Repenser notre démocratie Comment le Venezuela bâtit une démocratie participative

Avec les élites économiques contre eux, les médias contre eux, les institutions contre eux et même l’Église (encore très puissante) contre eux, les gouvernements de la gauche latino-américaine vont aux élections et participent à l’exercice institutionnel de la démocratie, ceci au moment où celle-ci est prise d’assaut et utilisée comme…

5 juin 2016 : une nouvelle étape politique

Il est de plus en plus clair que la seule réponse de l’oligarchie capitaliste et de ses gouvernements à toute demande sociale et politique est, d’une part, l’intensification des politiques d’austérité et, d’autre part, la tentative de criminalisation de toutes les contestations : essayons de comprendre les réactions possibles à cette situation.

Comprenons d’abord que le capitalisme n’est plus capable de maintenir des taux de profit élevés grâce aux innovations, à des hausses de productivité, à l’intensification du travail, ou même à la destruction de capital par la guerre. Sa seule survie possible réside donc dans le maintien des taux de profit par la baisse de la masse des salaires et donc par l’intensification des politiques d’austérité. Et que la globalisation financière et les associations régionales (de type Union européenne) ne servent qu’à cela.

Comprenons ensuite que la criminalisation des contestations n’est qu’une suite logique de ce qui précède. Les politiques actuelles de la police et de la justice doivent être mesurées à cette aune-là. On ne rappellera jamais assez qu’une partie des lois scélérates utilisées par le régime de Vichy ont été votées par la Chambre des députés élue au moment du Front populaire. Neuf mois fermes pour les Goodyear, l’utilisation des nouvelles techniques guerrières par la police (les grenades de désengagement entre autres) sont des symboles qui préfigurent malheureusement le régime qui risque de suivre. Si on ajoute – d’après la dernière étude du Cevipof – que les gardiens de la paix sont passés des années 80-90 à aujourd’hui d’une majorité « gauche républicaine » à 70 % de votants pour le FN aux dernières régionales, on voit clairement les dégâts des politiques néolibérales de droite et de gauche au ministère de l’Intérieur dans cette période.

Le spectacle politicien se met en place

La droite néolibérale croit son heure venue. Pour gagner la présidentielle, vu la poussée du FN et l’écroulement actuel du soutien populaire aux solfériniens, il suffit d’être présent au second tour et d’appeler les socialistes à faire ce qu’ils ont fait aux régionales (qui n’auraient été qu’une répétition générale pour la présidentielle) en PACA et dans les Hauts de France, c’est-à-dire voter pour la droite néolibérale. Alors que la droite néolibérale dévoile un programme pire pour les travailleurs que celui du gouvernement Hollande-Valls !
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les amendements votés par le Sénat à la loi El Khomri et les projets des candidats à la primaire de la droite, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon. La tendance s’affirme dans la période pour chaque gouvernement néolibéral, de droite ou de gauche, de devoir être plus dur que le précédent. (suite…)

Laïcité, la loi Carle aggravée

Un cavalier législatif introduit subrepticement par amendement d’élus bretons ((L’amendement 2146 présenté par Marylise Lebranchu a été préparé par Paul Molac (EELV), Nathalie Appéré (PS) et Jean-Jacques Urvoas (PS), députés du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et du Finistère ; il complète l’article L 212.8 du Code de l’éducation qui précise les conditions…

Dernières nouvelles de Sanders – 24 mai 2016

Sanders est à l’extrême limite de la stratégie radicalement démocratique qui a été la sienne et qui s’est avérée gagnante jusque là : il pousse à fond la démonstration que le parti démocrate n’est pas un parti démocrate, et nourrit le désir d’un véritable parti démocrate aux États-Unis, qui ne…

Espagne : quand la gauche radicale s’érige en nouvel étendard de la laïcité

L’incertitude sur la formation du futur gouvernement espagnol est la conséquence de la récente recomposition du paysage politique due à l’émergence de nouvelles forces aux élections générales de décembre 2015, tels Podemos d’extrême gauche issu du « mouvement des Indignés » de mai 2011, ou le parti de centre-droit Ciudadanos. Cette incertitude…

Lenglet, Mélenchon et Morales

Juste un petit mot sur la dernière émission (ouf, Pujadas va peut-être enfin s’adonner à temps plein à la pêche à la mouche ou au perfectionnement des graphiques sous Excel) de « Des Paroles et Des Actes » (DPDA) d’hier soir que j’ai regardée dans son intégralité. M. Mélenchon en était l’invité…

Une crèche associative, solidaire, innovante : Baby-Loup Pour les enfants, pour les femmes, pour la mixité sociale et culturelle

La crèche Baby-Loup est née d’un constat : pour pouvoir travailler et acquérir leur indépendance financière, les femmes d’un quartier pauvre de Chanteloup-les-Vignes n’avaient pas de moyens de garde pour leurs enfants. Leurs horaires de travail étaient atypiques : quelques heures tôt le matin, tard le soir ou en week-end, des…

#VotationTravail : prenez la parole Une votation citoyenne sur la loi El Khomri

Appel à l'initiative de : CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF, UNL, FIDL La démocratie ayant un sens pour les salarié-e-s, les jeunes, les privé-e-s d’emplois,les retraité-e-s, les organisations syndicales et de jeunesse, mobilisées depuis presque 3 mois décident d’une VOTATION CITOYENNE dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude.…

L’avenir de la Sécurité sociale rime avec l’écologie

Vivre dans un environnement sain, est-ce un droit ? La réponse devrait être OUI :

  • Le principe premier de la déclaration de Rio (conférence des Nations Unies pour le développement et l’environnement, 1992) est ainsi rédigé : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».
  • L’article premier de la Charte de l’environnement, adossée en 2005 à la Constitution française, proclame que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé ».
  • La Charte européenne de l’environnement et de la santé des États-membres européens de l’OMS, signée en 1989, énonce le droit de chacun à un « environnement permettant la réalisation du niveau le plus élevé de santé et de bien-être » ainsi que le devoir de chacun de « contribuer à la protection de l’environnement dans l’intérêt de sa propre santé et de la santé des autres ».

Mais tous ces écrits n’engagent que ceux qui y croient puisque les lois tendancielles du capitalisme génèrent une logique contradictoire avec ces propos. L’écart entre le droit et la réalité est de plus en plus important.
La question environnementale fait souvent la une de l’actualité, que ce soit lors d’un épisode climatique extrême ou au moment d’un pic de pollution. Ces événements semblent toucher les populations de manière indifférenciée, mais la réalité montre que ce sont les plus démunis qui pâtissent plus que les autres des dégâts environnementaux. Ce sont les pays les plus pauvres qui subissent les pires conséquences du dérèglement climatique ou de la perte de biodiversité, et ce sont aussi, au sein des pays riches, les populations les plus pauvres qui habitent dans les territoires les plus touchés par la pollution de l’air et le bruit. Ce sont également les plus modestes qui ont le plus de difficultés à faire face à la hausse des prix des ressources, et en premier lieu celui de l’énergie. Les dégradations environnementales touchent en priorité les populations les plus précaires, et renforcent encore cette précarité. Autrement dit, problèmes sociaux et problèmes environnementaux sont étroitement liés et se renforcent mutuellement. Les deux questions ne peuvent donc être dissociées. (suite…)

La résistance syndicale est de retour contre la loi El Khomri

L’oligarchie capitaliste mène la lutte des classes avec vigueur. Warren Buffett, l’une des plus importantes fortunes du monde, déclarait il y a quelques années : “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.” (Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.)
Pour faire mentir ce membre éminent de l’oligarchie, encore faut-il que la résistance syndicale sans laquelle rien n’est possible soit à la hauteur des enjeux. Déjà, à contre-courant des commentateurs qui répètent la doxa néolibérale, ReSPUBLICA avait noté la rupture opérée lors du congrès de la CGT d’avril 2016 (1)https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/apres-son-congres-2016-ou-en-est-la-cgt/7397986. Une fois passé ce congrès, il est vite apparu aux forces vives de la CGT que les manifestations « saute-mouton » étaient de moins en moins efficaces vu la situation difficile que vivent les travailleurs tant de la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) que des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population française). A noter que les camarades du privé de Sud-Solidaires sont sur ce point en accord avec leurs camarades de la CGT.
Eh bien, disons-le sans détours : la résistance syndicale est de retour. Et autour d’une partie du secteur privé, ce qui est nouveau sous notre soleil et très intéressant à la fois. Les assemblées salariales ont voté la grève reconductible dans le secteur des raffineries, suivi par le secteur des centrales nucléaires. (suite…)

Qui sont les nuitdeboutistes ? Enfin une étude sérieuse !

Voici une étude qui va remettre en question les analyses hâtives des détracteurs de Nuit Debout… C’est dans cette perspective que la commission Sciences Sociales Debout a mené une enquête sociologique, la seule aussi développée à ce jour, qui présente les occupants de la place de la République et leurs motivations.…

Comment les gérants du capital préparent-ils la présidentielle de 2017 ?

Les trois partis du système (LR, PS et FN) se préparent activement à la présidentielle de 2017. C’est normal d’abord parce qu’ils sont favorables soit au statu quo institutionnel, soit au renforcement de la puissance présidentielle. Ensuite parce que LR et le PS sont aux affaires pour gérer le capital et parce qu’ils aspirent soit à rester au pouvoir, soit à y accéder avec le même objectif. Jusqu’ici, le mouvement réformateur néolibéral qui a pris le pouvoir politique en 1983 en France jouait de l’alternance sans alternative entre le PS et LR dès que le peuple était mécontent. A chaque alternance depuis 1983, chaque gouvernement a fait pire pour le peuple que le précédent. Mais l’oligarchie capitaliste savait que leurs intérêts seraient toujours promus à chaque alternance. Ils n’écoutaient donc pas trop le contenu des campagnes électorales du PS ou de LR dans la mesure où pour les néolibéraux, la formule de Pasqua s’applique à savoir que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Quant au FN, il attend en embuscade comme tous les partis d’extrême droite en période de crise que le patronat donne le feu vert à une alliance entre la droite et l’extrême droite comme au tout début des années 30 dès qu’il estimera que l’alternance centre gauche et centre droit ne permet plus l’intensification des politiques d’austérité, intensification absolument nécessaire à la survie du modèle réformateur néolibéral. Car le problème n’est pas de savoir s’ils sont gentils ou méchants ou s’il faut changer un méchant président par un gentil, mais bien de comprendre que la formation sociale capitaliste a des lois tendancielles qui l’obligent de baisser la masse salariale pour continuer à faire fonctionner le système. Dit de façon analogique, si on veut envoyer une fusée sur la lune et la faire revenir sur terre, il faut tenir compte des lois de la gravitation universelle et de la relativité générale. (suite…)

La gynécologue Danielle Gaudry et le Planning Familial : un combat historique pour l’obtention du droit à l’avortement

Danielle Gaudry, militante féministe, s’est engagée auprès du Mouvement Français pour le Planning Familial depuis le début des années 70. Elle participe aujourd’hui encore aux activités du MFPF bénévolement, et donne des consultations et des vacations salariées. Elle nous livre un témoignage historique sur ces périodes charnières pour l’émancipation des femmes…

Bangladesh – Protéger les droits à la liberté de religion, de croyance et d’expression

Appel lancé par des militants bangladais et signé par la Fédération Humaniste Européenne (European Humanist Federation) dont l’UFAL est membre. Le texte d’origine (en anglais) est disponible avec ce lien, la traduction a été faite par l’UFAL. ° °             ° Nous soussignés, universitaires, intellectuels, défenseurs des droits de l’homme et…

Nouveau seuil atteint dans le processus de décomposition du PCF

Les résultats du vote en vue du prochain congrès du PCF sur le texte du conseil national et sur les quatre textes alternatifs ont été rendus publics.

  • 14.942 voix (51,2 % des exprimés) pour le texte du conseil national qui devient la base commune amendable dans la deuxième phase du congrès pour la phase finale début juin. Deux départements ont donné plus de 80 % à ce texte (Corse du Sud et Côtes d’Armor).
  • 6.910 voix (23,68 % des exprimés) pour les partisans du Front de gauche (texte alternatif 1). Ce texte est majoritaire de façon absolue dans 6 départements dont la Vendée avec 67 %.
  • 1.575 voix (5,4 % des exprimés) pour le texte Alternative 2 mené par le groupe trotskiste La Riposte (elle-même filiale d’un petit groupe international Tendance marxiste internationale). Ce courant dépasse 15 % dans 3 départements dont la Côte d’Or avec plus de 21 %.
  • 3.755 voix (12,87 % des exprimés) pour le texte Alternative 3 des bastions municipaux orthodoxes (Pas-de-Calais, Vénissieux, les amis de JJ Karman, etc.). Ce courant dépasse 30 % dans 5 départements avec 45 % dans les Ardennes et plus de 78 % dans le Pas-de-Calais.
  • 2001 voix (6,86 % des exprimés) pour le texte ultra-orthodoxe réuni au tour de Dang Tran. Ce texte fait plus de 20 % dans 8 départements, plus de 30 % dans 5 départements, avec 47 % dans l’Aisne et plus de 75 % en Haute-Saône.

Analyse concrète du scrutin interne du PCF

D’abord sur le plan général, la chute des cotisants officiels est acté (64.000 en 2013, 51.000 en 2016). La chute des votants également (34.600 en 2013, 29.183 en 2016). La chute d’influence du texte du conseil national est manifeste (73 % en 2013, 51,2 % en 2016), d’autant plus que les quatre textes alternatifs sont opposés au texte aujourd’hui base commune. Nous sommes revenus en 2003 avec une configuration à peu près équivalente. Nous y reviendrons plus loin. (suite…)