NVB : Agir contre la République

Lors de sa conférence de presse de rentrée, moment solennel, la Ministre Vallaud-Belkacem a tenu des propos sur lesquels il faut revenir : « L’école idéalisée de la IIIe République était-elle juste ? Capable de transmettre un attachement sincère aux valeurs républicaines, comme l’Histoire l’a montré en 1940 ? ». Derrière cette seconde phrase…

Baisse du déficit de la Sécu : le gouvernement se gargarise, les pauvres trinquent !

« Je suis en mesure de vous annoncer que les résultats de 2016 seront encore meilleurs que ce qu’on avait envisagé en juin grâce aux efforts que nous poursuivons. L’horizon du rétablissement complet de la Sécu, de l’équilibre des comptes de la Sécu, ce n’est plus une utopie, il est à portée de main (…), pas pour 2016, mais très vite », ainsi s’est exprimée Marisol Touraine avec une emphase digne de Mme El Khomri lorsqu’elle défendait le caractère émancipateur de sa loi.

D’après les prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), la branche Retraites serait excédentaire de 500 millions, la branche AT-MP de 500 millions, la branche Famille aurait un déficit de 1 milliard et l’Assurance-maladie d’environ 5,2 milliards. Le déficit total serait alors le plus faible de ces dernières années.

En fait, il y a deux façons de lutter contre le « trou de la Sécu », par le haut en répondant aux besoins sociaux (1)Voir nos ouvrages sur https://www.gaucherepublicaine.org/librairie , soit par le bas en augmentant les inégalités sociales de santé et de protection sociale.

En fait, le mouvement réformateur néolibéral fait le second choix car il a inventé la solution à tous les problèmes de déficit : il suffit de restreindre les dépenses utiles et nécessaires pour les citoyens et leurs familles aux fins d’augmenter les inégalités sociales de revenus, de logement, de santé, de retraites, et d’une façon générale de toute la protection sociale. Comme depuis trente-trois ans, chaque gouvernement a fait pire pour les travailleurs que le précédent, on, voit bien là le projet commun aux néolibéraux solfériniens et de la droite.

Après le BIP 40 et les travaux de l’IRDES, voici le baromètre « IPSOS-Secours populaire »

Au moment même où Mme la ministre développait sa méthode Coué, le baromètre IPSOS-Secours populaire était publié. Et là il y a de quoi alimenter la contre-offensive contre ces ministres néolibéraux qui font passer toute aggravation des politiques austéritaires pour une mesure émancipatrice.

La moitié des Français gagnant moins de 1 200 euros net par mois renonce ou repousse une consultation chez le dentiste (+ 22 points par rapport à 2008 !), 39 % ont renoncé ou repoussé une consultation chez un ophtalmologiste (+ 9 points par rapport à 2008 !), 64 % estiment avoir eu des difficultés pour payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécu, 53 % ont des difficultés à payer leur complémentaire santé, 48 % n’ont pas une alimentation saine. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Voir nos ouvrages sur https://www.gaucherepublicaine.org/librairie

Ensemble, mais séparés ?

« Un problème bien posé est à moitié résolu » (H. Bergson) Il fut un temps ou les polémiques de l’été touchaient des questions banales. C’était « topless or not topless ? » plutôt que « burkini or not burkini », et les affaires se réglaient rarement devant le Conseil…

L’investissement éducatif au cœur des contre-réformes libérales

Francis Daspe est co-auteur avec Paul Vannier du livre Manifeste pour l’école de la sixième République (éditions du Croquant, août 2016). Il est également responsable de la commission nationale éducation du Parti de Gauche et secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée. En matière d’éducation, les contresens idéologiques et les renoncements politiques ont…

« Pour une école de l’exigence intellectuelle. Changer de paradigme pédagogique », par Jean-Pierre Terrail

La conviction, exprimée par Jean-Pierre Terrail dès le début de son livre ((Jean-Pierre Terrail, Pour une école de l’exigence intellectuelle – Changer de paradigme pédagogique, Paris, La Dispute, 2016.)), « de l’exigence, dans le monde d’aujourd’hui, d’une éducation scolaire pour tous de haut niveau », est unanimement partagée. Ce qui sépare Jean-Pierre…

Bac et ramadan : quand l’administration est si peu laïque que même l’Observatoire de la laïcité la tacle !

La Maison des examens, service du ministère de l’Éducation nationale qui gère l’organisation du baccalauréat en Île-de-France, a envoyé une note aux proviseurs des lycées pour leur demander de « s’assurer de la présence effective » des élèves convoqués au rattrapage le 6 juillet, jour de l’Aïd-el-Fitr (fin du ramadan). « Ceux invoquant…

Le Droit social permet de donner un horizon politique au travail

La loi Travail dite El Khomri en cours d’adoption par l’Assemblée nationale, fût-ce au prix de la négation du débat démocratique via l’article 49-3 de la Constitution, comporte de véritables aspects positifs. Le premier est d’avoir réveillé la contestation sociale, anesthésiée par 4 années de politiques néo-libérales échevelées menées par…

Laïcité, la loi Carle aggravée

Un cavalier législatif introduit subrepticement par amendement d’élus bretons ((L’amendement 2146 présenté par Marylise Lebranchu a été préparé par Paul Molac (EELV), Nathalie Appéré (PS) et Jean-Jacques Urvoas (PS), députés du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et du Finistère ; il complète l’article L 212.8 du Code de l’éducation qui précise les conditions…

Une crèche associative, solidaire, innovante : Baby-Loup Pour les enfants, pour les femmes, pour la mixité sociale et culturelle

La crèche Baby-Loup est née d’un constat : pour pouvoir travailler et acquérir leur indépendance financière, les femmes d’un quartier pauvre de Chanteloup-les-Vignes n’avaient pas de moyens de garde pour leurs enfants. Leurs horaires de travail étaient atypiques : quelques heures tôt le matin, tard le soir ou en week-end, des…

L’avenir de la Sécurité sociale rime avec l’écologie

Vivre dans un environnement sain, est-ce un droit ? La réponse devrait être OUI :

  • Le principe premier de la déclaration de Rio (conférence des Nations Unies pour le développement et l’environnement, 1992) est ainsi rédigé : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».
  • L’article premier de la Charte de l’environnement, adossée en 2005 à la Constitution française, proclame que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé ».
  • La Charte européenne de l’environnement et de la santé des États-membres européens de l’OMS, signée en 1989, énonce le droit de chacun à un « environnement permettant la réalisation du niveau le plus élevé de santé et de bien-être » ainsi que le devoir de chacun de « contribuer à la protection de l’environnement dans l’intérêt de sa propre santé et de la santé des autres ».

Mais tous ces écrits n’engagent que ceux qui y croient puisque les lois tendancielles du capitalisme génèrent une logique contradictoire avec ces propos. L’écart entre le droit et la réalité est de plus en plus important.
La question environnementale fait souvent la une de l’actualité, que ce soit lors d’un épisode climatique extrême ou au moment d’un pic de pollution. Ces événements semblent toucher les populations de manière indifférenciée, mais la réalité montre que ce sont les plus démunis qui pâtissent plus que les autres des dégâts environnementaux. Ce sont les pays les plus pauvres qui subissent les pires conséquences du dérèglement climatique ou de la perte de biodiversité, et ce sont aussi, au sein des pays riches, les populations les plus pauvres qui habitent dans les territoires les plus touchés par la pollution de l’air et le bruit. Ce sont également les plus modestes qui ont le plus de difficultés à faire face à la hausse des prix des ressources, et en premier lieu celui de l’énergie. Les dégradations environnementales touchent en priorité les populations les plus précaires, et renforcent encore cette précarité. Autrement dit, problèmes sociaux et problèmes environnementaux sont étroitement liés et se renforcent mutuellement. Les deux questions ne peuvent donc être dissociées. (suite…)

L’absentéisme à l’hôpital

Comme prévu, l'absentéisme des soignants paramédicaux augmente. Faute d'en analyser les causes profondes, la seule proposition « efficace » est de réinstaurer un jour de carence qu'on pourra augmenter si nécessaire à deux ou trois jours, en attendant que le président de la FHF devenu ministre « fluidifie » le statut des personnels en…

Le FN adore l’école privée

« Nous nous félicitons du rétablissement des aides sociales aux élèves du privé. Le groupe des Patriotes salue la fin de cette injustice. » Voilà comment le groupe FN à la région Île-de-France a salué l’octroi d’aides facultatives à l’enseignement privé remis en vigueur cette semaine par Valérie Pécresse. Il…

Sur la disparition des notes à l’école

Un courrier de Roland Chabannes Le titre de l’article d’Alain Planche, paru dans le n° du 6 avril, sonne comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Mais s’agit-il vraiment d’un scoop ? Il est vrai qu’à l’issue du prochain quinquennat, cela ne fera guère qu’un siècle que dans…

Les enjeux de l’enseignement professionnel en France

Alors qu'un lycéen sur trois est aujourd'hui scolarisé dans l'enseignement professionnel et qu'environ 30 % des bacs délivrés sont des bacs professionnels, cette voie de formation est la plus mal connue du système scolaire français. Un détour par son histoire nous permettra de comprendre en quoi la volonté du tout-apprentissage…

Effets pervers de la T2A sur les pratiques médicales en neurologie ou comment changer le paradigme soignant 

  Texte de Sophie Crozier, David Grabli, Sophie Demeret, Francis Bolgert, Anne Léger, Caroline Papeix, Benjamin Rohaut, François Salachas, Karine Viala,  neurologues (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) Intervention du 29/01/2016 devant la commission présidée par Olivier Veran, chargée d’engager une réflexion de fond sur les réformes souhaitables de la T2A, et…