Le PCF poursuit dans la voie de sa marginalisation progressive

Les cadres du Parti communiste ont choisi le 5 novembre dernier à une courte majorité une voie étroite qui privilégie de choisir un candidat communiste à l’élection présidentielle de 2017, candidat qui pourrait se retirer à la fin du mois de janvier 2017 dans le cas où Montebourg serait le…

Les primaires ne sont-elles pas illégitimes ? 

Montesquieu ne dénoncerait-il pas un viol de "L'Esprit des lois", la loi fondamentale, la Constitution? La perspective qu'une fraction de la gauche envisage de détourner la primaire de droite - politiquement je l'approuve et le ferai sans état d'âme - dénature l'élection présidentielle "réelle" en la préemptant et  bafoue le caractère démocratique…

Qui est à la hauteur des enjeux dans la lutte contre l’islamisme djihadiste ?

La succession des meurtres de masse perpétrés par l’islamisme djihadiste en général et par Daech en particulier montre l’incapacité de l’offre politique française et internationale d’assumer ce nouveau type de guerre.

Pour l’extrême droite, pour les ténors de la droite et pour le gouvernement solférinien, il faut à chaque meurtre de masse un renforcement de l’état d’urgence et une nouvelle loi antiterroriste, inopérants, inefficaces et donc inutiles, ce qui a pour unique conséquence d’accélérer le déclin de la démocratie et le passage à la « démocrature ». Tout au plus pouvons-nous voir comme seule différence que les uns développent leur ultra-laïcisme anti-laïque et raciste et que pour les autres, il s’agit de se distinguer par une surenchère imbécile.

La partie munichoise de la gauche de la gauche demeure incapable de proposer un idéal au peuple puisqu’elle cultive en la matière le déni du réel. Comment peut-elle alors « partir du réel pour aller vers l’idéal » (Jean Jaurès) ? Si elle a raison de nous dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre l’islamisme djihadiste et la grande majorité des musulmans, encore faudrait-il qu’elle soit capable de nommer la menace car « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » (Camus). À chaque fois, la partie munichoise de la gauche de la gauche nous « bassine » avec l’idée que le ou les meurtriers ne sont que des déséquilibrés, des abrutis, des victimes du système et que cela n’a rien à voir avec l’islam. Il faudrait cesser ce « psychologisme » apolitique à deux sous. Même la revendication du meurtre de masse par Daech ne les fait pas changer d’avis. Pourtant de nombreux théologiens musulmans comme Soheib Bencheikh par exemple disent le contraire, à savoir que cela a à voir avec l’islam comme la Manif pour tous a à voir avec l’église catholique et que l’extrême droite juive en Israël a à voir avec le judaïsme ! (suite…)

Le Brexit a été voté. Mais que va-t-il se passer ?

Beaucoup de commentateurs reprennent la litanie des « chiens de garde » médiatiques sur le chaos qui attend la Grande-Bretagne. Pendant qu’exulte de joie la partie de la gauche de la gauche qui confond le visible et le réel et qui croit qu’il suffit de l’application d’une simple surplombance pour ouvrir la…

Le FN adore l’école privée

« Nous nous félicitons du rétablissement des aides sociales aux élèves du privé. Le groupe des Patriotes salue la fin de cette injustice. » Voilà comment le groupe FN à la région Île-de-France a salué l’octroi d’aides facultatives à l’enseignement privé remis en vigueur cette semaine par Valérie Pécresse. Il…

« Peuple ! Les luttes de classes au XXIe siècle », par Patrice Cohen-Séat

A l'initiative de l'association Espaces-Marx, dont l'auteur est président d'honneur, ce livre ((« Peuple ! Les luttes de classes au XXIe siècle », par Patrice Cohen-Séat, éd. Démopolis (2015, 160 p., 20 €). Voir aussi l'interview http://www.humanite.fr/patrice-cohen-seat-nous-ne-sommes-pas-dans-une-societe-apathique-mais-eruptive-598062)) paru il y a quelques mois a fait l'objet le 31 mars 2016 d'un débat au…

« Radicalisations » et « islamophobie » : le roi est nu

L’une des premières victimes collatérales des attentats de 2015 est l’université française. Alors que les sciences humaines et sociales sont concernées au premier chef pour fournir les clés d’interprétation du phénomène terroriste d’une ampleur inouïe qui a frappé l’Hexagone, les institutions universitaires sont tétanisées par l’incapacité à penser le jihadisme…

Que s’est-il dit au Sommet pour un plan B (Paris, 23-24 janvier 2016) ? Une synthèse

Lire le document complet, établi sur la base d'une prise de notes par Y. Thiébaut et qui porte sur les séances plénières et les tables rondes : « L’euro à quelles conditions », « Pour reconquérir une souveraineté économique », « Audit, moratoire, défaut : pour maîtriser les outils », « Pour reconquérir une souveraineté économique ». En voici un…

Qui sont les nouveaux dirigeants locaux du PCF ? Du permanent ouvrier au cadre territorial

Amorcé à la fin des années 1970, le déclin électoral du PCF s’est accompagné d’une profonde transformation du profil social de ses dirigeants : aux permanents ouvriers a succédé progressivement une nouvelle génération de cadres, titulaires de mandats électifs, issus de la fonction publique territoriale. Cette évolution est aujourd’hui source de…

Comprendre la nouvelle étape nécessaire tant en Amérique latine qu’en France

Pendant quelques années, les succès de la gauche latino-américaine ont suscité l’enthousiasme de la gauche française voire européenne. Après cet enthousiasme, voici venu le temps des déceptions. Nous avons commencé à analyser la défaite bolivarienne au Venezuela. Une fois retombés les émotions, les enthousiasmes et les déceptions, une seule solution,…

Jaurès, Boudiaf, Rabin : comprendre les stratégies de l’extrême droite Et ne pas être complice de la décomposition des gauches

31 juillet 1914, 29 juin 1992, 4 novembre 1995 : Jean Jaurès, Mohamed Boudiaf, Yitzak Rabin, que de similitudes dans la stratégie de tension de l’extrême droite à trois moments paroxystiques en France, en Algérie, en Israël, avec le meurtre d'hommes-clés pour figer la situation au profit des extrêmes nationaliste, islamiste,…

Le Front national et les fonctionnaires Une étude du CEVIPOF

Cette note sur l'analyse du vote FN chez les fonctionnaires corrobore et amplifie l'analyse faite par ReSPUBLICA au lendemain du deuxième tour des régionales : voir https://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/regionales-2015-le-processus-de-decomposition-de-la-gauche-de-la-gauche-est-engage/7397189. Précisons que les fonctionnaires de catégorie C dont il est question ici s'apparentent aux ouvriers et employés évoqués dans notre texte. Lire l'étude…

Merci pour ces commémorations !

Le rideau est tombé sur la séquence "commémorations" des attentats de janvier 2015. En attendant les prochaines, en mars, pour honorer la mémoire des victimes de Mohamed Merah et à l'automne prochain, pour perpétuer celle des victimes des attentats du 13 novembre et en espérant que dans l'intervalle il n'y…

Les retards de la gauche de la gauche en matière d’analyse et de nouvelles pratiques sociales

Comme déjà indiqué dans une précédente chronique (1)https://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/regionales-2015-le-processus-de-decomposition-de-la-gauche-de-la-gauche-est-engage/7397189, la gauche de la gauche voit reculer son influence en milieu populaire (53 % de la population). Elle semble incapable de penser la fracture sociale qui s’est opérée. Mais cela ne suffit pas à comprendre la mutation en cours dans les recompositions politiques. Car la mutation sociale des partis s’accompagne d’une nouvelle ségrégation spatiale. C’est la fracture spatiale. Cet autre phénomène qui accompagne le précédent est le phénomène de gentrification en cours depuis plusieurs décennies largement soutenu par le mouvement réformateur néolibéral. La cécité de la gauche de la gauche a été également encouragée par les élus de toutes les gauches (y compris le PC) et par leurs conseillers, urbanistes et architectes, bureaucrates de la politique de la ville, qui ont accompagné ce mouvement dont la cause principale est la dynamique intrinsèque de la formation sociale capitaliste en crise du profit.

Fractures spatiale et sociale

Ce phénomène montre qu’il y a trois dynamiques principales dont le fil conducteur à l’œuvre est de voir, petit à petit, les couches populaires partir vers la périphérie et les classes bourgeoises reconquérir les villes centre et même certaines banlieues. Bien évidemment, tout cela a été accéléré par la volonté de désindustrialisation de l’oligarchie capitaliste, par la suppression progressive des grandes concentrations ouvrières, et par la dissuasion du marché immobilier en forte hausse lié au fait que les le mouvement réformateur néolibéral a toujours favorisé la rente.

D’abord la dynamique des métropoles, regroupant de plus en plus les gagnants de la mondialisation (ou qui se considèrent comme en faisant partie), soit la majorité des couches moyennes supérieures, une partie des non-salariés aisés et une partie des couches moyennes intermédiaires. C’est l’une des conséquences des actes I, II, III de la décentralisation qui s’est concrétisée récemment avec la loi Notre et la loi Mapam. De ce point de vue, chaque gouvernement a fait pire que le précédent. C’est aussi là que se crée l’emploi. A noter que c’est la première fois dans le capitalisme que la majorité des salariés ne vivent pas là où sont créés les emplois !

Puis, la France périphérique, composée des zones péri-urbaines (regroupant les villes qui ne sont pas des métropoles) et rurales, qui font vivre 60 % de la population française. C’est cette France qui voit augmenter fortement les couches populaires abandonnées par les dirigeants nationaux des partis néolibéraux de droite et de gauche mais aussi de la gauche de la gauche. Malgré beaucoup de publicité, cette France ne crée que peu d’emplois par rapport aux métropoles. Le fait que de nombreux endroits de cette France périphérique sont des zones dortoirs de plus en plus éloignées des métropoles où se trouvent le plus d’emplois, modifie bien plus l’aménagement du territoire que d’autres sujets dont on parle beaucoup plus.

(suite…)