Tunisie : témoignage et billet d’humeur

« Que nos erreurs ne fassent point nos calamités » (titre original de l'article) Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII, « Prière à Dieu » On parle beaucoup en Tunisie. Les débats politiques rythment  nos journées, polluent nos rêves et perturbent notre appréciation du temps comme de l’espace. La valse…

Liberté d’expression au Maghreb : deux appels

Appel à défendre et à sauver la liberté d’expression en Tunisie Deux ans et demi après la « révolution de la liberté et de la dignité » en Tunisie, qui a brisé les chaînes étouffant la liberté d’expression et d’information, les composantes de la société civile, signataires du présent appel,…

Tunisie (janvier-février 2013)

Voir les précédents articles :  https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/egypte-decembre-2012/5997 et https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/egypte-suite-decembre-2012-janvier-2013/6055 Lettre 5 De Sfax, le 26 janvier 2013. A Sousse, la femme qui gère le cyber-café me demande si j'ai vu l'émission « Envoyé spécial » sur la Tunisie. Hélas non, au vu des répercussions qu'elle a ici. Cette femme me dit : « Avec une…

L’assassinat de Chokri Belaïd et le bal des hypocrites dans la gauche française

Il y a un large consensus pour condamner cet assassinat. Tant mieux. Mais la lecture de certains articles écrits sur ce sujet par des organisations de gauche en France laisse un sentiment d’amertume dans la bouche.
Soyons clair ! Chokri Belaïd était un avocat, leader d’une des organisations de la gauche laïque en Tunisie. Son assassinat fait suite à de nombreuses interventions qu’il a faites contre les injustices sociales, pour le combat social, pour la transformation sociale et politique et contre le système islamiste en place autour du parti Ennahda. La veille de son assassinat, il avait fustigé ce parti islamiste comme vecteur de violence contre les citoyens démocrates. Il est clair que localement, un des enjeux du débat était le conflit entre la gauche laïque et la violence islamiste.  (suite…)

Hypertension politique et sociale : les tâches de l’heure

Assassinat d’un dirigeant démocrate de gauche et situation incertaine en Tunisie ; en France feu nourri concomitant du Medef et de son allié la CFDT contre la CGT, mobilisation en France de la CGT et de FO suite à l’accord Medef-CFDT, attaque des médias dominants contre le droit de grève, le gouvernement français utilise le secteur public audiovisuel et son émission « C’est dans l’air » pour instruire le procès uniquement à charge contre la grève des fonctionnaires (aucun défenseur de la grève des fonctionnaires sur le plateau, trois néolibéraux sur trois intervenants et seul syndicat présent, l’UNSA qui n’avait pas appelé à la grève !), attaque en règle prévue du gouvernement contre la protection sociale solidaire sur 2013 (1)Financement, retraites, santé et assurance-maladie, perte d’autonomie, etc., nous entrons donc dans une période d’hypertension sociale et politique. Il est alors intéressant de voir qui est au front dans ces confrontations et de préciser les tâches de l’heure.

Il y a une alliance entre d’une part les néolibéraux et d’autre part des communautaristes et des intégristes. Notre tâche est donc de développer partout la stratégie du double front.

L’assassinat du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU), composante du Front populaire, Chokri Belaïd marque un tournant dans la transition tunisienne. Il arrive après de fortes tensions sociales et politiques. La veille de son assassinat, Chokri Belaïd dénonçait la légitimation de la violence politique par le mouvement Ennahda. Chokri Belaïd a souligné avec force que c’était là le sens concret de la solidarisation du Majlis Echoura (Conseil national) du mouvement Ennahda avec des éléments des Ligues de protection de la révolution (milices islamistes dépendant directement du parti islamiste) arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le 18 octobre 2012, de Lotfi Nakdh, le coordinateur du mouvement Nidaa Tounes à Tataouine. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Financement, retraites, santé et assurance-maladie, perte d’autonomie, etc.

Tunisie. Affaire du niqab, procès de H.Kazdaghli

Au lendemain de la révolution, l’université se débarrasse de la présence de la police. Comme les doyens, les directeurs des établissements universitaires sont désormais élus. Cette avancée vers l’autonomie institutionnelle est cependant subvertit : alléguant l’indépendance de l’université, le Ministère de l’enseignement supérieur se soustrait à toute responsabilité et abandonne l’administration de l’affaire du niqab qui sévit dans les établissements universitaires, tout au long de l’année universitaire 2011-2012, aux doyens et aux directeurs des instituts d’enseignement supérieur. (suite…)

La révolution et après ?

Qui sont ces étranges personnages qui sillonnent nos rues, arborant à dessein une inélégance recherchée et une arrogante agressivité ? Sourcil froncé, barbe hirsute, front marqué du sceau de la dévotion, sûrs d’eux-mêmes comme de la mission qu’ils se sont assignée, ils jugent, menacent, corrigent, s’il le faut, par le bâton, le couteau et l’épée, ceux qui savent encore créer, penser et aimer. (suite…)

Menaces sur l’eau ?

L’eau est un bien commun, propriété de la Nation. Notre Constituante devrait l’inscrire dans la future Loi Fondamentale du pays comme cela se fait dans de nombreux pays. Bien commun, les sociétés privées n’ont alors rien à faire dans sa production, sa distribution et son assainissement. De plus, l’Assemblée Générale des Nations Unies en a fait, en juillet 2010, un droit de l’homme, opposable à l’Etat dans certains pays. Après les inondations qui ont frappé notre pays et entraîné des pertes en vie humaine et des dégâts considérables et face à le formidable engouement des Tunisiens pour l’eau en bouteille et aux manœuvres de certains, la question de l’eau, cette ressource vitale et irremplaçable doit être à l’ordre du jour de nos gouvernants et de nos concitoyens. (suite…)

Laïcité : sortir de la confusion et de l’idéalisme des pleureuses en action

Quel positionnement après le résultat des élections tunisiennes ? Dans le numéro 667 de votre journal ReSPUBLICA, nous fustigions le comportement des médias dominants et les yeux de Chimène que de nombreux responsables politiques (1)de droite, de gauche et malheureusement aussi de la gauche d’alternative avaient pour le parti islamiste Ennahda. Ils n’ont fait que reprendre le positionnement Juppé qui a donné le la de la bien-pensance conformiste jeudi matin 27 octobre sur France Inter. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 de droite, de gauche et malheureusement aussi de la gauche d’alternative

Impressions venues de Tunisie, de Lybie et de France

Ou « quand le sage montre la lune, l’ignorant regarde le doigt »

Résumons la situation : tout va bien dans le meilleur des mondes. La démocratie est enfin arrivée dans les pays arabes et musulmans. Des partis démocrates-musulmans vont prendre le pouvoir face à la place des anciennes dictatures. Et les démocrates occidentaux vont rester vigilants quant à l’application des droits de l’Homme (et de la femme !). (suite…)

Au nom de la démocratie : ce que les laïques et les femmes ont à perdre dans les élections tunisiennes

À la veille des élections en Tunisie, élections qui vont déterminer l’avenir du pays ainsi que celui du monde arabe, les bien-pensants occidentaux et les intégristes musulmans se réjouissent en choeur des « premières élections libres de Tunisie » et de son accession à la « démocratie ». (suite…)

Tunisie : Opération « Aatakni », retour aux fondamentaux révolutionnaires

L’affaire Persépolis n’en finit pas de créer des remous en Tunisie. A une semaine d’élections censées représenter l’aboutissement du processus révolutionnaire, une partie de la jeunesse révolutionnaire se mobilise comme au bon vieux temps et remet ça. Celle-là même qui avait été à l’avant-garde du combat contre la censure ayant mené à terme à la chute du régime. Cette fois sa cible est double : les autorités judiciaires et leur tentation réactionnaire, ainsi que l’ordre moral qui a survécu à la dictature.  (suite…)