Libye : comment plomber une révolution

En Libye, le coup d’État programmé et la guerre du pétrole écrasent les libertés du peuple, les batailles claniques s’exacerbent et les droits des femmes s’éloignent : la charia, la revoilà.

Cherchez l’erreur…

Voici quelques mois, l’actuel président du Conseil National de Transition, déclarait souhaiter l’instauration d’« un État libre, démocratique, fondé sur des institutions gouvernementales sans caractère ni nature religieux ».
Aujourd’hui, Mustapha Abdeljalil annonce que la religion sera « la principale source de la législation » du pays.

Femmes en République islamique :
Si nul n’ignore que la Libye est de religion majoritairement musulmane, tout le monde sait que la charia prévalente va assombrir la vie du peuple libyen et surtout aggraver la situation des femmes.

Qui peut imaginer que la future Constitution portera l’égalité femmes-hommes ?
Qui peut ignorer ce que va devenir l’école mixte et obligatoire ?

Une seule femme siège au Conseil de transition actuel, combien seront-elles d’ici quelques jours, quand le gouvernement sera formé ?

Des amis de longue date :
La France de N. Sarkosy a été le premier pays à reconnaître le C.N.T. libyen ; pourquoi le 11 mars à Bruxelles, la Bulgarie a-t-elle immédiatement condamné cette validation par la France ? Parce que, a déclaré le premier ministre, « dans ce Conseil, il y a des gens qui ont torturé nos infirmières » et qu’ils ne peuvent être politiquement fiables. Qui sont les personnes visées qui représentent actuellement les « rebelles » dans le Conseil de transition libyen ?

Probablement le général Abdel Fattah Younis surnommé à Sofia le « tortionnaire en chef » à cause des actes de torture — viols, électrochocs, morsures de chiens — commis par ses hommes pour faire parler les infirmières accusées alors d’avoir transmis le virus HIV.

Idris Laga également, mais aussi ce même Mustapha Abdeljalil qui veut aujourd’hui instaurer la charia, ministre de la Justice sous Khadafi de 2007 à 2011, auparavant président de la Cour d’appel de Tripoli où par deux fois, il a confirmé la peine de mort des infirmières bulgares.

Celles-ci avaient été libérées après des années d’emprisonnement, après de lourdes transactions financières et des interventions européennes.

La nouvelle équipe a donc de quoi inquiéter. Elle s’est déjà illustrée par le passé. Pour ce qui est du présent, voilà qu’un rapport d’Amnesty International pointe les crimes de guerre et les violations des droits de l’homme commis par les « rebelles ». Alerté par ces conclusions, le CNT ne souhaiterait pas diligenter d’enquête indépendante sur le sujet et ne chercherait pas à prendre des mesures contre les responsables des exactions.

À cela, Amnesty ajoute un « climat de racisme et de xénophobie » à l’encontre des Libyens noirs venus d’Afrique subsaharienne.

Maintenant, la charia vient contrarier les désirs de démocratie, de liberté et d’égalité du peuple libyen. À suivre…

On dit que N. Sarkosy va se rendre en Libye et parler à Benghazi, place de la Liberté : place de quoi ?