Comment perdre une guerre sans perdre la face

Après trois ans de conflit, le bourbier ukrainien semble sortir de l’ornière, mais au grand dam du gouvernement ukrainien et de l’Union européenne. Dans leur Atlas des crises et des conflits (Armand Colin et Fayard, 2024), Pascal Boniface et Hubert Védrine esquissaient quatre scénarii : l’effondrement de l’armée ukrainienne soutenue à bout de bras par l’OTAN, l’effondrement de l’armée russe et la reprise de contrôle par les Ukrainiens des territoires perdus depuis 2014 (y compris la Crimée donc), l’enlisement du conflit et, enfin, le désengagement américain.

Le judoka Poutine aurait-il essuyé un « ko soto gari » ?

L'éclatement d'une guerre n'a jamais été « un éclair dans un ciel serein » ou la lubie d'un fou ; c'est un long et lent processus. Les historiens de la Grande Guerre nous enseignent que le premier conflit mondial était imminent dès 1912 avec la guerre dans les Balkans... et même avant avec les « crises marocaines » de 1905 et de 1911 entre la France et l'Allemagne. Dit autrement, la Russie est-elle tombée la tête la première dans une provocation finement montée par les Occidentaux ?