Covid-19 : quand les managers se cognent au réel Par Johann Chapoutot (historien) et Stéphane Velut (médecin et écrivain)

Article initialement publié par AOC le 4 septembre 2020.   Ce qu’on ne sait pas des manageurs est qu’ils n’aiment ni la peinture ni l’Histoire. Du moins n’apprécient-ils pas qu’on y fasse allusion, que ce soit par humour ou par désir de transmettre un savoir – humour et savoir tous…

La mondialisation malheureuse est contagieuse

NDLR – Cet article a été publié dans une version courte par l’hebdomadaire Marianne.

« Nous sommes en guerre ». Le Président de la République, M. Emmanuel Macron, l’a répété sept fois lors de son allocution solennelle, sinon sépulcrale, du 16 mars 2020. En guerre, certes, mais reste à définir l’ennemi. Nous avons bien compris que l’ennemi désigné par le pouvoir était invisible, viral, comme l’est le terrorisme islamiste. Rien de tel qu’un ennemi invisible, menant une guerre asymétrique, pour faire taire les désaccords, de plus en plus nombreux, et unifier la Nation autour de son Chef, aux accents gaulliens. Certes, on pourra juger que la prestation frisa le ridicule. Ni l’âge, ni l’uniforme, ni le passé résistant ne venaient conforter ce discours martial. Le tragique de l’époque vient de ce décalage entre des rôles définis dans des périodes héroïques d’un côté, leur occupation par des hommes finalement triviaux de l’autre : un héros national ne peut être un homme qui incarne à l’état chimiquement pur le conformisme intellectuel et politique d’un néolibéralisme agonisant. Et, comme si cette dissonance ne suffisait pas, nous apprenions, dans une interview proprement stupéfiante publiée par le quotidien vespéral1, que l’ancienne ministre de la Santé, Mme Agnès Buzyn, avait alerté – ou pas – dès janvier le pouvoir exécutif de la gravité de la pandémie à venir, puis regretté la « mascarade » du premier tour des élections municipales à laquelle elle s’était apparemment volontiers prêtée… Dès lors, l’incrimination de Français « insouciants » servant de justification à des mesures de santé publique coercitives – le confinement – rejoignait le long cortège d’insultes proférées par M. Macron à l’égard des « Gaulois réfractaires ». Emmanuel Todd, dans son dernier livre, a décidément raison : faute d’avoir prise sur l’Histoire, les gouvernants français sont passés « en mode aztèque »2. Ils se vengent de leur impuissance au niveau international en martyrisant leurs concitoyens… (suite…)

Pendant l’exposition au virus, les travaux politiques continuent Comment préparer le mouvement social capable de destituer les responsables et de constituer la République des solidarités, de la liberté et de l’intérêt général

Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve Friedrich Hölderlin 1 (20 mars 1770-7 juin 1843) Depuis la fin de la semaine dernière et probablement jusqu’en mai, l’Europe et une grande partie du monde vivront dans le rythme étrange qu’imposent d’un côté l’attente fébrile d’informations sur l’évolution rapide…

La question des urgences ne peut être résolue sans que soit traitée celle de la capacité de la médecine de ville

Article publié dans Le Monde le 14 septembre 2019. Le monde hospitalier est en ébullition. Au lendemain des annonces de la ministre de la santé, le collectif Inter Urgences, à l’origine constitué de personnels soignants paramédicaux, a réuni le 10 septembre son assemblée générale, à laquelle de nombreux médecins ont participé.…

Quand les écrans deviennent neurotoxiques : protégeons le cerveau de nos enfants ! Sabine Duflo – Editions Marabout

Troubles massifs de l’attention, retard de langage, absence de sociabilité, hyperactivité, symptômes graves évoquant l’autisme …Tous les enseignants témoignent de l’augmentation de ces phénomènes dans les classes. Mais les parents eux-aussi doivent faire face à ces difficultés. Sabine Duflo, psychologue clinicienne et thérapeute familiale exerçant dans un CMP (Centre médico-pédagogique…

Effets pervers de la T2A sur les pratiques médicales en neurologie ou comment changer le paradigme soignant 

  Texte de Sophie Crozier, David Grabli, Sophie Demeret, Francis Bolgert, Anne Léger, Caroline Papeix, Benjamin Rohaut, François Salachas, Karine Viala,  neurologues (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) Intervention du 29/01/2016 devant la commission présidée par Olivier Veran, chargée d’engager une réflexion de fond sur les réformes souhaitables de la T2A, et…

Panorama santé OCDE : le recul de la France

Le Panorama de santé 2015 de l’OCDE compare les indicateurs santé 2013 des pays membres et parfois au-delà de l’OCDE. En 2000 l’OMS déclarait : « la France fournit les meilleurs soins de santé généraux du monde ». En 2014 l’European Community Health Indicator classait la France 11ème des pays européens. Ce recul…

Urgences médicales : « Il est temps de sortir de ce système consumériste »

Un rapport a été remis fin juillet à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour proposer une nouvelle organisation territoriale des services d’urgences. Il préconise, entre autres, une plus forte mobilisation des médecins généralistes. Qu’en pensez-vous ? CP - Ce plan est axé sur la réorganisation territoriale inscrite dans la…

Grève des urgentistes : une tactique gagnante

ReSPUBLICA - Tu es porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et de l'alliance AMUF-CGT. Vous aviez déclenché un mouvement de grève pour le 22 décembre qui n'a duré que 24 heures... D'après votre communiqué, vous avez obtenu des avancées appréciables suite à ce mouvement. Comment expliques-tu cela…

L’attaque contre la Sécurité sociale entre dans une phase décisive

On sait que sur les 21 milliards de diminution de dépenses prévue dans le « Pacte de stabilité », 10 milliards concerneront l’Assurance-maladie. Mais il existe bien d'autres mesures qui vont avoir un impact sur la Sécurité sociale solidaire, d'autres signes d'avancée du rouleau compresseur néo-libéral, dont on apprend l'existence ici ou…

Santé au travail : constat d’un désastre

Sous le titre "Le désastre", témoignages à l'appui, un collectif de médecins du travail de l'Ain témoigne, dans son rapport 2013, d'une nouvelle aggravation de la situation en entreprise. Lire leur rapport annuel. EXTRAITS ... Ces histoires montrent les conséquences très dommageables des mesures de la réforme juillet 2011, notamment…

Le chewing-gum pour financer l’hôpital !

Lu dans La Revue de l'Hôpital Henri-Mondor  - N°12, Avril à Juin 2013 " La société CENTIMEO s’associe au Fonds Henri Mondor pour récolter des fonds et promouvoir l’existence de notre fonds de dotation. Le Fonds Henri Mondor a pour objectif de collecter des fonds privés pour compléter nos financements…

Centres de santé mutualistes : “faire du pognon avant tout”

Confrontés à de grandes difficultés financières, les 500 centres de santé de la Mutualité française doivent adopter un nouveau modèle économique, basé sur la rentabilité et la productivité. Un tournant radical contesté par le Dr. Alain  Beaupin, président de l’Union confédérale des médecins salariés et membre du bureau de l’Union…

Le travail, la santé, et la médecine du travail abandonnés à la prédation et aux conflits d’intérêts

Dans notre rapport 2011, nous avons particulièrement développé l’oppression du contraste entre les constats tellement graves en santé au travail, liés aux organisations de travail délétères et l’inadéquation totale de la réforme qui aggravait encore l’aliénation des médecins du travail et des préventeurs à ceux qui génèrent les risques, en…

Hôpital public : communiqué du MDHP du 7 février 2013

Le MDHP (Mouvement de défense de l’hôpital public) a été reçu le 5 février 2013 par monsieur Denis Morin, directeur de cabinet de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, qui était accompagné du directeur adjoint, monsieur Bruno Maquart, ancien inspecteur général des affaires sociales. La délégation du…

Les « petites lâchetés » et le « grand renoncement » de Marisol Touraine et du gouvernement

Après six mois de communication intense et d'appel à la concertation, le masque tombe. On a connu déjà la légalisation des dépassements d'honoraires par un projet pire que celui de Sarkozy-Bachelot (voir un précédent article), voici l'épisode de la convention 51. Nous sommes en présence de la Convention collective nationale…