Les enjeux de la « loi travail »

1. Un gouvernement engagé dans la lutte de classes aux côtés du grand patronat et des financiers Le projet de « loi travail » en France a conduit au développement d’une mobilisation assez forte, assez longue, non terminée à ce jour (début septembre 2016) malgré le « vote » de la loi, et revêtant…

Le débat actuel sur le burkini est aussi l’arbre qui cache la forêt

Bien que tout débat qui se développe dans la société civile mérite une réponse appropriée pour ceux qui luttent pour une transformation sociale et politique, il arrive qu’un débat justifié (l’arbre) soit placé là par l’oligarchie capitaliste (FN compris), alliée aux idiots utiles des communautaristes de gauche et d’extrême gauche, pour cacher la forêt. (suite…)

Combattre le racisme, combattre l’islamisme Suivi de : Un vêtement pas comme les autres, par Amar Bellal

Une nouvelle provocation L’apparition de l’accoutrement dit du burkini a une nouvelle fois mis sur le devant de la scène la question de l’attitude des progressistes face à la pression fondamentaliste. Les faits sont connus. Un nouvel habit a été mis sur le marché par les trusts de l’habillement. Ce…

Qui est à la hauteur des enjeux dans la lutte contre l’islamisme djihadiste ?

La succession des meurtres de masse perpétrés par l’islamisme djihadiste en général et par Daech en particulier montre l’incapacité de l’offre politique française et internationale d’assumer ce nouveau type de guerre.

Pour l’extrême droite, pour les ténors de la droite et pour le gouvernement solférinien, il faut à chaque meurtre de masse un renforcement de l’état d’urgence et une nouvelle loi antiterroriste, inopérants, inefficaces et donc inutiles, ce qui a pour unique conséquence d’accélérer le déclin de la démocratie et le passage à la « démocrature ». Tout au plus pouvons-nous voir comme seule différence que les uns développent leur ultra-laïcisme anti-laïque et raciste et que pour les autres, il s’agit de se distinguer par une surenchère imbécile.

La partie munichoise de la gauche de la gauche demeure incapable de proposer un idéal au peuple puisqu’elle cultive en la matière le déni du réel. Comment peut-elle alors « partir du réel pour aller vers l’idéal » (Jean Jaurès) ? Si elle a raison de nous dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre l’islamisme djihadiste et la grande majorité des musulmans, encore faudrait-il qu’elle soit capable de nommer la menace car « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » (Camus). À chaque fois, la partie munichoise de la gauche de la gauche nous « bassine » avec l’idée que le ou les meurtriers ne sont que des déséquilibrés, des abrutis, des victimes du système et que cela n’a rien à voir avec l’islam. Il faudrait cesser ce « psychologisme » apolitique à deux sous. Même la revendication du meurtre de masse par Daech ne les fait pas changer d’avis. Pourtant de nombreux théologiens musulmans comme Soheib Bencheikh par exemple disent le contraire, à savoir que cela a à voir avec l’islam comme la Manif pour tous a à voir avec l’église catholique et que l’extrême droite juive en Israël a à voir avec le judaïsme ! (suite…)

« Pour une école de l’exigence intellectuelle. Changer de paradigme pédagogique », par Jean-Pierre Terrail

La conviction, exprimée par Jean-Pierre Terrail dès le début de son livre ((Jean-Pierre Terrail, Pour une école de l’exigence intellectuelle – Changer de paradigme pédagogique, Paris, La Dispute, 2016.)), « de l’exigence, dans le monde d’aujourd’hui, d’une éducation scolaire pour tous de haut niveau », est unanimement partagée. Ce qui sépare Jean-Pierre…

Comment la ville de Lyon déroge au principe de laïcité ...et subventionne pour un million d’euros une communauté religieuse

Le 4 juillet prochain, à l’ordre du jour du conseil municipal de la ville de Lyon sera présentée une délibération prévoyant une subvention d’un million d’euros en faveur de la construction de l’Institut français de civilisation musulmane. Ce projet présenté avec le visage de la promotion culturelle cache en réalité…

Le Brexit a été voté. Mais que va-t-il se passer ?

Beaucoup de commentateurs reprennent la litanie des « chiens de garde » médiatiques sur le chaos qui attend la Grande-Bretagne. Pendant qu’exulte de joie la partie de la gauche de la gauche qui confond le visible et le réel et qui croit qu’il suffit de l’application d’une simple surplombance pour ouvrir la…

Mitterrand et Rocard : les idolâtrer ou tourner la page ?

Quand un néolibéral, situé à gauche de l’éventail politique, décède, les médias entonnent tous l’hommage du grand homme sans qui nous ne serions pas aussi heureux que nous le sommes. Le décès de Michel Rocard (23 août 1930-2 juillet 2016) a ouvert un concert de louanges dans lesquelles toute critique politique était absente. On se serait cru dans le cadre d’une canonisation de saint bien qu’il soit protestant.

Première gauche mitterrandiste contre deuxième gauche rocardienne : accepter ce conflit est à terme rompre avec la gauche de gauche

On oublie trop souvent que c’est la première gauche mitterrandiste qui assume le tournant libéral de 1982-83 et qui ouvre grandes les portes du néolibéralisme en France. On oublie trop souvent que la deuxième gauche fut organisé en trois pôles : le groupe politico-intellectuel organisé autour de Rocard, la CFDT comme pôle syndical, et la Fondation Saint-Simon comme centre de réflexion. Nous voyons donc où a mené cette deuxième gauche aujourd’hui : au soutien inconditionnel à la loi El Khomri. Et c’est bien parce que Chevènement et Motchane décident de considérer la bataille entre la première gauche et la deuxième gauche en 1978 comme la bataille principale que le Ceres rompt avec la perspective historique qu’il s’était tracée jusque-là.

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Nous étions à la conférence de presse du Mouvement pour la 6e République (M6R)

Mouvement initié par Jean-Luc Mélenchon, il y a deux ans, les porte-parole du mouvement revendiquent aujourd’hui 110.000 soutiens électroniques, 10.000 contributeurs électroniques, 2.000 personnes qui ont participé à la construction de la proposition de loi visant à installer une constituante pour aller vers la 6e République en France et en…

De quoi le « Brexit » est-il le nom ?

En simplifiant à l’extrême, il s’agit d’une « sortie de secours » de l’Europe… mais par la droite.

Pour paraphraser le vieux Marx, tout matérialiste se doit d’abord de manier la dialectique. En suivant cette méthode, le « Brexit » indique, en fait, qu’une fraction significative de la classe bourgeoise anglo-saxonne ne retrouve plus son compte dans son alliance avec la micro-couche financière. La contradiction interne à la bourgeoisie est telle qu’elle remet en cause le dispositif de pouvoir en Europe.

Le cliquet ayant sauté, nous allons donc assister à une accélération de la décomposition de l’institution européenne dans les mois et les années à venir. L’alliance de classe est rompue. Car la récession est passée par là depuis dix ans : après les couches populaires et intermédiaires, la petite-moyenne bourgeoisie commence aussi à souffrir, en particulier en raison de l’effritement des revenus de son épargne et de ses rentes, et cela dans tous les pays d’Europe. Les injections de liquidités (QE), les taux négatifs, sont certes indispensables pour sauver le système financier et bancaire, mais cela engendre une dévalorisation des actifs au détriment de la classe bourgeoise classique. Bref, la micro-couche financière saigne le rentier !

Hélas, dans cette fin de cycle historique, la droite dispose d’une énorme longueur d’avance. Nous payons cash le « refus devant l’obstacle » de Tsipras et du gouvernement grec de Syriza en juillet 2015. Car la sortie de l’Europe par la gauche est pour le moment encore introuvable. La droite mène la danse dans l’espace occidental ! A Londres avec Boris Johnson et à Washington avec Donald Trump, un projet cohérent de gouvernance droite/extrême droite est en passe de se mettre en place.

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Le couloir des miracles

Changement à la station Place de Clichy. Des familles entières installées avec leur pancarte « Syrian » pour mieux se distinguer des autres ? Ce mot qui résume la gravité de leur situation ? Ce mot qui justifie leur détresse ? Comme si était écrit « nous ne sommes pas des mendiants comme les autres,…

Les enseignements de notre agenda culturel, social et politique

Six éléments principaux retiennent notre attention dans la période : le sens de la lutte contre la loi El Khomri, la continuation de la poussée de l’extrême droite européenne, la politique anti-sociale du gouvernement grec, le référendum britannique pour ou contre le Brexit, les élections espagnoles, et la campagne présidentielle française.

Approfondissement de la crise sociale en France

La poussée populaire de la manifestation du 14 juin contre la loi El Khomri montre les deux aspects de cette lutte sociale : d’abord la persistance du mécontentement populaire dans la rue et dans l’opinion, dans la volonté de dénoncer ce nouveau palier dans la destruction des conquis sociaux par la gauche néolibérale solférinienne, ensuite le fossé culturel grandissant entre les élites néolibérales et le peuple.
L’acharnement et les mensonges médiatiques ne suffisent plus à décontenancer le mouvement social. Le fait que plusieurs syndicats de policiers (dont un de droite !) aient ouvertement critiqué le gouvernement et la hiérarchie policière pour avoir instrumentalis
é les « casseurs » afin décrédibiliser le mouvement social, les laissant agir sans faire intervenir les forces de l’ordre pour procurer des images au 20 heures télévisé et ensuite les faire intervenir sauvagement sans distinguer les « casseurs » et les manifestants, cela aura largement fait contrepoint à l‘acharnement médiatique des « nouveaux chiens de garde ». Il est donc de plus en plus probable que ce fossé culturel avec le gouvernement ne sera plus comblé d’ici l’élection présidentielle française.

Nouvelle poussée de l’extrême droite en Europe

L’élection présidentielle autrichienne a montré une nouvelle fois la poussée de l’extrême droite en Europe. Nous rappelons ici notre analyse, maintes fois présentée dans ReSPUBLICA : cette poussée est due à la conjonction de la crise économique systémique du capitalisme et des politiques austéritaires (qui en sont la conséquence) de plus en plus massives des gérants du capital que sont les élites néolibérales patronales, nationales et européennes. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)

Le coup du père François !

Reçu d'un militant ayant assisté au 37e Congrès du PCF : En ce dimanche 5 juin 2016, peu après la sortie de messe dominicale, le secrétaire national du Parti communiste français engage un discours enflammé, mettant en avant l’espoir populaire et traçant un avenir teinté de communisme ; soudain, c’est la…