La crise rend la rupture écologique encore plus nécessaire

Quatre ans après le début du Grenelle de l’environnement, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés. L’isolation des bâtiments pour atteindre partout la norme HQE, l’interdiction de construire en dehors d’une norme HQE, le développement des transports collectifs, la croissance forte des énergies renouvelables, etc. n’ont toujours pas démarré.

Et pourtant la triple crise économique, financière et de la dette publique va en s’aggravant, avançant chaque jour un peu plus vers l’implosion.Or pour construire une alternative au modèle politique ordolibéral, il convient de diminuer très vite notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles et notamment du gaz et du pétrole. Devant la gravité de cette triple crise, le renchérissement prévisible de ces énergies accentuera notre difficulté (comme au milieu des années 70, comme récemment en 2008 et probablement demain).
De plus, le soutien des pouvoirs publics aux énergies renouvelables, la recherche pour en abaisser les coûts et les formations de reconversion écologique appellent de nombreux nouveaux postes de travail qui diminueraient d’autant le chômage massif d’aujourd’hui.
Alors on nous argue la dette grandissante : comme s’il fallait suivre la droite néolibérale et les sociaux libéraux dans leur discours d’éradication de la dette !
À court terme, si le primat est à baisser la dette (100 % des marges nouvelles disait Manuel Valls, la droite socialiste en action, au moment des primaires socialistes), c’est l’austérité, voire les reculs sociaux de la classe populaire (53 % de la population) et des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population) qui seront engagés. Ce qu’il faut c’est supprimer la mauvaise dette et développer la bonne. Voilà pourquoi le comité pour un audit citoyen (voir l’appel noté dans ce numéro de RESPUBLICA) est nécessaire. Et les investissements écologiques, c’est de la bonne dette. Il faut donc faire trois choses au moins :

  • taxer les revenus et le patrimoine de façon progressive dans le cadre d’une révolution fiscale pour diminuer la dette globale,
  • supprimer les mauvaises dettes,
  • mais développer et accroitre les bonnes.