Intervention et politiques des puissances impérialistes en Syrie :  le cas francais

NDLR – L’auteur insiste sur le manque de cohérence (de « logique ») entre les positions françaises en matière d’intervention en Syrie et au Mali. De fait, dans l’un et l’autre cas, des intérêts stratégiques et économiques peuvent soit freiner la volonté de lutter contre l’islamisme, soit la conforter.
Sa condamnation de l’intervention française au Sahel ne fait cependant pas l’unanimité au sein de la Rédaction de ReSpublica comme en témoigne un précédent article. Un « coup d’arrêt » militaire à portée de main n’était pas à négliger, même si à terme il ne règle rien en l’absence d’une remise en cause des politiques néolibérales dans la région.

 

La France a joué et joue encore un rôle important depuis le début du soulèvement populaire en Syrie, qui peut surprendre. A priori, beaucoup d’éléments auraient dû pousser ses dirigeants à une grande prudence, notamment son désengagement relatif et celui de l’Union européenne vis-à-vis de « l’Orient compliqué » (comme disait le Général de Gaulle), et ses moyens très affaiblis, en cette période de crise et d’austérité. Or, elle a délibérément fait le choix d’une attitude  « en pointe » sur ce dossier, parmi les pays les plus engagés dans une politique interventionniste de gardien de l’ordre néo-libéral imposé d’abord par les Etats-Unis.
Quels sont les ressorts de cette attitude ? Nous tenterons de formuler quelques hypothèses sur cette question.
Un rapprochement avec l’engagement actuel de la France au Mali, s’il n’est pas au cœur du sujet, pourra être esquissé. Lui aussi peut apporter quelques lumières….

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Alors que les pays arabes et/ou islamistes sont dans la tourmente, les  »idiots utiles » du communautarisme persistent

Touchés par un exode rural important, ces pays ont développé des villes de façon anarchique avec leur lot d’espoir, de désillusions, de précarité sous toutes les formes, de délinquance, de chômage. L’indigence des services publics rajoute au mécontentement. D’autant que la plupart des pays étaient dirigés par des dictatures rentières et sécuritaires. Ces dictatures vivaient et administraient par la rente foncière, commerciale ou liée à la vente des matières premières fossiles. Mais ce que les « nouveaux chiens de garde » ont oublié de dire, c’est que pour vivre grassement de la rente, il faut éviter d’investir dans la sphère de constitution des libertés (école, services publics, santé et protection sociale) qui seule peut permettre de passer de droits formels aux droits réels ! Les prédateurs de la rente au pouvoir ont préféré sous-traiter aux islamistes (principalement des Frères musulmans) tout ou partie de la sphère qui aurait pu être constitutive des libertés. De ce fait, ils ont donné aux islamistes une implantation nationale y compris en banlieues, en zones périurbaines et rurales. Les démocrates, eux, n’existaient que dans les villes et ne recrutaient que dans la petite et moyenne bourgeoisie urbaine.
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La chronique de « 0 de Conduite »

NDLR : Nous inaugurons dans ce numéro une rubrique régulière consacrée au cinéma, avec la collaboration de  "0 de Conduite", partenaire du Réseau Education Populaire. On trouvera sur le site du REP la charte de l'association qui « défend toutes les formes cinématographiques, pourvu qu’elles donnent à (sa)voir, par leur…

Pour une éducation populaire politique

Tribune parue le 2 avril sous l'en-tête : Comment susciter davantage l’engagement des jeunes ? En décembre 2012, le Credoc publiait un rapport, « Les jeunes d’aujourd’hui : quelle société pour demain ? » Vaste question. Les louables efforts de ses rédacteurs pour éviter le stigmate n’empêchent pas la – cruelle – réalité des chiffres.…

Le féminisme et les chiffres

Les femmes sont fâchées avec les chiffres, dit la sagesse macho. On ne le dira certes pas ici de F-A Benomar, dont l’ouvrage « Féminisme : la révolution inachevée », présenté par E. Barbaras dans ReSpublica n° 716, donne les chiffres d’écarts hommes-femmes sur les salaires ou les pensions de retraite. Mais ces…

Appel à nos lecteurs

Ami(e)s qui lisez Respublica,

Voici treize ans déjà que ce journal alimente les réflexions et les débats de la gauche républicaine, laïque et sociale de façon objectivement indépendante des forces partisanes et a fortiori financières. Voilà pourquoi sans doute son audience n’a cessé de s’élargir auprès des militants.
Si nous avions salué la création du Parti de Gauche et nous sommes montrés favorables à la stratégie du Front de Gauche contre le sarko-césarisme, si nos tâches sont renouvelées par l’existence d’un gouvernement socialiste, notre objectif principal reste d’éclairer les crises de fin de cycle du capitalisme et de jeter quelques lueurs sur les changements de modèles économiques, politiques, écologiques, sociétaux… qui s’annoncent. (suite…)

Comprendre à travers l’actualité comment l’oligarchie veut « réformer » la protection sociale

Après la mise en perspective de l’éditorial de notre précédent numéro « Le triptyque de la protection sociale des néolibéraux de droite et de gauche : austérité, étatisation et privatisation », voici des détails, voici des arguments supplémentaires avec notre veille régulière pour les dernières semaines. Plus cela va, plus c’est pareil mais en pire ! D’où la question : «  Le changement, c’est pour quand ? Quand va-t-on reconnaître que les politiques néolibérales sont mauvaises ? » (suite…)

Prestations familiales : du sable dans la machine à raboter

On nous répète que les Français sont plus que d’autres attachés à l’égalité, aspirent à la justice, d’où le débat toujours aussi vif sur les politiques fiscales. Or les questions d’égalité et de justice reviennent par la fenêtre à propos de la politique familiale, face à la volonté gouvernementale de « gratter » 2,2 milliards d’euros sur plus de 61 milliards d’euros de prestations familiales (1)http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATSOS04603)).

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Expulsions de Roms : le cas de Ris-Orangis

Après ces deux photos "avant/après" tirées du reportage de l'expulsion sur http://perou-risorangis.blogspot.fr/, nous ne pouvons mieux nous indigner qu'en citant l'action solidaire de la MJC de Ris-Orangis (Essonne) au travers du communiqué de la Fédération Régionale des Maisons des Jeunes et de la Culture en Ile‐de‐France qui : " apporte…

« Féminisme : la révolution inachevée » de F-A Benomar

Le féminisme sonne souvent comme un gros mot, un mot qui attire à celle ou celui qui le prononce autant de sobriquets que de franche critique. La rengaine de nos opposants ne cesse de revoir notre combat, nos analyses ou nos revendications à la baisse, pointant du doigt une sempiternelle ligne jaune derrière laquelle nous ne sommes que des extrémistes qui quittons le sens des réalités. Et pourtant, que nous dit-elle, cette réalité ? Aujourd’hui en France, il existe 27 % de différences entre les salaires des femmes et des hommes. 80 % des travailleurs pauvres sont des femmes. L’écart de leurs retraites est de 38 %. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. Une femme est violée toutes les sept minutes. Alors, est-ce le féminisme ou le machisme qui est aujourd’hui extrémiste et dominant ? (suite…)

Grandeur et décadence du capitalisme français : la Compagnie Générale d’Électricité. Épisode n°2

Résumé du premier épisode : La Compagnie Générale d’Électricité, apparue en France en 1898 est finalement scindée au bout d’un siècle tout juste en trois entités distinctes (ALSTHOM, CEGELEC, ALCATEL) après avoir connu un siècle de croissance ininterrompue et accompagné l’État dans le développement du secteur productif français. Ou en sont aujourd’hui les anciennes pépites de ce conglomérat qui, tout en soignant ses actionnaires, a tout de même traversé et servi trois Républiques ?

BILGER ou le (presque) fossoyeur d’Alsthom (source : la Bourse)

 Pierre BILGER, ENA, promotion Marcel Proust (1965-1967), inspecteur des finances, fut PDG d’Alstom de 1991 à 2003. Ses erreurs de management et de gestion ainsi que le désastre industriel intervenu dans le secteur des turbines conduiront la société au bord du dépôt de bilan. Comment a t-on pu en arriver là ? (suite…)

Alsace : les enjeux d’un faux référendum

En Alsace, les "informations" qui circulent concernant le faux référendum programmé pour le 7 avril prochain proviennent surtout de militants du OUI, surreprésentés dans la plupart des institutions, chez les élus et à la tête des rédactions de la presse du Crédit Mutuel : les quotidiens L'Alsace et DNA. Ces…

Analyse du discours présidentiel, ses présupposés et les leçons à en tirer pour l’action

En ce début de printemps, nous pouvons décrypter le mouvement « réformateur » de la communication hollandaise dont la dernière allocution télévisée du jeudi 28 mars est un morceau d’anthologie. Première caractéristique : le néolibéralisme est la fin de l’histoire De ce point de vue, il perpétue cette absence de perspective nouvelle qui…

Après l’arrêt de la Cour de cassation sur la crèche Baby Loup, quelle stratégie pour le combat laïque ?

Comme toujours, suite à cet arrêt, les Y-a-qu’à et les Faut-qu’on fleurissent sur la toile. Chacun y va de son point de vue. Sans effectuer le débat sur la stratégie à adopter. Car pour changer les choses, mieux vaut d’abord faire un état des lieux, puis définir les enjeux et enfin engager un processus qui mène vers une alternative. (suite…)

Le retour d’Ulysse

En ce moment est présenté dans la nouvelle salle fraîchement rénovée du Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis Le retour d'Ulysse dans sa patrie, de Monteverdi. Une fois de plus, saluons le travail d'éducation populaire qu'a entrepris Christophe Rauck depuis qu'il dirige ce Centre dramatique national. Cette fois-ci, il s'attaque à…

Nouvelles initiatives pour les services publics

La Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics s’est mise dès sa fondation au service du mouvement social dans son action de résistance aux politiques néo-libérales, en aidant aux convergences, en portant la nécessité de mettre les services publics au cœur des revendications pour une
autre société. (suite…)

De Chypre à Florange

Une apostrophe célèbre du philosophe Alain dit ceci : « On n’agirait jamais si l’on considérait le poids immense des choses et des faiblesses de l’Homme. » Mais cette fois-ci, la décision des ministres de l’Économie et des Finances des pays membres de l’Union européenne distille encore plus d’angoisse auprès des…