Pour le Canard Enchaîné, la loi du 15 mars 2004 est liberticide

Lettre à Monsieur le Rédacteur en Chef des Dossiers du Canard Enchaîné, Erik Emptaz

Monsieur le Rédacteur en Chef,

Dans le dernier dossier « Je te vois », j’ai lu avec intérêt l’article intitulé « Au nombre de la loi » et sous-titré:  « …les lois qui se multiplient restreignent plus les libertés que la délinquance ».
Suit une liste de 33 lois.
Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver une « bonne » loi d’interdiction qui, contrairement à ce que suggère le sous-titre cité plus haut, est une loi qui garantit les libertés en en précisant quelques limites. Vous savez bien que la liberté totale , celle du renard dans le poulailler, ne garantit pas la même liberté au renard et aux poules…
Il s’agit de la 12ème loi mentionnée : « Loi du 15 mars 2004 dite « loi sur le voile », interdisant les signes religieux à l’école.
Cette loi protège la neutralité constitutionnelle de l’école PUBLIQUE; annexe: les établissements d’enseignement privés sous contrat (à 90% catholiques) ne sont pas soumis aux mêmes contraintes de neutralité en raison de leur « caractère propre » alors qu’ils perçoivent par élève les mêmes subventions que le public (et oui, on peut parler de feu la laïcité).
Cette loi empêche donc le prosélytisme de s’y parer du voile (ou autres signes) de la liberté dans un milieu où les futurs adultes et citoyens que sont les élèves doivent apprendre à forger leur jugement et la liberté qui s’y rattache.
Il est vrai que si cette institution Ecole Publique n’était pas lacérée depuis plusieurs années et de façon exponentielle, elle n’aurait pas besoin d’une loi spot éclairant le jugement de chacun.
C’est toute la différence entre, d’une part la réflexion approfondie liée à la volonté politique, et d’autre part, la belle hypocrisie et fuite en avant engendrant l’hyper-activité législative que vous dénoncez.

Je vous serais extrêmement reconnaissante de bien vouloir faire parvenir ces informations aux lecteurs par le biais d’un courrier des lecteurs ou autre moyen.

Avec mes remerciements anticipés, veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en Chef, l’expression de mes respectueuses salutations.