La “comedia” de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) : on en rirait si les inégalités sociales éducatives n’étaient en jeu

2,9 millions de familles défavorisées (10 millions d’enfants de 6 à 18 ans) perçoivent cette allocation sous condition de ressources pour un montant allant de 280,76 euros à 306,51 euros suivant l’âge de l’élève.

Remarquons d’abord que l’allocation reste bloquée au niveau de l’année dernière. Et qu’au lieu de débattre sérieusement, la majorité de gouvernement tente de détourner l’attention des citoyens et de leurs familles du sujet principal : ne plus accepter des inégalités sociales éducatives entre élèves (par exemple, pour des familles plus défavorisées, une rentrée scolaire en seconde professionnelle coûte deux fois plus cher qu’en seconde d’enseignement général).

Acte I, le député UMP Édouard Courtial propose de remplacer l’ARS par des bons d’achats ; acte II, la proposition est de suite écartée par la secrétaire d’État Nadine Morano. Cacophonie ? Cette dernière se donne le beau rôle, tandis que, dans les coulisses, la pièce est déjà jouée ! Dès juin dernier, le ministère de l’Éducation nationale, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, ainsi que les distributeurs des grandes enseignes ont déjà signé, pour la troisième année consécutive, un accord d’engagement sur le prix de certaines fournitures scolaires. Ce lobbying bien installé va permettre à certains de décerner un satisfecit à l’action gouvernementale avec des chiffres non contrôlés et qui de toute façon ne portent que sur une partie des coûts que les parents ont à engager pour la rentrée de leurs enfants.

De plus, la grande majorité de ceux-ci n’est même pas au courant de cette liste (la transparence, l’efficacité de la communication du gouvernement ne vont pas jusque-là !) et beaucoup fréquentent des magasins ne dépendant pas de ces enseignes, etc.

Nous réitérons donc nos analyses sur le système actuel et notre proposition visant à diminuer les inégalités sociales éducatives :

  1. la simple modulation en fonction de l’âge est insuffisante, il faudrait pour le moins tenir compte du type d’établissement (notamment professionnel et technique) ;
  2. le coût de la rentrée devrait être contrôlé démocratiquement et sur tous les territoires par un organisme de l’État avec la possibilité de préciser les fournitures concernées et de réfléchir aux moyens de mutualiser et d’optimiser les prix d’achat, notamment par des systèmes d’appels d’offres ;
  3. car notre proposition est que l’école de 6 à 18 ans doit être laïque et GRATUITE en totalité.

Voilà ce qui devrait constituer un droit pour tous et donc la fin du système actuel où les familles défavorisées cumulent toutes les inégalités sociales : éducatives, de santé, d’espérance de vie, de salaire, etc. D’une façon générale, l’école doit être un droit partout et pour tous et le financement de cette école doit être levé par l’impôt en fonction des revenus et du patrimoine, selon un barème progressif.