Austérité et offensives contre la Sécurité sociale

Toujours plus d'austérité dans l'hôpital D'après une communication du Pr André Grimaldi Marisol Touraine a d'abord donné le nombre de milliards qu'il fallait diminuer pour le financement de l'hôpital puis elle passe aux directives pour les professionnels. Nouvelle campagne tarifaire, directive pour les "managers" des hôpitaux (elles appellent les directeurs…

Laïcité : des impasses crépusculaires aux lueurs de l’aube

Note de la Rédaction : Oui, chers amis lecteurs, ReSPUBLICA  fête ses 15 ans en ce début d’année 2015 et nos lecteurs réguliers connaissent les combats laïques que nous ne cessons de mener et relayer depuis le début du siècle ! Cette chronique reprend nos positions sur la question laïque, à la fois en termes de politique française et de géopolitique, pour nous armer non sur un combat partiel mais pour l’intégrer dans une optique de transformation sociale.
Nous ne pouvons ni ne souhaitons courir la totalité des lièvres laïques, mais nous tenions à faire figurer, au sommaire de ce numéro, un texte de Pierre  Hayat relatif  aux nouveaux programmes de l’Education nationale en matière d’« enseignement moral et civique », enjeux de la transmission républicaine, ainsi que celui de Catherine Kintzler, sur la salutaire nécessité de ne pas surévaluer le poids de la croyance dans la tête des citoyens.
Pour l’exception d’Alsace-Moselle,  nous vous signalons deux textes importants qui viennent d’être mis en ligne sur le site conjoint ReSPUBLICA/UFAL “Laïcité sans exceptions” : une lettre ouverte de Patrick Kessel  et l’audition de Michel Seelig à l’Observatoire de la laïcité. Quant à la récente effervescence sur les crèches de Noël, nous renvoyons à un article de notre ami Henri Pena-Ruiz.

Qu’ils sont tristes ces groupuscules laïques qui vivent leur combat laïque dépourvu de lien avec la « vraie vie » dans un entre-soi aussi douillet qu’inefficace ! Qu’ils sont tristes ces militants de gauche et d’extrême gauche qui vivent leur combat social et politique englués dans une laïcité d’imposture (laïcité plurielle, ouverte, positive, de reconnaissance, etc.) (1)Cette première dérive, qui existe dans une partie des gauches et de l’extrême gauche, est une véritable imposture au regard de la laïcité. Elle consiste à vouloir étendre aux sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés (école, protection sociale, services publics) le régime de la société civile. Elle fait donc de l’opinion religieuse une norme en légitimant la communautarisation du corps politique. qui les coupe des couches populaires qui seules peuvent renverser la table !

Ah ! me direz-vous, vous ne parlez pas de la droite et de l’extrême droite ? Dois-je parler des escrocs ? Aujourd’hui, quand un citoyen de droite ou d’extrême droite parle de laïcité, c’est un escroc ! Demandez-lui s’il est prêt à se mobiliser demain matin à 8h 30 pour supprimer définitivement le financement public des écoles privées confessionnelles ! Pour la droite ou l’extrême droite, l’utilisation du mot laïcité n’est qu’un laïcisme, utilisé contre une seule religion, à savoir l’islam. C’est donc une dérive anti-laïque (2)Cette seconde dérive, propre à la droite et l’extrême droite, est en effet totalement contraire au principe de laïcité. Elle consiste à vouloir durcir l’espace civil en exigeant qu’il se soumette à l’abstention qui devrait régner dans les sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés..
Voilà d’où vient la difficulté actuelle du combat laïque. Contrairement à la période antérieure au serment de Vincennes de 1961 durant laquelle le combat laïque se menait contre un seul adversaire, le cléricalisme catholique, le combat laïque actuel doit se battre contre trois adversaires : les cléricalismes religieux, avec comme chef d’orchestre le cléricalisme catholique, principalement de droite et d’extrême droite ; les adeptes de la laïcité d’imposture, que l’on trouve à gauche et à l’extrême gauche ; les adeptes du laïcisme, que l’on trouve à droite et à l’extrême droite.

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Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Cette première dérive, qui existe dans une partie des gauches et de l’extrême gauche, est une véritable imposture au regard de la laïcité. Elle consiste à vouloir étendre aux sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés (école, protection sociale, services publics) le régime de la société civile. Elle fait donc de l’opinion religieuse une norme en légitimant la communautarisation du corps politique.
2 Cette seconde dérive, propre à la droite et l’extrême droite, est en effet totalement contraire au principe de laïcité. Elle consiste à vouloir durcir l’espace civil en exigeant qu’il se soumette à l’abstention qui devrait régner dans les sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés.

Non aux APE (Accords de Partenariat = Arrangements pour la Pauvreté Economique) !

Note de la Rédaction : Les impérialismes, n'arrivant plus à manœuvrer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ont prévu de contourner l'OMC en tentant des accords bilatéraux et régionaux. D'où la tentative de signature du Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (PtaCI, TAFTA en anglais) entre l'Union européenne et les Etats-Unis,…

Oui M. Taylor, la France est un pays communiste… mais qui a réussi !

Maurice Taylor, patron du fabricant américain de pneus TITAN, a cru jeter cette semaine un beau pavé dans la mare (1)« On ne peut pas acheter Goodyear à cause de vos lois », a déclaré Maurice Taylor, le PDG de Titan, au micro de France Bleu Picardie le 27 novembre dernier. « On doit reprendre au minimum 652 ou 672 ouvriers, c’est impossible ! Le maximum, c’est 333, parce qu’après, ce n’est plus rentable ! […] Les gars vous devez vous réveiller ! Dites aux syndicats s’ils sont si intelligents, qu’ils n’ont qu’à racheter l’usine ! La France est devenue un pays communiste, et quand vous tomberez aussi bas que la Russie, peut-être que vous aurez une chance de repartir. », en affectant de dire tout haut devant les gazettes ce que d’autres penseraient tout bas, ou n’oseraient même plus exprimer du tout. Et le même M. Taylor, de poser avantageusement à l’imprécateur satisfait et sûr de son fait, surfant sur un soi-disant tabou, l’impossibilité absolue de nos jours, de pouvoir seulement penser se réclamer d’une appartenance idéologique qu’il vomit.

Eh bien M. Taylor, chiche ! Votre propos de réac sûr de lui et dominateur, arrogant et donneur de leçons, nous le saisissons au bond. Et il ne nous fait pas peur, ni rentrer d’effroi la tête dans les épaules, de proclamer, si nous ne le faisions pas déjà, que nous sommes en effet atteints de ce mal absolu, effectivement et souvent inavoué, qu’est notre coupable penchant pour cet idéal respectable et ambitieux qui s’appelle le communisme. Avouons-le donc tout net, à la différence de nos dirigeants qui n’en finissent pas de louvoyer : nous relevons votre défi de paraître ce que nous sommes et de ne point nous en cacher.

(suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 « On ne peut pas acheter Goodyear à cause de vos lois », a déclaré Maurice Taylor, le PDG de Titan, au micro de France Bleu Picardie le 27 novembre dernier. « On doit reprendre au minimum 652 ou 672 ouvriers, c’est impossible ! Le maximum, c’est 333, parce qu’après, ce n’est plus rentable ! […] Les gars vous devez vous réveiller ! Dites aux syndicats s’ils sont si intelligents, qu’ils n’ont qu’à racheter l’usine ! La France est devenue un pays communiste, et quand vous tomberez aussi bas que la Russie, peut-être que vous aurez une chance de repartir. »

CETA : la dinde va-t-elle préparer le repas de Noël ?

La presse annonce, plutôt discrètement, le bouclage de la négociation UE-Canada du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement, en français AECG : Accord économique et commercial global), négocié par le Canada et l’Union européenne, mais la ratification n’en est pas certaine, notamment car les autorités allemandes sont réticentes ((Cf, par exemple,…

Du point de vue de l’oligarchie capitaliste, tout se passe à merveille !

Entre 2008 et 2011, si l’on considère la masse globale des revenus en France, les 10  % les plus pauvres ont perdu environ 150 millions d’euros, alors que les 10  % les plus riches se sont enrichis de 18 milliards ((http://inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1156&id_groupe=9&id_mot=130&id_rubrique=1)). L'oligarchie jubile ! Bien sûr, pour en arriver là,…

L’école aujourd’hui au service du néolibéralisme

Que de discours sur l’école repliés sur eux-mêmes comme si l’école se déployait indépendamment du système culturel économique et politique ambiant !  (1)En conclusion d’un rapport sur l’instruction primaire aux États-Unis, Ferdinand Buisson écrivait en son temps, que « l’école n’est pas une institution qui se puisse étudier à part et en soi comme un système de chemins de fer ou de télégraphes » !
Que de propositions de rustines pour enrayer tel ou tel mal de l’école ! Que de discours contre les politiques scolaires qui poursuivent les mêmes desseins que les politiques qu’ils contestent !
Comme d’habitude, insuffisance de l’analyse, confusion sur les causes et sur le rôle de l’école. Depuis trente ans, l’opposition RPR puis UMP versus PS est gangrenée par une pseudo opposition entre l’école néolibérale au service de l’employabilité défini par les patrons et le mouvement réformateur néolibéral de « gôche » qui est censé mettre l’enfant au centre de l’école.
Pour un citoyen de gauche, s’opposer à la première est simple car c’est le projet de la droite. Mais il est plus difficile de s’opposer à la seconde, car c’est la politique de la plupart des gauches y compris des pans entiers de l’Autre gauche.

La première politique revient à concevoir une école à plusieurs vitesses en fonction des besoins patronaux pour mieux exploiter les travailleurs. La deuxième est une école également à plusieurs vitesses mais basée sur un discours d’épanouissement de l’enfant, sur le communautarisme, le pédagogisme (2)Nous appelons pédagogisme, le refus de la liberté pédagogique des enseignants – au même titre que la liberté de prescription des médecins – au nom d’une pédagogie officielle décrétée par des « sciences de l’éducation » déconnectés des savoirs académiques. et la soumission aux forces de la société civile. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 En conclusion d’un rapport sur l’instruction primaire aux États-Unis, Ferdinand Buisson écrivait en son temps, que « l’école n’est pas une institution qui se puisse étudier à part et en soi comme un système de chemins de fer ou de télégraphes » !
2 Nous appelons pédagogisme, le refus de la liberté pédagogique des enseignants – au même titre que la liberté de prescription des médecins – au nom d’une pédagogie officielle décrétée par des « sciences de l’éducation » déconnectés des savoirs académiques.

La « réforme » des universités, ou la cohérence des « contre-réformes »

Dans le contexte de la longue démolition du système républicain d’enseignement, démolition progressive et programmée par-delà la couleur des gouvernements successifs, il n’y a pas de raison que les universités soient épargnées. Durant les années 2007-2010, elles ont connu des convulsions qui ont alerté l’opinion : en 2007, lors du vote…

Ils iront jusqu’au bout ! à moins que…

Voilà que le gouvernement Valls I lancé en grande fanfare ne tient pas plus de 147 jours. On peut prévoir que Valls II sera encore plus dur pour la classe populaire ouvrière et employée. Pourquoi ? Parce qu’ils iront jusqu’au bout pour défendre les intérêts de la classe dominante.

L’accélération, le durcissement, la diffusion dans tous les pores de la société des politiques néolibérales sont patents. Le 29 mai 2005, la France a dit non au Traité constitutionnel européen (TCE). Qu’à cela ne tienne, les néolibéraux l’ont quand même ratifié d’une manière illégitime par le Traité de Lisbonne, ersatz du TCE. Ils ont aggravé le recul de la démocratie. Le Traité pour la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG), le Mécanisme européen de stabilité (MES), la poursuite des actes de décentralisation anti-démocratique avec l’Acte III, les projets de fédéralisation européenne anti-démocratique sont la réponse de l’oligarchie au choix populaire du 29 mai 2005.

Mais, aujourd’hui, c’est à l’échelle internationale que la politique néolibérale s’accélère. (suite…)

TISA : comment le mouvement réformateur néolibéral veut privatiser la décision publique

Il faut comprendre les enchaînements. Devant la crise du capitalisme et l'effondrement du taux de profit dans l'économie réelle, les dirigeants du monde (patronat multinational, dirigeants des associations multilatérales et régionales, dirigeants des États des pays riches et l'administration états-unienne) ont décidé la financiarisation pour augmenter les taux de profit…

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 6

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

En cette septième année de crise depuis l’éclatement du système financier en 2007-2008, le paysage commence à prendre forme. Dans les articles précédents (« Dans quelle crise sommes nous ? » n°s 1, 2, 3, 4) nous tentions principalement de comprendre la nature profonde de cette crise, mais aussi d’estimer le moment où adviendrait une réplique violente de l’effondrement de 2007-2008. Si nous avons fait preuve d’une certaine clairvoyance sur la rupture historique, rendant par la même hors de propos les approches monétaristes ou keynésienne, nous avons toutefois péché par court-termisme, envisageant un déblocage paroxysmique assez rapide. Puis, nous avons enfin compris qu’une résolution très provisoire était à l’œuvre pour sauver la finance mondialisée (article n°5). Mais les fondamentaux restent présents. La fermeture du « pli historique » de la Renaissance au 16e siècle engendre un nouveau monde avec une recomposition globale financière et monétaire. La crise du « capitalisme tardif » entraîne la destruction rapide de l’ancien monde et la mise au devant de la scène de formes nouvelles d’exploitation. (suite…)

Santé publique : manipulation médiatique et augmentation des inégalités sociales de santé

Le trio Hollande-Valls-Touraine use d'une martingale éhontée en terme de communication. Pour cette « loi de santé » qui viendrait en discussion au Parlement début 2015, il décide de médiatiser quelques mesures sur lesquelles tout le monde est d'accord pour masquer l'aggravation pour les assurés sociaux des inégalités sociales de santé. Commençons…

Les séquences se suivent : après les élections, les luttes sociales et l’éducation populaire !

Pas de congés payés pour la culture : les luttes se suivent et se complètent. Pour la séquence électorale de 2014, ReSPUBLICA a produit 4 chroniques d'Evariste depuis le 26 mai 2014 ((https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/25-mai-2014-desastre-des-gauches-en-france-que-faire-%E2%80%8B/81862 https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/progression-de-lautre-gauche-en-europe-et-regression-du-front-de-gauche-en-france-pourquoi/6182641 https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/aux-7-peches-capitaux-de-lautre-gauche-francaise-opposons-7-pistes-demancipation/736042 https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/oser-rompre-avec-les-impasses-intellectuelles-et-politiques/7362508)). Plus d'élections avant la fin de l'année 2015. Place donc aux luttes sociales et…

Dégradation de la qualité et de la couverture des soins : deux textes

Tribune des Prs André Grimaldi et Jean-Paul Vernant « Réduire les dépenses de santé… en les privatisant » Le gouvernement a annoncé une réduction des dépenses de santé de 10 milliards d'euros, grâce à l’accroissement du recours aux médicaments génériques, au développement de la chirurgie ambulatoire et à une meilleure gestion hospitalière censée…