La laïcité: un enjeu de souveraineté, par Simone Lafont – Le débat autour du « voile » comme révélateur d’enjeux politiques généraux, par Jeanne Bénigne

Ce livre de 46 pages édité par Inclinaison (www.inclinaison.fr) au prix de 4,5 euros est d'un grand intérêt. Pour le premier texte de Simone Lafont sous-titré "Repères historiques", il est intéressant de voir que pour l'auteure, la laïcité est plus qu'un principe d'organisation sociale et politique car elle est un enjeu majeur de…

Avec Macron, le « théorème de ReSPUBLICA » va encore s’appliquer !

Mais quel est-il ? Eh bien le voici : « Depuis le tournant néolibéral de 1983, tous les gouvernements ont approfondi la ligne néolibérale et donc chaque gouvernement a fait pire pour les travailleurs que le précédent ». Macron s’apprête à faire vivre ce « théorème ». Pas parce qu’il est plus méchant ou moins volontaire, mais tout simplement parce que, comme nous l’avons précisé dans notre dernière chronique, il n’y a plus place pour l’émancipation dans le capitalisme et que si on souhaite rester dans le capitalisme, la ligne néolibérale s’impose du fait des lois tendancielles du capitalisme.

Alors, le premier gouvernement Macron, de quoi est-il le nom ? C’est un gouvernement totalement ordo-libéral, c’est-à-dire libéral-austéritaire en économie tout en étant soucieux de cohésion sociale (Solidarités et Santé, Cohésion des territoires, etc.) mais qui dépolitise la gestion de l’ensemble des problèmes économiques et sociaux en mettant aux manettes des politiques économiques des ministres le plus à droite possible et aux manettes des politiques régaliennes des anciens socialistes ; cerise sur le gâteau, l’entrée en fanfare des technocrates intimement insérés dans l’oligarchie capitaliste pour représenter la société civile. Maintenant, on sait ce que veut dire « venant de la société civile » : cela veut dire « technocrates intimement insérés dans l’oligarchie capitaliste ». Là, au moins, c’est clair ! Reste le cas Hulot, un intégriste de l’anti-croissance dans un gouvernement pro-capitaliste… Alors que l’écologie est par nature anti-productiviste et le capitalisme par nature productiviste et destructeur de l’écosystème. Fermez le ban !
(suite…)

Le 27 mai, journée de la Résistance

La France soumise, pillée, humiliée que Pétain plongea dans la Collaboration dont l’un des aspects les plus abjects, l’antisémitisme, la conduisit à l’un des épisodes les plus tragiques et les plus honteux de son histoire, la rafle du Vél’ d’hiv aura sauvé son honneur aux yeux de ses enfants, du…

La Cité future, par Antonio Gramsci

Ce petit livre d’Antonio Gramsci (1891-1937) de 99 pages (10 euros) publié par les Editions critiques est préfacé par le regretté André Tosel (1941-2017), philosophe et spécialiste de l’œuvre d’Antonio Gramsci. Il s'agit d'un journal publié en numéro unique le 11 février 1917, couronnement de l’action d’une organisation de jeunes du PSI…

Retour sur le « triomphe » de Macron le 7 mai 2017

Donnons les chiffres significatifs de ce deuxième tour. Ils sont à ajouter à notre dernière chronique sur les enseignements du premier tour. Plus de 12 millions d’abstentions, plus que d’habitude pour une élection présidentielle ;  4,2 millions de blancs ou nuls (9 % des inscrits) ce qui a une signification politique importante. Sur les votants, 20 millions pour Macron, 11 millions pour Le Pen. Il est à noter que cette dernière engrange 3,3 millions de votants supplémentaires par rapport au premier tour, provenant principalement de Dupont-Aignan et de l’extrême droite catholique (du type Sens Commun, parti créé à partir de la Manif pour tous et qui avait permis à Fillon de gagner la primaire de la droite). Bien que plus de 30 % des ouvriers n’aient voté pour aucun de ces deux candidats,  il est à noter que même IPSOS a omis de comptabiliser la sociologie de ces blancs ou nuls, qui représentent malgré tout 9 % des inscrits, ce qui montre le peu de professionnalisme des instituts de sondage. Tout en sachant qu’il y a beaucoup d’ouvriers et d’employés dans ces blancs et nuls, nous ne sommes pas en mesure de les quantifier. Quant à ceux qui ont fait un choix entre Macron et Le Pen, Le Pen est légèrement majoritaire chez les ouvriers avec 56 % et obtient 46 % chez les employés. Une courte majorité des électeurs de JLM a voté Macron, 24 % se sont abstenus et 17 % ont voté blanc ou nul.

Nous avions été, dès le lendemain du premier tour, sur la ligne « Pas une voix pour le FN ». Nous avions cependant développé l’idée que la montée du Front national était essentiellement due aux politiques néolibérales et patronales menées par Sarkozy, Fillon, Hollande, Ayrault, Valls,  Macron. S’il obtient une majorité parlementaire, Macron président développera les politiques d’austérité bien au-delà de ses prédécesseurs et donc fera encore augmenter le score du FN. Jusqu’à quand ? On le voit, le simple barrage électoral ne suffira pas dans la diachronie historique. Les 3,3 millions de votes supplémentaires pour Le Pen constituent un danger sans nom. Nous comprenions donc ceux qui ont voté blanc ou nul sur la base de cette analyse. Nous avions dit aussi que nous comprenions aussi ceux qui « pour gagner du temps » voteraient  Macron à condition que, dès le lendemain du deuxième tour de la présidentielle, ils se décident enfin à combattre les politiques néolibérales, en empêchant le nouveau président de la République d’avoir une majorité néolibérale en votant non seulement contre le FN et ses alliés mais aussi contre Macron et ses alliés socialistes et LR. (1) Nous remercions les nombreux lecteurs qui ont écrit au journal à la suite du dernier éditorial, soit pour soutenir son analyse ou la développer, soit pour la récuser. Nous avons préféré ne pas alimenter entre les deux tours un débat qui est vite devenu manichéen et parfois outrancier. Parmi les textes publiés pour dénoncer le chantage du vote « anti-fasciste » et rappeler que ce sont les gouvernements de gauche et de droite qui ont trahi les classes populaires et fait monter le FN, nous signalons a posteriori deux tribunes :
Henri Pena-Ruiz « Ne nous soumettons pas ! »
Frédéric Lordon « De la prise d’otages ».

C’est donc maintenant, au pied du mur, que l’on verra les « donneurs de leçons médiatiques et électroniques ». Et que l’on séparera  dans les votes Macron le bon grain de l’ivraie. Il n’y a pas d’autre solution que de partir au contact des couches populaires et nous invitons alors tous les « barreurs contre le FN » à nous rejoindre dans cette bataille sans attendre le prochain barrage électoral qui cette fois-là risque de ne pas suffire. S’attaquer aux causes de la montée du FN sans attendre de nouvelles élections, c’est d’ailleurs ce que plusieurs commentateurs ont déjà déclaré dans les télévisions des pays européens !

(suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Nous remercions les nombreux lecteurs qui ont écrit au journal à la suite du dernier éditorial, soit pour soutenir son analyse ou la développer, soit pour la récuser. Nous avons préféré ne pas alimenter entre les deux tours un débat qui est vite devenu manichéen et parfois outrancier. Parmi les textes publiés pour dénoncer le chantage du vote « anti-fasciste » et rappeler que ce sont les gouvernements de gauche et de droite qui ont trahi les classes populaires et fait monter le FN, nous signalons a posteriori deux tribunes :
Henri Pena-Ruiz « Ne nous soumettons pas ! »
Frédéric Lordon « De la prise d’otages ».

Révolution russe et Révolution française, par Albert Mathiez

Cet ouvrage de 139 pages publié par les Editions critiques (14 euros) est une bonne entrée pour toutes initiatives d’éducation populaire sur ces deux grandes révolutions (février 2017 marquait le centenaire du démarrage de la révolution russe). D’abord Albert Mathiez (1874-1932) est un des grands historiens de ces deux périodes. Il…

Nos coups de cœur de la semaine

Le double baiser de la mort de Manuel Valls Sur le bloc de François Cocq (France insoumise, élu depuis 2008 à Champigny-sur-Marne (94) le 29 mars 2017 En annonçant ce matin qu’il voterait à la présidentielle pour M. Macron, Manuel Valls vient de faire d’une pierre deux coups : par son baiser…

Quinze réflexions sur la situation politique Et pourquoi produire aujourd'hui un tel texte

Le moment historique que nous vivons voit se concrétiser une mutation pour la compréhension de laquelle nous n’avons pas encore effectué les travaux théoriques nécessaires. N’empêche que nous devons faire le point de notre praxis, même si nous savons qu’il nous reste à mieux comprendre le réel passé et présent pour construire l’avenir. Telle est la nécessité pour toute praxis matérialiste dialectique et historique.

Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui n’ont pas compris que le processus des primaires revient à s’écarter de la démocratie. Ceux qui pensent que l’on peut construire l’avenir sans proposer au peuple une succession de ruptures, à commencer pour nous par la rupture avec un parti socialiste en voie de « defferrisation » de type 1969. Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui veulent tout et tout de suite. Ceux qui pensent que la lutte des classes n’est plus le moteur de l’histoire Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui n’ont pas compris que l’utilisation d’une théorie peut être liée à des périodes conjoncturelles, par exemple le post-keynésianisme triomphant dans la gauche de la gauche en décomposition alors qu’il n’a aucune crédibilité dans notre période néolibérale à cause de la crise du profit dans l’économie réelle. Qu’ils laissent du temps au temps ceux qui pensent que nous pouvons faire l’économie d’une globalisation des combats face aux potions magiques de chaque prééminence surplombante censée ouvrir à elle seule le paradis céleste.

Mais pendant ce temps, nous allons travailler à l’intérieur du peuple qui se mobilise, à l’intérieur du peuple qui garde l’espoir révolutionnaire. Mais y travailler  tout en sachant que la route sera encore très longue. Tout simplement parce qu’on ne règle pas une situation politique par des propositions techniques, comme le croient trop de nos amis ou en se retirant sur l’Aventin. Parce qu’on ne règle pas une situation politique en refusant d’affronter certains combats nécessaires en les balayant sous le tapis.
Travailler au sein du peuple, c’est participer aux mobilisations syndicales et politiques du peuple mais aussi faire notre possible pour affiner nos outils théoriques et montrer leurs insuffisances. Voilà pourquoi nous vous proposons avec humilité ces quinze réflexions comme rapport d’étape.

Quinze réflexions sur la situation politique

Item 1

« Partir du réel pour aller vers l’idéal » comme nous y invite Jean Jaurès implique de ne pas vouloir aller vers l’idéal sans comprendre le réel. Pour comprendre le réel, encore faut-il se garder des potions magiques, produit de l’idéalisme dévastateur, présentées ici et là de façon messianique avec une foultitude de détails précisant quel sera le paradis proposé. Nous en resterons quant à nous la célèbre phrase de Friedrich Engels « On ne peut pas faire bouillir les marmites de l’avenir ».

(suite…)

Le Dictionnaire amoureux de la Laïcité, d’Henri Pena-Ruiz. A acheter ou à racheter !

Nous avons déjà dit tout le bien que nous pensions de cet ouvrage paru il y a trois ans ((https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/le-dictionnaire-amoureux-de-la-laicite-dhenri-pena-ruiz/58308. La nouvelle édition chez Plon coûte (seulement) 25 € pour 1 044 pages.)). Eh bien, nous remettons le couvert. Pourquoi ? Parce que nous avons eu raison de le promouvoir. Ce…

Laïcité : regardons comment les candidats à la présidentielle se positionnent face à l’école privée

Une enquête  du CNRS assure dans une étude menée auprès de 4 269 établissements privés que les établissements catholiques financés par la puissance publique discriminent à l’inscription selon le patronyme des familles ((« Le CNRS juge l'enseignement privé discriminant » Le Figaro 14 janvier 2014)). Les chercheurs révèlent également que 45 %…

L’universel est subversif

Source externe : le blog de Martine Storti http://martine-storti.fr/article-dans-clara-magazine-le-piege-identitaire-janvier-2017/ La question de l’identité nationale a refait surface en France dans les années 80 du siècle dernier, avec la réapparition sur la scène politique du Front national, alors composé de vieux briscards de l’Algérie française, de tortionnaires de « bicots », de nostalgiques de…

Pour nos retraites, merci Fillon, Macron et Hamon ! 

La DREES a publié une étude sur les effets des réformes des retraites entre 2010 et 2015 ((http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er985.pdf)). Nous savions déjà que le mouvement réformateur néolibéral avait fait perdre à terme 20 points de retraite à cause de la réforme Balladur de 1993. Merci Fillon d'avoir soutenu Balladur ! Nous…

« L’État et les religions en France. Une sociologie historique de la laïcité », par Philippe Portier

En une période où la laïcité est le terrain d’une lutte idéologique et politique intense, L’État et les religions en France de Philippe Portier est révélateur des enjeux de cet universel concret. Le mérite de l’ouvrage de ce sociologue réputé (paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2016) est de ne pas…