Henri Cartier-Bresson : l’expo à voir absolument !

Une expo de photos d’Henri Cartier-Bresson (HCB) est ouverte au public au Centre Pompidou à Paris. Ne pas la voir serait absurde et incompréhensible. Vous n’avez pas le temps : vous n’êtes qu’un zombie !
Voilà un photographe de talent, un photographe engagé qui a traversé le XXe siècle et son histoire. Flash d’histoire accéléré en déambulant !
D’abord le photographe qui fréquente d’abord les surréalistes grâce auxquels nous avons droit à des photos d’objets et de personnages empaquetés ou des rêveurs aux yeux clos, puis s’engage au Parti communiste, travaille pour la presse communiste, crée la coopérative Magnum pour quitter celle-ci quand il estime que celle-ci dérive.
Henri Tracol, son ami d’enfance n’a t-il pas écrit en 1933 dans Cahier rouge que l’appareil photographique doit « servir les intérêts des exploités contre les exploitants » ! Saisir « l’instant décisif » dans l’intérêt des exploités, cela change des photographes people d’aujourd’hui, non ?
Quand il photographie un meeting, il photographie ceux qui écoutent , jamais l’orateur sauf dans une photo sublime de dos avec la foule en fond d’écran. Idem pour les funérailles de Gandhi. Pareil pour un match de base-ball où il ne prend en photo que les tribunes. Comme le couronnement du roi d’Angleterre en 1937 où il ne prend que la foule.
Que d’émotion devant le jeu d’ombres d’acajou au Mexique en 1963 ou derrière un drap vertical. Photo remarquable de danse sans doute inspiré par sa première femme danseuse. Quelle expression devant la photo montrant un bourgeois repu devant le tag « Jouissez sans entraves » en mai 1968. Photo inoubliable de la foule chinoise devant une banque de Shanghai pour acheter de l’or en décembre 1948 juste avant la chute du Kuomintang ! Photo de la suggestion sur les jambes de Martine Franck, sa deuxième femme je crois. Photos sublimes et saisissantes de l’horreur d’Oradour-sur-Glane. Photos saisissantes sur la relation entre l’ouvrier et sa machine dans les années 50. Le tour du monde sur le désir de consommation où il photographie dans le monde entier non pas les magasins et les objets de consommation, mais celui ou celle qui regarde la devanture ! La manif sur les disparus argentins. La démesure de l’effigie de Lénine plus haute qu’un immeuble de quatre étages. Les courbes harmonieuses d’un journal sur le drap fripé d’un lit.
Mais je ne vais quand même pas vous commenter toutes les 500 photos, ses dessins et les films de Renoir avec qui il a collaboré ! Allez-y !