Une étoile du gauchisme s’écroule, une alternative de république sociale s’élève

Après l’écroulement du communisme soviétique, la parenthèse de l’enthousiasme contre la raison raisonnante, ouverte par la révolution russe, est refermée. Non pas que nous critiquons la prise du pouvoir d’octobre 1917, car il n’y avait plus de pouvoir et Vladimir Ilitch Oulianov alias Lénine a eu l’intelligence tactique de le ramasser (ou plutôt de convaincre la direction du parti bolchevique qu’il fallait le ramasser). Mais cette parenthèse, commencée en début 1918 lorsque le nouveau pouvoir a décidé la dictature (dissolution de la Douma parce que le résultat ne lui convenait pas, militarisation des syndicats proposée par Léon Davidovitch Bronstein alias Trotski, etc.) s’est achevée par un stalinisme de triste mémoire. Ajoutons l’engouement pour la Chine maoïste jusqu’à la découverte de la réalité du régime sans protection sociale conséquente ; puis le régime albanais ainsi que la Corée du Nord devenus des nouvelles coqueluches, etc. (suite…)

Débat national sur la laicité

Aux instances dirigeantes des partis politiques français Madame, Monsieur, Sur proposition de M. Coppé, secrétaire général de l'UMP, M. Sarkozy, président de la République, a décidé d'organiser une réflexion nationale concernant la laïcité dans la France d'aujourd'hui. Nous craignons – vu le contexte – que cette décision soit prioritairement une…

Film : le Choix de Luna, de Jasmila Zbanic

Les cinéphiles européens ont eu quelques belles surprises, en ce début de l’année 2011. Nombre d’entre eux ont eu ou auront le plaisir de voir, notamment le très beau film croate, le Choix de Luna, de la réalisatrice, Jasmila Zbanic. Le film traite de la montée en Bosnie-Herzégovine de l’intégrisme musulman, suite au financement et à la diffusion par les milliardaires des pays du golfe de l’idéologie fasciste wahabite, qui est la matrice des autres variantes et dégradées de l’islamisme. (suite…)

La laïcité républicaine est elle mise en danger aussi à gauche ? Le naturalisme sert les visées conservatrices.

Des deux côtés de l’échiquier politique, les remises en cause de la laïcité se multiplient. Derrière sa critique du multiculturalisme, le président Sarkozy vise en fait essentiellement les citoyens issus de la culture musulmane, comme si une culture particulière empêchait par nature de vivre en République. À gauche, le « Manifeste pour une écologie de la diversité », publié dans Libération il y a quelques jours, est lui aussi un texte effarant. Sous prétexte de « sauver la laïcité et la République », selon les mots mêmes de E. Benbassa, E. Joly et N. Mamère, il procède à des amalgames insupportables, confondant la laïcité avec ses ennemis. Ses auteurs devraient dénoncer l’imposture par laquelle la droite la plus réactionnaire met en œuvre l’analyse du Choc des civilisations, portée par les ultra conservateurs américains à la suite de S. Huntington. Au lieu de cela ils l’accusent d’être à l’origine du repli identitaire prôné par B. Hortefeux et M. Le Pen. Il faut dénoncer le mensonge du Front National, annonçant en façade un virage laïque pour mieux souffler en réalité sur les braises de la xénophobie. La laïcité est incompatible avec toute forme d’intolérance. Elle n’est soluble ni dans l’ultra nationalisme, ni dans l’extrême droite. (suite…)

Mythes antirépublicains, laïcité et communautarisme (Qu’est-ce que le communautarisme ?)

Le personnage du républicain « laïcard franchouillard » est un grand classique du roman antirépublicain. Ce mythe n’a aucun fondement conceptuel, mais il s’incarne dans une caricature et donne naissance à des fantasmes dont les effets sont bien réels. Le franchouillard et le multiculturaliste se confortent l’un l’autre en construisant de toutes pièces leur objet fantasmatique commun que les uns révèrent et que les autres abhorrent : « les musulmans », comme s’il s’agissait d’un bloc identitaire unifié. Ce faisant, tous deux confondent le communautaire et le communautarisme. Il importe de rappeler que la laïcité, qui s’oppose au communautarisme politique, n’a rien contre les communautés d’association, car toute communauté n’est pas communautariste. Il faut donc se demander ce qu’on entend au juste par communautarisme.

(Intervention au colloque de l‘Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires « État de la laïcité et du communautarisme en Europe », 22 janvier 2011) (suite…)

Pour un engagement de conviction responsable

A une époque où nous semblons osciller entre d’une part un individualisme égoïste consumériste intéressé et d’autre part une indifférence fataliste à la misère sociale, la question de l’engagement actif responsable hors d’une recherche d’intérêts particuliers semble faire encore cruellement défaut. La question de l’engagement visant l’intérêt général se résume la plus part du temps, par calcul, défaut ou nécessité, à une défense ne dépassant guère la sphère sectorielle, corporatiste ou communautariste. Entre l’action privilégiant le repli sur soi, l’entre-soi exclusif, et celui exacerbant des passions agressives, anomiques, le pari d’un engagement participatif sociétal solidaire reste encore et toujours d’actualité. Entre le choix d’une posture de retrait (supposée neutre) et une participation active (étiquetée militante), n’y aurait-il pas un juste milieu où l’objectivité et la subjectivité pourraient s’accorder dans un juste accord ? Une main sans un oeil averti est souvent impuissante, mais un oeil sans une main experte l’est tout autant. (suite…)

L’écologie politique ne s’oppose pas aux Lumières, elle en est l’accomplissement !

Dans sa dernière livraison, ReSPUBLICA a publié un article de Stéphane François intitulé : « L’écologie : un refus des Lumières ? ». Dans son titre, l’auteur fait part d’un doute qui l’aurait saisi : et si l’écologie, même dans sa dominante de gauche, était conservatrice, opposée aux Lumières, antimoderne, voire réactionnaire (et pour finir terroriste). Stéphane François dit souhaiter qu’on ne se méprenne pas sur ses intentions, que son propos n’est pas polémique mais qu’il croit avoir remarqué « une ambiguïté intellectuelle présente au sein de l’écologie politique ». La remarque nous paraît être de pure rhétorique, puisqu’il contribue, par son propos, à jeter un discrédit total sur l’écologie politique, que de maigres nuances ne suffisent pas à lever. (suite…)

La santé est un capital social. Cela implique un service public de la santé

La santé : une inquiétude, un espoir pour une autre politique

Nos concitoyens ressentent et, de plus en plus, expriment leur inquiétude pour leur protection sociale contre la maladie et, plus largement, pour leur santé.

Des associations d’usagers s’engagent dans une résistance à la politique de désagrégation de nos structures sociales.

Si une alternative politique veut être crédible, elle doit clairement se déterminer pour rétablir ce droit fondamental. (suite…)

Le vent de la contestation, pour le changement et la démocratie, souffle sur l’Algérie

Comme on s’y attendait, le pouvoir algérien, sourd et aveugle, mais aux abois, a répondu par la répression aux revendications d’une partie de l’opposition, organisée au sein d’une Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Il s’agit du Rassemblement pour la Culture et la démocratie (social-démocrate), du Parti pour la laïcité et la démocratie (issu de la mouvance communiste du Parti de l’avant-garde socialiste), du Mouvement démocratique et social (issu de la même mouvance communiste) , du Parti socialiste des travailleurs (trotskiste), du Comité de citoyens pour la défense de la république (courant républicain, principalement issu ou en lien avec une partie du pouvoir), du PLG, de plusieurs syndicats autonomes, majoritairement ceux de l’enseignement, d’associations féministes, d’anciens ministres, de citoyens… (suite…)

L’immigration, la « muleta » de l’arène politique !

On peut se demander ce qui justifie, toujours à l’approche de grandes échéances électorales, ce retour dans l’arène politique du débat sur l’immigration. On se trouve alors confronté à des campagnes visant à désigner les immigrés comme les responsables de nombre de problèmes rencontrés par notre pays.
Aucune donnée statistique ne prouve que le « niveau » des populations immigrées sur notre sol soit tel que la société française ne pourrait plus jouer son rôle d’intégration.
En 2003, 4 300 000 immigrés résidaient en France Métropolitaine soit environ 7,4 % de la population, 100 000 étaient entrés sur notre territoire grâce au dispositif du regroupement familial. Ce « niveau » est le même depuis 25 ans et représente l’un des plus bas d’Europe.
(suite…)

L’écologie : un refus des Lumières ?

L’objectif de cet article n’est pas de créer une polémique inutile et stérile mais simplement de soulever une ambiguïté intellectuelle présente au sein de l’écologie politique. En effet, une très grande majorité des écologistes militants, et non pas seulement ceux engagés en politique, refusent le libéralisme non seulement économique mais…

Pays-bas : de quel antisémitisme parlons-nous ?

Article extrait de la Lettre d’information du Centre communautaire laïc juif

Figure marquante du parti libéral néerlandais, Frits Bolkestein a appelé les Juifs des Pays-Bas à émigrer en raison de l’antisémitisme qu’il attribue aux jeunes Marocains. Simon Epstein, historien israélien spécialiste de l’antisémitisme, et Maurice Swirc, journaliste néerlandais, réfutent cette vision catastrophiste dans l’analyse qu’ils font de la situation néerlandaise. (suite…)

Têtes rondes et têtes pointues, de Bertolt Brecht

De Bertolt Brecht à Naomi Klein

Monter les Tchouques contre les Tchiches, les têtes rondes contre les têtes pointues, faire de ces dernières les boucs émissaires de tous les maux du pays. Telle est la solution trouvée par le vice-roi de Yahoo (1)en référence aux Aventures de Gulliver de Jonathan Swift pour mettre fin à la montée de la Faucille et satisfaire les cinq grands propriétaires qui ne veulent pas renflouer les caisses de l’état tant que le calme ne sera pas revenu. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 en référence aux Aventures de Gulliver de Jonathan Swift