Peut-on faire confiance aux islamistes?

Le monde arabe est en pleine ébullition depuis plusieurs mois. Devenus le centre d’attention d’un monde qui l’avait ignoré jusque là, les pays que l’on a coutume d’appeler « arabo-musulmans » se sont soudainement réveillés depuis la mort du désormais célèbre Mohamed Bouazizi, qui ne fut que l’un des éléments déclencheurs d’une révolution qui bouillonnait déjà dans les esprits de pas mal de Tunisiens. Révolution tunisienne qui, comme le fit jadis la grande révolution de 1789, servit elle-même ensuite de phare guidant les pays avoisinants sous le joug de dictatures et de régimes religieux totalitaires. La chute du despote Ben Ali ne fit que raviver la flamme de ces peuples avides de liberté, entrainant la chute d’un deuxième dictateur, véritable frère jumeau du premier tant dans les idées que dans l’apparence, le dénommé Moubarak. Ces deux chutes créèrent une onde de choc sans pareille, provoquant séismes démocratiques, affolant tyrans et totalitaires et redonnant de l’espérance à des populations qui en manquaient cruellement. (suite…)

Une étoile du gauchisme s’écroule, une alternative de république sociale s’élève

Après l’écroulement du communisme soviétique, la parenthèse de l’enthousiasme contre la raison raisonnante, ouverte par la révolution russe, est refermée. Non pas que nous critiquons la prise du pouvoir d’octobre 1917, car il n’y avait plus de pouvoir et Vladimir Ilitch Oulianov alias Lénine a eu l’intelligence tactique de le ramasser (ou plutôt de convaincre la direction du parti bolchevique qu’il fallait le ramasser). Mais cette parenthèse, commencée en début 1918 lorsque le nouveau pouvoir a décidé la dictature (dissolution de la Douma parce que le résultat ne lui convenait pas, militarisation des syndicats proposée par Léon Davidovitch Bronstein alias Trotski, etc.) s’est achevée par un stalinisme de triste mémoire. Ajoutons l’engouement pour la Chine maoïste jusqu’à la découverte de la réalité du régime sans protection sociale conséquente ; puis le régime albanais ainsi que la Corée du Nord devenus des nouvelles coqueluches, etc. (suite…)

Afghanes ou Algériennes : un seul combat !

Tout au long du mois de mars, de nombreuses manifestations sont organisées pour célébrer le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Ce 3 mars 2011, s’est tenue au Palais du Luxembourg, une conférence de presse de Shoukria HAIDAR, Présidente de NEGAR, association en soutien aux femmes Afghanes, sur le thème « Un an après la Conférence Internationale de Londres sur l’Afghanistan, où en sont les droits des femmes afghanes dans le contexte de mise en œuvre du « processus de réconciliation » avec les taliban ? (suite…)

Débat national sur la laicité

Aux instances dirigeantes des partis politiques français Madame, Monsieur, Sur proposition de M. Coppé, secrétaire général de l'UMP, M. Sarkozy, président de la République, a décidé d'organiser une réflexion nationale concernant la laïcité dans la France d'aujourd'hui. Nous craignons – vu le contexte – que cette décision soit prioritairement une…

Mythes antirépublicains, laïcité et communautarisme (Qu’est-ce que le communautarisme ?)

Le personnage du républicain « laïcard franchouillard » est un grand classique du roman antirépublicain. Ce mythe n’a aucun fondement conceptuel, mais il s’incarne dans une caricature et donne naissance à des fantasmes dont les effets sont bien réels. Le franchouillard et le multiculturaliste se confortent l’un l’autre en construisant de toutes pièces leur objet fantasmatique commun que les uns révèrent et que les autres abhorrent : « les musulmans », comme s’il s’agissait d’un bloc identitaire unifié. Ce faisant, tous deux confondent le communautaire et le communautarisme. Il importe de rappeler que la laïcité, qui s’oppose au communautarisme politique, n’a rien contre les communautés d’association, car toute communauté n’est pas communautariste. Il faut donc se demander ce qu’on entend au juste par communautarisme.

(Intervention au colloque de l‘Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires « État de la laïcité et du communautarisme en Europe », 22 janvier 2011) (suite…)

Pour un engagement de conviction responsable

A une époque où nous semblons osciller entre d’une part un individualisme égoïste consumériste intéressé et d’autre part une indifférence fataliste à la misère sociale, la question de l’engagement actif responsable hors d’une recherche d’intérêts particuliers semble faire encore cruellement défaut. La question de l’engagement visant l’intérêt général se résume la plus part du temps, par calcul, défaut ou nécessité, à une défense ne dépassant guère la sphère sectorielle, corporatiste ou communautariste. Entre l’action privilégiant le repli sur soi, l’entre-soi exclusif, et celui exacerbant des passions agressives, anomiques, le pari d’un engagement participatif sociétal solidaire reste encore et toujours d’actualité. Entre le choix d’une posture de retrait (supposée neutre) et une participation active (étiquetée militante), n’y aurait-il pas un juste milieu où l’objectivité et la subjectivité pourraient s’accorder dans un juste accord ? Une main sans un oeil averti est souvent impuissante, mais un oeil sans une main experte l’est tout autant. (suite…)

L’écologie politique ne s’oppose pas aux Lumières, elle en est l’accomplissement !

Dans sa dernière livraison, ReSPUBLICA a publié un article de Stéphane François intitulé : « L’écologie : un refus des Lumières ? ». Dans son titre, l’auteur fait part d’un doute qui l’aurait saisi : et si l’écologie, même dans sa dominante de gauche, était conservatrice, opposée aux Lumières, antimoderne, voire réactionnaire (et pour finir terroriste). Stéphane François dit souhaiter qu’on ne se méprenne pas sur ses intentions, que son propos n’est pas polémique mais qu’il croit avoir remarqué « une ambiguïté intellectuelle présente au sein de l’écologie politique ». La remarque nous paraît être de pure rhétorique, puisqu’il contribue, par son propos, à jeter un discrédit total sur l’écologie politique, que de maigres nuances ne suffisent pas à lever. (suite…)

La santé est un capital social. Cela implique un service public de la santé

La santé : une inquiétude, un espoir pour une autre politique

Nos concitoyens ressentent et, de plus en plus, expriment leur inquiétude pour leur protection sociale contre la maladie et, plus largement, pour leur santé.

Des associations d’usagers s’engagent dans une résistance à la politique de désagrégation de nos structures sociales.

Si une alternative politique veut être crédible, elle doit clairement se déterminer pour rétablir ce droit fondamental. (suite…)

Le peuple en marche

Nous sommes face aux événements qui secouent le monde arabe comme Emmanuel Kant face à la Révolution française. En voyant la jeunesse tunisienne défiler avenue Bourguiba pour défendre la laïcité, mais aussi les cairotes fêter, place Tahrir, la chute du régime de Moubarak, nous ne pouvons pas ne pas éprouver cette « sympathie d’inspiration qui frise l’enthousiasme » que Kant disait ressentir au spectacle de « la révolution d’un peuple plein d’esprit ». (suite…)

Le vent de la contestation, pour le changement et la démocratie, souffle sur l’Algérie

Comme on s’y attendait, le pouvoir algérien, sourd et aveugle, mais aux abois, a répondu par la répression aux revendications d’une partie de l’opposition, organisée au sein d’une Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Il s’agit du Rassemblement pour la Culture et la démocratie (social-démocrate), du Parti pour la laïcité et la démocratie (issu de la mouvance communiste du Parti de l’avant-garde socialiste), du Mouvement démocratique et social (issu de la même mouvance communiste) , du Parti socialiste des travailleurs (trotskiste), du Comité de citoyens pour la défense de la république (courant républicain, principalement issu ou en lien avec une partie du pouvoir), du PLG, de plusieurs syndicats autonomes, majoritairement ceux de l’enseignement, d’associations féministes, d’anciens ministres, de citoyens… (suite…)

L’immigration, la « muleta » de l’arène politique !

On peut se demander ce qui justifie, toujours à l’approche de grandes échéances électorales, ce retour dans l’arène politique du débat sur l’immigration. On se trouve alors confronté à des campagnes visant à désigner les immigrés comme les responsables de nombre de problèmes rencontrés par notre pays.
Aucune donnée statistique ne prouve que le « niveau » des populations immigrées sur notre sol soit tel que la société française ne pourrait plus jouer son rôle d’intégration.
En 2003, 4 300 000 immigrés résidaient en France Métropolitaine soit environ 7,4 % de la population, 100 000 étaient entrés sur notre territoire grâce au dispositif du regroupement familial. Ce « niveau » est le même depuis 25 ans et représente l’un des plus bas d’Europe.
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L’écologie : un refus des Lumières ?

L’objectif de cet article n’est pas de créer une polémique inutile et stérile mais simplement de soulever une ambiguïté intellectuelle présente au sein de l’écologie politique. En effet, une très grande majorité des écologistes militants, et non pas seulement ceux engagés en politique, refusent le libéralisme non seulement économique mais…