Les socialistes espagnols sanctionnés pour leur soutien à la dictature des marchés, la gauche européenne en pleine déroute, la gauche arabe à l’heure des choix…

Ainsi va la vie ! Que la droite soutienne la dictature des marchés, le cœur de leur électorat peut le comprendre. Mais à chaque fois que les socialistes et autres sociaux libéraux (comme la majorité des partis écologistes) soutiendront cette dictature des marchés, elle sera décapitée. Le PSOE vient d’en faire l’expérience avec 4, 5 millions de citoyens qui l’ont abandonné.
Si une partie de ces derniers ont rejoint les petits partis dont la Gauche unie(qui est à + de 6%), d’autres se sont abstenus et/ou rejoint les « indignés ».
Aujourd’hui, la gauche est en déroute dans toute l’Europe. Regarder où on en est: un gouvernement communiste (Chypre), un gouvernement socialiste avec une majorité au Parlement, mais sans alliance avec la gauche d’alternative (Danemark), un gouvernement socialiste minoritaire au Parlement (Slovénie), un gouvernement socialiste avec des ministres de droite (Autriche) et la honte pour les socialistes européens, un gouvernement à majorité socialiste en alliance avec la droite et l’extrême droite antisémite (Grèce).
Et en France ? Le PS pavoise à cause des sondages flatteurs – 6 mois avant l’élection – sans voir les conséquences du fossé grandissant entre la gauche et les couches populaires (ouvriers, employés, représentant la majorité du pays). Normal, puisque le club de réflexion néolibéral Terra Nova leur conseille d’abandonner les couches populaires. Le triste accord PS-Verts a montré l’incompétence de la délégation socialiste incapable en séance de comprendre l’incohérence d’être pour l’EPR et contre la filière MOX ! Cela promet pour la suite ! C’est AREVA qui après avoir joint le député-maire socialiste de Cherbourg qui a fait modifier le texte ! On croit rêver ! Les écologistes ont montré que seule la distribution des  postes leur importait et que le reste était de l’habillage. Nous sommes bien dans la société du spectacle si bien décrite par Guy Debord. Comment un tel attelage peut tenir un cap dans la tempête économique et financière ?
Entre parenthèses, le débat sur l’énergie est toujours impossible en France. Personne ne débat sérieusement notamment avec les scénarios négaWatt (sortie du nucléaire et des énergies fossiles) et Négatep(sortie des énergies fossiles). Nous avons affaire à des débats entre des croyants sans base scientifique et politique sérieuse !
La gauche d’alternative française ne réussit pas mieux que sa consoeur social-libérale à convaincre les couches populaires. Pire, la formation politique indépendante des militants et responsables politiques est d’une faiblesse peu compréhensible. Comme si la compréhension précise du monde n’était pas la première nécessité, comme si les discours généraux et flous suffisaient à la politique, comme si la gauche d’alternative devait sous-traiter toute son action au seul candidat à la présidentielle ! Le bon positionnement actuel de Jean-Luc Mélenchon ne pourra pas à lui seul remplacer les défaillances des partis constitutifs du Front de gauche.
La gauche arabe — sauf quelques exceptions qu’il faut soutenir — se vautre soit dans la compromission de l’alliance avec l’extrême droite islamiste soit avec les forces impérialistes dictatoriales. Bravo aux forces de la gauche arabe qui mènent la bataille du double front.
Et pendant ce temps-là, la droite néolibérale organise la guerre de classe, détruit partout où elle existe la sphère de constitution des libertés (école, services publics, protection sociale), piétine la laïcité, bafoue la démocratie, néglige l’écologie, fait éclater la cohésion sociale, développe la souffrance au travail ! Déjà, en France, nous ne sommes plus en république !
Comme dit Warren Buffet (26/11/200 6New York Times): « There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning. » Traduction: « Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de la gagner. »

Reste l’éducation populaire tournée vers l’action pour inverser cette mécanique et redonner au combat politique de la lutte de classe ses lettres de noblesse.  Nous y reviendrons plus précisément dans les semaines qui viennent.