Tina et François, ou pourquoi l’austérité

Premier texte d'une série d'articles : « Tina, François, Jean-Luc et les autres : austérité ou relance ? » La prise de conscience progressive que l’austérité est en voie d’étendre la récession à l’UE tout entière a conduit les autorités européennes à faire preuve de quelque lucidité et à admettre que la réduction des déficits…

Retraites : appel à mobilisation maximale pour le 10 septembre 2013 contre le projet du gouvernement solférinien

C’est la première fois de notre histoire qu’un gouvernement de gauche décide de baisser le niveau des retraites et d’augmenter le nombre d’annuités.
1987, 1993, 1995, 2003, 2008, ce sont des gouvernements de la droite néolibérale qui ont décidé d’augmenter les dividendes des actionnaires et, en contre-partie, d’engager un processus de recul social sur les retraites.
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Recherche gauche désespérément…

Cette semaine a concentré tout le dur de la crise de moralité politique. Au point que Alain Duhamel, qui s’est dit “atteint”, “choqué”, “écœuré” par l’accumulation de ces affaires, a décidé d’abandonner sa chronique politique matutinale sur RTL : « ma considération pour le monde politique actuel s’est dégradée. Le débat s’est abaissé, les personnages ont rapetissé et les populismes ont progressé ».
En effet, on a vu un ancien ministre mis en examen pour “escroquerie en bande organisée”, largement reçu dans médias pour promouvoir son livre-plaidoyer pro domo. On a vu un ancien ministre du budget, J. Cahuzac, renvoyer à ses chères études, en refusant de lui répondre, la Commission parlementaire qui l’interrogeait sur les conditions de son aveu de fraude fiscale, tandis que le même jour, un alter ego, DSK, était entendu au Sénat, devant lequel il exposait des banalités sur la crise financière. (suite…)

L’actualité valide notre résistance historique au déferlement du communautarisme

Depuis une trentaine d’années, la gauche laïque de la République sociale combat et résiste à la poussée de l’extrême droite, poussée principalement due à l’abandon, y compris par la gauche de la gauche, du primat de la lutte des classes et de la question sociale et culturelle. Elle résiste aussi au différentialisme culturel, au communautarisme, et plus généralement à l’alliance des forces néolibérales, de droite et de gauche, et des forces communautaristes et intégristes. (suite…)

Lignes directrices de l’Union européenne sur la liberté de religion et de conviction : la FHE salue un texte équilibré

NDLR - Soulignons que, pour la France, mettre en totale pratique la décriminalisation du délit de blasphème implique d'abroger l'article 166 du code pénal local en vigueur en Alsace-Moselle Les Ministres des Affaires Etrangères européens, réunis en Conseil à Luxembourg lundi 24 juin, ont adopté les nouvelles « Lignes directrices de…

Ouvrons les yeux sur les nouvelles facettes du scandale de la prostitution

Francis, qui vit en Allemagne depuis 15 ans, nous adresse les informations suivantes, suite à l'article récemment paru dans ReSPUBLICA « Prostitution : encore un effort pour être abolitionnistes ». Après un reportage ((Reportage original pour ceux qui comprennent l'allemand : http://mediathek.daserste.de/sendungen_a-z/799280_reportage-dokumentation/15130718_sex-made-in-germany)) passé hier soir sur ARD (équivalent de TF1 en Allemagne) sur les…

Dans quelle crise sommes-nous ? (5)

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

Depuis « l’été des subprimes », en 2007, la crise a six ans et cette série d’articles en est à son cinquième numéro (voir 1, 2, 3, 4). Depuis que nous avons lancé cette réflexion, de nombreux éléments sont venus progressivement nous donner raison sur nos parti pris fondamentaux.
Oui, il s’agit bien d’une crise générale du « capitalisme tardif », pour reprendre l’expression de l’école de Francfort. Depuis une vingtaine d’année, notre courant républicain appelle cette phase « turbo-capitalisme » afin de mettre l’accent sur le caractère de monopolisme intégré, global et essentiellement financier de cette étape ultime du capitalisme. (suite…)

Comprendre l’attaque 2013 contre les retraites

Comprenons d’abord qu’elle s’inscrit dans le droit fil des attaques ordolibérales que nous connaissons depuis le tournant de 1983. Mais ce trentième anniversaire le premier où tous les secteurs de la protection sociale (santé, famille, retraites, droit du travail, etc.) seront touchés et amoindris. Par ailleurs, cela se fera avec une violence inouïe compte tenu de l’importance des reculs sociaux opérés, et du fait que la droite et l’extrême droite sont en mutation culturelle (on l’a vu avec la vigueur des mobilisations contre le mariage pour tous) dans la voie d’un durcissement réactionnaire rarement atteint en France. Cette évolution redonne de la pertinence à l’analogie avec les années 30. (suite…)

Réforme des rythmes scolaires : le Conseil d’Etat ne suit pas

Le Conseil d'Etat vient de rejeter le projet de décret visant à permettre un assouplissement des taux d'encadrement des activités périscolaires Le but affiché de la réforme des rythmes scolaires mise en œuvre par notre gouvernement socialiste est d'écourter la journée de classe des élèves. De mauvais esprits eurent tôt…

Lettre aux donateurs du journal

Paris, le 31 mai 2013 Chers amis lecteurs et soutiens du journal, En 2012 ou 2013, vous avez répondu à nos appels et effectué un don à Respublica, afin de conforter son indépendance et encourager sa ligne éditoriale. Nous tenons très chaleureusement à vous en remercier et vous proposons de…

Prostitution : encore un effort pour être abolitionnistes !

NDLR Dans son numéro du 12 juillet 2012 Respublica publiait sans prendre parti deux poins de vue respectivement favorable (Abolition 2012) et hostile (le Planning) à la pénalisation du client en invitant le lecteur à se faire une opinion. Avec ce texte, nous relançons le débat auprès de nos lecteurs.

Pourquoi revenir aujourd’hui sur la question de l’abolition alors que tous les arguments possibles « pour », « contre » et « comment » semblent avoir été déjà mille fois exposés ? Disons d’emblée que nous ne discuterons ici ni des positions prohibitionnistes, ni des positions règlementaristes. En revanche la position abolitionniste officielle de la France – où le scepticisme fait bon ménage avec la résignation – se voit interrogée de deux façons : le calendrier parlementaire annoncé par Najat Vallaud-Belkacem amène les partis politiques et le mouvement associatif et citoyen à se positionner, tandis que les médias favorisent jusqu’ici l’expression du scepticisme à l’égard d’un changement législatif ; des schémas de pensée anciens et des résistances demeurent dans l’esprit de nombreux camarades, qu’il est temps de lever pour que le débat progresse et soit porté devant le public de façon raisonnée, sans se cacher qu’il est difficile pour chacun de s’abstraire de la dimension intime de la sexualité que la question implique. (suite…)

« Entrée du personnel » (M. Frésil)

Rubrique "Cinéma" en collaboration avec l'association 0 de Conduite En pénétrant dans les différents abattoirs industriels de Bretagne et de Normandie, Manuela Frésil s’est attelée à une des tâches les plus périlleuses et aussi l'une des plus tabous du cinéma, celle de filmer le travail, et pas n'importe quel travail.…

Sortie de la crise ou crise dans la sortie du capitalisme ?

Ou : Pour passer de la « gauche de la gauche » à la « gauche de gauche » (1)Nous reprenons ici la définition de la « gauche de gauche » de Pierre Bourdieu. C’est bien parce que des élus de gauche ont trahi leur engagement à partir de la fin des années 70 (en France à partir du tournant néolibéral de 1983), que nous devons parler de « gauche de gauche », mais il ne s’agit pas pour autant de nous complaire dans une « gauche de la gauche » définitivement minoritaire et extrémisée. Le Front de gauche devrait avoir comme objectif de construire une « gauche de gauche » appuyée majoritairement par les couches populaires ouvriers et employés et par les couches moyennes intermédiaires.

Nous avons eu droit à l’intensification des politiques néolibérales depuis plus de 30 ans en Europe, suivant une séquence de poupées russes : « baisse du profit en Europe dans l’économie réelle », « déformation du partage de la valeur ajoutée », « désindustrialisation de toutes les économies européennes consécutive à la chute de la R&D », « fuite en avant des capitalistes dans la financiarisation de l’économie et la spéculation financière internationale », « cadeaux fiscaux aux couches riches et aux couches moyennes supérieures », « éclatement des bulles financières », « remplacement des dettes privées par de la dette publique », « crise de la dette publique », « spirale des politiques d’austérité ». Devant ce déferlement du mal-vivre consécutif aux politiques néolibérales de l’oligarchie, les résistances et les formes de l’éducation populaire se développent. Mais la question du « que faire ? » taraude les responsables et les militants des organisations politiques, syndicales ou associatives.
Alors se développent dans la « gauche de la gauche », toutes les impasses des prééminences surplombantes, ces simplifications théoriques et idéologiques produisant des idées simples et uniques censées nous ouvrir d’un coup de baguette magique, le chemin du nirvana. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Nous reprenons ici la définition de la « gauche de gauche » de Pierre Bourdieu. C’est bien parce que des élus de gauche ont trahi leur engagement à partir de la fin des années 70 (en France à partir du tournant néolibéral de 1983), que nous devons parler de « gauche de gauche », mais il ne s’agit pas pour autant de nous complaire dans une « gauche de la gauche » définitivement minoritaire et extrémisée. Le Front de gauche devrait avoir comme objectif de construire une « gauche de gauche » appuyée majoritairement par les couches populaires ouvriers et employés et par les couches moyennes intermédiaires.

La vidéo « École en danger », ou comment analyser le présent sans comprendre le passé

La vidéo « On vous fait un dessin “École en danger” » exprime le point de vue du PCF et du Front de gauche sur la démolition libérale de l’école. Un point de vue sans doute supposé rassembler ceux qui veulent une vraie politique de gauche pour l’école et qui refusent la politique menée par la droite et poursuivie par V. Peillon et G. Fioraso. (suite…)

Grandeur et décadence du capitalisme français (suite) : La Compagnie Générale d’Electricité – Episode n°3 : CEGELEC & Cie

On se souvient que dans l’épisode 2, le PDG d’ALCATEL, Serge TCHURUK, 2001 avait imposé à ALSTOM, dont il souhaitait se débarrasser, le rachat préalable de CEGELEC, qui était une filiale commune à ALCATEL, ALSTOM & GEC. ALSTOM voulant à son tour s’en délester, compte tenu des ses difficultés de…