Le temps constituant par « Les constituants »

Ce livre de 137 pages au prix de 12 euros est préfacé par Henri Pena-Ruiz. Il est édité par Eric Jamet éditeur(( Contact éditeur : ericjamet@aol.com)). Il se présente comme une discussion collective en trois séquences entre une dizaine de membres d’un club politique intitulé « Les constituants » formés principalement…

La « politique d’identité » et sa globalisation Entretien autour de l’ouvrage La dictature des identités

Entretien avec Jean-Noël Laurenti, membre de la Rédaction de ReSPUBLICA.   Jean-Noël Laurenti : Dans votre livre La dictature des identités (collection le Débat, Gallimard, 2019), vous avez analysé et dénoncé le phénomène de la politique des identités, de plus en plus prégnant aux USA, et qui commence à se…

Leur écologie et la nôtre

Ce texte, initialement paru en avril 1974 dans le mensuel écologiste Le Sauvage, a été repris dans lundimatin#203, le 6 août 2019 NDLR - Malgré les désaccords que nous pouvons avoir par ailleurs avec André Gorz, ce texte précurseur nous a paru très juste quant au lien entre capitalisme et…

Le protectionnisme : un gros mot ou une réponse sociale et écologique ?

Depuis la rentrée 2018, l’actualité économique ré-ouvre un débat qui oppose depuis bien longtemps les économistes. En effet, le président nord-américain Donald Trump a annoncé son intention de taxer les importations chinoises à hauteur de 200 milliards de dollars (10% sur les produits chinois, qui pourrait passer à 25% en…

Que faire après le 17 novembre ?

Les 244.000 manifestants, selon le ministre de l’Intérieur, sont largement contredits par les retours que nous avons eus et par les photos que nous avons reçues. Une fois de plus, les chiffres du ministère de l’Intérieur répondent plus aux intérêts du pouvoir qu’à la vérité. Une manifestation liée à la…

Comment l’idéologie identitaire fait perdre à la gauche occidentale son identité collective

Tomasz Pierscionek est docteur spécialisé en psychiatrie. Il fut membre du conseil d'administration de l'organisme de bienfaisance Medact. Il est rédacteur en chef du  London Progressive Journal . Cet article (traduit de l'anglais et adapté par Viktor Yugov) a été initialement publié par RT le 2 août 2018 (https://www.rt.com/op-ed/434924-left-policy-identity-divided/ *  *       * Le phénomène…

Ne simplifions pas le dilemme

Source : http://huberthurard.over-blog.com/2017/04/ne-simplifions-pas-le-dilemme.html Faut-il être surpris par la présence du Front National au second tour de l’élection présidentielle ? Tous les sondages, qui devraient en passant être interdits en ces périodes décisives de choix, ont placé Marine Le Pen au second tour. Après la présence du FN au second tour des…

Quinze réflexions sur la situation politique Et pourquoi produire aujourd'hui un tel texte

Le moment historique que nous vivons voit se concrétiser une mutation pour la compréhension de laquelle nous n’avons pas encore effectué les travaux théoriques nécessaires. N’empêche que nous devons faire le point de notre praxis, même si nous savons qu’il nous reste à mieux comprendre le réel passé et présent pour construire l’avenir. Telle est la nécessité pour toute praxis matérialiste dialectique et historique.

Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui n’ont pas compris que le processus des primaires revient à s’écarter de la démocratie. Ceux qui pensent que l’on peut construire l’avenir sans proposer au peuple une succession de ruptures, à commencer pour nous par la rupture avec un parti socialiste en voie de « defferrisation » de type 1969. Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui veulent tout et tout de suite. Ceux qui pensent que la lutte des classes n’est plus le moteur de l’histoire Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui n’ont pas compris que l’utilisation d’une théorie peut être liée à des périodes conjoncturelles, par exemple le post-keynésianisme triomphant dans la gauche de la gauche en décomposition alors qu’il n’a aucune crédibilité dans notre période néolibérale à cause de la crise du profit dans l’économie réelle. Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui pensent que nous pouvons faire l’économie d’une globalisation des combats face aux potions magiques de chaque prééminence surplombante censée ouvrir à elle seule le paradis céleste.

Mais pendant ce temps, nous allons travailler à l’intérieur du peuple qui se mobilise, à l’intérieur du peuple qui garde l’espoir révolutionnaire. Mais y travailler  tout en sachant que la route sera encore très longue. Tout simplement parce qu’on ne règle pas une situation politique par des propositions techniques, comme le croient trop de nos amis ou en se retirant sur l’Aventin. Parce qu’on ne règle pas une situation politique en refusant d’affronter certains combats nécessaires en les balayant sous le tapis.
Travailler au sein du peuple, c’est participer aux mobilisations syndicales et politiques du peuple mais aussi faire notre possible pour affiner nos outils théoriques et montrer leurs insuffisances. Voilà pourquoi nous vous proposons avec humilité ces quinze réflexions comme rapport d’étape.

Quinze réflexions sur la situation politique

Item 1

« Partir du réel pour aller vers l’idéal » comme nous y invite Jean Jaurès implique de ne pas vouloir aller vers l’idéal sans comprendre le réel. Pour comprendre le réel, encore faut-il se garder des potions magiques, produit de l’idéalisme dévastateur, présentées ici et là de façon messianique avec une foultitude de détails précisant quel sera le paradis proposé. Nous en resterons quant à nous la célèbre phrase de Friedrich Engels « On ne peut pas faire bouillir les marmites de l’avenir ».

(suite…)

Pas de révolution citoyenne sans implication populaire

Pourquoi n’arrivons-nous pas à constituer une gauche de gauche sur les débris de la gauche de la gauche ? Parce que la constitution d’une gauche de gauche demande une série impérative de conditions politiques, stratégiques, organisationnelles et idéologiques à réaliser de façon concomitante. Nous devons développer ces conditions et en débattre dans des initiatives d’éducation populaire (1)Le Réseau Education Populaire -REP, centre de ressources du mouvement social intervient près de 400 fois par an.. Nous en avons développé plusieurs dans nos colonnes. Nous en développerons une nouvelle qui est l’objet de cet article. C’est celle de la nécessité de l’implication populaire pour tout processus de transformation sociale et politique.

De façon liminaire, disons que nous ne critiquons pas de façon uniforme tout ce qui se fait aujourd’hui. Nous avons déjà noté dans nos colonnes l’intérêt de la dynamique de la France insoumise qui sauve à court terme l’honneur de l’ex-gauche de la gauche qui se décompose autour d’elle. Cela dit, nous en avons aussi déterminé ses insuffisances qu’il faudra bien un jour traiter si nous voulons être à la hauteur des enjeux dans la confrontation avec la droite radicalisée, l’extrême droite et l’oligarchie patronale et institutionnelle qui va durer de nombreux mois et de nombreuses années.

Qu’appelle-t-on « implication populaire » ? Cela veut dire un ensemble de choses ; D’abord la capacité de mobilisation dans les réunions publiques,, manifestations et meetings. Mais aussi de nombreuses têtes de réseaux locales capables d’insuffler le développement de la mobilisation non seulement dans des grands rassemblements mais aussi et surtout dans des initiatives locales. Car pour militer, il ne suffit pas de participer aux grands meetings et manifestations mais aussi être capable de mobiliser de façon conséquente sur le plan local. Mais ce n’est pas tout. C’est aussi une implication du potentiel créatif des salariés et des citoyens par leur intelligence, leur savoir-faire, pour construire non pas l’intérêt général qui n’existe pas mais la volonté générale à un moment donné de l’histoire.

D’abord, disons que les peuples n’ont jamais fait de révolution pour des raisons idéologiques. A chaque fois, ce fut pour des problèmes concrets que la direction politique du pays ne pouvait plus réaliser dans le cadre du vieux système. Ainsi fut-ce le cas pour la Révolution française, et les grandes révolutions du 20e siècle. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le Réseau Education Populaire -REP, centre de ressources du mouvement social intervient près de 400 fois par an.

Le monde magique de la politique

Source : Mezetulle, le blog-revue de Catherine Kintzler http://www.mezetulle.fr/monde-magique-politique/ Soit un jeune homme, pris dès la sortie de l’enfance dans la vie politique, n’ayant pas d’autre monde que celui de ses relations, toujours nourri, logé, voituré, sans avoir rien à faire pour obtenir ce que les autres obtiennent par leur…

Tenir la ligne contre les manipulations diverses

En deux mois, nous avons vécu l’élimination des principaux représentants politiques de l’oligarchie française : Sarkozy (loi HPST, européisme, augmentation du chômage, de la pauvreté et de la précarité, etc.) ; Juppé (attaque massive contre la Sécu en 1995, alignement sur les EU, etc.) ; Hollande (traité budgétaire, européisme, cadeaux au patronat, augmentation du chômage, de la pauvreté et de la précarité, attaques contre l’école, les services publics et la protection sociale, etc.) et son premier ministre Valls. Sans oublier Fillon, allié avec l’extrême droite catholique, qui est pris dans la tourmente.

Le simple rappel de leurs « exploits » néo-libéraux fait clairement apparaître que le problème n’est pas de changer les hommes, mais le système lui-même qui produit ce genre de personnages. Sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Carambouilles et carabistouilles en tous genres

La primaire socialiste a désigné Hamon et, immédiatement, fleurissent les carambouilles et les carabistouilles en tous genres. Oubliés son aval au Traité budgétaire de l’UE, son refus de voter la censure du gouvernement, son européisme béat, son communautarisme débridé, etc. Quant à la potion magique du revenu universel qui passe pour une mesure de gauche, oublié le fait qu’en un mois il a changé trois fois de position sur cette mesure dont il a fini par avouer qu’il ne s’agissait en réalité que de faire du RSA une allocation universelle, toujours en dessous du seuil de pauvreté, étendue aux jeunes de 18 à 25 ans et distribuée à tous les ayants droit et non seulement à ceux qui la demandent.

Et Hamon ne dit rien sur les conditions de financement d’un tel revenu réellement universel, qui ne pourra que se réduire à une forme d’application de la proposition d’origine de Milton Friedman, l’impôt négatif, qui visait à tuer à terme l’extension des conquis sociaux de type Sécurité sociale.

Tout ce que l’on peut dire est que l’enthousiasme subjectif des masses pour cette fausse bonne idée est compréhensible en regard du mal-vivre grandissant, mais qu’il ne fait que traduire l’incapacité des organisations du mouvement syndical revendicatif et des partis et mouvements politiques de gauche à être à la hauteur des enjeux en termes d’éducation populaire et de lutte pour une nouvelle hégémonie culturelle.

(suite…)

Régression catastrophique pour le peuple… Spectacle médiatique insensé… Une alternative, vite !

Antonio Gramsci voyait le processus révolutionnaire comme la succession de guerres de position et de guerres de mouvement. Or la guerre de position pour lui est aussi une guerre culturelle. Ainsi, lorsque notre adversaire – l’oligarchie capitaliste – met en cause un fondement conquis par nos anciens, il faut au minimum être présent pour mener la résistance mais il faut aussi mener le combat pour une nouvelle hégémonie. Ce n’est qu’ensuite qu’il est possible de passer à l’offensive.
La résistance contre la loi El Khomri a été au rendez-vous face à la mise en cause des conquis sociaux d’hier, mais la contestation culturelle n’a pas suivi cette mobilisation. C’est là que réside une faiblesse majeure du mouvement social et politique français.

La nouvelle séquence de la période néolibérale

L’extrême droite a recentré son discours sur une ligne nationale-populiste (tout à fait compatible avec le mouvement réformateur néolibéral) pour tenter de bénéficier des voix des couches populaires délaissées par les néolibéraux de droite et de gauche, mais aussi par la gauche de la gauche.

La droite de Fillon a passé un accord avec l’extrême droite catholique de la Manif pour tous et de son parti politique « Sens commun », seule possibilité pour elle de gagner la primaire de droite.

La décomposition de l’appareil solférinien devient patente. La stratégie de type Terra nova qui vise à abandonner les couches populaires et à tenter une majorité avec les couches moyennes minoritaires et les groupes discriminés a fait faillite.

Les tenants de la maison solférinienne tentent de façon pathétique d’éviter la décomposition de leur parti en jouant la carte des frondeurs socialistes avec des idées solubles dans le système, comme cette fausse bonne idée de revenu universel dont les néolibéraux sont en train de se saisir. Il est cependant probable qu’ils subiront malgré tout la même vague de recul que leurs congénères européens. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les deux primaires de gauche, celle des socialistes et celle d’EELV, ne sont-elles pas les primaires pour choisir ceux qui seront en 5e et 6e position du premier tour de la présidentielle ?

Emmanuel Macron quant à lui tente, avec un discours contestataire de façade contre les « élites », un syncrétisme entre les gagnants de la mondialisation néolibérale et tous ceux qui en restent à une indignation tout hesselienne et qui croient encore à un altercapitalisme plus moral. Son discours européiste lui permet conjoncturellement de rassembler  d’anciens électeurs socialistes, pseudo-centristes à la Bayrou et même d’anciens électeurs de droite plus favorables à Juppé.

La décomposition de l’extrême gauche, de la gauche de la gauche (altermondialistes et altercapitalistes keynésiens, ex-comités anti-libéraux, ex-Front de gauche appareil du PCF compris, trop compromis soit dans des alliances avec les solfériniens soit avec les communautarismes réactionnaires locaux) que nous avons largement analysée dans ReSPUBLICA s’est accélérée. (suite…)

Le piège de la « lutte contre l’islamophobie »

Une politique de construction de fronts pour « lutter contre l’islamophobie » est de plus en plus défendue par une partie de l’extrême gauche. Au point de perdre tout repère de classe, et d’user de démagogie vis-à-vis de l’islam politique. Le débat sur cette question s’est amplifié avec les différentes…