâtives des détracteurs de Nuit Debout… C’est dans cette perspective que la commission Sciences Sociales Debout a mené une enquête sociologique, la seule aussi développée à ce jour, qui présente les occupants de la place de la République et leurs motivations.…

Après son congrès 2016, où en est la CGT ?

Nouvelle bifurcation pour la CGT. La radicalisation du discours est manifeste. L’unification de la centrale sur le retrait de la loi El Khomri en est le ciment. Le « syndicalisme rassemblé » sur les bases de la CFDT, c’est comme Capri, c’est fini. Le virage par rapport à l’ère Thibault-Le Paon est enfin pris.
Un congrès animé qui a vu suivant les scrutins une abstention d’environ 10 % et des votes contre de 25 à 30 %. La raison principale est la « neutralité » du rapport d’orientation qui n’a pris à bras-le-corps aucun sujet important, en dehors de celui du fonctionnement des structures CGT.
Mais Philippe Martinez et son équipe ont pris la mesure de ce mécontentement par un discours d’ouverture plus « punchy » que le rapport d’orientation. Ils ont tenu compte des débats du congrès, puisque le secrétaire général a appelé dans son discours de conclusion du congrès à des grèves massives le 28 avril, précisant même que la possibilité de la reconduction du mouvement serait soumise aux travailleurs comme cela fut demandé par un nombre significatif de délégués.
Les votes massifs pour la désignation de la direction confédérale montrent que le congrès fut satisfait des inflexions que nous résumons ici et que de nombreux délégués critiques ont apporté leurs mandats à la direction confédérale. Ce fut un congrès vivant, et non un congrès stalinien comme celui de la CFDT, par exemple. (suite…)

De quoi « Nuit debout » est-il le nom ?

La lente décomposition de la gauche de la gauche et de l’ensemble de ses organisations politiques sans exceptions, l’implosion programmée des néolibéraux solfériniens devait bien susciter de nombreuses nouvelles pratiques sociales. Nous avions déjà relaté la poussée de la demande sociale d’éducation populaire par des structures locales des associations, des partis, des syndicats, des collectifs, des universités populaires, des MJC, des écoles, des universités. D’autant que ces demandes vont de moins en moins vers les responsables nationaux de ces organisations mais bien vers des centres de ressources (1)Le Réseau Education Populaire, par exemple, intervient plus de 400 fois par an. ou des intellectuels.

Par ailleurs, une multitude d’initiatives locales voient le jour dans des domaines très différents dans des secteurs très différents comme l’écologie, le féminisme, l’action solidaire, la laïcité, etc.

Sur le plan électoral, la candidature de Jean-Luc Mélenchon est pour l’instant la seule qui à gauche fait son chemin.

Mais voilà, une nouvelle pratique voit le jour : « Nuit debout ». Au commencement fut le verbe de François Ruffin et de Frédéric Lordon. Lors de l’avant-première du film « Merci Patron » réalisé par Ruffin, fondateur du journal Fakir, à la salle Olympe de Gouges à Paris, c’est Lordon, qui fixa un premier rendez-vous à la Bourse du travail le 23 mars pour débattre de ce qui pourrait « faire peur » à l’oligarchie. Plusieurs réunions se sont alors succédé au même endroit. La décision fut alors prise de ne pas se coucher après la manifestation du 31 mars contre la loi El Khomri à Paris. Le mouvement « Nuit debout » sur la place de la République est alors lancé. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le Réseau Education Populaire, par exemple, intervient plus de 400 fois par an.

Le travail du dimanche au forceps

Un seul accord de branche, des salariés qui refusent de sacrifier leur vie personnelle, une intersyndicale combative, une possible scission à la CFDT : alors que de nouvelles mobilisations se préparent, l’application de la loi Macron provoque des remous et patine. L’extension du travail dominical, la mesure emblématique de la…

La mort programmée du principe de faveur

Détruire le droit du travail passait obligatoirement par une inversion de ce que l’on appelle la « hiérarchie des normes » et par la suppression du « principe de faveur » ((Dans le droit du travail français, disposition qui prévoit que la convention et l'accord collectif de travail peuvent comporter…

PLF, PLFSS, loi Santé, Agirc-Arrco : de pire en pire pour les travailleurs

Les politiques d’austérité se concrétisent dans les lois de financement et les lois relatives aux grands secteurs d’activité. Il est donc de la plus haute importance d’en décliner chaque année la réalité. Il est d’ailleurs étonnant de voir que les partis de l’Autre gauche n’en font même pas une campagne centrale. Sans rentrer dans un détail qui demanderait des séminaires de formation et de réflexion, nous allons en tirer ci-après quelques éléments importants.

Projet de loi des finances (PLF)

Après le cadeau sur trois ans de 41 milliards d’euros aux patrons sans contrepartie (même pas d’augmentation des investissements des entreprises, tout pour les dividendes des actionnaires et pour les financements parallèles ) et un plan d’austérité de 50 milliards d’euros, voilà les coupes pour 16 milliards d’euros du projet de loi des finances (PLF) contre les politiques sociales, contre l’école, contre les services publics, contre les salaires (impactant la consommation des ménages).
Les collectivités territoriales, qui jusqu’ici étaient un amortisseur des politiques d’austérité, viennent d’être largement cisaillées par un effondrement des dotations de l’État avec des conséquences y compris sur le mouvement associatif. Les exportations sont en berne. La dette publique augmente. Très bien, cela avantage la bourgeoisie oligarchique qui « tient l’État par la dette » (Karl Marx).
Mais est-ce pour autant une mauvaise politique. Que nenni ! C’est une excellente politique pour les gérants du capital. Donc, comme on ne change pas une équipe qui gagne, cela continuera de plus belle sans une riposte populaire à la hauteur des enjeux. (suite…)

Quand les chemises tombent, les masques aussi

Les salariés d’Air France qui ont arraché la chemise de deux cadres dirigeants ont dévoilé bien plus que leurs torses. Ils ont ce faisant contribué à mettre en lumière la tragédie des plans sociaux qui s’imposent aux salariés. Ils ont aussi divulgué la mascarade du « dialogue social » entre…